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L’organe Parlementaire

Réflexion sur une VIème République pour revalorisation, reconfiguration de la SDP


Critique actuelle : système des partis, vues à court terme, soumission à l’exécutif
Révisions de 1995 et 2008
Art. 49-3 : permet à l’exécutif de faire passer en force un projet de loi par sa responsabilité
Lois avec trop d’amendements, lois trop bavardes (sur l’énergie : 157000 amendements)

 Section 1 : La structure du P
I) Question du bicamérisme (Art. 24)
Justification des deux chambres :
Avantages techniques (jeu de navettes) dans la délibération
AN : population dans l’ensemble // Sénat : collectivités territoriales
IVème : affaiblissement du Sénat (Conseil de la République) – AN a le dernier mot sur un
projet, jeu des navettes permet apport qualitatif (gagner en vertu).
+ Représentation variée des citoyens
1958 : influence des idées de DG (discours de Bayeux 1946) – projet d’avril 1946
monocaméralisme avec deux conseils  bicaméralisme tempéré / inégalitaire
Aménagement :
Tempérer l’initiative de l’AN.
1958 : Sénat comme bras armé de l’exécutif // pratique des fois contradictoires

II) Composition du P (Titre IV)


L’AN : siège au palais Bourbon
Max 577 députés (art. 24 al. 3), 18 ans révolus, mandat de 5 ans au SUD majoritaire 2 tours.
Pouvoirs écourtés si dissolution (5 sous la Vème, î atténué par le quinquennat)
Le Sénat : palais du Luxembourg
348 sénateurs depuis 2003, 24 ans révolus, mandat de 6 ans (depuis 2009) au SUI, S
renouvelé par moitié tous les 3 ans.

 Section 2 : L’organisation du P
Scrutin majoritaire  construction de fiefs électoraux  députés absents pour se consacrer
à leur circonscription (//en principe : ne doivent pas de comptes)

I) Statut des membres


Incompatibilités :
-2017 : interdiction du cumul des activités exécutives locales et parlementaires
-Fonctions publiques non électives (éviter conflit d’î, pression) / exception : professeurs
d’université car indépendance + missions de courte durée
- Fonctions politiques : député ou sénateur ou membre du Conseil ESE ou membre du CC
Principe de compatibilité avec les fonctions privées et les professions libérales/ exceptions
Question de la compatibilité juridique et l’immersion sociale : certaines catégories socio-
professionnelles se sentent mises à l’écart des questions du P.
1977 : Le CC peut se prononcer sur les incompatibilités des comités d’assemblées
Immunités :
Garanties pour le libre exercice du mandat, éviter pression (logique SDP)  irresponsabilité,
inviolabilité // pratique : logique des partis
+ pas d’immunité pour tout acte détachable de sa fonction (dépend de la nature de l’acte)
Poursuites difficiles : sauf flagrant délit ou cas extrême, les poursuites se font avec l’accord
de l’assemblée dont la personne dépend
-Irresponsabilité (art. 26) : pas de poursuite pour les opinions et les votes émis dans le cadre
des fonctions
- Inviolabilité : abri de la pression G, défend des poursuites répressives
1995 : changement dans l’art. 26 – poursuites plus faciles, effritement des immunités
(excessives par le passé)
Indemnités :
Transparence parce qu’indemnités ponctionnées sur les impôts
France : dans les 7 états les plus favorables aux parlementaires dans l’Europe
But : assurer l’indépendance et liberté des parlementaires, mandat représentatif  mesures
qui mettent à l’abri des pressions.
Environ 5500€ nets, avantages en nature + contrôle sur leur emploi (comme pour les
immunités), charges sur les indemnités

II) Administration des assemblées P


Président d’assemblée parlementaire :
Élu par l’assemblée au SM à plusieurs tours, attributions (compétences personnelles) : avis
consultatif avant la dissolution (art. 12) ou avant art. 16 ; nomment 3 membres du CC (art.
56) ; pouvoir de saisine du CC, dirigent et administrent les assemblées, faire vivre
l’opposition
Perte des pouvoirs des anciennes républiques + question de la neutralité/ connotation
politique (position mixte)
Le bureau des assemblées :
-Bureau d’âge (membres les plus vieux et les plus jeunes) : constitue l’assemblée et prépare
l’élection du président
-Bureau définitif (permanent) : se prononce sur l’irrecevabilité financière ou législative des
propositions de loi ou amendements, surveillance des votes, dépouillement des scrutins,
pouvoir réglementaire (règlement intérieur de l’assemblée), rôle pour lever l’immunité P,
contrôle des incompatibilités

