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Comment obtenir une preuve parfaite de la reconnaissance de dettes ?

Preuve actes juridiques ; article 1353 du code civil, qui va venir distinguer selon la valeur de la
prestation. Si <1500€, la preuve de l’acte juridique est libre (preuve littérale, aveu, témoignage,
présomptions du fait de l’homme) ; si >1500€, la preuve est obligatoirement écrite (acte authentique
défini par l’article 13691, acte sous seing privé2).

En l’espèce, Carla sollicite de Maeva l’octroi d’un prêt. Ce prêt est bien un acte juridique.

Si <1500€, Maeva pourra prouver librement l’acte ; si >1500€, Maeva et Carla doivent
impérativement constituer par écrit (authentique en présence d’un notaire ou sous seing privé
directement entre elles)

Dans le domaine de la charge de la preuve, le principe est posé par l’article 1353 du code civil : « celui
qui réclame l’exécution d’une obligation, doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré
doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation ». De ce texte
découlent 2 principes :
- La charge de la preuve pèse sur le demandeur. Si le demandeur n’arrive pas à prouver ce qui
l’allègue, il perd son procès.

L’exigence d’une preuve peut trouver des exceptions, notamment au sein de l’article 1360 du code
civil, qui prévoit l’impossibilité morale d’établir un écrit. Cette hypothèse est prévue.

La question de la preuve du prêt n’interviendra que si Carla ne rembourse pas Maeva. Si elle décide
de saisir le juge pour obtenir le remboursement, elle sera alors demandeur et aura la charge de la
preuve. Or si elle n’a pas d’écrit, elle va perdre son procès et ne sera pas remboursée. En revanche,
elle pourrait invoquer l’impossibilité morale : si elle a prêté de l’argent, cela est en raison de l’amitié
que les deux partagent, ce qui forme une raison légitime de ne pas avoir établi d’écrit. Mais la
recevabilité de cet argument sera soumise à l’appréciation du juge.

2e :

Les éléments recueillis par vidéo surveillance à l’insu de Christelle sont-ils des moyens de preuve
recevables ?

Les faits juridiques sont définis comme étant des faits de l’homme. Le principe posé en matière de
preuve de faits juridiques est donné à l’article 1358 du code civil : c’est celui de la liberté de la preuve
à une condition : la preuve doit respecter le principe de loyauté.

En matière de vidéo surveillance sur le lieu de travail, les éléments sont recevables a condition
d’avertir les salariés (arrêt 10/01/2012) à défaut ils seront irrecevables.

En l’espèce, anna veut justifier le licenciement en raison de son comportement. Elle va devoir
prouver la longueur excessive des pauses, le passage d’appels personnels, etc. Ces évènements sont
des faits de l’homme : ce sont des faits juridiques qui peuvent être prouvés par tous moyens.

1
3 conditions : doit être reçu par un officier public ; l’officier public doit être compétent ; l’acte authentique
doit respecter plusieurs modalités (rédigé en français, être daté et signé par le notaire et les parties)

2
Etabli directement par les parties et signé par elles. En la matière, l’art 1376 prévoit que si la reconnaissance
de dettes est faite sous seing privé, elle doit comporter la mention de la somme en toutes lettres et en chiffres.
Néanmoins il aurait fallu prévenir la salariée de l’installation des dispositifs dans le but de surveiller
son activité.

Conclusion : ces images ont été recueillies de façon déloyale. Anna ne pourra pas les utiliser pour
justifier le licenciement.

3e :

Les faits juridiques sont définis comme étant des faits de l’homme. En matière de preuve des faits
juridiques, le principe est posé par l’article 1358 et est celui de la liberté de la preuve. Les faits
juridiques peuvent être prouvés par tous moyens ; encore faut-il que la preuve respecte le principe
de loyauté. Le fait de recourir à un détective privé dans le cadre d’un divorce n’est pas irrecevable :
c’est un moyen de preuve admis, à condition qu’il soit indispensable à la procédure et que
l’intervention du détective ne soit pas disproportionnée dans la vie privée de l’individu. Si le rapport
du détective peut être admis, les photographies et enregistrements vidéo des individus sont
considérés comme portant une atteinte disproportionnée au droit de la vie privée : ils ne pourront
être admis comme moyen de preuve.

En espèce, l’adultère est un fait de l’homme. C’est un fait juridique, qui pourra être prouvé par tous
moyens. Le rapport établi par le détective privé à la demande de Tony peut être admis par le juge
lorsqu’il examinera la demande de divorce. En revanche, les enregistrements vidéo, photographies,
prises par le détective privé ont été recueillies en violation de l’intimité des deux amants, qui
constituent une atteinte disproportionnée à leur droit de la vie privée.

Conclusion : Tony pourra certes se servir du rapport écrit du détective au moyen de sa demande de
divorce, en revanche, il ne pourra se servir des enregistrements vidéo et photographies, qui seront
jugées irrecevables. Les témoignages rentrent aussi dans les modes de preuve admis.

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