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L’Arbitrage commercial international
L’ARBITRABILITÉ OBJECTIVE ET SUBJECTIVE
Encadré par :
Pr. Hamdai Ilham
Réalisé par : Saibari Yessef Mouad
Lamchichi Redouane
1
https://www.labase-lextenso.fr/gazette-du-palais/GP20021219004.
L’arbitrabilité est une notion qui peut paraître lourde et énigmatique, à
première vue. Toutefois, la notion, faut-il le souligner, est polysémique. À
raison de la détermination du champ d’application rationae personae de
la convention d’arbitrage, elle vise à fixer la qualité des sujets du débat
arbitral (on parle d’arbitrabilité subjective). En outre, à raison de la fixation
de son champ d’application rationae materiae, IL autorise à circonscrire
les litiges susceptibles d’être traités par un arbitre (on parle d’arbitrabilité
objective). S’il n’est point contesté que ce concept d’arbitrabilité constitue le
socle de la compétence de l’arbitre, la compréhension de son mécanisme de
fixation est essentielle pour la légitimation de son intervention. De ce point
de vue, la lumière doit être faite, déjà en amont, sur sa conceptualisation
afin d’éliminer les risques de mauvaise interprétation et de bien délimiter le
champ d’application de la convention d’arbitrage2.
2
https://academic.oup.com/ulr/article-abstract/25/2-3/315/5919860.
Plan
A. En droit marocain
Conclusion
I. l’arbitrabilité subjective : L’aptitude à compromettre des
personnes morales de droit public
A. En droit marocain
Le Dahir n° 1-07-169 du 30 novembre 2007 portant promulgation de la loi
n° 08-05 est venu abroger et remplacer le chapitre VIII du titre V du Code de
procédure civile relatif à l’arbitrage dont la réforme était devenue urgente.
Si la réforme s’inspire de la loi-type CNUDCI et du droit français, il n’en
demeure pas moins qu’elle consacre aussi de nombreuses solutions
dégagées par la jurisprudence de la Cour suprême marocaine en matière
d’arbitrage.
Une nouveauté réside dans l’aptitude des personnes morales de droit public
à compromettre. Cette question n’avait jamais reçu une réponse claire avant
la réforme de 2007. En effet, l’ancien article 306 du CPC exclut du champ de
l’arbitrage « les litiges concernant des actes ou des biens soumis à un régime
de droit public ». Cette disposition renfermait donc expressément une
interdiction de recourir à l’arbitrage relative à la matière du litige susceptible
d’être tranché par une juridiction arbitrale. Autrement dit, il s’agissait non
pas d’une prohibition rationae personae, mais plutôt d’une difficulté liée à
l’arbitrabilité objective. Contrairement au droit français, le droit marocain a
toujours récusé le critère organique pour l’interdiction faite à l’Etat et aux
personnes morales de droit public de recourir à l’arbitrage. L’ancienne loi
retenait uniquement un critère matériel pour juger de l’aptitude ou non des
personnes morales de droit public à souscrire une convention d’arbitrage 3.
Partant, l’Etat et les personnes morales de droit public pouvaient donc
compromettre dès lors que les litiges ne mettaient pas en cause des actes ou
des biens soumis à un régime de droit public qu’il s’agit de préciser.
Désormais, l’Etat et les personnes morales de droit public sont expressément
autorisés à recourir à l’arbitrage, aussi bien en matière interne qu’en matière
internationale.
Les Limites à l’arbitrage :
Les cas d'interdiction de l'arbitrage :
• La convention d'arbitrage ne peut concerner le règlement de litiges
relatifs à l'état et à la capacité des personnes ou aux droits personnels qui ne
font pas l'objet de commerce. Ces matières ne peuvent être soumises à
l'arbitrage car il n'est pas permis de compromettre dans les matières dont on
n'a pas la libre disposition. De plus, il s'agit là de l'un des cas
communicables au ministère public4.
• Les litiges relatifs aux actes unilatéraux de l'Etat, des collectivités
locales ou autres organismes dotés de prérogatives de puissance publique ne
peuvent faire l'objet d'arbitrage. Toutefois, les contestations pécuniaires qui
en résultent peuvent faire l'objet d'un compromis d'arbitrage à l'exception de
celles concernant l'application d'une loi fiscale. La compétence pour statuer
sur la demande de l'exequatur de la sentence arbitrale rendue dans le cadre
du présent article revient à la juridiction administrative dans le ressort de
laquelle la sentence sera exécutée ou au tribunal administratif de Rabat,
lorsque la sentence arbitrale concerne l'ensemble du territoire national5.
3
https://larevue.squirepattonboggs.com/la-nouvelle-loi-marocaine-de-l-arbitrage-
interne-et-international_a945.html.
4
Loi 08-05, Article 309. - Sous réserve des dispositions de l'article 308 ci-dessus, la
convention d'arbitrage ne peut concerner le règlement de litiges relatifs à l'état et à la
capacité des personnes ou aux droits personnels qui ne font pas l'objet de commerce.
