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L‘Etat

πόλις
Une société peut-elle se passer d’État? Ou bien l‘Etat n‘est-il qu‘un
instrument de domina:on?
La démocra:e est-elle le meilleur régime poli:que? Ou bien la
démocra:e est-elle la tyrannie de la majorité?
Le rôle de l‘Etat est-il d‘éduquer les citoyens? Ou bien serions-nous plus
libres sans État ?
Les policiers sont appelés „représentants de l‘Etat“,
« gardiens de la paix » et « forces de l’ordre ». L’Etat
permet en effet une organisa>on pacifique de la
société. Cependant ceBe pacifica>on est imposée par la
force. Mais de quel droit? Quelle est sa légi>mité? Une
société ne peut-elle pas se passer d’État?

• I- L‘Etat est un besoin naturel


• II- Mais son pouvoir vient de la volonté du peuple
• III- L‘Etat est un instrument d‘oppression
I – ORIGINE NATURELLE DE L‘ETAT
A) Besoin vital: la division du travail
Platon: « Ce qui donne naissance à une cité c’est l'impuissance où se trouve
chaque individu de se suffire à lui-même. »
L‘origine de la cité n‘est pas la peur mais le besoin ( sophistes)

Avec la prospérité, une armée de mé=er avec des chefs courageux et


intelligents devient nécessaire = régime aristocra=que ou « gouvernement
des meilleurs » (aristoi) = méritocra=e = sélec=on de l’élite

Mais les enfants des gardiens étant mal éduqués, ils désirent la gloire et les
honneurs (comme à Sparte), ce qui va entraîner la décadence de de
l’aristocra=e originelle.
Le cycle des régimes poliDques selon Platon
Aristocra)e: l’élite au pouvoir (anacyclose)
Timocra)e: excès d’honneurs ("mai)
pouvoir des militaires (Sparte)
qui s’enrichissent par la guerre

Oligarchie: excès de richesse


pouvoir de quelques uns (oligoi)
qui provoquent la révolte du peuple

Démocra)e: excès de liberté


anarchie et démagogie
« le professeur craint ses élèves et les flaKe »
besoin d’un homme fort pour rétablir l’ordre

Tyrannie: excès de désirs


Platon: « ce qui rend l’État juste, rend également
l’individu juste. »
• Pour se stabiliser, l‘organisa=on de la société doit
être harmonieuse car la structure de l’âme de chaque
citoyen reflète celle de la société.

• L’Etat n’a-t-il donc pas un but avant tout moral?


B) But moral: l‘amiDé
• Aristote: „La cité est l‘associa-on du bonheur et de la vertu.“ (ami;é et
démocra;e)
• Le but de la vie des citoyens n‘est pas seulement de vivre mais de „vivre
bien“ (vertueusement):
• „il n'en est pas pour eux comme pour les bes-aux où elle consiste
seulement à brouter dans le même pré.“

• Les animaux ne forment pas de sociétés poli;ques. Ceux qui ne font pas
de poli;que ne sont-ils donc pas humains?
Aristote: « On ne peut s’adonner à la pra1que de la vertu si l’on
mène une vie d’ouvrier. » (Poli+que 1278a20) travail pour
survivre
• L’esclavage ne peut pas disparaître car le citoyen a besoin de temps
libre (loisir), ce qui rend aussi nécessaire la soumission des femmes. (
Platon).
• La propriété privée est nécessaire ( Platon) car le communisme
interdit le don et la générosité, et le collec;visme des terres entraîne
l’inefficacité de leur ges;on.
Aristote: „La démocra1e est le moins mauvais des mauvais régimes.“

En théorie le meilleur régime est la monarchie mais sa forme dégénérée est aussi la
pire. Mieux vaut donc prendre le risque de la démocra:e car:
• La réunion des individus est conjugaison des talents davantage que des défauts
• Le peuple est u:lisateur de l'Etat et « l'invité juge mieux du repas que le
cuisinier »

