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EPIGRAPHE
DEDICACE
A mes chères sœurs : Lydia, Aminata, Thesy et Merveille NYEMBO, Sandra Bashile,
Mireille, Divine NGIMO, Faila KUSEKU et Vinciane YUMA ;
A mes chers frères : Jimmy, Emma, Glodi, Meschack et Jovial NYEMBO, Landry SAILE,
Herman MAKANDA, Venance KISANGANI, Costa MUKAZ et Hervé YUMA ;
A mes amis et collègues : Dan KAZ, Nissi MWAKU, Asha BINTI, Dorcas KALUBI, Berty
TSHANIKA, Daniel MUWELWA, Élisée KAZADI, Eliade, Socrate et Dophine NGOY,
Excel TAMBWE, Toussaint MPANDE, Estimé MUTAMBA, Franck TSHINDJAMBA,
Emmanuel MALISAWA, Tommy Pyana, Niko YUMA et Jonathan YUMA, Prudy Kisimba ;
A la faculté de droit ;
Veuillez trouver dans ce travail l’estime qu’il à trouvé en vous tout au long de son élaboration,
ainsi que le fruit de votre soutien et vos encouragements.
III
REMERCIEMENTS
Mes sincères gratitudes à mon père NYEMBO KALUNGA Prosper, et ma mère YUMA
MBWESE Cécile pour leur soutien et leurs prières ;
Je ne saurai clore mes remerciements sans témoigner ma gratitude au Chef des travaux Eric
KABEYA, ainsi qu’à Maître François KANKOLONGO, pour leur disponibilité à notre
égard ;
Mes remerciements vont enfin à toute ma famille, la famille NYEMBO, ainsi qu’à toutes les
personnes qui, de près ou de loin m’ont soutenu par des encouragements, par leurs prières et
soutien en faveur de l’accomplissement de cette œuvre.
Merci infiniment.
IV
AVANT- PROPOS
La prévention de la criminalité est ainsi révélée par plusieurs études comme étant
une meilleure méthode, et convenable pour réduire le taux de criminalité de manière assez
significative.
1
INTRODUCTION
I. OBJET D'ETUDE
Le crime n’est plus aujourd’hui ce qu’il était jadis, car son évolution ne cesse de
transformer à grande échelle son caractère, ce qui dissipe peu à peu sa conception des esprits
des gens.
1
Gabin BADY BAKUYA, Syllabus du cours de Criminologie générale, UNILU-PRINT, 2021.
2
tenté de saisir ce qui était raisonnablement bien connu, et ce qui ne l’était pas 2. Le dernier
chapitre par exemple exprime un scepticisme quant à savoir si la peine capitale a un effet
dissuasif sur le crime, tout en reconnaissant que la peine de mort pourrait bien être défendue
pour des raisons morales. Il résume ainsi son message central relatif aux stratégies et
mécanismes à prendre contre la progression du crime, et suggère ainsi que soient modifiées
l’humanité, la nature et les institutions gouvernementales.
Tarde a par la suite analysé les facteurs physiologiques, faisant ainsi allusion à la
race et au sexe, en considérant pour ce qui est de la race que les personnes d’une contrée,
d’une tribu ou d’une ethnie, ne consentent le vivre ensemble que plus avec les gens de leur
cercle, qu’avec ceux du reste du monde.
Par rapport au sexe qu’il considère comme l’un des plus grands facteurs
physiologiques, il justifie le nombre élevé de criminels masculins qui prime sur celui des
femmes criminelles, et pense que cette différence de criminalité entre les deux sexes
proviendrait du style de vie, parce que les femmes sortent moins souvent que les hommes.
Maurice Cusson de son côté, il analyse le fait que la seule réalité importante c’est
le criminel, et qu’il suffit de percer le secret de l’âme criminelle pour résoudre l’énigme du
crime. Il en déduit qu’en s’accrochant à la position de cette analyse, le caractère du crime
serait soustrait de ce dernier ce qui entraînerait la réduction de l’acte à son auteur.
2
James Q. WILSON, Thinking about crime, Vintage revised paperback, 1985.
3
Gabriel TARDE, La criminalité comparée, Librairie Félix Alcan, Paris 1924.
4
G. TARDE, La philosophie pénale, Editions Cujas, Paris 1892.
3
Cusson analyse donc le crime qu’il appelle aussi acte en situation comme la
réponse d’une personne à ce qui existe en dehors d’elle, faisant ainsi allusion à une
provocation, une attaque, une occasion une offre, une vulnérabilité5.
A. PROBLÉMATIQUE
Il est cependant convenable que notre travail fasse appel aux questions ci-après :
B. HYPOTHÈSES
L’hypothèse est une proposition susceptible de faire objet d’une discussion visant
à fournir une explication concrète constituant la réponse aux questionnements de la
problématique. C’est un mode de figuration, une proposition que l’on veut défendre, ou qui
doit simplement faire l’objet d’une discussion7.
5
Maurice CUSSON, Criminologie actuelle, PUF, Paris 1998.
6
Dictionnaire, Le petit Larousse, Éd. Larousse, Paris 2010, p. 822
7
Gabriel HONORÉ MARCEL, Journal, 1919, p. 225
4
présomption qui demande à être vérifiée, et elle doit être confrontée à des données
d’observation.
A. METHODES DE RECHERCHE
Il nous paraît donc important de souligner que les méthodes en droit sont les
mêmes que celles utilisées en sciences sociales, et que la différence ne se situe qu’à leurs
objets.
Dans le cadre de notre travail, nous n’allons faire recours qu’à cinq méthodes.
1. Méthode exégétique
Cette méthode intervient dans notre travail pour permettre une appréhension plus
pratique de la notion de criminalité en usant des dispositions légales.
2. Méthode Herméneutique
8
KIZOBO OBWENG, Méthodologie de la recherche scientifique, Éd. Mes, Lubumbashi 2016, p.2 et s.
5
sens. Cette méthode est aussi ancienne que le sont les religions, les spiritualités et les
philosophies9.
3. Méthode historique
Dans le cadre de notre travail, nous nous focaliserons sur l’approche diachronique
de cette méthode afin de comprendre le caractère dynamique de la criminalité.
4. Méthode descriptive
Cette méthode consiste donc non seulement à décrire, mais aussi à nommer ou
caractériser un phénomène, une situation où un événement de sorte qu’il apparaisse familier11.
5. Méthode analytique
La méthode analytique nous sera d’une utilité très importante dans notre travail en
ce qui concerne la collecte des données et informations afin d’en sortir des solutions fiables.
B. TECHNIQUES DE RECHERCHE
9
Aimé BANZA ILUNGA, Syllabus du cours de Logique et argumentation juridique, premier graduat, faculté de
droit, Université de Lubumbashi, année académique 2018-2019.
10
Charles SEIGNOBOS, La méthode historique appliquée aux sciences sociales, ENS Éditions, Lyon 2014.
11
N’da PAUL, Méthodologie delà recherche de la problématique à la discussion des résultats, Éditions
universitaires de Côte d’Ivoire, Abidjan 2002, p. 19.
6
Constituant des outils ou instruments dont se sert le chercheur pour recueillir les
données, les techniques de recherche varient selon qu’il s’agit de comprendre un
comportement individuel ou collectif12, de récolter les opinions ( technique de sondages,
d’interview, etc.), de recenser les faits et des personnes (technique d’échantillonnage),
d’interpréter un document écrit ( technique documentaire), et tant bien d’autres techniques
sont à noter, mais en ce qui concerne notre travail nous n’allons en aborder que deux.
1. Technique documentaire
Cette technique est d’un apport très important car il nous aidera en ce qui concerne
notre travail, dans la consultation de certains ouvrages tant en caractère d’imprimerie qu’en
caractère informatique ou électronique en vue d’une constitution efficace de notre travail.
2. Technique de webographie
De ce qui est de notre travail, cette technique constitue un véritable centre de recherche
électronique, dans la consultation de certains ouvrages publiés sur divers sites et plates-
formes, ainsi que des ouvrages consultables qu’en ligne.
3. Technique d’interview
La technique d'interview est une technique de recherche qui consiste à faire recours à des
entretiens au cours des quels le chercheur interroge des personnes qui lui fournissent des
informations relatives au sujet de sa recherche13.
Grâce à cette technique, nous avons pu interviewer quelques enfants de la rue dans la ville de
Lubumbashi et les prostituées.
12
André LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, PUF, Paris 1985.
13
GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences Sociales, 4ème éd, Dalloz, Paris,.1996, p.587
7
V. DÉLIMITATION DU TRAVAIL
A. DÉLIMITATION SPATIALE
B. DÉLIMITATION TEMPORELLE
Ce travail est effectué sur une période allant de l’an 2022 à 2023, et prendra toute
l’année académique 2022 – 2023.
C. DÉLIMITATION DE LA MATIÈRE
§.1. DÉFINITION
Pour bien appréhender la notion de criminalité, il faut dès le départ prendre acte
du fait que la criminalité est un objet qui renvoie à deux dimensions : d’une part à un
comportement ou une manière de faire ou de ne pas faire, et d’autre part à une qualification
criminelle ou à une manière de définir et de réagir issue d’un système d’organisation des
droits. Le crime n’est donc pas exclusivement un acte, mais le rapport entre l’acte et la
manière de le définir. Pour qu’un acte prenne la connotation de crime, il faudrait que cela soit
au préalable prévu dans une loi pénale. Il ne suffit donc pas qu’un comportement soit
dommageable, ni même très grave pour qu’il devienne un crime, on peut même dire que les
actes reconnus comme criminels dans leur ensemble ne gardent aucun rapport avec une
échelle rationnelle de gravité objective de conduite dans la société14.
Même s’il est dérisoire’ un acte peut devenir un crime, mais il y a cependant des
actes très graves et qui ont très peu de chance de devenir des crimes : c’est en l’occurrence le
cas d’un accident de travail causant la mort, par suite d’une négligence patronale des normes
sécuritaires ; et par conséquent c’est un autre système des droits et assurances qui prend en
charge la régulation sociale de ces illégalismes et accidents. De même, indépendamment des
circonstances, un policier qui tue en service a aussi très peu de chances d’être condamné par
la justice15.
