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3. Le tournant libéralisme
Durant la Révolution Française avec les moments de la Terreur (complots), on assiste au tournant libéral de la
Révolution dont nous sommes encore les héritiers. → C’est un renoncement à l’idéologie dans le sens de
système fort (lassitude face aux grands principes politiques). On va se centrer sur le principe de liberté de
l’individu et la garantir le plus loin possible et éviter le retour d’une force étatique qui viendrait réprimer cette
liberté.
➔ Intérêt individuel : on doit renoncer à ce sur-volontarisme politique car le monde sociale obéit à un
principe fondamental de la liberté individuelle et que les personnes libres poursuivent un intérêt
individuel → ici un Homo Economicus (il est rationnel dans le sens où il optimise du mieux qu’il peut
son but)
Le libéralisme classique/politique avec comme fondateur Adam Smith :
➔ Le libéralisme politique part du principe que la société est un mécanisme opaque qui produit une
cohérence d’ensemble sans qu’il y ait une intentionnalité en surplomb qui l’alimente (l’État). Il se base
aussi sur l’idée de pluralité des partis, des opinions (on doit pouvoir cohabiter avec des points de vue
différents).
• La main invisible : L’idée de main invisible c’est qu’il n’y a que des individus et qu’il n y a que des
effets qui ne seront pas attendus ni voulus. Elle supprime le « nous », et met en place un système
d’auto-régulation qui part des individus pour arriver à des phénomènes à grande échelle. Comme
théorie économique : la réduction de toute intervention externe est bénéfique sinon les mécanismes
vont dysfonctionner. Comme modèle explicatif de comportement : les individus sont non-conscients
des conséquences de leur actions, ils poursuivent aveuglément leurs intérêts particuliers et des fois,
en poursuivant les intérêts particuliers ils agissent au bien collectif.
Ex : Fable de La Fontaine avec les trois fils des laboureurs. → il y a des processus individuels (les fils cherchent le trésor de
leur père) mais effet inattendu de leurs actions (ils ont retourné les champs, ils ont labouré le champ et ça a donné du blé). Ils
n’étaient pas conscients de leurs actions, c’était des actes individuels mais cela a quand même donné des conséquences
positives → la main invisible préconise donc aucune intervention dans le domaine économique mais est aussi une théorie
explicative du comportement
➔ Le libéralisme économique met en avant l’idée que les individus doivent pouvoir se lancer dans des
échanges de marché libre (pas régulé par des forces externes) et que le libre échange économique par le
libre jeu des échanges individuels va permettre d’obtenir le bien général.
• Deux manières de moraliser l’échange économique : Par l’axe du contrat car il permet la possibilité
de s’engager comme un « JE » et un « TU », cela permet la constitution d’un sujet responsable. Et
par l’axe psycho-sociale, c’est l’idée du souci de l’autre dans le sentiment de sympathie qui nécessite
la capacité de prendre le point de vue d’autrui pour rentrer en relation (devenir l’autre) ainsi que le
souci de la réputation (autre comme observateur de ce que je fais).
Le libéralisme sociale :
Le libéralisme sociale est le libéralisme qui va progressivement prendre le devant de la scène dans les années
1920 (avec avant la paupérisation des ouvriers). Il va avoir une nécessité de plus en plus grande de l’intervention
de l’État pour les grands perdants des échanges économique (obligé car trop grandes inégalités). → invention de
l’État social/État providence (assurances sociales, assurance maladie, chômage) qui sont des équipements
étatiques qui viennent pallier aux insuffisances de la régulation du marché. Cet État providence va être vivement
critiqué car il est avant tout un État assurantiel (il essaie de prévenir/diminuer les risques sociaux). De plus, cette
intervention étatique vise à empêcher une différence de nature entre les propriétaires et non-propriétaires et à
continuer à classer les individus dans des sociétés de semblables.
Le néo-libéralisme :
Depuis les années 80, la liberté du marché devient une finalité en tant que telle et non plus un outil pour
atteindre un bien être collectif (plus pour la liberté du marché que la liberté individuelle → Hayek et Friedman).
Des figures phares comme Reagan et Teacher : la société n’existe pas, ce qui existe c’est les individus qui
doivent se prendre en main et qui ne doivent pas toujours chercher de l’aide de l’État. On a aussi une hantise de
l’État, qui est vue comme une emprise sur les vies individuelles et est vu comme un vol de liberté. Le néo-
libéralisme est bien une idéologie qui se masque comme telle et qui pourtant agi dans les moindres interstices de
la société. Le néo-libéralisme ne défend pas un système mais prône que la valeur sacré est la liberté qui va
s’exprimer dans le marché. Il y a aussi une notion de responsabilités derrière cette responsabilité, l’individu est
un entrepreneur de lui-même.
TU NOUS IL ON
- Avec le « JE » il -Cela peut être le « Nous » - Point de vue de la - Dans le « on », pas de
implique la réversibilité de la politique, d’action et factualité sujets qui pensent et qui
des places. d’exploration - Aussi le « il » de la s’affirment comme dans le
-Permet de ne pas être pris -« Nous » de la dépersonnalisation, « Nous »
dans une structure figée communauté, du collectif transforme le « Tu » en un -Sujet étrange avec des
(Comment tu vas ? Je vais à posteriori (identité objet de conversation contours indéfinis
bien) préexistante qui repose sur (E.Benveniste appelle une - Mise sur une équivalence
-Symétrie et équivalence des norme partagées non-personne, une et des interchangeabilités
avec le « JE » (considérer - « Je » et « Tu » qui personne dont on parle
l’autre comme soi-même, choisissent d’agir sans lui demander son
empathie avec Adam ensemble avis)
Smith)
Ce travailleur en « JE » pour Marx il est dans le système de production du capitalisme et il va être le sujet d’une
double abstraction.
1) L’idée de la transformation de la valeur d’usages (à quoi sert ce qui est fait) en une valeur d’échange
(pouvoir donné grâce à la monnaie de pouvoir statuer sur ce que vaut telle activité). La valeur
d’échanges va être opérationnaliser en quantité de travail pour évaluer son prix.
2) L’idée que cette activité de travail vécue à la première personne va être transformé en travail abstrait en
« IL » → le travailleur va perdre la maîtrise de ce qu’il a produit car la valeur de ses activités ne lui
appartiennent plus et va être établi par tout un système dé-personnel qui va évaluer telle ou telle activité.
Cela veut dire que le « JE » ne peut plus être pris en considération dans le calcul de la valeur car par deux fois
dissout dans une abstraction qui le dépossède. C’est uniquement quand le travailleur peut devenir une
marchandise qu’il peut recevoir un salaire (contre partie).
Concept d’aliénation : C’est l’idée d’extérieur et de devenir étranger à soi-même (ce qui arrive au travailleur de
Marx et cela permet de réfléchir sur ce qui permet de faire sujet et ce que l’empêche de s’épanouir).
