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COMPTABILITÉ

GÉNÉRALE
I. Définition;
II. Émergence;
III. Loi 09-88 portant obligations comptables des commerçants corrigée par la loi 04-
33;
IV. Code Général de Normalisation Comptable.

REALSE PAR ELMAHDI


II. ÉVOLUTION DE LA
COMPTABILITÉ
• Depuis belle lurette, la comptabilité était une technique qui permet aux commerçants d’avoir une mémoire de la vie de
l’entreprise, par l’exploitation d’une règle fondamentale et simple qui est celui de la partie double où ils ont pu
enregistrer tout ce qu’ils encaissent et décaissent en deux parties, droite pour les entrées de l’argent (ressources), la
gauche pour la sortie d’argent ou la destination de l’argent (emplois), les créances et les dettes sont aussi classées selon
la même logique, créances comme emplois et dettes comme ressources puisqu’elles entrainent une entrée et sortie
d’argent différée dans le temps.
• La partie double remonte au 13ème siècle, mais elle a connu un véritable développement en 15 ème siècle avec la
multiplication des échanges et la publication de l’ouvrage de Luca Pacioli en 1494.
• Avec la révolution industrielle en 19ème siècle, et le développement de l’industrie, les grandes entreprises industrielles
ont bel et bien appliqué le mécanisme de la partie double mais cette fois ci avec un approfondissement.
• D’une part, ils ont essayé de déterminer leur résultat par la comptabilisation des flux économiques liés à la gestion
quotidienne pour savoir le fruit de leur affaire dans un seul exercice, achat/vente avec un compte de résultat (CPC),
D’autre part, de mesurer le patrimoine de l’entreprise, ce que l’entreprise possède et ce qu’elle doit par un compte de
situation (BILAN).
I. DÉFINITION
• La comptabilité alors, est un système d’information qui par
• L’enregistrement des opérations d’ordre économique et financier, effectuées par l’entreprise
(achat/vente de marchandises, acquisition/cession des immobilisations,
remboursement/recouvrement d’une dette/créance…)
Permet de décrire la situation financière de l’entreprise et à servir de base à l’information des
dirigeants pour la gestion (information interne), et fournir une image fidèle des comptes
sociaux (information externe).
La pratique de la comptabilité, nécessite l’application et le respect avec la bonne foi d’un ensemble
de principes et règles régis par le CGNC (code général de la normalisation comptable) et justifiés
par une loi qui donne l’obligation d’application de la comptabilité, en l’occurrence la loi 09-88
des obligations comptables.
Cependant, le CGNC consiste à fournir un cadre comptable normalisé qui sert à diffuser un
langage unifié compréhensible par toutes les parties prenantes.
RÔLES DE LA COMPTABILITÉ

