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Crime et violence

Enfant
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Master droit privé et sciences criminelles  


Procédure pénale approfondie
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LA VIOLENCE ENVERS
L’ENFANT 


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ÉLABORÉ PAR :  
Belkassem Mohammed
Ait ljid Mohamed
Mouaddab Chaimae
Moslih Assia ENCADRE PAR :
Sitni Soumaya Pr. KHADIJA ANOUAR
Moqran Chaimae
El bougrini Nassima
Belagnaoui Marouane

Année universitaire

2021/2022

SOMMAIRE :

Introduction

Chapitre I : la violence physique et psychique

Section 1 : violence physique : l’infanticide/ coups et blessures

Section 2 : La violence psychologique ou violence morale envers

l’enfant 

Chapitre 2 : violence sexuelle et maltraitance

Section 1 : violence sexuelle : le viol

Section 2 : maltraitance : le non-paiement de la pension

alimentaire / l'exploitation des enfants dans la mendicité

Conclusion

Page | 1

INTRODUCTION

Chaque jour, la violence détruit la vie de millions d'enfants sans qu'un tel drame n'éclate au
grand jour. Ce phénomène caché, voire parfois toléré par les sociétés et par conséquent par les
 populations qui s'y développent, doit devenir « l'affaire de tous », à commencer par les Etats -
signataires notamment de la Convention des droits de l'enfant - en s'engageant à prendre les
mesures pour interdire toute forme de violence à l'encontre des enfants.
La violence envers les enfants désigne toute forme de mauvais traitements physiques,
 psychologiques ou sexuels ou d’absence de soins qui cause une blessure ou un dommage
 psychologique à un enfant. L’abus de pouvoir ou de confiance fait partie des types de violence
envers les enfants.
La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) définit la maltraitance des enfants
comme «Toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physique ou mentale, d’abandon,
de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle exercés
sur un enfant par ses parents, ses représentants légaux ou toute autre personne » –  Article 19.
Cette définition peut être complétée par celle utilisée par l’Organisation Mondiale de la Santé
dans le Rapport mondial sur la violence et la santé : « La menace ou l’utilisation intentionnelle
de la force physique ou du pouvoir contre un enfant par un individu ou un groupe qui entraîne
ou risque fortement de causer un préjudice à la santé, à la survie, au développement ou à la
dignité de l’enfant. » 
Maltraiter un enfant, ce n’est pas que le frapper… On distingue quatre types de maltraitance
infantile : la violence physique, la violence psychologique (ou morale), la violence sexuelle et
la négligence. Néanmoins, ces différentes formes de maltraitance ne peuvent être clairement
séparées. Une forme n’exclut pas nécessairement les autres. 
La maltraitance infantile est définie par la Convention sur les Droits de l’enfant de l’ONU de
1989, que la France a signée dès  1990, comme «toute forme de violences, d’atteinte ou de
 brutalités physique et mentales, d’abandon et de négligence, de mauvais traitements ou
d’exploitation, y compris la violence sexuelle».

Ce qui est intéressant c’est sous quelle mesure l’enfant est protégé de la violence ?

Pour répondre au problème posé, on va d’abord traiter la violence physique et psychique 


(PREMIER CHAPITRE). Ainsi violence sexuelle et maltraitance (DEUXIEME
CHAPITRE).

Page | 2

Annonce

Chapitre 1 : la violence physique et psychique de l’enfant  

Pour des millions d’enfants dans le monde, la violence est une réalité quotidienne. Et les
chiffres sont alarmants : 40 millions d’enfants sont maltraités chaque année, que ce soit
 physiquement et/ou psychologiquement ; 4 enfants sur 5 subissent des châtiments corporels
dans leur foyer ; 150 millions de filles et 73 millions de garçons de moins de 18 ans ont un jour
été victimes de violence sexuelle1 ; etc. Par violences quotidiennes, on entend les violences
 physiques, sexuelles et psychologiques qui prennent place dans les lieux où les enfants
devraient se sentir en sécurité, à savoir à l’école, dans leur quartier et même dans leur propre
foyer. Les auteurs de ces actes de violence répétés sont généralement des membres de la famille
et/ou des connaissances : parents, enseignants, camarades, voisins. Il est pourtant clair que la
violence à l’égard des enfants ne peut en aucun cas être considérée comme « normale ». Quels
que soient sa forme et ses degrés, elle constitue une violation des principes énoncés dans la
Convention internationale relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989  
Ici, nous nous proposons d’approfondir la question des violences quotidiennes faites aux
enfants en mettant l’accent sur les violences physique et psychiques ; précisément l’infanticide
et les coups et blessures.

