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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université M’hamed Bougara- Boumerdes
Faculté des Sciences de l’Ingénieur

Départements : Spécialités Licence :


Génie des procédés LHSI15 / LGM15 / LGP15

Module : Projet
professionnel et Gestion
d’Entreprise
Préparé & présenté par : Dr. R. SOUAM
Souamrim23000@outlook.com

Année universitaire : 2017- 2018


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Objectifs du cours :

 Ce cours donne les bases de la gestion d’entreprise en des connaissances essentielles


sur la vie et la dynamique des entreprises à travers des notions clés.
 A l’issue de ce cours, l’étudiant serait capable de comprendre les mécanismes, le
vocabulaire et maîtriser les concepts primordiaux de la gestion d’entreprise.

Plan du cours :

I. Généralités sur l’entreprise :


1. Organisation, Entreprise & Société
2. Définition de l’entreprise
3. Les facteurs de production
4. Finalité et objectifs
II. Classifications des entreprises :
1. Critères économiques (classification sectorielle)
2. Critères dimensionnels (classification par taille)
3. Critères juridiques (statuts)
III. Les fonctions d’entreprise :
1. La fonction Marketing
2. La fonction Production
3. La fonction Achat
4. La fonction Financière
5. La fonction Gestion des Ressources Humaines
6. La fonction Management
IV. Les aspects de l’entreprise :
1. L’aspect économique
2. L’aspect humain
3. L’aspect juridique
4. L’aspect sociétal
5. L’aspect systémique
V. L’environnement de l’entreprise :
1. Définition de l’environnement de l’entreprise
2. Le micro-environnement de l’entreprise
3. Le macro-environnement de l’entreprise
4. Les externalités
VI. La veille informationnelle :
1. Définition de la veille informationnelle
2. Types de veilles informationnelles
3. Étapes de la veille informationnelle
VII. Les structures d’entreprise :
1. Définition de la structure d’entreprise
2. Les déterminants de la structure
3. Les différentes structures
VIII. La communication dans l’entreprise :
1. La communication interne
2. La communication externe

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Méthodes pédagogiques

Ce cours apporte une connaissance générale des bases de la gestion d’entreprise allant du
tour d’horizon général et la fixation d’un vocabulaire commun aux sections spécifiques
résumés selon les objectifs fixés.
Le cours est donné en classe sous forme de résumé à détailler avec ce support et les
références bibliographiques proposées.
Mode d’évaluation

100% Examen
Références bibliographiques

 Leroy Frédéric : Les stratégies de l'entreprise, éd : Dunod, 2004,


 Céline Michailesco : Les déterminants de la qualité de l’information diffusée par
les entreprises françaises, Université de Nantes, France, 1998.
 Benoit Aubert : Les technologies de l’information et organisation, éd : Gaëtan
morin, Paris, France, 1999.
 P. Kotler & B. dubois : Marketing Management, éd: Union, Paris,1997
 Richard Sopranot : Organisation et gestion de l’entreprise, éd : Dunod , 2012
 Richard Sopranot : Management des entreprises, éd : Dunod , 2009

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I. Généralités sur l’entreprise :
1. Organisation, Entreprise & Société :

Les termes «entreprise» et «organisation» peuvent presque apparaître comme


synonymes avec des caractéristiques impossibles à distinguer. Mais quand on regarde de
plus près, on voit de légères différences qui justifient des endroits séparés dans le
dictionnaire et dans notre vocabulaire. La compréhension de ces différences complète
également une compréhension du monde des affaires, qui contient une activité très
variée.

«Organisation» est une définition générale qui comprend (englobe) les entreprises.
L’organisation se distingue cependant de l’entreprise par sa finalité. Une entreprise a un
sens économique c'est-à-dire qu’elle vise à réaliser des profits (But lucratif),
contrairement à l’organisation qui ne vise pas nécessairement à réaliser du profit. On
parle aussi d’organisations marchandes (entreprises) et organisation non marchandes.

Ainsi les principales différences entre les deux formes d’organisations peuvent être
schématisées comme suit :

Organisation marchande (entreprise, but lucratif)

Les entreprises se distinguent par le type de produit qu’elles offrent aux


consommateurs, ainsi on retrouve les entreprises qui produisent des biens (tangibles) et
les entreprises prestataires de services (intangibles)

Les entreprises se divisent aussi en entreprises privées (ex : Coca Cola, Cevital,
…etc) et publiques (ex : Air Algérie, SNTF, …, etc) , selon le propriétaire du capital.
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Les organisations non marchandes (à but non lucratif) cherchent à répondre aux
besoins de la population. Elles se divisent, elles aussi, en organisations privées (ex :
association de parents d’élèves, les ONG : croix rouge, WWF, …, etc) et en
organisations publiques (administrations de l’Etat, collectivités locales).

