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Par. 1 – Le Congrès
Organisation/Pouvoirs
A) Organisation
Nous allons étudier tant l’organisation de la structure du Congrès que celle de son
fonctionnement.
1) Structure bicamérale
2) Le double souci des États fédérés de conserver leur autonomie, d’une part, et
d’influencer les décisions fédérales, d’autre part.
On a deux chambres :
La Chambre des représentants, comme son nom l’indique, sert à représenter les
citoyens américains. Elle comporte 435 membres (plus 3 pour le district de Washington)
(1 parlementaire représente environ 400 000 citoyens) élus pour deux ans au scrutin
majoritaire à un seul tour dans le cadre des États. Le mandat de deux ans est court, il a
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une explication historique : au XVIIIe siècle, on était méfiant envers les assemblées
représentatives. Raccourcir leur mandat revenait finalement à les soumettre à un contrôle
fréquent. Cette explication n’est pas relayée toutefois par la pratique car, très
indépendants de leurs partis, les parlementaires agissent surtout en fonction des intérêts
de leurs circonscription ce qui permet à une grande partie de ceux qui se représentent
d’être réélus. Les inconvénients de ce système demeurent certains : à peine élu un
représentant est de nouveau en campagne électorale. De plus, élue en même temps que le
président, la Chambre doit être entièrement renouvelée à la fin de la deuxième année du
mandat présidentiel (mid-term elections) et le parti du président perd régulièrement des
sièges lors de ces élections intermédiaires. La Chambre des représentants est présidée par
le Speaker qui est en même temps le chef du parti majoritaire mais il n’a ni l’autorité ni
l’impartialité de son homologue britannique. Composition politique : En 2012, les
Républicains obtiennent la majorité des sièges à la Chambre, majorité qu’ils conforteront
aux élections du 4 novembre 2014 en emportant 247 sièges contre 188 aux Démocrates.
Aux élections du 8 novembre 2016 les Républicains gardent le contrôle de la Chambre
mais en perdant 10 sièges. Le 3 novembre 2018, les démocrates reprennent la majorité en
obtenant 235 sièges.
Le Sénat, quant à lui représente les États fédérés sur une base égalitaire
conformément aux principes traditionnels du fédéralisme. Chaque État élit 2 sénateurs
quelles que soient sa taille et sa population. Les sénateurs sont élus pour 6 ans au suffrage
universel direct (jusqu’en 1913, ils étaient désignés par la législature de leur Etat) au
scrutin majoritaire à un tour et le Sénat se renouvelle par tiers tous les deux ans. Le Sénat
est présidé par le vice-président des EU mais en réalité sa présidence est purement
honorifique : il a peu de pouvoirs et ne vote qu’en cas de partage des voix. Il se fait
généralement représenté par un sénateur. Pratiquement, le véritable chef du Sénat est le
leader du parti majoritaire. Composition politique du Sénat : Majoritaires au Sénat avec
51 sièges en 2012, les Démocrates vont perdre cette majorité avec les élections du 4
novembre 2014, les Républicains emportant 54 sièges. Depuis 2016, les Républicains
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sont majoritaires avec 51 sièges et ils renforcèrent leur majorité en obtenant deux sièges
supplémentaires aux élections de novembre 2018.
2) Fonctionnement
Nous avons déjà évoqué l’impact des lobbies et l’explication de cet impact sur la
législation mais le fonctionnement du Congrès est également influencé par différents
autres éléments :
Un pouvoir secondé
Le Congrès tient une session annuelle qui s’ouvre le 3 janvier et dont il décide lui-
même de la clôture. En pratique elle dure rarement moins de 10 mois. Les débats ne sont
pas aussi organisés que dans les Parlements européens et la structure du Congrès est
particulièrement décentralisée.
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qu’ils le peuvent de manière à retarder voire à bloquer toute décision. Certains sénateurs
lisent même la Bible lorsqu’ils sont à court d’arguments, en 1953 un sénateur a même
réussi à garder la parole pendant 22 heures relate Ph. Ardant. Le filibustering peut être
surmonté par un vote à la majorité des 3/5 e, soit 60 sénateurs, difficile à obtenir. Les
sénateurs peuvent certes amender le règlement du Sénat mais la majorité préfère garder
cette pratique pour le jour où elle serait minoritaire.