A. Moyen d’information: fournit des informations appréciables à tous les partenaires de


l’entreprise, notamment avec ceux lesquels elle entretient des relations constantes (Etat,
FRS, Client, Banque…)
B. Outil de gestion: les dirigeants aussi se basent sur l’information fournie par le cadre
comptable afin de calculer des soldes, ratios permettant de mieux gérer l’entreprise et
prendre des décisions que ce soit au niveau stratégique ou bien opérationnel.
C. Moyen de preuve: l’enregistrement des opérations effectuées par l’entreprise dans un
livre-journal et le grand livre (livres légaux) constitue un moyen de preuve en cas de litige
entre commerçants et non commerçants.
ÉVOLUTION DE LA COMPTABILITÉ (MAROC)
• En raison du protectorat français, la comptabilité marocaine était régit par le plan comptable français jusqu’à 1992.
 1986 : création du référentiel comptable marocain CGNC ;
 1989 : Création du CNC et application du CGNC au secteur public ;
 1992 : loi 09-88 instituant la comptabilité normalisée dans les entreprises ;
 1993 : Généralisation de la loi 09-88 par l’avis 1 de 1993 (entrée en vigueur dés le 01/01/1994) et la protection du
titre de comptable agréé.
 En matière de contrôle comptable :
 1990 : Diplôme d’expert-comptable et modalités d’organisation des études ;
 1993 : Protection du titre de l’expert-comptable loi 15-89 ;
 Projet portant sur la réforme du commissariat aux comptes.
• La loi 9-88 contient 26 articles qui concernent toutes les obligations comptables des commerçants (Etats de
synthèse…)
• La loi comptable regroupe les dispositions essentielles du CGNC (Code Général de Normalisation Comptable).
ARTICLE 1
• Ce premier article constitue le champs d’application de la comptabilité.
• Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant au sens du Code de commerce est tenue de tenir une
comptabilité dans les formes prescrites par la présente loi.
• Les mouvements sont enregistrés chronologiquement, opération par opération et jour par jour ;
• Tout enregistrement comptable basé sur une pièce justificative ; un bon enregistrement est conditionné par:
 précision d’origine
 Contenu et leur imputation
 Référence des pièces
• Toutefois, les personnes physiques dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas deux millions de dirhams (2.000.000 DH), à
l'exception des agents d'assurances, peuvent :
- procéder à l'enregistrement chronologique des opérations à leur date d'encaissement ou de décaissement. (comptabilité des
flux)
- enregistrer globalement les créances et les dettes à la clôture de l'exercice sur une liste sommaire mentionnant l'identité des
clients et des fournisseurs et le montant de leurs dettes ;
- enregistrer, en cas de nécessité, les mesures dépenses sur la base de pièces justificatives internes signées par le commerçant
concerné.
ARTICLE 2
• Toute écriture comptable affecte au moins deux comptes : un est débité et l'autre est crédité
(la Partie Double);
• Les écritures comptables sont portés sur un registre dénommé livre-journal ;
• Les écritures du livre-journal sont reportées sur un registre dénommé grand-livre ;
• Le plan de comptes du commerçant doit comprendre des classes de comptes de situation
(Bilan), des classes de comptes de gestion (CPC) et des classes de comptes spéciaux ;
• Le commerçant dont le CA <= 2 MDhs est dispensé de la tenue du grand-livre si la balance
récapitulative des comptes peut être établie directement du livre journal.
ARTICLE 3
• Au besoin du commerçant, le livre-journal peut être détaillé en autant de journaux auxiliaires
(journal achat/ vente/opérations diverses…).
• Les écritures portées sur les journaux auxiliaires sont centralisées une fois par mois sur le
livre-journal (système centralisateur).
• Au besoin du commerçant, le grand-livre peut être détaillé en autant de livres auxiliaires ;
• Les écritures portées sur les livres auxiliaires sont centralisées une fois par mois sur le
grand-livre ;
• Le commerçant dont le CA <= 2 MDhs est autorisé à procéder à la centralisation des
écritures portées sur les journaux auxiliaires une fois par exercice à la clôture de ce dernier
ARTICLE 4

• Le commerçant dont le CA > 10 MDhs doit établir un manuel d’organisation comptable.


• À ne pas confondre avec le manuel de procédures qui serve au contrôle interne
ARTICLE 5

• La valeur des éléments actifs et passifs doivent faire l'objet d'un inventaire au moins une fois
par exercice
• On parle de l’inventaire physique
ARTICLE 6

• Sur le livre d'inventaire sont transcrit le bilan et le compte de produits et charges de chaque
exercice.
ARTICLE 7

• La durée de l'exercice est de douze mois. Elle peut exceptionnellement être inférieure à
douze mois, pour un exercice donné.
• Le cas d’un exercice achevale qui débute en N et fini en N+1
ARTICLE 8

• Le livre-journal et le livre d'inventaire (livres légaux) sont cotés et paraphés par le greffier
du tribunal de première instance du siège du commerçant ;
• Le commerçant dont le CA < 2 MDhs est dispensé de cette disposition à condition de
conserver les documents comptables pendant 10 ans
ARTICLE 9

• A la clôture de l’exercice comptable, Le commerçant doit établir des états de synthèse


annuels ;
• Ces états de synthèse sont : le bilan, le CPC, l'ESG, le TF et l'ETIC.
ARTICLE 10

• Le bilan décrit les éléments actifs et passifs du commerçant ;