Contrairement aux apparences, le crime est une notion beaucoup plus complexe
qu’on ne le croit généralement, depuis que les questions de sécurité sont devenues un
problème politique majeur, se pose la question de la mesure et du classement des actes dits
criminels. La question de crime et de criminalité sont si polysémiques qu’il n’existe pas
d’autres moyens d’en proposer à titre liminaire une définition plutôt sociologique que
juridique. Dans cette perspective, on considère comme criminel ou délinquant, tout
comportement que le législateur incrimine en menaçant le responsable d’une peine
conséquente. Mais dans cette définition, le terme « crime »n’y trouve pas encore sons sens,
14
Pires ALVARO, criminalité : enjeux épistémologiques, théoriques et éthique, Ottawa 1994.
15
Jean-Paul BRODEUR, Legitimizing police deviance, Toronto 1981.
9
car un acte est également qualifié de criminel sous l’action d’un pouvoir légitime qui
sanctionne certains comportements.
Pour des philosophes, des moralistes ou des juristes, la transgression d’un interdit
peut être qualifiée de criminelle, indépendamment de la capacité des institutions à identifier
plus ou moins correctement son auteur. Il en découle de la croyance en l’existence d’une
« criminalité réelle » qui serait uniquement constituée par le nombre total d’actes transgressés
assortis d’une peine que les auteurs auraient plus ou moins conscience d’avoir commis16.
Emile Durkheim disait que la société sans criminalité n’existe pas et ne peut pas
exister. Il trouve donc que le crime est nécessaire pour faire évoluer le droit, et permettre ainsi
à la société d’être en cohésion ; lorsqu’il y a un crime et que le criminel se fait attraper,
d’autres personnes prétendent que la société fonctionne bien car elle punit le crime.
Selon Émile Durkheim, la criminalité n'est pas simplement une violation de la loi,
mais plutôt un phénomène social qui est inévitable dans toutes les sociétés. Durkheim
soutenait que la criminalité est une manifestation normale de la vie sociale et qu'elle joue un
rôle fonctionnel dans le maintien de l'ordre social. Durkheim croyait que la criminalité était le
résultat d'un manque d'intégration et de régulation sociale. Il soutenait que tous les membres
d'une société ne partagent pas les mêmes systèmes de valeurs et les mêmes normes, ce qui
peut conduire à des tensions et des conflits. Lorsque ces tensions ne sont pas suffisamment
régulées et intégrées dans la société, elles peuvent se manifester par le biais d'actes criminels.
Dans son ouvrage majeur, "De la division du travail social", Durkheim a exploré le lien entre
la criminalité et la solidarité sociale. Il a soutenu que dans les sociétés traditionnelles, où la
solidarité est principalement basée sur la similarité et l'interdépendance, la criminalité est
16
Frédéric OCQUETEAU, Criminalité, Encyclopedia universalis(en ligne), consulté le 25 juillet 2023.
17
Franck BROWNING et John GERASSI, Histoire criminelle des Etats-Unis, Nouveau monde, 2015, p.13 et s.
10
moins fréquente car les individus sont plus étroitement liés et partagent des normes et des
valeurs communes18. En revanche, dans les sociétés modernes, caractérisées par la division du
travail et l'individualisme, la criminalité peut augmenter car l'intégration sociale est moins
forte.
Merton soutient que les individus peuvent se tourner vers des moyens illégaux pour
atteindre ces objectifs de la société, en particulier lorsque les voies légitimes ne sont pas
accessibles. Ainsi, la déviance et la criminalité surviennent lorsqu'il y a un désalignement
entre les attentes culturelles et les chances réelles d'atteindre ces attentes. Merton martèle
donc sur le fait que la criminalité n'est pas déterminée par une disposition innée ou
biologique, mais plutôt par les pressions sociales et structurelles auxquelles les individus sont
18
Émile DURKHEIM, De la division du travail social, Éditions Félix Alcan, Paris 1893.
19
Cesare LOMBROSO, L'Uomo delinquente, Éditions Hoepli, Milan 1876.
20
Robert MERTON, Social Theory and Social Structure, Free Press Éditions, New York 1949.
11
confrontés dans leur quête de succès et de statut social. Selon lui, la criminalité est un
phénomène sociétal lié aux déséquilibres structurels et aux inégalités de l'ordre social.
Selon lui, les discours et les pratiques entourant la criminalité servent à exercer un
contrôle social et à maintenir l'ordre dans la société. Il explorait les notions de surveillance, de
discipline et de normalisation dans ses travaux, notamment dans son livre "Surveiller et punir"
où il étudie l'évolution des systèmes de surveillance et de punition dans les sociétés
occidentales21.
Il ne suffit donc pas qu'un comportement soit dommageable, ni même très grave,
pour qu'il devienne un crime. On peut même dire que les actes reconnus comme criminels,
dans leur ensemble, ne gardent aucun rapport étroit avec une échelle rationnelle de gravité
objective des conduites dans la société. Un acte peut devenir un crime même s'il est dérisoire
et il y a des actes très graves qui ont très peu de chances de devenir des crimes. C'est le cas de
21
Michel FOUCAULT, Surveiller et punir, Éditions Gallimard, Paris 1975.
22
Étienne BALIBAR, Foucault et la philosophie politique, Éditions La découverte, Paris 1985.
12
l'accident de travail causant la mort par suite d'une négligence patronale des normes de
sécurité; un autre système d'organisation des droits et d'assurances prend en charge la
régulation sociale de ces illégalismes et de ces «accidents23».
Norbert ELIAS, sociologue allemand connu pour ses travaux sur la théorie de la
civilisation, argue à son tour que la justice pénale et son fonctionnement font partie intégrante
du processus de civilisation. Il analyse dans son ouvrage « La dynamique de l’Occident »,
l’évolution des normes et des comportements sociaux en Europe depuis le moyen âge25. Il
décrit comment la justice pénale a progressivement évolué en tant qu'institution centrale pour
résoudre les conflits et maintenir l'ordre social. Elias insiste sur le fait que la justice pénale
n'est pas une entité autonome, mais plutôt un reflet des normes et des valeurs sociétales.
23
F. Acosta, À propos des illégalismes privilégiés. Réflexions conceptuelles et mise en contexte», Criminologie,
XXI, 1, p. 7-34.
24
David GARLAND, La culture du contrôle : la criminologie et la société contemporaine, Éditions du Seuil, Paris
2001.
25
Norbert ELIAS, La dynamique de l'Occident, Éditions Walter de Gruyter & Co.
Berlin 1939.
13
Selon Elias, la justice pénale est essentielle pour maintenir la cohésion sociale en
punissant les comportements déviants et en marquant les limites acceptables du comportement
individuel. Il insiste également sur l'importance du contrôle social informel, exercé par les
membres de la société sur leurs pairs, qui agit en complément de la justice pénale formelle.
La psychologie criminelle est une discipline complexe qui vise à comprendre les
motivations et les comportements des individus impliqués dans la commission des actes
répréhensibles.
26
William JAMES, Principes de psychologie, Éditions Henry Holt and Company, New York 1890.
14
De plus, dans « crime et châtiment » par exemple, Fiodor Dostoïevski examine les
conséquences du meurtre du point de vue de son protagoniste, Raskolnikov, qui commet un
meurtre par la simple conviction qu’il est « un homme exceptionnel », et qu’il avait le droit de
tuer pour le bien supérieur de la société27. Dostoïevski finira cependant par mettre en lumière
les remords, la culpabilité et la souffrance intérieure auxquels Raskolnikov était confronté
après avoir commis l’acte. Et Raskolnikov finira par réaliser par lui-même que le meurtre
n’était justifiable ni moralement, ni légalement.
27
Fiodor DOSTOÏEVSKI, Crime et châtiment, Le messager russe, Moscou 1866.
15
Les peines encourues pour les différents crimes variaient en fonction de la société,
mais en général, les peines étaient sévères et souvent violentes. Par exemple, à Babylone, si
une personne volait, elle risquait de subir une amputation d'une main. Dans l'ancienne Rome,
les peines pour les différents crimes étaient souvent basées sur l'infliction de douleur
physique, comme des coups de fouet, des amputations, ou l'exposition à des animaux
sauvages. Dans certaines sociétés, comme l'Égypte antique, les criminels étaient parfois
soumis à des travaux forcés ou assignés à des corvées pour assumer leur responsabilité. Dans
d'autres cas, la punition pouvait consister en une amende ou une compensation pécuniaire à la
victime ou à sa famille.
Jones offre dans cet ouvrage une perspective internationale sur la question de la
criminalité en s'appuyant sur des recherches approfondies. Il décrit comment différentes
sociétés antiques ont abordé la justice pénale et la lutte contre la criminalité, et comment les
approches ont varié selon les contextes culturels et économiques. Il montre l'importance des
codes de droit dans la régulation de la criminalité, comme le Code d'Hammourabi, le Code de
Justinien, et les lois romaines. Il analyse également les pratiques punitives, qui variaient de la
violence extrême à des sanctions financières, et la manière dont ces pratiques ont évolué au fil
du temps.
De son côté Jill Harries historienne britannique, examine en détail les législations,
les pratiques et les institutions judiciaires romaines relatives au crime. Ce livre offre une
analyse approfondie des sources primaires disponibles, telles que les lois romaines, les textes
juridiques et les inscriptions, afin de reconstituer et d'explorer les aspects juridiques de la
criminalité dans la Rome antique29.
