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Le déclin est une chose que toutes les entreprises traversent, certaines peuvent tomber dans le
déclin très tôt, tandis que d’autres parviennent à rester dans la phase de maturité pendant
longtemps, à tel point qu’il semble qu’elles ne tomberont jamais dans le déclin.
Ensuite, le déclin est cette étape où l’entreprise ne monte plus mais descend. C’est ici que nous
commençons à connaître différents types de scénarios négatifs pour l’entreprise.
Pourquoi cela se produit-il ? Les déclins se produisent pour différentes raisons, par exemple parce
que l’entreprise n’a pas pu s’adapter à un changement du marché, la qualité du produit a baissé,
d’autres entreprises sont arrivées sur le marché avec des produits de substitution moins coûteux,
etc. De nombreux facteurs peuvent affecter une entreprise à tel point qu’elle commence à entrer
dans la phase de déclin.
À ce stade, on parle d’une entreprise en difficulté.
Il existe trois formes de procédures collectives en fonction du degré des difficultés d’entreprises
rencontrées à savoir :
• D’abord, la procédure de sauvegarde,
• Ensuite, le redressement judiciaire et
• Enfin, la liquidation judiciaire.
En effet, Cette nouvelle tâche attribué par la nouvelle loi à l’expert-comptable dans l’exercice de sa
mission du commissaire aux comptes amène ce dernier à mettre en place des outils dont dispose en
tant que praticien et auditeur interne et externe, pour détecter les entreprises en difficulté et prévoir
leur défaillance avec un délai suffisant pour mettre en œuvre un plan de sauvetage ayant des chances
de réussite et ce théoriquement, par deux manières:
Soit, on s’en tient au niveau de la constatation et on oriente l’analyse vers des indices qui nous
permettent d’identifier les caractéristiques des entreprises dont le risque de défaillance est élevé si
certains événements surviennent.
- Soit, on fait appel à l’analyse financière (dynamique) qui est considérée, d’emblée, comme un outil
particulièrement adéquat à l’étude des manifestations du processus de dégradation qui peut conduire à
la défaillance des entreprises.
Le dirigeant ou l'entrepreneur individuel peut proposer le nom d'un mandataire ad hoc au président du
tribunal. La désignation du mandataire ad hoc n'est pas publiée. Le chef de l’entreprise a intérêt à
préserver la confidentialité de cette procédure.
• Ou La désignation d’un conciliateur:
Aux termes de l’article 553 de la loi n° 73-17 : « s'il apparaît au président du tribunal des
investigations qu’il a effectuées (...) ou de l’exposé du chef d’entreprise joint à la requête
d’ouverture de la procédure de conciliation, que les difficultés de l’entreprise qui sans être en
cessation de paiements, peuvent être aplanies grâce à la conciliation, il ouvre cette procédure
et désigne un conciliateur pour une période n'excédant pas trois mois renouvelable une seule
fois, à la demande de ce dernier.
S'il apparaît au président du tribunal que l’entreprise est en cessation de paiements, il renvoie
l’affaire au tribunal aux fins d’ouverture de la procédure de redressement ou de liquidation
judicaire conformément aux dispositions du 2ème alinéa de l’article 578 et de l’article 651 de
de la loi n° 73-17 ».
- Il est expressément autorisé au chef d’entreprise de proposer une personne en particulier, suggestion
qui, bien entendu, ne liera nullement le président du tribunal, puisqu’aucun critère particulier n'est
prévu par la loi.
Dans un souci, là encore, de transparence, la décision de prorogation doit être motivée.
Les conditions et but :
La procédure de conciliation peut être demandée par les personnes physiques ou morales exerçant une
activité libérale, commerciale ou artisanale, comme les entrepreneurs individuels et les sociétés (sauf
les professionnels du secteur agricole). La requête ne peut être émise que par le gérant de l’entreprise
en difficulté. Elle est recevable si elle remplit les deux conditions suivantes :
• L'entreprise doit rencontrer des difficultés prévisibles ou existantes d’ordre financier, économique ou
juridique.
• L'entreprise ne doit pas être en état de cessation de paiements depuis plus de 45 jours.
Quel est le but de la procédure de conciliation ?
L’entreprise en difficulté et ses créanciers (administration fiscale, fournisseurs…) participent à un
échange amiable en vue d’aboutir à un accord qui profite aux deux parties. L'entreprise débitrice
obtient du temps pour payer ses dettes et résoudre d’éventuels litiges.
L’avantage d’une telle procédure est sa discrétion. Les difficultés de l’entreprise ne sont pas rendues
publiques pendant la conciliation. Dans le cas contraire, cela pourrait remettre en cause ses relations
avec ses collaborateurs et clients. Seul un accord homologué par le tribunal fait l’objet d’une publicité
après la procédure de conciliation.
L’existence de “difficultés qui ne peuvent être surmontées” signifie que le débiteur n’était pas en
mesure de vaincre seul ses difficultés sans un plan. Les tribunaux ont tendance à recourir de plus en
plus à des éléments subjectifs, moins comptables et plus humains, pour apprécier la situation du
débiteur. Il n’est plus question de limiter les difficultés à “des difficultés juridiques, économiques, et
financières” et c’est cette même vision que partageait certains auteurs, comme CHAPUT “la
démonstration n’en sera pas uniquement comptable, la subjectivité est à considérer : maladie, âge,
découragement du débiteur” Ou encore:
- L’absence d’une vraie direction (directeur de la société est présent de façon intermittente);
- La multiplication des conflits familiaux et sociaux;
- Blocage majeur et mouvements de grève récurrents;
- L’actionnaire majoritaire tergiversait sur l’option de la cession de l’entreprise;
- L’intention du président de présenter sa démission.
