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À ma mère
La réalisation d'un projet de fin d'étude constitue une étape importante dans
l'obtention d'une maîtrise à l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.
Je tiens donc à remercier Mme Assia Zeryouh qui a bien voulu diriger ce
travail, c'était un plaisir de travailler sous sa tutelle experte.
Mes parents m'ont appris depuis mon enfance cette phrase biblique" je puis tout
par celui qui me fortifie ". Merci Père et Mère célestes pour la joie de vivre et vos
bontés qui se renouvèlent chaque matin.
Sommaire
Introduction générale ...................................................................................................... 1
1) Les Avantages………………………………………………………………………………………………………………………… 15
2) Les inconvénients…………………………………………………………………………………………………………………. 15
2) Missions…………………………………………………………………………………………………………………………………. 19
3) Objectifs…………………………………………………………………………………………………………………………………. 20
1) Le Maroc connait une politique monétaire conciliante durant ces dernières années............... 37
Annexe .......................................................................................................................... 42
Bibliographie ................................................................................................................. 48
Liste des abréviations
Nous présentons dans le cadre de ce rapport les prérequis institutionnels dans le contexte
marocain. Il s’agit de mesurer plus particulièrement, le degré de disposition de Bank Al-
Maghrib pour une politique monétaire plus efficace. Pour y arriver, nous avons présenté les
mesures de degré d’indépendance de la banque centrale du gouvernement. Cette indépendance
se mesure généralement dans les deux dimensions légale et réelle. La première consiste à
évaluer les statuts de la banque centrale pour lui attribuer un score dans ce sens. Pour ce qui est
de l’indépendance réelle, elle se mesure par le taux de rotation des gouverneurs nommés à la
tête de l’institut d’émission et la vulnérabilité politique de ces derniers, à l’occasion du
changement des gouvernements. À l’issue de ce travail, nous avons constaté que les indices
calculés permettent de considérer que le degré d’indépendance réelle et légale de la banque
centrale marocaine se positionne aujourd’hui dans un niveau acceptable, qui pourra consolider
les chances de réussite des autorités monétaires marocaines de rendre la politique monétaire
marocaine plus efficace.
Une politique monétaire efficace, constitue un outil important pour les décideurs qui désirent
préserver un environnement macroéconomique stable, dans la mesure où elle permet aux agents
économiques de formuler leurs décisions avec suffisamment de visibilité.
Ainsi, avant 20 ans, l'objectif final de la politique monétaire était de contribuer les conditions
nécessaires pour la réalisation d'une faible inflation et le plein-emploi (croissance optimum).
L'idée était que l'abondance de la monnaie et de crédit conduisent à une demande excessive de
biens et services, susceptible d'entrainer une pression sur l'activité productive, avec des
possibilités d'augmentation des prix et de déficit extérieur. À l'inverse, moins de crédit et de
monnaie peuvent borner l'évolution de la demande au point ou les capacités de production ne
seraient pas pleinement utiliser, et provoquer donc le sous-emploi et le chômage (approche
keynésienne).De plus leur marge de manœuvre s'est considérablement réduite, une partie
entière du financement passant par les marchés financiers.
Cette décision juridique et institutionnelle repose sur l'idée selon laquelle la banque centrale est
autonome totalement par rapport aux autorités politiques qui régissent leur sphère directe
1
d'influence, que la banque centrale n'a pas à recevoir des directives de gouvernement comptent
des décisions de politique monétaire et les décisions touchant les niveaux d'instruments de cette
dernière. Cette séparation des autorités est considérée comme un élément indispensable à
l'accomplissement efficace des missions monétaires et pour favoriser le bon fonctionnement de
l'économie.
Néanmoins, cette indépendance de l'exécutif, ne veut dire pas que la banque restera dans une
tour d'ivoire. "L'indépendance implique aussi que la banque renforce sa capacité d'écoute du
gouvernement, du parlement et des différents rapports dont celui de la cour des comptes.
Par ailleurs, les missions des banques centrales ont subi une évolution profonde suite aux
enseignements tirés de la crise sanitaire internationale covid-19, particulièrement la
stabilisation des grandeurs macro-économiques et la relance de l'activité économique,ainsi
Bank Al-Maghreb a été à la manœuvre pour assurer son rôle de gardienne de la sphère
monétaire et financière, et avec sa politique monétaire, elle joue également un rôle économique
indéniable en maintenant ou en abaissant le taux d'intérêts et en opérant de vastes programmes
de Rachats, elle permet à l'état de s'endetter pour atténuer les effets de confinement. Elle est, en
outre, un acheteur des dettes des entreprises contribuant, de ce fait, au financement de
l'économie réelle. Son bilan est de plus en plus constitué de titres obligatoires privés et publics.