Trevor Dean a essayé de faire une analyse approfondie des sources juridiques
médiévales, telles que les chartes, les registres judiciaires et les traités juridiques, pour
reconstruire les structures de la justice médiévale et examiner de près les crimes commis à
cette époque. Dean utilise ces sources pour identifier les types de crimes les plus courants, les
sanctions appliquées et les procédures judiciaires utilisées pour juger les prévenus. Dean
montre également comment la criminalité au Moyen Âge était étroitement liée aux structures
sociales et économiques de l'époque. Il explore les relations entre la criminalité et des facteurs
tels que la pauvreté, les conflits entre les classes sociales, les changements économiques et les
tensions politiques. Dean souligne que la criminalité ne peut être comprise en dehors de ces
contextes plus larges, et que les réponses judiciaires à la criminalité étaient souvent
influencées par les préoccupations socio-économiques et politiques de l'époque. L’apport de
Trevor Dean sur la criminalité au Moyen Âge réside surtout dans sa capacité à reconstituer les
pratiques judiciaires de l'époque à travers l'analyse des sources juridiques médiévales, ainsi
que dans sa mise en évidence des liens entre la criminalité et les dynamiques sociales et
économiques de cette période30.
VIIème siècle, on le date cependant de 1160 sous la plume de Benoît de Sainte Maure.
L’orthographe « crime »indique assez qu’il doit tout au latin (crimen) son acception aussi
d’ailleurs, car ce mot à l’exemple du vocable latin ne désigne l’infraction mais l’accusation,
le grief. Les expressions telles que « crimen adulteri, crimen falsi », que l’on rencontre dans
des relations judiciaires, ne sont à traduire respectivement que par « inculpation adultère » et
« inculpation de faux)31.
Cependant, par une curieuse logique de l’évolution lexicale, le terme a fini par
désigner la faute elle-même. Pour dénoncer ce qu’aujourd’hui nous nommons « crime »,
c’est-à-dire un manquement très grave à la loi, une infraction punie d’une peine infamante.
Les spécialistes en droit, les juristes et les législateurs, dans l’énoncé de leurs sentences ou
dans la rédaction de leurs codes normatifs, emploient plus volontiers d’autres termes tantôt
plus neutres, tantôt plus précis.
On a alors parlé de la criminalité tantôt comme si elle était une chose tantôt
comme si elle était une forme parmi d'autres de définition de la réalité. J'appellerai le premier
bloc le paradigme du fait social (brut) et le deuxième, le paradigme de la définition sociale 7.
Dans le passé, on a parlé, à propos du premier paradigme, de «criminologie étiologique» ou
«du passage à l'acte». Le paradigme de la définition a été appelé aussi, quant à lui,
«constructiviste» ou celui «de la réaction sociale».
31
G. ESPINAS, Ch. VERLINDEN, J. BUNTINX, Privilèges et charte de franchises de la Flandre, Bruxelles 1961. P.212
18
par des exigences qui caractérisaient l'«esprit du temps», elles porteront leur attention
directement sur les «causes du crime», la criminogénèse. On donne alors à la «criminalité»
un statut d'évidence32.
32
A.P. Pires, «Le débat inachevé sur le crime», Déviance et société, III, 1, 1979, p. 23-46.
33
C. Debuyst, Histoire de la criminologie: les savoirs diffus ou la période pré-scientifique,
document de travail du Groupe de recherche sur l'histoire de la criminologie, Université catholique de Louvain,
1992.
34
C. Debuyst, op. cit.
35
M. van de Kerchove, «Décriminalisation et dépénalisation dans la pensée de Jeremy Bentham», dans: P.
Gérard, F. Ost et M. van de Kerchove (sous la direction de), Actualité de la pensée juridique de Jeremy
Bentham, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles 1987.
19
artisans d'une manière plus sournoise de punir et de réprimer, d'une nouvelle économie
politique de la punition plus conforme à l’État capitaliste naissant. L’appel à la modération
paraît alors moins important que l'appel à une nouvelle rationalité punitive: frapper moins
fort un plus grand nombre de gens, ne pas gaspiller inutilement la «force de frappe» de l’État,
ne pas mettre inutilement en péril sa légitimité aux yeux de la société civile et discipliner
particulièrement les couches sociales défavorisées.
Il est aussi important de souligner que, pour la pensée classique, l'infracteur n'est
pas perçu comme une personne anormale ou comme un être différent des autres citoyens.
Seul l'acte même de transgression le distingue des autres. Notons aussi qu'à l'époque
classique, la transgression des lois est vue comme une pratique généralisée et courante dans
toutes les classes sociales. Néanmoins, cela n'empêche pas qu'on soit déjà particulièrement
préoccupé par les illégalismes des classes populaires. La conscience que la désobéissance est
répandue va de pair avec une crainte particulière à l'égard des pauvres. La solution des
problèmes sociaux passe alors fondamentalement par une réforme du droit pour le rendre
sans doute plus modéré, mais aussi plus dissuasif pour ces classes. En outre, au fur et à
mesure qu'on avance dans le XIXe siècle, la position de Beccaria, Kant et Hegel -qui
conçoivent le droit pénal comme étant «naturellement» distinct du droit civil - commence à
devenir dominante.
La nouvelle idéologie du contrat social, telle que nous la trouvons chez Rousseau,
a contribué à ce résultat. Selon cette représentation, le transgresseur du Pacte n'est plus vu
comme un simple ennemi du Prince ou de sa victime immédiate, mais comme l'ennemi de
tous, un traître, que tous ont intérêt à poursuivre. Par son action, il cesse d'être «citoyen» et
déclare la guerre à la société tout entière. Or, le droit pénal sera représenté de plus en plus
comme stipulant les termes mêmes de ce Pacte et l'infracteur, comme étant l'«ennemi de la
société». L’héritage classique est donc ambigu et cède, en bonne partie, devant une vision
belliciste du droit et des rapports sociaux.
Toutefois, il est possible de dire que la criminalité continue d'exister de nos jours
sous différentes formes et manifestations. Certaines formes de criminalité ont même
augmenté avec notamment l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux. Par exemple, la
cybercriminalité, le harcèlement et le chantage numériques qui sont devenus une
préoccupation majeure pour les autorités et les particuliers, tandis que les atteintes à la vie
privée et la propagation de fausses informations ont également augmenté. D'autres formes de
criminalité telles que le vol, les cambriolages, les crimes violents et les trafics de drogue
continuent également d'exister.
Les américains sont même allés plus loin en créant un verbe le « verb to Google
someone » : ce verbe consiste à taper sur internet soit son propre nom, soit un nom autre que
celui des gens de son milieu. Les moteurs de recherche sont en mesure de retrouver toutes les
mentions d’un patronyme sur les sites web, et dans les forums de discussion. Votre nom peut
ainsi apparaître dans un article de presse auquel vous avez contribué, sur le site de votre
36
Pierre REVERDY, La Matière Pénale Á L’Epreuve Des Nouvelles Technologies, Thèse, Université Toulouse 2005,
p. 79
21
institution professionnelle, ou des sites de recherche d’emploi à qui vous auriez confié votre
Curriculum vitæ, mais il peut cependant être également mentionné sur des sites généalogies à
votre insu, ou sur des forums de discussion qui commentent vos actes ou mésaventure.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Internet n’est pas administré, aucune
autorité ne régule au vrai sens du mot (en pratique) son fonctionnement, hormis quelques
organismes assurant sur un mode consensuel, la coordination indispensable des standards
techniques et de la répartition des ressources, notamment les adresses IP et les noms des
domaines.
37
Jean-Luc GIROT, Le harcèlement numérique, DALLOZ, Paris 2005.
22
En somme, cela ne protégerait personne qu’il y ait une remise en ligne d’archives
ou de sauvegarde faisant réapparaître une information (fausse ou vraie mais privée). Les
principaux moteurs de recherche disposent ainsi d’archives leur permettant de fournir le
contenu des pages ayant disparu d’Internet.
D'abord, au moment où Quételet écrit, la criminalité est déjà représentée par une
partie de la pensée pénale classique (Beccaria et Kant) plutôt comme un «fait brut» que
comme une réalité construite par l'introduction d'une catégorie juridique. Cependant, Quételet
va donner à cette représentation un statut scientifique38, Le crime devient alors une «chose»,
au même titre que le mariage, le suicide et la mortalité.
Deuxièmement, si Quételet reconnaît, d'une part, que nous confondons à tort sous
le nom de crimes des séries de faits divers (l’assassinat, l'infanticide, le vol, etc.), il n'hésite
pas à affirmer, d'autre part, qu’il s'agit là d’«une série de faits de même nature»: des actions
blâmables39. Selon ce postulat, on peut étudier la «criminalité» de la même manière que l'on
peut étudier un phénomène plus individualisé comme le suicide, le mariage ou même une
modalité particulière d'infraction (vol de voiture, vol de banque, etc.). Or, comme le
remarque Élie, ce postulat fait des approximations douteuses et est considéré aujourd'hui
comme abusif par un grand nombre de méthodologues40.
etc.). Selon ce principe épistémologique, dans l'approche statistique, il ne doit être question
que de l’homme en général, être abstrait dont la connaissance est déduite des opérations faites
sur un nombre d’individus assez grand, sur les d’effets duIbre arbitre de chacun d’eux aient
pu neutraliser42.
A. Facteur physique
B. Facteur démographique
42
Ibidem, p. 15
24
C. Facteur économique
Dans un pays socialiste, il est vrai que la répartition des richesses, la participation
du citoyen au système de production étatique ainsi que la distribution dite communautaire
incite plus au partage qu’à l’appropriation, pourtant il y a quand même de la délinquance.
Mais celle-ci reste tout de même inférieure à celle d’un pays capitaliste. Dans ce dernier par
contre, la séparation du capital et du travail, le culte de la propriété privée génère un instinct
d’appropriation. De même, on remarque que la délinquance peut varier selon l’état de santé de
l’appareil économique. C’est le cas par exemple d’une diminution de délinquance en période
de prospérité qu’en période de crise. Mais cela n’exclut pas quand même un certain taux de
délinquance même en période de prospérité, sauf qu’elle se présente sous différentes formes
pour pas qu’elle soit toujours remarquable par ceux qui la subissent.
