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INTRODUCTION GENERALE
1
habituelle ou occasionnelle. Les conséquences économiques et
sociales de l’ouverture des procédures collectives à l’égard d’une
entreprise en difficulté peuvent s’avérer désastreuses autant pour le
débiteur que pour les créanciers et les salariés.
2
éléments : un ensemble de moyens de production, une organisation et
une activité économique. L’entreprise est un agent économique qui
peut comporter un ou plusieurs établissements et qui entretient des
relations avec d’autres entreprises ou avec les consommateurs.
4
- L’état de cessation des paiements pour l’ouverture
des procédures de redressement judiciaire ou de liquidation des
biens.
5
La notion de droit des entreprises en difficulté s’est substituée à
celle de droit des faillites depuis la loi française du 1er mars 1984. Le
législateur OHADA a repris pour son compte cette notion dans
l’AUPCAP en instituant quatre procédures collectives dont deux sont
préventives (conciliation et règlement préventif) tandis que deux
autres sont curatives (redressement judiciaire et liquidation des biens).
6
Le premier trait de caractère demeure l’aspect collectif des
procédures collectives. Depuis le code de commerce français jusqu’à
l’Acte Uniforme révisé de 2015, la procédure collective n’a toujours
été qu’une voie d’exécution collective des biens d’un débiteurs
défaillant car le droit des faillites, tout comme de droit des entreprises
en difficulté, est fondé sur une conception de l’insolvabilité même si
la notion de défaillance du débiteur n’est plus étroitement associée à
l’idée de fraude. Les enjeux pour les créanciers étant de se faire
payer, ils doivent saisir collectivement les biens de leur débiteur, les
vendre afin de s’en partager le prix dans les conditions propres à
assurer le respect des causes de préférence des créanciers bénéficiaires
des sûretés et l’égalité entre les créanciers chirographaires qui, à
défaut d’un paiement complet, peuvent prétendre au moins au
versement le plus élevé possible des dividendes. Le nouvel Acte
Uniforme a réaffirmé le monopole absolu des mandataires (syndic et
liquidateurs) pour agir au nom et dans l’intérêt collectif des créanciers.
La procédure est poursuivie non dans l’intérêt d’un créancier ou d’une
catégorie de créanciers, mais dans l’intérêt collectif de l’ensemble des
créanciers du débiteur et par l’organe de la procédure désigné par le
tribunal qui a autorisé les poursuites. Les créanciers doivent déclarer
leurs créances et sont regroupé en une masse tandis que le débiteur est
frappé d’un dessaisissement afin de réduire ses pouvoirs de gestion sur
son patrimoine.
7
parvient pas à résoudre de façon équitable. En effet il parait
impossible de sauvegarder tous les intérêts en présence de manière
équitable dans les procédures collectives, la préservation des droits
des uns se faisant au détriment de ceux des autres. Un conflit d’intérêt
existe entre les droits des créanciers d’une part et les intérêts du
débiteur d’autre part. Et même à l’intérieur de la masse des créanciers,
tous ne sont pas logés dans la même enseigne. Un traitement
particulier est réservé à certaines catégories de créanciers selon les
sûretés ou privilèges attachés à leurs créances. En fonction de
survenance des circonstances exceptionnelles (crises économiques ou
sanitaires), le législateur ou les pouvoirs publics peuvent prendre des
mesures spécifiques tantôt au profit des marchés, du crédit ou des
créanciers. Par étapes successives, le droit des entreprises en difficulté
s’est construit sur la recherche incessante d’un équilibre entre la
protection des intérêts des entreprises débitrices, des salariés et des
créanciers.
8
b) Les objectifs du droit des entreprises en difficulté
9
Quant aux sanctions dans les procédures collectives, elles
occupent désormais une place résiduelle. De sa conception purement
répressive et barbare, le droit des faillites a évolué à l’égard du
débiteur qui était traité comme un délinquant et qui mérite désormais
une protection plus ou moins accentuée. Ce sont les dirigeants fautifs
qui encourent des sanctions civiles ou patrimoniales pénales et
professionnelles. Et avec la séparation entre le sort de l’entreprise et
celui de ses dirigeants, l’entreprise ne peut plus être soumise aux
procédures collectives à titre de sanctions des comportements fautifs
de ses dirigeants.