Aristote plaide cependant pour un « gouvernement mixte » ou « république », qui


combine démocra:e et aristocra:e. En effet la démocra:e risque de favoriser les
pauvres (plus nombreux) et générer des conflits.
Plutarque décrit en ces termes les divisions poli:ques à Athènes : « Les habitants
de la montagne soutenaient avec force la démocra"e, ceux de la plaine l’oligarchie ;
les habitants de la côte formaient un troisième par", favorable à une forme de
gouvernement intermédiaire…. »
Aristote: la vertu de l’homme poli3que n’est pas la
science mais la « prudence » (expérience)
Lorsqu’Alexandre le Grand par;t la première fois pour la guerre, Aristote,
son précepteur, lui dit qu’il ferait mieux d'aQendre qu’il eût aQeint l'âge viril,
qu'alors il combaQrait avec plus de prudence :
« En aAendant, répondit-il, je perdrais l'audace de la
jeunesse ».

La naissance de l’Etat ne dépend-elle pas de l’audace


de son fondateur?
C) La violence fondatrice
Machiavel (XVIe): « la Fortune est femme (…) Elle est
toujours amie des jeunes gens, qui sont moins
réservés, plus emportés, et qui commandent avec plus d’audace. »

Exemple de César Borgia. L’ac;on poli;que est une ques;on de « virtu », de


virilité: c’est l'art de dominer les circonstances. Machiavel n’est donc pas fataliste:
«Afin que notre libre arbitre ne soit pas complètement anéan-, j’es-me que la
Fortune est maîtresse de la moi-é de nos ac-ons.»
Mais la force ne suffit pas: « un prince qui veut parvenir à de grands résultats doit
apprendre l'art de tromper ». La moralité est parfois un obstacle à la poli;que (
Aristote, Thomas d’Aquin)
L’art de gouverner : se faire aimer ou se faire
craindre ?
« Si donc un prince veut conserver son trône, il doit
apprendre à savoir être méchant »
La fin jus;fie les moyens (raison d’Etat). Exécu;on de Rémy d’Orque par
César Borgia: «la férocité de ce spectacle fit demeurer tout le peuple à la fois
content et stupéfait».
Sur le modèle romain, il faut «tenir le peuple occupé par des fêtes et des
spectacles» (panem et circenses)

Devise de César Borgia: « Aut Caesar aut nihil » (« Ou César, ou rien »)


Il n'est pas mal que le prince soit ambi;eux car la force du pres;ge personnel
est importante pour qu’il soit reconnu après sa prise de pouvoir. Le rapport
du prince à son peuple n'est pas le rapport du maître à l'esclave.
Machiavel prend pour modèle la République romaine qui a dû sa puissance à la tension
entre le Sénat et le peuple, les Patriciens et la Plèbe (SPQR: Senatus Populus Que
Romanus).
Le peuple doit être juge de ses gouvernants dont les mandats doivent être courts et non
héréditaires.
La société est toujours instable: « Un prince ne doit avoir d'autre objet ni d'autre pensée,
ni choisir aucun autre mé"er, hors la guerre. »
« Comme il ne peut exister de bonnes lois là où il n’y a pas de bonnes armées, et que là où
il y a de bonnes armées, il faut qu’il y ait de bonnes lois, je ne discuterai pas des lois mais
j’examinerai les armées. »

Cependant le but de l’Etat n’est-il pas la stabilité et donc la paix?


II – Origine ar+ficielle de l‘Etat: les théories du contrat
Le peuple veut-il la sécurité, la liberté ou l‘égalité?
I- L‘Etat LIMITE la liberté naturelle

II- Mais cela permet aussi de GARANTIR


les droits de chacun

III- En fait l‘Etat REALISE la liberté


A) AbsoluDsme: l’Etat au-dessus des lois
Hobbes (XVIIe, matérialiste): «L'homme est un loup pour l'homme.»
Dans l‘état de nature les hommes sont égaux car „le plus faible a
toujours assez de force pour tuer le plus fort“.
Chacun a un „droit illimité sur toute chose“ (liberté naturelle) ce qui
provoque une „guerre de tous contre tous“:
« Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui
les -enne tous en respect, ils sont dans ceAe condi-on qui se nomme
guerre. »
Hobbes: « Sans le glaive, les pactes ne sont que des mots. »
(« Covenants, without the sword, are but words »)
L’homme n’a pas de sens inné de la jus;ce, c’est la loi posi;ve qui nous
dit ce qui est bien et mal (posi;visme juridique)

