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L’institution présidentielle

Préambule de la C : héritage républicain (DDHC, Préambule de 46- droits complétant)


PR= premier organe mentionné dans la C – prééminence de l’exécutif
DG : « élément central de la restauration de l’État » / MD : « la clé de voute des institutions »

 Statut du Chef de l’État


Maintien de règles monarchistes – représentation différente p/r aux textes
(Le PR peut être poursuivi pour ses actes 1 mois après son mandat)

L’élection

Évolution des principes :

- Loi du 3 juin 1958 (référence au discours de Bayeux)


Corps électoral : parlementaires, conseillers municipaux, généraux (surreprésentation de la
Fr rurale et d’outre-mer) = mouvement transitoire (plus d’ancien système mais on n’assume
pas les conséquences du nouveau) + dilution de l’influence P.
DG : volonté de sortir le PR des machinations des partis (ne dépende pas des intérêts P)
 Scrutin majoritaire uninominal à deux tours (un tour si majorité absolue)
- Réforme de 1963 : SUD
Référendum avril : victoire politique algérienne de DG // attentat du petit Clamart 
légitimité historique et charismatique remise en ?
DG insiste sur la nécessité d’un lien plus étroit peuple/ PR  référendum pour le SUD :
assurer le maintien de la solidarité des institutions, conduire la logique de 58 à son terme
Selon les P : SUD= aboutissement d’une progressive dépossession de leur pouvoir d’élection.
 Se servent du G pour déstabiliser le projet : vote d’une motion de censure pour renverser
le G  DG dissout l’AN (art. 12)
 Adoption de la loi constitutionnelle faisant du PR l’élu direct du peuple après le
référendum (art. 11 et non 89 pour ne pas avoir à passer par le P)
1965 : réélection de DG + élections législatives  naissance du fait majoritaire
Démarche inconstitutionnelle (le référendum est réservé aux lois ordinaires) ? – le CC s’est
déclaré incompétent pour s’exprimer sur l’expression directe de la souveraineté nationale.

Question des règles :


- Date de la consultation
En situation normale : art. 6 et 7
En cas de vacances : art. 7 (empêchement déclaré par CC + délai de plus d’un mois)
- Mode de scrutin
Scrutin majoritaire uninominal à deux tours + conditions : 23 ans, système de parrainage
Liste officielle des candidats publiée au JO
Rôle du CC : garant de la légalité des élections, d’authentification des candidatures – peut
reporter/ annuler l’élection (disposition jamais jouée depuis 1981)
- Les primaires (depuis 2012)
Vertus : pas de vision oligarchique, affiner les programmes
Inconvénients : stratégie de double discours (des primaires puis des présidentielles)
Le mandat

Durée des fonctions


- Tradition du septennat (de 1873 à 2000)
Aux yeux de DG : permet de conférer permanence et sérénité au PR. // Durée semble
inadaptée à la présidence devenue principale institution du pays.
- Innovation du quinquennat (2000)
Art. 6 : limite de deux manats – loi constitutionnelle avec un taux d’abstention record
(réforme envisagée depuis Pompidou en 1973)
 Transformation électorale : inversion de l’ordre des grandes élections
Inconvénients : temps court pour des réformes de long terme, réduction de la durée de
confiance envers l’exécutif, sur-présidentialisation du système (plus d’intérêt de dissolution
de l’AN)
Avantages : incitation à permettre une démocratie plus participative, caler les mandats du
PR sur celui des députés (éviter le risque de cohabitation, présidentialisation du régime)

La cessation des fonctions


- Fin du mandat
Réforme de 2008 : on ne peut pas enchainer plus de deux mandats (art. 6)
- Le décès
- La destitution et la démission
Destitution : Art. 68 et s. (exception du principe d’irresponsabilité du PR) – manquement
grave aux devoirs de sa charge manifestement incompatibles avec sa fonction
Démission : relève de la volonté du PR (1969 DG après échec du référendum)
- Empêchement « définitif » du PR
Provisoire : laps de temps réglé par système de suppléance durant lequel le PM prend la
relève.
Définitif : constaté par le CC, vacance présidentielle (1974 : décès de Pompidou)

Intérim et suppléance
 Forme de continuité du pouvoir
- L’intérim
Pour la période séparant la fin prématurée du mandat et l’entrée en fonction. Assuré par le
président du Sénat et en cas de refus par le G (art. 7 al. 4) – certaines attributions du PR hors
de portée de l’intérimaire (art. 11 et 12)
Exemple : Alain Poher
- La suppléance
Pendant empêchement provisoire – rôle du PM (Art. 21)

 Les pouvoirs du PR

La fonction présidentielle
Art. 5 : 3 fonctions – PR= régulateur et non organe politique.