BIBLIOGRAPHIE CONSEILLEE :
11
CHAPUT (Y), Droit de la prévention et du
règlement amiable des difficultés des entreprises, PUF 1986
CHATILLON (S), Droit des affaires
internationales, 3e éd.2002
Dossier relatif à l’évolution du droit des
entreprises en difficulté : Droit et patrimoine n°253
dec.2015
GUYON (Y), Droit des affaires, tome 2,
Entreprises en difficulté, Redressement judiciaire, faillite, 9e
éd. Economica 2003
JEANTIN (M) et LE CANNU (P), Droit
commercial : instruments de paiement et de crédit,
Entreprises en difficulté, Dalloz, 6e éd. 2003
KALIEU ELONGO (Y-R), Le droit des
procédures collectives OHADA, PUA 2016
KOM (J), Droit des entreprises en difficulté,
PUA 2013
LE CORRE (P-M), Droit et pratique des
procédures collectives, Dalloz 2017/2018
Martin (J-F) LIENHARD (A), Redressement et
liquidation judiciaires (prévention, règlement amiable,
faillite personnelle, banqueroute, 8e éd. DELMAS. 2003
PEROCHON (F), Entreprises en difficulté,
LGDJ, 10e ed. 2014
12
POUGOUE (P-G) (sous la direction),
Encyclopédie du droit OHADA, Lamy 2011
RIPERT et ROBLOT, Traité de droit
commercial, 15e éd. par DELEBECQUE et GERMAIN, T2,
LGDJ 2004
SAINT-ALARY-HOUIN (C), Droit des
entreprises en difficulté, 4e éd. Montchrestien E.J.A 2001 et
9e éd. LGDJ.2014
SAWADOGO (F-M), Droit des entreprises en
difficulté, éd. Brylant, collection droit uniforme, juriscope
2002
13
QUESTION PRATIQUES
14
connaitre leur situation exacte et de mieux choisir ou ajuster les
moyens de prévention. On distingue ainsi la prévention-détection
(chapitre I), de la prévention-traitement (chapitre II).
CHAPITRE I : LA PREVENTION-DETECTION
P1 : L’information prévisionnelle
15
l’information interne que les besoins de divers utilisateurs. Ainsi
d’après l’article 1er de l’Acte Uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière « Toute entité au sens de l’article 2 ci-dessous
est soumise aux dispositions du présent Acte Uniforme et doit mettre
en place, pour l’information interne et pour son propre usage, une
comptabilité générale conformément audit Acte Uniforme. A cet effet,
17
Les sociétés d’une certaine dimension sont astreintes à la mise en
place d’une comptabilité et à la désignation d’un commissaire aux
comptes, à qui la loi impose l’obligation de déclencher le mécanisme
d’alerte. Quant aux petites entreprises et notamment les entreprises
individuelles, elles sont exclues du domaine d’application de la
procédure d’alerte. Il existe une diversité de règles procédurales de
l’alerte suivant qu’elles s’appliquent aux sociétés anonymes ou aux
autres types de sociétés.
19
Le commissaire aux comptes encourt des responsabilités civiles,
pénales ou professionnelles en cas d’inobservation de ses obligations
liées à l’alerte. Sa responsabilité civile peut être engagée en cas
d’absence de déclenchement de la procédure ou en cas de
déclenchement tardif. Sa responsabilité professionnelle peut être
retenue en cas d’indiscrétion ayant des conséquences préjudiciables
pour l’entreprise.
D’après l’article 157, tout associé non gérant peut, deux fois par
exercice, poser par écrit des questions au gérant sur tout fait de nature
à compromettre la continuité de l’exploitation ou demander une
expertise de gestion. Il en est de même de tout actionnaire qui peut
poser des questions écrites au PCA, au PDG ou à l’administrateur
général (article 158 de l’AUDSCGE).
20
Le dirigeant interpellé a quinze jours pour répondre aux questions
posées et pour adresser copie de la question et de la réponse au
commissaire aux comptes.
DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES
21
SAWADOGO (F-M), Les procédures de
prévention dans l’AUPC révisé Droit et patrimoine n°253,
décembre 2015, P.32
QUESTIONS PRATIQUES
CHAPITRE II : LA PREVENTION-TRAITEMENT
22
financières doivent rechercher des financements partout où elles
peuvent en trouver, c’est-à-dire sur le plan interne ou extérieur, au
public comme au privé).
