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Violences et
Protection
des personnes vulnérables I
Janvier 2009
À travers ces écrits, nous nous engageons à donner à une large majorité
de sénégalais les moyens de comprendre, de s’approprier leurs droits
et d’en exiger le respect.
Selon le dictionnaire Larousse, la violence est« toute contrainte qui s’exerce sur une personne
par la force ou l’intimidation », ou encore « tout acte qui implique des tourments ou des
souffrances mentales ou sexuelles ».
La violence suppose donc un rapport de force entre celui qui l’exerce et la personne qui la subit.
Elle s’exerce plus particulièrement sur les personnes vulnérables en particulier les femmes,
les handicapés, les personnes âgées et les enfants.
Les auteurs sont des personnes des deux sexes (homme, femme) de toutes les catégories
sociales. Les enfants, ou adolescents, sont aussi de plus en plus auteurs de violences.
N’importe où. On trouve des scènes de violence dans les sphères privées (exemple : à la
maison) ou publiques (exemples : dans la rue, au stade, au marché…)
Parce que c’est une violation de l’intégrité physique et morale de la personne humaine.
A l’échelle mondiale, on estime qu’au moins une femme sur cinq a subi, au cours de sa vie,
des sévices corporels ou sexuels perpétrés par un ou plusieurs hommes.
Au Sénégal, il ne se passe par un jour sans qu’un quotidien ou une radio ne révèle un cas de
violence.
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Les violences morales et psychologiques
Les violences morales et psychologiques se définissent comme « tout acte qui implique
des tourments et des souffrances d’ordre psychique à la personne ». Elles se manifestent
sous diverses formes. Certaines portent atteinte à l’honneur et à la dignité (exemple : les
injures).
La nouvelle constitution du 07 janvier 2001, en son article 18, a prévu que le mariage forcé
soit une violation de la liberté individuelle, interdite et punie dans des conditions qui seront
fixées par la loi.
Les violences morales et psychologiques constituent les formes de violences les plus
sournoises et les plus fréquentes.
Elle est définie comme « toute expression outrageante, tout terme de mépris, relatif ou non,
à l’origine d’une personne, toute invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait. » (Article
258 in fine du Code pénal)
D’autres formes de violences morales et psychologiques par contre, touchent à la sécurité
même de l’individu. (Exemples : menaces, intimidations.)
Les violences morales et psychologiques peuvent avoir des conséquences psychiques graves
chez la victime : choc émotionnel, dépression, démence, tendances suicidaires…
Ils se caractérisent par le fait qu’ils sont difficiles à prouver et, par voie de conséquence, à
sanctionner. Parmi les violences morales et psychologiques que le Code pénal réprime on peut
citer l’injure, les menaces, la diffamation…
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Les violences morales et psychologiques
Sanctions pénales :
L’injure est sanctionnée par un emprisonnement de 2 mois au maximum et d’une amende
de 20 000 FCFA à 100 000 FCFA, ou de l’une de ces deux peines seulement (article 262, alinéa
2 du Code pénal).
Selon la gravité, les menaces sont réprimées d’un emprisonnement de 6 jours à 5 ans et
d’une amende de 20 000 FCFA à 200 000 FCFA (articles 290 et suivants du Code pénal).
Le coupable pourra, en outre, être privé des droits mentionnés à l’article 34 du Code pénal
pendant cinq ans au moins et dix ans au plus à compter du jour où il aura été condamné.
Selon les cas, la peine d’interdiction de séjour pourra être prononcée contre le coupable.
Article 34 du Code pénal : « les tribunaux jugeant correctionnellement pourront dans certains
cas interdire, en tout ou partie, l’exercice des droits civiques, civils et de famille suivants : de
vote, d’éligibilité, d’être appelé ou nommé aux fonctions de juré ou autres fonctions publiques,
ou aux emplois de l’administration ou d’exercer ces fonctions ou emplois, du port de détention
d’armes, de vote et de suffrage dans les délibérations de famille, d’être tuteur, subrogé- tuteur
ou curateur, d’être expert ou témoin sauf pour donner en justice de simples renseignements.
Conduite à tenir
Chercher si possible des témoins ;
Garder des écrits, enregistrements, etc. ;
Porter plainte à la police, gendarmerie ou au tribunal en y joignant des
éléments de preuves si vous en avez ;
Prendre contact avec les associations de défense des droits de la
personne ;
Orienter aussi les victimes vers des centres médico-sociaux appropriés
(service psychiatrique, assistance psychologique, médecin, etc.).
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Les violences économiques
C’est le fait de délaisser une personne, un bien ou une activité au mépris d’un devoir.
Le refus par une personne de payer la pension alimentaire au mépris d’un acte exécutoire ou
d’une décision de justice l’ayant condamné à verser une pension alimentaire à son conjoint,
à ses ascendants (père et mère), ou à ses descendants (enfants), et qui sera volontairement
demeurée plus de 2 mois sans fournir la totalité de la somme d’argent fixée par le jugement,
ni acquitté le montant intégral de la pension. Le défaut de paiement sera présumé volontaire
sauf preuve contraire. L’insolvabilité qui résulte de l’inconduite habituelle, de la paresse ou de
l’ivrognerie, ne sera en aucun cas un motif d’excuse valable pour le débiteur.