III) Commissions, groupes et délégations P


1. Commissions parlementaires :
=Groupes restreints et spécialisés préparant les travaux de du P. 2008 : davantage de
pouvoirs aux commissions dans le cadre d’un rééquilibrage institutionnel global

Commissions législatives : intervention dans le cadre des procédures d’adoption des lois

-Permanentes : réduction constante depuis la IIIème République jusqu’à 6, 2008 : 8 pour


l’AN (art. 43), organisation sur les mêmes thèmes qu’à l’AN et au Sénat. Parlementaires
gagnent en compétence, peuvent défendre de nouvelles positions avec de l’expérience.
Commissions= reflet des majorités des assemblées (rapports majorité/ opposition), organe
central du travail parlementaire (recueil de la documentation, examine rapports, donnent la
forme du texte)
2008 : le législateur vote la loi + contrôle d’action du G, évalue politiques publiques + art. 13
al. 5 peuvent faire barrage aux nominations du PR (ça n’arrive pas car contexte politique)
-Spéciales : Art. 43 – projets, propositions de lois envoyées en examen aux CP et sur
demande du G aux CS désignées à cet effet = renvoi des affaires donc primauté des CS, elles
sont considérées d’exception (pas de droit).
Compétentes temps que le projet à leur origine n’est pas une décision définitive.

-Mixtes paritaires (création de la Vème République) : Art. 45= mécanismes de sauvegarde


pour éviter la paralysie et le blocage dans la procédure législative.
Principe d’adoption d’un texte en termes identiques par les deux chambres, si après 2
navettes conflit persiste : CMP pour conciliation, réunion sur demande du PM
Soit CMP parvient à l’entente// Soit pas d’accord : le G demande à l’AN de statuer
différemment= limite du bicamérisme, le G fait passer projet seulement par l’AN.  Le G
conserve la maitrise de la situation (stopper/ poursuivre procédure, modifier les projets)

Commissions non législatives :


-D’enquête :
//Tradition républicaine : valoriser compétences législatives du P et pas celles de contrôle
1958 : on distingue d’enquête et de contrôle
1991 : suppression de la dualité, vocation à permettre au P de contrôler l’exécutif, faire
évoluer les lois…
Création par le dépôt de proposition de résolution par un parlementaire (hypothèse ou des
faits n’ont pas donné lieu à des poursuites, pas de reconstitution sur un même sujet)
Durée temporaire, publicité des auditions
1977 : moyens juridiques solides, d’investigation ++ 1991
But : clarifier des éléments opaques dans la gestion des services publics
Rapport Balladur  art. 51-1 : groupes d’opposition, minoritaires peuvent en former ; le
président de la CE est issu de l’opposition, de la minorité

-Ad hoc :
But : mettre en œuvre dispositions constitutionnelles (ex : levée d’immunité)
Opinion publique : les décisions des CAH sont soit la confirmation des faits imputables au
parlementaire, soit faits inexistants.

-D’examen des résolutions portant mise en accusation devant la HCJ :


Ex : L’accusation du PR pour haute trahison
Composée de députés et sénateurs qui ne font pas partie de la HCJ  rapport final =
proposition inscrite à l’ordre du jour complémentaire (procédure jamais employée)

2. Les groupes Parlementaires


Tradition opposée à ces groupes nés spontanément (communauté géographique, d’î) car
liberté présumée du mandat inconciliable avec le groupe.
1930’s : deviennent rouage essentiel de l’activité des assemblées, C les reconnait.
Nombre min de membres + déclaration politique commune
Enjeu du plancher= mise en difficulté de leur formation (élus d’une formation pas
suffisamment nombreux donc coalitions)
Désignent membres des commissions, fixent ordre du jour complémentaire pendant les
débats.
3. Les délégations Parlementaires
Représentatives de la configuration politique de l’assemblée qui en désigne les membres.
Organes sui generis : information des parlementaires (rapports annuels ou semestriels) 
assurent une veille juridique dans leur secteur, informent, évaluent les conséquences des
décisions.
2009 : réduction du nombre de DP

4. Les questions
=Demande d’information adressée par le P soit au PM, soit au G.
Questions écrites : faculté illimitée, publiées au JO, le G y répond dans un délai d’1 mois
On l’utilise pour répondre aux demandes d’information des électeurs
Questions orales : publiée au JO + réponse donnée par le G à la tribune de l’assemblée
pendant séance publique. Art. 48 al. 2 (1995) – au moins une séance/ semaine

 Section 3 : Le fonctionnement du P
I) Révision de 2008
IIIème, IVème : hausse de la souveraineté P : liberté d’organisation, de fonctionnement
1958 : Rationalisation P (impose le CC comme organe de contrôle du fonctionnement, G
maîtrise la procédure législative)  excès de la rationalisation donc revalorisation :

