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REPUBLIQUE TOGOLAISE

Travail-Liberté-Patrie
……………………..
Présidence de la République
……………………..
Ministère de la Fonction Publique, du
Travail et du Dialogue Social

ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION


01 BP. 64 Ŕ Lomé / E-mail : enatogo@ids.tg

LA REFORME DES FINANCES PUBLIQUES


AU TOGO : BILAN ET PERSPECTIVES

MEMOIRE
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE L’ENA, CYCLE II

Section : Economie et Finances


Option : Finances et Trésor

Directeur de mémoire :

M. Gbédého Kossi KEGEH,


Inspecteur central du Trésor,
Directeur de la comptabilité des matières
à la DGTCP
Présenté et soutenu publiquement par : Inspecteur

FIONOU Monlali Gloria

Promotion 2019-2022
SOMMAIRE

DEDICACE...............................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS...............................................................................................................iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS..........................................................................v
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................vi
LISTES DES GRAPHIQUES................................................................................................vii
INTRODUCTION.....................................................................................................................1
CHAPITRE 1 : LE CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE...................................4
1.1. Analyse de situation.....................................................................................................4
1.2. Problématique.................................................................................................................12
1.3. Objectifs de la recherche................................................................................................14
1.4. Hypothèses de recherche................................................................................................15
1.5. Justification du sujet.......................................................................................................15
1.6. Revue de la littérature....................................................................................................16
1.7. Définition des concepts clés...........................................................................................19
CHAPITRE 2 : LE CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE.................21
2.1. Type d’étude...................................................................................................................21
2.2. Choix ou orientations méthodologiques.........................................................................22
2.3. Identification des variables et définition des indicateurs...............................................23
2.5. Outils de collectes de données.......................................................................................32
2.6. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population.......................................32
2.7. Identification ou choix de terrain de recherche..............................................................33
2.8. Constitution de l’échantillonnage...................................................................................37
2.9. Choix et conception des instruments de collecte de données.........................................38
CHAPITRE 3 : LE CADRE DES RESULTATS DE LA RECHERCHE.........................40
3.1. Traitement et analyse des données collectées............................................................40
3.2. Vérification des hypothèses et interprétation des résultats............................................49
3.3. Discussion des résultats de l’étude.................................................................................52
3.4. Formulation des propositions pertinentes pour l’action.................................................53
CONCLUSION.......................................................................................................................56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................ix
TABLES DES MATIERES................................................................................................xviii

I
DEDICACE

Mes très chers parents vénéré Togbui FIONOU Kossi Frank, chef du village de Djékotoé
(Vogan), administrateur civil et NOUMAGNO EGO Mariama, vous qui avez consenti les
sacrifices nécessaires pour assurer mes études, vous qui m’avez encouragé, donné de la force,
je vous dédie ce document qui est le fruit de vos soutiens inestimables.

ii
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n’était pas engageable sans le soutien, les conseils, les avis de certaines
personnes. Nos sincères remerciements et notre profonde gratitude vont d’une façon
particulière à chacun d’entre vous, qui avez contribué à la réalisation de ce travail.

Nous tenons à remercier :

 Monsieur KEGEH Kossi Gbédého, Inspecteur Central du Trésor, Directeur de la


comptabilité des matières à la DGTCP, notre directeur de mémoire pour son
engagement et disponibilité à diriger ce travail malgré ces multiples occupations.
Vous n’avez ménagé aucun effort pour l’aboutissement de ce travail. Vos
enseignements, vos conseils, ont été pour nous des facteurs importants, motivants et
déterminants dans la réalisation de ce mémoire. Nous vous exprimons notre
reconnaissance.

 Monsieur LARE Damitote, Inspecteur Central du Trésor, Fondé de pouvoir du RGE


à la DGTCP notre co-directeur de mémoire pour son engagement et sa disponibilité
à nous suivre dans la rédaction de ce document.
Vos conseils, et surtout votre rigueur au travail nous ont permis de mener à bien la
rédaction de ce document. Nous vous exprimons ici nos remerciements.

 Monsieur NOVISSI Koffi Yovo, administrateur des finances, chargé d’élaboration


du TOFE à la DGTCP, nous vous disons un merci pour vos propos, vos conseils et
surtout votre participation à la réalisation de ce travail.

 Monsieur le Président et honorables membres du jury, qui avez bien voulu consacrer
vos précieux temps pour juger ce travail, recevez nos sincères remerciements.

 Le Directeur Général de l’ENA, Professeur KPODAR Adama, les directeurs


d’études du cycle 2 et cycle 3, Mr ABOU Rachid et Mr KONLANI, le personnel
administratif et tout le corps professoral pour la qualité de leur formation et surtout
pour leurs motivations, conseils, et soutiens depuis le début de cette formation.

Nos remerciements vont également à :

 tous les directeurs, chefs divisions, chefs sections et à l’ensemble de tout le personnel
du Ministère de l’Economie et des Finances, qui nous ont permis lors de notre stage à

iii
comprendre suite à leurs multiples explications sur l’essentiel du travail quotidien
qu’ils accomplissent ;
 tous le personnel de la DGTCP pour les enseignements, et conseils suite à la
rédaction de ce document ;
 tous nos amis et collègues de la promotion 2019-2022 et en particulier ceux de la
Finance- Trésor. ;
 ma famille pour leur soutien multiple et leur encouragement ;
 nous remercions toutes les personnes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre
à l’élaboration de ce mémoire. Nous aurions bien vous nommer individuellement,
mais vous êtes si nombreux, que nous ne saurions le faire au risque de remplir les
pages. A vous tous nous vous disons un merci.

iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

MEF : Ministère de l’Economie et des Finances

DGTCP  : Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique

DCM : Direction de la Comptabilité des Matières

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

ACCE : Agence Comptable Centralisateur de l’Etat

RGE : Recette Générale de l’Etat

DGEAE  : Direction Générale des Etudes et Analyses Economiques

ENA : Ecole Nationale d’Administration

MSFP : Manuel de Statistique des Finances Publiques

SFP : Statistique des Finances Publiques

CRT : Caisse des Retraites du Togo

INAM : Institut National Assurance Maladie

CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale

EPN : Etablissement Public National

CT : Code de Transparence

LOLF : Loi Organique portant Lois de Finances

TOFE : Tableau des Opérations Financières de l’Etat

RGCP : Règlement Général sur la Comptabilité Publique

NBE : Nomenclature Budgétaire de l’Etat

PCE : Plan Comptable de l’Etat

RF-CT : Régime Financier des Collectivités Territoriales

CM : Comptabilité des Matières

v
LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Variable indépendante 1 et indicateur........................................................24


Tableau n° 2 : Variable indépendante 2 et indicateur........................................................24
Tableau n° 3 : variable indépendante 3 et indicateur.........................................................25
Tableau 4 : variable indépendante 4 et son indicateur.......................................................26
Tableau n° 5 : Variable dépendante et ses indicateurs......................................................26
Tableau n° 6 : Opérationnalisation des difficultés d’élargissement du TOFE aux données
des EPN.............................................................................................................................28
Tableau n° 7 : Opérationnalisation des difficultés d’élargissement du TOFE aux données
des organismes de sécurité................................................................................................29
Tableau n° 8 : Opérationnalisation de l’absence des comptables matières.......................30
Tableau n° 9 : Opérationnalisation de l’absence d’un logiciel de la comptabilité des
matières..............................................................................................................................30
Tableau n° 10 : Opérationnalisation de la variable dépendante........................................31
Tableau n° 11 : Effectif de la population cible..................................................................33
Tableau n° 12 : Constitution de l’échantillon....................................................................37
Graphique n° 1 : Evolution de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA au Togo de
2018 à 2021.......................................................................................................................43
Tableau n° 14 : Résultat de l’enquête sur l’administration centrale..................................44
Graphique n° 2 : Existence ou non des données des administrations extrabudgétaires....44
Tableau n° 15 : Résultat de l’enquête de l’intégration des organismes de sécurité sociale
au TOFE............................................................................................................................45
Graphique n° 3 : Existence ou non des données des organismes de sécurité sociale........46
Tableau n° 16 : Situation des comptables principaux des matières au niveau des
ministères...........................................................................................................................46
Graphique n° 4 : Proportion des ministères disposant d’un comptable principal des
matières..............................................................................................................................47
Tableau n° 17 : Existence d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières commun
aux ministères....................................................................................................................48

vi
LISTES DES GRAPHIQUES

Graphique n° 1 : Evolution de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA au Togo de 2018
à 2021
Graphique n° 2 : Existence ou non des données des administrations extrabudgétaires
Graphique n° 3 : Existence ou non des données des organismes de sécurité sociale
Graphique n° 4 : Proportion des ministères disposant d’un comptable principal des matières

vii
AVERTISSEMENT

« L’ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION (ENA)


N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION, NI
IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE.
CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME
PROPRES A LEUR AUTEUR. »

viii
INTRODUCTION

La gestion efficace et efficiente des finances publiques constitue un facteur de croissance


économique dans le développement d’un pays. Dans ce contexte, tous les Etats au monde
s’organisent, à l’échelle régionale, sous régionale ou nationale, à travers des institutions, pour
établir une politique commune de gestion des finances publiques. L’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qui est l’une des organisations sous régionale en
Afrique, est également créée dans ce souci de la recherche permanente de la saine et
transparente gestion des finances publiques à travers un cadre harmonisé adopté par les Etats
membres.

Dans l’optique de tenir compte des mutations intervenues ces dernières années dans
l’économie mondiale et prenant en compte les spécificités des pays membres, l’UEMOA a
opté pour une révision du cadre harmonisé des finances publiques en visant deux (2) objectifs.
Il s’agit de l’amélioration de l’efficacité de l’action publique, pour le bénéfice de tous
(citoyens, usagers, contribuables et agents de l’Etat) et l’instauration d’une véritable
transparence dans la gestion publique.

Ainsi, en 2009, le Conseil des ministres de l’UEMOA a édicté six (06) nouvelles directives
relatives à la gestion des finances publiques. Cette révision vise, entre autres, à moderniser les
directives adoptées en 1997 et 1998, à améliorer la mise en œuvre du cadre harmonisé des
finances publiques, à introduire davantage de transparence et de rigueur dans le dispositif
normatif et à assurer une meilleure comparabilité des données dans le cadre du Pacte de
convergence. Par ailleurs, les grands axes de cette réforme reposent sur le renforcement de
l’efficacité de la dépense publique, la rénovation de la gestion publique, l’amélioration de la
transparence budgétaire, l’introduction de la pluri annualité dans la gestion publique et le
renforcement des contrôles opérés sur les finances publiques.

Il s’agit notamment de la :

- directive n° 01/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009 portant code de transparence dans


la gestion des finances publiques,

- directive n° 06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant loi de finances,

1
- directive n° 07/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant règlement général sur la
comptabilité publique,

- directive n° 08/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant nomenclature budgétaire


de l’Etat,

- directive n° 09/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant plan comptable de


l’Etat(PCE),

- directive n° 10/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant tableau des opérations


financières de l’Etat (TOFE) au sein de l’UEMOA.

Ces directives ont pour but de réformer les systèmes de gestion des finances publiques des
huit (08) Etats membres de l’UEMOA 1. Contrairement aux règlements communautaires qui
s’appliquent totalement et directement aux Etats, les directives fixent les objectifs à atteindre
par les pays membres ainsi que les délais de leurs mises en œuvre. Ainsi, les Etats membres
de l’UEMOA ont l’obligation de transposer les six (06) directives dans leurs législations
nationales au plus tard le 1er Janvier 2012 et de mettre en œuvre les dispositions qu’elles
contiennent au plus tard le 1er Janvier 2017.

A ces six (06) directives se sont ajoutées respectivement en 2011 et 2012, deux (02) autres
notamment les directives n°01/2011/CM/UEMOA du 24 juin 2011 portant régime financier
des collectivités territoriales et n°03/2012/CM/UEMOA du 29 juin 2012 portant comptabilité
matières au sein de l’UEMOA. Ces dernières doivent être transposées au plus tard le 31
décembre 2013 et mise en œuvre à compter du 1er janvier 2017.

Le Togo étant membre de cette Union, n’est pas resté indifférent face à cette réforme relative
à la gestion des finances publiques. Ainsi, dans le souci de se conformer aux obligations
communautaires, le pays a transposé dans son arsenal juridique national, l’ensemble des
directives par l’adoption de textes législatifs et règlementaires2.

Cependant, sur le plan de la mise en œuvre desdites directives, elles ont connu des progrès
variables selon les défis que pose chacune d’elle. Si la directive portant nomenclature
budgétaire de l’Etat (NBE) et celle portant plan comptable de l’Etat (PCE) ont été totalement

1
Le Bénin, le Burkina-Faso, la Cote- d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
2
Loi organique n° 2014-013 du 27 juin 2014 relative aux lois de finances, loi n° 2014-009 du 11 juin 2014 portant code de
transparence dans la gestion des finances publiques, décret n° 2015-052/PR du 27 août 2015 portant nomenclature budgétaire
de l’Etat (NBE), décret n° 2015-053/PR du 27 août 2015 août portant plan comptable de l’Etat (PCE), décret n° 2015-054/PR
du 27 août 2015 portant règlement général sur la comptabilité publique (RGCP), décret n° 2015-055/PR du 27 août 2015
portant tableau des opérations financières de l’Etat (TOFE), le décret n° 2016-060/PR du 04 mai 2016 portant règlement
général sur la comptabilité des matières appartenant à l’Etat et autres organismes publics et enfin le décret n° 2020-004/PR
du 5 mars 2020 portant régime financier des collectivités territoriales .

2
mises en œuvre3 par le Togo, certaines rencontrent des difficultés dans leur application avec
des niveaux relativement faibles.

Il s’agit notamment des directives portant tableau des opérations financières de l’Etat et
comptabilité des matières, avec des taux de mise en œuvre respectives de 45% et 54,9%4.

Après plusieurs années de transposition, il est question aujourd’hui de faire un examen


approfondi de la mise en œuvre des réformes des finances publiques afin de relever non
seulement les avancées, les insuffisances, les limites, les obstacles mais aussi de faire des
propositions en vue de son amélioration. D’où le choix du thème intitulé : « La réforme des
finances publiques au Togo : bilan et perspectives ».

Il ressort de ce thème la question fondamentale suivante : quelles sont les difficultés de mise
en œuvre intégrale et totale de la réforme des finances publiques au Togo ? De façon
spécifique, il s’agira de savoir :

 Quelles sont les difficultés qui entravent la mise en œuvre complète et intégrales de la
réforme sur la production des statistiques des finances publiques ?

 Quelles sont les difficultés qui entravent la mise en œuvre complète et intégrales de la
réforme sur la gestion du patrimoine non financier ?

Pour répondre à toutes ces interrogations, nous nous sommes fixés comme objectif général de
relever les difficultés de mise en œuvre intégrale et totale de la réforme des finances publiques
au Togo.

Pour ce faire, le travail sera organisé en trois (3) chapitres : (i) le premier chapitre présente le
cadre théorique de la recherche, (ii) le second est relatif au cadre méthodologique de la
recherche et (iii) le troisième chapitre présente le cadre des résultats de la recherche.