Organisation non marchande

Les sociétés, quant à elles, sont une forme juridique de l’entreprise. (Plusieurs
associés). Voir ultérieurement.


ONG : Organisations Non Gouvernementales.
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2. Définition de l’entreprise :
Il est difficile d’enfermer dans une définition unique le sens d’un mot comme
entreprise qui s’applique aussi bien à un complexe industriel, qu’à un cabinet de conseil
ou bien encore à un petit commerçant.
Définition INSEE : « L'entreprise est une unité économique, juridiquement
autonome, organisée pour produire des biens ou des services pour le marché. »

Une entreprise est une unité de production qui vend ses produits sur un marché.
Elle produit donc des biens et services marchands. Une banque, une exploitation
agricole, une boucherie, un cabinet de médecin sont ainsi des entreprises.

3. Les facteurs de production d’une entreprise :


Du point de vue économique, l’entreprise est une organisation qui transforme des
facteurs de production (travail, capital) en production (biens ou de services) vendus sur
le marché.

Le facteur travail correspond à la main d’œuvre utilisée pour produire.

Le facteur capital correspond à l’ensemble des biens et services utilisés dans le processus
de production.

Ces deux facteurs peuvent être associés de différentes manières pour obtenir un
même niveau de production.

Les facteurs de production sont soit complémentaires soit substituables. On dit


qu’ils sont complémentaires lorsqu'ils dépendent l'un de l'autre (un taxi et un chauffeur).
Ils sont substituables lorsque l'on peut remplacer l'un par l'autre (un guichetier ou un
distributeur).


INSEE : Institut National des Science et Etudes Economiques. (France)
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4. Finalité et objectifs d’une entreprise :

La différence entre les recettes et les dépenses (liées notamment au processus de


production et de commercialisation) est égale au profit, que l’entreprise cherche à
maximiser.

Pour y parvenir, l’entreprise doit être gérée de façon efficiente, et tous les salariés
(dirigeants et employés) doivent avoir pour objectif d’y parvenir.

Par efficience, les économistes entendent que l’affectation des ressources est parmi
les meilleures possibles.

L’étude des conditions d’obtention de cette efficience est au cœur des préoccupations
de l’économie industrielle, qui étudie la structure des entreprises et des marchés, ainsi
que leurs interactions.

Par ailleurs, les employés peuvent avoir d’autres objectifs que de maximiser le profit :
augmenter leur pouvoir, leur satisfaction personnelle (avoir un beau bureau, une belle
voiture de fonction), ne pas trop travailler parce que peu motivé, etc.

Les entreprises ont des finalités et définissent des objectifs à atteindre. La notion de
finalité fait référence au but principal de l’entreprise. Ce but est général et impersonnel
(ex : le développement et la croissance). La finalité est donc difficilement quantifiable.

Les finalités sont de deux ordres : économique et sociales et sont de deux natures :
externes et internes.

Quant à la notion d’objectif, elle est plus concrète. Les objectifs doivent servir la
finalité de l’entreprise (ex : augmenter les parts de marché de 20 %. Ils sont donc
quantifiables et donc évaluables et subordonnés à la finalité de l’entreprise.

Les objectifs sont de deux ordres : à long terme et à court terme.

Les objectifs à long terme sont nécessaires car les entreprises ne peuvent se cantonner à
une politique à court terme de réaction à son environnement. Les entreprises à travers la
fixation d’objectifs à Long Terme (LT) doivent tracer les grandes lignes, orientations
d’avenir. Les objectifs à LT peuvent être externes et internes.
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Quant aux objectifs à Court Terme (CT) ils répondent aux problèmes conjoncturels
auxquels les entreprises sont confrontées. Ils constituent donc une réaction de l’entreprise
à sont environnement. De la capacité rapide d’adaptation de l’entreprise dépend sa survie.

II. Classification des entreprises :

Il existe plusieurs classifications des entreprises. Chacune dépendant de l'objectif


d'analyse recherché. Nous aborderons les 03 critères suivants : critères économiques,
critères de dimension, critères juridiques.

1. Critères économiques (Classification sectorielle) Mondiale.

Les nomenclatures d’activités des entreprises correspondent à une volonté de


classification des entreprises à des fins statistiques. Elles permettent de mieux
comprendre le fonctionnement de l’économie et son évolution.

Elles ont cependant une utilité pour les entreprises car l’appartenance à une classe
d’activité détermine certaines règles de fonctionnement. Plusieurs types de classification
ont été faits.

Un secteur permet de classer les entreprises ayant la même activité principale.


L’une des premières est la classification de Colin Clark, il s’agit du découpage en 3
grands secteurs d’activité : primaire, secondaire et tertiaire.