Il y a deux sens au mot aliénation : dans le sens de contrat (Hobbs et Rousseau) car je renonce à ma liberté
naturelle (facteur de menaces) pour m’aliéner et avoir en échange une liberté contractuelle (je donne quelque
chose pour avoir autre chose en retour). Et dans le sens de déperdition et d’étrangeté car dans le capitalisme,
j’accomplis tout un ensemble d’activité qui échappe à mon vouloir (idée extériorité qui nous écrase et qui
engendre la perte de nous-même). L’aliénation va avec l’idée d’objectivation : devenir objet dans un circuit
marchand. Et ce que déplore Marx c’est la perte du processus inverse : le processus de subjectivation (devenir
réel).
Ex : les mères porteuses est-ce une aliénation par le contrat (échange d’ovocytes) ou est-ce une aliénation de déperdition
(dessaisissement de l’être? Ne devrait pas rentrer dans le domaine contractuelle?)
Cette idée d’aliénation (aliénation dans le sens de déperdition) chez Marx c’est qu’elle est à la fois sur
l’homme, sur le « JE » du travailleur (instrumentalisation de l’être humain pour ceux qui détiennent les moyens
de production et qui ne sont pas aliéné) Et aussi l’instrumentalisation de la nature avec l’exploitation des
ressources naturelles. On a transformé des ressources naturelles (tel que l’eau, l’air) comme des ressources
monnayables.
On retrouve cette idée de dépossession entre le « JE » et le « IL » dans le dispositif numérique. Les nouvelles
technologies nous font faire tout un ensemble de choses (qui nous sont plaisantes et du coup on est content
d’être aliénés et on ne les re-politise pas) qui nous dépossède de nos données
Les quatre grandes familles d’algorithmes par D.Cardon
La mesure d’audience L’autorité des méritants La fabrique de la Les mesures prédictives
réputation
-Le simple clic est la - Nombre de citations que -Mesure les métriques de -Travaillent à identifier le
manifestation de ce qu’on le site attire (ex : Le réputation dans le web profil des utilisateurs et à
apprécie Times) social (likes) prédire le comportement
- « Gloriomètre » chez de consommation
Tarde -Ex : Cambridge Analytica
Conséquences : par définition quand ce sont les algorithmes qui calculent notre profil, on ne demande plus ce
qu’on en pense, le « TU » disparaît. La gouvernementalité numérique (T.Berns) permet la réversibilité du « JE »
et du « TU » mais si on est pris dans des systèmes qui ne nous interpelle pas, on ne peut plus affirmer d’être un
« JE ». Ici ce qui est interpellé c’est notre comportement potentiel.
Processus de résistance à l’aliénation : Repolitiser et remettre en question c’est technologies numériques, de les
soumettre à la question collective.
• Mouvement des « Commons » : nouvelle forme d’organisation qui émerge en ligne, une vision qui refuse
de revenir en arrière vers la communauté. (les hommes produisent eux-mêmes leurs activités et les
produits de leurs activités). Le but des Commons s’est d’aller à l’encontre de l’idéologie libérale. Leur
idéal est la gestion auto-organisées des biens communs inaliénables. Cette idéologie libérale mettrait en
avant la tragédie des Commons → les Commons ne marchent pas car les gens cherchent leurs propres
intérêt. Elinor Ostrom dit que pour résoudre le problème la tragédie des Commons il faut des règles, de
la régulation. L’autre grand moyen c’est d’avoir des régulations qui obligent chacun à se soucier de
l’intérêt collectif.
6. Le concept de culture
➢ 6.1 Sa définition
Définition de la culture dans des termes de similarité
L’École française de sociologie (Durkheim, Mauss) vont définir la culture comme l’ensemble des
représentations des valeurs et des croyances qui sont partagées. Mauss propose que la première caractéristique
culture c’est de partager les mêmes manières de faire et de penser. La culture se caractérise par ses
déclinaisons, ses variations qu’elle va opérer sur les activités humaines universelles. Cela tient du relativisme :
on insiste sur le poids de la culture plutôt que l’universalité de l’humain. La culture est une communauté optique
(E.Zewbavel) → on voit de la même manière si on appartient à la même culture . On montre, on apprend ce
qui vaut la peine d’être noter.
Ex : R.Nisbett au départ universaliste va faire des expériences qui montre que les asiatiques pensent en termes de relations tandis que
les américains pensent en termes d’attribut individuel. Ce qu’il montre c’est qu’on a des « visions du monde » différentes, notre
attention est portée sur certains éléments de la situation (par exemple pour expliquer le comportement des personnes soit on l’explique
par des relations soit par des principes individuels).
➔ Les rites et rituels dans cette notion de similarité : La collectivité célèbre ensemble ce qu’elle a en
commun.Pour Durkheim, le partage des représentations sont mises en exerce→ effervescence collective,
il y a une forme d’autocélébration, la société elle-même qui reconnaît la force du groupe auquel elle
appartient. Ex : le décès de Johnny Halliday est une forme d’effervescence collective (on a ensemble les
mêmes sentiments, représentation partagée)
Qu’est-ce qui est partagé dans la culture et à quel point ? Et combien y a-t-il de cultures, quelles sont les
frontières de la culture ?
➔ La frontière des cultures : D’une part, c’est que c’est l’anthropologue lui-même qui qui fixe des
frontières à son objet. D’une autre, c’est l’idéologie politique. Cela veut dire que les frontières de la
culture sont la plupart du temps un objet des idéologies nationales. Ces frontières la plupart du temps
mutilent et découpent dans la chair du sociale des frontières qui n’ont pas forcément grand sens.
Définition de la culture dans ce qui se transmet de manière non génétique
La culture va se définir non par opposition à l’universalité mais par distinction avec la notion de nature. Les
besoins et les instincts biologiques qui se transmettent de manière génétique sont d’emblée exclus de la
culture qui induit une éducation (Edward Tylor) de la part des membres compétents de la communauté au
nouveau venu.
Conséquences : On se pose plusieurs questions comme comment la culture va devenir une seconde nature ou
comment la culture se transmet-elle ? → par inculcation/intériorisation et socialisation. Ces termes signifient
tous que l’enfant naît comme une page blanche qui va être modeler par le travail de transmission et de dressage
de son entourage.
Les travaux en psychologie du développement montrent que les enfants ont une double capacité, ils font des distinctions. Harris et
Clément montrent que les enfants font la différence entre le monde endossé comme le monde religieux. Les enfants vont le prendre à
leur compte mais sans le mêler au monde empirique (ex : le monde des microbes). Les enfants cherchent des indices sur comment ça
existe (« Je crois en Dieu » et on ne va jamais dire « Je crois aux microbes »), les enfants sont bons pour scannés ces postures pour se
dire que ça existe d’une manière et ça d’une autre manière.