Un gardien
- De la Constitution
Faculté historique de personnification de la Nation par le PR // Possibles débordements
Art. 5, 56 : relations PR/CC, 61 : PR peut saisir le CC, 54 : engagements internationaux  sur
la base de ces articles in ne prend que la décision de solliciter des interventions sur des
questions qu’il ne va finalement pas régler lui-même.
Rôle de gardien en lien avec sa prééminence : observateur privilégié et vigile de la C pour
que tous les organes restent à leur place (outils : art. 10 nouvelle délibération de loi, art. 89
initiative des révisions constitutionnelles)
- En situation de crise (art. 16)
Ordre constitutionnel suspendu : débat autour de l’article avec le Rapport Vedel (1993), avec
le comité Balladur (2008)
Résonance de la débâcle de 1940
Mise en place : d’avril à septembre 1961 après le putsch des généraux, d’Alger  DG
prendra 18 décisions grâce à ces pouvoirs
Alinéas 6 (depuis 2008) : tentative de protection supplémentaire de la démocratie
Difficulté : c’est le PR qui interprète les conditions d’interprétation de l’art.

Un arbitre : évolution de la conception


Ils s’accordent pour dire que le PR « est celui qui ne joue pas » // « clé de voute »
Légitimité historique et charismatique de DG : liberté pour mettre en place sa propre
interprétation de l’arbitrage (conception active) // MD : vision passive.
1962 : révolution pour la conception gaulliste
1964 : conférence de DG « au choix du PR de » = conception moniste inversée p/r à Grévy :
le G ne rend des comptes qu’au seul chef de l’État.
 Oscillation arbitrage actif/ passif dépend : de la personnalité, du fait majoritaire, du
quinquennat
+ Fonction d’arbitre à laquelle on attache des pouvoirs concrets (ne joue pas mais peut
demander de prendre des décisions – référendum, saisine du CC, dissolution)
+ Art. 12 envisagé comme moyen de fin de la querelle G/ chambre basse – le P, au-dessus de
la bataille peut décider de remettre l’issue entre les mains du peuple.

Un garant (de l’indépendance, de l’intégrité, du respect des traités)


Après 1959 : tendance à considérer qu’appartient au PR la diplomatie, la défense, la guerre
(art. 5) // conditions pas toujours réunies mais on n’a pas restreint ces domaines.
Art. 52 : traités ; Art. 14 : accréditation des ambassadeurs
Art. 5 : garantie de l’intégrité du territoire  Art. 15 : chef des armées ; Art. 16

Pouvoir discrétionnaire : peut être utilisé sans contrainte juridique // Compétence liée :
conditions d’exercice
Contraintes juridiques (éléments de la C) de procédure, de fond // Contraintes politiques
(contexte des rapports de force- fait majoritaire, cohabitation)
Nuance des contraintes juridiques : le PR nomme le PM, droit de grâce (0 contrainte), art. 10
(le PR a le choix du jour de promulgation mais pas de promulgation)

Les pouvoirs partagés :


= unique catégorie de pouvoirs dans les régimes P classiques, actes faisant l’objet d’un
contreseing du G, oblige se de soumettre à un accord
Contreseing = transfert de responsabilité, partage de pouvoir (le G rend des comptes au P)
Régimes P occidentaux : le PR ne dispose que des pouvoirs partagés (avec contreseing
ministériel) // Particularité française
Art. 19 : contreseing reste le principe auquel on ajoute des exceptions (art. 8, 11, 12, 16, 18,
54, 56, 61)
PR règne sans gouverner, responsabilité endossée par le contreseing = rôle d’arbitre neutre
// Pouvoirs propres sous contrainte, pouvoirs partagés libres en pratique

Art. 8. 1 : exception // 8.2 : formation du G, nomination des ministres sur proposition du


PM. Or la proposition du PM ne veut pas dire contreseing (partage de compétences). C’est le
PR qui contresigne les propositions du PM
G de la Vème République : PM pas toujours mis en possibilité de respecter 8.2 
portefeuilles ministériels remplis par le Chef de l’État car déséquilibre structurel du fait
majoritaire (augmente les pouvoirs du PR)

// En période de cohabitation (G fait voter des lois à l’encontre du PR)  saisine du CC,
seconde délibération (qui a de l’intérêt que dans ce genre de période car selon 10.2 le PM
est tenu de contresigner pour que le PR saisisse le P).