-1995 : session P unique, plus de maîtrise (toujours modeste) de l’ODJ art. 48


-2008 : encadrement du G (révision art. 16, possibilité d’opposition aux nominations // en
pratique ne change rien à cause du fait majoritaire et de la discipline P) + revalorisation du P
dans son ensemble + revalorisation de l’opposition (art. 48 al. 5)
Art. 24 : P vote la loi, contrôle l’action du G, évalue les politiques publiques (clivage loi/
règlement devient plus formel – plus de 80% des lois originaires du G  contrôle, évaluation
avec les CE par exemple)
Art. 11 : peuvent être à l’origine de référendum
Art. 25 : encadre les manifestations excessives de la carte électorale, commission
indépendante (avis public donc moralisateur sur les projets de loi)
Art. 34 : compétences du législateur (supprime les domaines, ajoute compétence dans le
pluralisme et l’indépendance des médias)
Art. 35 : intervention des forces armées avec le consentement du P
Art. 38 : ratification expresse, dans un texte particulier des ordonnances
Art. 39 ; 48 : + de maitrise dans l’ODJ, l’opposition en détient une journée, maitrise du temps
de parole

Réforme inachevée (manque de lois organiques qui précisent, transformation des mœurs)
2008 : peu de résultats p/r aux ambitions
Problème de l’illusion de la SDP : sentiment qu’il est important d’institutionnaliser
l’opposition P, or, pas de détachement du P.

II) Importance relative du règlement des assemblées


= Mesure d’ordre intérieur, sous forme de résolution, organise le fonctionnement et la
discipline interne, à chaque assemblée son propre règlement, avant elles avaient une liberté
totale dans l’élaboration et l’édiction de ce règlement.
Vème : limitation de la liberté, la C détermine règles relatives au fonctionnement des
assemblées = dépossession des parlementaires<. CC : contrôle de constitutionnalité des
règlements (art. 61), s’est prononcé 40 fois.

III) Le régime des sessions et l’ordre du jour des assemblées


Régime des sessions :
= temps de réunion des assemblées, se détermine sur 1 an.
Plus les sessions sont longues, plus la possibilité de contrôler et évaluer est grande
-Sessions ordinaires : 2 sessions initiales motivées par la crainte de l’hégémonie P
apparaissent insuffisantes  FM : propose session unique (augmentation de 100j)  1995 :
art. 28 (+ le PM peut demander d’ajouter des jours supplémentaires)
-Sessions extraordinaires (art. 29) : sur demande du PM ou à la majorité de l’AN sur un ordre
du jour déterminé, ouverture et fermeture par décret du PR. Pas de réunion continue
L’ordre du jour : (art. 48)
= Objet des travaux parlementaires (débat, discussion, délibération, vote)
1958 : le G pouvait s’opposer aux propositions P pour privilégier ses projets.
1995 : toujours priorité au G// une séance/ semaines pour les questions P, une séance/ mois
donne la priorité à l’ordre du jour complémentaire, parlementaire
2008 : 1 semaine de séance/ 4 réservée en priorité à l’ODJC, au contrôle du G et l’évaluation
des politiques publiques.
Reprise du pouvoir pas forcément flagrante

IV) Autonomie financière et administrative


Le budget :
Tradition veut au P un droit d’élaborer, d’exécuter et contrôler son budget.
Loi 1950 : consacre autonomie financière
Ordonnance 1958 : limite le pouvoir-nouvelles conditions d’adoption du budget (arrêtées
par une commission sous la présidence de la Cour des comptes qui en pratique n’intervient
que peu) + textes qui rendent publiques les dépenses
Le personnel et les actes des AP :
Personnel propre (sous concours), ne dépend pas de l’exécutif, sous la tutelle des présidents
des chambres.
CC 2005 : lois votées au P sur l’école ont un caractère réglementaire donc sont
inconstitutionnelles.
« La motion de censure permet cependant à l’opposition de choisir librement son moment
pour faire connaître publiquement son rejet de la politique gouvernementale et ses propres
options », Ameller.

« Je suis totalement opposé à ce que l’exécutif ait un droit de regard sur les faits et gestes
des députés de la Nation. Le jour où, par effet de mode ou par paresse intellectuelle, nous
faisons céder cette digue de l’indépendance, il n’y a plus de parlement, il n’y a plus de
démocratie », Claude Bartolone, président de l’An, en 2012.

La situation est compliquée : tout en souhaitant revaloriser le Parlement, on lui demande


toujours plus de rendre des comptes.

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