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Module : Droit des sociétés

Semestre 1
Master : juristes d’affaires

Un travail de recherche sous le thème :


La nullité de l’assemblée générale

 Un travail effectué par : SAFI Rim


 Sous la direction de : Mme Guenbour Saida

1
Sommaire

Introduction

Chapitre 1 : les causes et les effets de la nullité de l’assemblée générale

Section 1 : les causes qui se rattachent à la nullité de l’assemblée générale

Section 2 les effets que génèrent cette nullité

Chapitre 2 : l’action en nullité de l’assemblée générale et son prononcé

Section 1 : l’action en nullité

Section 2 : le prononcé de la nullité

Bibliographie

Table des matières

2
Le fait que la société anonyme regroupe plusieurs personnes au moins cinq, et
à vocation à réunir une multitude d’actionnaires qui sont interchangeables,
nécessite une organisation assez élaborée permettant d’assurer l’expression de la
volonté du groupement et de canaliser les pouvoirs au sein de la société. Les
actionnaires ne peuvent s’exprimer collectivement que dans le cadre
d’assemblées générales convoquées, réunies et délibérant conformément aux
dispositions légales et statutaires.1
L’assemblée générale c’est l’organe souverain dans la société qui élit, révoque et
remplace ses représentants gestionnaires de la société. Elle prend les décisions
qui dépassant la gestion quotidienne désignation : les administrateurs, les
membres du conseil de surveillance, les commissaires aux comptes. Selon la
nature des décisions à prendre, la loi distingue trois sortes d’assemblées qui se
tiennent au cours de la vie sociale : les assemblées générales ordinaires, les
assemblées générales extraordinaires et les assemblées spéciales. 2
Il existe des règles qui sont communes a toutes les assemblées cela veut dire que
elles ont trait à la tenue et aux délibérations des assemblées ; elles se
caractérisent par un formalisme minutieux et contraignant destiné à protéger les
actionnaires et sauvegarder leurs droits, à savoir une correcte tenue des
assemblées tout en respectant les délais légaux et statutaires 3 de la convocation
ainsi que le respect de la feuille de présence et le respect du Quorum, le non-
respect de ces règles mène l’assemblée générale à la nullité ; c’est ce que nous
allons être amener à développer par la suite .
Ce sujet pertinent nous mène à la problématique suivante : comment se
manifeste la nullité des assemblées des actionnaires ?
Dans cette optique, et pour répondre à cette problématique il est digne d’intérêt
de démonter les causes qui mènent à cette nullité et les effets qu’elles génèrent
(I), et par la suite de mettre en exergue l’action en nullité des assemblées (II)