L’adoption d’un système politique n’est pas sans incidence sur la délinquance. Le
clivage principal nous conduit à opposer l’Etat totalitaire où la réaction sociale est tellement
efficace au point d’étouffer délinquance, à l’Etat démocratique qui prône la liberté de tous,
laquelle liberté chacun s’en prévaut pour accomplir n’importe quel acte criminel ou
délinquant sans tenir compte de ce qui en viendrait comme conséquence. On pourrait encore
aller plus loin dans l’analyse et ne pas se limiter à ce seul clivage pour constater que
périodiquement, si la structure étatique est remise en cause, c’est-à-dire ébranlée, un
événement exceptionnel va désorganiser temporairement la société et être générateur d’un flot
particulier de délinquance.
25
Le facteur social joue cependant bien sur un rôle déterminant sur les différentes
manifestations de la délinquance, mais il faut savoir qu’au grès des époques, les analyses sur
ce facteur criminogène ont considérablement varié. Bien sûr, le type d’acte perpétré n’est pas
le même, car il s’agit là de la délinquance d’affaire, appelée couramment délinquance en « col
blanc ».
- Facteurs endogènes
- Facteurs exogènes
A. Les facteurs endogènes
Dans le facteur temporel il est question de faire des analyses qui l’influence de
l’âge sur le comportement criminel du sujet. Des études criminologiques révèlent une
évolution de la délinquance en fonction de l’âge du sujet. Ces études révèlent que si la
délinquance est plus ou moins exceptionnelle pendant la petite enfance, la délinquance va être
multipliée par 10 au moment de l’adolescence. Plus tard, elle continuera à progresser jusqu’au
seuil fatidique des 23 à 25 ans, puis elle va commencer progressivement à régresser.
Les facteurs exogènes sont considérés comme des facteurs criminogènes de nature
individuelle car ils s’intéressent à l’environnement dans lequel évolue le délinquant. Cet
environnement n’est pas statique, il va être ponctué de divers évènements qui vont me faire
évoluer et qui peuvent s’inscrire dans une certaine dynamique.
§.1. ORIGINES
44
C.BLATIER, La délinquance des mineurs, Presses universitaires de Grenoble, Paris 2003. P.122
27
Lubumbashi tire son origine du nom de la rivière au bord de laquelle elle a été
fondée. A l’occasion de la politique et la philosophie de retour à l’authenticité prônée par le
président Mobutu, la ville, jadis Elisabethville, porte le nom de Lubumbashi à partie de 1966.
Au XIXème siècle, la ville n’existe pas comme telle, bien que le site de
Lubumbashi ait été occupé avant la colonisation. A cause de sa situation géologique, à en
croire le rapport de Jules Cornet qui laisse entrevoir la grande richesse du sous-sol, l’actuelle
région du Haut-Katanga reçoit des visiteurs-prospecteurs des quatre coins de l’Europe. En
1906, une société est constituée à Bruxelles pour assurer la mise en valeur des richesses du sol
et du sous-sol. C’est l’union minière du Haut-Katanga (UMHK), actuelle Gécamines.
45
Léon J. Lens, Elisabethville 1956 : mon village a grandi, Essor du Congo, Paris 1955, p.74.
46
HOUYOUX Joseph et LECOANET Yann, Lubumbashi : Démographie, budgets ménagers et étude du site,
Bordeaux 1975.
47
LEBLANC Michel et MALAISSE François, Lubumbashi : Un écosystème urbain tropical, Université national
du zaïre, Lubumbashi 1978.
28
son œuvre prendrait des allures de gigantisme qui sont les siennes aujourd’hui. Sa devise Il
lui donna pour devise « ex imis ad culmina » (des profondeurs vers les cimes).
Jusqu’il y a une vingtaine d’années, la ville était construite selon une structure
polynucléaire nettement visible. Mais depuis les années 80, les marécages, champs de bois et
autres terrains non propices ont été envahis par des constructions anarchiques, cimentant les
noyaux pour en faire un continuum habité. Cette façon de « faire la ville » a donné lieu à une
mosaïque de quartiers. Les quartiers d’habitat populaire (Kamalondo, Kenya et Katuba),
auxquels on associe la cité planifiée de la Ruashi ont été créés pour loger une masse des
travailleurs. La puissance publique avait réalisé dans ces quartiers ses équipements collectifs
plus ou moins bons et suffisants. Ces quartiers sont populaires par un indice d’occupation du
sol élevé, à la mesure de la densification du peuplement. Face à une demande restée toujours
élevée par rapport à l’offre dans le domaine du logement, les terrains jouxtant les aires
urbanisées ont été construits anarchiquement par les habitants. Ces quartiers défient toutes les
normes urbanistiques et sont appelés quartiers d’extension.
48
JEAN-CLAUDE Bruneau, MARIE THERESE Lootens-de-Muynck, la densité de population, Atlas de
Lubumbashi, Paris 1985.
49
N’SIAMI Mabiala et SITEKE Isakila, Carte de la naissance urbaine de la ville de Lubumbashi, UNILU,
observatoire du changement urbain.
29
1. Organisation de la police
50
PIERRE Venetier, Les ville d’Afrique tropicale, Editions Masson, Paris 1991.
30
Nationale assisté d’un Inspecteur Provincial Adjoint chargé de l’administration et d’un autre
chargé des opérations .
Le District de Police est dirigé par un Commandant de District de même rang que
le Commandant Bataillon. Il est assisté de deux adjoints, chargés respectivement de
l’Administration et des Opérations. L’Etat-major du District de Police qui comprend le
Commandant, ses adjoints, les Chefs de service (cinq) dirige, coordonne, contrôle et appuie
l’action des unités de la Police Nationale de son ressort. Il s’occupe plus spécialement du
31
Après l’Etat-Major, nous avons le commissariat qui reçoit les rapports des sous
commissariats et les transmet à son tour au Commandant Ville. Le Commandement Ville a
six commissariats et deux services spécialisés, à savoir les Services Spéciaux ville et
l’Escadron Mobile d’Intervention.
l’intégration des enquêteurs au sein du corps de police, des rapports entre policiers, des
relations entre les agents de l’ordre et les parties en conflit, et des relations publiques de la
police. D’une manière générale, les permanences se sont déroulées dans un climat serein.
L’entretien avec les Officiers de police judiciaire et les commandants pendant les temps
morts ont permis de se faire une idée générale de la criminalité dans les différentes entités de
la ville de Lubumbashi.
Bien que le climat de travail ait généralement été serein, il convient de signaler
que la collaboration est teintée de méfiance dans certains postes, notamment aux Services
Spéciaux. En effet, certains officiers de police judiciaire considéraient les enquêteurs comme
des espions. Ils prenaient ainsi des précautions pour ne coopérer avec eux qu’au sujet des
matières non sensibles, celles qui sont régulières.
La criminalité contre les biens constitue l’une des plus graves criminalités, et les
plus lourdement sanctionnées. La criminalité contre les biens constitue les infractions pénales
les plus nombreuses dans la grande majorité des villes en République Démocratique du
Congo.
51
Article 79, Code pénal congolais.
33
congolais, et dont la sanction peut aller jusqu’à 5 ans de servitude pénale et une amende52. Il
est à noter que la chose susceptible de faire objet de l’infraction de vol doit en principe être un
bien mobilier. La soustraction frauduleuse consiste en une nouvelle forme de soustraction.
Cette soustraction est donc prise ici comme l'usurpation de la possession. La soustraction
porte alors sur les droits attachés à la possession de la chose et non plus sur la chose elle-
même. Cela consiste à convertir sans droit la détention précaire que l'auteur a sur la chose en
une possession qu'il usurpe. Avec la conception d'Emile Garçon, le fait que l'auteur ait
préalablement la chose entre les mains n'exclut pas la commission de l'infraction et sa
constitution ne repose pas sur l'enlèvement de la chose, mais sur l'intention de se comporter en
propriétaire. Avant, la soustraction était écartée quand il y avait remise de la chose à l'auteur.
Pour Emile Garçon, ce qui caractérise le délit de vol c'est l'intention de la victime.
Si elle a voulu se départir de sa qualité de propriétaire, le vol n'est pas commis, si elle n'a pas
voulu renoncer à ses droits de propriétaire, le vol est commis. On soustrait non pas la chose,
mais la possession. Il en est de même de l’infraction d’escroquerie, réprimé également par le
code pénal congolais en ces termes : « quiconque, dans le but de s’approprier une chose
appartenant à autrui, s’est fait remettre ou délivrer des fonds, meubles obligations, quittances,
décharges soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des
manœuvres frauduleuses pour persuader l’existence des fausses entreprises , d’un pouvoir ou
d’un crédit imaginaire, pour faire naitre l’expérience ou la crainte d’’un succès, d’un accident
ou de tout autre évènement chimérique pour abuser autrement de la confiance ou de
crédibilité, est puni d’une servitude pénale de trois mois à 5 ans et d’une amende dont le
montant ne dépasse pas deux mille zaïres, ou d’une de ces peines seulement53.».
Quant à l’abus de confiance, il est puni par l’article 95 du Code pénal congolais
livre II stipulant ce qui suit : « quiconque a frauduleusement détourné, soit dissipé au
préjudice d’autrui des effets, deniers, marchandises, billets, quittances, écrits de toute nature
contenant ou opérant obligation ou décharge et qui lui avaient été remis à la condition de les
rendre ou d’en faire un usage ou un emploi déterminé, est puni d’un emprisonnement de trois
52
Article 80, Code pénal congolais.
53
Article 98, Code pénal congolais.
34
mois à cinq ans et d’une amende dont le montant ne dépasse pas mille zaïres ou d’une de ces
peines seulement54.».
Aux termes des explicitations sur les trois types d’infractions contre les biens
susmentionnées, il est important de préciser que le vol est la soustraction frauduleuse d’un
bien appartenant à autrui ; l’escroquerie est l’obtention d’un bien d’autrui au moyen de
manœuvres frauduleuses ; et enfin l’abus de confiance est le détournement o la dissipation de
la chose reçue chez autrui avec l’obligation de la rendre ou d’en faire un usage ou un emploi.
