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Chapitre I
Formation de la relation de travail
La relation de travail est formée suite à la conclusion d’un contrat (section1) qualifié
de contrat de travail (section 2).
A- L’employeur
1-Détermination de l’employeur :
L’employeur est une partie du contrat de travail qui peut être une personne physique
dans l’entreprise individuelle ou une personne morale dans l’entreprise sociétaire.
Dans une société Il y a une personne physique qui exerce la subordination sur les
salariés et dirige la société sans qu’elle ait la qualité d’employeur c’est seulement le
chef d’entreprise, l’employeur dans ce cas c’est la société.
La détermination de l’employeur pose des difficultés dans certains cas :
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société mère, tient les autres sous son pouvoir et y exerce son contrôle, assurant
ainsi une unité de décision.
Les sociétés du groupe conservent chacune sa personnalité juridique et recrutent
directement ses salariés par contre le groupe ne jouit pas de la personnalité
juridique.
Il en résulte que la qualité de l’employeur appartient à la société qui s’est directement
engagée envers le salarié et qui n’est pas nécessairement la société mère.
2- Le changement de l’employeur
La situation juridique de l’employeur peut changer suite à un décès, une cession de
l’entreprise, une fusion ou une scission de la société. Selon l’article 15 du code de
travail le contrat entre l’employé et l’ancien employeur subsiste avec le nouvel
employeur dans tous ces cas de changement de la personne de l’employeur.
B- Le salarié
La détermination du salarié ne pose pas de problème surtout si la subordination
juridique est bien établie.
Le salarié est généralement celui qui s’engage à accomplir une tâche déterminée en
fonction de laquelle il sera classé dans un poste déterminé .
C’est la qualification professionnelle définie comme l’aptitude technique d’un salarié
à occuper un poste déterminé.
La qualification professionnelle soulève le problème du classement professionnel
dont va dépondre le taux de salaire. (voir les conventions sectorielles)
Les salariés sont divisés en trois catégories, les ouvriers, les employés et les agents
de maîtrise et les cadres. Chacune de ces catégories se divise en sous catégories.
Le consentement doit exister et il doit être exempt de vices telles que la violence et
la contrainte et ce sous peine de nullité du contrat.
Cependant, le consentement dans le contrat de travail relève des spécificités
puisqu’il s’agit d’un contrat d’adhésion dont la formation est marquée par le
déséquilibre entre ses parties.
Conscient du déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché de travail, le
législateur est intervenu pour règlementer l’embauche et protéger la liberté de travail.
1 - La liberté d’embauche
L’article 5 bis du code de travail interdit aussi toute discrimination entre hommes et
femmes dans l’application du code de travail y compris la phase de l’embauche.
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En effet selon l’article258-2 du code de travail l’étranger qui veut exercer en Tunisie
un travail salarié doit être menu d’un contrat de travail et d’une carte de séjour
portant la mention «autorisé à exercer un travail salarié en Tunisie».c’est un contrat
écrit et avisé par le ministère compétent.
Il est à noter que sont exceptés de ces procédures les étrangers soumis à des
conventions conclues entre la Tunisie et leurs pays ainsi que les étrangers travaillant
dans leurs entreprises exerçant en Tunisie dans le cadre de la réalisation de projets
de développement agréés par les autorités compétentes.
La priorité d’emploi:
Le législateur accorde une priorité d’emploi au profit des salariés licenciés pour
motifs économiques en cas de relance de l’entreprise et les salariés libérés du
service militaire.
Dans ces cas l’employeur est obligé de respecter cette priorité ou de payer une
indemnité au salarié.
2- La liberté de travail
La liberté de travail découle en principe de la liberté contractuelle donc toute
personne est libre de travailler ou de ne pas travailler comme elle est libre de choisir
le travail qui lui est convenable.
Dans ce cadre la Tunisie a ratifié la convention de l’Organisation International de
Travail n°105 de 1957 relative à l’interdiction du travail forcé.
B- La capacité
On distingue entre la capacité d’exercice et l’admission au travail. Selon l’article 53
du code de travail l’âge d’admission au travail dans les activités soumises au code de
travail est de 16 ans donc le contrat de travail conclu avant cet âge est nul.
L’enfant admis au travail qui n’a pas la capacité d’exercice, et conformément aux
règles du code des obligations et des contrats, ne peut conclure le contrat que s’il est
assisté par son tuteur.
Cependant le code de travail a prévu des exceptions à cette règle c’est ainsi que son
article 54 permet l’emploi des enfants de moins de 16 ans dans les établissements
où sont seuls occupés les membres de la famille sous l’autorité du père ou la mère
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ou du tuteur à condition que le travail n’ait aucun effet négatif pour leur santé, leur
développement physique et mental et leur scolarité.
De même l’article 55 du code de travail prévoit que l’âge d’admission au travail est
abaissée à 13 ans dans les travaux agricoles légers non nuisibles à la santé et au
développement mental des enfants et ne portant pas préjudices à leur assiduité et
aptitude scolaire.
Il est à noter aussi que selon l’article 58 du code de travail l’âge minimum
d’admission au travail ne peut être inférieur à 18 ans dans n’importe quel type de
travail susceptible, de par sa nature ou les circonstances dans lesquels il est
exécuté, d’exposer la santé, la sécurité .ou la moralité des enfants au danger.
