Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
FSJES Rabat-Agdal
1
Cette définition est d’une clarté trompeuse. On perçoit d’ores et déjà en effet,
une manière différenciée de concevoir le droit commercial. C’est soit le droit
du commerçant, soit le droit des actes de commerce. On aborde ici la
fameuse approche objective ou subjective du droit commercial.
3
A côté de la conception classique du code de commerce qui se déploie
autour de l’approche objective ou subjective, s’est développé une
conception plus large et plus hétéroclite, celle du droit des affaires ou droit
économique.
4
appellation qui permet de rendre compte du caractère hétéroclite et
pluridisciplinaire du droit désormais applicable à l’activité économique.
Entendu ainsi, le droit commercial n’est plus qu’une branche du droit des
affaires, entendu comme un ensemble qui rassemble toutes les disciplines
juridiques nécessaires à la vie des affaires. Le droit fiscal, le droit du travail, le
droit public économique, le droit de la consommation, le droit de la
concurrence, le droit de la propriété industrielle, le droit bancaire et
fiancier….et le droit commercial et des sociétés et le droit civil, indispensable
au juriste d’affaires.
5
nombre de ses notions et de ses constructions juridiques. On ne peut donc être
un bon commercialiste que si l’on maitrise le droit civil.
Le commerce et les affaires imposent leur rythme au droit qui les régit. La
rapidité est gage d’efficacité et donc de rentabilité. Le commerçant doit
pouvoir agir vite sans sacrifier la sécurité juridique des opérations qu’il
accomplit. La rapidité est l’essence même des affaires. Le temps présente une
6
valeur en argent. « Time is money » .Il convient donc de ne pas soumettre les
rapports entre commerçants au même formalisme, et donc à la même
complexité, que le droit civil. En effet, les rapports juridiques en droit civil
cherchent surtout la sécurité et l’équilibre contractuel, ce qui peut imposer des
formalités longues et onéreuses (rédaction de contrats en bonne et due forme,
légalisation des signatures…). On ne peut contraindre les commerçants aux
mêmes lourdeurs compte tenu du rythme des affaires et de la répétition des
actes. Ainsi, la vente constitue pour un particulier une transaction plutôt rare,
pour le commerçant, il peut conclure plusieurs dizaines, voire centaines de
ventes par jour. C’est donc une opération ‘banale’ qui ne requière pas les
memes exigences en terme de formalisme.
en droit des sociétés, les limitations statutaires des pouvoirs des gérants ne sont
pas opposables aux tiers, autrement dit, on ne peut invoquer la nullité d’un
contrat passé par une sarl par ex au motif que celui qui l’a signé au nom de la
société n’avait pas le pouvoir de le faire compte tenu de clauses limitatives
statutaires. Donc avant de conclure un contrat avec une sarl, on n’est pas
7
obligé de consulter les statuts et de rechercher d’éventuelles clauses limitatives
des pouvoirs des représentants légaux.
Le droit des effets de commerce .un chèque doit être payé sans qu’on ne
cherche à savoir si son montant correspond à une transaction valable. Le tiré
est engagé par la signature du chèque. Le droit commercial a développé une
théorie particulière, la théorie de l’apparence, qui va protéger celui qui de
bonne foi s’est fixé à la qualité énoncée par une personne ou à l’apparence
d’un document. Le droit cambiaire s’est construit autour de cette exigence.
Seule la signature apposée compte.
B- un formalisme allégé
C’est ainsi que le Code de commerce, admet tous les modes de preuves,
quelle que soit la valeur de l'acte. Ainsi le juge accepte non seulement les
actes juridiques en bonne et due forme, mais encore, des écrits quelconques,
des documents comptables, des témoignages, des indices ou des
8
présomptions. De même depuis la loi 30 nov. 2007, la preuve électronique peut
être admise. Dès lors, en matière commerciale, la preuve peut être rapportée
par différents moyens autres que l’écrit, comme le témoignage ou les
présomptions. Le témoignage est notamment admis en matière commerciale
lorsqu’une partie a été dans l’impossibilité de produire un écrit ou que ce
dernier ne peut être produit du fait de certaines circonstances. Pour les
présomptions, il s’agit de certains indices qui induisent l’existence de faits
susceptibles de constituer des preuves.
Elle est fixée à 3 ans (à compter de la date d’échéance) pour les actions
contre le bénéficiaire d’une lettre de change, 1 an (à compter du protêt) pour
l’action du porteur contre le tireur ou l’endosseur de la lettre de change. Art
228 cce.
9
C- Exigence de transparence et de sécurité :
C’est ce qui explique les nombreuses règles de publicité imposées tout au long
de l’activité du commerçant. Inscription auprès du registre du commerce, mise
à jour des informations légales (nantissement du fonds de commerce,
changement de l’objet social, changement du directeur général…), publicité
légale de toutes les opérations importantes portant sur le fonds de commerce
ou sur la société, publicité de tous les actes importants des procédures
collectives….
D- Exigence de crédit :
10
Les commerçants ont un besoin viscéral de crédit. Le crédit c’est l’âme du
commerce. Les industriels, les commerçants empruntent pour financer leurs
activités et le développement de leurs affaires. Les fournisseurs ont également
habitude de faire crédit à leurs clients.