Section 1 : La violence physique


Sous-section 1 : l’infanticide 
Le terme infanticide vient du latin "infants" qui signifie enfant et "caedere", tuer. Il s'agit donc
du meurtre d'un enfant et plus spécialement celui d'un nouveau-né.
Dans une acception plus juridique, l'infanticide est considéré comme "le nom naguère donné au
meurtre d'un enfant nouveau-né qui, aujourd'hui passé sous silence comme crime spécifique,
constitue, comme tout meurtre commis sur un mineur de quinze ans, un crime aggravé par l'âge
de la victime (l'aggravation frappant la mère aussi bien que des tiers, lorsqu'elle est l'auteur ou
le complice du crime)".
A travers ces définitions, nous pouvons noter une absence de compromis quant à l'âge de
l'enfant lors de sa mort. Au départ, le terme "infanticide" ne désignait que le meurtre du
nouveau-né, alors qu'aujourd'hui, et dans la pensée populaire, l'infanticide envelopperait la mort
de l'enfant sans limite d'âge. Peu importe qu'il n'ait que quelques heures ou plusieurs années,
l'infanticide est présent.

La répression pénale de l’infanticide au Maroc :


D'après l'art 397 quiconque donne intentionnellement la mort à un enfant nouveau - né est
coupable d’infanticide, alors l'élément spécifique qui émerge c'est la qualité de la victime à
savoir son âge puisqu'il s'agit d'un nouveau - né. L’infanticide est une infraction qui peut être
commis par n'importe quel individu que ce soit les parents ou quelqu'un d’autre. Alors la notion
du nouveau - né n'est pas définit par le législateur, la jurisprudence française a donné une
définition Très Etroite : il s'agit d'un enfant de moins de 3 jours dont la naissance est restée
clandestine. Alors cette condition restrictive s'explique par le fait qu'un enfant n'est exposé à la
liquidation physique que lorsqu'il y a des maisons pour occulter sa naissance. Par ailleurs, la
finalité du législateur en incriminant l'infanticide est de protéger un être vulnérable face à la
tentation de le faire disparaître physiquement, ou bien parce qu'il s'agit d'un enfant illégitime,
ou bien parfois à cause de certaines déformations physiologiques. En outre, les juridictions
marocaines adoptent une position plus laxiste elles considèrent comme nouveau - né un enfant

Page | 3

même au-delà d'un mois, c'est la durée accordée aux parents pour déclarer la naissance, à
condition que celle - ci reste clandestine. A noter qu'une difficulté peut surgir au niveau de la
 preuve : le nouveau - né est une personne vivante, parfois les agents de l'infraction invoquent
le fait qu'il s'agit d'un mort - né. Ici le problème est résolu en recourant à l’expertise. Le régime
répressif de l'infanticide se signale par un certain sentimentalisme du législateur. En effet, le
législateur propose une distinction nette entre le cas de la mère et tous les autres agents
 potentiels, c.-à-d. que la mère auteur d'un infanticide va bénéficier .... D’une excuse atténuante
majeure. La mère dans ce cas ne peut être punie que d'une réclusion de 5 à 10 ans et cette
modération s'applique quel que soit son rôle de participation, quel que soit l'intensité de
l’infanticide, ceci s'explique quelque à propos de la mère que souvent il s'agit d'une jeune mère
célibataire qui a déjà soufferte pour cacher sa grossesse, qui a été rejeté par sa famille ... et c'est
une personne qui va encore souffrir de la marginalisation de la société. C'est pourquoi le
législateur n'a pas voulu aggravé son sort par une grosse sanction. Pour tous les autres agents
 potentiels même le père, le régime répressif est calqué sur celui du meurtre simple ou du meurtre
aggravé. Une originalité à signaler c'est que ce complice de l'infanticide recevra une peine
supérieure à l'auteur même de l'infraction lorsqu'il s'agit même de la mère.