C- L’objet et la cause
L’objet du contrat de travail c‘est la prestation de service ou le travail fourni par le
salarié au profit de l’employeur. Cet objet doit être possible et il ne doit pas être
contraire à la loi sous peine de nullité du contrat.
Il en est de même pour la cause qui doit être légitime c’est à dire conforme à la loi,
aux bonnes mœurs et à l’ordre public.
A- Le contrat d’apprentissage
L’article 344 du code de travail et l’article 22 de la loi n°10 du17 février 1993 relative
à la formation professionnelle exigent pour la validité de ce contrat qu’il soit constaté
par écrit et avisé par les autorités compétentes du ministère chargé de la formation
professionnelle.
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L’article 94-3 du code de travail prévoit la nécessité d’un écrit qui détermine la
catégorie professionnelle du salarié, les éléments du salaire et la durée de travail
et sa répartition.
En effet le code de travail et les actes règlementaires ont déterminé le minimum des
droits garantis tels que la durée de travail, les congés, les conditions de rupture du
contrat, les indemnités résultant de la rupture abusive et le salaire minimum
interprofessionnel garanti(SMIG). De même les conventions collectives sectorielles
ont confié aux salariés certains droits et privilèges additionnels et spécifiques à
certaines activités.
Cependant le contrat de travail peut améliorer ce minimum ou contenir des clauses
propres à une activité déterminée ou d’autres précisant les obligations du salarié.
Dans ce cadre on peut distinguer entre des clauses particulières permises et des
clauses interdites
1- La clause de non concurrence : elle signifie que le salarié est interdit , pendant une
certaine durée, dans une certaine zone géographique, de se mettre au service d'un
autre employeur à la fin du contrat de travail. Cela permet de protéger les intérêts de
l'entreprise, afin que l'ancien salarié ne s'approprie pas la clientèle qu'il aurait
acquise au cours de son contrat ou ne s'installe pas à son propre compte dans le
même secteur et en exerçant la même activité.
Cette clause ne joue donc qu’après la rupture du contrat de travail et pour qu’elle
soit valable elle doit être limitée dans le temps et dans l’espace et surtout elle doit
préciser la nature de l’activité à ne pas exercer et ce à peine de nullité.
2- La clause de mobilité: c’est une clause par laquelle le salarié consent d’avance à
changer le lieu de travail. Elle offre à l’employeur une flexibilité dans l’organisation de
travail donc il peut dans le cadre de son pouvoir de direction muter le salarié selon
les besoins de l’entreprise.
Toutefois, la mise en œuvre de cette clause est conditionnée puisqu’elle :
- doit comporter une définition précise de sa zone géographique.
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On peut donc distinguer deux types de contrats à durée déterminée les contrats à
durée déterminée par nature et les contrats à durée déterminée par accord des
parties.
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Il s’agit d’un contrat à durée déterminée et dans ce cas le salarié est temporaire en
raison de la nature temporaire du travail. Le recours à ce type de contrat est permis
dans des cas limités prévus par l’article 6-4 du code de travail alinéa premier :
• Premier cas:
L’accomplissement des travaux de premier établissement ou des travaux
neufs. Dans ce cas, le salarié recruté pour l’exécution de ces travaux est
considéré temporaire vu la nature même du travail qui est limité dans le
temps et qui ne fait pas partie de l’activité normale de l’entreprise
• Deuxième cas: L’accomplissement des travaux nécessités par un surcroit
extraordinaire du travail .Ce contrat prend fin avec la fin de la conjoncture
exceptionnelle c’est le cas par exemple d’une augmentation de la production
suite à une commande exceptionnelle et urgente.
• Troisième cas : Le remplacement provisoire d'un travailleur permanent absent
ou dont le contrat de travail est suspendu
• Quatrième cas : L’accomplissement de travaux urgents pour prévenir des
accidents imminents, effectuer des opérations de sauvetage ou pour réparer
des défectuosités dans le matériel, les équipements ou les bâtiments de
l'entreprise
• Cinquième cas : L’exécution des travaux saisonniers ou temporaire par
nature. Selon la circulaire n°13 du ministère des affaires sociales qui date du
10 /7/1997 le travail est qualifié de saisonnier s’il se répète chaque année
pour une durée déterminée selon l’usage c’est à dire si sa périodicité et sa
durée est soumise à des éléments extérieurs à la volonté de l’employeur
exemple les travaux dans le secteur agricole ou touristique.
Le salarié recruté pour la saison est qualifié toujours de temporaire même s’il est
recruté chaque saison durant des années.
Il est à remarquer que le législateur n’a pas exigé dans ces différents cas l’écrit
comme condition de validité de ces contrats et il n’a pas déterminé une période
maximale au delà de laquelle le contrat à terme incertain se transforme en un
contrat à durée déterminée.
*Première règle: L’employeur peut engager un salarié par contrat à durée fixe à
condition que cette durée ne dépasse pas quatre ans.
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*Troisième règle: Le contrat à terme certain doit être constaté par écrit en deux
exemplaires ce qui permet d’éviter le renouvellement illimité du contrat et empêche la
stabilité du salarié dans son emploi et permet aussi de faciliter la preuve de la durée
de quatre ans.
La relation de travail régie par le code de travail trouve sa source donc dans un
contrat qui peut être à durée déterminée ou à durée indéterminée.
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