Les crimes contre les personnes constituent un champ très élargi dans leur
structuration : nous n’en aborderons cependant que certains d’entre eux que nous allons
classer en trois groupes.
A. L’homicide et le meurtre
A.1. L’homicide
- L’homicide involontaire : lorsque l’action d’ôter la vie à autrui n’a pas été faite de
manière délibérée, c’est-à-dire sans aucune réelle intention de tuer de la part de
l’auteur. Ce type d’homicide arrive donc par le fait de l’imprudence, maladresse,
négligence ou par manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée
par la loi ou un règlement, et cause la mort d’autrui. Cela signifie que le comportement
54
Article 95, Code pénal congolais.
55
Article 52, Code pénal congolais.
35
de l’auteur a conduit au décès de la victime alors même que résultat n’était pas voulu.
Toutefois, la loi considère qu’il ne s’agit pas d’un simple accident dans la mesure où
une faute a été commise par l’auteur, de manière volontaire.
- L’homicide volontaire : dans ce type d’homicide, l’auteur pose l’acte avec
préméditation, ici l’acte est délibéré, l’auteur a donc l’intention de causer la mort
d’autrui, et cela peut être qualifié de meurtre ou d’assassinat en fonction du degré de
préméditation et de planification.
A.2. Le meurtre
Le meurtre est l’un des crimes les plus graves et les plus sévèrement sanctionnés.
Le meurtre constitue un acte criminel dans lequel une personne cause intentionnellement la
mort d’une autre personne. Il s’agit d’un crime grave qui est généralement puni de manière
sévère par la loi dans la plupart des pays. Pour qu’un acte soit qualifié de meurtre plusieurs
éléments doivent être présents, entre autres :
- Il doit y avoir dans le chef de l’auteur une intention délibérée de causer la mort de la
victime. Cela signifie que l’auteur de l’acte doit avoir eu l’intention spécifique de tuer
la personne, et non pas simplement de lui faire du mal. Et cette intention peut par
exemple être prouvée par des preuves telles que des déclarations antérieures de
l’auteur ou des actes préparatoires.
- Il faut ensuite qu’il ait existence d’une action qui a directement ou indirectement causé
la mort de la victime.
- Enfin, important de noter que le meurtre est généralement considéré comme un crime
intentionnel, c’est-à-dire que l’auteur doit avoir agi délibérément et consciemment
pour causer la mort de la victime.
Il faut noter que la charte des Nations unies réprime ce crime en arguant que tout
individu a droit à la vie à la liberté et la sûreté de sa personne56.
56
Article 3, Déclaration universelle des droits de l’homme.
36
mesure de le donner (ce qu’on appelle contact sexuel non consensuel. Un consentement ne
peut être donné par une personne qui n’est pas en pleine possession de ses moyens (si elle est
sous emprise de substances, ou handicapée mentalement ou physiquement). Dans le cas des
personnes n’ayant pas atteint l’âge du consentement, toute pénétration est considérée comme
un viol, indépendamment de la volonté de la victime (détournement de mineur).
Les victimes de viol et d’agression sexuelle incluent des personnes de tous genres.
Cependant les femmes et les jeunes filles affichent les taux les plus élevés des viols et
d’agressions sexuelles. Les pourcentages retenus sont probablement inférieurs à la réalité, car
le viol et les autres sévices sont moins souvent déclarés à la police que les autres infractions58.
§.3.CRIMINALITE ORGANISEE
La criminalité organisée est un terme utilisé pour décrire des activités criminelles
qui sont planifiées, coordonnées et exécutées par des groupes structurés et hiérarchisés. Ces
groupes, souvent appelés organisations criminelles, opèrent généralement de manière
clandestine et poursuivent des activités illégales à grande échelle, telles que le trafic de
drogue, le trafic d'êtres humains, le blanchiment d'argent, le vol, l'extorsion, le racket, le trafic
d'armes, la contrefaçon, la cybercriminalité, etc.
57
https://www.msdmanuals.com
58
https://www.msdmanuals.com
37
acteurs influents. Ils utilisent souvent la violence, l'intimidation et la corruption pour protéger
leurs intérêts et échapper à la justice.
59
JO de l’union européenne n°L351 du 29/12/1998
38
A. Notions
Naguère considéré comme une richesse par la tradition africaine, l’enfant est
devenu, depuis un temps, un poids ou une charge pour certaines familles. La solidarité
africaine est aux abois dans pareilles circonstances. Les contraintes socioéconomiques sont
pointées du doigt et sont évoquées pour justifier l'irresponsabilité des parents. Dans certains
cas, les enfants sont abandonnés entre les mains de leur mère. Ces dernières, devant assurer la
charge de plusieurs enfants, se voient également confrontées au problème de la modicité des
revenus. Ce qui amène parfois les enfants à chercher une autonomie précoce. La rue s’offre
alors comme le lieu indiqué où ils peuvent « choquer60 » pour assurer leur survie.
Les « enfants de la rue » et les enfants qui travaillent font désormais partie des
paysages urbains du monde entier, surtout dans les régions pauvres du Sud61. Privés des joies
d'une enfance et d'une adolescence normales, ils sont nombreux à Lubumbashi qui luttent
pour survivre, errent, végètent dans la détresse et trompent leur souffrance par la fuite au
moyen des comportements souvent autodestructeurs. La plupart d'entre eux n'ont jamais
fréquenté l'école ou l'ont abandonné assez vite. Leur vie quotidienne se caractérise par la
faim, la soif, les travaux mal rémunérés, les maladies, la solitude, le manque d'affection, les
brimades policières, les tracasseries judiciaires, la prison, la drogue, la prostitution et les
violences sexuelles. Abandonnés à leur triste sort, ils vivent dans des conditions infra
60
Chercher de quoi subsister(en termes d’argent).
61
https://unesdoc.unesco.org
39
humaines les prédisposant à la criminalité. Ainsi, la rue reste pour eux un espace d'anonymat,
mais aussi de créativité. Contrairement à ce que d'aucuns pensent, la rue n'est pas pour eux
un espace de gain facile. C'est un monde qui offre des conditions rudes où seuls les aptes
résistent. "Nous sommes à Sobibor » : a dit un jeune phaseur62 de 17 ans, « Il n'existe ni
enfant ni adulte ; tout le monde doit être traité sur le même pied d'égalité. ».
Le Larousse définit l’enfant de la rue en ces termes : « fille ou garçon n’ayant pas
atteint l’âge adulte et pour qui la rue au sens large (bâtiment à l’abandon, terrains vagues,
etc ;) est devenue la demeure habituelle et le moyen d’existence63.
La rue devient ainsi quasi un « cadre normal » de vie pour les enfants. La rue a-t-
elle des enfants65 ? se demandait l'Abbé Muyembo Mulobe. L’expression enfant de la rue
suggère l’idée que la rue a des enfants, que la rue enfante des enfants. Dans le contexte
lushois, la caractéristique des enfants de rue comprend tous les enfants entre 5 et 23 ans dont
le cadre de vie se trouve être les lieux cités ci-dessus, qu'ils gardent ou non quelques liens
avec leurs familles.
Notons cependant que dans la rue, les frontières de l'enfance sont floues et toute
une série d'appellations existent pour désigner cette réalité : enfants abandonnés, shege,
vagabonds, phaseurs, moineaux, etc. Tous les enfants de rue ne présentent pas les mêmes
caractéristiques. C'est pourquoi nous allons distinguer les « enfants de la rue » sans famille ni
protection institutionnelle, des enfants en situation difficile et ceux de la rue sous contrôle des
centres d'hébergement. Parmi eux, il en est qui gardent encore quelques contacts avec leurs
familles. Cette catégorie que nous appelons les « enfants en situation difficile », ils sont dans
la rue généralement pour des raisons économiques. Ne pouvant ni étudier ni rester à la
maison où la nourriture est devenue un casse-tête ; ils se voient obligés de descendre dans la
rue pour se débrouiller et ainsi subvenir à leurs besoins quotidiens. La rue devient pour eux
un lieu propice d’où ils tirent leur maigre subsistance de la rue, bien qu’ils gardent encore des
relations avec les membres de famille. Ces enfants s’adonnent généralement à la vente des
sachets emballages, aux petits contrats journaliers à des tenancières de restaurants, à la
mendicité, etc. C’est notamment le cas de ce vagabond de 19 ans interviewé devant le grand
laboratoire de Lubumbashi qui illustre mieux cette réalité des enfants en situation difficile en
ces termes :
« Père66, hivi muko na ni ona hapa, haina asema miye njo miripenda, sauf que magumu
aina paka ku fisha. Mais hakuna choix vieux wangu : Mungu njo eko na tu chunga. Miye
miri funda masomo, palé miri fikaka mu 3 ème primaire, mama yangu muzazi ari monesha
père asema ana ni lotaka paka mu ma ndoto mibaya mibaya, minezi kuya hata na buloji.
Njo bana ni fukusha, mais leo miko napata ma rapports 67 kwa nehema paka ya
mungu68.». Ce jeune homme raconte comment il est parvenu à devenir « enfant de la
rue », il affirme cependant que ce n’était pas vraiment de sa faute s’il avait fini par
65
MUYEMBO MULOBE, Une étude sur les enfants des rues à Lubumbashi, Paris 1992.
66
En lieu et placent de «Monsieur», ils (les « enfants de la rue ») disent « père ou papa », et « mère », en lieu et
place de « madame ou maman».
67
Le « rapport » est la somme d’argent demandée aux passants par les « enfants de la rue », en usant de la
tracasserie.
68
Propos de Guylain, un « enfant de la rue », interview
41
comment à vivre la vie d’ « enfant de rue » car, a-t-il déclaré : « j’ai eu à aller à l’école,
jusqu’à ce que j’arrive en troisième primaire et que ma mère dise à mon père qu’il se
pourrait que je sois un sorcier, et qu’elle faisait des cauchemars dans lesquels j’étais le
personnage principal, c’est ainsi que mon propre père m’a renvoyé de sa maison. ».
