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Boaca Aliona

N° Élevé 249591

Juriste d’entreprise

Droit des sociétés-Devoir D0016

DEVOIR D0016

I. QUESTION DE COURS

Sujet : résumez en une vingtaine de lignes ce que vous savez du régime juridique applicable à une
association.

Une association est un groupement de personnes volontaires réunies autour d’un projet commun ou
partageant des activités, mais sans chercher à réaliser de bénéfices. C’est aussi une convention par
laquelle ces personnes mettent en commun leurs connaissances ou leur activité dans un but autre
que de partager des bénéfices.

Pour créer une association, il faut être au moins 2 personnes, avoir plus de 16 ans et avoir un projet à
but non lucratif. Il faut aussi rédiger des statuts, faire une déclaration initiale et demander une
immatriculation si nécessaire.

Le fonctionnement d’une association est déterminé par ses statuts et son éventuel règlement
intérieur. En général, l’association est gérée par trois organes : le bureau, le Conseil d’administration
et l’Assemblée générale. Ces organes ont des missions et des attributions qui doivent être précises
dans les statuts. L’association doit aussi respecter certaines règles en matière de responsabilité,
d’assurance, d’organisation d’événements et de financement.

La responsabilité des membres d’une association peut être engagée sur un plan civil ou pénal selon
les dommages causés par leurs actes au sein du groupe.

Les dirigeants de l’association doivent aussi faire preuve de prudence et respecter les obligations
légales, statutaires et contractuelles.

La répartition du solde de l’association, en cas de dissolution, dépend des statuts de l’association. En


général, les statuts prévoient que le solde soit verse à une autre association qui a un objet similaire
ou d’intérêt général. Si les statuts ne prévoient rien, le solde doit être versé à l’Etat. Il n’est pas
possible de répartir le solde entre les membres de l’association, car cela irait à l’encontre du principe
du but non lucratif.

Une association se distingue d’un autre groupement économique par son but non lucratif. Elle n’a
pas pour objet de réaliser des bénéfices pour elle–même, mais de poursuivre une cause d’intérêt
général ou de défendre les intérêts de ses membres.

II. ETUDE DE JURISPRUDENCE

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A. PREMIER ARRET

Com.17 mars 1981, Institut musulman de Paris et autre contre Lahoucine, Rev.soc.1982, p.124,
note G. Sousi.

1. Faits

L’institut musulman (de la mosquée de Paris) ayant la forme d’une association régie par la loi du 1er
juillet 1901 dispose d’un magasin permettant aux musulmans de se procurer de la viande
conformément aux préceptes de la loi coranique. Pour son approvisionnement, l’institut s’est
adressé à Lahoucine qui exerce la profession de boucher. Ce dernier se dit créancier d’une
importante somme pour des livraisons effectuées du 10 octobre 1970 au 23 novembre 1971.

2. Procédure

En règlement de la somme importante qui lui reste due, Lahoucine, créancier, assigne l’institut et son
recteur en paiement. Le 9 mai 1979, la Cour d’appel de Paris déclare l’association débitrice de son
fournisseur, en se fondant sur les livres de commerce de celui-ci, et condamne l’institut au paiement
des sommes réclamées par Lahoucine. L’institut et son recteur se pourvoient en cassation. Le 17
mars 1981, la chambre commerciale de la Cour de cassation rejette leur pourvoi.

3. Prétentions de l’association

Les demandeurs au pourvoi estiment que la Cour d’appel n’a pas légalement caractérisé l’activité
commerciale en ne recherchant pas si l’association tirait un profit quelconque, ce qui empêche la
Cour de cassation d’exercer son contrôle. De plus, ils prétendent également que l’article 1329 du
Code civil s’applique seulement aux personnes physiques et morales ayant le statut de commerçant,
et non aux personnes civiles effectuant de manière accessoire des actes de commerce.

4. Problème de droit

L’institut musulman, ayant la forme d’une association au sens de la loi de 1901, en exploitant un
établissement lucratif pourra t il se voir opposer les livres de commerce de ce dernier ?