Art. 11 : décret du PR solitaire. Liberté de donner suite ou non à une demande de


référendum, s’il n’y a pas de demande le PR est impuissant.

Art. 12 : dissolution de l’AN, anomalie de la Vème. Pouvoir propre car décret de dissolution
sans contreseing// contraintes juridiques procédurales (ne peut pas dissoudre pendant 1 an
après l’élection venant d’une dissolution pour garantir la stabilité des institutions),
contraintes politiques (dissolution après les élections législatives mal vue)
Dissolutions sous la Vème : 1962 ; 1968 DG ; 1980, 1988 Mitterrand ; 1997 Chirac (qui reçoit
en retour la majorité de Jospin)

Art. 13 : décrets et ordonnances en CM présidé par PR= pouvoir partager (contreseing du


PM) // d et o qui ne viennent pas du CM na sont pas signées par le PR.
Il peut refuser de signer des décrets ? 1986 Mitterrand refuse.
« En refusant, il ne se s’oppose pas tant au G rédacteur qu’à la volonté du P exprimée par loi
d’habilitation. »
+ pouvoir réglementaire d’exception // pouvoir de droit commun du PM (art. 21, 37)

Art. 14 et 15 : politique étrangère et défense nationale (domaine réservé depuis 1959) – chef
des armées // pouvoir partagé nécessitant le contreseing ministériel = contradiction de l’idée
historique, symbolique reçue
En cohabitation la contradiction joue son rôle car le PM est responsable de la défense
nationale (art. 21)

En moment de cohabitation : système envisagé par MD (régime P) – le G est la


représentation de la majorité des deux chambres.
Il y a, au-delà du point de savoir s’il faut un contreseing, des circonstances qui font que les
contraintes pesant sur le Chef de l’État, sont estompées (fait majoritaire) ou à l’inverse, sont
renforcées en période de cohabitation.
Si le Pr a des compétences= actes qu’ils signe (+ contreseing obligatoire)
Les pouvoirs propres :
= dispensés de contreseing // compétences juridiques et politiques peuvent ne pas être
complétement discrétionnaires. Le PR est responsable de ces actes (art. 19)
Existence liée aux exigences de DG : le PR ne doit pas être dépendant du P, le G doit prendre
sa légitimité dans celle du PR.

Art. 8.1 : PR nomme le PM, aucune contrainte juridique // politiques : en période de


cohabitation (le leader P de la majorité qui lui est opposée)

Art. 11 : Idée selon laquelle il ne faut pas qu’on puisse porter devant le P, par le jeu du
contreseing du PM, une question qui relève de la relation PR/ peuple. Pouvoir propre de
donner suite ou non à un référendum // contraintes juridiques : proposition du G ou du P. La
liberté du PR est seulement de donner suite ou non à la proposition (8 référendums sous la
Vème République)

Art. 12 : dissolution de l’AN – permissivité relative juridique mais contraintes politiques


= moyen d’éviter blocage des institutions (1981, 1988), arme du PR lorsqu’il est en danger
(1962), moyen de sortie de crise (1968), de provoquer élections à un moment choisi (1997 :
échec)

Art. 16
Art. 18 : droit de messages du PR au P. Cérémonial chinois  Idée selon laquelle c’est G qui
assure les positions frontales devant P car le PR est juridiquement irresponsable // faculté de
personnification : volonté de communiquer avec P (de manière indirecte).
Depuis 2008 : possibilité de discours direct devant le P réunis en Congrès (contradiction avec
cérémonial chinois)

(Plus on s’éloigne du début du mandat du PR, plus le risque de fragilisation de la majorité P


existe)

Après la révision de 2008 :


Modernisation des institutions (commission Balladur)  revalorisation P, statut plus
légitime et solide de l’opposition P, encadrement de l’exécutif car sur-présidentialisation et
sur-conditionnement de l’exécutif.

Art. 6.2 : pas plus de deux mandats consécutifs


Art. 13.5 : consacre un droit de regard sur les nominations du PR
Création de l’art. 13.6 : encadrement des pouvoirs du PR dans la mise en œuvre de l’art. 16
Art. 17 : seulement des grâces à titre individuel
+ Possibilité de parler devant le Congrès (Sarkozy pendant la crise, Hollande après les
attentats)
 Pouvoirs en pratique très rares donc la révision ne bouleverse rien.
« La République aurait beaucoup à gagner à une répartition claire des tâches, à une
détermination plus précise des frontières au sein du pouvoir exécutif. » Mitterrand, 1988.

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