• Le CPC récapitule les produits et les charges de l'exercice ;
• Les produits et les charges sont comptabilisés sans tenir compte de leur date d'encaissement
ou de paiement (Comptabilité d’Engagement ou de Flux);
• L'ESG décrit la formation du résultat net et celle de l'autofinancement.
• Le TF met en évidence l'évolution financière de l’affaire du commerçant au cours de
l'exercice en décrivant les ressources dont il a disposé et les emplois qu'il en a effectués.
• L'ETIC complète et commente l'information donnée par le bilan, le CPC, l'ESG et le TF
ARTICLE 11

• Les états de synthèse doivent donner une image fidèle des actifs et passifs (Bilan) ainsi que
de la situation financière et des résultats (CPC) de commerce du commerçant
• L’image fidèle c’est le fruit de l’application et le respect des principes comptables, elle
repose sur deux axes fondamentales:
• La régularité: respect des règles et des lois (savoir faire)
• La sincérité: application des règles en bonne foie (savoir être)
• Des informations complémentaires doivent être données si l'application d'une prescription
comptable ne suffit pas pour donner l'image fidèle
ARTICLE 12

• Le bilan, le CPC, l'ESG et le TF comportent des masses subdivisées en rubriques elles-


mêmes subdivisées en postes
ARTICLE 13

• La présentation des états de synthèse comme les modalités d'évaluation retenues ne peuvent
être modifiées d'un exercice à l'autre. (permanence des méthodes)
• Si des modifications interviennent, elles sont décrites et justifiées dans l'état des
informations complémentaires.
ARTICLE 14
• Valeur d’entrée : (Principe du coût historique)
Nature Valeur d’entré
les biens acquis à titre onéreux Coût d'Acquisition

les biens acquis à titre gratuit Valeur Actuelle

les biens produits Coût de Production

les titres acquis à titre onéreux Prix d'Achat

les créances, dettes et disponibilités Valeur Nominale

Les créances, dettes et disponibilités libellées en Valeur Nominale convertie en monnaie


monnaie étrangère nationale

• La valeur d'entrée des éléments de l'actif immobilisé dont l'utilisation est limitée dans le
temps est corrigée par le jeu d'amortissement ;
ARTICLE 14
• L'amortissement consiste à étaler le montant amortissable de l'immobilisation sur sa durée prévisionnelle
d'utilisation selon un plan d'amortissement ;
• La valeur d'entrée (-) le cumule des amortissements (=) la valeur nette d'amortissements de l'immobilisation ;
• A la date d'inventaire, la valeur actuelle (VA) est comparée :
• à la valeur d'entrée (VE) pour les éléments non amortissables ;
• à la valeur nette d'amortissements (VNA) pour les immobilisations amortissables.
• Seules les moins-values dégagées de cette comparaison sont comptabilisées (Principe de Prudence) soit :
• sous forme d'amortissements exceptionnels (moins-values définitive) ;
• soit sous forme de provisions pour dépréciation (moins-values non définitive).
• La valeur comptable nette (VCN) des éléments d'actif est soit :
• la valeur d'entrée (VE) si la VA >= VE ;
• la valeur nette d'amortissements (VNA) si la VA >= VNA ;
• la valeur actuelle (VA) si la VA< VE ou VA< VNA.

• En cas de réévaluation de l'ensemble des immobilisations corporelles et financières, l'écart de réévaluation entre la valeur actuelle (VA) et la
valeur comptable nette (VCN) ne peut être utilisé à compenser les pertes ;
• L’écart de réévaluation est inscrit distinctement au passif du bilan.
• Les biens fongibles (Stocks) sont évalués soit au :
• Coût moyen d'acquisition ou de production ou ;
• Premier bien sorti est le premier bien entré (FIFO).
• Le commerçant dont le CA < 2 MDhs est autorisé à :
procéder à une évaluation simplifiée (les stocks et les biens produits par estimation du coût d'achat ou de production) ou (le prix de vente (-) la
marge pratiquée) ;
Appliquer l’amortissement linéaire simplifié sur les immobilisations.
ARTICLE 15