24
l’activité économique demeure tributaire des crédits car l’argent c’est
le nerf de la guerre et le crédit demeure l’oxygiène de l’entreprise, si
bien que son équipement entraîne nécessairement la mort de celle-ci.
Les entreprises en difficultés financières peuvent faire recours aux
prêts bancaires, aux prêts obligataires ou aux prêts fournisseurs.
Tout crédit comporte des risques importants dont les plus redoutés
sont ceux de surendettement, du défaut de remboursement ou de
l’insolvabilité du débiteur, d’où la nécessité pour l’établissement
financier de s’assurer des garanties de remboursement. La
responsabilité des fournisseurs de crédit peut être engagée soit pour
octroi ou maintien des crédits abusifs soit pour rupture abusive de
crédits soit enfin pour immixtion dans la gestion de l’entreprise. Mais
la faute du dispensateur de crédit n’est évidente que s’il était conscient
de la situation désespérée de l’entreprise, en cas de concours
frauduleux ou en cas d’immixtion caractérisée lorsqu’il prend des
décisions à la place des dirigeants de droit de l’entreprise.
25
La précarité financière des entreprises oblige les opérateurs
économiques à doubler l’imagination afin de saisir toute les
opportunités de financement et à recourir aux emprunts obligataires,
aux crédits fournisseurs, au crédit-bail et aux aides publiques
27
dirigeants, il existe d’autres motif plus objectifs, comme ceux qui
relèvent de l’incompétence, vu la complexité de la gestion des
entreprises modernes, même de dimension modeste. La commission
des fautes inexcusables de gestion conduit les dirigeants d’entreprise à
la démission ou à la révocation. Toutefois, les modalités de
remplacement des dirigeants divergent selon qu’il s’agit de les évincer
dans les entreprises sociétaires ou dans les entreprises individuelles.
28
des dirigeants sociaux que d’évincer les chefs d’entreprises
individuelles.
29
respecter les conditions de fond et de forme exigées par le code du
travail.
30
économiques et le contrôle administratif sur leur fondement, la
protection des salariés semble illusoire.
DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES
31
TCHAKOUA (J-M), « Le licenciement pour
motif économique en droit camerounais » RASJ, vol 2, n°1,
2004, P.189 et s
QUESTIONS PRATIQUES
32
Lorsque le traitement préventif a échoué ou n’a pas été envisagé,
le législateur OHADA préconise de passer au traitement curatif. En
effet, le traitement amiable des difficultés des entreprises a
nécessairement une efficacité limitée puisqu’il suppose l’accord du
débiteur et de ses créanciers. Ceci explique la faiblesse des
mécanismes de prévention et le recours aux procédures collectives. On
distingue ainsi les procédures préventives (conciliation et règlement
préventif), des procédures curatives (redressement judiciaire et
liquidation des biens). Les procédures collectives peuvent être
internationales lorsque l’entreprise possède des établissements dans
des États différents ou des créanciers situés hors de l’État où elle a son
siège. Les procédures collectives sont des procédures judiciaires
exigeant la mise en œuvre de plusieurs organes et les personnes
assujetties doivent remplir les conditions requises par l’Acte
Uniforme.
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CHAPITRE I : L’ORGANISATION DES PROCEDURES
COLLECTIVES
34
aux personnes morales de droit privé qui exercent une activité soumise
à un régime particulier lorsqu’il n’en est disposé autrement dans la
réglementation spécifique régissant ladite activité. Les activités
soumises à un régime particulier au sens du présent Acte Uniforme et
des textes les régissant sont notamment celles des établissements de
crédit, des établissements de microfinance et des acteurs des marchés
financiers ainsi que celles des sociétés d’assurance ou de réassurance
des États parties au traité OHADA »
35
L’article 1-1 de l’AUPCAP retient des catégories de personnes
morales aux contours mal définis : « toute personne morale de droit
privé ainsi qu’à toute entreprise publique ayant la forme de personnes
morale de droit privé ».