1
M.EL Mernissi « traité de droit des sociétés »,éd The Mena Collection ,2019 ;P :363
2
Voir Articles 108 et 107 de la loi 17-95
3
Artcile 123 de la loi 17-75 qui dispose « : Le délai entre la date, soit de l' insertion ou de la dernière des
insertions au journal d' annonces légales contenant l' avis de convocation, soit de l' envoi des lettres
recommandées et la date de la réunion de l' assemblée est au moins de quinze jours sur première convocation
et de huit jours sur convocation suivante »
3
Chapitre 1 : les causes et les effets de la nullité des assemblées générales
Section 1 : les causes de cette nullité
Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée, toutefois,
l’action en nullité n’est pas recevable lorsque tous les actionnaires étaient
présents ou représentés4.
Sous-section 1 : le non-respect de la tenue des assemblées
Les assemblées sont convoquées sur un ordre de jour précis au moyen d’un avis
de convocation ou de réunion dans le respect des délais légaux et statutaires sous
peine de nullité des délibérations.
A- Les irrégularités de convocation
On distingue entre une nullité facultative et obligatoire
1- Nullité facultative :
Toute irrégularité dans la convocation peut entrainer la nullité de
l’assemblée 5, Il s’agit d’une nullité facultative laissée à la libre appréciation
du juge. Le tribunal doit prendre en considération l’intention de l’auteur de la
convocation. Toute volonté délibérée de vouloir, par ruse ou artifice,
empêcher un ou plusieurs actionnaires de participer à l’assemblée doit être
sanctionnée, même si le nombre de choix de ces derniers disposent ne pèsent
pas dans le vote des résolutions proposées. La nullité peut être prononcée
même si l’irrégularité est sans incidence sur le vote 6 ;
Toute fois la jurisprudence, française semble de plus en plus opter en faveur
de la théorie du vote utile ou du vote efficace pour refuser la nullité en
retenant la faiblesse de la participation des actionnaires non convoqués ou
irrégulièrement convoqués et l’absence d’incidence sur le vote. Cette théorie
ne fait pas l’unanimité de la doctrine.
Toutefois un actionnaire ne peut pas demande la nullité de l’assemblée au
motif qu’un autre actionnaire n’a pas été convoqué, l’action en nullité n’est
pas recevable lorsque tous les actionnaires étaient présents ou représentés 7
2- Une nullité obligatoire :
Le juge est de prononcé la nullité :
4
Code des sociétés.DALLOZ. EDITION 2012.
5
P.Le Canu, Nllité et participations des associés aux décisions générale de la SA iu la SARL, BRDA 8/2010,n°8,12
6
Op.cit. p :374
7
Voir Article 125 de la loi 17-95
4
- De toute assemblée dans laquelle n’a pas été respecté le droit des
actionnaires de requérir l’inscription d’un ou de plusieurs projets de
résolutions à l’ordre du jour ;
- De toute délibération portant sur une question qui n’a pas été inscrite à
l’ordre du jour.

B- La violation des prescriptions relatives à la feuille de présence


Sur le plan civil, les délibérations prises par les assemblées en violation des
prescriptions légales relatives à la feuille de présence sont nulles 8.
La jurisprudence française considère que seul le défaut de tenue de la feuille de
présence doit être sanctionnée par la nullité à la différence des inexactitudes qui
pourraient s’y trouver.
C- l’irrégularité dans la composition du bureau
Il faut mentionner que cette irrégularité n’est pas sanctionnée par la nullité de
l’assemblée. L’article 139 qui liste les dispositions légales dont la violation est
sanctionnée par la nullité des délibérations de l’assemblée, ne vise par l’article
135 qui détermine la composition du bureau. En conséquence, le caractère
incomplet du bureau n’entraine pas, de ce seul fait, l’annulation des
délibérations de l’assemblée.
Sous-section2- Les délibérations

Les règles sur les attributions et les délibérations des assemblées générales et
spéciales sont prescrites a peine de nullité. C’est une nullité d’ordre public qui
s’impose au juge, privé par la loi de tout pouvoir d’appréciation. Il s’ensuit que
toute personnes justifiant d’un intérêt légitime peut agir en nullité d’une
assemblée. Cette nullité n’a pas été prévu par un texte spécifique, elle résulte de
la violation d’une loi impérative sur les sociétés .
Les délibérations prises en violation des règles sur le quorum sont nulles