 Le secteur primaire : regroupe toutes les entreprises dont l’activité est liée à
l’exploitation du milieu naturel et aboutissent à la mise en disposition des matières
premières. Il englobe l’agriculture, l’élevage, la pêche, etc… il se caractérise par
un coefficient fort de travail.

 Le secteur secondaire : regroupe toutes les entreprises spécialisées dans la


transformation des biens issus du secteur primaire (Industrie et Artisanat), il se
caractérise par un coefficient fort de capital et de matériel.
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 Le secteur tertiaire : regroupe les entreprises qui n’appartiennent ni au secteur
primaire ni au secondaire. (distribution, de transport, de loisir, de crédit,
d’assurance, hôtellerie), il se caractérise par un coefficient fort de main d’œuvre.

2. Critères de dimension (La taille) Propre à chaque pays.

La taille est un critère très utilisé pour définir des classes d’entreprises. Elle peut se
mesurer de différentes façon ; les indicateurs le plus fréquemment utilisés sont l’effectif ,
le capital, la capacité de production, le total bilan, etc

En Algérie, les entreprises sont classées selon la taille (petite, moyenne, grande) en
vertu de la loi 01-18 portant loi d’orientation et de promotion de la PME de 21decembre
2001 comme suit :

Classification des entreprises en Algérie selon la taille

Les critères ainsi que les seuils de classification dimensionnelle des entreprises
sont différents d’un pays à l’autre selon le pouvoir économique et la situation politique de
chaque pays. Ainsi ce qui est considéré comme grande entreprise dans un pays en voie de
développement peut paraitre moyen ou petit dans un pays développé.
Si on prend, par exemple, le critère Effectif, on trouve qu’une entreprise qui
emploie 500 personnes est considérée grande en Algérie mais moyenne aux Etats-Unis et
au Japon. De même une entreprise qui emploie 50 personnes est considérée moyenne en
Algérie mais petite en Grande Bretagne ou en Suisse.

3. Classification des entreprises selon le statut juridique (Propre à chaque pays


selon la loi en vigueur) :

La grande diversité qui caractérise les entreprises, en termes d’activité et de taille, se


retrouve également dans le domaine juridique où de nombreuses formes cohabitent.


Seuls les salariés permanents sont pris en compte, sont exclus alors les stagiaires par exemple.

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Le régime juridique d’une entreprise dépend de plusieurs paramètres comme
l’activité, sa finalité et la propriété du capital. La forme juridique a bien évidemment
une incidence sur le fonctionnement de l’entreprise.
En retenant comme paramètres celui de la propriété du capital et de la finalité de
l’entreprise, on peut distinguer les entreprises du secteur privé, les entreprises du
secteur public.
 Les entreprises du secteur privé : Dans le secteur privé, les entreprises peuvent
être individuelles, mais le plus souvent, l’activité économique se réalise dans le
cadre de sociétés qui dans la majorité des cas sont fondées à partir d’un contrat de
société.

Ce contrat de société confère à la structure ainsi créée, une personnalité morale qui lui
permet de constituer une entité distincte des personnes que l’on appelle associés.

La société a pour but de faire des bénéfices et de les partager ce qui n’est pas le cas par
exemple des associations. La société privée se distingue également de la société publique
par la propriété du capital.

 Les entreprises du secteur public : L’Etat est le principal acteur des entreprises
publiques, mais il y a également les collectivités locales (communes, wilayas) qui
peuvent aussi réaliser des activités de nature commerciale.

L’entreprise publique est une entreprise à caractère commercial, au sens juridique du


terme, qui dépend de personnes morales de droit public.

III. Les fonctions de l’entreprise :

D’un point de vue fonctionnel, l’entreprise est un organe autonome doté de


plusieurs fonctions, à la fois différentes et interdépendantes. De la qualité de ses
fonctions et de leur synergie dépendent la réalisation des objectifs de l’entreprise.

L’entreprise ressemble au corps humain. Ce dernier est doté d’un ensemble


d’organes ayant chacun une mission spécifique (les fonctions pour l’entreprise). En outre,
le fonctionnement optimal du corps humain nécessite la mise en commun des effets
singuliers de tous ces organes (la nécessaire coordination entre toutes les fonctions). En
l’absence d’une interaction dynamique entre les organes, le corps humain s’essouffle.

Enfin, il y a lieu de remarquer que tous les organes poursuivent un objectif


commun : celui de la survie de l’individu (la performance de l’entreprise).