• Les mouvements et informations doivent être inscrits dans les comptes ou postes adéquats
(Principe de Clarté) ;
• Les éléments d'actif et de passif doivent être évalués séparément.
• Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes d'actif et de passif du bilan ou
entre les postes de produits et de charges du CPC ;
• Le bilan d'ouverture d'un exercice doit être identique au bilan de clôture de l'exercice
précédent (Règle de l’Intangibilité du Bilan).
ARTICLE 16

• Les produits ne sont pris en compte que s'ils sont définitivement acquis à l'entreprise
(Principe de Prudence) ;
• les charges sont à enregistrer dès lors qu'elles sont probables (Principe de Prudence) ;
• Même en cas de perte, l’amortissement et la provision doivent être comptabilisés ;
• Les risques et les charges nés au cours de l'exercice ou d'un exercice antérieur sont
comptabilisés même s'ils sont connus entre la date de fin de l'exercice et celle de
l'établissement des états de synthèse (Principe de Prudence et Principe de Spécialisation
des Exercices Cut-off) exemple des événements post clôture.
ARTICLE 17

• Seuls les bénéfices réalisés à la clôture d'un exercice peuvent être inscrits dans les états de
synthèse (Principe de Spécialisation des Exercices) ;
• Un bénéfice réalisé sur une opération partiellement exécutée peut être inscrit lorsque sa
durée est supérieure à un an, sa réalisation certaine et qu'il est possible d'évaluer avec
certitude (Principe de Spécialisation des Exercices). Exemple d’exécution des contrats à
long terme.
ARTICLE 18

• L'établissement des états de synthèse, sauf circonstances exceptionnelles justifiées dans


l'ETIC, doit se faire au plus tard dans les 3 mois suivant la date de clôture de l'exercice (date
d’établissement) ;
• La date d'établissement des états de synthèse est mentionnée dans l'ETIC
• La date de l’arrêtés des comptes est au plus tard le 31/03/N
• L’approbation des comptes est le mois 6

• clôturer arrêter certifier approuver


ARTICLE 19

• Si l'application d'une prescription comptable ne permet pas de donner une image fidèle de
l'actif et du passif, de la situation financière ou des résultats, le commerçant peut déroger à
cette prescription ;
• La dérogation est mentionnée à l'ETIC et justifiée, avec l'indication de son influence sur
l'actif, le passif, la situation financière et les résultats.
• Le changement de la date de clôture doit être dûment motivé dans l'ETIC.
ARTICLE 20

• En cas de cessation d'activité totale ou partielle, le commerçant peut établir ses états de
synthèse selon des méthodes différentes ;
• Le commerçant doit indiquer dans l'ETIC les méthodes retenues
ARTICLE 21

• Les personnes assujetties à la présente loi dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur ou égal à dix
millions de dirhams (10.000.000) sont dispensées de l'établissement de l'état des soldes de gestion, du
tableau de financement et de l'état des informations complémentaires.
• Les personnes visées à l'alinéa ci-dessus sont autorisées à établir le bilan et le compte de produits et
charges et adopter le cadre comptable selon le modèle simplifié tel qu'annexé à la présente loi.
ARTICLE 22

• Les documents comptables sont établis en monnaie nationale ;


• Les documents comptables et les pièces justificatives sont conservés pendant 10 ans ;
• Les altérations et le blanc ne sont pas admis dans les documents comptables (Journal et
Grand Livre) et dans le livre d'inventaire.
ARTICLE 23

• Les professionnels chargés de l’application de la loi 9-88 : Les experts comptables,


comptables agréés et autres personnes faisant profession de tenir la comptabilité des
commerçants
ARTICLE 24

• L'administration fiscale peut rejeter la comptabilité non conforme aux dispositions de la loi
9-88
ARTICLE 25

• L’abrogation des articles 10, 11, 12 et 13 du dahir du 12/08/1913) formant code de


commerce
ARTICLE 26

• La date d’entrée en vigueur de la loi (le 01/01/1994).