3
Rapport de l’état de mise en œuvre des directives de la commission de l’UEMOA, juillet 2021
4
Rapport de l’état de mise en œuvre des directives de la commission de l’UEMOA, juillet 2021

3
CHAPITRE 1 : LE CADRE THEORIQUE DE LA
RECHERCHE
Sous ce premier chapitre, nous dégagerons tous les aspects d’ordre théorique qui permettront
une meilleure compréhension de notre thème. Pour y parvenir, nous nous proposons d’aborder
ce chapitre à travers :

- une analyse situationnelle du cadre d’étude ;

- une étude de la problématique ;

- l’exposé des objectifs de la recherche ;

- les hypothèses formulées pour la recherche ;

- la justification d’une telle recherche pour exposer la littérature parcourue et la définition


de certains concepts clés.

1.1. Analyse de situation

L’expression « gestion des finances publiques » sert depuis quelques années de cadre à un
débat animé sur les capacités et la réforme des finances publiques dans les pays en
développement. Ainsi, nombreux sont ces pays qui, dans cette optique de réforme pour mieux
gérer les finances de leur pays et dans le but d’avoir une gestion transparente et saine se sont
regroupés dans une union économique sous régionale comme l’Union Economique Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA). En effet, l’UEMOA fixe le cadre harmonisé des finances
publiques afin d’avoir les statistiques comparables et fiables pour une croissance rapide et
durable.

Après avoir parlé du cadre législatif et réglementaire de la réforme des finances publiques,
nous présenterons le bilan de la mise en œuvre des directives communautaires au Togo.

1.1.1. Cadre législatif et réglementaire de la réforme des finances publiques

Les pays membres de l’UEMOA ont adopté en 2009 un nouveau cadre harmonisé pour une
bonne gestion des finances publiques. Ce cadre réglementaire s’est matérialisé à travers les
directives de l’UEMOA d’une part, et les textes de transposition dans les Etats membres
d’autre part.

4
1.1.1.1. Contenu des directives de l’UEMOA

Nous aborderons chaque directive de l’UEMOA sur la réforme des finances publiques dans le
but d’avoir une vue d’ensemble sur les objectifs de l’institution sous régionale.

Les directives édictées en 2009 sont au nombre de six (06) auxquelles vont s’ajouter en 2011
et 2012 deux (02) autres afin de combler certaines insuffisances.

Il s’agit d’abord de :

 La directive n° 01/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009 portant code de


transparence dans la gestion des finances publiques : elle définit les principes et
obligations que les Etats membres respectent, dans leur législation comme dans leurs
pratiques, aussi bien pour la gestion des fonds de l’Etat que celle des autres
démembrements des administrations publiques. Sur ce, la collecte et l’utilisation des
fonds publics doivent respecter les principes de l’Etat de droit qui sont la légalité, la
transparence, le contrôle démocratique et la responsabilité.

 La directive n° 06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant loi de finances : elle


fixe les règles relatives au contenu, à la présentation, à l’élaboration, à l’adoption, à
l’exécution et au contrôle des lois des finances. Elle prévoit trois (03) lois de finances
à savoir : la loi de finance initiale, les lois de finances rectificatives et la loi de
règlement.

 La directive n° 07/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant règlement général


sur la comptabilité publique : elle fixe les règles fondamentales régissant l’exécution
des budgets publics, la comptabilité, le contrôle des opérations financières, la gestion
des deniers, valeurs et biens appartenant ou confiés à l’Etat et à ses établissements
publics à caractère administratif.

 La directive n° 08/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant nomenclature


budgétaire de l’Etat : elle fixe les principes fondamentaux de présentation des
opérations du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du trésor
des Etats membres de l’UEMOA.

 La directive n° 09/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant plan comptable de


l’Etat (PCE) : elle détermine l’objet de la comptabilité générale de l’Etat, les normes,
les règles ainsi que les procédures relatives à sa tenue et à la production des comptes et
états financiers. Cette comptabilité retrace toutes les opérations ayant un impact sur la

5
situation patrimoniale de l’Etat dont notamment la variation des stocks, les opérations
budgétaires et de trésorerie.

 La directive n° 10/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant tableau des


opérations financières de l’Etat (TOFE) au sein de l’UEMOA : elle fixe les
principes généraux relatifs à l’élaboration et à la présentation commune des
statistiques sur les opérations financières des Etats membres de l’UEMOA. Ces
principes sont basés sur les normes internationales en matière des statistiques des
finances publiques.

Notons que l’ensemble des directives prises par l’UEMOA, ont pour but de parvenir à un
meilleur résultat en ce qui concerne la gestion des finances publiques de ses pays membres.

Ensuite s’ajoutent les deux (02) directives prises respectivement en 2011 et 2012. Il s’agit
notamment de :

 La directive n° 01/2011/CM/UEMOA du 24 juin 2011 portant régime financier


des collectivités territoriales : elle fixe les règles et principes fondamentaux régissant
le cadre budgétaire et comptable des collectivités territoriales. Le régime financier des
collectivités se fonde sur les principes du droit budgétaire et les principes du droit
comptable.

 La directive n° 03/2012/CM/UEMOA du 29 juin 2012 portant comptabilité


matières au sein de l’UEMOA : elle fixe les règles d’organisation, de gestion et de
contrôle de la comptabilité des matières. Elle précise, notamment : la nature et les
mouvements des biens sur lesquels porte la comptabilité des matières, les attributions
et responsabilités des acteurs et des structures chargées de la gestion des matières, les
procédures comptables applicables, le contrôle de la gestion des matières.

Le Togo, afin de garantir l’efficacité de son action publique et pour se conformer aux
obligations communautaires, a transposé l’ensemble des directives à travers l’adoption de
textes législatifs et règlementaires afin d’entamer leur mise en œuvre.

1.1.1.2. La mise en œuvre de la réforme des finances publiques au Togo

Le Togo a mis en place un cadre juridique et institutionnel visant à transposer les directives de
l’organisation sous régionale sur la réforme de gestion des finances publiques.

Il s’agit des lois et décrets pris par les autorités togolaises notamment :

6
- la loi n° 2014-009 du 11 juin 2014 portant code de transparence dans la gestion des
finances publiques ;

- la loi organique n° 2014-013 du 27 juin 2014 relatives aux lois de finances, ;

- le décret n° 2015-052/PR du 27 août 2015 portant nomenclature budgétaire de l’Etat


(NBE) ;

- le décret n° 2015-053/PR du 27 août 2015 portant Plan Comptable de l’Etat (PCE) ;

- le décret n° 2015-054 du 27 août 2015 portant règlement général sur la comptabilité


publique (RGCP) ;

- le décret n° 2015-055/PR du 27 août 2015 portant tableau des opérations financières


de l’Etat (TOFE) ;

- le décret n° 2016-060/PR du 04 mai 2016 portant règlement général sur la


comptabilité matières ;

- le décret n° 2020-004/PR du 04 mars 2020 portant régime financier des collectivités.

Notons que les dates de prise de ces lois et décrets marquent le début de la mise en œuvre des
dispositions des directives de l’UEMOA au Togo.

1.1.2. Bilan de la réforme des finances publiques au Togo

L'ensemble des huit (08) directives du cadre harmonisé des finances publiques ont fait l'objet
d'une évaluation5 intégrale à l'aide des grilles harmonisées prévues à cet effet. Le bilan des
résultats de l'évaluation résumé par directive se présente comme suit :

1.1.2.1. Les avancées de la réforme : le bilan positif


Notons que les directives de l’UEMOA ont connu des progrès dans leur mise en œuvre. Nous
allons aborder chaque directive et faire le point de leurs avancées.

1.1.2.1.1. La directive portant code de transparence dans la gestion des finances


publiques 
L'évaluation indique que la directive portant Code de transparence dans la gestion des
finances publiques est mise en œuvre à hauteur de 80,9%6. Cette avancée est due à la
combinaison de plusieurs facteurs à savoir :

 l’élaboration d’une réglementation applicable aux passations des marchés publics ;


5
Aide-mémoire, mission d’évaluation technique de la transposition et de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA des
finances publiques au Togo le 21 juillet 2021.
6
Aide-mémoire, mission d’évaluation technique de la transposition et de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA des
finances publiques au Togo le 21 juillet 2021.

7
 la publication du calendrier budgétaire annuel ;

 l’élaboration d’une loi clarifiant les relations entre les collectivités publiques ;

 la publication des rapports de la Cour des comptes ;

 la détermination du solde budgétaire de l’année.

1.1.2.1.2. Mise en œuvre de la directive portant lois de finances 


L'évaluation indique que la Directive portant loi de finances est mise en œuvre à hauteur de
74,6%7. Cette progression s'explique par :

 la déconcentration totale de la fonction d'ordonnateur principal des dépenses aux


Ministres et Présidents des institutions constitutionnelles ;

 le déploiement du réseau du contrôle financier auprès des ministères et institutions


constitutionnelles ;

 la nomination de tous les responsables de programmes ;

 l’élaboration des DPPD ( Document de Programmation Pluriannuelle de Dépenses) ;

 la mise en œuvre des programmes budgétaires.

1.1.2.1.3. La mise en œuvre de la directive portant Règlement Général sur la


Comptabilité Publique (RGCP)
La directive relative au Règlement Général sur la Comptabilité Publique (RGCP) est mise en
œuvre à hauteur de 87,3%8 et s'explique par :

 l’adoption des textes prévus pour l’application des dispositions de la directive ;

 l'adoption des textes fixant les modalités de publication des rapports de contrôle (IGF,
IGE) ;

 la tenue de la comptabilité des dépenses engagées par les contrôleurs financiers ;

 la responsabilité des acteurs et modalités de mise en œuvre ;

 la reddition des comptes de gestion des comptables ;

 la tenue et l’élaboration des comptes annuels de l’Etat.

7
Aide-mémoire, mission d’évaluation technique de la transposition et de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA des
finances publiques au Togo le 21 juillet 2021.
8
Aide-mémoire, mission d’évaluation technique de la transposition et de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA des
finances publiques au Togo le 21 juillet 2021

8
1.1.2.1.4. Mise en œuvre de la directive portant nomenclature budgétaire de l'Etat
La directive portant NBE est mise en œuvre à 100% 9 pour l'ensemble des dispositions à
savoir :

 la présentation des recettes et dépenses par article et paragraphe conformément aux


exigences de la directive ;

 la présentation des dépenses selon la classification administrative, économique,


fonctionnelle et par programme ;

 la présentation des tableaux matriciels croisés des dépenses.

1.1.2.1.5. Mise en œuvre de la directive portant plan comptable de l'Etat


L'évaluation globale indique que la directive portant PCE est mise en œuvre à 100% 10. Ce
progrès réalisé dans la mise en œuvre de cette directive est lié :

 à la pratique des provisions et des amortissements ;


 à l’élaboration des états financiers : bilan, compte de résultat, des flux de trésorerie,
tableau des opérations financières du Trésor, l’état annexé.
 à la production de la balance annuelle des comptes dans les délais ;
 à la disponibilité du rapport d’inventaire et du rapport d’intégration des données
d’inventaire aux comptes de l’Etat ;
 à la concordance entre bilan de clôture et bilan d’ouverture ainsi que de la
concordance entre balance de clôture et balance d’ouverture.

1.1.2.1.6. Mise en œuvre de la directive portant tableau des opérations financières de


l’Etat
La mise en œuvre de la directive portant TOFE est de 45%11 et est essentiellement poussée par
certains facteurs :

 l'élargissement du champ du TOFE aux unités de l'administration centrale ;

 l'élargissement du champ du TOFE aux unités de l'administration publique (les


collectivités territoriales) ;
9
Aide-mémoire, mission d’évaluation technique de la transposition et de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA des
finances publiques au Togo le 21 juillet 2021

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finances publiques au Togo le 21 juillet 2021

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 la comptabilisation des dépenses sur la base du principe des droits constatés.

1.1.2.1.7. Mise en œuvre de la directive portant régime financier des collectivités


territoriales
L’évaluation de la mise en œuvre de la directive portant RF/CT est de 84,6% 12. Ce taux de
mise en œuvre s’explique par :

 la transposition effective de la directive dans la législation nationale ;

 la reddition des comptes de gestion des collectivités dans les délais ;

 la tenue de la comptabilité budgétaire par les ordonnateurs ;

 la définition des dépenses obligatoires dans la règlement nationale.

1.1.2.1.8. Mise en œuvre de la directive portant comptabilité des matières (CM)


La directive portant comptabilité des matières est de 54,55%13. Elle est due à :

 la multiplicité des ordonnateurs principaux de matières ;

 la modalité de réforme des matières déterminées ;

 la transposition effective de la directive ;

 la nomination d’un gestionnaire centralisateur des matières.

En dépit de ces avancées notoires, ces directives souffrent d’insuffisances.

1.1.2.2. Les insuffisances de la réforme : le bilan négatif


Il y a certaines insuffisances qui entravent la mise en œuvre totale de ces directives. Nous
allons de ce fait ressortir les insuffisances de chaque directive mise à part les directives
portant nomenclature budgétaire de l’Etat et plan comptable de l’Etat qui sont à 100%.

1.1.2.2.1. La directive portant code de transparence dans la gestion des finances


publiques

Les insuffisances de cette directive sont :

 la non publication trimestrielle du niveau et de la composition des actifs financiers ;

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 la non détermination, publication annuelle du niveau et de la composition des avoirs
en ressources naturelles ;

 l’absence des débats publics sur le processus budgétaire à travers des médias de
grande diffusion ;

 l’inexistence du code de déontologie pour les élus.

1.1.2.2.2. La directive portant lois de finances

Les insuffisances constatées sont :

 la non adoption du Document de programmation budgétaire et économique


pluriannuelle (DPBEP) en Conseil des Ministres dans les délais ;

 la non prise en compte de la situation financière des entreprises publiques dans le


DPBEP ;

 la non tenue du débat d'orientation budgétaire (DOB) au parlement au plus tard le 30


juin de chaque année ;

 l'inexistence d'un dispositif de contrôle de gestion dans les ministères ;

 la non extension du dispositif de contrôle interne dans tous les ministères ;

 l'absence de contrôle des rapports annuels de performance par la Cour des comptes.

1.1.2.2.3. La directive portant règlement général sur la comptabilité publique


La principale insuffisance constatée est liée à la non production des comptes administratifs
par les ordonnateurs principaux14. La fonction d'ordonnateur étant conférée aux ministres et
présidents d'institutions à compter de janvier 2021, le compte administratif ne pourra être
produit qu'en fin d'exercice 2021.

1.1.2.2.4. La directive portant tableau des opérations financières de l’Etat


La mission a toutefois relevé des insuffisances qui sont relatives à l'absence de :

 la prise en compte des stocks dans le compte du patrimoine ;

 l'élargissement du champ du TOFE aux opérations des organismes de sécurité sociale;

 la comptabilisation des recettes sur la base des droits constatés ;

 la prise en compte de la consommation du capital fixe ;

14
Au 21 juillet 2021 , les premiers comptes administratifs ne sont pas encore produits

11
 la prise en compte des avantages en nature dans la rémunération des salariés.

1.1.2.2.5. La directive portant régime financier des collectivités territoriales


Les insuffisances portent sur l’absence des textes :

 fixant les modalités de mise en œuvre du financement des collectivités par l'emprunt ;

 fixant les modalités de constitution, d’ajustement et d'emploi des dotations aux


provisions des collectivités territoriales.

1.1.2.2.6. La directive portant comptabilité des matières (CM)


Les insuffisances relevées sont :

 l’absence de nomination des comptables matières dans les ministères ;

 la non organisation d’un inventaire annuel des matières ;

 la non reddition des comptes de gestion des matières à la Cour des comptes ;

 la non disponibilité du Compte central des matières ;

 l’absence de référentiel de codification et d’immatriculation des matières.