Section 2- les effets de cette nullité des assemblées générales


Afin de neutraliser les conséquences néfastes attachées à la nullité en matière de
société, le législateur encadre l'action en nullité, limitant en particulier les
personnes habilitées à la solliciter, institue une courte prescription, dérogatoire
au droit commun, et facilite la régularisation.
8
Voir Article 139 de la loi 17-95
5
Le succès d’une action en nullité entraîne en principe l’anéantissement de l’acte
irrégulier à l’égard de tous les intéressés et éventuellement la responsabilité de
ceux auxquels l’irrégularité est imputable.
En matière de société, ces principes sont inégalement consacrés : le droit
d’invoquer la nullité est limité, les conséquences de l’annulation sur l’acte ou la
décision eux-mêmes sont très atténuées, tandis que le principe de la
responsabilité de l’auteur de l’irrégularité est reconnu.
Sous -section 1- Droit d’invoquer la nullité 9
Ni la société ni les associés ou actionnaires ne peuvent se prévaloir d’une
nullité à l’égard des tiers de bonne foi.
La qualité d’associé ou de représentant de la société empêche de se prévaloir de
ses dispositions faites pour protéger les véritables tiers, c’est-à-dire ceux qui
n’avaient pas cette qualité lors de l’acte annulé et dans la mauvaise foi n’est pas
établie.
Ces dispositions s’appliquent aux actes ou délibérations des organes de la
société, mais non à des actes extérieurs tels qu’une souscription de parts sociales
obtenue à la suite d’une démarche prohibé. Cette dérogation au principe ci-
dessus, la nullité résultant de l’incapacité ou d’un vice du consentement peut
être opposée aux tiers, même de bonne foi, par l’incapable ou par l’associé ou
actionnaire dont le consentement a été surpris par erreur, dol ou violence.
Cette dérogation doit être interprétée restrictivement : seul l’incapable ou
l’associé dont le consentement a été surpris peut se prévaloir de la nullité à
l’égard des tiers. Par ailleurs, le dol n’est une cause de rescision d’une obligation
qu’autant qu’il a été pratiqué par celui au profit duquel l’obligation a été
contractée. Ainsi, la souscription à une augmentation de capital demeure valable
envers les tiers créanciers qui ont traité avec la société et qui n’ont pas à subir
les conséquences des manœuvres dolosives dont les dirigeants sociaux se sont
rendus coupables à l’encontre du souscripteur mais auxquelles ces créanciers
sont demeurés étrangers.
Sous-Section 2 : Le sort de l’acte nul
- Effet rétroactif
L’effet rétroactif de la nullité est écarté par l’article 235-11 al 2 du code de
commerce en cas de nullité de fusion ou d’une scission. Ce texte prévoit que
cette nullité est sans effet dur les obligations à la charge ou au profit des sociétés
auxquelles le ou les patrimoines sont transmis entre la date à laquelle prend effet
9
M.Cozian, A.Viandier,F.Deboissy, »Droit des sociétés »éd24 2011,P :243
6
la fusion ou la scission et celle de la publication de la décision prononçant la
nullité.
En cas de fusion, toutes les sociétés ayant participé à l’opération sont
solidairement responsables de l’exécution des obligations à la charge de la
société absorbante nées entre la date d’effet de fusion et celle de la publication
de la décision ayant prononcé la nullité. Il en est de même en cas de scission : la
société scindée est responsable solidairement avec les sociétés bénéficiaires des
apports de toutes les obligations nées à la charge de ces sociétés : chacune des
sociétés bénéficiaires répond des obligations à sa charge nées entre la date de
prise d’effet de la scission et celle de la publication de la décision ayant
prononcé la nullité.
- Nullité en cascade10
Tel est le cas lorsque la loi maintient la validité de certaines délibérations par
des organes irrégulièrement composés. Ainsi :
 -lorsque les conditions de nomination d’un salarié comme administrateur
ne sont pas remplies, la nomination est nulle mais cette nullité n’entraîne
pas celle des délibérations auxquelles a pris part l’administrateur
irrégulièrement nommé.
 -la nomination irrégulière d’un membre du conseil d’administration ou de
surveillance élu ou désigné par les salariés est nulle mais cette nullité
n’entraîne pas celle des délibérations auxquelles a pris part
l’administrateur irrégulièrement nommé, il en est de même en cas de
désignation irrégulière d’un membre du conseil représentant les salariés
dans les entreprises relevant du secteur public.
 -dans les sociétés dont les actions sont admises aux négociations sur un
marché réglementé, la nomination du membre du conseil d’administration
ou de surveillance en violation des règles sur l’obligation de mixité est
nulle, mais cette nullité n’entraîne pas celle des délibérations auxquelles a
pris part l’administrateur irrégulièrement commis.

10
Op.cit. p :399
7
Chapitre 2 : l’action en nullité et son prononcé :
Lorsqu’une cause de nullité existe, le sort de l’assemblée générale ou de la
délibération irrégulière est lié à l’introduction d’une instance, au droit d’agir en
nullité, au délai de prescription de l’action, à la possibilité de réparation du vice
et au pouvoir du juge de prononcer la nullité.