A- La compétence matérielle
37
les contestations nées de la procédure collective, de celles sur
lesquelles la procédure collective exerce une influence juridique ainsi
que celles concernant la faillite personnelle et les autres sanctions, à
l’exception de celles qui sont exclusivement de la compétence des
juridictions administrative, pénales et sociales ». Il s’agit suivant les
États parties au traité OHADA, du tribunal de première instance, du
tribunal de grande instance ou du tribunal régional statuant en matière
civile et commerciale. Quelques États ont créé des tribunaux de
commerce fonctionnant sous la présidence des magistrats
professionnels et des assesseurs commerçants.
B- La compétence territoriale
39
d’information ou de représentation. On peut les regrouper en organes
judiciaires, les auxilliaires professionnels et les organes des créanciers.
A- Le tribunal
B- Le président du tribunal
40
compétence exclusive pour prononcer l’ouverture de la conciliation et
du règlement préventif et désigne le conciliateur et l’expert. Il doit
recueillir les informations sur la situation économique, financière et
sociale de l’entreprise, les agissements des dirigeants et le sort des
créanciers afin de statuer sur la procédure collective à mettre en
œuvre. Il doit y avoir une étroite collaboration entre le président du
tribunal et le juge-commissaire.
C- Le juge-commissaire
41
commencent à la date de l’ouverture des procédures collectives et
prennent fin à la date de leur clôture, sauf remplacement en cas de
manquement à ses missions. Il peut faire l’objet de révocation et de
sanction lorsqu’il commet certaines fautes ou s’écarte de ses missions
(article 39 al.5).
D- Le ministère public
43
l’assemblée concordataire pour voter l’accord relatif au
redressement de l’entreprise, au délai de paiement et à la
remise des dettes.
44
La conciliation est la nouvelle procédure de traitement préventif,
instituée par l’article 2 alinéa 1 de l’AUPCAP révisé qui dispose : « la
conciliation est une procédure préventive, consensuelle et
confidentielle, destinée à éviter la cessation des paiements de
l’entreprises débitrice afin d’effectuer, en tout ou en partie, sa
restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegardes. Cette
restructuration s’effectue par le biais de négociations privées et de la
conclusion d’un accord de conciliation négocié entre le débiteur et ses
créanciers ou, au moins ses principaux créanciers, grâce à l’appui d’un
tiers neutre, impartial et indépendant dit conciliateur ».
45
assouplies quant aux personnes concernés et surtout quant à la nature
des difficultés permettant l’ouverture de la procédure (difficultés
prévisibles ou avérées). La confidentialité de la procédure de
conciliation résulte de l’absence de la publicité du jugement
d’ouverture et de l’obligation de confidentialité imposée à toute
personne qui participe à la procédure. La confidentialité doit durer de
l’ouverture jusqu’à l’issue de la procédure de conciliation. Cette
confidentialité a pour finalité d’éviter d’alerter les concurrents sur les
difficultés des entreprises concernées.
46
Elles portent essentiellement sur les personnes susceptibles d’être
soumises à la procédure de conciliation et sur la situation économique,
financière, sociale et juridique du débiteur. Mais les personnes
susceptibles d’être soumise aux procédures collectives ayant été
abordées dans le chapitre relatif au domaine d’application des
procédures collectives en droit OHADA, il convient de s’en tenir à la
situation du débiteur.
A- Le déroulement de la procédure
47
Il débute par la nomination d’un conciliateur, se poursuit par la
conclusion d’un accord qui fera l’objet d’homologation par le juge.
48
La conciliation prend fin par la signature de l’accord, en tout cas,
à l’expiration du délai n’excédant pas trois ou quatre mois s’il y a eu
prorogation. La conciliation peut prendre fin également de façon
anticipée lorsque le conciliateur constate l’impossibilité de parvenir à
un accord ou en cas de survenance de la cessation des paiements. La
conclusion de l’accord ou l’échec de la conciliation marque
inexorablement la fin de la procédure de conciliation. L’accord signé
peut être déposé au rang des minutes chez un notaire ou faire l’objet
d’homologation ou d’exequatur par la juridiction compétente.
L’homologation a pour intérêt de conférer à l’accord l’autorité de la
chose jugée et de donner aux parties un titre permettant l’exécution
forcée du concordat. Le président du tribunal peut homologuer
l’accord et accorder au débiteur les délais de grâce judiciaire prévus
par l’article 1244 du code civil pour les créances non incluses dans
l’accord.