L’abandon moral : le père ou la mère, (que la déchéance de la puissance paternelle ait été ou
non prononcée à son encontre) qui compromet gravement, par des mauvais traitements, par des
actes pernicieux d’ivrognerie habituelle ou d’inconduite notoire, par un défaut de soins, ou par un
abandon matériel, soit la santé, soit la sécurité, soit la moralité d’un ou plusieurs de leurs enfants.
Aux termes de l’article 350 du Code pénal, les personnes coupables de telles infractions seront
punies d’un emprisonnement de 3 mois à 1 an et d’une amende 20 000 FCFA à 250 000 FCFA.
Il faut ajouter qu’en plus, l’article 34 du Code pénal pourra être appliqué (cf. ci-dessus).
Conduite à tenir
Faire constater l’abandon par un officier de police judiciaire ou un huissier. Un
délai de 15 jours sera accordé au conjoint poursuivi pour exécuter ses obligations.
Si la personne poursuivie est en fuite ou si elle n’a pas de résidence connue,
l’interpellation est remplacée par l’envoi d’une lettre recommandée au dernier
domicile connu, ou par avis donné au chef de village ou au délégué de quartier de
son dernier domicile.
Saisir le tribunal du domicile ou de la résidence de la personne qui doit recevoir
la pension alimentaire ou bénéficier de l’aide manquante (subsides).
Nota Bene :
Pendant le mariage, les poursuites ne seront exercées que sur plainte de l’époux resté
au foyer qui a la possibilité d’arrêter la procédure ou l’effet de la condamnation. Ce qui
veut dire que l’époux plaignant peut pardonner son conjoint.
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Les violences physiques
Ce sont des atteintes à l’intégrité physique occasionnant des dommages corporels visibles
ou non. Ce sont les formes de violences les plus fréquentes et les plus connues.
Elles peuvent revêtir plusieurs formes : coups, blessures, meurtres, assassinats, excision,
empoisonnement, acte de torture et de barbarie…
Les coups et blessures sont constitués par une action violente subie par une personne
entraînant une lésion corporelle ou un préjudice corporel.
Le meurtre est l’action de tuer volontairement un être humain (article 280 du code pénal).
Les violences physiques peuvent avoir pour conséquence des douleurs atroces, des
hémorragies, l’infirmité, la peur et l’angoisse, la survenance d’un choc émotionnel, l’atteinte à
la dignité, la dévalorisation, la diminution des revenus (avec les frais médicaux auxquels il faut
faire face), une possible dépression nerveuse, de l’anxiété, des troubles psychosomatiques…
et même la mort.
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Les violences physiques
Quelles sont les sanctions prévues par la loi contre les violences physiques ?
Sanctions pénales :
Pour les coups et blessures, les sanctions prévues sont l’emprisonnement d’1 an à 5 ans et
une amende de 20 000 FCFA à 250 000 FCFA s’il en résulte une incapacité de travail de plus de
20 jours établie sur la base d’un certificat médical (articles 280 à 308 du Code pénal).
Le coupable pourra en outre être privé de ses droits civils, civiques et de famille (article 34
du Code pénal, cf. ci-dessus).
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Les violences physiques
En cas de mort, mutilations, amputation ou privation de l’usage d’un membre, cécité, perte
d’un œil ou d’autres infirmités permanentes, le coupable sera puni de peine de travaux forcés
de 10 à 20 ans.
L’article 294 du Code pénal, modifié par la loi du 29 janvier 99, introduit une aggravation
de la pénalité encourue lorsque la victime est une personne de sexe féminin, ou fait partie de
la catégorie des personnes particulièrement vulnérables, en raison de son âge, d’une infirmité
(handicap), d’une déficience physique ou psychique, ou d’un état de grossesse.
Sanctions civiles : Les victimes de violences physiques peuvent demander des dommages et
intérêts, introduire une requête en divorce pour cause de violences.
Conduite à tenir
Ce sont des violences qui s’exercent entre époux dans le cadre du ménage.
Parce qu’il fallait assurer une protection spécifique, une meilleure protection des catégories
les plus faibles. Il existait, avant la loi du 29 janvier 1999, des dispositions pénales permettant
de protéger des coups et blessures, meurtre… mais cette protection n’était pas spécifique aux
époux.
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Les violences conjugales
Quelles sont les différentes formes que peuvent revêtir les violences conjugales ?
Elles peuvent entraîner des infirmités (handicaps), la mutilation, la mort, la perte des
revenus (les frais médicaux auxquels il faut faire face), les affections psychiques et mentales, la
démence, la dépression, voire même le divorce…
Les enfants aussi sont perturbés sur le plan psychologique et cela peut se répercuter sur leurs
résultats scolaires.