L’entreprise conçoit ses fonctions au regard non seulement de ses objectifs et de


ses priorités d’action mais également de ses moyens, de son marché et de son
environnement. Il n’existe pas de modèle général de fonctions à appliquer
systématiquement. La décision de création d’une fonction varie de fait selon le contexte,
les spécificités de l’entreprise et les représentations de ses gestionnaires. Cependant, au-
delà de la diversité des entreprises et de la vision de leurs dirigeants, les fonctions
suivantes sont souvent représentées : la fonction marketing, la fonction production, la
fonction achat ou approvisionnement, la fonction financière, la fonction gestion des
ressources humaines, la fonction management.

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1. La fonction marketing (Fonction commerciale) :
Toute action de gestion permettant de promouvoir et d’augmenter les ventes des biens
et/ou services de l’entreprise relève de la fonction marketing. Une fonction d’autant plus
cruciale pour le développement de l’entreprise que son environnement est marquée par
une compétition accrue entre producteurs.
Une entreprise qui réussit est une entreprise qui sait vendre, qui fidélise ses clients et
qui maintient sa réputation sur le marché. Dans cette perspective, les gestionnaires sont
appelés à maîtriser les ventes ainsi que les techniques de production.
Anticiper les besoins des clients, répondre au mieux et au plus vite à leurs attentes,
être en permanence à leur écoute, tout en veillant à la mobilisation des vendeurs,
constituent aujourd’hui les objectifs phares de la fonction commerciale.
2. La fonction production :
La fonction production assure la production de biens ou de services en respectant les
contraintes de production. Ces contraintes sont essentiellement : la qualité du
produit/service, le budget de production, le coût de production et les délais de fabrication.
Le responsable production gère, supervise et coordonne les ateliers, outils, lieux de
production.
La fonction production vise ainsi à élaborer et à exécuter les études et les projets de
production, à choisir les équipements adéquats et à prendre toute disposition nécessaire
pour produire dans les meilleures conditions de prix, de qualité et de délais.
Dans le secteur industriel, la production, essentiellement matérielle, s’effectue dans
des usines ou ateliers et est supervisée par des ingénieurs et des techniciens. Les
employés sont divisés en plusieurs catégories : agents de maîtrise, contremaîtres,
employés qualifiés et agents d’exécution. Dans les ateliers de confection, d’assemblage
de voitures ou de production de câbles électriques, la fonction production se déroule
généralement de la même manière.
Avec la mécanisation et l’avènement des robots et automates, les machines tendent à
remplacer les ouvriers sur les chaînes.
3. La fonction Achat (Approvisionnement) :
C’est la fonction responsable d’alimenter l’entreprise en matières premières et
équipements. Toute entreprise cherche à réduire ses coûts afin d’améliorer sa rentabilité.
La fonction approvisionnement doit participer à la diminution d’une part, des coûts
d’achat de matières et de produit participant à la fabrication et d’autre part des coûts de
stockage.
La réduction des coûts d’achat : passe tout d’abord par une très bonne connaissance
du processus de production afin de déterminer précisément les besoins de l’entreprise (en
matières et produits). Egalement, par une analyse quantitative et qualitative des
approvisionnements.
La réduction des coûts de stockage : elle repose sur une bonne gestion des stocks.

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4. La fonction financière :
La mise en œuvre d’une politique financière équilibrée est l’objectif principal du
responsable financier de l’entreprise. En effet, une entreprise qui utilise plus de
ressources financières qu'elle n’en crée est amenée, à terme, à disparaître.
La fonction financière permet de repondre aux questions suivantes : Comment évaluer
et prévoir les besoins en financement ? Où trouver les ressources nécessaires à la
couverture de ces besoins ? A quel coût ? …etc.
Toutes ces questions sont posées et analysées par la fonction financière de
l’entreprise, les gestionnaires financiers étant chargés de trouver les réponses
appropriées. D’autre part, de plus en plus d’entreprises intègrent les activités de la
comptabilité générale et analytique dans les prérogatives du responsable financier.
5. La fonction gestion des ressources humaines :
Considérée comme l’une des fonctions cruciales de l’entreprise, la gestion des
ressources humaines (GRH) prend en charge le management du capital humain de
l’entreprise. Le facteur humain est aujourd’hui un élément déterminant dans l’équation de
compétitivité de l’entreprise.
La fonction GRH s’articule autour de trois politiques clefs : l’acquisition, le
développement et la fidélisation du facteur humain. Elle a pour mission de procurer à
l’entreprise la quantité et la qualité nécessaire de compétences humaines afin de lui
permettre d’atteindre ses objectifs.
6. La fonction management (administrative) :
Le management regroupe un ensemble de techniques de direction, d’organisation et
de gestion du personnel permettant l’application d’une stratégie d’entreprise donnée
Le manager est à ce titre la personne chargée de porter les transformations de
l’entreprise auprès de son équipe. Ses fonctions peuvent être regroupées en 5 points clés :
l’organisation, la gestion, la formation, la délégation et le contrôle.
IV. Les aspects de l’entreprise :
L’entreprise est une entité de nature très complexe qui doit être appréhendée à la
fois comme une 1) réalité économique, 2) une réalité humaine et 3) une réalité juridique,
4) une réalité sociétale et 5) un système finalisé.
1. L’aspect économique :
L’entreprise peut être définie comme un système/agent économique de production
avec pour finalité la création de richesse. Elle doit ainsi produire des biens et des
services destinés à être vendus sur un marché.
La richesse créée n’est pas le produit vendu mais la transformation qui aboutit au
produit vendu. Elle se mesure par la valeur ajoutée. C’est cette valeur ajoutée qui
rémunère l’ensemble des ressources mises en œuvre pour la générer (capital, travail,
savoir-faire…).