49
Les conditions d’ouverture, le déroulement et les issues de la
procédure du règlement préventif méritent d’être examinés.
50
La demande d’ouverture de la procédure de règlement préventif
se fait par requête du débiteur ou par une requête conjointe du débiteur
avec un ou plusieurs de ses créanciers, déposée au greffe du tribunal
compétent contre récépissé. Dans la requête, le débiteur expose ses
difficultés ainsi que les perspectives de redressement et d’apurement
de son passif. La requête du débiteur doit être accompagnée des
documents cités par l’article 6-1 de l’AUPCAP, datant de moins de 30
jours.
52
L’accord signé après conclusion doit être déposé au greffe du
tribunal aux fins d’homologation, l’homologation confère l’autorité de
la chose jugée et interdit toute modification. D’après l’article 15
alinea 2 de l’AUPCAP, lorsque la situation de l’entreprise débitrice le
justifie, la juridiction compétente homologue le concordat préventif,
en constatant les délais et remises de dette consentis par les créanciers
et donnant acte au débiteur des mesures proposées pour le
redressement de l’entreprise. Le juge homologue le concordat si les
conditions de validité » sont remplies en audience non publique.
53
Le tribunal peut être saisi par requête d’un ou de plusieurs créanciers
partis à l’accord ou de ceux auxquels un délai a été imposé. Après la
résolution les créanciers recouvrent leurs droits initiaux, c’est-à-dire
l’intégralité de leurs créances et sûretés, déduction faite.
DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES
54
ASSOG RAVI KOMLAN, « Les procédures
collectives d’apurement du passif dans l’espace OHADA,
penant 2000, n°832, P.67
ROUSSEL-GALLE (P), « OHADA et
difficultés des entreprises, Etudes critiques des conditions et
effets de l’ouverture de la procédure de règlement préventif
NGA (D-J), Le nouvel encadrement des
mandataires judiciaires en zone OHADA, mémoire Master,
université de Ydé II 2015
FENEON (A), « Des mandataires mieux
encadrés, pour une procédure plus efficace » Revue Droit et
patrimoine n°253, dec 2015, P.65
Kalieu Elongo (YR), Les organes des
procédures collectives », Encyclopédie du droit OHADA,
éd. Lamy 2011, P.1295
DERRIDA (F), « Du rôle des contrôleurs dans
le redressement judiciaire et la liquidation des biens »
Mélange Honorat, éd.Frison-Roche, 2000, P.89 ;
EKOM (G-F), L’introduction de la procédure de
conciliation dans l’AUPCAP, mémoire master, Uv. Ydé II
2017
QUESTIONS PRATIQUES
55
- Quels sont les organes dans les procédures collectives
- Enumérer les conditions de fond de chaque procédure
- Quelles sont les formalités à accomplir pour leur
ouverture
- Quelles sont les conditions requises pour être nommé
conciliateur
- Quelles sont les missions et responsabilités de
l’expert
- Quels sont les effets de l’ouverture de chaque
procédure collective
- Quelles sont les issues de la procédure de conciliation
- Quelles sont les juridictions compétentes en matière
de procédures collectives.
56
similaires, elles se distinguent dans leur déroulement. Les procédures
collectives internationales présentent également ses particularités.
59
dénonciation dans les médias ou en cas de grèves pour non-respect des
engagements financiers le ministre public peut saisir le tribunal.
60
Les règles de compétence sont régies par les articles 3 à 3-2 de
l’AUPCAP pour la compétence interne et l’article 256-3 de
l’AUPCAP en matière de compétence internationale.
61
de l’entreprise va subir des modifications dues à la présence des
mandataires. La mission du syndic est fixée par le tribunal qui peut
choisir entre trois formules :
62
- Interdiction de payer les créances nées avant le
jugement d’ouverture
- L’interdiction de faire des actes de disposition
étrangers à la gestion courante, sous peine de sanctions civiles
et pénales
- L’interdiction de constituer des sûretés au profit des
créanciers antérieurs
- interdiction de compromettre ou transiger, sauf
autorisation du juge-commissaire, sous peine de sanctions
63
déclaration, les vérifications et l’admission des créances qu’ils feront
partie de la masse des créanciers et pourront faire valoir leur droit au
paiement des créances. Les créances produites hors délais ou non
déclarées sont frappées de la sanction de forclusion. Les créances
frappées de forclusion sont inopposables et ne peuvent être payées
dans les procédures collectives.