IV. CGNC

• Le CGNC comprend deux parties :

Partie I :
Norme générale comptable NGC

Partie II :
Plan comptable général des entreprises PCGE
Source: Cours ISCAE
• La Norme générale comptable :
La NGC regroupe les choix directeurs, les principes fondamentaux et les conventions de base qui
régissent la normalisation comptable au Maroc

• Le plan comptable général des entreprises :


Le PCGE présente le dispositif d'application de NGC aux entités économiques ayant le caractère
d'entreprise au sens large et agissant dans des secteurs d'activité économique (entités autre que
spécifiques ayant leur propre cadre comptable), il contient les modalités d’application des règles
d’évaluation , plan des comptes et contenu et fonctionnement des comptes.
• 3. L'objectif d'image fidèle & Principes comptables :
 Les états de synthèse doivent donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des
résultats de l'entreprise
 L'image fidèle est l’objectif assigné par la normalisation comptable apparaît non comme un principe
comptable supplémentaire, mais comme la convergence des principes

 L'originalité de l'image fidèle tient à la fois à l’absence de définition et aussi au fait qu'il convient, dans
des cas exceptionnels, de déroger aux dispositions de la Norme, pour tenter d'atteindre cette fidélité
Continuité Permanence de Coût Spécialisation Importance
d’exploitation méthodes historique des exercices prudence clarté significative

Objectifs intermédiaires
Régularité Sincérité

• Bien utiliser et Objectifs • Utiliser les outils


appliquer les comptables en
Image fidèle bonne foi
règles et les
principes (savoir être)
(savoir faire) True and fair
view
4. Les méthodes d'évaluation :
 L’évaluation au cœur de l'information puisque la comptabilité présente des valeurs et montants monétaires

 Les différents modes d'évaluation retenus soit :


• à l'entrée des éléments dans le patrimoine (VE)
• à une date quelconque (VA)
• dans le bilan (VCN)
 Les évaluations sont fondées sur le principe du coût historique même en période inflationniste

 Le coût complet est retenu pour la détermination des coûts d'acquisition et de production, sauf cas
exceptionnels, traiter comme charges (frais financiers, frais d'administration générale et charges de sous
activité;…)
1. LES SEPT PRINCIPES COMPTABLES
FONDAMENTAUX :
• Principe de continuité d’exploitation
• Principe de permanence des méthodes
• Principe du coût historique
• Principe de spécialisation des exercices
• Principe de prudence
• Principe de clarté
• Principe d’importance significative
• Nos principes comptables sont universellement acceptés par des normes comptables
internationales

 D'autres principes n'ont pas été retenus par notre cadre comptable :

• Le principe de prééminence de la réalité sur l’apparence

• Le principe de sincérité
PRINCIPE DE LA CONTINUITÉ
D’EXPLOITATION
1 - Selon ce principe, l'entreprise doit établir ses états de synthèse dans la perspective d'une
poursuite normale de ses activités.
En l'absence d'indication contraire, l’entreprise est censée établir ses états de synthèse sans
l'intention ni l'obligation de se mettre en liquidation ou de réduire sensiblement l'étendue de
ses activités.
2 - Ce principe conditionne l'application des autres principes, méthodes et règles
comptables tels que ceux-ci doivent être respectés par l'entreprise, en particulier ceux
relatifs à la permanence des méthodes et aux règles d'évaluation et de présentation des
états de synthèse.
Dans le cas où les conditions d'une cessation d'activité totale ou partielle seraient réunies,
l'hypothèse de continuité d'exploitation doit être abandonnée au profit de l'hypothèse de
liquidation ou de cession.
En conséquence, les principes de permanence des méthodes, du coût historique et de spécialisation
des exercices sont remis en cause.
Seules des valeurs de liquidation ou de cession doivent alors être retenues et la présentation des
états de synthèse doit elle-même être faite en fonction de cette hypothèse.

