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le Maroc a adopté la Loi n° 103-13 de lutte contre les violences faites aux femmes.

Cette loi
entrera en vigueur six mois après sa publication au Journal officiel du Maroc.

La nouvelle loi contient des dispositions positives, telles que la définition des violences faites
aux femmes comme étant « tout acte basé sur la discrimination fondée sur le genre, qui soit
de nature à causer un dommage physique, psychologique, sexuel ou économique à une
femme ».

La loi contraint les autorités publiques à prendre des mesures préventives, y compris en
mettant en place des programmes visant à faire mieux prendre conscience du phénomène des
violences faites aux femmes. Elle prévoit également la création d'unités spécialisées chargées
de pourvoir aux besoins des femmes et des enfants au sein des tribunaux, des agences
gouvernementales et des forces de sécurité, ainsi que de comités locaux, régionaux et
nationaux chargés des questions concernant les femmes et les enfants. D'autres « mesures de
protection » qui « avertissent » la personne qu'elle ne doit pas commettre de violences ou
disposer à sa guise des fonds du ménage sont disponibles, mais la loi ne précise pas quelles
autorités sont habilitées à en décider. Les violations des injonctions restrictives ou des
« mesures de protection » sont passibles de peines de prison ou d'amendes.

Le Maroc devrait s'assurer que les victimes de violences conjugales puissent obtenir des
injonctions restrictives d'urgence ou de plus long terme par une procédure civile, a déclaré
Human Rights Watch.

Violence conjugale : outils de protection

Les violences conjugales sont interdites par la loi sous toutes leurs formes, qu’elles touchent
l’homme ou la femme.

Il s’agit des violences commises au sein des couples mariés, pacsés ou en union libre.

Les types de violence sont :

Les violences conjugales peuvent correspondre à des violences :

 psychologiques (harcèlement, insultes, menaces),


 violences physiques (coups et blessures),
 violences sexuelles (viol, attouchements, il peut y avoir viol même en cas de mariage ou de
Pacs),
 violences économiques (privation de ressources financières et maintien dans la dépendance).

La victime de violences conjugales qui signale les faits peut bénéficier de nombreuses
mesures de protection de la part des institutions publiques et des associations :

 appeler Police Secours au 19


La personne victime de violence peut quitter le domicile conjugal. Pour éviter que ce départ
ne lui soit reproché, il convient de déposer une main courante au commissariat de police ou à
la brigade de gendarmerie. Le fait de subir des violences conjugales peut justifier le départ du
domicile. Elle peut solliciter une ordonnance de protection afin d’éloigner l’époux violent
(Requête pouvant être déposée sans recours à l’avocat

Les sanctions prévus


La loi a le mérite de définir les violences faites aux femmes, la violence corporelle, la
violence sexuelle, la violence psychologique et la violence économique, afin de permettre à
tout acte, abstention, négligence, etc correspondant à ces définitions d’être puni.
A l’article 404 du Code pénal, la loi prévoit enfin comme circonstance aggravante en cas
de violences corporelles le fait que les coups soient portés « à une femme en raison de son
sexe ou à une femme enceinte, lorsque sa grossesse est apparente ou connue de l’auteur,
ou en situation de handicap ou connue pour ses capacités mentales faibles« .
L’article 431 relatif à la non assistance à personne en danger voit les peines passer de 3
mois à 5 ans et 200 à 1.000 dirhams d’amende à l’emprisonnement de trois à deux ans et une
amende de 2.000 à 10.000 dirhams. De plus, dorénavant, « la peine est portée au double
lorsque l’auteur est un époux, un fiancé, un conjoint divorcé, un ascendant, un descendant,
un frère, un kafil, un tuteur ou une personne ayant autorité sur la victime ou ayant sa charge
ou lorsque la victime est un mineur ou une personne en situation de handicap ou comme pour
ses capacités mentales faibles ainsi qu’en cas de récidive. »
Article 88-1: « En cas de condamnation pour harcèlement, agression, exploitation
sexuelle, maltraitance ou violences commises contre des femmes ou des mineurs,
quelle que soit la nature de l’acte ou son auteur, la juridiction peut décider ce qui
suit:

1.Interdire au condamné de contacter la victime ou de s’approcher du lieu où elle se


trouve ou de communiquer avec elle par tous moyens, pour une période ne dépassant
pas cinq ans à compter de la date d’expiration de la peine à laquelle il a été
condamné ou de la date du prononcé de la décision judicaire lorsque la peine
privative de liberté a été prononcée avec sursis ou s’il a été condamné seulement à
une amende ou à une peine alternative. La conciliation entre les conjoints met fin à
l’interdiction de contacter la victime;

2.La soumission du condamné, au cours de la période prévue au paragraphe(1) ci-


dessus ou durant l’exécution de la peine privative de la liberté, à un traitement
psychologique approprié. La décision judicaire de condamnation peut ordonner
l’exécution provisoire de cette mesure nonobstant toutes voies de recours. La
juridiction peut interdire définitivement, au moyen d’une décision motivée, au
condamné de contacter la victime ou de s’approcher du lieu où elle se trouve ou de
communiquer avec elle. »

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