Section 1- l’action en nullité


Sous- Section 1- l’introduction d’une instance et le droit d’agir
a- L’introduction d’une instance :
L’annulation de l’assemblée ou de l’une de ses délibérations doit
nécessairement être prononcée en justice. Le tribunal compétent est saisi selon
les règles de droit commun par les personnes habilitées à agir.
Très généralement, c’est la société elle-même qui a un intérêt légitime à discuter
le bien-fondé de la prétention de celui qui demande l’annulation pour obtenir le
rejet de cette prétention. C’est donc contre elle, prise en la personne de ses
représentants légaux, que l’action doit être dirigée par voie d’assignation.
Sur la possibilité néanmoins pour la société d’exercer l’action en nullité si elle a
été victime d’une décision abusive d’un ancien associé ou actionnaire
majoritaire.
Conformément au droit commun, le tribunal compétent pour connaître de
l’action en nullité est :
-le tribunal de commerce, puisqu’en application de l’article 721-3,2° du code de
commerce ce sont les tribunaux de commerce qui connaissent des contestations
relatives aux sociétés commerciales ;
-le tribunal du lieu du siège de la société puisqu’en principe c’est elle qui est
défenderesse étant précisé que le tiers demandeur peut se prévaloir du siège
statuaire ou du siège réel11.

2/Le droit d’agir en nullité


Tout d’abord, Il faut préciser les personnes habilitées à ouvrir l’action en
nullité, selon l’article 31 du code de procédure civile dispose que « l’action est
ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au rejet d’une
prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d’agir aux
11
Assemblées générales /2014-2015/ EDITIONS FRANCIS LEFEBVRE.
8
seules personnes qualifiés pour élever ou combattre une prétention, ou pour
défendre un intérêt déterminé ».
Par application de cet article, est ouverte à toute personne justifiant d’un intérêt
légitime l’action tendant à faire déclarer la nullité d’un acte ou d’une
délibération d’une société commerciale affectée d’un vice de portée générale,
tandis que la nullité ayant pour objet la protection d’intérêts particuliers ne peut
être invoquée que par la personne ou le groupe de personnes dont la loi assure la
protection.
Les tribunaux appliquent « aux irrégularités des délibérations d’assemblée la
distinction de droit commun entre la nullité absolue et relative. Dans cette
hypothèse, l’action en nullité est la sanction d’une règle protective des intérêts
propres a un actionnaire déterminé, encourue par exemple pour incapacité ou
vice du consentement, défaut de convocation ou convocation irrégulière, excès
de pouvoir par violation des droits propres d’un actionnaire et doit être réservé à
l’actionnaire intéressé.
-Nullité absolue
Comme on vient de le voir, L’action en nullité absolue est ouverte à toute
personne justifiant d’un intérêt légitime. Premièrement les associés ou les
actionnaires peuvent exercer l’action en nullité absolue s’ils justifient d’un
intérêt légitime à demander l’annulation des délibérations qu’ils critiquent,
l’action est recevable même si l’associé ou actionnaire demandeur a voté en
faveur de la résolution dont il demande ensuite l’annulation car il n’est pas, de
seul fait, dépourvu d’intérêt à poursuivre cette annulation.
Ainsi pour autres demandeurs à savoir les créanciers les dirigeants et les
autres mandataires sociaux peuvent aussi exercer l’action en nullité s’ils
établissent leur intérêt légitime à agir. Il pourrait en être de même des
commissaires aux comptes. Toutefois, leur intérêt légitime à agir ne peut pas
consister dans le maintien de leur mandat. La cour de cassation a en effet jugé
que les fonctions du commissaire aux comptes prenant nécessairement fin avec
la disparition de la société au sein de laquelle il les exerce, la perte de ces
fonctions par suite de l’absorption de cette société par une autre ne constitue pas,
en l’absence de fraude, un intérêt légitime lui ouvrant l’action en nullité contre
les opérations ayant réalisé cette absorption.
-Nullité relative
La nullité ayant pour objet la protection d’intérêts particuliers ne peut être
invoquée que par la personne ou le groupe de personnes dont la loi assure la
protection. Ce droit pourrait également reconnu aux créanciers de ces personnes
9
car les créanciers peuvent exercer tous les droits et actions de leur débiteur, à
l’exception de ceux qui sont exclusivement attachés à la personne. Ainsi, tout
associé est recevable à contester la validité des pouvoirs d’une personne ayant
représenté un associé lors de l’adoption d’une décision collective. C’est pour
aussi le fait que l’associé ou actionnaire demandeur a une participation en droits
de vote trop faible pour emporter la décision ne paraît pas suffisant pour justifier
le rejet de sa demande.
En bref, seul les associés sont recevables à invoquer la violation des dispositions
régissant la convocation aux assemblées générales ainsi qu’à contester la validité
des pouvoirs de la personne ayant représenté un associé à ces assemblées.
L’action du gérant non associé doit donc être déclarée irrecevable 12.