Selon ce même principe, l'entreprise corrige à sa valeur de liquidation ou de cession tout élément isolé
d'actif dont l'utilisation doit être définitivement abandonnée.
• Les indicateurs de la continuité :

 Rentabilité

 Exécution des plans d'investissement correctement financés

 Entretien des relations sereines avec ses banquiers

 Réalisation des recherches d'amélioration des produits et des procédés de fabrication

 Développement des stratégies commerciales

 Veille à la concurrence, etc...


b) Les menaces à la continuité :
 Perte d'un marché important
 Grande difficulté d'approvisionnement en matières premières
 Techniques de production obsolètes dépassées par la concurrence
 Conflits sociaux ruineux
 Absence de créativité et d'innovation dans un milieu fortement concurrentiel
 Changement de législation apportant d'importantes restrictions
 Crise monétaire entraînant une très forte dépréciation de la monnaie locale
 Investissements importants financés par des ressources à court terme
 Baisse des ventes non suivie par un ajustement des structures et des coûts, etc...
Postes bilan Valeur liquidative
Immo. En non valeurs • Constat immédiat en charges
Frais de recherche et • Constat immédiat en charges
de développement • ou valeur de réalisation s'il existe un acquéreur

Autres immobilisations • Valeur vénale soit la valeur de reprise éventuelle.


incorporelles • Prudence nécessaire lorsqu'il n'existe pas de promesse de vente car la valeur de ces actifs dépend souvent de la
capacité de l'entreprise à se développer et à réaliser des profits

Immobilisations • Valeur vénale déterminée par référence à une valeur de marché


corporelles • Valeur d'expertise ou valeur résultant d'une promesse de vente

Titres de participation • Valeur de réalisation qui peut être inférieure à la valeur d'usage
Stocks et en-cours • Valeur de réalisation souvent inférieure à la valeur nette comptable
• Attention particulière à porter aux en-cours dont la valeur peut être nulle s'il n'existe pas de possibilité de les
vendre en l'état
• Provisions sur contrats de longue durée peuvent être nécessaires

Autres valeurs • Des provisions peuvent être nécessaires


réalisables • Charges constatées d'avance à prendre immédiatement en charges

Dettes • Passif devra tenir compte de tous les coûts jusqu'à la cessation
• Rupture de contrats en cours entraîne des pénalités : crédit bail,..
• Subvention d'équipement à rapporter au résultat
• Indemnités de licenciement à provisionner
• Frais de liquidation et de fermeture à provisionner
PERMANENCE DES MÉTHODES
1 - En vertu de ce principe : l'entreprise établit ses états de synthèse en appliquant les mêmes règles d'évaluation et de présentation
d'un exercice à l'autre.
• Permanence des méthodes de présentation des états de synthèse
• Permanence des règles d'évaluation
2 - L'entreprise ne peut introduire de changement dans ses méthodes et règles d'évaluation et de présentation que dans des
cas exceptionnels.
Les modifications intervenues dans les méthodes et règles habituelles sont précisées et justifiées, dans l‘ETIC, avec
indication de leur influence sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.

Ce principe est important pour la comparabilité des informations comptables dans le temps et
dans l'espace (spatiotemporelle).
• Exemple de permanence des méthodes :

 Contrat à long terme : Application de la méthode d'avancement ou celle d'achèvement des travaux, ou de la constatation
du bénéfice partiel

 Evaluation des stocks : Evaluation des sorties de stock au coût moyen pondéré ou, premier entré-premier sorti

 Amortissement : Application de l'amortissement linéaire ou selon d'autres modalités spécifiques à l'entreprise

 Frais d'établissement : Inscription ou non de certaines charges en frais d'établissement pour être étalées sur plusieurs
exercices
 Perte de change : Constatation partielle de la perte potentielle de change
COÛT HISTORIQUE
1 - En vertu de ce principe, la valeur d'entrée d'un élément inscrite en comptabilité pour son
montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d'entrée reste intangible quelle
que soit l'évolution ultérieure du pouvoir d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de
l'élément, sous réserve de l'application du principe de prudence.