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2. L’aspect humain :

L’entreprise est une réunion hiérarchisée d’individus disposant d’une autonomie


de décision. Toute entreprise a des règles, des normes, des valeurs et met en place un
système de sanctions et de récompenses pour amener ses membres à se conformer à ce
que l’entreprise attend de ses participants.

Ainsi, l’entreprise est une association d’hommes et de femmes à statuts variables


(propriétaires, salariés, partenaires) dont les rapports sont complexes. Officiellement,
chacun coopère à l’action collective en partageant les mêmes enjeux. La convergence des
enjeux peut être obtenue soit par des représentations communes, soit par une structure
institutionnelle qui répartit les rôles et définit les collaborations.

Mais les membres d’une entreprise ont des attitudes et des comportements qui ne
sont pas seulement, forcément coopératifs. Là où leurs intérêts divergent, ils expriment
leurs conflits dans des luttes ouvertes, latentes ou indirectes, en obligeant les pouvoirs en
place à des compromis et à des négociations.

3. L’aspect juridique :

L’entreprise est aussi une réalité juridique. Tantôt elle appartient à un individu
(EURL) c’est l’entreprise individuelle, tantôt elle est la propriété d’un groupement
contractuel (société qui existe sous différentes formes juridiques.

Les sociétés sont caractérisées par une volonté d’association en vue d’un but
commun, avec apports de biens, de capitaux et de qualifications. Toute création de
société engendre la constitution d’une personne morale distincte des membres appelés
actionnaires qui, le plus souvent, limitent leur responsabilité à leur participation.

4. L’aspect sociétal :

L’entreprise influence la société. Sa contribution économique, en tant qu’agent de


production, se manifeste sous la forme de création d’emplois, de produits, de valeurs, de
revenus, …, etc.

L’entreprise a également une contribution non économique dans différents domaines


comme le social (dons lors de manifestation, exemple : le Téléton), le culturel (Festival),
le politique (dons financement partis politiques), etc.

A ce titre, on parle aujourd’hui de plus en plus d’entreprise citoyenne, c’est-à-dire


d’un agent économique socialement responsable, qui s’engage par exemple à respecter, à
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protéger l’environnement par le biais de diverses mesures (réduire émanations
polluantes…), avoir un comportement éthique (veiller à ne pas faire travailler des enfants
lorsque l’entreprise fait produire à l’étranger, …).

5. L’aspect systémique :

L’entreprise est un système complexe. La théorie des systèmes considère que tout
système (et donc l’entreprise) est constitué de cinq éléments :

 Des inputs qui entrent dans le système : pour une entreprise, ce sont
essentiellement les achats effectués auprès des fournisseurs, sous-traitants et
équipementiers.

 Un processus, c'est à dire une suite d'opérations au cours desquelles ces inputs
sont transformés : les salariés y ajoutent une valeur en travaillant.

 Des outputs, ce sont des éléments plus élaborés qui ressortent du système qu'est
l'entreprise : ce sont les ventes.

 L'environnement : Pour une entreprise, ce sont ses concurrents, ses clients, ses
fournisseurs, mais aussi les administrations publiques, ainsi que d'autres éléments
propres à chaque nation. Il est plus ou moins favorable aux entreprises…

 Des buts ou objectifs. Tout système est finalisé comme les êtres vivants : les
entreprises cherchent à se développer et à assurer leur pérennité, leur survie, ce
qui passe par la recherche de bénéfices.

V. L’environnement de l’entreprise :

1. Définition de l’environnement de l’entreprise :

L’environnement de l’entreprise est défini par rapport à tout ce qui est situé en dehors
: la technologie, la nature des produits, les clients et les concurrents, les autres
organisations, le climat politique et économique, etc ». L’entreprise est soumise à de
nombreuses contraintes provenant de son milieu qu’elle ne maîtrise pas. « Son objectif
est de réduire cette incertitude ; par conséquent, elle se doit d’analyser et de comprendre
son environnement » .