S’il y a des enfants qui entretiennent des relations les membres de leurs familles,
d'autres les ont tout simplement rompues ou sont en conflit ouvert avec elles. La plupart des
enfants de cette catégorie n'ont pas quitté leurs foyers sur un coup de tête ; en fait, ils
n'avaient pas de choix : délaissés par une mère trop jeune, rejetés par des grands-parents
incapables de les assumer, chassés pour avoir été suspectés de sorcellerie et d’être ainsi à
l'origine des malheurs de la famille, laissés pour compte d'une succession de mariage, soumis
à des mauvais traitements ou pour avoir commis un forfait dans la famille.
Le cas de cet enfant qui a rompu tout lien avec sa famille, pourtant présente à
Lubumbashi, est révélateur : « J'ai un faible pour l’argent, a-t-il confié. Ma cupidité me
poussait au vol fréquent d’argent. Au début, mes parents ne me soupçonnaient pas et cela
avait créé un climat morose dans la maison jusqu'à ce qu'un jour, après la paie des agents de
la Gécamines, je tombe dans un piège habilement tendu par ma mère qui avait laissé à
découvert une somme d'argent. Sans me rassurer de son absence, j'avais soutiré de la somme
dix milles francs congolais, et elle m'a attrapé la main dans le sac. « C'est donc toi qui vole
de l'argent dans la maison ! » avait-elle lancé, « Je viendrai en parler à ton père ». C'est
ainsi que j'avais fui la maison craignant la sévérité de mon père qui en avait déjà marre de
cette situation qui avait trop duré dans la maison. Après quelques jours, ils se sont lancés à
ma recherche et m'ont ramené à la maison. Je ne sais pas si ce sont des démons! A la paie
suivante, j'étais encore entré dans la chambre des parents, à leur insu comme d'habitude, et
j'avais emporté tout le salaire. Cette fois-là, je suis allé me réfugier à Kasumblesa. C'est
depuis 2007 et depuis lors, je ne suis jamais rentré à la maison. Aujourd'hui je vis du vol à la
tire et de katako69. Je n'ai donc aucun contact avec ma famille ».
Outre les deux catégories précédentes d’enfants de la rue, il y a des enfants qui ne
sont pas sous le contrôle de leurs familles et qui ne vivent pas en indépendance ; ils sont
recueillis dans certains centres d’hébergement (généralement chez les salésiens) tels que
Bakanja et Magone, Soulignons que la plupart de ces centres ne prennent que partiellement
en charge ces enfants. Ces centres servent soit des lieux de cuisine soit seulement de dortoir.
69
Katako, est l’appellation des transporteurs des charges (marchandises, bagages) sur leurs têtes ou leurs cous,
moyennant une somme d’argent proportionnelle à la charge juchée.
42
Les responsables n’ont donc pas plus autorité sur ces enfants qui se débrouillent eux-mêmes
pour se nourrir. Ainsi, chaque matin, les centres se vident de leurs pensionnaires qui
descendent au centre ville pour leur débrouille habituelle et ne regagnent le centre que le soir.
Mais il y a cependant aussi des centres qui n’hébergent pas des enfants de la rue, mais qui leur
offrent de la nourriture chaque soir ; et ils vont dormir ailleurs.
A ce propos un shegue rapporte : Je n’ai ni père ni mère ni frère. Mes frères, c’est
la rue et tous les vagabonds qui y vivent. Cependant, je ne préfère pas passer la nuit à la belle
étoile comme le font certains autres shegue. (Il juge très difficile les conditions dans
lesquelles ses confrères vagabonds passent la nuit). C’est pourquoi, je vais me réfugier dans
un centre de la place. Là, je me sens en sécurité plutôt que de dormir à l’extérieur où je serai
exposé à toutes formes de tortures de la part des Kampompa70. En plus, il arrive des jours où
je ne trouve absolument rien à mettre sous la dent. Là, je me précipite, avant qu’il ne soit 18
heures, dans un centre où l’on distribue de la nourriture aux enfants de la rue.
Tous les enfants et adolescents qui vivent dans la rue sont globalement considérés
comme des marginaux. En dehors des catégories que nous venions d'évoquer plus haut, il
existe à Lubumbashi, une classification faite par les enfants de la rue eux-mêmes. Cette
classification renvoie à une certaine hiérarchie autant qu’à l’occupation des secteurs et des
karema71. Tout au long de l'enquête, les enfants ont régulièrement fait la part entre :
- Les souverains ;
70
Les kampompa constituent la classe la plus élevée des « enfants de la rue » (les adultes dont l’âge va de 19 ans
jusqu’au-delà de cet âge)
71
Secteur bien déterminé qu’occupent les enfants de la rue, et dont le responsable, le Kampompa (chef) est
connu et tenu informé de tous fait et mouvement de ses éléments (les vagabonds).
43
- Les phaseurs,
- Les moineaux, vagabonds ou shegué.
Ce sont des adultes (âgés généralement de plus de 23 ans) qui s'imposent sur les
autres groupes, grâce à leur force physique. Ils passent leur temps, surtout la nuit, à sillonner
les différents karema rançonnant tous ceux qu'ils y trouvent. Ils sont craints par les autres.
Les jeunes vagabonds les surnomment kampompa ou kampomba selon qu'il s’agit de
souverains hommes ou des souveraines. « Habana buluma » (Ils n'ont pas de pitié), a dit un
petit garçon d'environ 13 ans. Ils sont caractérisés par des comportements sadiques. Les plus
cruels portent des noms qui évoquent la terreur. La place située au croisement des avenues
Sendwe et Likasi, en diagonal de la mosquée, dans la commune Lubumbashi en héberge un
nommé Simba za Mura (les lions de Mura) en référence aux soldats formés par les Coréens à
Mura (à 15 km de Likasi) dont la bravoure était fort vantée (sous feu Mzee Laurent- Désiré
Kabila). Il est réputé dangereux et cruel comme le lion. Aucun vagabond ne s’hasarde à
violer une infime partie de son karema. Les vagabonds de la commune Kenya le surnomment
Antenne parabolique, un surnom qui tient au fait qu'il est au courant de tout ce qui se passe
dans la rue, dans tous les karema et secteurs.
Un samedi vers 23h, alors que nous venions d’une soirée de mariage qui avait eu
lieu dans la salle de l’Esperance, une des salles de fête de l’institut Imara, situé au croisement
des avenues Kambove et Lufira, nous avions observé dans un des karema de ce secteur, un
petit groupe de vagabonds dont l’âge variait entre 14 et 16 ans, qui dormaient sous l'effet de
somnifères (valium). Trois souverains se sont approchés d’eux et les ont réveillés avec
brutalité. D’un geste rapide, ils les ont soulevé à tour de rôle l’un après l’autre comme des
sacs de farine et les ont cloué au mur. Tenu par deux d'entre eux, celui a qui revenait le tour
d’être fouillé ne pouvait ni crier ni bouger pendant que le troisième souverain procédait à une
fouille systématique de ses poches et de ses sous-vêtements.
Nous les avons interrogé après le départ de leurs boureaux, l’un d’entre eux
raconte: « C'est de cette façon que nous sommes traités par les kampompa. C'est pourquoi il
nous est difficile d'avoir de bons habits. A leur passage, ils emportent tout ce qui leur plaît
(chemises, souliers, babouches, ceintures, etc.) à leur passage ». La seule solution qui reste
aux plus jeunes, c'est de prendre la fuite chaque fois qu'ils ont la chance de voir venir les
souverains, faute de quoi ils sont torturés par ces derniers qui veulent arracher une
44
information ou leur extorquer quelque chose. « iyi maisha, Kwetu isha kuya ni bya kuria » (ce
mode de vie est devenu pour nous une nourriture au quotidien), a dit un shege rencontré dans
la commune Kenya.
Il convient de souligner que, dans l’univers des enfants de la rue, les souverains
sont considérés comme des intouchables, des précurseurs, des initiateurs aux pratiques
rituelles d'intégration.
Ce sont des enfants de la rue comme tous les autres. Ils ne se considèrent pas
comme des vagabonds pour la simple raison qu'ils veillent à la propreté de leur corps et de
leurs habits. Ils s'estiment plus présentables que les autres enfants de la rue qui flânent en
lambeaux. « Même si je croise quelqu'un de ma famille, il n'aura pas honte de me présenter
auprès de ses amis », a dit un shegue. « Un phaseur ne vole pas, il ne ramasse ni ne mendie.
Mais il mange à la sueur de son front » a-t-il poursuivi.
« Je suis phaseur. J'ai un numéro matricule (pour dire qu'il est identifiable parce
qu'ayant sur lui une carte d'élève de la Cité des Jeunes où il apprend un métier). Je sais lire et
écrire. Je me fais coiffer quand il le faut et je suis toujours propre. ».
45
Comme ce mot l'indique, ce sont des enfants qui errent çà et là à travers les rues
de la ville. Ils sont reconnus par leur saleté : pour la plupart, ils marchent pieds nus et ont les
habits en lambeaux. Ils vivent souvent de la mendicité et du ramassage. Selon un phaseur
interviewé sur la question, ils ont un faible pour le vol bien qu'ils effectuent quelques travaux
en échange d'une boule de bukari ou de sonsoria dans des restaurants. On les appelle
vagabonds, shegue.
« Dans certains cas, dit un vagabond, c’est nous qui donnons des
informations sur les grands crimes commis. Mais le matin, ce sont les policiers que tout
le monde félicite pour nos réalisations. D’ailleurs, moi j’ai été victime d’un vol de
souliers de la part des patrouilleurs. Je les avais surpris en train de voler ».
Quelques policiers collaborent avec les enfants pour démasquer les bandits et se
renseigner sur ce qui se passe la nuit. Comme nous l'avons souligné précédemment, ces
enfants dorment généralement tard, souvent au-delà de minuit. Ils sont omniprésents dans la
rue et rien ne passe inaperçu à leurs yeux. Ils identifient facilement auteurs et forfaits, ce qui
explique que les policiers recourent à eux pour avoir des informations. C'est ainsi qu'il n'est
pas rare de voir un enfant de la rue à bord d'une voiture, la nuit, orientant les policiers pour
traquer les malfaiteurs.
