Vous êtes sur la page 1sur 2

CM10 Le Conseil Constitutionnel

é
I. Le cadre général : l’émancipation réussie du Conseil
constitutionnel

A. Une évolution inattendue

1. Du respect de la hiérarchie des normes 2. A la protection des libertés

 1795 : Sieyes, première Idée d’un jury constitutionnaire, idée non  16 juillet 1971 : Décis° liberté d’associat°,
retenue, va à l’encontre de la vis° rousseauiste CC change de nature pour devenir défenseur
 1799-1814 : dans Constitution, Sieyes définit Sénat comme des droits fondamentaux
gardien de la Constitution mais durant période napoléonienne  1974 : ouverture de la saisine du CC à 60
mesures gouvernementales prennent la place de la loi, le députés ou 60 sénateurs (61 C)
règlement envahit domaine normatif, Sénat ne joue pas ce rôle  1992 : ouverture de la saisine du CC pour
 1946 : Comité Constitutionnel met en accord la constitution avec contrôler la conformité de la C par rapport à
la loi, légicentrisme des traités (54 C)
 1958 : Conseil Constitutionnel, contrôle la conformité des lois à la  1980-1989 : Georges Vedel membre du
constitution, essentiellement centré sur répartition entre lois et conseil + 1986 : Présidence par Rapport
règlement, le défenseur des intérêts gouvernementaux dans les Badinter ont renforcé l’émancipation du CC
1eres années  23 juillet 2008 : QPC (61-1 C)

B. Une nouvelle vision de la séparation des pouvoirs

1. Un contrepoids au bloc majoritaire 2. L’émergence d’un « pouvoir juridictionnel »

Montesquieu, De l’Esprit des Lois, 1748, Livre XI, CC au sommet des juridictions à la fois judiciaires et
Chapitre 6 « De la Constitution d’Angleterre » : 3 administrative. Elle s’impose à tt les autorités
puissances législative, exécutive et judiciaire Pouvoir juridictionnel : Cour de Cassation (ordre judiciaire),
 MAIS judiciaire est nulle car qu’une branche de la Conseil d’état (ordre administratif) et CC (plan constitutionnel)
puissance exécutrice = peut interpréter les lois mais
n’est pas un moteur de décision, ne participe pas Décision du 16 janvier 1982 sur la loi des nationalisations =
directement à l’activité normative de l’état blocage du CC, réaction forte de Lionel Jospin
Vision dualiste de la séparation des pouvoirs : législatif
et exécutif Nouveauté dans la séparation des pouvoirs :
 Constitution de 1958 parle d’autorité judiciaire Le CC, lorsqu’il est saisi pour contrôler la constitutionnalité
d’une loi=
CC est devenu, politiquement parlant = contrepoids dans  Joue un rôle dans procédure législative
vie politique, régulateur du bloc majoritaire  Faculté de blocage, d’empêcher
 Co-auteur, abrogateur de la loi

II. La composition du Conseil


A. Un recrutement politique
Article 56 : Le CC = 9 membres avec mandat de 9 ans non renouvelable
1. Les Le CC se renouvelle par tiers tous les 3 ans
En 1958 : nominations discrétionnaires, unilatérales, sans aucun avis rendu sur les décisions
 3 des membres nommés par le P.R
membres Nominat° politiques, où les membres du CC n’avait pas forcément de compétences politiques
 3 des membres nommés par le P. AN

nommésRévision de l’Article 13 du 23 juillet 2008 : pour une nomination au CC, il ne faut pas qu’il y ait un blocage des 3/5
 3 des membres nommés par le P. S
d’avis négatifs de la commission permanente compétente de chaque assemblée
 Le P. CC est nommé par le P.R, voix prépondérante en cas de partage
 Conditions dures à atteindre mais révision qui facilite la transparence + favorise la confiance
 En + les anciens PR font de droit partie à vie du CC
Comparaison : Allemagne 8 juges constitutionnels = 3 doivent être choisis parmi les juges en fct depuis au moins 3 ans dans
une juridiction suprême, 5 doivent avoir suivis des études de droit.
En Italie ne peuvent être nommés que des avocats, magistrats ou professeurs de droits.
Critiques de Guy Carcassonne :
1. Institution doit être indépendante du pouvoir politique : nomination par les autorités les plus politiques
2. Institution doit avoir légitimité indiscutable : membres n’est pas éluss, choix discrétionnaire
3. Institution exerce rôle juridique discrétionnaire : pas besoin de compétences en droit
4. « on a également fait du CC la maison de retraite des anciens PR ».

Projets de révisions constitutionnelles de 2012, 2015, 2018, 2019 qui n’ont pas abouti préconise que les
anciens présidents n’aient plus place au Conseil
Présence purement conjoncturelle pour être courtois avec Coty et Auriol, peu utilisée :
2. Les  De Gaulle n’a jamais imaginé siégé au CC
membres  Pompidou y était avant, mort avant la fin de ses fonctions de PR
 VGE a siégé au CC alors qu’il continuait a exercer des fct politiques
de droit  Mitterrand n’a pas voulu siéger au CC
 Jacques Chirac s’est retiré du CC après affaire des emplois fictifs de Paris
 Sarkozy a démissionné en 2013 du CC
 Hollande n’a jamais voulu y siéger

B. Une fonction indépendante


Mandat de 9 ans non renouvelable donne une totale indépendance, pas de
1. La durée du mandat démarches carriéristes au CC

1. L’obligation de réserve : à leur entrée en fct, les membres du CC prête serment sur la Constitution,
devant le chef de l’Etat = jure de
 Remplir leurs fonctions en toute impartialité dans le respect de la C
 Garder le secret des délibérations et des votes
 Ne prendre aucune position publique
 Ne donner aucune consultat° sur questions relevant de compétence du CC
2. La 2. Les incompatibilités
 Article 57 : incompatibles avec fct de ministres ou de parlementaire
garantie  Ni membre du CESE
des  Ni parlementaire européen
fonctions  Ni défenseur des Droits
 Ni tout mandat local
 Ni avec l’exercice d’une mission confiée par le gouv au-delà de 6 mois
 Ni avec une fonction de responsabilité au sein d’un groupe politique
Ex : VGE reste au bureau de l’UDF, conseiller général du Puy de Dome, député, campagne en faveur de la
Constitution de l’Europe = ne s’est jamais vrm détaché de ses fonctions politiques

III. Les compétences du Conseil


A. La dualité de compétences du Conseil
1. La compétence  Article 16 : après 30 jours CC peut être saisi par P. AN, P.S, 60 députés ou sénateurs
 pour donner
Domaine un avis
électoral / avis obligatoire
et référendaire : au bout
contrôle la de 60 joursdes élections et peut remettre
régularité
consultative  en cause
Domaine électoral qui
une opération et référendaire : consulté
n’a pas été bien mené sur leur organisation
 Loi du pays de Nouvelle Calédonie = depuis accord de Nouméa du 5 mai 1998, loi
2. La prise par le Congrès de Nouvelle Calédonie peut être soumise au contrôle du CC (a eu
compétence lieu une seule fois en 2000)
 Art 37.2 = déclassement de la loi, délégalisat°, CC décide que gouv modif
décisionnelle  Art 41 = procédure d’irrecevabilité
 Art 54 : contrôle de compatibilité entre traité et constitution
 Art 61 : contrôle règlement des assemblées et lois organiques

B. Le contrôle de constitutionnalité

1. Le contrôle à priori 2. La QPC avec révision de 2008 (art 61-1)


Art 61 : doivent être soumis au CC qui se Art 61-1 : la QPC peut être saisie

Vous aimerez peut-être aussi