2 - Par dérogation à ce principe, l'entreprise peut décider à la réévaluation de l'ensemble de ses


immobilisations corporelles et financières, conformément aux prescriptions du CGNC.
a) Dérogations au coût historique
 Le coût historique est combiné avec la convention de prudence
 A l'inventaire, si le coût historique est inférieur à la valeur d'inventaire on retient le coût historique
 Au contraire, si la valeur d'inventaire est inférieure au coût historique, on retient ladite valeur
d'inventaire

b) Critique de la convention du coût historique


 Le coût historique fait l'objet de critiques particulièrement pendant les conjonctures de fortes variations
de prix
 Le coût historique est remis en cause comparativement à la valeur du marché (Principe de la juste
valeur) Fair value
• c) Avantages et inconvénients du coût historique :

Avantages Inconvénients
• Simplicité : facilité de mise en œuvre • Manque de pertinence : la valeur actuelle,
• Objectivité et sécurité, car ce coût est fondé sur "réelle" des biens n’apparaît pas au bilan, ce qui
une transaction dans le cas d’acquisition à titre peut décourager les investisseurs
onéreux • Hétérogénéité des comptes : les éléments d’actif
• Respect du principe de prudence : les et de passif entrent dans le patrimoine à des
éventuelles plus-values non enregistrées ne dates différentes (distorsion accrue en cas de
peuvent pas être distribuées aux associés modification de la valeur de la monnaie).
SPÉCIALISATION DES
EXERCICES

1 - En raison du découpage de la vie de l'entreprise en exercices comptables, les charges et les produits doivent être, en vertu
du principe de spécialisation des exercices, rattachés à l'exercice qui les concerne effectivement et à celui-là seulement.

2 - Les produits sont comptabilisés au fur et à mesure qu'ils sont acquis et les charges au fur et à mesure qu'elles sont
engagées, sans tenir compte des dates de leur encaissement ou de leur paiement.
3 - Toute charge ou tout produit rattachable à l'exercice mais connu postérieurement à la date de clôture et avant celle
d'établissement des états de synthèse, doit être comptabilisé parmi les charges et les produits de l'exercice
considéré.
4 - Toute charge ou tout produit connu au cours d'un exercice mais se rattachant à un exercice antérieur, doit être inscrit
parmi les charges ou les produits de l'exercice en cours.
5 - Toute charge ou tout produit comptabilisé au cours de l'exercice et se rattachant aux exercices ultérieurs, doit être
soustrait des éléments constitutifs du résultat de l'exercice en cours et inscrit dans un compte de régularisation.
• Trois situations à analyser par rapport à la spécialisation :
1. Evénement postérieur prenant son origine d'une situation née dans l'exercice :

• Evénement connu avec certitude avant l'arrêté des comptes


• Constitue un complément d'information sur des faits connus dans l'exercice
• À incorporer en totalité dans les comptes de l'exercice en cours
Exemples : - Information conduisant à déprécier le stock ou travaux en cous
- Information sur difficulté financière des clients,…

2. Evénement non rattachés à l’exercice :


• Absence de lien de causalité avec l’exercice
• Non lié directement à l’exercice
• Incidences financières à ne pas prendre en compte dans l’exercice en cours
• A mentionner dans l’ETIC
Exemples : Performances d’exploitation pouvant remettre en cause la continuité .
3. Evénement postérieur à la clôture et dont le lien avec l'exercice est difficile à déterminer :

• Evénement qui débuté dans l’exercice et continu dans le temps


• Ayant un impact sur l'exercice suivant
Exemples : Démarrage de marchés important, Processus de décision importante,…
PRUDENCE
1 - En vertu de ce principe, les incertitudes présentes susceptibles d'entraîner un accroissement des
charges ou une diminution des produits de l'exercice doivent être prises en considération dans le
calcul du résultat de cet exercice.
Ce principe évite de transférer sur des exercices ultérieurs ces charges ou ces minorations de
produits, qui doivent grever le résultat de l'exercice présent.