Cependant, le recours au crédit exige la confiance (il faut que je puise croire
fermement en la volonté et en la capacité de mon débiteur à me payer) et
impose une protection renforcée des créanciers (en cas de carence de mon
débiteur, il faut que je puisse avoir accès à des modes de recouvrement et
d’exécution rapides et efficaces de ma créance). D’où des règles spécifiques
protectrices des intérêts des créanciers. Il en découle 3 conséquences
juridiques importantes :
1-organisation de la « faillite »
Le risque inhérent aux affaires entraine une fréquence des faillites d’entreprise
qui est considéré dans le commerce comme un évènement assez banal. C’est
la situation de cessation de paiement dans laquelle les dettes dépassent la
capacité du commerçant à payer. Le commerçant est alors confronté à une
pluralité de créanciers qu’il n’arrive pas à régler. Le législateur s’est préoccupé
d’organiser cette situation à travers l’instauration d’une procédure collective.
Les créanciers ne peuvent pas poursuivre individuellement le commerçant
mais sont regroupés sous l’égide du tribunal et du syndic. On organise le
paiement de leurs créances tout en recherchant le sauvetage de l’entreprise
en difficulté.
12
Un formalisme étroit : les effets de cce (chèques, lettre de change, billets à
ordre) doivent avoir une forme particulière, des mentions obligatoires car la
régularité des effets de cce est reconnue indépendant de leur cause juridique
Une forte répression des chèques sans provision : l’article 316 du cce indique
qu’est «puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 2.000
à 10.000 DH, sans que cette amende puisse être inférieure à 25% du montant
du chèque, le tireur d’un chèque qui omet de maintenir ou de constituer la
provision du chèque ». La loi de finance de 2020 a ramené l’amende fiscale à
1,5 % du montant du chèque sans provision sans que cette somme ne soit
supérieure à 10 000 dh pour les personnes physiques et 50 000 dh pour les
personnes morales et ce, quel que soit le nombre de chèques sans provision
émis.
13
est cependant essentiel à la stabilité de rapports juridiques entre personnes
privées contrairement aux professionnels qui ont besoin d’un outil législatif
évolutif qui accompagne l’évolution rapide de la vie des affaires. Dans le droit
commercial, l’esprit du législateur suit l’influence de la pratique et des besoins
de la vie des affaires.
14
1-D’abord parce que le droit commercial n’est pas complétement étanche
au doit civil. Si on devait utiliser une formule imagée, on pourrait considérer que
le droit civil constitue le tronc d’un arbre qui déploie plusieurs branches, dont
l’une des plus importantes est constituée par le droit commercial. Il s’ensuit qu’il
y’a un mouvement circulatoire aussi bien entre le tronc et les branches,
qu’entre les branches elles-mêmes. C’est ainsi que le droit commercial utilise
les institutions du droit civil pour forger certains outils juridiques propres au
commerçant.
2-Si le Maroc a opté pour l’autonomie du droit commercial par rapport au droit
civil à l’exemple d’une majeure partie des pays consacrant ainsi le caractère
spécifique et particulier de la discipline commerciale par rapport au droit civil
, il existe cependant de nombreux pays qui ne connaissent pas cette distinction
et qui regroupent dans un droit unifié, des dispositions communes qui
s’appliquent aussi bien aux personnes privées dans leur vie courante qu’aux
commerçants. C’est le cas de la Grande Bretagne, des Etats-Unis, des Pays Bas
ou encore de l’Italie. Ce sont pourtant des pays où le commerce est prospère,
les affaires florissantes. Se référant à ces exemples, Certains auteurs, opposés à
la théorie de l’autonomie du droit commercial, considèrent que l’existence
d’une dualité de droits (droit civil, droit commercial) est le résultat d’une
15
orientation du système législatif plutôt qu’une exigence intrinsèque du
commerce et de la vie des affaires. Ils appellent donc à opter pour un droit
privé unifié, ce qui simplifierait considérablement les rapports juridiques.
L’art 2 du code de cce précise les sources du droit commercial sans toutefois
les définir. « Il est statué en matière commerciale conformément aux lois,
coutumes et usages du commerce ou au droit civil dans la mesure où il ne
contredit pas les principes fondamentaux du droit commercial ». Le droit
commercial partage des sources communes avec le droit civil mais son
caractère pragmatique et utilitariste explique l’existence de sources
particulières
A-La loi
16
C’est la source essentielle. Les constitutions marocaines distinguent nettement,
depuis 1962, la loi « stricto sensu » du règlement. La loi dans son sens étroit est
l’œuvre du pouvoir législatif, avec ses deux chambres - la chambre des
représentants et celle des conseillers. Alors que le règlement relève du pouvoir
exécutif et des autorités administratives
1- La constitution :
17
Le principe de supériorité des normes résultant des conventions internationales
ratifiées est donc consacré en droit marocain. On observe que les conventions
internationale sont particulièrement nombreuses en droit commercial.
L’internationalisation des échanges et la globalisation de l’économie
entrainent en effet un besoin très fort des affaires en termes d’harmonisation et
d’unification des normes juridiques. C’est ainsi que se forme progressivement
un ordre juridique supra national qui forme un socle juridique global et
sécurisant pour le commerce.
Les conventions qui fixent les règles applicables dans les contrats
internationaux. Elles ont donc un périmètre plus réduit puisqu’elles excluent les
relations commerciales internes. Celles-ci restent régies par le droit commercial
interne. Ex : la convention de Varsovie du 12 oct. 1929 sur le transport aérien et
la convention de Genève du 19 mai 1956 relative au contrat de transport
international de marchandise par route dite C.M.R.