➢ 6.2 Conception maximaliste de la culture (tout doit être similaire au niveau de l’identité)
Geertz, Durkheim et Mauss vont insister que la culture est une forme de vie dans laquelle on est immergé et qui
assure cette identité de représentations et cette similarité des pratiques. La culture nous donne une forme d’être
culturel, elle est donc omniprésente. Elle est aussi invisible (métaphore du poisson dans l’eau). Si on insiste sur
l’idée de culture comme étant une forme de vie spécifique, on va aussi insister sur la variation des cultures et
aussi sur la variation des transmissions de cette culture.
Pour les anthropologues, il ne faut pas pour comprendre un système sémiotique (qui donne sens à nos faits et
gestes) se mettre uniquement en position d ‘interprète mais aussi prendre le point de vue de l’observateur
participant. → appréhender la culture comme un être vivant (la culture n’exerce pas un pouvoir causale, c’est un
milieu dans lequel tout prend sens). C’est donc un défi interprétatif pour les anthropologues puisqu’il s’agit de
comprendre le sens a priori énigmatique de telle ou telle pratique.
Le symbole :
Culture sous une forme de vie (Geertz) quelque chose qui fait système (qui donne un sens à nos faits et gestes
par ex le clin d’oeil). La culture est comme une toile d’araignée, un ensemble de symboles tissés ensemble. La
culture est omniprésente et est l’ensemble des évidences qu’on va reprendre pour interpréter les comportements
des autres mais aussi des nôtres
Idée de pédagogie dans la culture, de la transmission :
En insistant sur la notion de transmission, l’approche maximaliste permet de distinguer les cultures animales et
les cultures humaines. Ce qui distinguerait ces cultures animales et humaines (car il y a de la tradition chez les
deux) c’est qu’il n’y a pas une véritable pédagogie, une véritable transmission dans la culture animale comme
dans la culture humaine. Cette pédagogie de la transmission peut passer par des institutions de transmission
(école) mais dans d’autres pédagogies, les enfants se débrouillent en entendant les adultes sur ce qui est à faire et
à ne pas faire.
➔ La boite noire de A.Whiten : les enfants et les chimpanzés doivent suivre trois étapes différentes en
tapant sur la boite noire pour avoir le bonbon qu0elle contient. Ils passent de la même manière. Une autre
variation est que la boite est transparente, montrant qu’une des étapes ne sert à rien. Les chimpanzés ne
recopient pas l’étape inutile tandis que les enfants oui. → processus d’overimitation, les enfants n’ont
pas une imitation purement instrumentale, c’est une imitation affiliative qui sert à faire lien et qui sert à
reconnaître une forme rituelle (les résultats ne compte pas)
➔ Gegerly : La tradition c’est quelque chose qui se transmet sans raison. (histoire de la dinde coupée en
deux qu’il a pris pour une tradition alors que c’était purement fonctionnel car le four était trop petit) →
ce qui donne leur valeur aux traditions c’est qu’elles sont partagées, qu’elles rassemblent les individus.
Les institutions :
L’institution permet de compter une chose comme une autre (J.Searle).L’institution repose essentiellement sur
une opération symbolique. Les faits institutionnels existent que si les personnes les reconduisent et continuent à
reconnaître leur existence. Ils reposent sur la reconnaissance collective, ils sont ce qu’ils sont si les individus
pensent qu’ils sont ce qu’ils sont.
Compte x (le fait brut) pour y (symbole)
Billet de banque : Une feuille verte que je compte comme un billet de dix dollars.
Cette chose « compte comme » elle-même mais aussi « compte comme » autre chose.
Les institutions fondamentales/méta-institutions Les institutions locales
- nécessitent une capacité de décrochage -Institutions juridiques ou scolaires, elles sont plus
-Donnent des présuppositions incorrigibles spécifiques.
(E.Pristschard) qui ne peuvent pas être invalidées par -Implique un ensemble de règles et les institutions
des preuves empiriques, tampon de l’incontestabilité locales prennent base sur des manières de voir plus
vaste (méta-institutions)
Par définition une institution implique une fonction contraignante, pesant qui doit être distinguer du monde de la
fiction. Dans les fictions, on ne prend pas nécessairement au sérieux, on est dans l’ordre du « comme si » et
plus dans l’ordre du « compte comme ».
➢ 6.3 Conception minimaliste de la culture :
D.Sperber va dire que l’ensemble des notions de culture que l’on a sont des « comme si ». La culture n’est pas
une forme mais un ensemble de contenus représentationnels auxquels les membres d’une culture recourent de
manière circonstanciée et prudente. Nous avons la capacité de faire la différence entre les croyances factuelles
(portent sur la vérité) et les croyances symboliques/culturelles. Ces croyances culturelles ne vont pas être crus de
la même manière que les croyances factuelles qui sont perceptibles par la perception ou les inférences logiques
(raisonnement parcimonieux et économe). Les croyances symboliques sont crées par la communication avec
autrui et la transmission.
Ex : La tribu que Sperber a étudié est convertie au christianisme et croient que les léopards sont chrétiens et qu’ils sont censés jeûner
le vendredi. Alors que tout les vendredis, la tribu cachait leurs moutons (pourquoi alors que les léopards jeûnaient) → ils ne croient
pas de la même manière que les léopards sont chrétiens et que les léopards mangent les moutons tous les jours → cela suppose un
traitement différencié des choses qui nous entourent.
Il va travailler à alléger le poids de la culture, que ces croyances symboliques sont des croyances de surface que
les individus vont entretenir sans les prendre au sérieux. Ce sont des croyances qui sont transmises par des
autorités et qu’on va classer de la manière suivante « l’autorité x dit que... ». Les gens vont adopter une
proposition uniquement parce qu’elle reçoit la caution de l’autorité. → semi-proposition très flou mais qu’on va
enregistrer car soutenu par l’ensemble de la communauté. On va utiliser ces croyances de manière
précautionneuse. → croyance entre guillemets
Une partie de la culture ne fonctionne pas comme une forme omniprésente mais comme des semi-propositions
très vagues qu’on va endosser mais qu’il y a un ensemble de ces propositions qui vont passer dans notre système
de croyance culturelle et devenir des croyances factuelles.
En résumé : Les croyances fonctionnent grâce à la validation des sources qui les produisent (autorité des
instances culturelles). La culture est un ensemble de semi-propositions et elles se distinguent fortement des
croyances factuelles ou intuitives (si on lâche un objet, il tombe). Les croyances culturelles sont contre-intuitives
(le fait que Dieu puisse être à plusieurs endroits à la fois). Grâce à leur caractère contre-intuitif ces croyances
culturelles se transmettes extrêmement vite car cela retient notre attention.