D’après les résultats de cette évaluation, la directive portant tableau des opérations financières
de l’Etat ainsi que celle portant comptabilité matière de l’Etat connaissent une mise en œuvre
moins avancée que les six (06) autres. Nous allons donc procéder à une analyse approfondie
desdites directives afin de déterminer les facteurs qui entravent leur mise en œuvre.

1.2. Problématique

1.2.1. Rappel du problème dans sa spécificité

L’amélioration des systèmes de gestion des finances publiques a été longtemps une
préoccupation majeure figurant parmi les priorités de l’Etat togolais. Le Togo a mis en place
un cadre juridique et institutionnel visant à transposer les directives de l’organisation sous
régionale sur la réforme des finances publiques notamment avec l’adoption de la loi organique
n° 2014-013 du 27 juin 2014 relative aux lois de finances qui est considérée comme une
constitution en matière des finances publiques. Cette réforme devrait introduire des
changements en ce qui concerne la gestion des finances publiques.

Cependant, il faut noter que, quand bien même le Togo a transposé l’ensemble des directives
dans son arsenal juridique interne, leurs mises en œuvre ne sont pas homogènes. Alors que
certaines directives connaissent une mise en œuvre de 100% à l’instar de la directive portant

12
Nomenclature Budgétaire de l’Etat (NBE) et de la directive portant Plan Comptable de l’Etat
(PCE), le taux de mise en œuvre des six (06) autres directives varie entre 45 et 87,6%15.

Il serait intéressant de souligner que depuis le début de la mise en œuvre des directives,
certaines connaissent une mise en œuvre moins avancée que d’autres. La directive portant
tableau des opérations financières de l’Etat ainsi que celle portant comptabilité des matières
en sont les exemples les plus frappants.

Malgré l’instauration de ces réformes majeures en vue de la gestion saine et transparente des
finances publiques au Togo, le renforcement de la convergence et l’accélération de la
croissance économique des Etats membres, force est de constater que ces directives
rencontrent des dysfonctionnements liés à certains facteurs endogènes ou exogènes dans leurs
mises en œuvre. Cette situation reste la preuve majeure que les interrogations méritent bien
d’être soulevées.

1.2.2. Questions de recherche

Dans le cadre de notre mémoire, nous nous sommes intéressés à une question principale et
deux (02) questions spécifiques qui feront l’objet de notre étude.

1.2.2.1. Question générale

La question fondamentale qui sera le moteur de notre recherche est la suivante : « Quelles
sont les difficultés de mise en œuvre intégrale et totale de la réforme des finances publiques
au Togo ? ».

De cette question principale découlent deux (02) questions secondaires qui engendrent à leur
tour deux (02) objectifs et deux (02) hypothèses.

1.2.2.2. Questions spécifiques

Les questions spécifiques qui orienteront notre recherche sont les suivantes :

- Question spécifique 1 : Quelles sont les difficultés qui entravent la mise en œuvre
complète et intégrale de la réforme sur la production des statistiques des finances
publiques ?

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la directive portant Code de Transparence dont la mise en œuvre est à 80,9% , la directive portant Loi de finances à 74,6%,
la directive portant Règlement Général sur la Comptabilité Publique (RGCP) à 87,3%, la directive portant Régime Financier
des Collectivités Territoriales(RG/CT) à 87,6%, la directive portant Tableau des Opérations Financières de l’Etat(TOFE) à
45% et celle portant Comptabilité Matières (CM) à 54,55%.

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Il s’agira d’identifier les difficultés de mise en œuvre de la directive portant Tableau des
Opérations Financières de l’Etat (TOFE) car la réforme sur la production des statistiques est
opérationnelle à travers cette directive.

- Question spécifique 2 : Quelles sont les difficultés qui entravent la mise en œuvre
complète et intégrale de la réforme sur la gestion du patrimoine non financiers ?

Il s’agira de relever les difficultés de mise œuvre de directive portant Comptabilité des
Matières étant entendu que la réforme sur la gestion du patrimoine non financiers est mise en
place à travers cette directive.

1.3. Objectifs de la recherche

Les objectifs de recherche sont de deux (2) ordres à savoir : un objectif général et deux (02)
objectifs spécifiques.

1.3.1. Objectif général

Cette étude a pour objectif général de relever ou identifier les difficultés qui entravent la mise
en œuvre complète et intégrale des directives de l’UEMOA au Togo afin de proposer des
solutions.

1.3.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de notre recherche sont :

- Objectif spécifique 1 : identifier les difficultés qui entravent la mise en œuvre
complète et intégrale de la réforme sur la production des statistiques des finances
publiques au Togo.

Il s’agira d’identifier les difficultés de mise en œuvre de la directive portant Tableau des
Opérations Financières de l’Etat (TOFE) au Togo.

- Objectif spécifique 2 : relever les difficultés qui entravent la mise en œuvre
complète de la réforme sur la gestion du patrimoine non financiers au Togo.

Il s’agira de relever les difficultés de mise œuvre de directive portant Comptabilité des
Matières au Togo.

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1.4. Hypothèses de recherche

Afin de bien mener notre étude, il est indispensable d’établir des hypothèses qui ne seront que
des réponses provisoires à une interrogation formulée par rapport à un élément de la
problématique.

1.4.1. Hypothèse principale

Nous supposons qu’il existe certaines difficultés qui entravent la mise en œuvre complète et
intégrale des directives de l’UEMOA au Togo notamment celles relatives à la comptabilité
matières et au TOFE.

1.4.2. Hypothèses secondaires

De notre hypothèse principale, nous sommes parvenues après analyse aux hypothèses
secondaires suivantes :

- Hypothèse spécifique 1 : les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des
administrations non centrales (EPN, organismes de sécurité sociale), entravent la
mise en œuvre complète et intégrale de la réforme sur la production des statistiques
des finances publiques au Togo ;

Autrement dit, les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des administrations non
centrales (EPN, organismes de sécurité sociale), entravent la mise en œuvre complète et
intégrale de la direction portant TOFE au Togo.

- Hypothèse spécifique : l’absence des comptables matières et d’un logiciel de tenue


de la comptabilité des matières, entravent la mise en œuvre complète et intégrale de
la réforme sur la gestion du patrimoine non financiers au Togo.

En d’autre termes l’absence des comptables matières et d’un logiciel de tenue de la


comptabilité des matières, entravent la mise en œuvre complète et intégrale de la directive
portant comptabilité des matières au Togo.

1.5. Justification du sujet

Depuis longtemps, l’Etat togolais accorde une attention particulière en ce qui concerne la
gestion des finances publiques. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a opté pour le cadre
harmonisé des finances publiques de l’UEMOA en transposant toutes les directives émises
par ce dernier.

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La gestion des finances publiques confère une lourde responsabilité pour un Etat. Le Togo en
a fait d’une très grande priorité et s’est véritablement engagé dans ce processus de réforme.

Pour une bonne gestion des finances publiques, la mise en œuvre des directives de l’UEMOA
est d’une très grande importance. Mais le constat est que la plupart des directives sont plus
avancées dans leurs mises en œuvre bien qu’elles ont été tous transposées dans la législation
togolaise. Notre souci donc sur la réflexion de ce thème : « Réforme des finances publiques
au Togo : bilan et perspectives », est d’identifier et d’analyser les difficultés qui entravent la
mise en œuvre complète et intégrale des directives notamment celles relatives au Tableau des
Opérations Financières de l’Etat (TOFE) et à la comptabilité des matières afin d’apporter des
solutions pour remédier à cette situation.

Ainsi, la présente étude s’avère pertinente sur deux (02) plans. Sur le plan théorique, notre
étude contribue à la littérature existante en proposant une description complète qui traite les
aspects sur la réforme des finances publiques au Togo. Elle permettra aux futurs chercheurs,
intéressés par la réforme des finances publiques d’avoir une connaissance enrichissante et une
documentation de référence sur le sujet.

Sur le plan pratique, notre étude permettra aux autorités togolaises de prendre conscience de
la situation afin de prendre des mesures pour élargir le champ d’application du TOFE dans les
autres administrations afin d’avoir des informations nécessaires pour l’harmonisation des
finances publiques, le suivi des programmes financiers et bien gérer les biens de l’Etat et des
autres organismes publics.

1.6. Revue de la littérature

La revue de la littérature a pour rôle, dans le cadre d’une recherche, de s’assurer au préalable
de l’état des connaissances acquises sur le sujet. Elle nous permet de parcourir les ouvrages de
quelques auteurs qui se sont penchés avant nous sur des questions relatives à la gestion des
finances publiques en général et sur le TOFE et la comptabilité matière en particulier.

En effet, pour une meilleure compréhension du sujet, nous nous sommes documentés à partir
des revues sur les finances publiques et des recherches antérieurement effectuées par
d’éminents auteurs dans le secteur.

Notre recherche nous a amenés à consulter et à lire certains documents tels que les textes de la
zone UEMOA, la consultation des ouvrages, des travaux de recherche plus ou moins proche
de notre sujet.

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 Les textes de la zone UEMOA

Dans le cadre des réformes sur les finances publiques engagées au sein des pays membres de
l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), huit (08) directives au total
formant le cadre harmonisé ont été adoptées par le Conseil des ministres. Ces réformes visent
à assainir et à améliorer la gestion budgétaire des Etats membres. Parmi ces directives une
(01) a traité des questions relatives à la présentation des statistiques des finances publiques et
de la gestion des biens de l’Etat. Il s’agit de la directive portant Tableau des opérations
Financières de l’Etat (TOFE) dans la gestion des finances publiques et celle portant
comptabilité des matières.

 Directive n° 10/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant TOFE

Parmi les directives formant le cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’UEMOA,
figure celle relative au Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE).

Le TOFE est un instrument statistique cohérent qui permet de mesurer, de façon précise
l’activité économique et financière des administrations publiques et leur impact sur les autres
secteurs de l’économie ; l’interaction entre les finances publiques et les différents comptes
macroéconomiques, à savoir la balance des paiements, la situation monétaire et les comptes
nationaux. Le TOFE permet également d’établir une relation claire entre les opérations
définissant la capacité du besoin de financement (correspondant à l’excédent/déficit), les
opérations de financement et leurs conséquences sur la dynamique de la dette. Le TOFE est,
enfin, un outil essentiel pour la formulation, le suivi et la coordination des politiques
budgétaires à l’échelle de l’UEMOA. Il est en effet nécessaire que les indicateurs assurant la
convergence budgétaire soient issus d’un TOFE dont le mode d’élaboration et de présentation
soit commun à tous les Etats membres de sorte à garantir la comparabilité en fonction des
normes internationales.

 Directive n° 03/2012/CM/UEMOA du 29 juin 2012 portant comptabilité des


matières

La comptabilité des matières est une comptabilité d’inventaire permanent ayant pour objet la
description des existants, des biens meubles et immeubles, des stocks autres que les deniers et
valeurs. Elle fixe les règles d’organisation, de gestion et de contrôle de la comptabilité des
matières. Elle précise, notamment : la nature et les mouvements des biens sur lesquels porte la
comptabilité des matières, les attributions et responsabilités des acteurs et des structures
chargées de la gestion des matières, les procédures comptables applicables, le contrôle de la

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gestion des matières. Elle permet un suivi des immobilisations incorporelles, des
immobilisations corporelles et des stocks. La comptabilité des matières est tenue en partie
simple. Les structures chargées de la comptabilité des matières sont créées au sein des
ministères et institutions constitutionnelles de l’Etat, ainsi que dans les collectivités
territoriales et les établissements publics nationaux et locaux soumis aux règles de la
comptabilité publique.

 SOUNTOUMA Gnatoulma Koussima a, dans son mémoire pour l’obtention du


diplôme de l’ENA au Togo, cycle III, Finances et Trésor (2019-2021) intitulé
« l’analyse du processus de mise en œuvre de la comptabilité des matières dans les
services publics au TOGO », relevé ou identifié les difficultés qui entravent le
processus de mise en place de la comptabilité des matières dans les ministères,
institutions constitutionnelles, collectivités territoriales, établissements publics et
autres organismes soumis aux règles de la comptabilité publique. Comme principal
problème, le manque de nomination des comptables des matières dans les
administrations publiques au Togo empêche la mise en œuvre de la comptabilité des
matières.

 Mohamed Moindze, consultant en finances publiques, « le TOFE des pays africains
francophones : méthodologie d’élaboration et analyse critique », Avril 2009. Cette
étude montre que l’une des préoccupations des autorités financières des pays en
développement est de s’assurer que toutes les dépenses et charges présentées au
paiement soient effectivement réglées. Pour cela, il leur faut les instruments d’analyse
de pilotage et de contrôle. Bref, il montre l’importance du TOFE dans les Etats
africains francophones et en plus de cela le renforcement du TOFE, à travers un outil
de prévision et de surveillance qui permettront à l’Etat d’anticiper les tensions de
trésorerie et d’intervenir de manière sélective afin d’ajuster les décaissements prévus
aux disponibilités existantes et attendues.

 Vanessa STOZ, experte en gestion des finances publiques dans un document interne


sur la réforme des finances publiques en Afrique de l’ouest : les innovations, les
enjeux et les enseignements, met en exergue l’utilité des finances publiques,
l’importance de la gestion des finances publiques et de la réforme dans les pays en
développement, le cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’UEMOA et
les principaux enjeux de la mise en œuvre de la réforme.

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 Aide-Mémoire : mission d’évaluation technique de la transposition et de la mise en
œuvre des directives des finances publiques, Lomé, juillet 2021 : cette mission a eu
pour objectif de faire l’évaluation de la mise en œuvre des huit (08) directives du
cadre harmonisé des finances publiques et de recenser les principales difficultés
rencontrées dans la mise en œuvre.

1.7. Définition des concepts clés

Il s’agit de donner la définition des concepts clés évoqués dans l’étude. La clarification des
concepts nous permettra de cerner l’objet de notre étude.

 Réforme : est un changement de caractère profond apporté à quelque chose en visant


à améliorer son fonctionnement afin d’obtenir de meilleurs résultats. Pour notre sujet
la réforme fait référence à l’amélioration des finances publiques pour une bonne
gestion.

 Finances : consiste à analyser en termes financiers, toutes les décisions importantes


qui surviennent dans les organisations ou dans la société en général, dans le but
d’assurer une utilisation optimale des ressources et d’améliorer ainsi le bien - être de
chacun. Elle permet de s’assurer que toutes les décisions prises créent de la valeur et
engendrent de la richesse.

 Publiques : relatif à l’administration d’un pays.

 Finances publiques : sont l’étude des règles qui définissent les modalités d’exécution
des ressources et des charges des administrations publiques.

 Directive : indication, ligne de conduite donnée par une autorité. Selon notre sujet,
une directive désigne l’ensemble des textes communautaires émis par l’UEMOA
fixant les objectifs à atteindre par les Etats membres dans le cadre de la réforme des
finances publiques.

 TOFE : Tableau des Operations Financières de l’Etat ; elle est un instrument


statistique des finances publiques qui permet de mesurer l’activité économique et
financière des administrations publiques et leur impact sur les autres secteurs de
l’économie.

 Comptabilité des matières : elle permet le suivi régulier des entrées, des sorties et
des quantités des articles en stock ; assure la gestion des biens publics.

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 Comptable des matières : le comptable des matières est l’agent qualifié et habilité à
assurer la tenue de la comptabilité et la gestion des matières du service de son
affectation. À ce titre, il exécute les ordres de mouvements de l’ordonnateur dont il
relève.