Les conventions internationales qui visent l’instauration d’un droit interne unifié.
Leur effet est plus radical puisqu’elles entrainent la modification du droit interne
des Etats signataires. Ex la convention de Genève portant loi uniforme sur les
lettres de change et billets à ordre du 7 juin 1930, de 1931 sur le chèque, la
convention de New York pour la reconnaissance et l’exécution des sentences
arbitrales étrangères 1958…Ces conventions ont posé un certain nombre de
principes communs qui devaient être repris par les législations nationales des
Etats signataires. C’est un procédé efficace en termes d’unification des normes
du commerce mais qui pose le plus de difficultés compte tenu du
particularisme plus au moins affirmé des législations internes.
18
Celles-ci sont contenues dans le code de commerce qui constitue la référence
principale des juges commerciaux pour régler les litiges entre commerçants.
19
législation sur la faillite. Il introduit les procédures préventives de difficultés et
aménage une priorisation de l’intérêt de l’entreprise.
En ce qui concerne les règles du DOC qui portent plus particulièrement sur des
contrats commerciaux comme le contrat de société 982 à 1091 et les livres
commerciaux 433 à 438, malgré leur nature commerciale, ces règles forment
néanmoins le droit commun. On n’y aura recours qu’en cas de silence du code
de commerce.
Ce sont les habitudes prises par les professionnels qui finissent par s’uniformiser
et constituer une norme acceptée par tous les commerçants. Le code de
commerce consacre les coutumes et usages comme une source formelle du
droit commercial. Art 2 « Il est statué en matière commerciale conformément
20
aux lois, coutumes et usages du commerce ».Les usages constituent une
source du droit de manière générale y compris le droit civil, mais ils ont un rôle
plus marqué en droit commercial.
Bien que non inscrit dans aucun texte, l’usage s’impose en cas de silence de
la loi et du contrat, par ex, les délais de paiement dans les ventes
commerciales sont d’usage et s’imposent au vendeur même s’ils ne sont pas
prévus par le contrat.
La force juridique des usages c’est-à-dire l’autorité qui s’y attache résulte de
l’art 2 cce qui placent hiérarchiquement l’usage avant la règle générale de
droit civil. « Il est statué en matière commerciale conformément aux lois,
coutumes et usages du commerce ou au droit civil dans la mesure où il ne
contredit pas les principes fondamentaux du droit commercial ».
Cette règle bouleverse la hiérarchie classique en droit qui veut que la règle
coutumière ne s’applique qu’en cas de silence de la loi. En droit commercial,
l’absence d’une règle commerciale impérative nous amène à prioriser la règle
d’usage plutôt que la règle générale du DOC. Cette hiérarchie inversée se
justifie par le besoin du commerce en règles spécifiques qui prennent en
considération les impératifs particuliers qu’il exprime.
Cependant, Pour constituer une règle d’usage impérative, il faut que la règle
en question soit : 1-répandue dans une profession déterminée, qu’elle soit 2-
constante dans la durée et qu’elle soit 2-intégrée par les commerçants comme
une règle obligatoire. Quant à sa force probative (en tant que preuve), l’usage
doit être prouvé par celui qui l’invoque en sa faveur (contrat type,
réglementation professionnelle…) l’usage s’applique sans difficultés aux
21
contractants professionnels mais ne peut être opposé à un non commerçant
par un commerçant à moins de prouver qu’il est très au fait des usages.
Les usages ont une importance encore plus marquée dans le commerce
international. En effet, pour contrecarrer la difficulté d’harmoniser le droit
interne, plusieurs organismes internationaux se chargent de forger des règles
unifiées dans certains domaines, en particulier le domaine bancaire et celui du
transport et du commerce maritime. On citera les règles et usages uniformes
relatives aux crédits documentaires adoptés par la Chambre de Commerce
de Paris en 1933 et qui continuent de faire autorité en la matière. Parmi les
règles d’usage les plus importants en matière de commerce international,
figure les Incoterms (« International Commercial Terms ») qui sont une
codification reconnue sur le plan international dont le but est d’harmoniser les
termes des transactions commerciales. Ce sont des termes qui codifient les
droits, devoirs et responsabilités des importateurs et exportateurs (qui fait quoi
?) en matière de droits et de devoirs. Ils définissent les obligations de chaque
partie (vendeur, acheteur), dans la transaction commerciale : livraison,
assurance, transport, risques, documents obligatoires. Les Incoterms définissent
précisément qui est en charge de quoi. Ce sont des codes internationaux qui,
en définissant au préalable les conditions de vente et de livraison de biens,
permettent aux commerçants des différents pays de se comprendre et de
régler aisément leurs transactions. Chargement, de transport, de livraison,
d’assurance, de transfert de risque (et non de propriété)… Depuis leur création
en 1936, les Incoterms ont connu plusieurs versions. La version la plus récente,
entrée en vigueur le 1er janvier 2011, est appelée « ICC 2010 » ou « Incoterms
2010. La version « Incoterms 2010 » comporte 11 termes de commerce
international, dont 4 qui concernent uniquement le transport maritime : Les
Incoterms sont définis par la Chambre de Commerce Internationale (ICC :
International Chambers of Commerce), un organisme créé en 1919 et basé à
Paris dont le but est de représenter les entreprises de tous les pays et de
favoriser les échanges commerciaux. Au final, les Incoterms permettent aux
parties de se mettre d’accord rapidement et sans ambiguïté sur les modalités
de la transaction. Ils permettent donc de fluidifier les relations en harmonisant
les conditions contractuelles du commerce international.