5. Solution de la Cour de cassation

En l’espèce, en raison de son activité commerciale, une association peut se voir opposer les livres de
commerce de son créancier comme preuve des sommes dont elle est débitrice.

6. Motifs de la décision (en droit)

Face à un défendeur constitué sous la forme d’une association loi 1901, personne civile par définition
légale, la règle de preuve normale est celle du droit civil, c’est-à-dire la preuve par écrit au-dessus
d’une certaine somme (art.1341 Cod civil), et cela que le demandeur soit civil ou commerçant. Mais,
si l’association a une activité commerciale, cette association peut se voir opposer les règles de
preuve du droit commercial, c’est-à-dire la preuve par tous les moyens, ici par les livres de commerce
du fournisseur.

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Cependant, l’exercice d’actes de commerce à titre isolé ou accessoire (ce qui prétend faire
l’association) ne peut conférer à lui seul un caractère commercial à l’activité envisagée : il faut, en
plus, que cet exercice soit effectué à titre lucratif, c’est-à-dire de manière habituelle et
professionnelle, ce qui est le cas en l’espèce et ce qui entraîne, en conséquence, la motivation de la
décision.

7. Motivation de la décision (en fait)

Le pourvoi s’appuie sur le fait que l’association Institut musulman de la mosquée de Paris a effectué
des actes de commerce à titre habituel et professionnel dans le cadre de l’exploitation d’un
établissement commercial.

Elle ne peut pas devenir commerçante de doit, puisque c’est une association, donc une personne
civile ; on lui applique alors le régime des commerçants de fait : elle est soumise à toutes les
obligations des commerçants sans pouvoir bénéficier des droits attachés à ce statut.

L’institut a été soumis aux obligations du régime de la preuve face à un commerçant, c’est-à-dire
soumise à subir le régime de la liberté de preuve à son encontre.

B. DEUXIEME ARRET

Com.1 mars 1994, Association Foyer international d’accueil de Paris Jean Monnet contre ministère
public, D.1994, p.528.

1. Faits

L’association Foyer international d’accueil de Paris (FIAP) gère un foyer qui assure l’hébergement, la
restauration et l’animation culturelle à des groupes de jeunes ; que cette association, désireuse
d’obtenir le remboursement de sommes payées au titre de la taxe sur la valeur ajoutée à l’occasion
de travaux de réhabilitation de son local et,

pour cela, d’échapper à l’exonération de cette imposition institue par l’article 261 du Code général
des impôts, tel qu’il résulte de la loi de finance du 29 décembre 1990,

au profit des locations de logements meublés ou garnis lorsque l’exploitant offre le petit déjeuner
ainsi qu’un ensemble d’autres prestations et qu’il n’est pas immatriculé au registre du commerce et
de sociétés, a demandé son inscription sur ce registre.

2. Procédure

Le greffier du Tribunal de commerce de Paris rejette cette demande d’immatriculation, en se fondant


sur l’article 1 du décret du 30 mai 1984.

L’association forme un recours contre ce refus devant le juge chargé de la surveillance du registre (ici
le président du TGI, pour les personnes morales n’ayant pas la qualité de commerçant).

Ce juge rend, le 19 avril 1991, une ordonnance faisant injonction au greffier d’inscrire l’association au
RCS.

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Le procureur de la République fait appel de cette ordonnance devant la cour d’appel de Paris et, le 13
février 1992, la Cour d’appel de Paris infirme l’ordonnance et refuse donc l’immatriculation de
l’association FIAP au RCS, au motif que cette inscription n’est prévue par aucun texte législatif ou
réglementaire.

L’association forme un pourvoi en cassation contre cet arrêt. Le 1 mars 1994, la chambre
commerciale de la Cour de cassation rejeté le pourvoi.