Tous ceux qui se sont penchés sur l’examen du système américain depuis
Tocqueville ont été frappés par l’étendue du rôle joué par les groupes de pression au
niveau de la législature. Il faut reconnaître que la conception de la loi n’est pas la même
aux États-Unis qu’en France : dans l’Hexagone, l’intérêt général exige du député de se
fermer hermétiquement aux intérêts particuliers, alors que les américains sont plus
pragmatiques et estiment que les parlementaires du Capitole doivent être informés des
intérêts en présence, la loi, après tout, est faite pour les hommes et par des hommes ! Les
USA afin de réglementer cette pratique du lobbying ont fini par l’officialiser via le
Lobbying Disclosure Act de 1995 qui oblige les lobbies à s’inscrire auprès des Chambres
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et de déposer chaque semestre la liste des personnes soutenues et les montants versés
sous peine de se voir pénalement sanctionnés (amende et prison). On a vu comment le
Congrès a tenté d’encadrer le montant des dépenses sans grand succès.
Ils sont relayés actuellement par des Think Tanks qui sont des organismes de
recherche (ex : Hoover Institution) en principe indépendants en réalité financés par des
entreprises dont ils défendent les intérêts.
L’action des lobbies est restée pendant longtemps équilibrée : face à tel lobby il y
avait un autre groupe de pression qui défendait l’opinion adverse. Cet équilibre a été
rompu par l’apparition dans les années 1960 d’un complexe fort puissant réunissant une
partie de l’administration fédérale (Pentagone et CIA), de très grandes firmes et banques
américaines qui ont des intérêts dans l’armement. Ce « complexe militaro-industriel »
(l’expression est de Eisenhower) affaibli avec la guerre du Vietnam s’est vu renforcé
avec G. W. Bush et les attentats du 11 septembre 2001.
B) Pouvoirs
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sont sur un pied d’égalité de sorte qu’un projet de loi non adopté en termes identiques est
soumis à une commission mixte et, si cette dernière échoue, le projet est abandonné.
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prononce sur la destitution à la majorité des 2/3. Affaire Watergate et démission de
Nixon. Monicagate et Clinton. Trump plus récemment. Plus de détails après.
Il s’agit de ce que l’on désigne par les pouvoirs d’advice and consent reconnus
par la Constitution au seul Sénat. De quoi s’agit-il ? Mais aussi et avant tout pourquoi le
Sénat et pas la Chambre des représentants ? La Chambre haute dans un système fédéral
est celle qui représente les Etats (dans un système unitaire la chambre haute a pour rôle
de tempérer la chambre basse) et à l’origine le Sénat américain constitué de 26 sénateurs
(2 x 13 colonies) avait, en plus du rôle législatif, un rôle de conseiller de l’Exécutif
fédéral. Ce rôle a disparu mais les attributions qui y étaient attachées demeurèrent.
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Par ailleurs le Sénat a certaines compétences dans la conduite des relations
internationales puisque les traités conclus par le président doivent être ratifiés par le
Sénat à la majorité des 2/3 des présents. L’exemple le plus célèbre de refus du Sénat reste
celui de son rejet du traité de Versailles, rejet qui n’a pas permis aux Etats-Unis
d’intégrer la SDN puisque le Pacte de la SDN était placé en tête dudit traité. Le président
a trouvé un moyen de contourner l’opposition du Sénat en recourant aux executive
agreements qui n’ont pas besoin de la ratification sénatoriale. Développements ultérieurs.
A) Élection et mandat
1) L’élection
Pour pouvoir être éligible un candidat doit réunir les conditions suivantes : être
citoyen américain de naissance, être âgé d’au moins 35 ans et résider depuis au moins 14
ans aux Etats-Unis. Le vice-président est généralement un candidat malheureux à
l’investiture, il ne doit pas résider dans le même État que le candidat à la présidence.
L’élection du président des Etats-Unis obéit aux mêmes règles et schéma que toutes les
élections aux Etats-Unis : la première phase est relative au choix des candidats, la
deuxième phase correspond à l’élection proprement dite.