22
un caractère impératif dans beaucoup de matières (droits des sociétés,
procédures collectives, effets de commerce…). Si les usages gardent toute leur
force en matière de contrat commerciaux-ventes commerciales surtout où les
commerçants passent très vite les transactions et se réfèrent tacitement aux
usages-leur rôle est quasiment nul dans des matières très détaillées et d’ordre
public.
Les nouveaux besoins de la vie des affaires amène une production législative
en augmentation constante. Ces nouveaux textes exigent souvent des
explications et des adaptations jurisprudentielles. C’est précisément le rôle des
juges. La pratique attend souvent que les tribunaux appliquent les dispositions
des lois nouvelles pour mieux les comprendre et mieux les appliquer.
Ceci est d’autant plus important que les juges commerciaux ont besoin de
compétences techniques particulières afin de maitriser les dossiers qui leurs
sont soumis. Pour être un bon juge commercial, il faut non seulement maitriser
le droit mais être également au fait de l’économie et des finances. Etre
capable de lire et d’interpréter un bilan, de décrypter un rapport d’activité,
d’analyser un business plan…
24
En ce qui concerne la composition des tribunaux de commerce, Le tribunal de
commerce comprend :
Les jugements sont de nature collégiale. Ils sont rendus par un collège formé
d’un président assistés de 2 magistrats avec la présence d’un greffier.
25
l’entreprise. Le procureur peut déclencher le redressement judiciaire, il peut
demander qu’une procédure préventive soit convertie en procédure
collective, il peut demander l’ouverture de cette procédure. Il peut aussi, selon
l’Article 620 du code de commerce, lorsque l’intérêt général ou l’intérêt des
créanciers l’exige, demander au tribunal la continuation de l’activité de
l’entreprise soumise à la liquidation judiciaire. Etant partie dans les procédures
relatives aux difficultés de l’entreprise, le parquet peut exercer les voies de
recours contre les jugements et arrêts rendus en cette matière.
Ce sont des interlocuteurs directs des justiciables et des avocats. Ils délivrent
des copies du jugement et les informent de l’évolution de la procédure.
-A l’égard du tribunal :
Il assiste les juges et assure la conservation des actes et des archives et
l'authentification et la délivrance des copies des décisions. Les greffiers ont par
ailleurs un rôle central dans le déroulement du débat judiciaire. (En France, les
tribunaux ont des greffiers spécialisés avec les greffiers d’audience). Ils assistent
26
les juges du tribunal en participant activement à l'organisation des audiences
de contentieux comme des procédures collectives, et en mettant en forme les
décisions prises et motivées par les juges.
A-compétence matérielle :
Les tribunaux de cce sont des tribunaux d’exception par opposition aux
tribunaux de droit commun, il s’ensuit que leurs domaines de compétences
sont attribués limitativement par la loi.
27
de commerce ; 4 - des différends entre associés d'une société commerciale ;
5 - des différends à raison de fonds de commerce. Article 5 exclue
expressément de la compétence des tribunaux de commerce les affaires
relatives aux accidents de la circulation mettant en cause un véhicule utilisé
par le commerçant pour les besoins de son commerce. Cette exception
s’explique pour la volonté de ne pas noyer les trib cce par ces affaires
particulièrement nombreuses.
Cependant, si ce choix n’a pas été formulé, lorsque le demandeur est un non
commerçant il peut opter pour le tribunal de commerce, l’inverse n’étant pas
valable. Lorsque le demandeur est commerçant il ne peut pas imposer la
compétence des tribunaux de commerce face à son demandeur non
commerçant. Cette solution d’origine jurisprudentielle n’est pas consacrée
expressément par la loi mais elle est affirmée par une jurisprudence constante
de la cour de cassation. L’acceptation du non commerçant peut se faire de
manière tacite en acceptant de poursuivre la procédure devant le tribunal de
cce sans soulever l’exception d’incompétence.
B- Compétence territoriale :
28
L’art 11 apporte une exception à ce principe. En matière de sociétés, le
tribunal compétent est celui du siège social ou de la succursale. En matière de
difficultés des entreprises, le tribunal compétent est celui du lieu du principal
établissement ou du siège social.
A noter que dans sa mouture actuelle, l’article 202 de la loi n°31-08 stipule
qu’en cas de litige entre le fournisseur et le consommateur et en l’absence de
toute disposition contraire, «la juridiction compétente est le tribunal dont relève
le domicile du consommateur ou son lieu de résidence ou la juridiction du lieu
où s’est produit le fait ayant causé le préjudice, au choix du consommateur».
Cependant, le texte ne précise pas quelle est la nature de la juridiction
compétente. Il n’indique pas s’il s’agit du tribunal de commerce ou du tribunal
de première instance.
