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Le déclin

Le déclin est une chose que toutes les entreprises traversent, certaines peuvent tomber dans le
déclin très tôt, tandis que d’autres parviennent à rester dans la phase de maturité pendant
longtemps, à tel point qu’il semble qu’elles ne tomberont jamais dans le déclin.
Ensuite, le déclin est cette étape où l’entreprise ne monte plus mais descend. C’est ici que nous
commençons à connaître différents types de scénarios négatifs pour l’entreprise.
Pourquoi cela se produit-il ? Les déclins se produisent pour différentes raisons, par exemple parce
que l’entreprise n’a pas pu s’adapter à un changement du marché, la qualité du produit a baissé,
d’autres entreprises sont arrivées sur le marché avec des produits de substitution moins coûteux,
etc. De nombreux facteurs peuvent affecter une entreprise à tel point qu’elle commence à entrer
dans la phase de déclin.
À ce stade, on parle d’une entreprise en difficulté.

La notion d’une entreprise en difficulté


Une entreprise en difficulté est celle qui est proche de l’état de cassation de paiement.
Que signifie la cessation des paiements ?
Une entreprise est en cessation des paiements lorsque son actif disponible est inférieur à son passif
exigible. L’entreprise ne peut plus régler ses créanciers car elle ne dispose pas de liquidité suffisante.
Le passif exigible représente l’ensemble des charges et des factures que l’entreprise doit payer
immédiatement.

Les causes d’une entreprise en difficulté


A la lecture du livre V du code de commerce, on peut conclure que le législateur a résumé les difficultés de
l’entreprise dans la notion de « faits de nature à compromettre l’exploitation ‫الوقائع التي من شأنها اإلخالل باستمرارية‬
‫ » االستغالل‬art 547 C.C.
Les causes d’une entreprise en difficulté sont variées. Une entreprise peut vite connaître des difficultés pour
des raisons externes liées à une crise sanitaire comme celle liée à la covid-19 ou à une crise sociale.
Ses difficultés sont le plus souvent liées à des mesures internes, comme une mauvaise gestion de la part du
dirigeant, de mauvais choix stratégiques, une croissance mal maitrisée, des coûts de développement trop
importants, etc.
En effet, lorsqu’une entreprise fait face à des évènements qui menacent la continuité de son exploitation,
certaines mesures légales sont à prendre. Avant qu’elle ne soit en cessation de paiement, le législateur marocain
a mis en place des procédures pour cette situation. Ces procédures ressortent du livre V du code de commerce
par la loi n° 73.17 du 19 avril 2018.
Ces procédures, dont l’objectif est de prévenir les difficultés d’entreprises, sont nommées les procédures
collectives. Ce sont toutes les procédures décidées par un juge. Elles visent à redresser ou à liquider une
entreprise qui rencontre des difficultés d’ordre économique. Les mesures de prévention de difficultés
d’entreprises sont des mesures judiciaires qui ont pour objectif de garantir la poursuite de l’activité. En outre,
elles ont pour objectif de maintenir l’emploi, tout en respectant les droits des créanciers.
Il existe trois formes de procédures en fonction du degré des difficultés d’entreprises rencontrées à savoir :
D’abord, la procédure de sauvegarde,
Ensuite, le redressement judiciaire et Enfin, la liquidation judiciaire.