➔ Ludwig Wittengstein propose que certaines représentations culturelles pourraient bénéficier d’un statut
« grammatical » → partie intégrante de la matrice d’appréciation et d’intelligibilité que toute personne
sensée prend pour principe directeur de son action et qu’elle ne saurait pour rien au monde remettre en
question. → statut logique de « contenant ». Elles ne peuvent pas faire l’objet de l’attitude circonspecte
et dubitatives des croyances entre guillemets de Sperber. Ce sont des certitudes matricielles qui forment
l’axe de rotation immobile autour duquel peuvent se mouvoir les doutes. → infaillibilité de principe chez
les idiomes de description car définissent eux-mêmes ce qui est valide ou pas. Infaillibilité qui peut
devenir tyrannique au sein d’une communauté car ce sont des principes auxquels nous sommes
attachés,qui ont une certaine désirabilité morale. Et c’est par le biais de rituel selon Durkheim que nous
manifestons notre attachement.
➢ 6.4 Les croyances pragmatiques :
Ce sont les croyances dont l’importance est de nous faire agir. C’est l’idée que la croyance pragmatique ne
répond pas à l’idée d’un savoir ou d’une vérité. Elles ne répondent pas au registre de la preuve de la même
manière. La vraie croyance c’est celle qu’on appelle « la foi du charbonnier », croire sans se poser de questions.
D’essayer de démonter des croyances pragmatiques par des faits c’est ridicule car ce n’est pas là dessus que les
croyances se basent. Le registre dans lequel cela se situe c’est l’idée que la croyance pragmatique est une
propension à agir lorsqu’on est dans une situation délicate puisque finalement c’est le résultat qui compte (ex :
fin du malheur). Ce qui est intéressant dans ces croyances pragmatiques c’est qu’elles répondent à des forces.
Ex :la croyance à la sorcellerie Favret-Saada souligne que elle-même quand elle est prise dans ce dispositif sorcellaire, elle était
morte de trouille, elle était rentrée dans un système à trois places (ensorcelé- sorcier et la désorceleuse). La simple idée que quelqu’un
puisse lui faire du mal a fait qu’elle était prête à faire n’importe quoi pour enlever cette peur, elle n’est jamais passée par la case
croyance mais par une forte émotion.
Ce qui est central dans ce dispositif lié aux croyances pragmatiques c’est de retrouver une capacité d’agir et
aussi appartenir à une forme de communauté (agir et appartenir) qu’on retrouve par exemple dans des
dispositifs d’initiation. Ces dispositifs rituels jouent sur une forme de conversion affective. Ces croyances
pragmatiques doivent êtres soutenues par des dispositifs qui les rendent capable de nous affecter car elles nous
engouffrent dans des espaces un peu « branlant ».
Ex : Apparition de la vierge de Claverie → dispositifs qui incluent les récits, des médiateurs, des organisateurs,des objets, la tradition
et les lieux. Ces dispositifs, ces agencements vont rendre l’apparition de la vierge comme une hypothèse possible. Ces différents
composants vont tenir ensemble et vont soutenir l’efficacité du pèlerinage.
A.Gell : décrit ces dispositifs comme des dispositifs d’enchantement car cela va brouiller les frontières
traditionnelles de notre sens commun. Ces dispositifs sont enchanteurs car ils œuvrent à dissimuler le travail
technique qui rend possible l’expérience d’enchantement. → les gens ne croient pas n’importe comment, il faut
que cela s’inscrive dans une communauté de perception. (pas la même chose si on dit que j’ai vu la Vierge dans
le garage qu’en pèlerinage)
Concepts que j’arrive pas à classer :
• Homo clausus de N.Elias : chaque individu se voit comme un moi authentique et obligé de se
compromettre avec autrui pour faire société. Les autres ne touchent que le moi authentique à la surface.
Les individus ne se touchent qu’à la superficie de leurs êtres. → va faciliter des conceptions de l’identité
avec des ressemblances au niveau du moi authentique avec d’autres personnes qui ont le même moi.
• Les individus incertains de A.Zhenberg : les individus doivent construire leur propre vie et identité car
l’identité n’est plus reçue en héritage. C’est une des explications des résurgences identitaires dans le
nationalisme (cette incertitude devient insupportable, on propose donc une identité de plus en plus forte
et stable pour baisser cette incertitude). → néo-libéralisme constitue désormais une « forme de vie » dans
laquelle nous sommes immergés.
On a l’impression que désormais la définition de la culture dans les discours politiques c’est de considérer une
de nos appartenances identitaires comme plus importante que les autres. → fige notre identité à une seule
catégorie. L’identité culturelle et la communauté s’arrête à l’échelle nationale (alors qu’elle pourrait être
universaliste) → c’est ce qui tend à être stabiliser, l’identité culturelle au sens national du terme.
7.Conférence de Micheal Houseman
Dans sa démarche, il y a un souci comparatif entre les différentes sociétés occidentales et sociétés
traditionnelles. Il part des actions rituelles elles-mêmes et ce qu’elles accomplissent en situation, qui est
d’instaurer et de déplacer des relations. L’approche de la culture que propose Houseman c’est d’insister sur
celle-ci culture comme des manières de faire et de ressentir ensemble et des manières d’exprimer cette
culture dans des situations différentes.
➢ 7.1 Le rituel
Il est abordé comme une entité conceptuelle (n’existe pas vraiment dans le monde) et le chercheur impose le
terme de rituel sur les activités quotidiennes des étudiés. Le rituel c’est un type d’action (il faut les faire, il ne
faut pas penser à les faire) qu’on s’efforce de faire de la façon qu’’il convient de le faire → les rituels imposent
une bonne manière de faire. De plus, ces actions ne sont pas très claires mais distinctes en comparaison des
activités quotidiennes. Qu’est-ce que le rituel fait ? Il fournit aux gens qui le font certaines expériences. Ce
qui se passe dans les rituels, c’est qu’on est pas dans une situation où le gens s’expriment quotidiennement (je
pleure = je suis triste), où ce que les gens font sont censés être intelligible aux références communes. Dans les
rituels, l’action a un autre sens que les références communes, les actions ont un autre sens sur lequel on
s’attarde (ex il boit parce qu’il a soif, boit trois fois → rituel) Les actions définissent les relations, ce sont des
mises en forme et en actes des relations. Les relations rituels sont un peu spécial, elles ne sont par attribuables
aux relations habituelles.