29
de la compétence exclusive pour le traitement des litiges de consommation a
pour but de «faire bénéficier le consommateur d’une juridiction de proximité»
et de lui «éviter de se retrouver face à une juridiction (le tribunal de commerce)
dont l’ignorance des règles et des spécificités procédurales ne sert pas ses
intérêts». Le rapport met aussi l’accent sur le fait que «les tribunaux de
commerce sont plus coûteux» que les tribunaux de première instance et qu’ils
sont en nombre limité, à peine 8 à travers l’ensemble du territoire national; ce
qui les rend éloignés du consommateur qui peut être amené à effectuer de
longs trajets pour y accéder. Le législateur veut éviter que le fournisseur oblige
le consommateur à inclure dans le contrat le recours au tribunal de commerce.
Il faut savoir que les contrats de consommation sont des contrats de type mixte,
dans la mesure où l’une des parties est commerciale, le fournisseur, et l’autre
partie est civile, le consommateur. Ce dernier est, en effet, défini par la loi n°31-
08 comme «toute personne physique ou morale qui acquiert ou utilise pour la
satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens ou services
destinés à son usage personnel ou familial». Or, d’après le Code de commerce,
lorsque l’acte est commercial pour un contractant et civil pour l’autre, les
règles du droit commercial ne s’appliquent qu’à la partie pour qui l’acte est
commercial, «sauf disposition spéciale contraire».
30
contrat de consommation le recours, en cas de litige, au tribunal de
commerce. L’ajout d’une telle clause dans le contrat est une pratique qui est
fréquemment observée, notamment dans le cas des crédits à la
consommation.
Le PTC est investi de compétences très importantes et qui lui sont propres.L’art
20 l’habilite à prendre en urgence (en référé) toutes les mesures justifiées par
un différend et qui visent à conserver des droits, à prévenir un dommage
imminent ou à faire cesser un trouble. Il peut ordonner par requête toutes les
mesures urgentes lorsqu’il le juge justifié.
31
En effet, en vertu de l’art 22, le PTC est compétent pour connaitre des
injonctions de payer fondées sur des effets de commerce ou des titres
authentiques. Si le PTC estime que la créance est fondée, il rend d’une
ordonnance enjoignant au débiteur de payer. A défaut, il ordonnera des
mesures de saisie.
Une des questions les plus récurrentes dans la doctrine classique relative au
droit commercial, porte sur le domaine de la commercialité. En effet, étant un
droit spécifique, différent du droit commun, il a fallu déterminer avec précision
son domaine d’application. Autrement dit il était important de forger les
critères de la commercialité pour savoir à quel moment peut-on écarter le droit
commun et appliquer un droit particulier ?
32
C’est précisément le cheminement suivi par le législateur marocain. Celui-ci
retient la notion d’activité commerciale, la substituant à la notion d’acte de
commerce qui était celle utilisée par le code de commerce de 1913. Le
législateur marocain art 6 fait le choix d’utiliser le concept d’activité et non
d’acte commercial, il signifie par ce choix qu’il rallie à la position doctrinale et
jurisprudentielle qui estime qu’il n y a peu d’actes de commerce isolés, d’actes
de commerce en soi. Il n’y a donc d’actes de commerce que de manière
répétée.
Ce sont toutes les activités réputées commerciales par nature, la loi considère
que leur commercialité est très forte, elles ne peuvent donc en principe être
exercées que par des commerçants dans un cadre professionnel. L’exercice
habituel ou professionnel de ces activités confère à leur auteur la qualité de
commerçant. Les personnes non commerçantes qui les réalisent ne peuvent le
faire que de manière accidentelle. Elles empiètent en quelque sorte sur les
professions commerciales. En principe, leur accomplissement de manière
isolée n’est pas constitutif de la commercialité. Un non commerçant qui
accomplit de manière isolée un acte relevant de ces activités n’est pas un
commerçant.
33
« Sous réserve des dispositions du chapitre II du titre IV ci-après, relatif à la
publicité au registre du commerce, la qualité de commerçant s'acquiert par
l'exercice habituel ou professionnel des activités suivantes :
6) le transport ; 7)
34
18) les postes et télécommunications. »
1) toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires ;
I-l’énumération légale :
L’acte d’achat :
Pour vendre un bien encore faut-il pouvoir l’acheter. Pour être commerciale,
l’opération de vente doit avoir été précédée d’une opération d’achat.
L’achat constitue donc une condition juridique nécessaire à la caractérisation
de la commercialité de la vente.
35
produits de sa terre il n’est donc pas un intermédiaire mais un producteur. La
non commercialité des activités agricoles n’est cependant pas définitive.
L’exploitant agricole qui transforme des produits qu’il achète, peut dans
certaines conditions être considéré comme un commerçant.
Ils ne sont pas à la recherche de profit et de gains. Leur premier objectif est
d’abord moral : exprimer leur créativité, contribuer à l’évolution de la
recherche, gagner en reconnaissance et en prestige. Les hommes de lettres
comme les chercheurs ne sont pas animés par l’esprit de spéculation, essentiel
à la caractérisation de la commercialité.
L’opération de revente :
Pour être une source de commercialité, l’achat doit être réalisé dans un
objectif de revente.
Art 6 :
36
L’achat ne constitue donc un acte de commerce que s’il est réalisé pour
revendre et pour faire un bénéfice. C’est l’intention de revente au moment où
l’achat est effectué qui compte. Peu importe que la revente soit effectivement
réalisée. Si en dépit de ses efforts le commerçant n’arrive pas à écouler son
stock, cette mévente n’a pas d’influence sur la commercialité de l’activité qui
demeure commerciale. Le commerçant peut décider de garder le bien
acheté, le donner ou encore le perdre, l’acte d’achat n’en restera pas moins
commercial, compte tenu de l’intention de départ.