La répression pénal de l’infanticide en France 


En France, l'infanticide est un crime défini à l'article 221-4 alinéas 1, 3 et 4ter [archive] du code
 pénal. Il est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. 
Sous l'empire du Code pénal de 1810, l'article 300 définissait l'infanticide comme "le meurtre
d'un enfant nouveau-né". Ce crime se définissait donc par la qualité de la victime qui devait être
un enfant nouvellement né. A ce titre, le débat ne reposait que sur la définition du terme
nouveau-né. Seul un nouveau-né était touché par le crime d'infanticide, les enfants plus âgés en
étaient écartés. De plus, l'article 302 assimilait l'infanticide à l'assassinat, au parricide et à
l'empoisonnement. De ce fait, et en vertu de la présomption de préméditation reposant sur ces
crimes, la peine de mort était automatiquement appliquée à l’infanticide. 
Selon Chauveau et Hélie, il résulte de l'article 300 que "ce crime n'existe que par le concours
de trois conditions : la volonté de tuer car le meurtre est l'homicide volontaire, c'est-à-dire
l'homicide consommé avec l'intention de tuer ; que l'enfant ait vécu, car il n'y a point d'homicide
si l'être auquel le coupable a voulu ôter la vie était déjà mort ; enfin, que l'enfant soit nouveau-
né, car s'il a perdu cette qualité, le crime n'est plus un infanticide, mais un simple meurtre".
Ainsi, outre la nécessité d'avoir l'intention de donner la mort et que l'enfant soit né vivant, il est
impératif pour ces auteurs du 19e siècle que l'enfant soit un nouveau-né. Cependant, il n'existait
aucune définition législative de la notion de nouveau-né, celle-ci se devait donc d'être
 prétorienne.
En l'absence de consensus de la part des médecins sur la définition du nouveau-né ? La
discussion mettait en opposition l'idée de limiter la qualification à un mois de vie et celle de
 prendre en considération la phase de la chute du cordon ombilical, soit environ huit jours après
la naissance ? Un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de Cassation de 1835 est venu mettre
un terme à la polémique en précisant le sens de l'article 300 du Code Pénal.

Infanticide : point de départ du délai de prescription au moment de la découverte des


corps :
En l’absence de fixation précise du jour de la commission de faits d’homicides volontaires sur
mineur de moins de quinze ans, rendant dès lors inapplicable le principe posé en matière de
 prescription par l’article 7 du code de procédure pénale, il y a lieu de retenir la date de

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découverte des premiers cadavres comme point de départ du délai décennal de la prescription
de ces crimes.
L’article 7 du code de procédure pénale prévoit qu’en matière de crime, l’ action publique se
 prescrit par dix années révolues à compter du jour où celui-ci a été commis. S’agissant du crime
d’homicide volontaire, la chambre criminelle a toujours fait application de ces dispositions de
manière stricte, refusant de retarder le point de départ du délai de prescription au moment où
l’infraction était apparue et avait pu être constatée dans des conditions permettant l’exercice de
l’action publique. Pourtant, un tel report a pu être adopté s’agissant d’autres infractions,
qualifiées d’infractions clandestines par nature, telles que le délit d’abus de confiance. 

Sous-section 2 : coups et blessures à l’encontre d’un enfant 

Le contexte social dans lequel un enfant évolue a une incidence profonde sur sa santé
et son bienêtre. Pour les enfants des quatre coins du monde, peu de problèmes d’ordre social
causent autant de torts à leur santé que la violence et la négligence. Peu importe le type de
maltraitance infligée à un enfant, elle peut avoir des répercussions physiques et psychologiques
importantes pour le reste de la vie. Dans la présente section on va traiter la violence physique à
l’encontre d’un enfant en prenant l’exemple des coups et blessures en droit marocain et en droit
comparé.

Protection pénale du droit de l’enfant à l’intégrité physique :


Les coups et blessures envers un enfant s’entend de l’usage intentionnel de la force physique
qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un préjudice pour la santé de l’enfant, sa survie,
son développement.

l’article 408 du code pénal marocain dispose : ‘’ Quiconque volontairement fait des blessures
ou porte des coups à un enfant âgé de moins de quinze ans ou l'a volontairement privé d'aliments
ou de soins au point de compromettre sa santé, ou commet volontairement sur cet enfant toutes
autres violences ou voies de fait à l'exclusion des violences légères, est puni de
l'emprisonnement d'un an à trois ans.’’

Le législateur marocain a pris plusieurs mesures visant à protéger l’enfant de tout ce qui peut
affecter son intégrité physique, en matière de peine la sanction prévue pour l’auteur de telle
infraction et plus sévère à celle prévue à l’encontre du coupable qui blesse un adulte.