Le choix des délégués. Ils sont choisis dans le cadre des États selon soit la
procédure des primaires soit celle des caucuses.
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Les délégués se réunissent ensuite en Convention pour désigner le candidat du
parti. La sélection du candidat s’achève par un discours du candidat désigné qui lance la
campagne et annonce par la même occasion le choix de son vice-président (le ticket
présidentiel).
Cette procédure est longue et onéreuse. Les caucuses sont moins démocratiques
mais les primaires, comme nous l’avons déjà souligné précédemment, ne mobilisent pas
les électeurs (20%) et n’intéressent que le parti qui n’occupe pas la Maison Blanche car le
président sortant, s’il est rééligible, est dispensé de cette procédure. Les inconvénients de
cette procédure ne se limitent pas à son caractère long, onéreux et inégalitaire mais
également au fait que si l’occupant de la Maison-Blanche ne peut plus être réélu car ayant
cumulé deux mandats successifs, la recherche d’un remplaçant par le parti conduit
inévitablement à l’affaiblissement du président en exercice.
L’élection. Elle a lieu le mardi qui suit le premier lundi du mois de novembre
de chaque année bissextile. Les électeurs américains choisissent au scrutin de liste
majoritaire à 1 tour, dans le cadre des États, les grands électeurs. Chaque État a autant de
grands électeurs qu’il n’a de congressmen, ce qui fait un total de 538 grands électeurs.
Les grands électeurs ont un mandat impératif et ce jour-là est élu président celui qui
obtient la majorité des mandats électoraux c'est-à-dire 270 grands électeurs. La Cour
suprême a reconnu la validité du caractère impératif du mandat (Ray v. Blair 1952).
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En plus du caractère long et onéreux déjà exposé le système instauré connaît
d’autres inconvénients :
1) Il est peu démocratique car, comme tout système majoritaire, il peut entraîner
l’élection d’un président ayant obtenu la majorité des grands électeurs mais qui a recueilli
moins de voix au niveau du suffrage populaire (G.W. Bush fut élu alors qu’Al Gore le
dépassait de plus de 500000 voix au suffrage universel)
Les grands électeurs se réunissent le 18 décembre dans leurs États respectifs et les
résultats sont transmis au président du Sénat (le vice-président sortant). Le 6 janvier ce
dernier proclame les résultats en présence du Congrès. Le président et le vice-président
entrent en fonction le 20 janvier suite à la cérémonie de l’inauguration.
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autre inconvénient majeur de ce système se trouve aussi, comme déjà indiqué, dans ses
rapports avec l’argent.
2) Le mandat présidentiel
Le président est élu pour un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois. En cas
de vacance de la présidence (décès, empêchement définitif…), c’est le vice-président qui
continue le mandat commencé. En cas d’empêchement temporaire (maladie), toutefois,
rien n’était prévu et c’est ainsi que la femme de Wilson, lequel fut paralysé à la fin de son
mandat, exerça la régence de 1920 à 1921. Désormais, depuis le XXVe amendement, il
convient de distinguer entre deux cas : soit c’est le président qui organise sa suppléance,
il envoie dès lors aux présidents des deux chambres du Congrès une lettre indiquant son
incapacité future et désignant le vice-président pour le remplacer momentanément (une
contre-lettre mettra fin à l’empêchement temporaire et au rôle du vice-président dans la
suppléance) ; soit le président n’a pas organisé sa suppléance, à ce moment l’initiative de
la suppléance appartient soit au vice-président et aux secrétaires du cabinet ensemble, soit
à la majorité des membres du Congrès. La suppléance sera assurée également dans ce cas
par le vice-président mais le président peut faire appel de la décision devant le Congrès
s’il estime qu’il n’y avait pas empêchement momentané.
B) Exercice du pouvoir
Le président est aidé durant son mandat par une pléthore de collaborateurs et il est
doté de prérogatives très importantes. Les collaborateurs du président/Les pouvoirs du
président.