 Comptable principal des matières : assure la tenue de toutes les opérations relevant
de sa compétence et centralise l’ensemble des opérations secondaires des matières qui
lui sont rattachés. Il veille à l’application par les comptables secondaires, des règles et
procédures comptables relatives à la gestion de la comptabilité des matières.

 Transposition : c’est d’internationaliser ou de transcrire dans le cadre juridique


national une directive.

 Efficace : la capacité d’atteindre les résultats, les objectifs fixés ou attendus dans le
temps et dans l’espace.

 Efficience dans la gestion : elle désigne le rapport entre les résultats obtenus et les
ressources utilisées pour atteindre ces résultats.

En résumé, dans ce chapitre, nous avons procédé à l’analyse de situation, la problématique,


les questions de recherche, les objectifs de la recherche, les hypothèses de la recherche, la
justification du sujet, la revue de la littérature, et la définition des concepts clés dont les
éléments nous serviront dans le développement du deuxième chapitre.

20
CHAPITRE 2 : LE CADRE METHODOLOGIQUE DE LA

RECHERCHE
Toute recherche exige, de la part du chercheur, une méthodologie en vue de recueillir les
informations utiles ou les données fiables à son travail. Il s’agit alors de déterminer la
méthodologie autour de laquelle va s’articuler notre étude.

La méthodologie est donc « l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre des vérités qu’elle poursuit, les démontre, les vérifie ». Dans le
cadre de notre étude, la méthodologie est l’ensemble des méthodes auxquelles le chercheur
doit se référer pour vérifier ses hypothèses.

Ainsi, ce second chapitre servira à décrire les démarches entreprises pour atteindre l’objectif
de notre étude et par laquelle nos hypothèses seront vérifiées. Il s’agira plus précisément du
type d’étude, du choix et orientations méthodologiques, de l’identification des variables et
définition des indicateurs, des outils de collecte de données, du choix et caractéristiques du
groupe cible, de l’identification ou choix de terrain, de la constitution du groupe cible ou de
l’échantillonnage, du choix et conception des instruments de collecte de données et de
l’analyse des données.

2.1. Type d’étude

Il en existe deux (2) types d’étude, à savoir l’étude causale et l’étude non causale.

2.1.1. L’étude causale 

Elle consiste à mettre en évidence une éventuelle relation de cause à effet entre les différentes
variables. Compte tenu de sa vertu à étudier le lien de causalité entre deux ou plusieurs
variables, cette recherche prend la forme d'une recherche empirique.

2.1.2. L’étude non causale

Nous trouvons dans cette catégorie l’étude exploratoire et l’étude descriptive.

L’étude exploratoire : dans ce type de recherche, le chercheur doit aboutir à des propositions
de résultats théoriques novateurs, créer de nouvelles articulations entre les concepts et
d'entreprendre des nouveaux concepts dans un champ théorique donné. Pour tout problème
non encore bien défini, on commence par l’étude exploratoire.

21
L’étude descriptive : comme son nom l'indique, elle a pour objet de décrire un phénomène
qui porte sur la recherche. Elle est la plus simple et est basée sur des études qui enregistrent la
description systématique des faits, des éléments qui, composent les événements que l'on veut
étudier. Ici, le chercheur observe les phénomènes tels qu'ils sont dans leur environnement.

Dans le cadre de notre recherche portant sur « la réforme des finances publiques : bilan et
perspectives », nous avons opté pour une étude descriptive. En outre, c’est une étude qui se
repose sur des méthodes de collecte précise, elle nécessite une connaissance préalable de
l’environnement et/ou du problème étudié.

Après le choix du type d’étude, il parait important de présenter l’orientation méthodologique.

2.2. Choix ou orientations méthodologiques

Toute recherche scientifique exige de la part du chercheur l’utilisation des outils d’analyse et
méthodes d’enquête pour aboutir à un résultat. Selon le dictionnaire le petit Robert, la
méthode est l’ensemble des démarches que suit l’esprit pour découvrir et démontrer la vérité.

C’est aussi des moyens raisonnés suivis pour arriver à un but. Tout chercheur dispose de
plusieurs méthodologies pour aboutir aux résultats de sa recherche. Ainsi, parmi ces
méthodologies, on peut citer l’approche hypothético-inductive, l’approche hypothético-
déductive et la méthode analytique.

L’approche hypothético-inductive : l’induction est un processus de la pensée qui part de


l’observation et conduit vers une hypothèse ou un modèle. L’approche inductive se base sur
des observations limitées à partir desquelles on vérifie les hypothèses et les théories. C’est la
base du processus de recherche lorsqu’il s’agit d’un domaine non étudié. C’est une démarche
qui est courante dans une étude ou une phase exploratoire. L’approche inductive constitue
souvent une phase initiale pour aider à formaliser les hypothèses dans un processus qui sera
ensuite déductif.

L’approche hypothético-déductive : c’est un raisonnement dans lequel certains principes sont


considérés comme vrais et assurés, et d’autres comme purement hypothétiques et vérifiables a
posteriori ; la déduction permet donc de partir d’une hypothèse pour l’appliquer à une
situation observée.

L’approche déductive permet donc à émettre des hypothèses à partir des connaissances,
théories et concepts, lesquelles hypothèses seront ensuite testées à l’épreuve des faits. Ce
processus appelé démarche hypothético-déductive consiste à poser des hypothèses fondées sur

22
la littérature existante. Ces hypothèses seront testées sur un échantillon représentatif de la
population étudiée.

La déduction et l’induction consistent à émettre des hypothèses sans pour autant faire la
démonstration.

Pour ce qui concerne notre sujet de recherche, nous avons opté pour l’approche déductive qui
nous permet donc de tester nos hypothèses sur un échantillon afin de pouvoir les infirmer ou
confirmer. Nous nous sommes également basés sur la méthode statistique pour rendre les
données qualitatives collectées quantitatives.

2.3. Identification des variables et définition des indicateurs

Dans le vocabulaire, la variable est un adjectif ou un nom. En tant qu’adjectif, une variable
indique ce qui peut être modifier, changer de valeur, de forme, d’intensité, d’ampleur dans le
temps ou dans l’espace.

Dans la recherche, la variable traduit un trait ou un attribut, une caractéristique ou un facteur


observable ou évaluable auquel l’on peut attribuer diverses propriétés ou valeurs numériques
différentes ; c’est une représentation imagée d’un concept (entrant dans la formulation du
sujet), une spécification d’un concept d’étude.

Dans le cadre de notre étude, nous distinguons deux (02) types de variables regroupées en
variables indépendantes et variable dépendante.

2.3.1. Variable indépendante

La variable indépendante : c’est la variable qui influence la modification de la variable


dépendante.

Elle est la cause du phénomène qu’on étudie. C’est elle qui fait subir l’action. Elle peut être
manipulée par l’expérimentateur pour étudier son rôle dans les variations de la variable
dépendante.

La variable indépendante sert à expliquer les relations qui existent entre elle et la variable
dépendante.

Elles sont au nombre de quatre (04) dans le cadre de cette recherche.

 les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN ;


 les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des organismes de sécurité
sociale ( CNSS, CRT, INAM) ;

23
 l’absence des comptables matières ;
 l’absence d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières.

D’après nos hypothèses, ce sont ces facteurs qui entravent la mise en œuvre totale et intégrale
des directives portant comptabilité des matières et celle du TOFE.

2.3.1.1. Les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN

L’élargissement du TOFE aux données des EPN, est très important pour produire le TOFE. Il
faut que les données des EPN soient intégrées pour plus de cohérence dans la production du
statistique des finances publiques.

Pour cela le TOFE doit être élargi au niveau des EPN afin d’avoir des données et des
informations nécessaires.

L’indicateur qui est retenu, dans le cadre de cette étude est l’existence des données des EPN
intégrées au TOFE comme le mentionne le tableau ci-après :

Tableau n° 1 : Variable indépendante 1 et indicateur

Variable indépendante Indicateur


Les difficultés d’élargissement du TOFE Existence des données des EPN intégrées au
aux données des EPN TOFE

Source : Nous-mêmes

2.3.1.2. Les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des organismes de sécurité
sociale

Le TOFE doit être élargi aux organismes de sécurité sociale afin d’avoir les données
complètes pour la production du TOFE. Ces organismes de sécurité sociale sont au nombre de
trois (3) : Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), Caisse de Retraite du Togo (CRT) et
l’institut National d’Assurance Maladie (INAM).

Il convient de rappeler qu’il faut des données existantes pour permettre l’élaboration du
TOFE.

L’indicateur qui est retenu, dans le cadre de cette étude est l’existence des données des
organismes de sécurité sociale intégrées au TOFE comme le mentionne le tableau ci-après :

24
Tableau n° 2 : Variable indépendante 2 et indicateur
Variable indépendante Indicateur
Les difficultés d’élargissement du TOFE Existence des données des organismes de
aux données des organismes de sécurité sécurité intégrées au TOFE
sociale
Source : Nous-mêmes

2.3.1.3. L’absence des comptables matières

Au Togo, la gestion des matières est confiée à deux catégories d’acteurs. Les ordonnateurs et
les comptables des matières. Ces derniers sont des fonctionnaires et agents publics
régulièrement habilités à assurer à titre exclusif, la garde et la conservation des matériels et
matières en stock, suivre les mouvements des biens ordonnés par les ordonnateurs ou leurs
délégués, assurer la tenue de la comptabilité et la gestion des matières.

Ainsi, au niveau de chaque ministère et institution de la République doit être nommé un


comptable des matières pour assurer la gestion transparente, saine et régulière de tous les
biens appartenant à l’Etat. En conséquence, il faut nécessairement la nomination d’un
comptable matières pour assoir une bonne comptabilité des matières.

L’indicateur retenu pour la mesure de cette variable est la proportion de ministères disposant
d’un comptable des matières principal régulièrement nommé.

Tableau n° 3 : variable indépendante 3 et indicateur

Variable indépendante Indicateur


L’absence des comptables matières La proportion des ministères disposant d’un
comptable principal des matières
Source : Nous-mêmes

2.3.1.4. L’absence d’un logiciel de la comptabilité des matières

La gestion budgétaire et comptable des opérations de l’Etat se font à travers le logiciel appelé
SIGFiP : Système Intégré de Gestion des Finances Publiques. Il s’agit d’une application
informatique intégrée depuis l’ordonnateur jusqu’au comptable public, prenant en compte
toutes les phases d’exécution du budget et la tenue de la comptabilité. En revanche, dans le
domaine de la gestion du patrimoine non financier, il n’existe aucun logiciel uniforme dédié à
la tenue de la comptabilité des matières.

25
Un logiciel comptable des matières, qui est un ensemble de programmes, des procédés, des
règles relatives au traitement de l’information comptable des matières est très important. Cette
absence de système d’informatique unique et uniforme peut expliquer le retard ou les
difficultés pour la mise en œuvre de la réforme en matière de gestion du patrimoine non
financier.

Pour mesurer cette variable, nous allons retenir comme indicateur la disponibilité d’un
logiciel unique dédié à la tenue de la comptabilité des matières.

Tableau 4 : variable indépendante 4 et son indicateur

Variable indépendante Indicateur


L’absence d’un logiciel de comptabilité des La disponibilité d’un logiciel de la
matières comptabilité des matières

Source : Nous-mêmes

2.3.2. Variable dépendante : Les difficultés de mise en œuvre des directives portant
TOFE et comptabilité des matières

La variable dépendante dépend de ses variations ou d’autres phénomènes pouvant être étudiés
voire manipulés. Elle indique le phénomène que le chercheur tente d’expliquer.

Notre variable dépendante étant « les difficultés de mise en œuvre totale et intégrale de la
directive portant TOFE et comptabilité des matières ». Elle sera expliquée par quatre (04)
variables indépendantes, notamment :

- les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN ;


- les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des  organismes de sécurité;
- l’absence des comptables matières ;
- l’absence d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières.

Tableau n° 5 : Variable dépendante et ses indicateurs

Variable dépendante Indicateurs


- Les difficultés d’élargissement du
Les difficultés de mise en œuvre totale et TOFE aux données des EPN ;
intégrale de la directive portant TOFE et - Les difficultés d’élargissement du
comptabilité des matières 
26
TOFE aux données des organismes
de sécurité ;
- L’absence des comptables matières ;
- L’absence d’un logiciel de tenue
comptabilité des matières.
Source : Nous-mêmes

Après l’identification des variables et la définition des indicateurs associés, il s’avère


nécessaire de passer à leur opérationnalisation.

2.4. Opérationnalisation des variables

Il s’agit de rendre concret et observable ce qui est abstrait et inobservable. Cette opération
permet aux chercheurs de mesurer avec clarté et précision ce qui semble flou ou imprécis.
Dans une recherche, les variables sont des éléments qu’il faut mesurer ou évaluer.

2.4.1. Indicateurs et indices

Un indicateur est un instrument qui sert à fournir des informations. C’est ce qui fait connaitre
un comportement ou une caractéristique des participants. L’indicateur indique ou révèle ce
que l’on souhaite évaluer ou observer.

Un indicateur est une information factuelle et concrète qui donne des renseignements sur un
état ou une évolution. Il indique ou permet de reconnaître une variable. Pour rendre l’étude
opérationnelle, il est nécessaire de traduire les variables en indicateurs mesurables.

Un indice est le signe apparent qui indique la probabilité.

2.4.2. Opérationnalisation des variables indépendantes


2.4.2.1. Opérationnalisation des difficultés d’élargissement du TOFE aux données des
EPN
En ce qui concerne les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN, il s’agit
des données des EPN, non comptabilisées pour la production du TOFE.

Un EPN (Etablissement Public National) est un établissement public ou service public, doté
de la personnalité morale du droit public et de l’autonomie financière, dont les ressources sont
essentiellement d’origine publique.

Les données des EPN doivent être totalement intégrées dans le TOFE afin d’avoir une TOFE
élargie et qui respecte les exigences du manuel de statistique de finances publiques de 2014.

27
Ainsi, les rapports et états financiers de l’administration centrale ainsi que le compte général
des administrations financières (CEGAF) doivent porter sur toutes les opérations en dépenses
et en recettes relatives à l’administration publique (centrale et déconcentrée). Celle-ci inclut
les opérations des établissements publics.

L’indice relatif aux données est sa disponibilité, son actualisation. En réalité les données des
établissements publics constituent en partie un état récapitulatif de ces établissements. Il
existe plusieurs listes d’EPN et, d’une liste à l'autre, le nombre des établissements signalés est
différent. La situation de l’analyse de cette variable déclinée en indicateur et indice se
présente dans le tableau suivant :

Tableau n° 6 : Opérationnalisation des difficultés d’élargissement du TOFE aux données


des EPN

Variable indépendante Indicateur Indice


Les difficultés Existence des données de Si les données des EPN
d’élargissement du TOFE qualité des EPN intégrées actualisée est disponible,
aux données des EPN au TOFE alors TOFE élargi ;
Si non , alors TOFE non
élargi
Source : Nous-mêmes

2.4.2.2. Les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des organismes de sécurité

Un organisme de sécurité sociale se compose d’un ensemble d’institutions qui ont pour
fonction de protéger les individus des conséquences de divers évènements ou situations,
généralement qualifiés de risques sociaux.

En ce qui concerne ces difficultés d’élargissement du TOFE aux données des organismes de
sécurité, ce sont des données de ces organismes ne figurant pas dans les états financiers pour
l’élaboration du TOFE.

Pour produire un bon TOFE, il est vraiment important d’avoir toutes les données nécessaires,
fiables et de qualité. La cohérence du TOFE dépend aussi de la qualité des données intégrées.
Ainsi, la collecte de données, leur traitement, leur analyse sont des conditions qui concourent
à leur qualité.