Georges CLEMENCEAU (1841-1929):


« Ma formule est la même partout. PoliDque
intérieure ? Je fais la guerre. PoliDque
étrangère ? Je fais la guerre. »
Les hommes choisissent tous ensemble d‘échanger leur liberté
naturelle contre la sécurité: c‘est le „contrat social“ selon
Hobbes.

• L’Etat est une sorte de « tyrannie » ou « suprême domina=on » qui main=ent la paix
par la crainte. Exemple en France le « service Ac=on » de la DGSE est chargé des
opéra=ons « homo » (assassinats et enlèvements)
• Mais ainsi nous obtenons la « liberté civile » dans notre vie privée (famille,
profession, résidence). L’Etat selon Hobbes n’est donc pas totalitaire, on a le droit de
se révolter si on le peut:
• « L’obligaBon qu’ont les sujets envers le souverain est réputée durer aussi longtemps,
et pas plus, que le pouvoir par lequel celui-ci est apte à les
protéger. » (Hobbes, Léviathan, ch. 21)
• « On Bent liés, et on environne d'archers, ceux qu'on mène au dernier supplice, où à
qui l'on inflige la moindre peine. Ce qui montre que les juges n'esBment pas qu'aucun
pacte oblige assez les criminels de ne pas résister à leur puniBon. » (Hobbes, Du
citoyen, ch. 2)
B) Libéralisme: l‘État de droit
John Locke (XVIIIe): l'État doit être au service des individus. Ce n‘est pas
par crainte mais par intérêt qu‘il vit en société: « là où il n'y a pas de loi, il n’y a pas de liberté. »
Le rôle de l‘Etat est de protéger la liberté naturelle des individus, c‘est-à-dire la propriété privée et
le confort (travail). Il protège l’économie mais n’intervient pas dans la vie privée:
« chaque homme est propriétaire de sa propre personne »

Mill: “La liberté de l'individu doit être contenue dans ceNe limite : il ne doit
pas nuire à autrui.“ (liberté individuelle)
A inspiré le 2eme amendement de la ConsQtuQon des
Etats-Unis, la tolérance religieuse et la DDHC de 1789:
"La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui". (ArQcle 4)
• Montesquieu (XVIIIe): „Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi ;
mais elle doit être loi parce qu’elle est juste.“
• Il faut que « le pouvoir arrête le pouvoir » en séparant l’exécu;f, le
judiciaire et le législa;f, pour éviter la tyrannie:
• « La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permeAent ; et si un
citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté. »

• Mais la démocra;e directe est impossible car elle repose sur la vertu des
citoyens ou civisme qui est « une préférence con-nuelle de l’intérêt public
au sien propre. »
C) Egalitarisme: le règne de la vertu
Rousseau (XVIIIe): l‘Etat doit transformer tous les hommes en citoyens
(modèles de Genève et Sparte)
"Laissez donc votre pays tout ouvert comme Sparte ; mais bâ-ssez
comme elle de bonnes citadelles dans les cœurs des citoyens.“
Rousseau: „L’obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.“