L’évolution du droit de la faillite au Maroc


La faillite à la lumière du Dahir de 1913
L’activité des agents économiques privés est dominée par la menace éternelle inhérente à la vie des
affaires, à savoir, l’échec financier caractérisé par la situation où une entreprise n’est plus en mesure
d’assumer normalement ses engagements pécuniaires.
Face à une telle situation, la première réaction historique du droit moderne a été d’organiser une
procédure tendant, d’une part, à la défense collective et égalitaire des intérêts des créanciers, et d’autre
part, à l’élimination brutale de la scène économique des acteurs apparemment disqualifiés par la
déconfiture de leurs affaires. Telle fut l’économie du dispositif institué par le Dahir du 12 aout 1913
où coexistaient deux procédures : la liquidation et la faillite qui était considérée comme variante
aggravée de la première pour les débiteurs malhonnêtes. En général le binôme de sanctions était
radical (mainmise de créanciers sur les actifs du débiteur par la réalisation de ses biens et l’éviction de
celui-ci du circuit des affaires).
Le temps du concordat : la réforme du 10 février 1951
Progressivement, la conscience fut bientôt acquise que l’échec d’une affaire n’est pas toujours dû à la
malhonnêteté des dirigeants, et la défaillance d’une entreprise ne la condamnait pas nécessairement à
la disparition. D’où, l’insinuation, par une réforme du 10 février 1951, des entreprises susceptibles de
bénéficier de la confiance et de facilités de payement de leurs créanciers pour l’apurement de leur
passif.
A ce point de l’évolution du régime applicable à la défaillance des entreprises, un progrès conceptuel
était encore possible : dissocier le dirigeant de l’entreprise. Concrètement, l’idée se ramène à traiter
l’entité économique séparément de ses gestionnaires. Soit qu’elle est susceptible de redressement ou
pratiquement condamnée à la déconfiture, l’entreprise est soit admise à un régime contrôlé de survie,
soit vouée à la liquidation de ses biens ; quant aux dirigeants : ils sont ou non justiciables de sanctions
personnelles (faillite, condamnations pénales) ou patrimoniales (comblement de passif, extension de
procédure) selon que l’échec de l’affaire peut leur être imputé à faute ou qu’ils l’ont subi sans
manquement coupable avéré à leurs devoirs. Le but est que Le devenir de l’entreprise soit détaché du
devenir du sort des dirigeants.
le nouveau code de commerce de 1996 :
Pour une meilleure affirmation de l’entreprise en tant que concept opératoire autonome, une réforme a
été réalisée par le nouveau code de commerce de 1996 (Article 545 à 736). Cette novation
thérapeutique qui allie prévention des difficultés et modulation de leur traitement constituait un
progrès significatif dans le traitement des entreprises en difficulté. Or, un traitement de prévention
pourrait épargner à plusieurs entreprises les effets d’une cessation définitive de paiement. Quant à
celles qui les éprouvent, la procédure de redressement judiciaire qui les régit désormais, révèle une
meilleure aptitude à en favoriser la survivance. A ce stade, la défaillance de l’entreprise n’est plus
synonyme de traumatisme fatal.
La loi 73-17 de 2018: L’instauration de la procédure de sauvegarde
Il a fallu gravir un degré dans la prise en compte de la situation de l’entreprise en difficulté sans pâtir
d’une cessation des payements : c’est à quoi pourvoit la récente loi n° 73-17 portant réforme du livre
V du code de commerce en instituant la procédure dite de sauvetage de l’entreprise.
• En parallèle avec cet arsenal juridique, il a fallu réaffirmer le rôle de l’autorité judiciaire dotée
de moyens de connaissances de la situation des entreprises en difficulté, et qui dispose d’un
éventail de mesures pour adapter le traitement à son diagnostic.
L’innovation :
« L’article 545 » du code de commerce ouvre le livre V sur les « mesures de prévention et de
traitement des difficultés des entreprises » par l’éventail des quatre prescriptions suivantes :
- l’entreprise est tenue de procéder par elle-même à travers la prévention interne des difficultés, au
redressement permettant la continuité de l’exploitation. A défaut, le président du tribunal intervient à
travers la prévention externe.
- La procédure de sauvetage de l’entreprise de ses difficultés a lieu par un plan de sauvegarde présenté
au tribunal par acceptation.
- les graves difficultés de l’entreprise sont traitées par une procédure de redressement judiciaire
pouvant aboutir à l’adoption d’un plan de la continuation d’exploitation ou d’un plan de cession de
l’affaire.
Enfin, la solution des difficultés peut conduire à la fin de la continuation de l’exploitation par la mise
en liquidation judiciaire de l’entreprise.
Ainsi, il s’avère que le redressement ne constitue plus le centre du dispositif de traitement de la
défaillance. Il lui est désormais préféré la procédure de sauvegarde qui en saisissant l’entreprise en
amont de sa cessation des payements, lui offre une belle opportunité d’adoucir ses maux et d’améliorer
sa situation avec le concours actif de l’autorité judiciaire.