28
Dans le cadre de cette étude l’indicateur retenu pour mesurer cette variable est l’existence des
données de qualité intégrées au TOFE. L’indice relatif à cet indicateur est la disponibilité de
ces données.

Tableau n° 7 : Opérationnalisation des difficultés d’élargissement du TOFE aux données


des organismes de sécurité

Variable indépendante Indicateur Indice


Les difficultés d’élargissement Existence des données de Si données des organismes
du TOFE aux données des qualité des organismes de de sécurité est disponible,
organismes de sécurité sécurité intégrées au alors TOFE élargi ;
TOFE Si non, alors TOFE non
élargi.
Source : Nous-mêmes

2.4.2.3. L’absence des comptables matières

La comptabilité des matières permet d’assurer une gestion transparente, saine et régulière des
biens acquis sur les deniers publics, ceci afin de prévenir toute utilisation abusive et tout
détournement de ces biens à des fins personnelles. Pour la bonne tenue ou la mise en œuvre
de cette comptabilité, il est indispensable que les acteurs (comptables ou gestionnaires des
matières) chargés de l’opérationnalisation de la réforme soient nommés.

Ainsi, au niveau de chaque ministère et institution de la République, il faut qu’un comptable


principal des matières soit nommé, pour assurer la gestion transparente, saine et régulière de
tous les biens appartenant à l’Etat.

Le comptable principal des matières assure la tenue de toutes les opérations relevant de sa
compétence et centralise l’ensemble des opérations secondaires des matières qui lui sont
attribués. Il veille à l’application par les comptables secondaires, des règles et procédures
comptables relatives à la gestion de la comptabilité des matières.

29
Cette variable est mesurée par un indicateur, notamment la proportion de ministères disposant
d’un comptable principal des matières.
Soit P cette proportion ; si P est < 50%, alors l’absence des comptables matières et est un
frein à la mise en œuvre de la comptabilité des matières.

Tableau n° 8 : Opérationnalisation de l’absence des comptables matières

Variable indépendante Indicateur Indice


L’absence des comptables Proportion des ministères Si P < 50%, alors l’absence
matières disposant d’un comptable des comptables matières est
principal des matières un frein à la mise en œuvre
de la comptabilité des
matières
Source : Nous-mêmes

2.4.2.4. L’absence d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières


Tenir une comptabilité en droit et obligation constatés, nécessite la mise à disposition d’un
système d’information intégré depuis l’ordonnateur jusqu’au comptable. Le système
d’information permet également de tenir la comptabilité en partie double à l’image du
système intégré de gestion des finances publiques que l’Etat dispose.

Pour cela il faut un logiciel uniforme dédié à la tenue de la comptabilité des matières dans les
ministères et institutions afin de bien tenir cette gestion du patrimoine financier.

La situation de l’analyse de cette variable déclinée en indicateur et indice se présente dans le


tableau suivant :

Tableau n° 9 : Opérationnalisation de l’absence d’un logiciel de la comptabilité des


matières

Variable indépendante Indicateur Indice


L’absence d’un logiciel de La proportion des ministères Le logiciel de tenue de la
tenue de la comptabilité des disposant d’un logiciel de la comptabilité des matières est

30
matières comptabilité des matières disponible
Source : Nous-mêmes

2.4.3. Opérationnalisation de la variable dépendante

La variable dépendante sera mesurée par les indicateurs des variables indépendantes. Ainsi,
on pourra noter que la variable dépendante, difficultés de mise en œuvre de la directive
portant TOFE et comptabilité des matières est en lien avec les difficultés d’élargissement du
TOFE aux données des EPN et organismes de sécurité ; l’absence des comptables matières et
d’un logiciel comptable des matières.

Tableau n° 10 : Opérationnalisation de la variable dépendante

Variable dépendante Indicateur Indice


Les difficultés de mise en Les difficultés
Si données des EPN
œuvre totale et intégrale de d’élargissement du TOFE actualisée est disponible
la directive portant TOFE aux données des EPN alors TOFE élargi ;

Si non, alors TOFE non


élargi.
Les difficultés Si données des organismes
d’élargissement du TOFE de sécurité est disponible,
aux données des organismes alors TOFE élargi ;
de sécurité sociale Si non, alors TOFE non
élargi.
L’absence des comptables Si P< 50%, alors l’absence
matières des comptables matières et
d’un logiciel comptable des
matières sont des freins à la
mise en œuvre de la
comptabilité des matières
L’absence d’un logiciel de la Le logiciel de tenue de la
comptabilité des matières comptabilité des matières est
disponible
Source : Nous-mêmes

31
Il ressort de ce tableau que les indicateurs retenus pour la mesure de la variable dépendante
sont intimement liés aux variables indépendantes. Ainsi :

- les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des administrations non


centrales seront vérifiées, donc constituant une des difficultés de l’élaboration du
TOFE,
- l’absence des comptables matières et d’un logiciel de tenue de la comptabilité des
matières seront vérifiées et considérées comme des difficultés de mise en œuvre de la
comptabilité des matières.

2.5. Outils de collectes de données

Dans le cadre d’une recherche, plusieurs méthodes sont utilisées pour collecter les
informations. On dénombre parmi les méthodes utilisées : le questionnaire, le guide
d’entretien et l’observation.

2.5.1. Questionnaire

Un questionnaire est une série de questions posées à un ensemble de personnes concernant


leurs opinions, leurs croyances ou divers renseignements factuels sur elles-mêmes et leur
environnement. Le questionnaire a pour but de définir un cas, une situation, une demande
parmi un grand nombre de possibilités.

2.5.2. Guide d’entretien

L’entretien se définit ici comme l’action d’échanger des paroles avec une ou plusieurs
personnes : c’est une conversation ou une discussion autour d’un sujet. C’est un outil de
collecte des données en étude qualitative. L’entretien a pour but de recueillir des données sur
un thème de recherche déterminé.

2.5.3. Grille d’observation

L’observation est l’action de regarder avec attention les êtres, les choses, les évènements, les
phénomènes pour les étudier, les surveiller, en tirer des conclusions. C’est aussi un procédé
scientifique d’investigation, de constatation attentive des phénomènes tels qu’ils se produisent
sans volonté de les modifier.

On distingue quatre types d’observation dans la littérature :

 l’observation directe ;
 l’observation indirecte ;

32
 l’observation participative ;
 l’observation engagée.

Pour aboutir aux résultats de notre étude, nous avons utilisé de outils essentiels suivant : le
questionnaire, l’entretien et l’observation en vue de recueillir le maximum d’informations.

2.6. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population

La population est « un ensemble dont les éléments sont choisis parce qu’ils ont les mêmes
propriétés et qu’ils sont tous de même nature ». Autrement dit, c’est aussi l’univers statistique
auquel le chercheur s’interroge, se questionne afin de recueillir d’amples informations.

Pour d’autres auteurs, la population est l'ensemble de tous les individus possédant des
caractéristiques précises ayant une relation avec les objectifs de l'enquête. C'est donc la
totalité des individus dont les caractéristiques répondent aux objectifs de l'étude envisagée et
qui servent de support à la vérification de l'hypothèse de recherche.

On reconnait alors une population donnée par un ou plusieurs critères regroupant les éléments
qui en font partie. Le nombre de ces éléments constitue l’effectif de la population d’enquête.

Pour ce qui concerne notre étude, la population cible est constituée des ministères, des
institutions, des établissements publics nationaux et autres organismes soumis aux règles de la
comptabilité publique.

Tableau n° 11 : Effectif de la population cible

Services publics Organismes soumis aux


Ministères Institutions EPN
règles de la comptabilité

Effectifs 33 08 54 22
Sources : Nous-mêmes

Il ressort de ce tableau que 33 ministères, 8 institutions de la République, 54 établissements


publics à caractère administratif et 22 autres organismes constituent l’effectif de la population
cible.

33
2.7. Identification ou choix de terrain de recherche

Identifier le terrain de recherche, c’est montrer le cadre ou le milieu géographique qui va


servir de référence ou de support au travail de recherche. C’est le lieu où l’étude doit se
dérouler. Le terrain peut aussi désigner le milieu économique, social ou politique.

Plusieurs possibilités s’offrent à nous dans l’identification du terrain de recherche. Cependant,


compte tenu des contraintes de temps et de la taille de la population de notre étude, nous
avons choisi le cadre du département du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et la
DGTCP comme terrain de recherche. Nous avons beaucoup plus besoin des données
secondaires, c’est- à-dire des informations déjà disponibles dans une base de données. Ces
données sont recoupées avec d’autres collectées sur le terrain.

Il est vivement recommandé que l’établissement des statistiques des finances publiques (SFP)
soit confié à une unité spécialisée ou tout au moins à un personnel spécialisé, de préférence du
MEF. C’est l’entité productrice et de contrôle d’une grande partie des données source
permettant de produire le TOFE. Notons que la Direction Générale des Etudes et Analyses
Economiques (DGEAE) était chargée de l’élaboration du TOFE et de son interprétation mais
suite aux réformes, la DGTCP est maintenant spécialisée dans l’élaboration du TOFE à
travers l’Agence Centrale Comptable de l’Etat (ACCE).

2.7.1. Le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF)

Le ministère de l’économie et des finances est régi par le décret n° 2017-112/PR du 29


septembre 2017 fixant les attributions du ministre et portant organisation et fonctionnement
du ministère de l’économie et des finances. Le ministre de l’économie et des finances met en
œuvre la politique de l’Etat en matière de mobilisation des ressources, de contrôle des
finances publiques, de réforme et de maîtrise de l’environnement macroéconomique et de
gestion du patrimoine de l’Etat en collaboration avec les ministres concernés. A ce titre, le
ministre de l’économie et des finances est chargé :

- de fournir au gouvernement les prévisions sur les évolutions économiques et


financières externes et le diagnostic des problèmes internes à partir des données, faits
et chiffres de bonne qualité ;

- d’assurer la qualité de la gouvernance et du contrôle dans son secteur en veillant à


l’amélioration des performances, au respect des biens publics, de l’intérêt général, de
l’éthique, des normes et des procédures ;

34
- d’assurer la mobilisation et l’organisation des moyens pour la mise en œuvre des
plans, projets et programmes ;

- de définir la structure et la hiérarchie des responsabilités d’exécution dans le respect


des dispositions du présent décret ;

- d’assurer une bonne gestion des ressources humaines et de veiller à l’amélioration


continue de leurs performances ;

- d’engager financièrement l’Etat sur délégation de pouvoirs du Président de la


République.

Pour atteindre pleinement ses missions, le MEF comprend : le Cabinet, les organismes et
services rattachés au ministre, l’administration centrale, les services extérieurs et les
institutions et organismes rattachés au ministère.

2.7.2. La direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP)

La Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) est l’une des


directions opérationnelles du ministère de l’économie et des finances (MEF). Elle tire son
organisation et ses attributions du décret n° 2001-155/PR du 20 août 2001 portant
organisation et attributions de la DGTCP. Avec la réorganisation du ministère de l’économie
et des finances en 2017, par décret n° 2017-112/PR du 29 septembre 2017 fixant les
attributions du ministre et portant organisation et fonctionnement du ministère de l’économie
et des finances, les attributions et l’organigramme de la DGTCP ont évolué.

Placée sous l’autorité d’un directeur général et assisté d’un cabinet, la direction générale du
Trésor et de la comptabilité publique a pour mission d’assurer la mobilisation des ressources
de l’Etat, la gestion des deniers publics, la règlementation des opérations bancaires,
financières, la gestion de la dette publique et la tenue de la comptabilité publique.

A ce titre, elle est chargée entre autres :

- de recouvrer et de centraliser les recettes publiques ;

- d’élaborer les règles de comptabilisation des recettes et des dépenses publiques ;

- de contrôler le respect des normes et des procédures comptables ;

- d’élaborer et de mettre en œuvre la politique de gestion de la trésorerie ;

- de mettre en œuvre le plan comptable général de l’Etat ;

35
- d’élaborer le tableau des opérations financières du Trésor ;

- d’assurer la mise en œuvre de la politique d’endettement public et de la gestion active


de la dette publique ;

- de produire le compte général de l’administration des finances ;

- de tenir la comptabilité générale et auxiliaire de l’Etat ;

- de superviser la production des comptes de gestion par les comptables publics ;

- de payer les dépenses de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements


publics à caractère administratif ;

- de suivre la gestion des dépôts autorisés par les lois et règlements, en liaison avec les
structures concernées ;

- de centraliser les données chiffrées relatives aux opérations budgétaires des comptes
spéciaux ;

La Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) regorge en son sein


la direction de la comptabilité matière (DCM) chargée de la centralisation de la comptabilité
des matières et l’Agence Centrale Comptable de l’Etat (ACCE), direction comptable chargée
de la centralisation finale de la comptabilité de l’Etat et de l’édition des états y afférents
notamment la balance générale des comptes du Trésor, le compte général de l’administration
des finances (CEGAF).

La direction de la comptabilité des matières est créée en 2018 suite à la nomination d’un
directeur pour mettre en œuvre la réforme sur la gestion du patrimoine non financier. Elle est
composée de trois (03) divisions qui sont :

- la division centralisation de la comptabilité matières (DCCM) ;

- la division réseau des comptables matières (DRCM) ;

- la division réception des matières (DRM).

Elle a pour mission de :

- élaborer et mettre à jour la nomenclature de la comptabilité des matières ;

- organiser et suivre le processus de mise en œuvre de la comptabilité des matières ainsi


que la formulation des recommandations d’amélioration du cadre réglementaire.

36
L’Agence Centrale Comptable du Trésor (ACCT) sous la nouvelle appellation ACCE
(Agence Centrale Comptable de l’Etat) est créée par arrêté n° 246/MEF/SG/DGTCP. C’est
une direction comptable chargée de la centralisation informatique de la comptabilité générale
et la production des états y afférents, de la production, de l’analyse et de la diffusion des
statistiques des finances publiques. Elle est composée de trois (03) divisions qui sont :

- la division comptabilité ;

- la division contrôle de la qualité et de la comptabilité ;

- la division suivi des opérations financières de l’Etat (production des états financiers et


des statistiques des finances publiques).

Elle est chargée de :

- la centralisation finale de toutes les comptabilités des comptables du Trésor et la


production de tout document comptable et statistique y afférant ;

- contrôle de la qualité de la comptabilité ;

- la production des comptes annuels16 et les états financiers17 ;

- la production et la diffusion du TOFE ;

- la consolidation des comptes.

2.8. Constitution de l’échantillonnage

L’échantillonnage en statistique est l’ensemble des opérations pour la détermination d’un


échantillon dans une enquête par sondage18.

Ghiglionne & Malton (1976) affirmait, « il est très rare qu’on puisse étudier exhaustivement
une population, c’est-à-dire interroger tous les membres, ce serait si long et si coûteux que
c’est pratiquement impossible ». Dans l’impossibilité d’étudier l’ensemble de la population, il
est préférable de mener une enquête sur un échantillon représentatif.

Ainsi, après avoir identifié la population mère ou groupe cible, nous allons constituer à
présent notre échantillon.

16
Compte général de l’administration des finances (CGAF)
17
Bilan, Compte de résultat, Tableau des opérations financières du Trésor (TOFT)
18
Dictionnaire le nouveau PETIT ROBERT, nouvelle édition (2004) du PETIT ROBERT de Paul ROBERT, texte remanié et
amplifié sous la direction de JOSETTE REY-DEBOVE et ALAIN REY. Composé sur les presses de Maury Imprimeur S.A.
45330 MALESHERBES et relié à La nouvelle reliure industrielle 89000 AUXERRE pour les dictionnaires le ROBERT 27,
Rue de la Glacière-paris.