Section 2 : conditions de l’exercice de l’action


Les conditions d’exercice de l’action Sont au nombre de deux l’exercice de
l’action et la renonciation de cette exercice
-Exercice de l’action
On peut exercer autant d’action en nullité qu’il y a des causes de nullité
Ainsi, les juges ne sauraient pour rejeter une demande en déclaration de nullité
d’une augmentation de capital qui, par suite de la participation au vote d’un
acquéreur de parts dont la cession a par la suite été résolue, n’aurait pas été
décidée à la majorité des trois quarts exigées par la loi retenir l’autorité de chose
jugée par une précédente décision qui a repoussé une première action en nullité
fondée sur le dol.
Il semble désormais acquis qu’un associé ou actionnaire peut exercer l’action en
nullité même s’il ne l’était pas encore au moment où a été adoptée la décision
critiquée.
Le fait que le demandeur ne soit plus associé ou actionnaire au moment où il a
introduit son action ne rend pas celle-ci irrecevable dès lors qu’il a intérêt à voir
prononcer cette nullité. Cependant l’action en nullité semble recevable même si
le demandeur a pris part à l’irrégularité. Le défaut d’indépendance d’un
commissaire aux apports est sanctionné par une nullité d’ordre public qui n’a
pas pour seul objet la protection de la société bénéficiaire de l’apport ou des
associés. Il emporte donc peu que l’associé, qui a formé l’action en annulation
des délibérations de l’assemblée générale ayant approuvé une augmentation de
capital par rapport d’éléments incorporels de fonds de commerce, ait lui-même
12
Assemblées générales. bis
10
demandé en connaissance de cause la désignation de ce commissaire aux
apports.
L’action en nullité doit être exercée de bonne foi, le demandeur ne doit pas
abuser de son droit d’agir en justice et en cas d’abus il s’expose à ce que sa
responsabilité soit engagée.
- la renonciation à l’exercice de l’action en nullité
L’action en nullité doit être écartée lorsque celui qui l’exerce est censé y
avoir renoncé, en effet, une partie peut toujours, après la naissance de son droit,
renoncer à l’application d’une loi, fût-elle d’ordre public. Conformément au
droit commun, seules les délibérations atteintes d’une nullité relative sont
susceptibles d’une telle confirmation, mais même les nullités relatives
sanctionnant l’ordre public de protection peuvent être confirmées pourvu que la
renonciation à les invoquer se produise une fois acquis par l’intéressé le droit de
faire valoir la nullité. La volonté de confirmer doit émané de la personne qui
pouvait se prévaloir de la nullité.la confirmation peut résulter d’un acte exprès
ou de l’exécution volontaire de l’acte ou de la délibération annulable faite en
pleine connaissance de cause13.