D’après les articles 409, 410 et 411 du C.P.M les peines peuvent être aggravées jusqu’à peine
de mort si le coupable :

   Utilise une arme, la préméditation ou le guet-apens.1 


   S’il est ascendant ou une personne qui a une autorité sur l’enfant victime ou ayant
sa garde.2 
   Entraine la mort de l’enfant soit intentionnellement ou bien par des pratiques
habituelles sans l’intention de donner la mort. 3 

1
 Article 409 du code pénal marocain
2
 Article 410 du code pénal marocain
3
 Article 411 du code pénal marocain

Page | 5

En droit français, on trouve l’article 222-14 du code pénal qui incrimine la violence portant
atteinte à l’intégrité physique de l’enfant, les peines peuvent être augmentées jusqu’aux 30 ans
de réclusion.4 

Ces articles sont compatibles avec l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’enfant
de 1989 qui dispose : ‘’ Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives,
administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l'enfant contre toute forme de
violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales’’. 5 

Le législateur marocain a donc suivi la Convention relative aux droits de l’enfant sur la
 protection des enfants contre toute forme de violence, de coups ou de négligence. Cette
 protection a été étendue aux enfants de moins de 15 ans sur la base de l’approche de son
homologue français.

Le législateur encourage les citoyens à intervenir pour protéger l’enfant, il a décidé de faire
une excuse atténuante pour les crimes de coups et blessures commis par une personne contre
un autre adulte lorsqu’il a été surpris par l’indécence ou la tentative de violence ou agression
violente contre un enfant de moins de 12 ans. 6 

Le rôle de la justice juvénile à protéger les enfants victimes de violence physique : 

La législature marocaine a donné une grande importance à la protection des enfants que ce soit
dans le code pénal ou bien dans la procédure pénale.

Conformément aux articles 510 et 511 du code de procédure pénale, le législateur a fourni des
garanties procédurales à l’enfant victime des crimes et des délits.7  Il en va de même pour la
législation française.8  Même si ces enfants n’aient commis aucune infraction, ces mesures
 protectionnistes ont été citées dans la procédure pénale au lieu d’être dans un régime spécial 

Dédié à la protection des enfants victime à la violence.9 

D’après l’article 510 du code de procédure pénale le concept d’enfant victime d’un crime ou
d’un délit est global, Cela signifie que tout mineur qui a été victime d’un crime ou d’un délit,
que ce soit par son tuteur ou par un tiers, y est inclus.

Section 2 : La violence psychologique ou violence morale envers l’enfant  


La violence psychologique –  ou violence morale, violence mentale, violence émotionnelle –  est
une forme de maltraitance répandue envers les enfants. C’est une forme de violence envers
autrui sans qu’une violence physique soit mise en œuvre directement. Ce sont des actes, en
général répétitifs, comprenant les menaces verbales, l’isolement social, l’intimidation ou le fait

4
 Article 222-14 du code pénal français
5
 La convention internationale des droits d’enfant de 1989, article 19 
6
 L’article 421 du code pénal marocain
7
 Ces exigences protectionnistes sont le résultat des critiques de la société civile préoccupée par les enfants et
la nécessité de lois claires capables de faire face au problème (Hassan Bihi).
8
 Voir l’article 375 du code civil français et l’article 760 du code pénal français
9
 Hamid el ouali « nouveau prospectes pour la justice juvénile ‘’

Page | 6

‫أجهزة السمع فابور‬


Audoune

Annonce

d’imposer couramment à l’enfant des exigences déraisonnables (par rapport à son âge, son
niveau de développement…), de le terroriser, de l’exploiter (travail, mendicité…), de l’exposer
au danger, à la violence… 

Sous-section 1 : Définition de l’enfance en danger en droit marocain face aux études