37
Notre échantillon est constitué des agents de différentes directions du MEF. Il s’agit des
agents de la direction de la comptabilité des matières, de l’agence comptable centrale de l’Etat
et d’autres directions de la DGTCP qui ont bien voulu, pour la circonstance, répondre à nos
questions. L’échantillon retenu pour notre étude est bien outillé pour nous fournir des
informations nécessaires dont nous avons besoin dans le cadre de cette recherche.

Ce tableau illustre clairement notre échantillon :

Tableau n° 12 : Constitution de l’échantillon


Autres de
Services publics DCM ACCE Total
la DGTCP
Agents 30 5 5 40
Sources : Nous-mêmes

Environ 30 agents issus d’autres directions de la DGTCP (direction de l’informatique,


direction de l’administration et du matériel, recette générale de l’Etat, paierie générale de
l’Etat) sont interrogés. Compte tenu de l’effectif réduit de la DCM et de l’ACCT, seulement 5
agents ont été interrogés dans chacune de ces deux directions, soit au total 40 agents.

2.9. Choix et conception des instruments de collecte de données

Les instruments de collecte de données dans une étude sont entre autres la recherche
documentaire et les recherches sur le terrain à travers un questionnaire. Le choix
d’instruments est très important pour recueillir les informations ou les données nécessaires,
susceptibles d’aider l’auteur de la recherche à répondre à sa problématique et à procéder à la
vérification de ses hypothèses. Ces différentes techniques auxquelles le chercheur a recours
sont le plus souvent d’ordre qualitatif mais aussi quantitatif. De ce fait, pour atteindre nos
objectifs, nous avons utilisé comme instruments de collecte de données : la recherche
documentaire, les recherches basées sur le terrain à travers un guide d’entretien (les entretiens
directs) et l’observation.

2.9.1. Recherche documentaire

La documentation est l’ensemble des documents relatifs à une question, à un ouvrage. La


recherche documentaire constitue une étape de travail de recherche ou d’investigation
permettant de trouver des sources dans l’optique de s’informer sur un sujet donné ou de
réaliser un travail de recherche. Grâce à la recherche documentaire, nous avons pu formuler la
problématique et la revue de littérature. Au cours de nos recherches, nous avons consulté des

38
mémoires des anciens élèves disponibles à la bibliothèque de l’ENA. En outre, nous avons
aussi consulté des articles, des ouvrages, des publications et autres documents qui sont plus ou
moins en rapport avec notre sujet.

2.9.2. Enquête par guide d’entretien

Dans un travail d’enquête, l’entretien permet d’obtenir des informations et bien que souvent
utilisé dans une recherche qualitative, elle peut l’être également dans une recherche
quantitative. Au sens scientifique, c’est une méthode de recherche et d’investigation. Pour
Romelaer, 2005 : « un entretien de recherche n’a rien de commun avec une discussion dans
laquelle on se laisse porter par l’inspiration du moment ». Par le biais de cette méthode,
l’enquêteur cherche à obtenir des informations sur les attitudes, les comportements, les
représentations d’un ou de plusieurs individus dans la société.

Il existe donc trois (03) formes : l’entretien directif, l’entretien semi-directif et celui non-
directif. Dans le souci de recueillir des informations complémentaires, nous avons souhaité
obtenir un entretien direct avec certains responsables de l’administration, des fonctionnaires
du MEF, de la DGTCP, qui en disposent et d’autres agents qui ont accepté volontiers de nous
fournir d’autres informations méconnues par nous. Ce mode de collecte de données a été
efficace car il nous a permis d’être en face de nos enquêtés pour mesurer le degré de véracité
des informations. Notons que cet entretien a été fait sans questionnaire en vue de permettre
aux enquêtés d’aborder d’autres aspects en ce qui concerne la réforme des finances publiques
au Togo. Il était question de savoir en général ce qu’ils pensent du retard dans la mise en
œuvre des directives portant TOFE et comptabilité des matières.

2.9.3. Enquête par grille d’observation

Pour ce qui concerne l’observation, elle nous a permis lors de notre stage de faire des visites
dans certains services, divisions, directions afin de voir réellement et de toucher du doigt ce
qui se fait pour pouvoir rassembler des informations nécessaires à notre étude.

En résumé, dans ce chapitre intitulé cadre méthodologique de la recherche, nous avons exposé
la démarche et les instruments ou outils de collecte des données nécessaires à notre étude dont
nous nous sommes servis pour atteindre les objectifs fixés. Le but de cette démarche
méthodologique est de nous conduire de façon efficace aux résultats de la recherche objet du
troisième chapitre suivant.

39
CHAPITRE 3 : LE CADRE DES RESULTATS DE LA
RECHERCHE

Dans ce chapitre, il est lieu de présenter les résultats de l’étude qui a été menée afin de vérifier
les hypothèses émises.

Les résultats de cette étude sont présentés ici en quatre (04) points à savoir : le traitement et
l’analyse des données, la vérification des hypothèses et l’interprétation des résultats, la
discussion des résultats de la recherche et la formulation des propositions pertinentes pour
l’action.

3.1. Traitement et analyse des données collectées

3.1.1. Traitement des données collectées

Les données recueillies lors d’une recherche, qu’elles soient primaires ou secondaires, n’ont
pas de signification en elles-mêmes. Elles ne peuvent servir qu’après le traitement qui permet
de faire une bonne analyse en vue de répondre aux différentes questions soulevées par ce
travail. Le traitement des données consiste alors à mettre sous forme exploitable des données
recueillies au cours de notre enquête afin de faciliter l’analyse des résultats permettant de
répondre aux questions de recherche posées.

Les données de l’enquête ont été saisies sur micro-ordinateur à partir de l’application Excel
version 2016. Cet outil nous a permis de faire le traitement qui est basé sur des techniques de
statistiques descriptives nécessaires pour notre travail. Les résultats sont donc reproductifs
dans des tableaux afin de faciliter leur analyse.

40
3.1.2. Analyse des données et présentation des résultats

3.1.2.1 Analyse descriptive des données


L’analyse des données est une méthode statistique dont la principale caractéristique est le
regroupement des données en vue de tirer le maximum d’information.

Pour Rémi B. (2013), l’analyse des données définie ici au sens large « est un ensemble de
méthodes ayant pour objectifs la modélisation, le recueil et le traitement des données. Son
objectif est de rassembler un ensemble d’éléments quantitatifs pour extraire l’information
utile. Par exemple valider une hypothèse ou aider à la prise de décision ».

Deux méthodologies essentielles d’analyse peuvent être appliquées dans le cadre d’une
recherche. Il peut s’agir d’une analyse statistique simple (statistique descriptive) et une
modélisation économétrique. Compte tenu de la dimension peu réduite de notre étude, nous
avons opté pour une analyse descriptive. Cette analyse descriptive a permis de traiter les
différentes variables de notre étude et à contribuer ainsi à la description de notre échantillon.

A la suite de l’analyse des données, il est indispensable de présenter les résultats découlant de
l’analyse.

3.1.2.2. Présentation des résultats


Les résultats dans cette étude sont des réponses aux questions de recherche posées dans notre
problématique. Ces résultats nous ont permis de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses
formulées.

Cette partie consiste principalement à restituer les résultats d’enquêtes auprès des différents
agents de la DGTCP, de la DCM et de l’ACCE. Elle consiste également à vérifier les
hypothèses, qui consistent à confronter ou apprécier le degré de validation des hypothèses, à
partir des résultats des données de l’enquête, pour établir le diagnostic.

Ces résultats sont relatifs aux difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN et
organismes de sécurité, à l’absence des comptables matières et d’un logiciel comptable de
matières.

Nous allons dans un premier temps présenté les résultats du bilan de la réforme des directives
au Togo de 2018 à 2021.

3.1.2.2.1. Présentation du résultat de l’état de mise en œuvre des directives de l’UEMOA


au Togo

41
Le résultat de l’état de mise en œuvre des directives de l’UEMOA au Togo sera présenté à
partir du taux de mise en œuvre de chaque directive de 2018 à 2021 à travers le tableau
suivant :

Tableau n° 13 : Etat de mise en œuvre des directives de l’UEMOA au Togo de 2018 à
2021

Années
2018 2019 2020 2021
Directives

CT 62 ,14% 68,93% 81,79% 80 ,90%


LOLF 46,94% 63,07% 66 ,60% 74,60%
RGCP 61,52% 73,64% 77,55% 87,30%
NBE 83,00% 100% 100% 100%
PCE 52,50% 55,63% 93,75% 100%
TOFE 8,00% 18,00% 20% 45%
RF/CT 0,00% 0,00% 84,62% 84,62%
CM 36,36% 52,27% 54,55% 54,55%
MOYENNE 43,81% 53,94% 72,36% 78,37%
Source : Rapport des missions d’évaluation de la commission de l’UEMOA 2021

Ce tableau traduit l’état de mise en œuvre du cadre harmonisé des finances publiques et plus
précisément l’évolution des directives pendant ces quatre (04) dernières années (2018-2021).
En 2021, l’état de mise en œuvre des directives portant code de transparence (CT), loi de
finances (LOLF), règlement général sur la comptabilité (RGCP), nomenclature budgétaire de
l’Etat (NBE), plan comptable de l’Etat (PCE), régime financier des collectivités territoriales
(RF/CT) est plus avancée que celles portant tableau des opérations financières de l’Etat
(TOFE) et la comptabilité des matières (CM) qui sont respectivement à 45% et 54,55% 
contre les autres qui ont un taux de mise en œuvre variant entre 70 et 100% .

42
Ceci montre qu’il y’a des difficultés liées à la mise en œuvre totale et intégrale de ces deux
directives.

Graphique n° 1 : Evolution de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA au Togo de


2018 à 2021

Evolution de la mise en oeuvre des directives


90.00%

80.00% 78.37%
72.36%
70.00%

60.00% 53.94%
50.00% MOYENNE
43.81%
40.00%

30.00%

20.00%

10.00%

0.00%
2018 2019 2020 2021

Source : Graphique conçue par nos soins à partir des données recueillies sur le terrain

Ce graphique nous retrace l’évolution de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA en


moyenne au cours des quatre (04) dernières années au Togo. En moyenne, le taux de mise en
œuvre des huit (08) directives est passé 43,81% en 2018 à 78,37% en 2021. Malgré cette
tendance globale encourageante de la mise en œuvre de l’ensemble des directives, les
directives portant tableau des opérations financières de l’Etat (TOFE) et comptabilité des
matières ont connu des taux de mise en œuvre moins significatives sur la période considérée

43
(8%, 18%, 20% et 45% pour le TOFE et 36,36%, 52,27%, 54,55% et 54,55% pour la
comptabilité des matières, respectivement en 2018, 2019, 2020 et 2021).

3.1.2.2.2. Présentation du résultat lié aux difficultés d’élargissement du TOFE aux


données des EPN

Il s’agit de présenter des termes par rapport à la question de difficultés d’élargissement du


TOFE aux données des EPN. En clair, c’est de savoir si les données des EPN sont intégrées
dans le TOFE. Si le TOFE est élargi dans ses administrations extrabudgétaires, il serait facile
de collecter les données dont on a besoin pour produire la statistique de l’Etat. Ces termes
sont représentés dans le tableau ci-après.

La question posée était de savoir s’il existe des données des unités extrabudgétaires (EPN),
afin de compléter celles de l’administration centrale dans la production du TOFE. La réponse
est présentée dans le tableau ci-dessous :
Tableau n° 14 : Résultat de l’enquête sur l’administration centrale

Administration
Nature des données Administration centrale
extrabudgétaires (EPN)
Existence des données Oui Non
Source : Enquête sur le terrain

Il ressort du tableau n° 14 qu’il n’existe pas de données extrabudgétaires pour compléter


celles de l’administration centrale dans la production du TOFE. Seules les données
budgétaires existent. Or, pour faciliter une analyse cohérente et globale des statistiques des
finances publiques au plan communautaire, il est nécessaire que toutes les données des entités
soient incluses ceci afin de donner une image fidèle et globale de l’administration publique
pour une bonne mise en œuvre des politiques publiques. Le graphique suivant illustre plus
clairement :

Graphique n° 2 : Existence ou non des données des administrations extrabudgétaires

44
Existence des données
1.2

oui
1

0.8

existence des données


0.6

0.4

0.2

non
0
unités budgétaires EPN
So
urce : Nous-mêmes à partir des données collectées

Le graphique n° 2 montre le niveau de données de l’administration centrale. Seules les unités


budgétaires produisent les données.

La question de notre étude est de savoir quelles sont les difficultés qui empêchent
l’intégration des données des EPN au TOFE ? Il ressort des résultats des enquêtes qu’elles
sont diverses et variées. Il s’agit entre autres de :
- la non tenue de la comptabilité des EPN en partie double ;
- la non production des états financiers (balance, bilan, compte de résultat) ;
- la non agrégation des données pour la production des statistiques ;
- l’absence de système de systèmes d’information intégré aux EPN.
3.1.2.2.3. Présentation du résultat lié aux difficultés d’élargissement du TOFE aux
données des organismes de sécurité

Il s’agit de savoir si les données des organismes de sécurité parviennent à l’administration


centrale dans la production du TOFE. Ces organismes de sécurité sont : la CRT, l’INAM et la
CNSS.

Tableau n° 15 : Résultat de l’enquête de l’intégration des organismes de sécurité sociale


au TOFE

Nature des données Unités budgétaires Organismes de sécurité

45
CRT INAM CNSS

Existant Oui Non Non Non


Source : Enquête de terrain

Ce tableau montre que les données des organismes de sécurité ne contribuent pas à la


production du TOFE. Seules les données des unités budgétaires (administration centrale)
existent. Ce qui signifie qu’il y’a une incohérence dans la production de statiques car en effet,
toutes les données des entités de l’Etat (administration centrale et autres organismes publics)
doivent y figurés ; ceci pour une bonne prise de décisions dans les politiques publiques. Le
graphique suivant illustre clairement cette situation :

Graphique n° 3 : Existence ou non des données des organismes de sécurité sociale

Existence des données


1.2

1
1
0.8

0.6

0.4

0.2
Source 
0 : Nous-
Unités budgétaires CRT
0 INAM
0 CNSS
0
mêmes
Existence des données
à partir
des données de l’enquête

Le graphique n° 3 nous montre clairement que les données des organismes de sécurité ne
rentrent pas dans la production du TOFE. C’est uniquement celles des unités budgétaires qui

46
existent. Il ressort des données de notre enquête que la non transmission des données des
organismes de sécurité sociale est liée aux difficultés suivantes :

- le manque de sensibilisation des acteurs ;


- la réticence de certains organismes de sécurité sociale (CNSS) à communiquer leurs
états financiers.

3.1.2.2.4. Présentation du résultat lié à l’absence des comptables matières

Nous allons présenter les résultats liés à l’absence des comptables matières.

Tableau n° 16 : Situation des comptables principaux des matières au niveau des


ministères

Existence d’un comptable


Pourcentage
principal des matières Effectif
%
régulièrement nommé ?
OUI 0 0
Validé
NON 33 100
Source : Nous-même à partir des données de l’enquête

Il ressort du tableau ci-dessus que sur les 33 ministères que compte le gouvernement actuel,
aucun d’entre eux n’est doté d’un comptable principal des matières régulièrement nommé. Or,
c’est le comptable principal des matières qui assure la tenue de toutes les opérations relevant
de sa compétence et centralise l’ensemble des opérations des comptables secondaires des
matières qui lui sont rattachés. Il veille à l’application par les comptables secondaires, des
règles et procédures comptables relatives à la gestion de la comptabilité des matières.