1
M.Drissi Alami Machichi, « droit commercial fondamental au Maroc », p.128.
37
incorporés dans le circuit économique. L’industriel se démarque du distributeur
par le travail de transformation qu’il déploie. Le distributeur tire son profit de la
différence entre le prix d’achat et le prix de vente, le produit ne change pas
ou très peu (emballage, présentation). L’industriel transforme la matière
première et fixe un prix de vente qui inclut le frais engagés (installation
industrielle, main d’œuvre, intrants utilisé) .Cette transformation est source de
valeur ajoutée. La valeur ajoutée résulte de la stratégie industrielle engagée et
des procédés de production déployés. L’industriel est un entrepreneur qui ne
travaille pas lui-même, mais spécule sur le travail d’autrui. C’est la principale
différence avec l’artisan. Auparavant, ce critère avait une importance
cruciale dans la mesure où l’artisanat n’était pas considéré comme une
activité commerciale. Le critère de la spéculation sur le travail d’autrui était
donc essentiel pour différencier l’industriel de l’artisan.
L’artisan est un travailleur indépendant qui tire ses revenus de son travail
personnel essentiellement manuel. Il se peut qu’il ait recours à une main
d’œuvre salariée, mais celle-ci reste généralement modeste, un ou deux
apprentis. Son équipement et son matériel demeurent le plus souvent
rudimentaire. Son apport personnel aux produits fabriqués est prépondérant. Il
a un savoir-faire qui se rapproche d’un talent artistique et créatif plutôt qu’un
savoir-faire purement technique tel qu’il se déploie dans l’industrie.
38
tailles modestes (chiffre d’affaires de moins de 2 MD) de pratiquer une
comptabilité extrêmement allégée.
Il s’agit :
Cette formule a mis fin à une longue tradition juridique qui considérait comme
civile les actes portant sur les immeubles. En effet, dans le silence de l’ancien
code de commerce de 1913, la doctrine comme la jurisprudence rattachaient
l’activité immobilière à l’activité civile, plus par tradition que par déduction
juridique. Avec le développement du secteur immobilier, cette exclusion posait
de plus en plus de difficultés dans la pratique. Compte tenu de la taille et de
l’importance des entreprises agissant dans ce secteur, les juges ont
progressivement érodé la nature civile de la promotion et travaux immobiliers
à travers l’application de la théorie de l’accessoire et de la commercialité par
la forme.
39
L’exploitation des mines était considérée comme une activité civile. On
appliquait une analyse parallèle à celle qui conduit à considérer l’agriculture
comme une activité civile. De la même manière que l’agriculteur vend les
produits de sa terre, l’entreprise minière vend les produits extrait des sols. La
nature purement extractive de l’activité minière expliquait sa nature civile.
L’entremise :
2
G.Ripert et R.Roblot, droit commercial, Tome I, LGDJ, 14 ème ed.,1996,p.108.
3
Op.cit. 140
40
d’un employeur.Plusieurs professionnels peuvent être identifiés sans que la liste
soit exhaustive :
Les courtiers :
Les commissionnaires :
41
commissionné, le commettant. Ils concluent les opérations en leurs noms
propres, sans révéler aux tiers l’identité de leurs clients, contrairement au
mandataire.
L’art 6 cite les banques, le crédit et les transactions financières ainsi que les
opérations d’assurance à prime fixe.
• Les banques :
• transactions financières :
Ce sont toutes les opérations qui portent sur un produit financier. Il s’agit
principalement des opérations de bourse. Les sociétés de bourse sont des
sociétés commerciales dans la mesure où leur activité porte sur des valeurs
mobilières de nature financière. Les spéculateurs sur valeur mobilières, cad les
particuliers qui visent à réaliser un gain à travers l’achat et la revente de valeurs
boursières, sont considérés comme des commerçants s’ils spéculent de
manière habituelle.
42
• L’assurance :
Ce ne sont pas les artistes ou les sportifs qui animent ces spectacles ou
rencontres qui sont considérés comme commerçants, mais les organisateurs
qui mettent en œuvre des moyens matériels et humains pour monter ces
spectacles et en retirer un profit. Ils pratiquent cette activité de manière
professionnelle et calculent le prix des billets ou tickets en fonction de la marge
bénéficiaire nécessaire à la rémunération de leur prestation. En revanche,
l’organisation de spectacles ou manifestations pour un objectif autre que
lucratif, ne constitue pas une activité commerciale. Ainsi, l’organisation
d’évènements caritatifs pour financer l’activité d’associations ne constitue pas
une activité commerciale.
4
Op.cit.p 140
43
• Les activités de communication :
Il s’agit de toutes les activités liées à la diffusion de contenus
communicationnels ou informationnels. L’art 6 parle de « l’imprimerie et
de l’édition quels qu’en soient la forme et le support et des agences
d’information et de publicité.
Elles préfèrent louer les voitures pour leur personnel plutôt que les acheter, louer
les machines couteuses afin de ne pas grever leurs résultats par des charges
trop importantes. Cette stratégie explique le développement conséquent du
crédit-bail qui permet aux entreprises d’utiliser des biens mobiliers ou
immobiliers sans les acquérir, en payant une redevance au titre de loyer
mensuel ou annuel.