Un soir alors que nous étions sur le terrain, vers 21 heures, nous avons vu un
policier venir avec un enfant de la rue, tous deux joyeux. Le policier lui avait remis huit mille
francs congolais (8000 FC), lui avait offert un plat de frittes au poulet, et une bière dans un
46
bar. Après un laps de temps, le garçon est sorti et nous l'avons abordé pour savoir ce qui se
passait entre le policier et lui, et il nous relata la situation en ces termes : « Je viens de l’aider
à arrêter un réseau de malfaiteurs au quartier Makomeno. Ils lui ont remis beaucoup d'argent.
En guise de remerciement pour le service rendu, il m'en a donné aussi ».
La présence des policiers ne les inquiète pas et ne les empêche pas de commettre
un délit. Il faut ajouter que certains policiers commettent des forfaits de connivence avec les
enfants de la rue. Un enfant âgé de 20 ans rapporte : « J'ai commis beaucoup de crimes.
Plusieurs fois, j'ai été jeté au cachot. Là, j'ai été fouetté, torturé, etc. Tout ceci ne me dit rien.
Les policiers nous connaissent bien. Tu peux me faire arrêter, cela m'importe peu, car je
serai relâché aussi tôt après le départ du plaignant, pour la simple raison que je suis
vagabond. Au cachot, on ne garde que les prévenus qui reçoivent la visite (et de la
nourriture) de la part des membres de leurs familles. Moi, comme je n’en ai pas, je paie mes
forfaits en recevant des coups de fouet. S'ils me gardent longtemps, ils risquent de devoir
partager leur repas avec moi. Ils me relâchent très vite. Ce sont nos vieux, nous leur donnons
aussi des cigarettes et du chanvre ».
Il arrive aux jeunes de dénoncer cette complicité lorsqu’ils se sentent lésés après
avoir rendu service aux policiers ou parce que le partage du butin n'a pas été équitable.
La liste des infractions que nous exposons ici n’est pas exhaustive ; que de
nombreux cas de torture et de sévices sexuels ne sont pas signalés et leurs auteurs ne sont pas
punis parce que les prostituées ont soit honte de raconter ce qui leur arrive ou craignent de se
faire traquer par la police ou par les victimes de leurs forfaits.
Cela étant, les infractions commises ou subies peuvent être regroupées en trois
catégories : celles impliquant les prostituées entre elles, celles concernant les prostituées et
les clients et, enfin, celles relatives aux prostituées et aux policiers.
47
A. Entre prostituées
Les disputes autour d’un client sont courantes entre prostituées et elles
constituent une source d’affrontements. Lorsqu’une prostituée tombe sur un client qui a
suffisamment d’argent, elle suscite la cupidité des autres qui peuvent s’employer à le lui
arracher. Elle, à son tour ne pouvant supporter cette indélicatesse va aussi se battre pour le
garder sous son contrôle. Il s’ensuit des injures et des bagarres qui peuvent déboucher sur des
coups et blessures volontaires.
Une prostituée rapporte : « J’avais été incarcérée à la suite d’une bagarre causée
par mon client. Il m’avait emmenée dans un hôtel, après les rapports sexuels, il m’avait
remis une somme importante d’argent en me promettant qu’il reviendrait me chercher le
lendemain. Je l’avais beaucoup attendu. A ma grande surprise, il était sorti avec une autre
prostituée. Je n’avais pas digéré son comportement. Au fait, je savais qu’il donnerait
beaucoup d’argent à l’autre et je devrais l’en empêcher pour que je sois la seule
bénéficiaire. Quand je les ai trouvés, j’avais menacé l’autre prostituée en ces termes : tu as
volé mon mari. Elle, à son tour ne voulait pas l’entendre de cette oreille. Elle m’avait
insultée et j’avais riposté, finalement, nous en étions arrivés aux poings et je lui avais cassé
une dent pendant que le client avait eu tout le temps de s’éclipser. » La recherche du gain est
la raison la plus récurrente qui pousse les prostituées à des infractions. Chacune est à la
recherche d’un client plus généreux. Lorsqu’on en trouve un, on tient à se l’approprier pour
toujours, ce qui engendre généralement de la jalousie de la part des autres prostituées qui
feront tout pour provoquer des problèmes. Des déclarations de cette prostituée, il n’y a pas
que le vol de biens mais aussi le « vol de clients » d’autrui en recourant à des pratiques
fétichistes dont la plus connue est le « philtre d’amour », qui consiste à envoûter le mari
d’autrui jusqu’à ce qu’il abandonne ou rejette sa famille et qu’il aille cohabiter avec une
prostituée. Lors des permanences dans les différents postes de police, cette infraction a fait
l’objet d’un certain nombre de plaintes.
font souvent lieu à des actes d’escroquerie dans le chef de l’emprunteuse qui tantôt déclare
avoir perdu l’habit tantôt encore prétend que l’habit a été volé ou est déchiré.
En guise de réparation, la propriétaire peut exiger qu’un autre habit lui soit
acheté, ce que l’emprunteuse peut s’empresser d’accepter, mais toutefois sans s’appliquer
après à payer effectivement. Il en est qui empruntent un habit avec une promesse ferme de le
rendre le lendemain. La nuit, elles voyagent pour une autre ville.
Quant aux vols, les enquêtes révèlent que les prostituées se méfient de celles
qu’elles ne connaissent pas. Elles se font confiance dans une certaine mesure selon les
groupes dans lesquels elles vivent. Malgré cela, il arrive toujours des cas de vol. Pour elles,
ce qu’on vole le plus, ce sont toujours les habits, les bijoux, les chaussures, les sacs à main
pour dame et aussi de l’argent.
Une prostituée qui attire beaucoup de clients est suspectée par les autres d’user
des charmes magiques ou d’appliquer le philtre d’amour pour se faire aimer. Une prostituée
déclare qu’elle avait été victime des coups et blessures, de destruction méchante et d’une
arrestation arbitraire pour la simple raison que le client avec lequel elle sortait avait
abandonné sa famille. Toutes les prostituées avaient influencé sa femme en lui disant que si
elle ne me menaçait pas, son mari ne rentrerait pas à la maison parce que j’avais des
sortilèges qui envoûtaient les maris d’autrui. Ainsi, sa femme était venue de nuit,
accompagnée de quelques policiers, elle m’avait déshabillée, donné des coups, sous l’œil
complice des policiers qui l’incitaient davantage à me frapper. Par la suite, ils m’ont
embarquée dans un taxi et je me suis retrouvée dans un cachot. Les suspicions liées à la
sorcellerie peuvent inciter l’entourage de la prostituée à des actes répréhensibles. Lorsque les
prostituées remarquent que leur camarade est davantage sollicitée, elles lui cherchent des
problèmes dans tous les sens : menaces, injures publiques ou diffamation et bien d’autres
imputations calomnieuses. Si pour certaines prostituées affirment ne pas recourir à des
pratiques fétichistes, néanmoins, la plupart d’entre elles soutiennent que ces pratiques
existent dans leurs milieux. Certaines prostituées se jettent des sortilèges pour que leurs
rivales n’aient pas de la clientèle, ou elles s’oignent de fétiches pour attirer le plus de clients
possible. Ainsi, les croyances aux fétiches sont sources des problèmes qui se terminent
généralement dans les postes de police. Ce qu’il faut en plus souligner, c’est que les cas
d’envoûtement sont évoqués parmi les prostituées rivales qui entrent en conflit ouvert et sans
49
pitié. Tantôt par des procédés maléfiques à travers des incantations, tantôt par des potions
magiques qu’elles introduisent dans les aliments ou dans les boissons. D’autres se séparent le
cœur chargé de rancune, en attendant une autre occasion pour se régler les comptes ; et le
circuit infernal de la violence est ouvert.
72
Se dit de la drogue en langage courant dans la ville de Lubumbashi.
73
Idem
50
Dans le monde des prostituées, la grossesse est un handicap majeur. Étant donné
que la prostitution est leur activité rémunératrice principale, les prostituées acceptent
difficilement de rester près de six mois dans un état d’inactivité professionnelle, sans compter
les mois d’allaitement du bébé. Ainsi, la meilleure solution pour elles c’est l’avortement. Des
enquêtes, il ressort que les prostituées procèdent souvent à des avortements sans recourir aux
formations médicales, ni à des médecins. Elles prennent soit des ampicillines, soit de la
quinine 500 mg, ou encore d’autres produits pharmaceutiques connus pour être contre
indiqués en cas de grossesse. Il y en a d’autres qui s’adressent à des centres de santé ou à des
infirmiers avec qui elles ont de bonnes relations ou auprès de qui elles sont recommandées.
Des fœtus sont parfois retrouvés dans des caniveaux et des lieux publics. Il arrive même
fréquemment que certaines prostituées, qui n’ont pu se débarrasser d’une grossesse, en
viennent à étrangler le bébé ou, dans le meilleur des cas, qu’elles l’abandonnent dans un lieu
public ou à la maternité. A ce sujet, des prostituées investiguées affirment toutes avoir déjà
avorté plus d’une fois, c’est un phénomène courant dans leurs milieux. Avorter n’est donc pas
perçu comme un crime dans la sphère des prostituées ; néanmoins, elles condamnent celles
qui en arrivent au meurtre de leurs enfants. A travers toutes ces pratiques, les prostituées ne
considèrent que leurs intérêts matériels, elles peuvent tout sacrifier pourvu que la source de
revenu reste intacte.