Conditions d’ouverture
Art 561 : la procédure de sauvegarde peut être ouverte sur demande d’une entreprise qui, sans
être en cessation de paiement, fait face à des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de
surmonter et qui pourraient entraîner dans un proche délai la cessation de paiement.
La loi Marocaine impose au débiteur de convaincre le tribunal qu’il se trouve dans une situation
insurmontable. Les raisons qui justifient cette position c’est d’éviter que le débiteur profite des
avantages de cette procédure au détriment des autres créanciers, car la sauvegarde présente pour ces
derniers un inconvénient non négligeable puisqu’elle entraine un arrêt des poursuites et donc, le
créancier ne peut plus agir en paiement, contre le débiteur, qui bénéficiera d’une période pendant
laquelle, il pourra reconstituer sa trésorerie.
Pour ce, le chef d'entreprise doit déposer au greffe du tribunal compétent, une requête
exposant la nature des difficultés qui menacent la continuité de l'exploitation, et assortie d'une
longue liste de documents de gestion dont le défaut de l'un quelconque d'entre eux doit être
expliqué par «les raisons qui empêchent cette production». Les documents peuvent être
complétés de toutes pièces propres à éclairer la nature des difficultés en cause, ainsi que, «à
peine de refus», d'un plan de sauvegarde. Ledit plan, conçu par le chef d'entreprise demandeur
à la sauvegarde, énumère les engagements nécessaires au sauvetage de l'entreprise et à la
poursuite de son activité, et les moyens de financement. À l'intention des créanciers, le plan
définit les modalités de règlement du passif et les garanties prévues - à souscrire ! - pour en
assurer l'exécution (art.562).
cette requête doit être accompagnée des documents prévus à l’article 577 à savoir:
– les états de synthèse du dernier exercice comptable, visés par le commissaire aux comptes
s’il en existe ;
– l’énumération et l’évaluation de tous les biens mobiliers et immobiliers de l’entreprise ;
– la liste des débiteurs avec l’indication de leurs la dresses, e montant des droits de l’entreprise
et garanties à la date de cessation de paiement ;
– la liste des créanciers avec l’indication de leurs adresses, le montant de leurs créances et
garanties à la date de cessation de paiement ;
– le tableau des charges ;
– la liste des salariés, ou leurs représentants s’ils existent ;
– copie du modèle 7 du registre de commerce ;
– le bilan de l’entreprise pendant le dernier trimestre.
Les documents présentés doivent être datés et visés par le chef de l’entreprise.
Le chef d’entreprise peut fournir à l’appui de sa demande, outre les documents précités, tout
document montrant la nature des difficultés qu’éprouve l’activité de l’entreprise.
Il lui incombe ainsi d’observer et d’analyser de près les états de synthèse de la société, ainsi
que les indicateurs de performance financière pour déterminer si oui ou non les actions
menées vont dans le sens d’une reprise des activités, et par conséquent de la rentabilité et
surtout le remboursement des dettes de l’entreprise, ou au contraire un enfoncement dans leur
situation déjà critique. Il faut noter que le Tribunal de commerce nomme au même moment un
juge commissaire à qui le syndic doit rendre compte en produisant à ce dernier un rapport tous
les quatre mois, analysant les activités menées par la société dans le cadre de la sauvegarde ou
du redressement.
Qui est le juge-commissaire?
C'est un magistrat délégué du tribunal, ayant pour mission de suivre la procédure depuis son
ouverture jusqu'à sa clôture.
Le juge-commissaire est choisi parmi les membres du tribunal, il est désigné dans le jugement
d'ouverture . Dans ce même jugement ou à tout moment de la procédure, le tribunal peut
désigner un juge-commissaire suppléant qui exerce les attributions du juge-commissaire
momentanément empêché.
Le juge-commissaire :
• est chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en
présence.
• a une fonction d'administration générale.
• a une mission générale de surveillance des personnes qui interviennent : débiteurs, dirigeants
sociaux... comme de la procédure.
• autorise un certain nombre d'actes qui dépassent les pouvoirs des mandataires de justice, du
débiteur ou des dirigeants sociaux.
• fait rapport obligatoirement au tribunal lorsqu'il statue sur toutes les contestations qui sont
nées de la procédure de sauvegarde et qui sont portées devant le tribunal.
Article 573 C.C: si l’entreprise n’exécute pas ses engagements fixés par le plan, le tribunal
peut d’office ou à la demande d’un créancier et après avoir entendu le chef de l’entreprise et le
syndic, prononcer la résolution du plan de sauvegarde et décider, en conséquence, le
redressement ou la liquidation judiciaire.
En cas de conversion de la procédure de sauvegarde en redressement judiciaire, les créanciers
soumis au plan déclarent l’intégralité de leurs créances et sûretés telles qu’elles y figurent,
déduction faite des sommes perçues.
Si l’entreprise exécute le plan de sauvegarde, le tribunal prononce la clôture de la procédure.