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Lilyan Kesteloot
1. J.-F. Bayart, Les Études 3. Fondé en 1910, c’est le magazine 4. Leader noir (1887-1940), il fut le
postcoloniales. Un carnaval officiel de la National Association précurseur du panafricanisme à
académique, Paris, Karthala, 2010. for the Advancement of Colored travers sa revue The Negro World,
2. Écrivain américain (1868-1963) People (NAACP), une organisation fondée en 1918.
qui fut l’un des fondateurs du de défense des droits civiques.
panafricanisme.
5. Ancien tirailleur et ancien postier, il de langue française (1963) et dans 10. On peut citer Kwame Nkrumah
écrivit Les Violations d’un pays Histoire de la littérature négro- (1909-1972, président du Ghana
(1927), parabole pamphlétaire africaine (2001). de 1960 à 1966), George Padmore
dénonçant la colonisation avec 9. Fondée en 1935, Damas la (1903-1959, écrivain et diplomate
violence et en des termes jugés définira ainsi : « L’Étudiant noir, trinidadien), Chinua Achebe
simplistes par les intellectuels noirs journal corporatif et de combat, (écrivain nigérian, né en 1930),
de l’époque. avait pour objectif la fin de la Wole Soyinka (écrivain nigérian,
6. Écrivain qui reçut le prix Goncourt tribalisation, du système clanique né en 1934), Ngugi wa Thiong’o
en 1921 pour son roman Batouala, en vigueur au quartier Latin ! On (écrivain kényan, né en 1938),
véritable roman nègre. cessait d’être étudiant Jomo Kenyatta (1894-1978,
7. P. Dewitte, Les Mouvements martiniquais, guadeloupéen, président du Kenya de 1964-1978),
nègres en France, Paris, L’Harmattan, guyanais, africain et malgache, pour Peter Abrahams (écrivain sud-
1985. n’être qu’un seul et même étudiant africain, né en 1919), Ezekiel
8. On en verra les traces dans La noir. » Aimé Césaire y développera Mphahlele (1917-2008, écrivain
Revue du monde noir (1931) et pour la première fois, dans un article sud-africain), Nelson Mandela
Légitime défense (1932) dont nous intitulé « Négrerie », son concept de (président de l’Afrique du Sud de
avons donné les principales Négritude. La revue n’a eu qu’un seul 1994 à 1999, né en 1918).
orientations dans Les Écrivains noirs numéro.
Le « Socrate noir ». C’est par ces mots que Léopold S. Senghor désigne Alioune Diop dans un hommage émouvant
au grand intellectuel sénégalais et au père de la revue Présence africaine, dont le premier numéro paraît en novembre
1947. Organisateur en 1956 à la Sorbonne du Congrès des écrivains et des artistes noirs qui réunit les intellectuels noirs
du monde entier, créateur du premier Festival mondial des arts nègres en 1966 à Dakar, capitale d’un Sénégal indépen-
dant, Alioune Diop incarne l’intellectuel complet, soucieux de la pensée des autres et de la reconnaissance des cultures
africaines.
© Présence Africaine Éditions.
11. Le Sénégalais Abdou Anta Ka (né (1928-2011, auteur de Monsieur conquérant européen et les chefs
en 1931), l’Ivoirien Eugène Dervain Toussaint, 1961). traditionnels africains, où compromis
(1928-2010), le Guinéen Condetto 13. Pour en savoir plus sur ces et trahisons aboutissent à la période
Nénékhaly-Camara (1930-1972), le auteurs, lire le repère p. 116-117. coloniale.
Malien Seydou Badian Kouyaté (né 14. Publié en 1961, L’Aventure En attendant le vote des bêtes
en 1928), le Sénégalais Marouba Fall ambiguë est l’histoire de Samba sauvages (1998) caricature sur le
(né en 1950). Diallo, qui vit au pays des Diallobé. mode épico-burlesque le temps
12. Illustré par les Sénégalais Dans la première partie du roman, le des Bokassa, Mobutu, Eyadema,
Cheik Aliou Ndao (né en 1933) et jeune homme passe de l’école où les États et leurs peuples sont
Amadou Cissé Dia (1915-2002), coranique à l’école des Blancs. Dans livrés à l’arbitraire des présidents à
Massa Makan Diabaté (1938-1988), la deuxième partie, il part vivre en vie. Enfin, avec Allah n’est pas
les Ivoiriens Bernard Dadié (né en France, séjour qui provoque la remise obligé (2000), il stigmatise l’époque
1916) et Bernard Zadi (né en 1938), le en question de sa foi en Dieu. De plus récente où les pouvoirs
Haïtien Gérard Chenet (né en 1927), retour dans son village, sa mort est politiques sombrent dans le chaos,
le Béninois Jean Pliya (né en 1931), causée par un fou. où la rue comme le palais sont
mais aussi les Martiniquais Daniel 15. Monnè, outrages et défis désormais aux mains de différentes
Boukman (né en 1936, auteur de Les (1990) est un flashback sur bandes armées en présence
Négriers, 1971) et Édouard Glissant l’époque de la rencontre entre le (Liberia, Somalie, Rwanda).
16. Le Mandat (1968) d’Ousmane (1971) et La Nouvelle Romance (1976) de Vumbi Yoka Mudimbe, Buur
Sembène, Les Fils de Kouretcha (1976) de Henri Lopes, Le Fils Tilleen, roi de Médina (1974) de Cheik
(1973) d’Aké Loba, Le Lieutenant de d’Agatha Moudio (1967) de Francis Aliou Ndao, L’Errance (1975) de
Kouta (1973) de Massa Makan Bebey, Le Sang des masques (1976) Georges Ngal, Perpétue et l’habitude
Diabaté, La Marmite de Koka-Mbala et Sous l’orage (1963) de Seydou du malheur (1974) de Mongo Beti.
(1976) de Guy Menga, Tribaliques Badian Kouyaté, Le Bel Immonde 17. Voir le repère p. 118-119.
Mongo Beti : L’œuvre du romancier Mongo Beti (1923-2001) traverse toute la seconde moitié du x x e siècle. De la cri-
tique acerbe du monde missionnaire et colonial avec la parution du roman Le Pauvre Christ de Bomba (1956) qui fait
scandale à la dénonciation des maux de l’Afrique apportés par les États postcoloniaux avec La Ruine presque cocasse
d’un polichinelle (1979), Les Deux Mères de Guillaume Ismaël Dzewatama futur camionneur (1983) et La Revanche de
Guillaume Ismaël Dzewatama (1984), Mongo Beti incarne l’écrivain « de combats » qui inlassablement, avec L’Histoire
du fou (1994) puis les deux premiers volumes d’une trilogie restée inachevée, Trop de soleil tue l’amour (1999) et
Branle-bas en noir et blanc (2000), s’est battu jusqu’à la fin de sa vie contre les abus des pouvoirs africains en place.
© Présence Africaine Éditions.
18. On peut citer les textes du Sylvain Bemba (1934-1995, Rire (1982) d’Henri Lopes (ne en
Sénégalais Boubacar Boris Diop auteur de Léopolis, 1984). 1937), Quand on refuse on dit non
(né en 1946), du Malien Ibrahima Ly 19. Ce sont les romans du (2004) d’Ahmadou Kourouma et les
(1936-1989), du Guinéen Williams Congolais Sony Labou Tansi derniers Mongo Beti (Branle-bas en
Sassine (1944-1997, auteur de (1947-1995), du Guinéen Alioum noir et blanc, 2000 ; Africains si vous
Wirriyamu, 2001), et du Congolais Fantouré (né en 1938), Le Pleurer- parliez, 2005).