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L'environnement peut se définir aussi comme "l'ensemble des forces extérieures qui
agissent et réagissent au profit et à l'encontre de l'entreprise. Il regroupe tous les facteurs
sociologiques, économiques, juridiques et technologiques, qui ont une incidence sur la
vie de l'entreprise".

On décompose, en général, l'environnement de l'entreprise en deux sous ensembles:

2. Le micro-environnement ( ou environnement spécifique ou environnement


immédiat) :
Qui rassemble les déterminants directs de l'entreprise et que l'action de celle-ci peut
influencer plus ou mois sensiblement/ les fournisseurs, les clients, les employés, les
distributeurs... de l'entreprise.

3. Le macro-environnement (ou l'environnement général:


Sur lequel l'entreprise a des moyens d'actions limités ou nuls. Il est constitué de :

 Environnement Economique: Taux de chômage, taux d'intérêt, taux d’inflation,


pouvoir d’achat, mode de consommation (accès au crédit, facilité de paiement),
l’accès aux matières premières, leurs prix, aux ressources humaines qualifiées, et
aux ressources financières , approvisionnement énergétique, nature de l’industrie
(oligopole, monopole, libre concurrence), conditions du marché.

 Environnement politico légal: Le gouvernement intervient en émettant des lois


et des règlements pour:

 Renforcer l'efficacité économique en remédiant aux défaillances

 Redistribuer les revenus

 Poursuivre des objectifs sociaux (sécurité de travail, smig, anti pollution…),

 Environnement éthique: Concerne la base du comportement moral de


l'entreprise. L'éthique du monde des affaires dépend de l'éthique personnelle
(honnêteté, sens de la justice…) et de l'éthique corporative (respect de l'employé,
normes équitables…),

 Environnement Technologique: Impose de s'adapter aux innovations pour être


davantage efficace. Cet environnement concerne les techniques et procédés de
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transformation mais aussi de nouvelles technologies de l'information et de la
communication (l'informatique, la bureautique, les images virtuelles, Internet),

 Environnement socioculturel: les études de marché envisagent toujours l analyse


de l’environnement socioculturel d’un pays avant de procéder à de créer une
entreprise, le succès de celle-ci dépend en effet d’une bonne compréhension de cet
environnement. Comportement d’achat, tendances démographiques (vieillissement
de la population, taux de natalité, mobilité de la population), immigration
(tensions entre les nationalités, langues).

 Environnement international: La planète est un vaste marché où se


concurrencent les entreprises et où le commerce international joue un rôle
primordial.

4. Les externalités :

Action de l’entreprise sur son environnement (externalités)

L’environnement de l’entreprise est à la fois porteur de contraintes et source


d’opportunités, et de même l’entreprise peut avoir des actions positives ou négatives sur
son environnement.

Actions de l’environnement sur l’entreprise :

contrainte opportunité
 L’entreprise doit, avant de prendre une décision, tenir compte Les entreprises peuvent exploiter les
de la réaction de l’environnement. évolutions de l’environnement :
 Aujourd’hui, la population est de plus en plus sensibilisée à économie bio, commerce électronique
l’écologie, le développement durable et le respect de l’être
humain. Les entreprises doivent prendre en compte cette
évolution
Actions de l’entreprise sur son environnement :
Actions négatives Actions positives
 Problème de pollution, risque industriel  Les entreprises jouent un rôle important dans le
(SEVESO, AZF) développement local : créatrices d’emplois emplois,
 La délocalisation d’entreprises peuvent sources de revenus, proposent des services
avoir de graves répercutions sur une  Elles contribuent à l’attractivité d’une région
ville, une région.  Elles peuvent contribuer à la notoriété d’une région,
d’un pays à travers le monde:

VI. La veille informationnelle :

Pour maîtriser cet environnement, l’entreprise doit mettre en place une veille

1. Définition de la veille informationnelle :


Une activité continue et en grande partie itérative visant à une surveillance active de
l’environnement technologique, commercial etc., pour en anticiper les évolutions ». il
existe cependant une différence entre la veille informationnelle et la simple recherche
d’information comme le montre le dessin suivant :

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2. Les types de veille informationnelle :

3. Les étapes de la veille informationnelle:


La démarche de veille peut être subdivisée en trois grandes parties :
 le cycle de renseignement
 la protection des informations
 la prise de décision (actions défensives et offensives)

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Le cycle de renseignement : est composé de quatre éléments qui sont :
 l’expression des besoins d’informations : qui consiste à déterminer quelles sont
les informations utiles et prioritaires dont les managers auront besoin pour assurer
le développement de l’entreprise.
 La collecte de l’information : il s’agit de rechercher, à l’extérieur et à l’intérieur
de l’entreprise, les informations les plus pertinentes qui répondent aux besoins
précédemment cités.
 Le traitement : L’information utile arrive rarement sous la forme souhaitée
permettant aux décideurs de s’en servir immédiatement. Pour qu’elle soit
consommable, il faut l’évaluer, la trier, l’analyser, la synthétiser et enfin la
restituer
 La diffusion : La valorisation de l’information de veille passe par sa diffusion au
sein de l’entreprise. Une information n’a de valeur que si elle parvient à la
personne qui en a besoin au bon moment et sous la forme voulue.