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À l’origine, la constitution ne donnait que peu de moyens au président. Jefferson
par exemple n’avait qu’un assistant qu’il payait de ses propres deniers. Ce n’est qu’en
1939 que le Congrès créa le bureau du président. Les principales institutions rattachées
aujourd’hui au président sont le cabinet et une série d’autres organismes qui jouent le rôle
de conseillers.
a) Le Cabinet
Une fois entré en fonctions, le président nomme ses ministres avec l’accord du
Sénat. Ils sont au nombre de 16 et sont appelés secretaries, le plus important étant celui
qui s’occupe des affaires étrangères à qui est réservé le titre de Secretary of State
(secrétaire d’État). Placés à la tête des départements, ils ne ressemblent pas aux ministres
dans les régimes parlementaires et n’ont aucune existence autonome en dehors du lien
avec le président. Certains présidents ne les convoquant presque jamais à l’instar de John
Kennedy. Ils jouent en fait le rôle de conseillers du président qui n’est pas obligé de
suivre leur avis lorsqu’il les consulte. Lincoln : 7 oui un non, le non l’emporte.
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consentement du Sénat, tous les fonctionnaires fédéraux qu’il peut révoquer
unilatéralement. Une pratique s’est installée avec chaque élection d’un nouveau
président : le spoil system qui consiste à licencier les fonctionnaires sur place et à les
remplacer par des amis proches. Les excès de ce système ont poussé le Congrès en 1883
à adopter le Pendleton Act qui remplace le spoil system par le merit system (recrutement
par voie de concours) mais les emplois supérieurs demeurent à la discrétion du président.
Le seul réel frein à ce pouvoir c’est l’approbation du Sénat qui, comme nous l’avons vu,
n’est pas nécessairement acquise. De même, en tant que chef de l’administration, il peut
mettre en œuvre en période de crise des pouvoirs très étendus qui lui permettent de
limiter les droits fondamentaux : c’est ce que le président Bush a fait après les attentats
du 11 septembre en obtenant du Congrès l’adoption du Patriot Act qui permet, en
dérogation à la procédure habituelle, de mettre sur écoute toute personne soupçonnée de
terrorisme.
3 – Il est le responsable de la politique étrangère. C’est lui qui conduit les négociations
diplomatiques, qui nomme les ambassadeurs, signe les traités. Il peut même s’il le
souhaite se substituer au secrétaire d’Etat censé l’aider dans ce domaine.
4 – Il est le commandant en chef des forces armées. Même s’il ne possède pas le droit de
déclarer la guerre, commander l’armée permet au président en temps de guerre de diriger
les opérations militaires et, en temps de paix, de recourir à l’armée pour repousser une
attaque soudaine. En d’autres termes, si le président ne peut pas déclarer la guerre il peut
la faire lorsqu’elle est imposée. La guerre de Sécession et l’accroissement du rôle des
Etats-Unis dans le monde ont développé considérablement les pouvoirs du président dans
ce domaine. C’est dans ce cadre que le président des Etats-Unis a décidé d’utiliser la
bombe atomique, qu’il a lancé la guerre en Irak, c’est également à ce titre que G.W. Bush
a institué un état d’urgence en 2001 qui lui a permis de décider l’arrestation et la
détention pendant une durée illimitée de prétendus terroristes (plusieurs centaines de
prisonniers ont été internés dans la base militaire de Guantanamo sur la base de cette
décision). Une réaction aux excès présidentiels a toutefois été amorcée en 1973 par le
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vote de la loi sur les War powers qui interdit au président d’engager les troupes à
l’étranger au-delà de 60 jours sans l’accord du Congrès. Dans la pratique, c’est bien le
président qui engage la guerre et le Congrès s’y oppose rarement par la suite. En 2001, le
Congrès a voté une autorisation pour l’usage de la force militaire (AUMF) permettant au
président (Bush à l’époque) d’attaquer toute personne connectée à al Qaeda où qu’elle
soit et à n’importe quel moment. Obama a utilisé cette autorisation en l’interprétant très
largement et, lorsqu’il a, pour une fois, demandé au préalable l’accord du Congrès avant
de lancer des frappes militaires en Syrie, l’accord ne lui a pas été accordé. En août 2017,
le président Trump a notifié le Congrès des attaques aériennes conduites quelques jours
plus tôt contre des positions syriennes alors que, avant son élection, il a toujours défendu
la nécessité de demander au préalable l’accord du Congrès.
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