pratique en droit comparé 
Jusqu’au code de procédure pénale de 2003, aucune disposition législative ne concernait
l’enfant fuyant de sa famille et devenu vagabond, sinon les mesures répressives du code pénal
qui sanctionnent le vagabondage, dans la mesure où elles sont applicables à des enfants.
Le titre VII du livre III du code de procédure pénale (art.512 à 517) est consacré à la protection
des enfants en situation difficile 10.
C’est donc une innovation de ce code. Jusque-là, le juge ne pouvait intervenir que lorsque
l’enfant était victime d’une infraction qualifiée crime ou délit ou auteur d’une infraction. 
Actuellement, la justice peut intervenir plus tôt, dès lors que l’enfant est en danger. 
Reste à définir qu’est-ce qu’un enfant en situation difficile. 
D’après l’article 513 du code de procédure pénale : « le mineur n’ayant pas atteint l’âge de 16
ans peut être considéré en situation difficile lorsque sa sécurité corporelle, mentale,
 psychologique ou morale ou son éducation est en danger à cause de sa fréquentation de
 personnes délinquantes ou connues pour leur mauvaise réputation ou ayant des antécédents
 judiciaires. Lorsqu’il se rebelle contre l’autorité de ses parents, la personne ayant sa garde, son
tuteur, son tuteur datif, la personne qui le prend en charge, la personne ou l’établissement à qui
il a été confié. Lorsqu’il s’habitue à fuir de l’établissement où il suit ses études ou sa formation.
Lorsqu’il quitte son domicile ou lorsqu’il ne dispose pas d’un lieu adéquat où s’installer ». 
Pour qu’un enfant soit considéré comme étant en situation difficile, il faut donc une condition
 préalable, à savoir que sa sécurité corporelle, mentale, psychologique ou morale ou son
éducation soit en danger.
Il faut en outre, que cette situation provienne de causes précises que la loi énumère.
Quatre hypothèses sont prévues :
- Lorsqu’il a de mauvaises fréquentations,
- Lorsqu’il refuse de se soumettre à l’autorité des personnes qui ont en juridiquement la charge, 
- Lorsqu’il fait habituellement des fugues, 
- Lorsque, abandonné par sa famille, il n’a pas de lieu où résider. 
L’article 33  du Code pénal prévoit un autre cas dans lequel l’enfant peut être considéré en
situation difficile, c’est le cas où ses parents sont condamnés à une peine d’emprisonnement
supérieure à un an11.
L’abus émotionnel est impliqué dans toutes les autres formes de violences, même s’il peut
arriver seul.

Pour bien éclairé les formes de violence psychologique, on va démontrer les résultats de
certains études pratique :

Dans une étude faite par l’équipe médicale du CHU Ibn Sina de Rabat (Maroc), durant
l’année 2016, dans le but d’étudier le profil des victimes et des agresseurs, et de décrire la nature
des violences subies, ainsi que les différents contextes de leurs survenues. C’est une étude
descriptive sur les dossiers médicaux des enfants, victimes de violences, s’étant présentés
auprès d’unité médico-légale, durant l’année 2016. Cent vingt-trois cas de violences ont été
retenus, 40 victimes de violences sexuelles soit 32,5 % des cas, dont dix cas soit 8,1 % avaient
été examinés sur réquisition judiciaire. L’agression psychologique est fréquemment associée

10
 Code de la procédure pénale marocaine
11
 Code pénal marocain

Page | 7

aux violences physiques. On dénombre trente-trois enfants victimes de violences sexuelles, le


 pic de fréquence de ces violences se situe entre 7 et 18 ans chez les deux sexes.

Au service de pédopsychiatrie à  l'hôpital Mongi-Slim localisé à la capitale Tunis  en


Tunisie. Aussi une étude descriptive sur les dossiers des patients traités ou/et pris en charge
 pour agression sexuelle durant la période allant de janvier 2013 jusqu'à juin 2019. Les données
sociodémographiques et les caractéristiques cliniques ont été relevées sur des fiches préétablie
avec un nombre total de consultants était de 150 patients dont 61,33 % étaient de sexe féminin
( n  = 92) L'âge moyen était de 9,9 ans avec des extrêmes variant de deux ans à
18 ans. L'agression était unique dans 62,7 % et elle a eu lieu dans un endroit connu par la
victime dans 47,33 %. Les agressions sexuelles avec contact sans pénétration étaient les plus
répandues (48 %). La moyenne d'âge de l'enfant lors de la survenue de la première agression
était de neuf ans. L'agresseur était de sexe masculin dans la plupart des cas. Dans 37,3 % des
cas, l'agresseur était un membre de la famille. Le père était l'abuseur présumé dans la moitié
des cas intrafamiliaux. En cas d'agressions extra-familiales, l'agresseur était connu par la
victime et/ou leurs familles dans 48,66 %. Un trouble psychiatrique a été déterminé dans 58 %
des cas. Un trouble psychiatrique a été observé chez 52,1 % des filles et chez 60,3 % des
garçons. Les diagnostics retenus étaient un trouble stress aigu dans 10,6 %,