2 - En application de ce principe, les produits ne sont pris en compte que s'ils sont certains et définitivement acquis
à l'entreprise ; en revanche, les charges sont à prendre en compte dès lors qu'elles sont probables.
3 - Seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture d'un exercice peuvent affecter les résultats par exception est
considéré comme réalisé le bénéfice partiel sur une opération non achevée à la date de clôture répondant
aux conditions fixées par le CGNC.
4 - La plus-value constatée entre la valeur actuelle d'un élément d'actif et sa valeur d'entrée n'est pas
comptabilisée.
La moins-value doit toujours être inscrite en charges, même si elle apparaît comme temporaire à la date
d'établissement des états de synthèse.
5 - Toute charge ou tout produit comptabilisé au cours de l'exercice et se rattachant aux exercices ultérieurs, doit
être soustrait des éléments constitutifs du résultat de l'exercice en cours et inscrit dans un compte de
régularisation.
CLARTÉ

1. Selon le principe de clarté :


 Les opérations et les informations doivent être inscrites dans les comptes sous la rubrique adéquate, avec la
bonne dénomination et sans compensation entre elles ;
 Les éléments d'actif et de passif doivent être évalués séparément ;

 Les éléments des états de synthèse doivent être inscrits dans les postes adéquats sans aucune compensation
entre ces postes.
2. En application de ce principe, l'entreprise doit organiser sa comptabilité, enregistrer ses opérations,

préparer et présenter ses états de synthèse conformément aux prescriptions du CGNC .

3. Les méthodes utilisées doivent être clairement indiquées notamment dans les cas où elles relèvent
d'options autorisées par le CGNC ou dans ceux où elles constituent des dérogations à caractère
exceptionnel.
4. A titre exceptionnel, des opérations de même nature réalisées en un même lieu, le même jour, peuvent
être regroupées en vue de leur enregistrement selon les modalités prévues par le CGNC
IMPORTANCE SIGNIFICATIVE
1. Selon ce principe, les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont l'importance peut
affecter les évaluations et les décisions.

Est significative toute information susceptible d'influencer l'opinion que les lecteurs des états de
synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.

2. Ce principe trouve essentiellement son application en matière d'évaluation et en matière de


présentation des états de synthèse.
3. Dans les évaluations nécessitant des estimations, les méthodes par approximation ne sont admises

que si leurs incidences par rapport à des méthodes plus élaborées n'atteignent pas des montants

significatifs au regard de l'objectif de l'image fidèle.

4. Dans la présentation de l'ETIC, le principe d'importance significative a pour conséquence

l'obligation de ne faire apparaître que les informations d'importance significative.


1. Ce principe ne remet pas en cause les règles légales et comptables suivantes :
• L'exhaustivité des enregistrements
• Les équilibres comptables des flux enregistrés
2. Ce principe permet à l'entreprise :
• D’user d'approximations dans les évaluations lorsque les écarts ne sont pas significatifs
• De regrouper des informations sur les états de synthèse lorsque les détails par poste ne sont
pas pertinents
• De ne pas renseigner un tableau ou donner une information dans l'ETIC n’impactant pas
l'opinion du lecteur des états de synthèse
EXERCICE
1. Les factures de télécommunications sont adressées à l’entreprise tous les deux mois : la
dernière facture établie le 10/12/2009 comprend l’abonnement du 1/12/2009 au 31/1/2010.
2. La prime d’assurance-incendie versée le 1/10/2009 couvre la période du 1/10/2009 au
30/9/2010.
3. Un terrain acquis il y’a 10 ans figure pour sa valeur d’acquisition à l’actif du bilan.
4. L’entreprise a fait en fin d’exercice l’objet d’un contrôle fiscal : les conclusions
provisoires laissent présager un redressement de l’impôt sur les sociétés.
5. Evaluation de la sortie des stocks de matières selon la méthode Premier entré, Premier
sorti : P.E.P.S alors qu’au cours de l’exercice précédent cette évaluation avait été effectuée
au coût moyen pondéré : C.M.P
EXERCICE
6. Certaines créances en monnaies étrangères laissent apparaître un profit de change potentiel
alors que d’autres laissent apparaître une perte de change potentielle.
7. Une créance client a subit une dépréciation non encore définitive au cours de l’exercice
2009.
8. L’entreprise a acquis un immeuble en début de l’année 2009 ; en fin d’exercice, un expert
a estimé cet immeuble à une valeur supérieure à son coût d’acquisition.

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