Saint-Just: « C'est le bonheur de Sparte que nous voulons donner au


peuple.»
Robespierre: „La liberté ou la mort“
Projet de Cons3tu3on pour la Corse (Rousseau)
« Corses, voilà le modèle que vous devez suivre pour revenir à votre état
primi7f »
• pas d’élus ni de capitale, les villes étant des lieux de perdi=on
• pas de luxe qui « corrompt à la fois le riche et le pauvre »
• limiter presque toute ac=vité économique à la seule agriculture, de
manière à assurer l'autarcie de l’île
• limiter l'accroissement démographique (pour pouvoir faire des assemblées)
• obliger les hommes au travail (corvées), l'oisiveté étant mère de tous les
vices
• économie sans argent, basée uniquement sur le troc. L’accès à la propriété
foncière est associé par Rousseau à l’inégalité, par l’émergence des
passions de comparaison, comme l’envie, la jalousie et l’orgueil
Rousseau: „Vox populi vox dei"
La démocra=e directe permet l‘expression de la „volonté
générale“ (à ne pas confondre avec la „volonté de tous“)

• La liberté est donc la soumission à la majorité et la résistance à ses désirs


par=culiers :
• „Quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout
le corps, ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre.“

• Mais les individus n‘ont-ils pas droit à la différence?


• L‘unité est-elle l‘uniformité?
III – CriDques de l‘Etat démocraDque
A) Monarchie cons:tu:onnelle
• Hegel est réformiste (et non révolu:onnaire). Le citoyen avant d‘être un soldat
est un travailleur (liberté concrète), il appar:ent à une famille et à une
corpora:on de mé:er (intégra:on par le travail).
• L‘Etat n‘est pas un contrat: „L'État est Esprit objec"f, l'individu ne peut avoir lui-
même de vérité, une existence objec"ve (…) que s'il est membre de l'État. » Mais
l‘Etat moderne permet aussi aux hommes et à la société d‘exister
indépendamment de lui (comme Dieu qui laisse leur liberté aux hommes).
• Le roi est au-dessus de la société, il arbitre les conflits entre les classes sociales et
reste neutre. La représenta:on donne corps à la « masse informe » du peuple:
"L'Etat (…) est un sujet individuel. CeUe individualité subjec"ve de l'Etat s'incarne
dans un individu qui est le monarque souverain.“ (Philo. du droit §329)
B) Communisme
• Marx: l‘Etat n‘est pas neutre mais est toujours un moyen d‘oppression
dans la luQe des classes et le développement économique:
• Engels: « L’Etat n’existe donc pas de toute éternité. Il y a eu des
sociétés qui se sont -rées d’affaire sans lui, qui n’avaient aucune idée
de l’Etat et du pouvoir d’Etat ».
• Il faut instaurer une „dictature du prolétariat“ (sur le modèle de la
Commune de Paris) avant de détruire l‘Etat de l‘intérieur.
• Lénine: « La liberté, pour quoi faire? »
• Rosa Luxembourg: « La liberté sera toujours la liberté
pour l'homme qui pense différemment. »
C) Anarchisme et libertarianisme
• Proudhon (XIXe): « La propriété c’est le vol »
• Bakounine : « ni Dieu ni maître »
• Kropotkine: « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses
besoins »
• Clastres (XXe) : La société contre l’Etat: „Avant d‘être économique,
l‘aliéna-on est poli-que.“ La division en classes n‘apparaît pas avant le
pouvoir hiérarchique, mais avec lui.
• Nozick: l‘interven;on de l‘Etat doit être minimale, les individus sont
libres de conclure les contrats qu‘ils désirent. L‘impôt est un vol.
D) Totalitarisme
Tocqueville: La démocra=e et son souci égalitaire peuvent conduire
paradoxalement au totalitarisme et à la limita=on de la liberté individuelle
par la destruc=on du libre arbitre. La trop grande uniformité née de la
volonté générale peut engendrer un endormissement de l’individualité du
sujet et le transformer en bête de troupeau. Cet Etat providence : « il ne
brise pas les volontés, il les ramollit »