Pour l’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence


envers les enfants (ECI) de 2003 comprenait 25 formes individuelles de mauvais traitements
envers les enfants, qui entrent dans cinq catégories d’enquête : la violence physique, l’abus
sexuel, la négligence, la violence psychologique et l’exposition à la violence familiale. Parmi
les cinq catégories, les cas de négligence étaient les plus susceptibles d’être corroborés (34 %),
suivis des cas d’exposition à la violence familiale et de violence physique. Même si la violence
 psychologique ne représentait que 14 % de l’ensemble des cas corroborés, 42 % des cas de
violence psychologique étaient corroborés lorsqu’il s’agissait du principal motif d’enquête. De
 plus, les sévices psychologiques étaient associés, à divers degrés, à toutes les formes de mauvais
traitements envers les enfants.121314 

Sous-section 2 : La protection organisée par la loi et les recommandations 


Lorsque l’enfant peut être considéré comme relevant de la définition légale, d’après l’article
512, le juge des mineurs près le tribunal de première instance, peut sur réquisition du ministère
 public, appliquer au mineur une des mesures de protection prévues aux alinéas 1, 3, 4, 5 et 6 de
l’article 471 du code de procédure pénale à savoir :

- Remise à ses parents, à son tuteur, à son tuteur datif, à la personne qui le prend en charge ou
qui est chargée de sa garde ou toute personne digne de confiance,
- Remise à la section d’observation, 
- Remise à la section d’accueil d’une institution publique ou privée habilitée à cet effet, 
- Remise au service public ou établissement public chargé de l’assistance à l’enfance ou à un
établissement hospitalier en cas de nécessité d’opérer une cure de désintoxication, 

12
  https://sante.lefigaro.fr/social/sante-publique/maltraitance-infantile/definition
13
  https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/promotion-sante/arretons-violence-familiale/ressources-
prevention/violence-familiale/violence-psychologique-document-travail.html
14
  https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/promotion-sante/arretons-violence-familiale/ressources-
prevention/violence-familiale/violence-psychologique-document-travail.html

Page | 8

‫ت‬1‫لديكم تغطية صحية آ‬


‫تصحيح السمع با@جان‬
Audoune

Annonce

- Remise à un établissement ou à une institution scolaire ou de formation professionnelle ou de


soins, relevant de l’Etat ou d’une administration publique habilitée ou à un établissement agréé,
- Remise à une association reconnue d’utilité publique, habilitée à cet effet : 
- Si le juge des mineurs estime que l’état de santé, l’état psychologique ou le comportement du
mineur nécessite des examens approfondis, il peut ordonner son placement temporaire pour une
 période n’excédant pas trois mois, dans un centre agréé habilité. (Article 514).
- Ces mesures sont exécutées selon le régime de la liberté surveillée et leur suivi est assuré par
un délégué à la liberté surveillée conformément aux articles 496 à 500 du code de procédure
 pénale. (Article 515).
- Le juge des mineurs peut ordonner à tout moment l’annulation ou la modification de ces
mesures conformément à l’intérêt du mineur. 
Le juge prend cette décision soit d’office, soit à la requête du Procureur du Roi, du mineur lui-
même, de ses parents, de son tuteur, de son tuteur datif, de la personne ayant sa garde ou qui le
 prend en charge ou la personne ou l’établissement qui s’en charge, et ce, sur rapport du délégué
à la liberté surveillée. Si ce n’est pas le Procureur qui a fait la demande, son avis est obligatoire.
(Article 516).
Ces mesures prennent fin à la date prévue dans la décision et dans tous les cas, lorsque le mineur
atteint l’âge de 16 ans révolus. 
Dans des cas exceptionnels, si l’intérêt du mineur l’exige, le juge peut décider par avis motivé,
de prolonger les mesures jusqu’à celui-ci atteigne l’âge de 18ans, sous réserve des alinéas 2 et
3 de l’article 516.
Pour ce qui est des mineurs étrangers isolés, il est à signaler qu’un phénomène s’est développé
au cours des dernières années.
En 2003, le Maroc a adopté la loi 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Maroc,
à l’émigration et l’immigration irrégulières. 
Des dispositions de cette loi prévoient de protéger les mineurs du refoulement.
En effet, l’article 26  de cette loi stipule que : « ne peuvent faire l’objet d’une décision
d’expulsion l’étranger mineur ». L’article 29 dispose qu’ « aucun mineur étranger ne peut être
éloigné ». 1516 
Recours juridiques :

