Vous êtes sur la page 1sur 2

o

Société civile

La société civile est « le domaine de la vie sociale civile organisée qui est volontaire, largement autosuffisant et
autonome de l'État »[1]. Une élection est un des événements principaux où la société civile se trouve mobilisée,
notamment à travers l'éducation de l'électorat. C'est le corps social, par opposition à la classe politique.

L'UNESCO entend par société civile, l'auto-organisation de la société en dehors du cadre étatique ou du cadre
commercial, c'est-à-dire un ensemble d'organisations ou de groupes constitués de façon plus ou moins formelle
et qui n'appartiennent ni à la sphère gouvernementale, ni à la sphère commerciale.

Distinction entre citoyens et organisations

La société civile est avant tout la totalité des citoyens d'une commune, d'une région, d'un État-nation ou –
maintenant – de l'Union européenne. Toutefois, dans la pratique, ceux-ci n'agissent pas individuellement mais
dans le cadre associatif. Une telle association peut être considérée représentative à condition qu'elle ait été
constituée sur la base de la volonté et des propres intérêts des citoyens se déclarant formellement et
juridiquement membres de l'association.

Le Livre Blanc de la gouvernance de l'Union européenne donne cette définition : "La société civile regroupe
notamment les organisations syndicales et patronales (les "partenaires sociaux"), les organisations non
gouvernementales (ONG), les associations professionnelles, les organisations caritatives, les organisations de
base, les organisations qui impliquent les citoyens dans la vie locale et municipale, avec une contribution
spécifique des Églises et communautés religieuses".

Il y a dans cette conception le risque d'une certaine confusion entre la société comme ensemble des citoyens et
des organisations censées représenter leur volonté, surtout quand certaines d'entre elles prétendent incarner
l'ensemble des citoyens et s'attribuent ainsi une légitimité de représentant de "la" société civile en général.

Pour qu'une telle association/organisation soit en effet une partie active et l'expression de la volonté de citoyens
il s'avère nécessaire que les associations formant la société civile disposent d'une structure et d'une forme
d'action intérieure tout à fait démocratiques. Ces nécessités excluent par conséquent des organisations qui ont été
constituées par l'État, l'économie ou des églises.

Il n'en reste pas moins qu'une association traduit une perception des questions de société qui lui est spécifique,
avec une certaine manière d'appréhender la globalité qui n'est pas nécessairement représentative de la société
dans son ensemble.

Aspects particuliers]

D'après le projet du Traité constitutionnel de l'UE, article I-47 "Principe de la démocratie participative, la société
civile européenne - donc la totalité des citoyens européens - joue un rôle principal comme l'acteur de la
démocratie participative : "Les institutions de l’Union entretiennent un dialogue ouvert, transparent et régulier
avec les associations représentatives et la société civile."

Du point de vue des entreprises, l'exercice de la responsabilité sociétale entraîne l'implication de la société civile.
Les organismes et associations correspondants sont des parties prenantes de l'entreprise.

Position de l'Église catholique

Dans les encycliques Centesimus Annus (1991) et Caritas in Veritate (2009), les papes Jean-Paul II et Benoît
XVI ont identifié la société civile comme un acteur primordial du développement économique ("développement
humain intégral") :

« La vie économique a sans aucun doute besoin du contrat pour réglementer les relations d’échange
entre valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution
guidées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don. L’économie
mondialisée semble privilégier la première logique, celle de l’échange contractuel mais, directement ou
indirectement, elle montre qu’elle a aussi besoin des deux autres, de la logique politique et de la logique
du don sans contrepartie.
Mon prédécesseur Jean-Paul II avait signalé cette problématique quand, dans Centesimus annus, il avait
relevé la nécessité d’un système impliquant trois sujets : le marché, l’État et la société civile. Il avait
identifié la société civile comme le cadre le plus approprié pour une économie de la gratuité et de la
fraternité, mais il ne voulait pas l’exclure des deux autres domaines. »[2]

Notes et références]

1. ↑ Larry Diamond
2. ↑ Encyclique Caritas in Veritate, chapitre 3, § 37 et 38

Articles connexes]

• Développement durable
• Responsabilité sociale des entreprises
• Économie de marché
• Perception de l'environnement
• Partie prenante
• Société d'Ancien Régime
• Laïcité

• Descriptions de la société civile par pays :


o Société américaine
o Société iranienne
o Société française
o Société québécoise
o Société espagnole

Bibliographie [modifier]

Ouvrage de synthèse

• GAUTIER Pirotte, La notion de société civile, Ed. La Découverte, Paris, 2007, (ISBN 978-2-7071-
4694-6)

Ouvrages présentant la notion sous une perspective historique

• COLAS Dominique, Le Glaive et le fléau : Généalogie de la société civile et du fanatisme, Ed. Grasse,
Paris, 1992, (ISBN 2246453313)
• FERGUSON Adam, Essai Sur l'histoire de la Société Civile: V. 2, University of Michigan Library,
2009, ASIN: B002IVTZTQ

Liens externes]

Voir aussi sur Wikiquote les citations « Société civile ».

• "Vers une société civile européenne" Jean-Claude BOUAL, Paris / Horst GRÜTZKE, Potsdam. Publié
à l'Internet par le "Réseau de citoyens européens"
• Projet Administration et coût des élections
• RANGEON François, « Société civile : histoire d’un mot », in La société civile, Centre universitaire de
recherches sur l'action publique et le politique, PUF, 1986, pp.9-32 (excellente synthèse historique de la
notion)
• Bied-Charreton Marc et Requier-Desjardins Mélanie, 2007. Sciences et société civile dans le cadre de la
lutte contre la désertification. Les dossiers thématiques du CSFD. Numéro 6. 40 pp.

Vous aimerez peut-être aussi