64
4- L’absence de déchéance du terme
65
- Les créanciers gagistes ou hypothécaires conservent
leurs sûretés et peuvent exercer leur droit de suite.
- Le conjoint du débiteur peut exercer son droit de
reprise pour reprendre ses biens trouvés en la possession du
débiteur car celui-ci n’engage que ses biens propres et les biens
communs à l’exclusion des biens personnels ou des biens
propres du conjoint in bonis (art 99 et 100).
- Les salariés bénéficient d’une protection particulière
portant sur leur emploi et sur les créances salariales grâce au
privilège et super privilège des salaires (articles 95 et 96) de
l’AUPCAP.
- Le contrat de bail d’immeuble affecté à l’activité de
l’entreprise obéit à des règles particulières. Le bailleur ne peut
résilier le bail pour défaut de paiement des loyers échus avant
le jugement d’ouverture (l’article97 de l’AUPCAP). Le non-
paiement n’ouvre droit qu’à la déclaration au passif du
débiteur. Mais lorsque le défaut de paiement concerne les
loyers et charges afférents à une occupation postérieure au
jugement d’ouverture, le bailleur peut demander la résiliation
de plein droit du contrat de bail (par l’effet d’une clause
résolutoire).
Les créanciers postérieurs sont ceux dont les créances sont nées
après le jugement d’ouverture. Les créances visées sont toutes celles
66
qui résultent de la continuation de l’activité de l’entreprise ou de toute
activité régulière du débiteur ou du syndic. Elles peuvent être
d’origine contractuelle, quasi contractuelle, légale ou délictuelle
(articles 107 à 117 de l’AUPCAP).
67
retraçant les grandes étapes du redressement judiciaire puis de la
liquidation des biens.
69
B- Les issues de la procédure de redressement judiciaire et
l’exécution du concordat
70
sommes ainsi obtenues. Elle est la solution conçue lorsqu’aucune
possibilité de sauvetage n’a pu être élaborée c’est-à-dire lorsque la
situation de l’entreprise est complètement compromise.
71
La liquidation signifie en principe le démantèlement de
l’entreprise, la vente de ses biens, le licenciement de son personnel et
le partage des sommes perçues entre les créanciers en raison de la
nature de leurs droits. Tous les biens du débiteur doivent être vendus
pour désintéresser les créanciers. Les opérations de liquidation
consistent donc en la réalisation de l’actif du débiteur et en la
répartition du produit de ces réalisations entre les créanciers. Mais
avant d’exercer les opérations de liquidation, le liquidateur doit
effectuer des actes préparatoires ou des actes de gestion afin de
maximiser l’actif et mieux apurer le passif.
72
meilleures conditions pour obtenir les meilleurs prix. Le liquidateur ne
peut acquérir les biens mis en vente ni à titre personnel ni par
représentation.
2- L’apurement du passif
L’ordre de paiement des créanciers est prévu par les articles 166
pour les immeubles et 167 de l’AUPCAP, pour les meubles. D’après
73
l’article 164 de l’AUPCAP, « Le juge-commissaire ordonne, s’il y a
lieu, une répartition des deniers entres les créanciers, en fixe la quotité
et veille à ce que tous les créanciers en soient avertis ». Le liquidateur
adresse à chaque créanciers admis, en règlement de sa créances un
chèque en son ordre tiré sur le compte ouvert à cet effet dans une
banque, à la caisse d’épargne ou au trésor publique. Afin de permettre
un suivi de cette opération, l’article 169 impose aux liquidateurs
d’établir un rapport sur l’état de la liquidation chaque trimestre.
74
La clôture pour extinction du passif est l’hypothèse de clôture,
rare en pratique ou il n’existe plus de passif exigible à la fin des
opérations de liquidation ou lorsque le liquidateur dispose des sommes
suffisantes pour assurer le paiement intégral des créances et des frais
de procédure.
DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES
75
MARTINEAU-BOURGINAUD (W), La
cessation des paiements, notion fonctionnelle, RTD. Com
2002, P.245
BOULAY (J-C), « Réflexion sur la notion
d’exigibilité de la créance, RTD. com. 1990, P.349
CAMPANA (M), FERNANDEZ, « Entreprises
en difficulté, redressement judiciaire (conditions
d’ouverture) » Rep.com Dalloz 2014
QUESTIONS PRATIQUES
76
- Quel est le but de la période d’évaluation ?
77
compétence internationale. L’acte uniforme tente d’harmoniser les
règles de compétence judiciaire. Mais comme en matière de faillite
internationale, la compétence juridictionnelle et la compétence
législative sont étroitement liés, il est également important de prendre
en considération la question de conflit des lois.
78
ouvrir une procédure collective internationale, parce que le siège
social ou le principal établissement du débiteur se trouve sur son
territoire conformément à la loi que le juge va statuer. Cette
affirmation est à la fois attributive de compétence juridictionnelle et
de compétence législative. Mais plusieurs États peuvent revendiquer
simultanément leur compétence sur le fondement de l’article 3-1 de
l’AUPCAP.
Les droits non affectées par la procédure collective sont des droits
réels d’un créancier sur les biens du débiteur se trouvant à l’étranger,
80
le droit d’un créancier d’invoquer la compensation, le droit de
rétention ou les droits du vendeur fondés la réserve de propriété.
82
La coopération judiciaire peut être définie comme une action
conjointe et coordonnée de deux ou plusieurs Etas dans le domaine de
la justice en vue de parvenir à des résultats communs tant dans la
reconnaissance que dans l’exécution des décisions de justices. Elle
suppose la mise en place des conditions d’un véritable rapprochement
des autres juridictions et des mécanismes de contrôle et d’exécution
des décisions des autres juridictions compétentes.
Dans cet esprit de coopération judiciaire, dès que le juge est saisi
d’une ouverture des procédures collectives ? Il devra vérifier sa
compétence afin de qualifier la procédure ouverte de principale ou de
secondaire. Il devra prescrire la de publicité du jugement ouvrant la
procédure afin de faciliter la connaissance de la procédure ouverte par
les créanciers des autres Etats. Le juge devra tenir compte du
déroulement d’une procédure parallèle poursuivie à l’étranger. Il devra
veiller à la conciliation des intérêts des créanciers locaux avec les
mesures demandées par le représentant ou le tribunal étranger.
83
Toutes les actions des organes de la procédure collective doivent
être coordonnées puisqu’elles tendent vers les mêmes objectifs à
savoir connaitre et mieux gérer le patrimoine du débiteur afin de
redresser l’entreprise et payer les créanciers. Mais, l’ouverture de
plusieurs procédures contre un même débiteur a pour conséquence
néfaste de multiplier des organes dans plusieurs juridictions entrainant
des coûts exorbitants. La coordination des actions de différents
organes peut engendrer un climat de tension ou de compétition pour
saisir les biens du débiteur et compromettre le redressement de
l’entreprise. La vérification des créances et la répartition des produits
de la réalisation d’actif du débiteur sont complexes et peuvent
encourager le forum shopping lorsque les créanciers sont domiciliés
dans différents pays.
84
L’article 256 impose au syndic principal de transférer sans délai le
surplus d’actif aux autres procédures collectives dans lesquelles il y a
insuffisance d’actif, d’où la portée extraterritoriale de la mission du
syndic. Le syndic doit prouver ses pouvoirs par la présentation d’une
copie certifiée conforme à l’original de la décision qui le nomme ou
par tout autre certificat établi par la juridiction compétente.
86
l’article 256 du même texte réglemente la reconnaissance des
procédures collectives étrangères ouvertes hors de l’espace OHADA.
87
dans le territoire où elles ont été ouvertes. Une procédure principale
n’est pas encore ouverte (article 251 alinéa 3 à 4 de l’AUPCAP).
88
L’AUPCAP révisé a pour ambition de créer un cadre juridique
propice à la reconnaissance et à l’exécution des décisions rendues en
matière de procédures collectives internationales, en assurant la
coopération judiciaire et en protégeant les intérêts en cause.
89
étranger relativement aux procédures collectives. La demande de
reconnaissance incombe aux représentants étrangers ou organes
désignés ayant la capacité d’agir au titre de représentant de la
procédure collective étrangère (article 256 -10 de L’AUPCAP).