Le législateur pénal marocain conscient de la dangerosité et des effets néfastes des agressions
sexuelles sur les enfants17  , a prévu tout un arsenal juridique 18  répressif à l’encontre des
agresseurs selon la nature de l’agression et la personnalité de l’agresseur. Cependant, cette
consécration pénale de la protection des personnes vulnérables en raison de l’âge reste
incomplète. En effet, le législateur pénal refuse de consolider cette protection et de s’ouvrir à
d’autres pays3 qui ont adopté une législation spécifique de la protection des victimes contre les
agressions sexuelles, par la pénalisation expresse d’une autre forme plus dangereuse
d’agression, et qui hélas s’est propagé considérablement dans notre société marocaine ces
dernières années. En France par exemple et en dehors de la loi précitée, le législateur a adopté
deux nouvelles lois. La première est celle n° 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre

15
 Code de la procédure pénale marocaine
16
 La loi 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Maroc 
17
 La jurisprudence marocaine a fait face à ces effets dans plusieurs décisions. Voir l’arrêt de la Cour de
cassation n° 4/528 du 2010/05/19, dossier criminel n° 08/4/6/2941. Publié dans la revue AL MILAF, n° 19, juin
2012, p 328. Arrêt de la Cour de cassation réunie en deux chambres n° 1/463 du 19/03/2004, dossier délictuel
n° 2003/10.908, publié dans l’encyclopédie des arrêts de la Cour de cassation, Tome 1, 2007, p 207. 
18
 Cet arsenal national empreinte ses dispositions du droit international. voir Mohammed Benjelloun : « la
protection de l’enfant dans le droit pénal international : mythe ou réalité », revue marocaine de l’enfant et de
la famille, n° 1, janvier 2010, p 9.

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les violences sexuelles ou sexistes, et la deuxième c’est la loi n° 2016-297 du 14 mars 2016
relative à la protection de l'enfant et qui a réintroduit la notion dans le code pénal aux articles
222-31-1 et 227-27-2-1. L’article 222-31-1 du code pénal ne modifie pas les éléments
constitutifs des infractions de viol et d'agression sexuelle ni les peines encourues. En outre, le
texte limite lui-même le recours à cette qualification aux seules personnes visées4

La critique :

On observe une tendance à catégoriser la violence selon un continuum où les effets de la


violence physique sont considérés comme « plus blessants » que ceux de la violence
 psychologique. Cette tendance s’explique par le fait que la violence psychologique,
contrairement à la violence physique, ne laisse pas de cicatrices ou d’ecchymoses visibles, ce
qui la rend difficile à détecter 19. Il se peut que les fournisseurs de services n’établissent pas de
lien entre les préoccupations d’une personne et une situation antérieure de violence
 psychologique, surtout lorsque la victime doute de ses propres perceptions ou lorsqu’elle ne
 peut faire le lien entre ses problèmes et un traumatisme psychologique survenu des années plus
tôt

Le juge doit savoir que Dans certains cas, les effets de la violence psychologique sont
notablement différents de ceux de la violence physique.)

Les effets de la violence psychologique peuvent se manifester sous différentes formes et


 peuvent être difficiles à détecter. La violence [psychologique] ne laisse pas de traces physiques,
mais elle a réellement des effets importants et souvent de longue durée qui peuvent augmenter
ou se transformer au cours de la vie de la victime. C’est pour cette raison la violence se
considère comme circonstance aggravante de la sanction pénal

A côté de droit pénal Le droit civil peut également offrir des solutions pour aider les victimes
de violence psychologique. Par exemple, les tribunaux peuvent donner des ordonnances de
 protection ou de non‑communication qui interdisent à l’agresseur de continuer d’harceler la
victime. Ces ordonnances peuvent aussi être délivrées pour donner à la victime l’occupation
unique de la résidence familiale, pour ordonner à l’agresseur de consulter un spécialiste, pour
retirer toute arme en possession de l’agresseur et pour ordonner à l’agresseur de dédommager
la victime pour toute perte monétaire, comme la perte de salaire, l’installation de mesures de
sécurité et les dépenses de déménagement. Lorsque des enfants sont concernés, un parent peut
obtenir une ordonnance de protection pour empêcher l’agresseur de s’approcher d’eux. Il peut
également être possible de changer la garde des enfants (en éliminant l’accès aux enfants ou en
exigeant qu’il soit supervisé) si le tribunal croit que cela est dans leur intérêt. 