Il existe trois formes de procédures collectives en fonction du degré des difficultés d’entreprises
rencontrées à savoir :
• D’abord, la procédure de sauvegarde,
• Ensuite, le redressement judiciaire et
• Enfin, la liquidation judiciaire.

les procédures de prévention de difficultés de l’entreprise


Il y’a d’abord les mesures de prévention internes ( articles 547-548)
Et des mesures de prévention externes (articles 549-559)
En droit des entreprises en difficultés, la prévention correspond à l’ensemble des mesures destinées à
éviter la survenance de la cessation des paiements. On distingue alors la prévention-détection (l’alerte)
de la prévention-traitement (mandataire spécial, conciliation). A ce stade, il ne s’agit donc pas de
prévenir des difficultés en général, mais de prévenir une difficulté de nature particulière, qu’est la «
panne de trésorerie ».
La procédure de sauvegarde constitue une mesure préventive en ce que le débiteur recourt au tribunal
en amont de la cessation des paiements afin d’en éviter la survenance. Certes, son caractère collectif
lui confère une nature mixte.

I- les mesures de prévention internes ou la prévention -détection


(d’alerte)( articles 546-548)
La loi 15-95 formant code de commerce, a instauré une procédure d’alerte qui consiste, pour le
commissaire aux comptes, à informer les dirigeants des entreprises des faits de nature à compromettre
la continuité de l’exploitation qu’il a relevé à l’occasion de l’exercice de sa mission et qui concernent
la situation financière et l'exploitation de l’entreprise et qui sont suffisamment préoccupants compte
tenu du contexte particulier de l'entité. Avant le déclenchement de la procédure d'alerte, un entretien
avec les dirigeants permet généralement au commissaire aux comptes :
1. de s'informer le plus complètement possible sur les faits relevés, dans le but d'éviter de déclencher
une procédure d'alerte qui se révélerait ultérieurement inappropriée ;
2. D’informer les dirigeants des diverses étapes de la procédure prévue par la loi.
La procédure:
Phase 1 : le commissaire aux comptes s’il en existe ou tout associé informe par écrit le chef de
l’entreprise de tout fait de nature à compromettre la continuité de l'exploitation qu'il a relevé;
Si le commissaire aux comptes ou l’associé estime satisfaisante la réponse reçue, il ne poursuit pas la
procédure.
Phase 2 : à défaut de réponse dans les 15 jours qui suivent la réception de cette demande du
commissaire aux comptes si l’en existe ou de l’associé ou si le directeur n’arrive pas personnellement
ou après délibération du Conseil d’administration ou Conseil de Surveillance à trouver un résultat
positif, celui-ci doit appeler obligatoirement, dans un délai de 15 jours, une délibération de l’AG après
avoir entendu le rapport du Commissaire aux comptes s’il en existe.
Si le commissaire aux comptes trouve que les décisions prises sont inappropriées, il informe le
Président du Tribunal de Commerce du déclenchement de cette procédure. Cette information est faite
"sans délai" après la date de tenue du conseil d'administration ou du conseil de surveillance ou,
lorsqu'il ne s'est pas tenu, dans le délai de 15 jours de la demande du commissaire aux comptes.
En d’autres termes : si, à l'issue de la réunion de l'assemblée générale, le commissaire aux comptes
(surtout) estime que les décisions prises ne permettent pas d'assurer la continuité de l'exploitation, il
informe le président du tribunal de commerce de ses démarches et lui en communique les résultats.
Cette information, qui est faite sans délai, comporte tous les documents utiles à l'information du
Président du Tribunal ainsi que l'exposé des raisons qui l'ont conduit à constater l'insuffisance des
décisions prises. La procédure d'alerte prend fin avec l'information de l'assemblée générale et
éventuellement du Président du Tribunal.