D’après les dispositions de l’article 20 du décret n° 2016-060/PR du 04 mai 2016 portant


règlement général sur la comptabilité des matières appartenant à l’Etat et aux autres
organismes publics, les comptables principaux des matières des ministères et institutions de
l’Etat sont nommés par décret en conseil des ministres. Malgré l’existence de ce décret, aucun
comptable principal des matières n’est nommé à ce jour au niveau des ministères et
institutions. Le graphique ci-après montre d’avantage la situation au niveau des ministères.

Graphique n° 4 : Proportion des ministères disposant d’un comptable principal des
matières

47
Existence d'un comptable principal des matières
120%

100%
100%

80%

60%

40%

20%

0%
0%
OUI NON

Source : Nous-mêmes à partir des données de l’enquête

Le graphique n° 4 montre bien que le pourcentage des ministères disposant d’un comptable
principal matières (poste comptable matières) régulièrement nommé est nul soit 0%. Il ressort
des données de notre enquête que la non nomination des comptables principaux des matières
est liée entre autres aux facteurs suivants :
- l’absence du décret portant création des postes comptables matières ;
- l’absence du décret portant régime indemnitaire des comptables matières ;

3.1.2.2.5. Présentation du résultat lié à l’absence d’un logiciel de tenue de la comptabilité


des matières

Pour une meilleure gestion des biens publics, il est très important de disposer d’un système
d’information ou d’un logiciel approprié pour la fourniture d’informations financières fiables.

Le logiciel de tenue de la comptabilité des matières, est un système d’information permettant


d’automatiser les procédures de gestion administrative et comptable. Le processus de mise en
place de la comptabilité des matières, implique d’abord l’inventaire du patrimoine de l’Etat et
la saisie du patrimoine recensé et valorisé dans un système d’information, en quantité et en
valeur.

La comptabilité des matières est naissante au Togo. Par conséquent, tout est à faire sur le plan
de l’informatisation des processus et procédures. Il s’agira d’informatiser entre autres : la
gestion des inventaires initiaux, les nouvelles entrées des matières dans le patrimoine de

48
l’Etat, la gestion des sorties des matières, le suivi administratif des matières, et la procédure
de valorisation des matières retenue.

En réalité, le système d’information doit être déployé au niveau de tous les ministères et
institutions de la République ainsi qu’auprès de la direction de la comptabilité des matières
qui assure la centralisation de la comptabilité des matières au Togo.

A ce jour, ce système d’information dédié au suivi administratif et comptable des actifs non
financiers n’est pas encore disponible, ce qui rend jusqu’à présent l’opérationnalisation de la
tenue de la comptabilité des matières difficile.

Le tableau ci-dessous montre la situation en termes des logiciels :

Tableau n° 17 : Existence d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières commun
aux ministères
Existe-t-il un logiciel ou un Au niveau des
système d’information Au niveau de ministères et
commun de tenue de la l’administration centrale institutions de la
comptabilité des matières (DCM) république
dans les ministères ?
Disponibilité Non disponible Non disponible
Source : Nous-mêmes à partir des données de l’enquête

Il ressort de l’analyse du tableau n° 17, qu’aucun logiciel ou système d’information de tenue


de la comptabilité des matières n’est disponible au niveau de l’administration centrale (DCM)
et dans les ministères et institutions. Il ressort des données de notre enquête que la non
disponibilité du logiciel de la tenue de la comptabilité des matières est liée entre autres aux
facteurs suivants :

- manque de ressources financières pour financer la conception du logiciel ;


- manque de ressources humaines en quantité et en qualité pour la conception du
logiciel.

3.2. Vérification des hypothèses et interprétation des résultats

Nos hypothèses telles posées en début de la recherche peuvent être confirmées ou infirmées.
Cette partie nous permet non seulement de procéder à la vérification de nos hypothèses, mais
aussi à l’interprétation des résultats de l’étude.

49
3.2.1. Vérification des hypothèses

La vérification des hypothèses consiste à confronter ou apprécier le degré de validation des


hypothèses, à partir des résultats des données de l’enquête, pour finalement établir le
diagnostic. Pour y parvenir, nous allons procéder hypothèse par hypothèse.

3.2.1.1. Vérification de l’hypothèse 1 

Deux indicateurs ont été retenus pour la mesure de cette variable. Il s’agit de l’existence des
données des EPN et des organismes de sécurité sociale intégrées au TOFE. Le TOFE est
considéré comme élargi, lorsqu’il intègre les données des EPN et des organismes de sécurité
sociale.

Ainsi, en se référant au tableau n°14, relatif à la présentation des données de l’administration


centrale, on constate que les données des administrations extrabudgétaires (EPN) ne sont pas
disponibles pour l’élaboration du TOFE. Le tableau n°15, indique également que les données
des organismes de sécurité (INAM, CRT, CNSS) ne sont pas disponibles pour la production
du TOFE. Seules les données de l’administration centrale sont disponibles.

Eu égard à tout ce qui précède, nous pouvons donc conclure que :

L’hypothèse 1 selon laquelle les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des
administrations non centrales (EPN, organismes de sécurité sociale), entravent la mise
en œuvre complète et intégrale de la réforme sur la production des statistiques des
finances publiques (directive portant Tableau des Opérations Financières de l’Etat) est
confirmée.

3.2.1.2. Vérification de l’hypothèse 2 

Deux indicateurs sont identifiés pour vérifier cette hypothèse. Il s’agit de l’absence des
comptables principaux des matières et d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières.
En ce qui concerne l’absence des comptables principaux des matières, il est mesuré à l’aide
du pourcentage (P), qui est la proportion des ministères disposant d’un comptable principal
des matières. Cette proportion P est de 50% ; si P est inférieur à 50% alors l’absence des
comptables des matières est un frein à la mise en œuvre de la comptabilité des matières.

De l’analyse du tableau 16 et du graphique 4, les données nous montre qu’il n’existe pas de
comptable principal des matières dans les ministères. Sur les 33 ministères qui ont constitué

50
notre échantillon, aucun ministère (0%) ne dispose d’un comptable principal des matières
pour assurer la gestion des matières.

D’après les dispositions de l’article 20 du décret 2016-060/PR du 04 mai 2016, les comptables
principaux des matières des ministères et institutions de l’Etat sont nommés par décret en
conseil des ministres et veille aux règles et procédures comptables relatives à la gestion de la
comptabilité des matières. Malgré l’existence de ce décret, aucun comptable principal des
matières n’est nommé au niveau des ministères et institutions.

Le tableau n°17 expose les résultats relatifs à la disponibilité d’un système d’information ou
logiciel de la comptabilité des matières. Ainsi, il nous montre qu’à ce jour, il n’existe à la
direction de la comptabilité des matières aucun logiciel dédié à la centralisation des données
relatives au patrimoine non financier de l’Etat. Au niveau des ministères, il n’existe aucun
logiciel commun intégré pour tenir la comptabilité. Ainsi, nous pouvons donc conclure que :

L’hypothèse 2 selon laquelle l’absence des comptables matières et d’un logiciel de tenue
de la comptabilité des matières entravent la mise en œuvre complète et intégrale de la
réforme sur la gestion du patrimoine non financier (directive portant comptabilité des
matières) est confirmée.

Ainsi, après avoir vérifié nos hypothèses nous allons procéder à l’interprétation des résultats
de l’enquête.

3.2.2. Interprétation des résultats

L’interprétation est l’action de donner un sens à quelque chose.19 L’interprétation des résultats
consiste à expliquer aux lecteurs les résultats de notre étude c’est-à-dire que les données
analysées et présentées à l’aide des textes narratifs, de tableaux, de figures et autres seront
expliquées dans le contexte de l’étude et grâce aux travaux antérieurs.

3.2.2.1.  Interprétation des résultats de l’hypothèse 1

Les résultats relatifs aux difficultés d’élargissement des données dans le TOFE tels qu’indique
le tableau n° 14, démontre les insuffisances lors des collectes des données. Les données des
EPN ne sont pas présentes dans le TOFE. Toutes les entités de l’administration publique
indiquées dans le manuel de statistique des finances publics (MSFP) 2014, du FMI, comme

19
Dictionnaire LE PETIT LAROUSSE illustré, édition 2002

51
dans la directive n°10/CM/UEMOA portant TOFE, ne sont pas prises en compte. Au lieu que
les données des unités budgétaires, des établissements publics nationaux, des organismes de
sécurité sociale, soient regroupés dans le TOFE, il est à constater que seules les premières
sont prises en compte au Togo.

Comme l’indique le tableau n°15, on note une absence des données des organismes de
sécurité sociale dans la production du TOFE. Seules les données des unités budgétaires sont
prises en compte, or la directive n° 10/CM/UEMOA portant TOFE, indique clairement que le
TOFE soit élargi dans les entités publiques pour plus de cohérence dans la production du
TOFE. Le Togo à des difficultés à élargir le TOFE au niveau des organismes de sécurité
sociale tels que : la CRT, l’INAM et la CNSS.
3.2.2.2. Interprétation des résultats de l’hypothèse 2

Elle est relative à l’existence des comptables des matières et d’un système d’information
intégré. La tenue de la comptabilité des matières est d’une grande importance car elle permet
de connaitre les biens mobiliers et immobiliers d’une structure et de bien gérer ses biens. Les
difficultés de mise en œuvre de la réforme portant sur la comptabilité des matières est due à
l’absence des comptables principaux des matières régulièrement nommées au niveau des
ministères et institutions.

Au vu de notre étude, selon le tableau n° 16 et le graphique n° 4, sur les 33 ministères qui


constitue notre échantillon, aucune ne dispose d’un comptable principal des matières
autrement dit aucun comptable principal des matières n’est régulièrement nommé par décret
en conseil des ministres.

Tout ceci signifie que l’absence des comptables des matières est une difficulté qui entrave la
mise en œuvre de la directive portant comptabilité des matières.

La mise en œuvre de la réforme sur la comptabilité des matières, implique la disposition d’un
logiciel unique de comptabilité des matières au niveau de l’Etat. Cependant, on note une
absence d’un logiciel intégré unique. Le tableau n° 17 explique mieux cette situation par la
non disponibilité d’un logiciel unique pour cette comptabilité. Cette situation s’explique
également par le manque de financement pour l’acquisition ou la conception d’un tel logiciel.

3.3. Discussion des résultats de l’étude

Discuter les résultats d’une recherche, revient à émettre des réserves au vu des limites qu’on
peut avoir pour une étude et à comparer ses résultats avec des résultats antérieurs.

52
Il s’agit de procéder à l’évaluation du processus entier de la recherche et démontrer la
pertinence ou la validité des résultats par rapport au problème de la recherche et aux
questions, aux hypothèses, au cadre de référence, de mettre en œuvre les résultats avec
d’autres travaux et d’apprécier la question des limites de généralisation des résultats.

Dès le début de notre étude, nous avons formulé une question principale qui se présente de la
façon suivante : Quelles sont les difficultés de mise en œuvre intégrale et totale de la réforme
des finances publiques au Togo ? 

Pour répondre à cette question, nous nous sommes fixés comme objectif général d’identifier
les difficultés de la mise en œuvre totale et intégrale des directives de l’UEMOA au Togo et
spécifiquement les difficultés de mise en œuvre totale et intégrale de la directive portant
TOFE et la directive portant comptabilité des matières. Pour atteindre cet objectif, nous
avions formulés des questions desquelles découlent des hypothèses vérifiables. De façon
générale, l’analyse des résultats nous permet d’affirmer que la mise en œuvre de la réforme
connait beaucoup de difficultés.

Ainsi, à l’issue de cette étude , les résultats de l’enquête nous ont permis de confirmer nos
hypothèses déclinées en hypothèse générale selon laquelle (il y a des difficultés qui entravent
la mise en œuvre des directives de l’UEMOA notamment celle portant comptabilité des
matières et le TOFE ), les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN et
organismes de sécurité sociale (Hypothèse 1), l’absence des comptables matières et d’un
logiciel de la tenue de la comptabilité des matières (Hypothèse 2). Ces hypothèses ont été
vérifiées par les résultats de notre enquête avec des différentes variables et leurs indicateurs.

Les résultats de cette étude confirment la conclusion des travaux de Raffinat M. (2009)
consultant français en Finances Publiques qui estime que « l’élaboration du TOFE dans les
pays africains francophones est très pénible. A cause de plusieurs paramètres, à savoir la
corruption, le manque de transparence, l’inexistence de publication de données ». Tous ces
paramètres se manifestent à plusieurs niveaux et sous différentes formes, surtout dans la
gestion des finances publiques.

De même, les études menées par Gratien Ténankpon ZOUNKPEGANDJI sur la comptabilité
patrimoniale de l’Etat au Bénin, ont ressorti que les systèmes d’informations utilisés par les
Etats sont désormais conçus en tenant compte des exigences de la tenue de la comptabilité
avec le respect du principe des droits constatés.

53
Étant donné qu’aucune œuvre n’est parfaite alors, ce travail présente quelques limites dont il
faudra tenir compte avant d’en exploiter les résultats. D’abord nous avions bien voulu durant
nos travaux de recherche interrogé tous les acteurs impliqués dans la gestion des finances
publiques. Notre étude a été réalisée au sein de l’administration centrale et compte tenu de la
dimension réduite de notre groupe cible constitué du personnel des services publics, nous
avons préféré utiliser l’entretien direct et l’observation comme outils de collecte de données.
L’entretien nous a été accordé par les personnels de la DCM, de la DGTCP et de
l’ACCE alors que l’observation a été faite par nous-mêmes sur le terrain lors de notre stage en
touchant du doigt l’étude des dossiers.

Malgré les insuffisances qui peuvent survenir dans la collecte des données et dans la mesure
de nos indicateurs, nous espérons que ces limites ne remettront pas en cause les résultats de
nos travaux. Ces limites peuvent constituées des pistes de recherches pour d’autres chercheurs
intéressés par le sujet.

3.4. Formulation des propositions pertinentes pour l’action

Au regard de la discussion et de l’analyse des résultats de nos recherches et de tout ce que


nous avons pu constater nous-mêmes, nous pouvons formuler les suggestions d’actions à
mener en vue de pallier aux difficultés qui entravent la mise en œuvre de la comptabilité des
matières au Togo et de la production du TOFE.

3.4.1. Propositions relatives aux difficultés d’élargissement du TOFE au niveau des EPN
et organismes de sécurité

Sur le plan régional, la directive N° 10/2009/CM/UEMOA portant Tableau des Opérations


Financières de l’Etat (TOFE) au sein de l’UEMOA délimite, en ses articles 8 et 9, le champ
d’application des administrations publiques et en son article 25 l’élargissement du TOFE aux
opérations des autres unités de l’administration publique. Selon cette directive, le secteur des
administrations publiques est « composé de toutes les unités institutionnelles résidentes des
administrations publiques, ainsi que des Institutions Sans But Lucratif (ISBL) 20 qui répondent
aux caractéristiques de l’administration publique. Quatre (04) types d’unité d’administration
publique sont distingués, à savoir les unités budgétaires, les unités de sécurité sociale, les
Institutions sans but lucratif (ISBL) non marchandes, et les unités extrabudgétaires ».