La location de biens mobiliers est tout aussi répandue dans le petit commerce.
Il est d’usage pour les petits commerçants de louer leur menu matériel :
44
matériel de cuisine, de tenues traditionnelles, d’outillage divers… La location
peut porter sur des biens incorporels, en particulier le fonds de commerce,
location de brevet d’invention, de franchise, de logiciel informatique…
Critique positive :
45
une incitation à l’orthodoxie dans l’application de l’extension. « La liberté
d’appréciation ne nous semble pas totale. Les juges sont invités à analyser les
éléments précis de chaque espèce et de les confronter à ceux d’une activité
prévue par les articles 6 et 7 du CC »5. Autrement dit, le juge ne sera amené à
appliquer le droit commercial que lorsque l’acte qui est soumis à son
interprétation présentera des similitudes juridiques et économiques certaines
avec les activités énumérées dans l’art 6 et 7. L’un des éléments les plus
caractéristiques est sans doute le caractère répété de l’opération en question.
Il est peu probable qu’un acte isolé présentant une analogie avec l’une des
activités de la liste légale soit considéré comme un acte de commerce. Seuls
les actes manifestant une certaine répétition et habitude pourront donnant lieu
à l’assimilation jurisprudentielle.
Critique négative :
5
D.A.Machchi, op.cit.
46
PARAGRAPHE 1-LE CRITERE DE LA SPECULATION :
Le terme spéculation ne doit pas être entendu dans un sens péjoratif, comme
dans le langage courant, c’est-à-dire en tant que comportement malsain
recherchant la réalisation de profits excessifs par des procédés abusifs. La
spéculation est entendue ici dans un sens neutre, en tant que recherche de
réalisation de bénéfice à travers la vente, la transformation ou l’échange de
produits ou de services. Ce critère permet d’exclure de la commercialité les
activités désintéressée, dites à but non lucratif ou fondées sur la recherche de
l’intérêt général. C’est ce même critère également qui explique la suspicion
entourant les actes gratuits accomplis par des commerçants. Il n’est pas dans
la nature des entreprises de faire des actes gratuits ou désintéréssés.la libéralité
est étrangère au cce. C’est ainsi que même les actes de cce d’apparence
gratuite sont en réalité intéressés. Exemple= les cadeaux publicitaires, les
promotions, les crédits gratuits….ils s’insèrent dans une politique commerciale,
ils visent à fidéliser les clients et sont le plus souvent financés par les clients eux-
mêmes. « Quand un service est gratuit, c’est que vous êtes le produit »
47
Cependant, La clarté de ce critère est trompeuse. En effet, à y voir de plus près
le critère de la spéculation est peu opératoire, car il est à la fois trop étroit et
trop large :
-Trop étroit, parce que la spéculation c’est la recherche de profit sans travail
par la simple intermédiation. L’application de ce critère conduirait par
conséquent à exclure toutes les activités commerciales qui ne se résument pas
à de simples actes d’intermédiation. L’activité industrielle, l’artisanat, l’activité
minière, le transport….seraient exclues par une application stricte de ce critère.
Le commerçant comme les autres professions vit de son travail qui ne se
résume pas à une simple spéculation sur la différence des cours d’achat et de
vente. Le commerçant rend des services au sens économique du terme, ce
que le critère de la spéculation ne permet pas d’appréhender6.
6
Y.Guyon, « droit des affaires », Tome I, p 45, Economica, 9ème edition, 1984.
48
acte d’intermédiation entre le producteur et le consommateur. Ne font partie
de l’activité commerciale que les opérations qui contribuent à cette
circulation. Sont donc excluent les 2 intervenants en bout de chaine : le
producteur et le consommateur final. On ne garde dans le champ de la
commercialité que les intervenants qui ont participé à la circulation de la
richesse. Dans cette vision le commerce est strictement une activité
d’intermédiation
Cette vision est clairement trop étroite, trop tournée vers le passé (le
commerçant est le boutiquier). Aujourd'hui il est clair que l’industrie appartient
au commerce même s’il s’agit avant tout d’un travail de transformation et de
production plutôt que de distribution. L’industriel est principalement un
créateur et accessoirement un distributeur. Même chose pour les activités
minières qui sont des actes de pure production comme l’agriculture, mais qui
constituent pourtant des activités commerciales.
49
En économie, elle peut être considérée comme une unité économique
reposant sur une organisation préétablie et fonctionnant autour de moyens de
production ou de distribution.
-ainsi Il existe des commerçants qui n’ont pas besoin de structure dédiée : le
spéculateur en bourse, le courtier par ex.
-ensuite, il existe des entreprises mais qui ne sont pas commerciales : etp
agricole, professions libérales…
7
D.Legeais, Droit commercial et des affaires, Sirey, 23 eme ed.,2016,p.5
50
l’exécute, que si 2 conditions sont établies : l’exercice indépendant et
l’exercice à titre habituel ou professionnel.
51
L’exercice habituel : bien que l’habitude corresponde à une notion
couramment utilisée en particulier en droit pénal (l’infraction d’habitude est
caractérisée dès le 2eme acte infractionnel), elle pose cependant des
difficultés en matière commerciale. Doit-on considérer qu’il y a habitude à
partir de la répétition de combien d’actes ? Dans un intervalle de combien de
temps ? Il semble difficile d’appliquer la solution adoptée en droit pénal dans
la mesure où elle conduirait à une sévérité excessive au niveau de la
caractérisation de la qualité de commerçant.