➢ 7.2. Actions dans le rituel
Le fait de faire des actions définit les relations entre les entités et les autres personnes. Ex : un cierge pour la
Vierge Marie → quand je fais ces actions, je suis en train de construire une relation avec la Vierge. De plus
quand je le fais, j’ai cette expérience d’être en relation avec la Vierge. Mais je sais la différence entre la statue et
la Vierge, je suis parfaitement conscient qu’elle est représentée et pas réellement là mais ce qui est intéressant
c’est que j’ai pourtant bien défini la relation avec la Vierge (elle écoute mes prières, elle veille sur moi). Pour
faire ça, je n’ai pas besoin d’avoir une idée très claire de ce qu’est la Vierge Marie. Je n’ai pas besoin de
définir les termes de la relation pour la mettre en acte car au contraire, cela marche mieux. Dans l’action que je
fais, je n’ai pas une relation avec la Vierge Marie en tant que telle mais avec une relation avec la Vierge
Marie/statue → dans la vie de tous les jours, je fais la différence entre l’entité et la statue mais dans l’action
rituelle, les entités se mélangent, le rituel combine des choses étranges ce qui rend aussi la relation étrange de
même. → propriété qu’est la condensation rituelle
➢ 7.4 Les rituels New-Age
Mais il a rencontré d’autres types de rituels qui ne marche pas sur ce principe → néo-chamanisme, New Age. Ce
ne sont pas les actions qui comptent. L’action n’est qu’un moyen pour pouvoir ressentir certaines choses,
qu’une expression de ce qu’on ressent (retrouver ce qu’on est vraiment par ex). Les actions n’ont pas de statut,
elles ne sont que des instruments pour induire certaines dispositions qui sont beaucoup plus importantes. Les
actions ne sont pas obscures mais parfaitement compréhensibles dans ce genre d’actions. Et ce sont les
émotions qui guident les actions.
Dans ces traditions, je ne veux pas faire ce que les autres ont fait avant moi. Ce que je veux retrouver, ce
n’est pas la façon de faire, je veux retrouver des dispositions, je veux devenir comme ces autres et non faire
comme ces autres. → J’exerce une façon de faire qui me convienne, je dois introduire des éléments nouveaux et
ne pas répéter.(individualisme)
Le but c’est de se sentir authentique, il faut que j’ai l’expérience de ressentir ma nature chamanique mais
sans cesser d’être moi-même, il faut que je puisse être à la fois les deux. Ce type de rituels là fournissent ce
genre d’expérience. Ici ce n’est pas les actions qui sont étranges, c’est le fait que je suis touché par les actions
qui sont l’expression de ma propre disposition.
Les rituels-ours-polaire (dit classiques, centrés sur les actions, que les ethnologues ont l’habitude de voir, étant
dans la comparaison des « esquimaux ») et les rituels-cactus (centrés sur les dispositions, rituels New Age)
Trois exemples rituels différents sur la mort d’un animal de compagnie :
• Rituel ours-polaire : Dans mes actions, je suis en train d’instaurer une réalité, en train d’expérimenter
une relation très particulière. → je sais bien que la fleur n’est pas l’animal de compagnie mais très flou,
la fleur est un support matérielle pour la relation avec l’animal mort. Cela permet de structurer une
expérience dans laquelle les ressentis des uns et des autres peuvent prendre une certaine forme. → ce qui
compte c’est de faire les choses, on ne dit pas ce qu’il faut ressentir.
• Tradition cactus : Décrit précisément les relations, dit précisément que la fleur représente le chat. Deux
différences : grand effort à assimiler à ses actes un sens bien défini en utilisant le mot symbole par
exemple ainsi que des analogies. Procédés pour rendre intelligible les actions qu’on fait, on dé-
obsuricisse les actes. Deuxièmement, il y a une bonne façon de le faire mais c’est à nous de la
retrouver.On encourage aussi à modifier par nous même certains aspects du rituel
• Dans le dernier, il n’y a pas d’actions du tout, tout se passe dans l’esprit. Les relations entre le chat et
moi ne sont pas agis, elles sont plutôt visualisées. L’aptitude d’interagir avec l’esprit animal c’est
l’expression d’activité extra-quotidiennes, cela requiert des activités de pensée qui ne nous pas
habituelles. → je dois trouver en moi l’aptitude d’engager une conversation spirituelle et quand je le fais,
je me sens soulagé. + injonctions qui me font dire que je dois ressentir → il ne faut pas perdre de vue que
je m’efforce de faire ça. Ces rituels me donnent l’expérience d’être à la fois celui qui personnifie une
aptitude de voir des liens spirituels à un chat et être affecté par ça et celui qui est affecté par ça (le moi
qui fait l’action). Ce ne sont plus les actions qui sont complexes mais les personnes qui le sont et c’est
pour ça que les actions sont si simplifiées.
Dans ces rituels, on ne sait pas quand le rituel se termine vu qu’on est des sujets des rituels (on ne fait plus les
actions), on baigne du coup tout le temps dans le rituel. Le besoin est produit par la pratique du rituel.
Le rituel comme moyen de vivre un dédoublement : ce que je suis/ce que je voudrais être (moi supérieur)
8. Les dispositifs
Le travail du dispositif est d’orienter notre attention sur certaines actions → éducation de l’attention à fin
d’éveiller des sentiments (ex:se faire « habiter par un esprit »). A.Halloy parle du dressage par le corps ainsi
qu’une forme de déférence aux experts rituels. Ce dispositif rituel est important car il augmente
l’endoctrinement corporel. La préparation est extrêmement importante → capacité des humains à être sceptiques
et vigilant face à des choses qui n’existent pas, ce que D.Sperber appelle la « vigilance épistémique », une
capacité à faire la part des choses. On dit plutôt que les humains endorment leur vigilance épistémique plutôt de
dire que les humains peuvent avaler tout et n’importe quoi.
➔ Éducation de l’attention – inculcation, capacité d’orientation intentionnelle - socialisation plus fine qui,
rencontre entre un événement, environnement qui est plein de prises intentionnelles, qui rencontre nos
propres capacités d’être orienté
➔ Premier apport de la notion de dispositif est qu’elle potentiellement plus large que la notion
d’institutions. La notion de dispositif déborde bien souvent le cadre de l’institution par ex. un fait
médiatique, il n’y a pas uniquement la médiation de la TSR mais il y aura d’autres choses aussi (les caméras)
➔ Une des caractéristiques des dispositifs sont des agencements stables qui a donné lieu au courant des
Sciences Techniques et Société (STC) qui est d’essayer de comprendre à chaque fois quel est le réseau
qui a permis la fabrication d’un fait et donc cela implique une autre caractéristique de ces dispositifs :
cela inclut des humains et des non humains (ex : micros) qui restent eux-aussi des acteurs fondamentaux
→ il y a une agentivitié qui est distribué entre les humains et non-humains.
➔ Autre caractéristique de ces dispositifs (médiatiques ou rituels) c’est qu’on ne sait pas exactement
pourquoi on les accomplit car on s’en défère à des autorités qui sont garantes pour le rituel.