5
Loi 08-05, Article 310. - Les litiges relatifs aux actes unilatéraux de l'Etat, des
collectivités locales ou autres organismes dotés de prérogatives de puissance publique ne
peuvent faire l'objet d'arbitrage…
• Toute clause d'arbitrage dans un contrat d'assurance à laquelle
l'assuré n'a pas donné son accord exprès à la souscription du contrat.
• Dans tous ces cas l'arbitrage est considéré comme nul et chaque partie
peut en conséquence en demander la nullité, si non respect des conditions
de formes et de fonds de la convention d arbitrage6
B. L’aptitude à compromettre dans les conventions
internationales
Les conventions internationales ont joué un rôle important, relativement à la
faculté des personnes publiques à compromettre. Ces conventions ont
constitué un fondement législatif pour faire disparaître les restrictions
d’ordre public interne quant à la faculté de compromettre. Comme
mentionné précédemment, l’arbitrage est au niveau des relations
économiques internationales, presque l’unique moyen de régler les
contentieux, surtout en l’absence de juridictions officielles internationales.
L’importance de l’arbitrage international et la volonté des parties intéressées
qu’il se déroule avec le maximum de sécurité, ont donc fréquemment conduit
la communauté internationale à des négociations dont l’aboutissement était
la conclusion de traités internationaux sur l’arbitrage international7.
6
Loi 08-05, Article 317. - A peine de nullité :
- la clause d'arbitrage doit être stipulée par écrit, sans équivoque, dans la convention
principale ou dans un document auquel celle-ci se réfère ;
- la clause d'arbitrage doit, soit désigner le ou les arbitres, soit prévoir les modalités de
leur désignation.
7
Mémoire de master, Zafiri Mohammed. «L’ARBITRABILITE DES LITIGES
Selon le nouveau code de procédure civile et administrative algérien», Oran, 2010, p93.
b) au moment de signer ou de ratifier la présente convention ou d’y
adhérer, tout Etat pourra déclarer qu’il limite cette faculté dans les
conditions précisées dans sa déclaration “ En outre, l’article1 prévoit
que la convention s’applique aux conventions d’arbitrage conclues,
pour le règlement de litiges nés ou à naître d’opérations de commerce
international entre personnes physiques ou morales ayant au
moment de la conclusion de la convention, leur résidence habituelle
ou leur siège dans des Etats contractants différents.
Il s'agit de savoir dans quelle mesure l'ordre public peut faire échec à la
compétence de l'arbitre. A ce stade, le sujet devant être abordée ensuite est
celle de la libre disponibilité des droits étant le premier critère de
l'arbitrabilité.
10 Nicolas NORD, Ordre public et lois de police en droit international privé, thèse pour le
doctorat en droit, 2003. p. 138.
l'article 2060 C. civ. que la seule présence en la cause d'une
disposition d'ordre public rendait les droits litigieux ipso
facto indisponibles, et dès lors, que le litige était inarbitrable11.
Du second point de vue, il est important de savoir distinguer, dès le
départ, l'illicéité de la convention d'arbitrage, qui tient à la matière
d'ordre public sur laquelle porte le litige, de l'illicéité qui peut affecter
le contrat international principal, qui pose d'autres problèmes12.
11
Charles JARROSON, « Arbitrabilité : Présentation méthodologique », RJ. Com. 1996.
n°13. p. 3.
12
Marie-Noëlle JOBARD-BACHELLIER, « Ordre public international », Fasc. 534-2, J-CL
éditions techniques 1992. p. 14.
nom de l'intérêt social te litige ne peut être abordé que par un juge étatique ;
l'arbitrage est exclu, car les droits litigieux sont rendus indisponibles par les
liens très étroits qu'ils entretiennent avec l'Etat, ses institutions, ou les
intérêts essentiels de la société.
13
Charles JARROSON, « Arbitrabilité : Présentation méthodologique », RJ. Com. 1996.
pp. 4 et 5
14
Laurence IDOT, « L'arbitrabilité des litiges, l'exemple français », RJ. Com. 1996
Conclusion
Particulièrement dans le monde du commerce international, le droit d'accès
à la justice arbitrale dans les contrats internationaux semble avoir acquis
une importance si fondamentale pour le développement dans ce domaine des
relations internationales d'affaires. C'est la raison pour laquelle, il lui faut un
moyen efficace pour assurer que les hommes d'affaires internationaux y ont
effectivement accès. Ce moyen nécessaire est la primauté de la liberté
contractuelle et l'indépendance de l'arbitrage international qui s'expriment
dans les principes d'autonomie tant de la convention d'arbitrage que de
l'arbitrage international, au regard de toutes législations nationales. C'est
donc seul l'ordre public qui est la notion clef au cœur de la matière puisque
les droits étatiques sont mis à part. En dépit de tout cela, l'ordre public ne
peut partiellement - c'est-à-dire à l'exclusion de l'hypothèse d'ordre public
transnational - trouver sa source et son fondement qu'en droit interne.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrage :
Thèse :
Mémoire :
Revue juridique :
Webographie :
https://academic.oup.com/ulr/article-abstract/25/2-3/315/5919860.
consulté le 03/12/2021.
https://larevue.squirepattonboggs.com/la-nouvelle-loi-marocaine-de-l-
arbitrage-interne-et-international_a945.html. consulté le 03/12/2021.