20
Les ISBLSM ont pour fonction principale de produire des services non marchands pour les ménages, ou encore de vendre
des services marchands sans but lucratif.

54
Au Togo, les institutions qui répondent à ces critères sont principalement les Etablissements
Publics Nationaux (EPN), la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la Caisse de
Retraite du Togo (CRT) et l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM), dont les
opérations ne sont pas rapportées dans la documentation relative à l’exécution budgétaire.
Pour y remédier, il est donc nécessaire de :

 renforcer le cadre institutionnel et faire signer tous les textes d’application devant
favoriser la collecte des données dans toutes les unités appartenant à l’Etat. En ce sens,
le rattachement de l’équipe TOFE à la DGTCP pourrait constituer un nouveau départ ;

 identifier et actualiser la liste de toutes les unités extrabudgétaires et les organismes de


sécurité sociale pour qu’elles soient instruites par le Ministre de l’économie et des
finances pour communiquer périodiquement et régulièrement les données pour
l’élaboration du TOFE;
 élargir le champ d’application du TOFE à toutes les entités de l’Etat ;
 veiller à la régularité des opérations de dépenses et de recettes, en s’assurant de leur
conformité aux dispositions législatives, règlementaires, statutaires et budgétaires en
vigueur ;
 sensibiliser les premiers responsables des structures, notamment les directeurs
généraux, les directeurs des affaires administratives et financières, et tous les agents
producteurs de données sur le bien-fondé de l’élaboration du TOFE.

3.4.2. Propositions relatives aux difficultés qui entravent la mise en œuvre complète et
intégrale de la directive portant comptabilité des matières

3.4.2.1. A l’endroit de tous les ministères

 solliciter la DCM pour la formation et le renforcement de capacité du personnel sur la


gestion et la tenue de la comptabilité des matières ;
 mettre en place des postes comptables principaux des matières dans les ministères
pour la tenue de la comptabilité des matières ;
 tenir la comptabilité des matières dans les ministères et institutions constitutionnelles.

3.4.2.2. A l’endroit du ministère de l’économie des finances

 renforcer le cadre juridique de la comptabilité des matières à travers des textes


d’application ;

55
 responsabiliser tous les acteurs concernés par la tenue de la comptabilité des matières
à savoir les ordonnateurs et les comptables matières. Pour ces derniers, il est
nécessaire de procéder à leur nomination et leur installation ;
 solliciter un financement auprès des partenaires techniques qui accompagnent le Togo
pour l’acquisition du logiciel dédié à la comptabilité des matières ;
 organiser la formation sur l’utilisation du logiciel de la comptabilité des matières.

3.4.2.3. A l’endroit de la DCM

 mettre un accent particulier sur la sensibilisation et la formation de l’ensemble du


personnel de l’administration publique sur la tenue de la comptabilité des matières ;
 veiller à ce que la comptabilité des matières soit tenue par l’ensemble des services
publics, dans tous les ministères et institutions ;
 accélérer le processus de la mise en œuvre de la réforme sur la comptabilité des
matières ;
 mettre en œuvre un programme de formation des acteurs impliqués dans la gestion
financière afin de renforcer leurs capacités en ce qui concerne l’utilisation du logiciel
ou du système informatique.

56
CONCLUSION

La gestion des finances publiques est d’une importance capitale pour tout Etat. Ainsi, dans le
cadre de la gestion harmonisé des finances publiques, l’UEMOA a édicté des directives
relatives à une gestion saine et transparente des finances dans tous les Etats membres. Ces
directives sont au nombre de huit (08).

Pour mettre en œuvre ces directives, tous les Etats membres doivent les transposer par des
textes législatifs et réglementaires pour une bonne application. Ce fut le cas du Togo qui a
transposé toutes les huit (08) directives. Force est de constater que malgré cette transposition,
la mise en œuvre n’avance pas de façon homogène pour toutes les directives, certaines sont
plus avancées dans leur mise en œuvre. C’est pourquoi l’objet de cette étude porte sur : « la
réforme des finances publiques au Togo : bilan et perspectives », afin d’identifier les
difficultés qui entravent la mise en œuvre totale et intégrale de ces directives, notamment la
directive portant TOFE (Tableau des Opérations Financières de l’Etat) et la directive portant
comptabilité des matières au sein des organismes publics, afin de proposer des solutions pour
y remédier.

En effet, le TOFE est un instrument statistique cohérent qui permet de mesurer de façon
précise l’activité des administrations publiques et leur impact sur les autres secteurs de
l’économie (secteur réel, extérieur et monétaire). Son élaboration et sa présentation présente
un enjeu majeur, en ce sens qu’il est un outil privilégié de négociation dans le cadre des
programmes financiers appuyés par le FMI et dans le cadre des autres programmes d’appuis
budgétaires. Pour ce faire, nous nous sommes intéressés à son élaboration.

La comptabilité des matières permet d’assurer une gestion transparente, saine et régulière des
biens acquis sur les deniers publics, afin de prévenir toute utilisation abusive et tout
détournement de ces biens. Elle est également un système d’information qui permet grâce à
des règles et techniques, de réceptionner, d’enregistrer, de suivre et de contrôler les
mouvements, en qualité, et en valeur des matières de toute nature appartenant à l’Etat et autres
organismes publics.

Pour tenir cette comptabilité, elle nécessite des personnes capables de l’assurer ; il s’agit des
comptables des matières qui sont régulièrement nommés. Eu égard à nos analyses et
recherches, il existe des difficultés qui entravent la mise en œuvre de ces deux (02) directives.

57
Afin d’atteindre les objectifs de notre recherche, nous avons formulé des hypothèses
suivantes :

 les difficultés d’élaboration du TOFE aux données des établissements publics


nationaux (EPN) et des organismes de sécurité expliquent la non mise en œuvre
totale et intégrale de la réforme sur le TOFE ;

 l’absence des comptables matières et d’un logiciel de tenue de la comptabilité des


matières constituent les freins à la mise en œuvre de la comptabilité des matières au
Togo.

Eu égard à nos analyses et recherches, il existe des difficultés qui entravent la mise en œuvre
de ces deux (02) directives. Elles portent sur :

- la non production des états financiers comptables (balance, bilan, compte de résultat)
par les EPN et les CT ;

- la réticence des organismes de sécurité sociale à transmettre les états financiers ou les
situations financières ;

- l’insuffisance ou le manque de sensibilisation des fournisseurs de données primaires ;

- le manque de logiciel ou de système d’information de tenue de la comptabilité des


matières ;

- l’absence de nomination des comptables des matières etc.

Les données nécessaires pour la vérification de ces hypothèses, ont été recueillies en fonction
de la nature des informations disponibles. Les données primaires, ont été collectées grâce à
des entretiens avec les personnels du MEF et les données secondaires ont été recueillis grâce
au bilan des directives de l’UEMOA sur la réforme des finances publiques. Notre
méthodologie basée sur une approche déductive à partir d’une analyse descriptive nous a
permis de vérifier nos hypothèses. Ainsi :

o l’hypothèse relative aux difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN et
organisme de sécurité est confirmée ;

o l’hypothèse relative à l’absence des comptables matières et d’un logiciel de tenue de


la comptabilité des matières est également confirmée.

Au regard des difficultés relevées, des propositions d’action ont été faite, notamment le
renforcement du cadre institutionnel à travers la signature des textes d’application devant

58
favoriser la collecte des données dans toutes les unités appartenant à l’Etat, l’élargissement du
TOFE dans les administrations extrabudgétaires et les organismes de sécurité sociale,
l’identification et l’actualisation de toutes les administrations budgétaires et organismes de
sécurité sociale pour communiquer les données nécessaires pour la production du TOFE, la
sensibilisation des premiers responsables des structures, notamment les directeurs généraux,
les directeurs des affaires administratives et financières, et tous les agents producteurs de
données sur le bienfondé de l’élaboration du TOFE, la nomination des comptables principaux
dans les ministères et institutions ; l’acquisition ou le développement d’un logiciel ou d’un
système d’informations spécifique à la tenue de la comptabilité des matières, l’accélération du
processus de mise en œuvre de la réforme de la comptabilité des matières, des formations et
des sensibilisations à l’endroit des personnes afin de comprendre la comptabilité des matières.

Néanmoins, nous tenons à préciser que notre recherche est loin d’être complète. Nous
pourrons donc affirmer que les résultats de cette étude pourraient être considérés comme des
pistes de recherche à explorer pour des futures études.

59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I-OUVRAGES GENERAUX

 Pierre Lalumière, (1978), Les finances publiques, Armand colin-collection u, 5e


édition.

 MSFP (1986 – 2001 – 2014) Publié par le FMI et guides didactiques ;

 Mohamed M. (2009), Consultant en finances publiques dans « Guide


méthodologique TOFE » ;

 Piet. L. (2009), dans Rapport final PEFA ;

 Vanessa Stoz, experte en finances publiques dans « la réforme des finances publiques
en Afrique de l’ouest : les innovations, les enjeux et les enseignements » ;

II- TEXTES REGLEMENTAIRES ET LEGISLATIFS

 Directive n° 01/2009/CM/UEMOA du 27/03/2009 portant code de transparence dans


la gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA ;
 Directive n° 06/2009/CM/UEMOA du 26/06/2009 portant lois de finances au sein de
l’UEMOA ;
 Directive n° 10/2009/CN/UEMOA du 26/06/2009 portant tableau des opérations
financières de l'Etat (TOFE) au sein de l'UEMOA ;
 Directive n° 03/2012/CM/UEMOA portant comptabilité des matières au sein de
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ;
 Décret n° 2015-054/PR du 27 août 2015 portant règlement général sur la comptabilité
des matières ;
 Décret n° 2015/ 055/ PR du 27 août 2015 portant tableau des opérations financières
de l’Etat.

III- MEMOIRES
 NYADJI K. S. 2010 : La comptabilité des matières dans l’exécution des dépenses
publiques ; ENA, Lomé, Togo ;

ix
 SOUNTOUMA Gnatoulma Koussima : ENA, Lomé, Togo, cycle III, Finances et
Trésor (2019-2021), « l’analyse du processus de mise en œuvre de la comptabilité des
matières dans les services publics au TOGO ».

IV -AUTRES DOCUMENTS

 Système de statistiques des comptes macroéconomiques, Vue d’ensemble


Département des statistiques FMI Washington 2007.
 Manuel de procédures sur la comptabilité matières de l’Etat, Guinée, Novembre 2014.

V- SITES INTERNET

 www.togoreforme.com/fr
 www.igf.finances.gouv.ci
 sigif.gouv.sn/wp/reformes-uemoa

x
ANNEXES

xi
Annexe 1 : Directive n° 10/2009/CN/UEMOA du 26/06/2009 portant tableau des
opérations financières de l'Etat (TOFE) au sein de l'UEMOA 

xii
Annexe 2 : Directive n° 03/2012/CM/UEMOA portant comptabilité des matières au sein
de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

xiii
Annexe 3 : Décret n° 2016-060/PR du 04 mai 2016 portant règlement général sur la
comptabilité des matières 

xiv
Annexe 4 : Décret n° 2015/ 055/ PR du 27 août 2015 portant tableau des opérations
financières de l’Etat

xv
Annexe 5 : Rapport d’évaluation technique de la transposition de la mise en œuvre
des directives des finances publiques : Lomé les 9, 12 et 13 juillet 2021

xvi
Annexe 6 : Grille d’évaluation de la mise en œuvre du cadre harmonisé des finances
publiques

xvii
TABLES DES MATIERES

SOMMAIRE...............................................................................................................................i
DEDICACE...............................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS...............................................................................................................iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS..........................................................................v
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................................vi
LISTES DES GRAPHIQUES................................................................................................vii
INTRODUCTION.....................................................................................................................1
CHAPITRE 1 : LE CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE...................................4
1.1. Analyse de situation...................................................................................................4
1.1.1. Cadre législatif et réglementaire de la réforme des finances publiques.............4
1.1.2. Bilan de la réforme des finances publiques au Togo............................................7
1.2. Problématique...............................................................................................................12
1.2.1. Rappel du problème dans sa spécificité...............................................................12
1.2.2. Questions de recherche.........................................................................................13
1.3. Objectifs de la recherche.............................................................................................14
1.3.1. Objectif général......................................................................................................14
1.3.2. Objectifs spécifiques..............................................................................................14
1.4. Hypothèses de recherche.............................................................................................15
1.4.1. Hypothèse principale.............................................................................................15
1.4.2. Hypothèses secondaires.........................................................................................15
1.5. Justification du sujet....................................................................................................15
1.6. Revue de la littérature..................................................................................................16
1.7. Définition des concepts clés.........................................................................................19
CHAPITRE 2 : LE CADRE METHODOLOGIQUE DE LA............................................21
RECHERCHE.........................................................................................................................21
2.1. Type d’étude.................................................................................................................21
2.1.1. L’étude causale......................................................................................................21
2.1.2. L’étude non causale...............................................................................................21
2.2. Choix ou orientations méthodologiques.....................................................................22
2.3. Identification des variables et définition des indicateurs.........................................23
2.3.1. Variable indépendante..........................................................................................23

xviii
2.3.1.1. Les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des EPN....................24
2.3.1.3. L’absence des comptables matières..................................................................25
2.3.2. Variable dépendante : Les difficultés de mise en œuvre des directives portant
TOFE et comptabilité des matières................................................................................26
2.4.1. Indicateurs et indices.............................................................................................27
2.4.2. Opérationnalisation des variables indépendantes..............................................27
2.4.2.2. Les difficultés d’élargissement du TOFE aux données des organismes de
sécurité..............................................................................................................................28
2.4.2.3. L’absence des comptables matières..................................................................29
2.4.3. Opérationnalisation de la variable dépendante..................................................30
2.5. Outils de collectes de données.....................................................................................32
2.5.1. Questionnaire.........................................................................................................32
2.5.2. Guide d’entretien...................................................................................................32
2.5.3. Grille d’observation...............................................................................................32
2.6. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population................................32
2.7. Identification ou choix de terrain de recherche.........................................................33
2.7.1. Le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF)...........................................34
2.7.2. La direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP).....35
2.8. Constitution de l’échantillonnage...............................................................................37
2.9. Choix et conception des instruments de collecte de données....................................38
2.9.1. Recherche documentaire.......................................................................................38
2.9.2. Enquête par guide d’entretien..............................................................................38
CHAPITRE 3 : LE CADRE DES RESULTATS DE LA RECHERCHE.........................40
3.1. Traitement et analyse des données collectées........................................................40
3.1.1. Traitement des données collectées........................................................................40
3.1.2. Analyse des données et présentation des résultats..............................................40
Tableau n° 17 : Existence d’un logiciel de tenue de la comptabilité des matières
commun aux ministères...................................................................................................48
3.2. Vérification des hypothèses et interprétation des résultats......................................49
3.2.1. Vérification des hypothèses...................................................................................49
3.2.2. Interprétation des résultats...................................................................................51
3.3. Discussion des résultats de l’étude..............................................................................52
3.4. Formulation des propositions pertinentes pour l’action..........................................53
3.4.1. Propositions relatives aux difficultés d’élargissement du TOFE au niveau des
EPN et organismes de sécurité.......................................................................................54

xix
3.4.2. Propositions relatives aux difficultés qui entravent la mise en œuvre complète
et intégrale de la directive portant comptabilité des matières.....................................55
CONCLUSION.......................................................................................................................56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................ix
ANNEXES................................................................................................................................xi
TABLES DES MATIERES................................................................................................xviii

xx

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