Sociologie des dispositifs : Cette notion de dispositif nous faire revenir à une conception de dispositif plus
relationnelle. On peut faire une sociologie des dispositifs en analysant quel type de relations et quel type de
systèmes de classe ces dispositifs vont imposer aux acteurs. Les questions de la sociologie des dispositifs : à qui
permet le dispositif de parler ? Réduit-il les JE au IL ? Et surtout, après avoir décrit le dispositif, on peut en
faire une critique à partir de quel type de place ce dispositif rend possible.
➔ Les dispositifs de participation démocratique (pas secret contrairement à l’abattoir) par M.Berger : sociologie des dispositifs
participatifs à Los-Angeles avec un système de consultation par le bas (une fois par semaine, les gens peuvent exprimer leur
souci) et ce dispositif est fait pour rendre la participation impossible → les gens peuvent venir parler durant 2min et le
dispositif ne permet pas la réponse des gens de la municipalité et se contentent de dire « suivant » → dispositif de
participation a fini par être uniquement investi par des personnes ayant un problème psychologique fort qui croyaient
vraiment que ce dispositif était participatif. → la forme du dispositif rend impossible la formation d’un vrai public.
➔ Les dispositif de J.Favret-Saada : découvre progressivement un dispositif sorcelaire qu’elle découvre uniquement lorsqu’elle
se retrouve dans ce dispositif de place en étant l’ensorcelée avec comme autre place la désorceleuse et celui qui lui a lancé le
sort → combat de force et pour combattre, il doit retrouver son énergie auprès de la désorceleuse pour former une force
contre le sorcier. Ce combat a un prix : la désignation d’un malheureux comme sorcier, c’est un système qui se construit
contre. (sociologie critique ici, après la sociologie descriptive)
D’un côté les dispositifs rituels (insistent sur la structure des relations) et dispositifs au sens Latourien qui remet
en évidence l’importance des non-humains mais qui oublient l’importance d’un système.
➢ 8.1. Les dispositifs rituels
Les rituels sont collectifs impliquent tout un enchaînement correct d’actions → « l’over-imitation » ou la sur-
imitation est centrale dans les rituels, autrement celui-ci n’est pas accompli. C’est en faisant les gestes qu’ils
sont véhiculés de présupposés (ex : une doctorant qui a travaillé sur des rites sur les ancêtres, à force de faire les gestes qui
s’adressent à ces êtres invisibles donnent une certaine « substance » à l’être. ) L’action va vers l’émotion. La notion de
dispositifs rituels nous permet de réfléchir à partir de la situation (pas des individus ou de la structure sociale).
Il y a donc une centration sur l’action et sur ce que chaque actions va entraîner. La prière à la Vierge est par exemple
tout un ensemble d’actions qui vont s’enchaîner et pointent vers une entité invisible qu’elle va présentifier → à force d’être mobilisée,
ces entités invisibles deviennent quasiment tangibles.
Rituels politiques : Hitler était un maître des rituels politiques – maîtrise et mise en scène du collectif – collectif
qui s’adore lui-même. Repose pas sur des croyances forcément mais sur le sentiment d’être emporté par le
collectif.
➔ Le rituel fait des ensembles d’actions et crée des collectifs, des cohésions, il fait faire les choses
ensemble. Son enjeu principal est de susciter de la participation, se sentir comme un seul corps
◦ Ces rituels classiques, Bourdieu propose d’étendre à toutes les institutions, il n’y a pas d’institution
sans rituel. « L’illusio » / libido – pour qu’un ordre social puisse se reproduire il faut des
attachements, de l’ordre de la libido selon lui. Toutes institutions doit produire de la libido, chaque
institutions propose une forme « d’enchantement », pour pouvoir tenir dans une institution.
Les rituels non-classiques, contemporains sont orientés sur l’individu, inversion, l’action devient le moyen de
cultiver des états mentaux, l’action ne vaut plus pour elle-même. Ces nouveaux rituels servent à la redécouverte
d’une intériorité. Inversion radicale par rapport au rituel classique en gardant cette notion d’enchantement,
auto-enchantement, relation à soi-même. Retrouve l’idée de lâché prise, l’esprit doit être suspendu, pas basé sur
la pensée, discours doivent être au service du déploiement du JE.
Les rites d’institutions : Bourdieu propose d’étendre le rituel aux institutions → les rituels d’initiation va
instaurer des différences qui n’étaient pas auparavant significatives. Les institutions instaurent une ligne, une
frontière entre ceux qui ont sont dedans et dehors de l’institution. Les rites d’institutions sont donc des rites de
division et qui accomplissent un nouveau type être, consacrent une nouvelle catégorie à l’individu (ex : université
→ tu es étudiant). Ces rites nous imposent un « compte comme » (on « compte comme » étudiant), ce qui fait dire à
Bourdieu que ces rites donnent une nouvelle identité à la personne et lui donne aussi une place sociale
(assignation). Les rituels nous disent donc quelque part qu’on est justifiés d’exister.
➔ Les réflexions de Latour permet de se ré-interroger sur des choses qui nous paraissent évidentes comme
les frontières de Bourdieu.Catherine Reimy (la fin des bêtes 2009), jeune anthropologue, s’intéresse aux frontières de
l’humanité, au lieu de considérer cela comme évident, elle va montrer comment on travaille dans des situations à produire
des frontières d’humanité qui varient selon les situations. (abattoir)
➔ Pour certains sociologues, la société serait en panne de ces systèmes d’assignations d’identité. Meyrowitz
donne l’exemple à partir de la question de l’effet des médias sur les enfants → les enfants avaient une place d’enfants et ce
qu’ils apprenaient c’était sous le contrôle des adultes (institution scolaire) qui implique une forme d’enchantements du
monde qui est à transmettre à l’enfant (filtrage des informations). → initiation progressive au monde des adultes et les
médias vont court-circuiter ce filtrage d’informations. → le sens de la place sociale de l’enfant va être coupé. Les enfants
sont projetés dans une place qui n’est plus celle de l’enfant et cela va en partie les émanciper mais en même temps, confronté
à tout un ensemble de savoir qu’ils n’arrivent pas à digérer. On serait donc dans une société ou on ne serait plus
tenus en place par des institutions. M.Lussault va dire que jusqu’à présent, il y avait la lutte des classes
qui impliquait un sens de sa place et maintenant nous sommes passés à une lutte des places, qui le droit
simplement à l’existence.
Le rôle des objets a été souligné par B.Latour : l’argentinité (pouvoir d’agir) est distribué dans un dispositif. Il
faut voir l’agencement d’objet et des personnes font système, il est difficile de s’en déprendre.Les dispositifs
d’agencement sont très forts car nous sommes dedans → le dispositif a été pensé pour penser à notre place, ils
ne reposent pas sur des croyances.
