L'ETAT

I- LA NECESSITE DE L'ETAT POUR LA SOCIETE

A- La société peut se passer de (subsister sans) l'Etat

• a. La sociabilité naturelle de l'homme le prédispose à vivre dans une

société qui n'est pas nécessairement un Etat

1. « L'homme est naturellement un animal politique, destiné à vivre en société ».

ARISTOTE, Politique

• b. La présence de l'Etat est parfois nuisible à la société: il abuse de

sa force pour opprimer les individus

1. « Je n'hésite pas à dire que l'Etat c'est le mal ». Mikhail BAKOUNINE, L'empire
knouto-germanique

2.« La politique doit avoir pour objet immédiat et unique la destruction de l'Etat
». Mikhail BAKOUNINE, Lettre du 5 octobre 1872

B- L'Etat est indispensable à la société

• a. L'absence de l'Etat est dangereuse, car à l'état de nature (la

société sans Etat ni lois) il règne le désordre et l'insécurité

1.« Dans un tel état (de guerre) (...), la vie de l'homme est alors besogneuse,
pénible, quasi animale, et breve ».
Thomas HOBBES, Leviathan

• b.L'Etat est nécessaire pour assurer l'éducation civique et morale des

individus vivant en société

1.« C'est seulement dans l'Etat que l'homme a une existence conforme à la raison ».
Friedrich HEGEL, La raison dans l'histoire

II- L'ETAT ET LA LIBERTE DU CITOYEN

A- L'Etat favorise (assure, garantit) la liberté du citoyen

• a. L'Etat est l'association de tous les citoyens, et sa fonction est

d'assurer la sécurité et la liberté de tous

1.« Il n'y a que la force de l'Etat qui fasse la liberté de ses membres ».
Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social

• b. L'Etat établit des lois permettant d'assurer l'ordre social et la

liberté

1.« L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ».

Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social

• c. La finalité (le but) de l'Etat, c'est de garantir la liberté des

individus

1.« La fin de l'Etat est donc en réalité la liberté ».

Baruch SPINOZA, Traité théologico-politique

2. « L'Etat est la réalisation de la liberté ». Friedrich HEGEL, La raison dans

l'histoire

B-L'Etat est un obstacle (frein, entrave) à la liberté du citoyen

• a. L'Etat empêche, avec la violence de ses appareils répressifs, toute

expression de la liberté

« L'Etat cherche, par sa censure, sa surveillance, et sa police, à enrayer toute

activité libre ». Max STIRNER, L'unique et sa propriété

• b. La présence de l'Etat est incompatible avec la liberté: il est le

sacrifice des libertés individuelles et collectives (selon les philosophes
anarchistes)

« Tant que l'Etat existe, pas de liberté; quand règnera la liberté, il n'y aura
plus d'Etat ».
LENINE (Vladimir OULIANOV), L'Etat et la révolution

• c. L'Etat est une structure démagogique, il ment pour tromper le peuple

afin de voler les biens de celui-ci

1. « L'Etat, c'est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement
et voici le mensonge qui rampe de sa bouche « Moi l'Etat, je suis le peuple »
Friedrich NIETZCHE, Ainsi parlait Zarathoustra

2.« L'Etat ment dans toutes les langues du bien et du mal; et, dans tout ce qu'il
cit, il ment - et tout ce qu'il a, il l'a volé ».
Friedrich NIETZCHE, Ainsi parlait Zarathoustra

• d. L'Etat est un mal qu'il faut supprimer pour que les hommes soient
libres

1.« Je n'hésite pas à dire que l'Etat c'est le mal ». Mikhail BAKOUNINE, L'empire
knouto-germanique

2.« La politique doit avoir pour objet immédiat et unique la destruction de l'Etat
». Mikhail BAKOUNINE, Lettre du 5 octobre 1872

III- L'ETAT ET LA VIOLENCE

A- L'Etat peut se passer (faire l'économie) de la violence

• a. La violence (la force) ne fait pas le droit, elle favorise plutôt

l'injustice au sein de la société

1.« La violence n'est pas la solution au problème, elle est elle-même un problème »
Paul VALERY, Regard sur le monde actuel

2.« La force semble être l'injustice même ». ALAIN, Propos sur les pouvoirs

• b. La violence de l'Etat est source d'oppression du peuple et une

entrave à l'expression des libertés

1. « L'Etat cherche, par sa censure, sa surveillance, et sa police, à enrayer toute

activité libre ». Max STIRNER, L'unique et sa propriété

• c. L'usage de violence est l'expression de la faiblesse ou de l'échec

de l'Etat du point de vue moral
1. « La violence est le refuge de l'incompétence ». Isaac ASIMOV, Fondation

2. « La violence, sous quelque forme qu'elle s'exprime, est un échec ».

Jean-Paul SARTRE, Situations II

B- La violence est nécessaire au fonctionnement de l'Etat

• b. La violence permet à l'Etat d'instaurer l'ordre dans la société

quand les lois sont impuissantes

1.« Mais lorsque les lois sont impuissantes, il faut bien recourir à la force ».
Nicolas MACHIAVEL, Le prince

2.« C'est pour pouvoir réussir à vivre quotidiennement sans violence que l'on a
renforcé la violence des pouvoirs publics, de l'Etat ».
Hannah ARENDT, Qu'est-ce que la politique ?

b.La violence (la force) permet à l'Etat d'appliquer efficacement la justice

1.« La justice sans la force est impuissante; la force sans la justice est
tyrannique ». Blaise PASCAL, Pensées

II- LES LOIS ET LA LIBERTE

A- Les lois sont conditions de la liberté sociale

a. La liberté politique (sociale) consiste à agir selon les prescriptions des lois

1. « La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ». Charles
MONTESQUIEU, De L'esprit des lois

2.« L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ». Jean-Jacques

ROUSSEAU, Du contrat social

b.La liberté sociale dépend des lois : sans les lois il n'y a pas de liberté

1.« La liberté consiste à ne dépendre que des lois ». VOLTAIRE, Pensées sur le
gouvernement

2.« Il n'y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelqu'un est au-dessus des
Lois ». Jean-Jacques ROUSSEAU, Lettres écrites de la montagne

B- Les lois peuvent être un obstacle à la liberté sociale

• a. Les lois sont source d'injustice : elles défendent les intérêts des
forts et des riches contre les faibles et les pauvres

1.« Dans le fait les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à
ceux qui n'ont rien ».
Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social

• b. Les lois sont au service du législateur, qui les établit à son seul
profit

1.« Ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois (...) en
fonction de leurs intérêts ». PLATON, Gorgias