3. Prétention de l’association

L’association soutient, à l’appui de son pourvoi :

 qu’il existe une obligation d’inscription au RCS pour les personnes citées par l’article 1 du
décret n° 84-406 du 30 mai 1984 ;
 que, pour les personnes non citées par l’article mais qui ont une activité commerciale, cette
inscription constitue une « faculté » qu’il est possible de solliciter ;
 qu’elle-même a une activité commerciale et qu’elle est soumise à l’IS, ce qu’a exactement
relevé la cour d’appel ;
 qu’en conséquence, la cour d’appel aurait dû inscrire l’association au RCS sur la demande.

4. Problème de droit

En raison de la commercialité de son activité, une association loi 1901 peut-elle prétendre à
l’immatriculation au RCS ?

5. Solution de la Cour de cassation

La Cour de cassation rejette le pourvoi en jugeant que : quelle que soit la nature de l’activité (civile
ou commerciale) exercée par une association, cette structure juridique ne peut jamais prétendre à
une immatriculation au RCS.

6. Motifs et motivations de la Cour de cassation

En l’espèce, l’association exerce ici une activité commerciale, s’agissant d’une activité d’hébergement
et de restauration pour des jeunes. Se référer à l’article L. 121-1 du Code de commerce. Une
inscription au RCS exclue une interprétation stricte des textes. Le Décret du 30 mai régit les
conditions d’inscription au RCS et les personnes éligibles (à l’article 1). Cette liste est à comprendre
de façon stricte, c’est –à-dire que les personnes non mentionnées ne peuvent pas faire l’objet d’une
inscription si elles le souhaitent.

7. Commentaire

Le RCS est le registre du commerce et des sociétés. Il a été créé en 1919 en France pour identifier les
entreprises et les commerçants, et pour informer les tiers sur leur situation juridique, économique et
financière.

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L’association FIAP, qui gère un foyer pour jeunes, souhaitait s’inscrire au registre du commerce et des
sociétés pour bénéficier du remboursement de la TVA sur des travaux de réhabilitation. Elle se
prévalait du fait qu’elle exerçait une activité commerciale et qu’elle était soumise à l’impôt sur les
sociétés.

La cour d’appel a refusé son inscription au RCS, au motif qu’elle n’entrait dans aucune des catégories
de personnes morales dont le décret du 30 mai 1984 prévoit l’inscription obligatoire ou facultative.

La cour de cassation a approuvé la cour d’appel, en faisant une application stricte du décret du 30
mai 1984. Elle a estimé que l’association FIAP ne pouvait pas s’inscrire au RCS, même si elle exerçait
une activité commerciale, car cette inscription n’était prévue par aucune disposition législative ou
réglementaire (I).

L’arrêt du 1 mars 1994 illustre la distinction entre l’activité commerciale et la qualité de commerçant.
Une association peut exercer une activité commerciale sans être commerçante, si elle n’est pas
inscrite au RCS. L’inscription au RCS est une condition nécessaire, mais pas suffisante, pour être
commerçant.

L’arrêt du 1 mars montre aussi les limites de la liberté d’inscription au RCS pour les associations. Si
l’inscription au RCS est une obligation pour certaines catégories de personnes morales, elle n’est pas
un droit pour celles qui ne sont pas visées par le décret du 30 mai 1984. Les associations ne peuvent
pas s’inscrire au RCS par simple volonté, mais doivent respecter les conditions légales et
réglementaires (II).

I. LA QUALIFICATION DE LA NATURE DE L’ACTIVITE D’UNE ASSOCIATION

 L’activité civile comme règle pour les associations loi 1901 (A),
 L’activité commerciale de l’association FIAP (B).

A. PAR PRINCIPE, UNE ASSOCIATION EST UNE PERSONNE CIVILE DONT L’ACTIVITE EST
CIVILE

La loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association définit l’association comme étant une
convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente,
leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices.

Le régime juridique applicable à une association dépend de sa forme et de son objet. Il existe
plusieurs types d’associations : l’association de fait (à une existence juridique, mais ne peut posséder
de patrimoine ni agir en justice) ; l’association déclarée (à la personnalité juridique, elle peut
posséder un patrimoine et agir en justice) ; l’association agréée et l’association reconnue d’utilité
publique.