En effet, Cette nouvelle tâche attribué par la nouvelle loi à l’expert-comptable dans l’exercice de sa
mission du commissaire aux comptes amène ce dernier à mettre en place des outils dont dispose en
tant que praticien et auditeur interne et externe, pour détecter les entreprises en difficulté et prévoir
leur défaillance avec un délai suffisant pour mettre en œuvre un plan de sauvetage ayant des chances
de réussite et ce théoriquement, par deux manières:
Soit, on s’en tient au niveau de la constatation et on oriente l’analyse vers des indices qui nous
permettent d’identifier les caractéristiques des entreprises dont le risque de défaillance est élevé si
certains événements surviennent.
- Soit, on fait appel à l’analyse financière (dynamique) qui est considérée, d’emblée, comme un outil
particulièrement adéquat à l’étude des manifestations du processus de dégradation qui peut conduire à
la défaillance des entreprises.

L’ouverture de la procédure d’alerte externe et l’intervention du président


du tribunal de commerce (art. 549)
A cet égard, il faut rappeler que la condition indispensable est que l’entreprise ne soit pas en
Etat de cessation de paiement.
Le droit d’alerte attribué au président du tribunal de commerce relève de ce qu’il est convenu
d’appeler l’alerte externe, parce qu’il est confié à une personne extérieure à l’entreprise.
L’objectif n’est pas, en effet, de placer les entreprises sous surveillance mais de conduire leurs
dirigeants à réagir si nécessaire.

Les étapes de la procédure de prévention externe


1- Convocation du chef d’entreprise par le président du tribunal (Art 549 du C.C);
2- Renseignement du président du tribunal sur la situation de l’entreprise par tout moyen possible;
3- la désignation du président du tribunal de commerce ou bien:
d’un mandataire Ad hoc: Celui-ci est souvent un administrateur judiciaire. Le président du tribunal
fixe les éléments suivants dans l'ordonnance de nomination :
1- Objet de la mission : elle consiste le plus souvent à aider l'entrepreneur ou le dirigeant à négocier un
accord avec ses principaux créanciers dans l'objectif d'obtenir des rééchelonnements de dettes.
2- Conditions de la rémunération du mandataire: généralement, le montant des honoraires est fixé par
le président du tribunal et doit être immédiatement versé par le chef de l’entreprise à la caisse du
tribunal.
La décision nommant le mandataire ad hoc est communiquée par lettre recommandée avec accusé de
réception à l'entrepreneur ou au dirigeant qui en a fait la demande. Elle est également communiquée
pour information au commissaire aux comptes.