VII. Les structures d’entreprise :


1. Définition de la structure d’entreprise :

Structurer une entreprise consiste à définir et à répartir en tâches distinctes, le travail


entre les différents niveaux de responsabilité, tout en assurant la coordination de
l’ensemble.
La structure représente le squelette d’une organisation car elle expose la façon
dont sont réparties les tâches, comment le pouvoir y est exercé ou bien encore quelles
sont les relations entre les différents responsables de l’organisation.
2. Les déterminants de la structure d’entreprise :
Il n’existe pas de structure idéale pour l’entreprise. Le problème revient alors à
déterminer les facteurs qui poussent les entreprises à choisir telle ou telle structure.
 La taille : Généralement, l’évolution de l’entreprise passe par une structure
personnalisée pour évoluer vers une structure fonctionnelle, centralisée. Ensuite,

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avec la diversification des produits, on adopte une structure divisionnelle et pour
retrouver une certaine flexibilité, on peut adopter une structure matricielle.
 La technologie : Il y a une relation entre la nature de la production de l’entreprise
et sa structure. De la production à l’unité à la production de masse, à la production
à la chaine doit correspondre des structures différentes. En effet, à chaque niveau
de complexité technique correspond une structure distincte.
 L’environnement : L’environnement (facilité ou difficulté des prévisions,
nombre de concurrents, technologie fixe ou changeante, marché stable ou
turbulent, administration efficace ou non, etc.) influence fortement le type
d’organisation adopté par l’entreprise.

3. Les différentes structures :

La structure simple

 Elle est très répandue dans les petites entreprises.


 Le dirigeant se trouve au cœur de l’organisation.
 Il entretient des liens directs avec l’ensemble des salariés. Il prend seul les
décisions.

La structure fonctionnelle :

 Les activités sont regroupées dans des fonctions (fonction production, fonction
marketing, fonction comptabilité…) qui sont placées sous l’autorité d’un
responsable.
 Chaque salarié peut recevoir des ordres de plusieurs responsables dans leurs
domaines de compétences respectifs. Il y a une pluralité de commandement.

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 Avantages : diversité des conseils de la part de différents spécialistes, meilleure
qualité d’exécution des tâches les plus pointues et rendement supérieur.

 Inconvénients : risques de conflits, de dilution des pouvoirs et de manque de


traçabilité des erreurs.

La structure divisionnelle :

 Elle découpe l’entreprise en sous-ensembles autonomes. Il est ainsi possible de


créer des divisions en fonction du type de clients, de produits ou selon les zones
géographiques.
 C’est une organisation décentralisée où chaque division possède un pouvoir de
décision et ses propres objectifs à atteindre.

 Avantages : présence sur divers marchés, souplesse et une capacité d'adaptation


importante.
 Inconvénients : manque d’assiduité et d’efficacités globales, prise en charge de
l’ensemble des responsabilités par le dirigeant et nécessité d’établir un système de
contrôle de gestion et d'évaluation quasi-quotidiens.
La structure matricielle

 Elle repose sur le principe de dualité de commandement.


 Elle combine un découpage par fonction et par division.
 Chaque salarié se retrouve sous l’autorité d’un chef permanent, responsable d’un
service ou d‘une fonction, et d’un chef de division ou de projet qui peut évoluer en
fonction des besoins de l’entreprise.
 Elles s’organisent autour d’un projet particulier, avec des fonctions bien définies
pour chaque collaborateur.
 C’est une structure propre aux grandes entreprises

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 Avantages : développer des activités innovantes avec une coordination optimale entre
les diverses fonctions qui y sont liées et expertise assurée par chaque service
fonctionnel.
 Inconvénients : risque de conflits et de problèmes de communication et inadaptabilité
avec les grandes entreprises dont les activités sont décentralisées.

VIII. La communication dans l’entreprise :

La fonction de communication est le résultat d’une spécialisation des tâches. Le


responsable de la communication prend en charge la gestion des outils existants comme
le journal interne et se fixe pour mission principale le fonctionnement de la
communication à l’intérieur de l’entrepriseLa communication dans l’entreprise se
pratique sur deux niveaux : la communication interne, et la communication externe.
1. La communication interne :
Elle vise les membres de l’entreprise ou les sous-traitants qui participent au
fonctionnement de l’organisation. Elle a pour objectifs d’échanger avec eux des
informations, de les mobiliser, de développer leur sentiment d’appartenance et de
favoriser le dialogue.