➔ A.Gell dit que les dispositifs rituels fonctionnent toujours sur une forme de maîtrise technique des maître
rituels, les dispositifs d’enchantement tendent à invisibiliser tous les travaux qu’il y a derrière pour
faire passer de la magie ce qui est le résultat d’une virtuosité technique.
➔ M. de Certeau : les rituels médiatiques → Le Mondial par exemple, ou par exemple le 11 septembre –
donner un sens à l’événement, forme de ritualisation quand tous les jours les mêmes images sont
montrées, forme de mise à distance. Ont interdit certaines images où il y a de la violence « de l’images »-
ce que ça nous fait, laisse dans un état de sidération.
➢ 8.2 La chaîne de médiation
La chaîne de médiation : quelque chose qui relie une autre en la transformant. Une chaîne de médiation c’est
quelque chose qui met en lien. B.Latour propose qu’on a beaucoup vu le microscope comme un simple
intermédiaire, un moyen de transmission(nous permettant de voir des choses invisibles sans la transformer). Les
médias ont souvent été compris, eux-aussi, comme des moyens de transmission. Latour propose de ne plus les
voir comme des relais transparents mais comme des transformateurs. La notion de chaîne de médiations
met en évidence le travail collectif qui est nécessaire pour faire exister des choses qui n’étaient pas là priori.
Pour rendre plus évidente la réalité d’une chose, on dissimule les aménagements qu’on a entrepris pour la créer,
on met ça en coulisse (émission télé on ne voit pas les caméras par exemple) Ce concept de médiation met aussi en
évidence ce qui est entre-deux : Les rituels de possession dont parle Arnaud Halloy possède aussi toute une
chaîne de médiations. Il n’y aura jamais une transmission à identique d’un point à un autre, il y aura toujours
une distorsion à un moment ou à un autre.Les médiations traduisent (transformation très forte), pas
d’intermédiaires qui transmettent.
➔ La mise en boîte noire est justement cette idée qu’on va mettre en boite noire toutes les procédures
nécessaires pour faire advenir la visibilité d’une chose.On va laisser de côté tout ce travail collectif. →
en lien avec les dispositifs d’enchantements, expérience enchantée de la réalité qui a été pourtant
travaillée mais dont les techniques sont masquées. Cette notion de dispositif de Latour permet de montrer
l’agencement et la mise en boite noire de l’agencement mais aussi dans des situations de controverse
(lorsque les acteurs ne sont plus d’accord sur ce qui a été mis en boite noire et vont forcer la réouverture d’une boite noire →
ex : quelle est la preuve que le réchauffement climatique existe ? Ouvrons cette boite noire). La controverse force donc
à relancer l’enquête, souvent positive mais aussi relancer des enquêtes qui sont politiquement orientées
(ex : le créationnisme ouvre la boite noire de la théorie de l’évolution scientifique + révisionniste avec l’existence des camps
de concentration).
➔ Ces chaînes de médiation sont des processus de factualisation (le fait-iche) : les anthropologues
occidentaux se sont moqués des fétiches des tributs exotiques mais nous, dans notre monde occidentale,
nous avons aussi nos fait-iche :le monde occidentale prétend avoir un monde plus factuel, sobre, moins
enrichi d’un ensemble d’entités bizarres néanmoins cela est faux, nous avons aussi des fait-iches comme
« microbe », « réalité scientifique ». Tout est question de rapport de force, on arrive à imposer nos faits et
à accumuler beaucoup de choses dans une boite noire. Néanmoins, ce raisonnement a causé beaucoup de
problèmes à Latour ainsi que des polémiques, les gens se revendiquant de lui pour appuyer leur
raisonnement (notamment les créationnistes et les climato-sceptiques).
Modernité, la différence entre la nature et la culture : Tout le poids de la modernité politique est de faire la part
des choses entre la nature (droit humains) et de percevoir la culture et les institutions comme des cultures
artificielles. Latour va développer l’idée que nous n’avons jamais été moderne car nous avons jamais respecté
cette différence, vu que la nature est également construite par les scientifiques. Il faut donc renoncer à ce
grand partage, tout est de l’ordre de la fabrication, d’un processus de factualisation.
Il faut adopter une anthropologie symétrique :on ne doit pas préjuger le poids d’un humain ou d’un non-humain,
tout se tient avec des processus de mises en boites noires, qui restent très fragile car il suffit qu’on ouvre les
boites noires pour que ces processus s’effondrent :le monde sociale n’a rien de fixe, ce qu’il y a c’est
uniquement des associations plus ou moins stables.
➔ Latour propose un parlement des non humains qui ont aussi le droit à leur représentant → pour vraiment
réfléchir sur le monde d’aujourd’hui, il faudrait que les non humains qui nous font agir le jour le jour
doivent aussi comparaître dans les débats.
Le Léviathan : Latour inscrit son programme d’analyse symétrique dans une vision politique plus large avec
Hobbs et son Léviathan (condensé d’un pouvoir qui nous dépasse).Ce Léviathan n’est pas l’état, car c’est nous qui
créent des petits Léviathans, des boites noires qui viennent nous peser et agir sur nous en retour. Le monde chez
Latour est un monde d’associations en lutte pour leur maintien → guerre d’associations, entre ceux qui ont la
plus grosse boite. Ce qui leur assure leur existence est leur victoire provisoire (ex : Pasteur qui a gagné la bataille du
microbe, les vaincus ont passé à la trappe car leur boite noire était trop petite) .
➢ 8.3 Les dispositifs médiatiques
Dispositifs publicides et publigènes : D.Dayan parle des dispositifs qui sont publicides (qui tuent la possibilité
d’un public) et d’autres publigènes (permettent la création d’un public pluriel car il y a une multiplicité
d’opinion), par exemple un article de presse sur l’écologie avec de grands dispositifs de participation , il y a une idée de
récolter les voix des différents opinions. Le public étant pour lui un public de personnes qui alimentent et qui
délibèrent, dans le sens noble du terme car exprime un souci de l’intérêt général. Dans les publicides impossible
d’avoir des débats constructifs, car les situations sont polaires et polémiques (dispositifs qui encouragent le clash par
exemple).
➔ Information, bien symbolique ou économique ? Bourdieu lorsqu’il parle des journalistes dit qu’ils sont
tiraillées entre deux notions que l’information peut avoir : un bien symbolique (coûteux à établir, il faut
s’assurer la fiabilité des différentes sources, l’information doit avoir une vrai valeur car elle doit informer
la personne civile et l’aider à l’orienter dans ses choix) mais aussi un bien économique (le journaliste
doit vendre des informations) → plus un public citoyen qu’on doit éclairer mais un public
consommateur.