52
SECTION 2- LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME :
A la différence des précédents, ces actes sont soumis au droit commercial qu’ils
soient faits par des commerçants dans un cadre professionnel ou par un non
commerçant de manière isolée.
Mais ils ne confèrent jamais la qualité de cmt à celui qui les accomplit ils sont
soumis au droit cml que l’auteur soit un cmt ou pas
Leur commercialité est tellement forte qu’ils produisent une présomption
irréfragable de commercialité (uniquement la lettre de change)
La liste est exhaustive. Ils sont peu nombreux (2). En cas de contentieux, celui-ci
relève des tribunaux commerciaux même s’ils ont été accomplis par des non
commerçants.
Leur régime particulier s’explique par des raisons historiques. A l’origine ils
n’étaient accomplis que par les commerçants
1-la lettre de change : ou traite, c’est un effet de commerce soumis au droit
commercial même si elle tirée par un non commerçant. C’est un ordre donné
par le débiteur (tireur) à son créancier (tiré) de payer une certaine somme à une
certaine date à un tiers (bénéficiaire)
Le billet à ordre : document par lequel le débiteur (tireur ou souscripteur)
s’engage à payer une certaine somme à une certaine date à son créancier.
Contrairement au droit français, le code de commerce marocain considère le
billet à ordre comme un acte commercial par nature. Son souscripteur et son
bénéficiaire sont donc soumis au droit commercial même si le billet à ordre n’a
pas été émis par un commerçant à condition qu’il ait été émis pour les besoins
d’une transaction commerciale.
Cette condition n’est exigée que pour le billet à ordre. La lettre de change
implique le régime commercial quel que soit son contexte d’émission.
Le billet à ordre est bcp moins utilisé que la lettre de change
Les actes de commerce par la forme : les sociétés commerciales
En principe les sociétés comme les individus ne doivent être soumis au droit
commercial que si elles exercent une activité commerciale. Ce principe connait
cependant une exception puisque le législateur marocain considère qu’une
majeure partie des sociétés sont commerciales par leurs formes quelle que soit
l’activité qu’elles exercent.
C’est une règle qui s’explique pour des raisons pragmatiques :
1-Simplicité : tous les actes accomplis par une sté cmle sont des actes
commerciaux, ils relèvent des juridictions cmles. Cette commercialité formelle est
53
donc très utile puisqu’elle permet de connaitre avec certitude le régime
applicable à ces sociétés.
2-Protection des créanciers : volonté de régler l’insolvabilité des sociétés de
manière organisée dans le cadre du code de commerce. Les stés cmles sont
soumises aux procédures commerciales en cas de cessation de paiement
Sont cmles pratiquement toutes les stés: SA,SARl SNC, SCS. Seule la sté en
participation fait exception.
54
Pour appliquer la théorie de l’accessoire, l’auteur doit être un commerçant. C’est
une condition simple: pour qu’un acte devienne cml par accessoire, il faut que
son auteur soit cmt.
Qu’en est-il s’il y’a plusieurs parties à l’acte? Exemple location d’un appartement
pour le stockage de marchandises. Ce n’est pas une location en vue d’une sous
location, donc si on se réfère uniquement à l’art 6, acte non cml. Mais , il le devient
par application de la théorie de l’accessoire.
Il n’est pas nécessaire que toutes les parties à l’acte soient commerçantes. L’acte
sera mixte. Commercial par accessoire pour le cmt, civil pour le propriétaire de
l’appartement.
Qu’en est-il lorsque l’auteur est une personne morale?
La théorie de l’accessoire joue comme pour les prs physiques résultat= tous les
actes d’une PM cmle par la forme constituent des actes commerciaux même si
l’activité est civile.
Exemples:
une SA exerçant une activité agricole ces actes doivent être considérés comme
cmx car la personne qui les accomplit est cmle par la forme.
convention passée entre 2 SA d’expertise comptable, considérées par le juge
comme cmle nonobstant la nature civile de l’activité
55
marchandises en vue de les revendre et entame la construction d’une résidence
secondaire. Comment considérer l’emprunt? Sa destination n’est pas claire.
L’acte civil par accessoire
La théorie de l’accessoire joue aussi dans le sens contraire. Un acte cml par nature
pourra être considéré comme civil par accessoire lorsqu’il est réalisé par un non cmt
de manière isolée et non répétitive.
Ce sont des actes cmx mais qui prennent exceptionnellement une coloration civile
parce qu’ils sont fait par des non cmt dans un contexte non commercial.
Ex: un médecin qui vend des médicaments occasionnellement à ses patients, le
caractère civil de l’activité principale rejaillit sur les actes qui sont en principe cmx
(achat en vue de revente) et leur confère un caractère civil.
56
un non commerçant assigne un commerçant, le non commerçant peut utiliser
n’importe quel type de procédé de preuve, quel que soit le tribunal choisi
Un commerçant attaque un non commerçant, il doit faire la preuve par écrit
L’agriculteur qui exploite une maison d’hôtes= activités cmles par nature
devient un cmt si l’habitude est caractérisée.
II-activités libérales : elles portent sur un service très personnalisé et elles n’ont
pas pour objectif uniquement pécuniaire, elles sont donc non cmle
57
Bibliographie indicative :
58