Recommandation :

Quelle que soit la nature des violences subies par l’enfant, une r éflexion sur les modalités de
coordination des acteurs autour de l’accompagnement affectif, psychologique, sanitaire, mais
aussi social et juridique de l’enfant dès la première révélation des faits, sans attendre une
quelconque condamnation juridique, apparaît essentielle. Dans ce cadre, les unités d’accueil
médico-judiciaires pédiatriques sont un lieu intéressant et peut-être le point de départ d’une
réflexion sur la manière de construire un accompagnement global qui réponde immédiatement
aux besoins de l’enfant tout en l’assistant dans les procédures judiciaires engagées.

19
 (Cahill, Kaminer, et Johnson, 1999)

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Il est important de s’occuper non seulement de la violence dont est victime la personne et du
comportement d’un agresseur en particulier, mais également des conditions sociétales comme
la pauvreté, le chômage et le manque de soutien social, qui contribuent à l’utilisation bien trop
courante de tactiques abusives sur le plan psychologique

Cependant, il est clair qu’il est préférable d’intervenir de manière précoce pour prévenir la
violence que de s’occuper des importantes conséquences relatives à la santé et des autres
conséquences que subissent les victimes de violence. Pour faire une intervention précoce
appropriée à des fins de prévention, nous devons adopter des stratégies pour traiter les
conditions sous-jacentes et promouvoir la détection précoce

Crée des centres comme le centre de crise canadienne pour Les enfants et les jeunes peuvent
trouver des renseignements et des références justes en téléphonant à Jeunesse J’écoute
(1-800-668-6868) ou en visitant son site Web (www. jeunessejecoute.ca). Ces organismes
aident à planifier la sécurité et, s’il y a lieu, à trouver un endroit sûr où aller. Ils peuvent aussi
vous diriger vers des programmes et des services qui vous aideront à surmonter des obstacles
comme la pauvreté, la discrimination ou le manque d’occasions d’emploi ou de logements
accessibles.

Chapitre 2 : violences sexuelles et maltraitance

Section 1 : violences sexuelles : le viol :


Dans un sens général, Les violences à caractère sexuel recouvrent les situations dans lesquelles
une personne impose à autrui un ou des comportements, un ou des propos (oral ou écrit) à
caractère sexuel. En d’autres termes, ils sont subis et non désirés par la victime. Elles sont
l’expression de la volonté de pouvoir de l’auteur sur la victime. 
Ces violences portent atteinte aux droits fondamentaux de la personne, notamment à son
intégrité physique et psychologique. Elles sont interdites par la loi et sanctionnée pénalement
surtout lorsque la victime est un enfant. Donc il serait judicieux de traiter ce que prévoit le droit
marocain dans ce sens dans une première sous-section alors que la deuxième va s’intéresser
exclusivement à un essai sur ce que la loi des autres législations prévoit notamment le cas de la
France.
Sous-section 1 : les prévisions du droit marocain :
La violence sexuelle à l’encontre des enfants est unanimement considérée comme une des
 pires formes de violation des droits de l’enfant, une grave atteinte à la dignité, à l’intégrité
mentale et physique et au développement de l’enfant, Au Maroc, plus de 400 enfants ont été
victimes de violences sexuelles durant l’année dernière (En 2021, trois enfants ont été victimes
de violences chaque jour.) Et dans le monde 12,5% des filles et 10% des garçons ont été violés
avant l’âge de 18 ans. 
Il est à noter que le Maroc a adhéré à la majorité des traités internationaux relatifs aux droits de
l’Homme en général et aux droits de l’enfant en particulier, y compris la convention des Nations
Unies relatives aux droits de l’enfant et celle du Conseil de l’Europe sur la protection des
enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Le Maroc a également participé aux congrès
mondiaux dédiés à la thématique de l’exploitation sexuelle des enfants à des f ins commerciales
(Stockholm 1996, Yokohama 2001 et Rio 2008) et a accueilli en 2001 et 2004 les deux
conférences arabo-africaines contre l’exploitation, la violence et les abus sexuels des enfants.
20
 

20
  https://fr.le360.ma/societe/violences-contre-les-enfants-trois-enfants-violentes-chaque-jour-plus-de-400-
viols-en-2021-255179

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