Il importe de souligner que dans les rapports entre prostituées et clients, il y a des
tarifs différents selon que les clients sollicitent des rapports sexuels rapides, semi rapides ou
lents. Le coup pressé varie entre 3000 FC et 5000 FC, selon les heures. Il est au rabais vers 3
heures du matin, car il peut être revu à la baisse de 2000 FC à 3000 FC), le coup semi rapide
va de 1 à 3 heures. Son coût va de 15.000 FC à 30.000 FC. Enfin, le coup lent, qui dure toute
une nuit (la nuit étant comptée par rapport au prochain lever du soleil), est estimé entre
35.000 FC et plus. Le coup pressé se résume en une consommation unique qui se termine à la
première éjaculation du client.
L’abus de confiance consiste donc à avoir des relations intimes avec une
prostituée, puis à l’éconduire au moment du paiement. Il y a des clients qui, après avoir
couché avec une prostituée, trouvent des prétextes pour s’échapper sans verser de l’argent.
51
En revanche aussi, d’autres prostituées profitent du fait que leur client est ivre ou
profondément endormi pour l’abandonner dans son sommeil après avoir pourtant perçu son
argent.
Les prostituées ont aussi évoqué le cas des menaces diverses : menaces de mort,
d’étranglement, de se faire poignarder, etc. Les prostituées notent que les clients qui les
côtoient sont souvent nerveux. Il suffit d’un petit rien pour les voir sur les nerfs. Elles
subissent des torrents de menaces à longueur de journées. L’ambivalence des rapports entre
les prostituées et leurs clients est souvent surprenante. On peut assister du passage de
l’agressivité ouverte (coups échangés, blessures, etc.) à des comportements amoureux.
Les causes des bagarres sont multiples : tantôt c’est la jalousie d’un client pour
une prostituée qu’il avait entre ses mains au moment où un autre client, plus fort
économiquement vient la lui arracher, tantôt c’est l’« abus de confiance » de la part d’une
prostituée qui a été retrouvée après son forfait, tantôt, c’est l’excès d’ivresse qui incite
certains clients à des voies de fait. Et souvent, l’incident est conclu par un passage à tabac de
la prostituée. Il suffit d’observer attentivement le corps des prostituées pour voir qu’elles
portent souvent divers stigmates, témoins d’une vie de bagarres. Certaines ont même des
dents cassées.
Les prostituées notent que leur métier est à haut risque et que le tempérament des
hommes est très variable, certains se montrent très possessifs et brutaux, ne supportant pas
voir les prostituées sur lesquelles ont porté leurs choix en compagnie d’autres hommes, de
peur de s’acharner contre les prostituées et les battre.
Les prostituées déclarent que les policiers sont redoutables la nuit. Ils sont
souvent à leurs trousses soit pour leur soutirer quelques billets de francs congolais soit pour
52
abuser d’elles sexuellement. Faisant des navettes entre les différentes boîtes de nuit et
terrasses, à la recherche des clients potentiels, ils les croisent et sont alors interpellées au
motif qu’il n’est pas permis de trouver une femme sur la rue à des heures si tardives. Ils
prétextent que les prostituées sont des espionnes ou des complices des voleurs. Pour se tirer
de leurs griffes, les prostituées leur donnent de l’argent gagné à la sueur de leur travail. Le
harcèlement sexuel des prostituées est tellement courant que c’est devenu presque un fait
banal, un fait divers. Les prostituées déclarent que, la nuit, les agents de l’ordre s’organisent
toujours pour sillonner autour des bars, rassurés qu’ils vont y intercepter quelques
prostituées. Il y a des situations de flagrance dans lesquelles elles sont parfois surprises en
train de passer des rapports sexuels soit sous un arbre, dans une maison abandonnée ou
inachevée, dans les kiosques, etc. Dans ces conditions, les clients prennent la poudre
d’escampette à l’apparition des agents de l’ordre, et les prostituées, moins habiles, sont alors
arrêtées. L’infraction retenue est l’« attentat à la pudeur74 ». Les prostituées sont frappées,
leurs sacs sont fouillés de fond en comble, on va même jusqu’à leur arracher tout ce qu’elles
ont, cela au titre de butin, puis on les terrorise en les menaçant de les conduire au cachot. Il
arrive même qu’elles soient parfois battues. Craignant d’être incarcérées, car une fois
détenues, elles sont soumises à des violences surtout quand elles ne veulent pas obéir aux
ordres des policiers de garde, elles savent par ailleurs, qu’elles ne peuvent en sortir sans avoir
au préalable versé des amendes transactionnelles. Il semble que les policiers connaissent cette
réalité. Ainsi, quand ils surprennent les prostituées en infraction ou non, ils menacent de les
conduire au cachot, elles n’acceptent pas, car elles savent qu’une fois dans les enceintes de la
police, elles ne peuvent pas y sortir sans qu’elles n’aient versées des amendes
transactionnelles. Ainsi, elles négocient avec les policiers soit en leur glissant un peu
d’argent, soit contre leur gré, elles se servent de leur sexe pour trancher l’affaire au cas où
elles ne posséderaient pas de l’argent à donner aux policiers.
CRITIQUES ET SUGGESTIONS
1. CRITIQUES
74
Article 168, Code pénal congolais.
53
2. SUGGESTIONS
CONCLUSION
avant que toute activité supplémentaire n’en résulte, elle vise également à réduire la
fréquence de certains comportements par ailleurs incriminés par la loi pénale, mais aussi
d’incivilités. Dans la prévention de la criminalité, il est observé d’une part une
implication dans la protection des honnêtes citoyens contre les exactions des classes
dangereuses, et d’autre part, des mesures servant à éviter qu’un casier judiciaire s’ajoute
aux handicaps sociaux accumulés par une jeunesse défavorisée.
La prévention est devenue l’un des objectifs les plus visés et matière de
criminalité. Elle est un domaine très important pour assurer la sécurité publique et
protection des citoyens. Tel un fléau de nos jours, la criminalité affecte non seulement les
secteurs juridiques, politiques, économiques et sociaux, mais aussi le bien-être des
citoyens. Pour lutter contre la criminalité et garantir sa répression, le droit congolais
prévoit à travers son code pénal, des dispositions visant à décourager, tout comportement
teinté d’un caractère ayant trait à l’un des aspects de la criminalité, ou à tout
comportement délictueux.
BIBLIOGRAPHIE
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Cambridge 2007.
- Trevor DEAN, Crime and justice in late medieval italy, Cambridge University Press,
Cambridge 2007.
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Flandre, Bruxelles 1961. P.212
- A.. Pires, «Le débat inachevé sur le crime», Déviance et société, III, 1, 1979, p. 23-46.
- C. Debuyst, Histoire de la criminologie: les savoirs diffus ou la période pré-scientifique,
- document de travail du Groupe de recherche sur l'histoire de la criminologie, Université
catholique de Louvain, 1992.
- C. Debuyst, op. cit.
- M. van de Kerchove, «Décriminalisation et dépénalisation dans la pensée de Jeremy
Bentham», dans: P. Gérard, F. Ost et M. van de Kerchove (sous la direction de), Actualité
de la pensée juridique de Jeremy Bentham, Publications des Facultés universitaires
Saint-Louis, Bruxelles 1987.
- Pierre REVERDY, La Matière Pénale Á L’Epreuve Des Nouvelles Technologies, Thèse,
Université Toulouse 2005
- Catherine BLATIER, La délinquance des mineurs, Presses universitaires de Grenoble,
Paris 2003.
- C.BLATIER, La délinquance des mineurs, Presses universitaires de Grenoble, Paris 2003.
- Léon J. Lens, Elisabethville 1956 : mon village a grandi, Essor du Congo, Paris 1955,
- HOUYOUX Joseph et LECOANET Yann, Lubumbashi : Démographie, budgets
ménagers et étude du site, Bordeaux 1975.
- LEBLANC Michel et MALAISSE François, Lubumbashi : Un écosystème urbain
tropical, Université national du zaïre, Lubumbashi 1978.
III. ARTICLES
- Déviance et société, VIII, 1, 1984, p. 13-41). Voir aussi: A. Quételet, Sur l’homme et le
développement de ses facultés, Paris, Fayard, 1991 (orig. 1835).
- D. Élie, Autour de croissance et décroissance du crime; réflexions sur les propositions
théoriques», Criminologie, XXV, 1, 1992, p. 135-143.
- FILIBERTY, les enfants de rue dessinent la famille. Expérience de liaison entre
psychologie et pédagogie avec les jeunes de Lubumbashi, Don Bosco, Lubumbashi 2000.
- MUYEMBO MULOBE, Une étude sur les enfants des rues à Lubumbashi, Paris 1992.
IV. Rapports et documents divers
IV.1. Dictionnaires
- Dictionnaire, Le petit Larousse, Éd. Larousse, Paris 2010,
- Dictionnaire, Larousse.
V. WEBOGRAPHIE
- https://www.msdmanuals.com
- https://unesdoc.unesco.org
59
EPIGRAPHE...............................................................................................................................I
DEDICACE................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.................................................................................................................III
AVANT- PROPOS....................................................................................................................IV
INTRODUCTION......................................................................................................................1
OBJET D'ETUDE.......................................................................................................................1
ETAT DE LA QUESTION..........................................................................................................1
PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSE.....................................................................................3
PROBLÉMATIQUE...................................................................................................................3
HYPOTHÈSES...........................................................................................................................3
METHODES DE RECHERCHE................................................................................................4
TECHNIQUES DE RECHERCHE............................................................................................5
DÉLIMITATION DU TRAVAIL................................................................................................7
DÉLIMITATION SPATIALE.....................................................................................................7
DÉLIMITATION TEMPORELLE.............................................................................................7
DÉLIMITATION DE LA MATIÈRE..........................................................................................7
SUBDIVISION DU TRAVAIL...................................................................................................7
§.1. DÉFINITION.......................................................................................................................8
§.1. ORIGINES.........................................................................................................................27
§.3.CRIMINALITE ORGANISEE...........................................................................................36
CRITIQUES ET SUGGESTIONS...........................................................................................53
1. CRITIQUES...................................................................................................................53
2. SUGGESTIONS............................................................................................................53
CONCLUSION.........................................................................................................................54
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................55