Le modèle de communication inetrne se compose des éléments suivants :

 Une source d’information : à l’origine du message.


 Un émetteur : il transforme le message en signaux
 Un canal : il transporte les signaux du message.
 Un récepteur : il reçoit les signaux et reconstruit le message.
 Un destinataire : la personne à qui le message est envoyé.
 Les bruits : perturbateurs des signaux pendant la transmission
Ainsi , le message émis n’est pas le message reçu
_ Ce que j'ai à dire 100%
_ Ce que je pense à dire 90%
_ Ce que je sais dire 80%
_ Ce que je dis effectivement 70%

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_ Ce qu’il entend 60%
_ Ce qu’il écoute 50%
_ Ce qu'il comprend effectivement 40%
_ Ce qu'il admet 30%
_ Ce qu'il retient 20%
_ Ce qu'il dira ou répétera 10%
« L’important n’est pas ce qui est dit…mais ce qui est perçu. »
Plusieurs études ont mis en évidence que nous retenons approximativement :
 10 % de ce que nous lisons ;
 20 % de ce que nous entendons ;
 30 % de ce que nous voyons ;
 50 % de ce que nous voyons et entendons en même temps.
Par contre, nous retenons :
 80 % de ce que nous disons ;
 90 % de ce que nous disons en faisant quelque chose à propos de ce qui nous
implique.
Elle se pratique sur différents niveaux Cette distinction fait référence à une localisation
traditionnelle des différents niveaux hiérarchiques de l’entreprise.

La communication descendante ou «hiérarchique» s'adresse à l'ensemble des salariés.


Elle part du haut de la pyramide hiérarchique vers les employés et les ouvriers C'est la
communication du «haut vers le bas». Elle a pour but de diffuser les informations
réglementaires (règlement intérieur, mesures de sécurité...), résoudre les conflits internes
et informer et expliquer un projet à l'ensemble du personnel.
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Les supports utilisés dans ce type de communication sont le journal interne ou la lettre
interne, les réunions, les notes de service, les panneaux d'affichage, internet, fax, etc.

Les objectifs de l’ordre de la communication descendante


 Faire connaitre les valeurs fondamentales de l’entreprise,
 Conforter chacun dans son rôle dans l’entreprise,
 Faire partager une vision et jouer le rôle de ciment fédérateur,
 Faire adhérer au projet collectif de l’entreprise,
 Faire connaitre les règles communes,
 Rassurer sur la pérennité de l’entreprise.

La communication ascendante ou «salariale», elle part des salariés pour remonter


vers la hiérarchie ou la direction. C'est la communication dite du «bas vers le haut». Elle
peut être provoquée et organisée par les syndicats ou toute autre comité, comme elle peut
être spontanée. La «communication ascendante» permet de vérifier et de détecter
d'éventuelles anomalies en matière de communication interne dans l'entreprise et faire
remonter par la suite à la direction les réclamations et les attentes des salariés, à travers
un dialogue et une écoute active.

Ce type de communication peut passer par la forme des tracts, de dialogue, de boîte à
idée, de journal syndical, d'affichage, des lettres ouvertes, des débats, des réunions
d'expression, des sondages, etc.

Les objectifs de l’ordre de la communication ascendante

 Faciliter la connaissance du terrain par le top management,


 Percevoir le climat social,
 Etre à l’écoute de suggestions d’amélioration, car souvent les meilleurs idées viennent du
terrain,
 Etre au courant du marché, de la concurrence,
 Sortir de son bureau !!
 Transmettre ses compétences, son savoir-faire,
 Assurer le renouvellement d’un salarié qui quitte l’entreprise.
La communication transversale est celle qui s’échange horizontalement sur le
même niveau hiérarchique». Elle favorise l’échange de l’information entre les différents
acteurs de l'entreprise, elle a pour objectif d'intégrer à la prise de décision et surtout à
l'action de partage de connaissance entres les différents acteurs d'une entreprise.

Les objectifs de l’ordre de la communication transversale

 Faciliter le partage d’expériences,


 Inciter à l’interaction au quotidien entre salariés, services…

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L’utilisation complémentaire de ces trois types de communication amène à adhérer à un
projet partagé, et au sentiment d’appartenance de tous les salariés.

La communication externe :
Elle vise l’environnement de l’entreprise (fournisseurs, clients, Etat, institutions
financières ou non financières et autres partenaires externes). Elle a pour objectifs
d’échanger de l’information avec l’extérieur, de se faire connaitre, de conquérir le
marché et fidéliser les clients.
Elle est représentée par la fonction commerciale (Marketing).

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