L’article 256-14 détermine les modalités à suivre par le représentant
étranger qui doit souhaiter voir reconnaitre la procédure collective
étrangère dans un Etat de l’espace OHADA. Il doit fournir un certain
nombre de documents énumérés par le texte, rédigés et traduit dans la
langue officielle de l’Etat concerné.
90
DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES
91
QUESTIONS PRATIQUES
92
dispositions règlementaires ou législatives applicables dans les
entreprises.
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La responsabilité des dirigeants étant une responsabilité pour
faute prouvée, sa mise en œuvre exige que plusieurs conditions soient
remplies. Les personnes pouvant agir en vue d’une condamnation du
dirigeant sont le mandataire judiciaire, le tribunal lorsqu’il se saisit
d’office, le ministère public et les créanciers contrôleurs. La
désignation des dirigeants de droit ou de fait donc la responsabilité
peut être recherchée est prévue par les articles 180 et suivants de
l’AUPCAP.
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par la victime a bien pris sa source dans un acte, un fait ou une
abstention imputable au dirigeant. Le dommage réparable est
l’insuffisance d’actif constatée au cours des procédures collectives
(article 183 et 189).
Elle est prévue par les articles 183 à 189 de l’AUPCAP. Elle est
dirigée contre les dirigeants sociaux qui se sont rendus coupables de
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fautes de gestion ayant contribué à l’insuffisance d’actif. Lorsque la
faute, le dommage et le lien de causalité sont établis, le juge peut à la
requête du Syndic ou d’office, décider que les dettes de la personne
seront reportés en tout ou en partie avec ou sans solidarité par tous les
dirigeants ou certains d’entre eux. Le juge dispose d’un pouvoir
modulateur absolu pour prononcer la sanction car c’est à lui de
déterminer le montant que doit payer le dirigeant fautif pour combler
le passif ainsi que les modalités de paiement. Mais le principe de
réparation intégrale du préjudice imposé en droit commun, n’est pas
applicable en matière de procédures collectives. Le juge doit tenir
compte du degré de gravité de la faute et de l’importance du dommage
causé pour condamner le dirigeant fautif au comblement de tout ou
partie du passif.
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de la loi. En cas d’extension des procédures collectives aux dirigeants,
le passif personnel du dirigeant et le passif de la personne morale
seront confondus dans la procédure ouverte contre le dirigeant, ce qui
rend plus sévère cette sanction par rapport à l’action en comblement
du passif dans laquelle le juge doit moduler la part du passif mise à la
charge du dirigeant.
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ne constitue pas en soi une infraction pénale. Mais, il peut arriver que
les actes ou omissions des dirigeants ayant entrainé la défaillance de
l’entreprise soient qualifiés d’infraction pénales soit qu’ils constituent
des violations des dispositions relatives au fonctionnement des de
droit commun (articles 889 à 891 de l’AUDSC-GIE), articles 226 à
246 AUPCAP. Les infractions les plus fréquentes sont : l’abus de
biens ou du crédit de la société, le détournement des fonds de la
société, les banqueroutes et infractions assimilées et les infractions
contenues dans certains actes uniformes OHADA (distributions des
dividendes fictifs, faux dans les documents comptables).
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fautif. La faillite personnelle et l’interdiction de gérer constituent les
sanctions professionnelles par excellence qui s’appliquent aux chefs
d’entreprises ou aux dirigeants des personnes morales dans le cadre
des procédures de redressement judiciaire ou de liquidation des biens.
La faillite personnelle et l’interdiction de gérer sont des sanctions
graves, prononcées dans les cas limitativement énumérés par les
articles 196,197 et 198 de L’AUPCAP.
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Les juridictions compétentes pour prononcer la sanction de faillite
personnelle et l’interdiction de gérer sont la juridiction qui a ouvert les
procédures collectives et le tribunal correctionnel à titre de sanction
complémentaire. Les modalités de saisine des juridictions sont
prévues par les articles 199 et 200 de L’AUPCAP.
DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES
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CERF-HOLLENDER (A), JCL. Procédure collectives fasc
2910 « redressement et liquidation judiciaires ; sanctions
professionnelles, faillites personnelles et d’autres mesures
d’interdiction » 2016P. 2010 – 2030.
QUESTIONS PRATIQUES
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