Section 2 : le prononcé de la nullité


Sous-Section 1 : cas prévus par la loi
1/nullité obligatoire
Dans certains cas, la loi oblige juge à prononcer la nullité lorsqu’il a constaté
l’irrégularité : cette obligation résulte de la rédaction des textes en cause, qui
affirment que les délibérations contraires à leurs dispositions « sont nuls » ou
que leurs dispositions doivent être respectées « à peine de nullité ».
Les dispositions prévoyant ainsi des nullités de droit ont été précisées dans les
développements qui précèdent, en fonction des obligations dont elles
sanctionnent la violation, développements auxquels on se reportera.
Soulignons toutefois qu’en matière de tenue d’assemblée générale
d’actionnaires, l’article 225-121 al1 du code de commerce prévoit une nullité de
droit en cas de violation des règles relatives :
-à la compétence et aux conditions de quorum et de majorité des assemblées
générales extraordinaires.

13
Assemblées générales.bis
11
-à la compétence et aux conditions de quorum et de majorité des assemblées
générales ordinaires.
-aux conditions de quorum et de majorité en matière des assemblées spéciales.
-A l’obligation pour le conseil d’administration ou pour le directoire de
présenter à L’assemblée générale ordinaire annuelle son rapport ainsi que les
comptes annuels et le cas échéant, les comptes consolidés accompagnés du
rapport de gestion y affèrent.
-à la fixation de l’ordre du jour des assemblées, à l’inscription à cet ordre du
jour des points et projets de résolution déposés par les actionnaires, à
l’obligation en principe de ne délibérer que sur des questions figurant à cet ordre
du jour, et à l’obligation de communiquer à l’assemblée appelée à délibérer sur
des modifications de l’organisation économique ou juridique de l’entreprise
l’avis du comité d’entreprise consulté sur ces modifications.
2/ Nullité facultative
Dans d’autres cas que nous avons également examinés au fur et à mesure des
développements qui précédent et auxquels on se reportera, la loi laisse le juge
libre d’apprécier l’opportunité d’annuler ou de maintenir la décision : cette
liberté résulte de la rédaction des textes an cause qui prévoient que les actes ou
délibérations contraires à leurs dispositions « peuvent être annulés ».
Le juge statue alors en fonction des circonstances et, bien entendu de la
demande qui lui est présentée. Ainsi les juges ont tenu compte :
-en cas d’irrégularité dans la convocation, du préjudice que cette irrégularité a
pu causer aux associés ou actionnaires.
-en cas de non-respect du droit de communication, de l’impact que ce défaut de
communication a pu avoir sur le sens du vote.
-en cas de présence d’un tiers, de l’influence que cette présence a pu avoir sur
la liberté du vote des associés.

Sous -Section 2 : Cas non prévus par la loi


Dans les cas autres que ceux visés ci-dessus, la loi ne précise pas les pouvoirs du
juge. Celui-ci doit, en principe, annuler l’acte ou la délibération viciée dès
l’instant où il a constaté l’existence d’une cause de nullité.
Force est toutefois de constater que les tribunaux ont tendance à s’attribuer un
pouvoir d’appréciation en la matière, ce qui semble conforme à la philosophie
12
générale d’éviter pour les sociétés commerciales des annulations non
indispensables.
Il en est ainsi en particulier pour les nullités fondées sur une disposition
impérative de la loi ou les dispositions qui régissent les contrats, cas où la loi
paraît plutôt indiquer au juge une cause possible de nullité que lui prescrire de
prononcer la nullité. Comme en matière de nullité facultative. Les juges tiennent
compte de l’importance du préjudice éventuel causé par l’irrégularité pour
prononcer la nullité.
A cet égard, la chambre de la cour de cassation a précisé que la violation des
dispositions relatives aux modalités de convocation des associés de société civile
est sanctionnée par la nullité s’il en résulte un préjudice14.

Bibliographie
14
Assemblée générale.2014/2015
13
 Les ouvrages :
 M. El Mernissi, « traité des droits des sociétés » éd The Mena Collection
2019,
 M.Cozian, A. Viandier, F. Deboissy « Droit des sociétés »éd24 2011

 Les lois :

 La loi 17-95 relatif a la SA complétée et modifiée par la loi 20-05

14

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