Chacune de ces formes a des règles spécifiques en matière de création, de fonctionnement, de


responsabilité et de fiscalité.

Les associations peuvent exercer leur activité dans des secteurs très variés tels que l’humanitaire, le

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sport, la sante, le social.

Les membres fondateurs sont donc libres de choisir le mode de fonctionnement d’une association.
Par exemple, une association peut choisir librement son activité à condition que celle-ci corresponde
à l’objet fixée dans les statuts de l’association.

Leur objet est jugé d’intérêt général (ex. lutte contre certaines maladies). Cette reconnaissance leur
permet de recevoir des dons et des legs, mais elles doivent en contrepartie présenter de sérieuses
garanties et sont soumises à un contrôle administratif plus strict, notamment de la part de la Cour
des comptes.

Une association peut réaliser une activité économique ou lucrative occasionnelle, c’est-à-dire une
activité qui n’est pas habituelle ou régulière, sans perdre son caractère désintéressé.

Toutefois, cette activité doit être accessoire à l’objet principal de l’association. Par exemple, une
association sportive peut organiser une vente de gâteaux pour financer l’achat de nouveaux
équipements sportifs.

Si l’activité de l’association concurrence le secteur marchand, elle peut être soumise à l’impôt sur les
sociétés et aux impôts dits commerciaux.

B. IL EST CEPENDANT POSSIBLE QUE L’ACTIVITE ASSOCIATIVE SOIT COMMERCIALE

Le Foyer international d’accueil de Paris est une association déclarée qui propose des services
d’hébergement touristique et de séminaires pour les groupes de jeunes du monde entier. Il organise
également des animations culturelles et de voyages solidaires.

L’arrêt du 1 mars 1994 concerne la demande de l’association FIAP de se faire rembourser la taxe sur
la valeur ajoutée qu’elle avait payée pour ses activités d’hébergement et de restauration. La cour de
cassation a rejeté cette demande en considérant que l’association FIAP n’était pas une personne
morale de droit privé non dotée d’un caractère industriel ou commercial au sens de l’article 256-1 du
code générale des impôts. Elle a estimé que l’association FIAP exerçait une activité économique en
concurrence avec des entreprises du secteur hôtelier et qu’elle devait donc être soumise à la TVA.

L’association FIAP a été soumise à la TVA parce qu’elle remplissait les trois critères qui définissent
l’assujettissement à la TVA selon le code général des impôts : elle réalisait des livraisons de biens ou
des prestation de services (hébergement et restauration), elle agissait en tant que producteur,
commerçant ou prestataire de services (elle fixait librement ses tarifs et ses conditions d’accueil) et
elle exerçait son activité de façon habituelle (elle disposait d’un personnel permanent et d’un budget
annuel).

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BIBLIOGRAPHIE

Droit des sociétés

Les sociétés commerciales, Philippe Merle, Editions Dalloz

Droit des sociétés, Michel Jeantin, Editions Montchrétien, collection Domat droit privé

Droit des sociétés, manuel et applications

France GUIRAMAND et Alain HERAUD, Edition Dunod, collection Expert sup.

Droit commercial

Activités commerciales, commerçants, fonds de commerce…

Françoise DEKEUWER-DEFOSSEZ, Editions Montchrétien, collection Domat droit privé.

Bibliographie en ligne

Les codes et textes légaux en ligne :

www.legifrance.gouv.fr

Textes fondamentaux :

http:/pagespreso-orange.fr/association.1901/HTLM/textes/menu_textesdeloi.htm

http:/www.monassociation 1901.com

http:/statutsassociation.com

http:/creeruneassociation.com

www.legalplace.fr

www.lecoindentrepreneurs.fr

www.legalstart.fr

https:/www.associatheque.fr/fr/créer-association/gie.html

www.service-public.fr

http:/associations.gouv.fr

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