Le dirigeant ou l'entrepreneur individuel peut proposer le nom d'un mandataire ad hoc au président du
tribunal. La désignation du mandataire ad hoc n'est pas publiée. Le chef de l’entreprise a intérêt à
préserver la confidentialité de cette procédure.
• Ou La désignation d’un conciliateur:
Aux termes de l’article 553 de la loi n° 73-17 : « s'il apparaît au président du tribunal des
investigations qu’il a effectuées (...) ou de l’exposé du chef d’entreprise joint à la requête
d’ouverture de la procédure de conciliation, que les difficultés de l’entreprise qui sans être en
cessation de paiements, peuvent être aplanies grâce à la conciliation, il ouvre cette procédure
et désigne un conciliateur pour une période n'excédant pas trois mois renouvelable une seule
fois, à la demande de ce dernier.
S'il apparaît au président du tribunal que l’entreprise est en cessation de paiements, il renvoie
l’affaire au tribunal aux fins d’ouverture de la procédure de redressement ou de liquidation
judicaire conformément aux dispositions du 2ème alinéa de l’article 578 et de l’article 651 de
de la loi n° 73-17 ».
- Il est expressément autorisé au chef d’entreprise de proposer une personne en particulier, suggestion
qui, bien entendu, ne liera nullement le président du tribunal, puisqu’aucun critère particulier n'est
prévu par la loi.
Dans un souci, là encore, de transparence, la décision de prorogation doit être motivée.
Les conditions et but :
La procédure de conciliation peut être demandée par les personnes physiques ou morales exerçant une
activité libérale, commerciale ou artisanale, comme les entrepreneurs individuels et les sociétés (sauf
les professionnels du secteur agricole). La requête ne peut être émise que par le gérant de l’entreprise
en difficulté. Elle est recevable si elle remplit les deux conditions suivantes :
• L'entreprise doit rencontrer des difficultés prévisibles ou existantes d’ordre financier, économique ou
juridique.
• L'entreprise ne doit pas être en état de cessation de paiements depuis plus de 45 jours.
Quel est le but de la procédure de conciliation ?
L’entreprise en difficulté et ses créanciers (administration fiscale, fournisseurs…) participent à un
échange amiable en vue d’aboutir à un accord qui profite aux deux parties. L'entreprise débitrice
obtient du temps pour payer ses dettes et résoudre d’éventuels litiges.
L’avantage d’une telle procédure est sa discrétion. Les difficultés de l’entreprise ne sont pas rendues
publiques pendant la conciliation. Dans le cas contraire, cela pourrait remettre en cause ses relations
avec ses collaborateurs et clients. Seul un accord homologué par le tribunal fait l’objet d’une publicité
après la procédure de conciliation.

Les organes intervenants dans les procédures des difficultés de l’entreprise


Par rapport aux organes intervenants dans les procédures des difficultés de l’entreprise, on distingue
entre les organes juridiques et organes extra-juridictionnels.
- Les organes juridiques :
◦ Le président du tribunal du commerce;
◦ Le juge-commissaire;
- Le procureur;
◦ Le greffe;
◦ Cour d’Appel
◦ La cour suprême;
◦ La chambre du conseil.
◦ - Les organes non juridiques:
◦ Le syndic;
◦ le chef de l’entreprise;
◦ Les créanciers;
◦ le (les) contrôleurs;
◦ Le commissaire aux comptes;
◦ Les tiers ( ayant des contrats commerciaux, le bailleur, leasing, les associés ou actionnaires,...etc.).
◦ Le représentant étranger dans le cadre des procédures transfrontalières.
la procédure de sauvegarde
Article 560 : la procédure de sauvegarde a pour objet de permettre à l’entreprise de surmonter ses
difficultés afin de garantir la poursuite de son activité, le maintien de l’emploi et l’apurement du
passif.

L’existence de “difficultés qui ne peuvent être surmontées” signifie que le débiteur n’était pas en
mesure de vaincre seul ses difficultés sans un plan. Les tribunaux ont tendance à recourir de plus en
plus à des éléments subjectifs, moins comptables et plus humains, pour apprécier la situation du
débiteur. Il n’est plus question de limiter les difficultés à “des difficultés juridiques, économiques, et
financières” et c’est cette même vision que partageait certains auteurs, comme CHAPUT “la
démonstration n’en sera pas uniquement comptable, la subjectivité est à considérer : maladie, âge,
découragement du débiteur” Ou encore:
- L’absence d’une vraie direction (directeur de la société est présent de façon intermittente);
- La multiplication des conflits familiaux et sociaux;
- Blocage majeur et mouvements de grève récurrents;
- L’actionnaire majoritaire tergiversait sur l’option de la cession de l’entreprise;
- L’intention du président de présenter sa démission.

Conditions d’ouverture
 Art 561 : la procédure de sauvegarde peut être ouverte sur demande d’une entreprise qui, sans
être en cessation de paiement, fait face à des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de
surmonter et qui pourraient entraîner dans un proche délai la cessation de paiement.