➢ 8.3.1. La notion de médiation, son histoire :
Les premières réflexions sur la médiation viennent des anthropologues qui montrent comme l’écriture a
transformée les manières de réfléchir et l’organisation dans les sociétés étudiées. Les effets de l’écriture : elle
permet de stabiliser un discours, des versions ainsi que de transmettre (pas restreint comme le discours oral),
permet aussi de l’interaction à connaissance et d’accumuler des savoirs , il y a aussi une forme de distance dans
l’écriture, de réflexion antérieure (on peut revenir dessus, dispositif de refroidissement) ainsi qu’une forme de
hiérarchisation (hiérarchiser l’oral et l’écrit car l’oral perd en force et en importance car l’écrit est stable),
l’écriture permet aussi de consolider une argumentation (preuve) et le dernier point : permet d’organiser, on peut
faire une architecture en terme de graphique, de tableau, de cartes (complexification de la pensée).
➔ L’écriture a donc permis la science (ne veut pas dire que les sociétés orales n’ont pas de savoir, tout
une hiérarchie sociale dans les sociétés orales au niveau de la mémoire des anciens) et va transformer
cette structure sociale (les anciens n’ont plus les monopoles de la mémoire mais les scribes) ainsi
qu’une retransmission à l’identique à distance et un apport en rationalité que décrit Hoody dans
« La Raison graphique ». L’écriture est un des médias des plus anciens du monde.
L’imprimerie dont E.Einsestein montre que l’imprimerie va provoquer diffusion à grandes échelles des textes
fondamentaux de science et de religion (ex : Bible recopiée à la main, peu d’exemplaires, ceux qui y ont accès sont rares).
Cela va instaurer un autre rapport à l’écrit qui n’est plus monopolisé, un grand public va pouvoir accéder
à ces savoirs et ainsi mobiliser une forme de réflexion par rapport à ce qui a été écrit. Il y a une forme de
rationalisation du texte sacré qui ne va plus passer par la médiation de la grande figure du prêtre, on peut y avoir
un accès beaucoup plus direct. Un nouveau courant va d’ailleurs émerger : le protestantisme (idée du rapport direct à Dieu qui
ne passe plus par l’intermédiaire des institutions). L’imprimerie va permettre une forme de relativisation des savoirs
locaux (récits de voyage, raconte comment est le monde, on fait différemment ailleurs alors on peut aussi le faire différemment ici,
remise en cause des traditions)
➔ L’imprimerie est, en utilisant le terme de Dayan, un dispositif publigène. → imprimerie est un dispositif
qui nous interpelle et a aussi soutenu une forme d’individualisme (on y a accès en tant qu’individu et pas
en tant que membre d’une collectivité par exemple dans un rituel religieux)
La radio et la télévision : La radio va pouvoir transmettre l’information en directe et elle va aussi permettre un
retour à l’oralité (différente car à distance, pas de co-présence) où s’installe très fortement une nouvelle forme
d’interactions que sont les interactions à distances des mass-médias (One-to-many → un émetteur et de
l’autre côté, la pluralité des récepteurs).C’est un dispositif asymétrique dans sa forme (un qui cause et plein qui
entendent) et dans son contenu (la manière dont le public va être interpellé en tant que quoi ? interpellé en tant que consommateur
ou d’autres qui peuvent nous interpeller en tant que citoyen) → toujours prendre la forme et le contenu.
➔ Dayan propose de dire que les médias sont des soutiens indispensables aux sociétés modernes car les
médias sont le lieu où la collectivité dans son ensemble peut nourrir une représentation d’elle-
même. Les médias sont le centre de gravité narratif, eux qui viennent dire à l’ensemble de la population
ce qui nous tient ensemble, ce qui nous est arrivé aujourd’hui (journal du soir). Cette parole s’est divisée
lorsqu’il y a eu une concurrence entre plusieurs chaînes, multiplication des chaînes et privatisation →
il y a eu une télévision horizontale, plus d’une transmission verticale d’une parole à d’autres. U.Eco
propose une différence entre la paléo-télévision (verticale) à une néo-télévision (le contact est devenu
extrêmement important, la télévision devait être beaucoup plus au service de la population)
L’hypothèse de J.Thompson : Il dit que ce qu’on permis les médias c’est une nouvelle visibilité, une nouvelle
manière de se rapporter les uns aux autres et d’instaurer une nouvelle asymétrie, des interactions non
réciproques à distance. Ce qui va faciliter ces interactions c’est d’instaurer une forme d’intimité (ce que permet
la télévision), de scruter de près les gouvernements qui nous seraient inaccessibles d’ordinaire → dispositif de
réduction de la distance sociale et une asymétrie donc masquée par une fausse impression de familiarité.
➔ Ce type d’activité va favoriser la constitution des scandales mais en même temps, cette centration sur les
faits et gestes revient à une forme de nouvelle visibilité (ex : la question des rapports sexuels de Clinton avec sa
secrétaire). Il y a une confusion entre le principe de Publicité c’est à dire que, dans une démocratie, le
public a le droit de savoir, d’avoir un jugement critique sur les décisions politiques, sur des questions
d’intérêts générales ; que la télévision transforme en principe de transparence (public de consommateurs,
de poeple) → la notion de public est assise sur la distinction entre ce qui est privé et ne concerne pas
l’intérêt général, le principe de transparence brise cette distinction entre le privé et le public, cela
implique une surveillance et la négation de la vie privée.
➔ Thompson montre aussi que la conséquence de cette nouvelle visibilité c’est qu’elle va mettre à nu les
dominants (« violer les coulisses » Goffman, ne pas se contenter dans la scène publique ex : articles sur les actrices
démaquillées). Il y a une idée de jouissance démocratique, ils sont comme nous mais aussi que dans nos
sociétés avec des enjeux qui nous dépassent complètement (sentiment d’impuissance), on va passer à une
sorte de remise de soi basée sur la confiance (on est obligé de faire confiance à nos hommes politiques car monde
compliqué et cette confiance n’est pas forcément basée sur leurs compétences mais sur leur moralité) → avant monde
politique basée sur l’idéologie et maintenant monde politique basé sur la confiance. La nouvelle visibilité
c’est le passage d’une remise de soi sur l’idéologie d’une remise de soi basée sur les individus, la
confiance. Politique idéologique à une politique de la confiance où les hommes politiques sont tenus
d’afficher une bonne tenue morale ou de donner des garantis en terme d’identité (qui suis-je alors qu’avant
c’était en fonction de quoi je vais agir)
L’ère d’internet : Qu’est-ce qu’internet va faire à cette communauté imaginée, car cela enlève de plus en plus les
moments où on pouvait se rassembler devant le poste de télévision (fin de centre de gravité narratif, fin d’une
parole qui rassemble). Internet a changé le rapport ce n’est plus one to many mais many to many. Cela
implique une forme d’émancipation, mais cela peut créer de nouvelles asymétriques peut-être plus invisibles,
plus subtiles.