Sen=ments en démocra=e : sen=ment d’échec (devant l’infortune),


d’isolement, mais aussi sen=ment de caste, dilu=on du sen=ment du
semblable dans celui de l’humanité, individualisme qui signe l’atomisa=on du
sen=ment d’appartenance à une communauté poli=que, d’où la nécessité de
contrebalancer l’isolement individualiste par des associa=ons, des ordres et
des corpora=ons qui tendent à limiter les défauts de l’entreprise individuelle
sans frein.
• Arendt : Seule l’appartenance à un Etat donne des droits aux individus
(les droits de l’homme n’existent pas pour les apatrides et exilés).
• Le totalitarisme dissout l’Etat dans le « mouvement » (NSDAP = « Die
Bewegung »). La loi y est remplacée par le Führerprinzip, la terreur et
la police secrète:
• « dans un État totalitaire, […] plus les organes de gouvernement sont
visibles, moins le pouvoir dont ils sont inves-s est grand ; […] moins
est connue l'existence d'une ins-tu-on, plus celle-ci finira par s'avérer
puissante »
La démocraDe directe d’Hannah Arendt
• La liberté n’est viable qu’à travers la par2cipa2on aux affaires publiques.
• la Cons2tu2on issue de la Révolu2on Américaine dépourvut la grande majorité des citoyens de ce@e liberté en établissant une démocra2e
représenta2ve. A par2r de ce moment, la significa2on de liberté fut réduite à tout ce qui était privé et essen2ellement non-poli2que, car, comme
Arendt dit, « la liberté poli2que signifie le droit à par2ciper au gouvernement ou ne signifie rien ».
• Dans toutes les révolu2ons qui suivirent nous avons vu apparaître une nouvelle forme de gouvernement qui ressemble fortement aux républiques
élémentaires de Jefferson. Ce fut le cas en 1870 quand Paris se trouva siégée par l’armée prussienne et, en se réorganisant en un corps fédéraliste,
donna naissance un an après à la Commune de Paris. En 1905 nous retrouverons les conseils une fois de plus en Russie quand les ouvriers s’établirent
en soviets de façon à se représenter directement au gouvernement. Par la suite ils réapparurent en Allemagne vers la fin de la Première Guerre
Mondiale, quand les soldats et ouvriers se rebellèrent contre le gouvernement est s’unirent pour former l’Arbeiter und Soldatenräte, un conseil visant
à inclure dans la nouvelle Cons2tu2on le système de conseils. Finalement, la Révolu2on Hongroise nous permit de revoir ce système réapparaître
lorsqu’en 1956 la popula2on s’organisa également suivant ce principe des conseils.[ref]ARENDT, Hannah, On the Revolu2on, p. 566.[/ref]
• Dans toutes les révolu2ons précédemment citées, ces conseils ont bel et bien eu l’inten2on de perdurer, d’être beaucoup plus qu’un simple organe
pré-poli2que. Aussi bien Marx que Lénine étaient impressionnés de leur émergence, mais aucun des deux ne songea jamais au système de conseils
comme ins2tu2on durable. Pour eux, les conseils n’étaient que des « simples instruments devenus superflus une fois la révolu2on terminée ».
• créer un nouveau gouvernement fondé sur les républiques élémentaires et basé sur le principe fédéraliste. Ce type de gouvernement prendrait la
forme d’une pyramide, ce qui peut nous paraître paradoxal dû à sa ressemblance avec les système représenta2f, mais la différence repose sur le fait
que, dans le système des conseils, l’autorité ne proviendrait pas du sommet, mais elle serait générée à chaque niveau de la pyramide. Les conseils
éliront les meilleurs d’entre eux pour qu’ils soient délégués au conseil supérieur, ce qui veut dire que non seulement ces délégués seraient élus par
ses égaux mais, une fois par2 de l’instance supérieure, ils se retrouveraient également entre des égaux sans ainsi établir à aucun stade de la pyramide
une rela2on de gouvernant-gouverné.[ref]ARENDT, Hannah, On the Revolu2on, p. 582.[/ref]
• Arendt es2mait ainsi que, même si le système des conseils s’établit en tant qu’une pyramide, l’autorité n’émane pas du sommet car celle-ci se génère
à chaque niveau et les délégués des niveaux supérieurs n’exercent pas le pouvoir sur ceux qui les ont élus mais c’est plutôt une rela2on de confiance
qui est établie entre eux.

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