La loi Marocaine impose au débiteur de convaincre le tribunal qu’il se trouve dans une situation
insurmontable. Les raisons qui justifient cette position c’est d’éviter que le débiteur profite des
avantages de cette procédure au détriment des autres créanciers, car la sauvegarde présente pour ces
derniers un inconvénient non négligeable puisqu’elle entraine un arrêt des poursuites et donc, le
créancier ne peut plus agir en paiement, contre le débiteur, qui bénéficiera d’une période pendant
laquelle, il pourra reconstituer sa trésorerie.

 Pour ce, le chef d'entreprise doit déposer au greffe du tribunal compétent, une requête
exposant la nature des difficultés qui menacent la continuité de l'exploitation, et assortie d'une
longue liste de documents de gestion dont le défaut de l'un quelconque d'entre eux doit être
expliqué par «les raisons qui empêchent cette production». Les documents peuvent être
complétés de toutes pièces propres à éclairer la nature des difficultés en cause, ainsi que, «à
peine de refus», d'un plan de sauvegarde. Ledit plan, conçu par le chef d'entreprise demandeur
à la sauvegarde, énumère les engagements nécessaires au sauvetage de l'entreprise et à la
poursuite de son activité, et les moyens de financement. À l'intention des créanciers, le plan
définit les modalités de règlement du passif et les garanties prévues - à souscrire ! - pour en
assurer l'exécution (art.562).
 cette requête doit être accompagnée des documents prévus à l’article 577 à savoir:
– les états de synthèse du dernier exercice comptable, visés par le commissaire aux comptes
s’il en existe ;
– l’énumération et l’évaluation de tous les biens mobiliers et immobiliers de l’entreprise ;
– la liste des débiteurs avec l’indication de leurs la dresses, e montant des droits de l’entreprise
et garanties à la date de cessation de paiement ;
– la liste des créanciers avec l’indication de leurs adresses, le montant de leurs créances et
garanties à la date de cessation de paiement ;
– le tableau des charges ;
– la liste des salariés, ou leurs représentants s’ils existent ;
– copie du modèle 7 du registre de commerce ;
– le bilan de l’entreprise pendant le dernier trimestre.
Les documents présentés doivent être datés et visés par le chef de l’entreprise.

Le chef d’entreprise peut fournir à l’appui de sa demande, outre les documents précités, tout
document montrant la nature des difficultés qu’éprouve l’activité de l’entreprise.

 L’acceptation ou le refus d’adoption d’un plan de sauvegarde revient au tribunal de commerce


qui avant de trancher pourra valablement consulter toutes les entités (Caisse Nationale de la
Sécurité Sociale- service de fiscalité-trésorerie du Royaume-les banques...) qui peuvent lui
fournir des informations plus amples sur la situation économique, financière et sociale de
l’entreprise en question comme il peut mener une expertise dans ce sens en faisant appel à un
expert.
Le tribunal toujours ; à qui revient le dernier mot, est tenu de convoquer personnellement le
chef d’entreprise à huit clos (en chambre de conseil) afin d’écouter ses propos et ce dans un
délai de 15 à partir du dépôt de la demande d’ouverture de la sauvegarde.
Les pouvoirs du chef de l’entreprise et du syndic:
Art 566 : le chef d’entreprise assure les opérations de gestion. Dans la procédure de
sauvegarde rien n’empêche le dirigeant de gérer l’entreprise, parce que l’entreprise n’est pas
encore défaillante et le gérant n’est pas encore mis en concurrence avec des tiers qui
pourraient proposer le rachat de l’entreprise. Toutefois, il demeure soumis en ce qui concerne
les actes de disposition et l’exécution du plan de sauvegarde au contrôle du syndic qui en
adresse un rapport au juge-commissaire.
Art 567 : Dès l’ouverture de la procédure de sauvegarde, le chef de l’entreprise est tenu de
dresser un inventaire du patrimoine de l’entreprise ainsi que des garanties qui le grèvent. Cet
inventaire, mis à la disposition du juge-commissaire et du syndic, est accompagné d’une liste,
visée par le chef de l’entreprise, mentionnant les biens susceptibles d’être revendiqués par un
tiers.
Qui est le syndic?
Le syndic est un professionnel inscrit sur la liste des experts judiciaires et nommé par le
Tribunal de commerce pour accompagner les entreprises en redressement judiciaire ou
bénéficiant d’un plan de sauvegarde. Un syndic se doit donc de maîtriser les deux jargons,
juridique et financier, afin de faire comprendre au chef d’entreprise les décisions de justice
prises à son égard.

Il lui incombe ainsi d’observer et d’analyser de près les états de synthèse de la société, ainsi
que les indicateurs de performance financière pour déterminer si oui ou non les actions
menées vont dans le sens d’une reprise des activités, et par conséquent de la rentabilité et
surtout le remboursement des dettes de l’entreprise, ou au contraire un enfoncement dans leur
situation déjà critique. Il faut noter que le Tribunal de commerce nomme au même moment un
juge commissaire à qui le syndic doit rendre compte en produisant à ce dernier un rapport tous
les quatre mois, analysant les activités menées par la société dans le cadre de la sauvegarde ou
du redressement.
Qui est le juge-commissaire?
C'est un magistrat délégué du tribunal, ayant pour mission de suivre la procédure depuis son
ouverture jusqu'à sa clôture.
Le juge-commissaire est choisi parmi les membres du tribunal, il est désigné dans le jugement
d'ouverture . Dans ce même jugement ou à tout moment de la procédure, le tribunal peut
désigner un juge-commissaire suppléant qui exerce les attributions du juge-commissaire
momentanément empêché.
Le juge-commissaire :
• est chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en
présence.
• a une fonction d'administration générale.
• a une mission générale de surveillance des personnes qui interviennent : débiteurs, dirigeants
sociaux... comme de la procédure.
• autorise un certain nombre d'actes qui dépassent les pouvoirs des mandataires de justice, du
débiteur ou des dirigeants sociaux.
• fait rapport obligatoirement au tribunal lorsqu'il statue sur toutes les contestations qui sont
nées de la procédure de sauvegarde et qui sont portées devant le tribunal.

La préparation et le choix de la solution


• La préparation de la solution:
Art 569 : le syndic, avec le concours du chef de l’entreprise, doit dresser le bilan financier,
économique et social de l’entreprise. Par le biais de ce bilan, le syndic propose au tribunal soit
l’approbation du projet du plan de sauvegarde ou sa modification soit le redressement de
l’entreprise ou la liquidation judiciaire.
• Choix de la solution:
Art 570 C.C : sur le rapport du syndic et après avoir entendu le chef de l’entreprise et les
contrôleurs, le tribunal décide l’adoption du plan de sauvegarde s’il estime qu’il existe des
possibilités sérieuses pour l’entreprise d’être sauvegardée.

Article 573 C.C: si l’entreprise n’exécute pas ses engagements fixés par le plan, le tribunal
peut d’office ou à la demande d’un créancier et après avoir entendu le chef de l’entreprise et le
syndic, prononcer la résolution du plan de sauvegarde et décider, en conséquence, le
redressement ou la liquidation judiciaire.
En cas de conversion de la procédure de sauvegarde en redressement judiciaire, les créanciers
soumis au plan déclarent l’intégralité de leurs créances et sûretés telles qu’elles y figurent,
déduction faite des sommes perçues.
Si l’entreprise exécute le plan de sauvegarde, le tribunal prononce la clôture de la procédure.

Les effets relatifs à l’adoption du plan de sauvegarde


1- La nouvelle procédure de sauvegarde “revalorise la situation du débiteur”, elle lui
permet de se prémunir contre les poursuites de ses créanciers.
2- L’ouverture de la procédure de sauvegarde entraine la suspension provisoire des
poursuites individuelles de la part des créanciers, visant à geler le passif patrimonial
momentanément pour ne pas l’aggraver et amoindrir l’actif patrimonial.

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