Des études empiriques ont également été menées sur la question pour estimer l'effet de
l'indépendance de la banque sur l'efficacité de la politique monétaire d'une manière générale et
l'inflation en particulier.
Notre travail se divise en deux chapitres : dans un premier temps, nous présenterons
l'indépendance de la banque centrale et politique monétaire mettant la lumière sur le cadre
théorique de l'indépendance de la banque centrale et les mesures de degré d'indépendance de la
banque centrale et son impact sur la politique monétaire. Enfin dans le deuxième chapitre nous
exposons l'efficacité de la politique monétaire marocaine dans le cadre de l'indépendance de
Bank AL-Maghrib.
2
Chapitre 1 : l'indépendance de la banque centrale et politique
monétaire
3
Aujourd'hui, l'indépendance de la banque centrale joue un rôle primordial et constitue une condition
indispensable au succès des politiques monétaires. Elle garantit à la banque centrale une grande
autonomie par rapport au gouvernement dans la conduite de la politique monétaire, le choix des
objectifs fixés et les instruments utilisés. Ainsi dans de nombreux pays développés, les banques
centrales sont indépendantes des pouvoirs politiques c'est typiquement le cas de la Banque Centrale
Européenne(BCE), et de la Réserve Fédérale Américaine(FED), et aussi des plusieurs pays
émergents et des pays en développement(Le Maroc à titre d'exemple) qui ont suivi le même
mouvement, au moins dans le cadre législatif, sur le conseil par fois du Fond Monétaire
Internationale(FMI).Néanmoins, la banque centrale est l'établissement chargée de la politique
monétaire. Et à l'aide de son taux directeur, elle contrôle la masse monétaire en vue de maintenir la
stabilité des prix. De nombreux arguments théoriques et empiriques sous-tendent ce choix
Au début, la théorie de l'IBC, qui s'est très largement généralisé surtout dans les pays industrialisés,
est une décision institutionnelle guidée par la volonté d'améliorer la formulation et la conduite de la
politique monétaire, le cadre théorique de l'IBC parte de l'idée qu'une politique aux mains des
gouvernements est inefficace.
Nous pouvons faire reposer le point de départ de l'analyse de l'IBC menant à la proposition que l'IBC
est un arrangement institutionnel souhaitable de point de vue de la politique monétaire sur la théorie
d'anticipation rationnelle de Robert Lucas.
Lucas (Prix Nobel 1995) a largement critiqué la vision macroéconomique Keynésienne. Selon lui les
modèles macro-économétriques de Keynes sont structurellement mauvaises pour les prévisions
économiques et pour définir les politiques économiques particulièrement la politique monétaire.
Ainsi Lucas propose d'introduire l'hypothèse des anticipations rationnelles. Ila mis en évidence le fait
que les agents économiques parviennent à intégrer dans leurs plans toutes politiques monétaires
menées à l'avance, cette hypothèse est importante, elle part du principe que les agents économiques
ne peuvent pas trompés durablement par les autorités monétaires.
Ainsi toute politique économique discrétionnaire mené par les décideurs politiques engendrera une
adaptation du comportement des agents qui arrivera conditionner son efficacité, celle-ci dépendant de
la nature des anticipations des agents (anticipations extrapolatives, adaptatives, rationnelles…).
4
"Cette critique a ouvert la porte à deux débats différents concernant la politique économique, et plus
précisément la politique monétaire : celui concernant l'apposition entre politique de règle et
discrétionnaire, et celui concernant l'indépendance de la banque centrale.
L'approche de Lucasienne et avec lui des nouveaux classiques, a mis en difficulté la conduite de la
politique monétaire discrétionnaire efficace. Si par exemple les deux principaux objectifs d'un
gouvernement soient le plein-emploi et la stabilité des prix. Dans ce cas, le gouvernement peut
utiliser la politique monétaire pour chercher à atteindre l'un ou l'autre de ses objectifs. Notamment,
dans le cadre de la courbe de Phillips revisitée par Solow et Samuelson, il existe un arbitrage
possible entre inflation et chômage. Or, dans la vision de la courbe de Phillips augmentée des
anticipations1, cet arbitrage n'est possible qu'à court terme en cas d'anticipation adaptives (les agents
sont alors victimes d'illusion monétaire) et, à long terme, la politique monétaire perd son efficacité.
On retrouve alors la dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire, avec un retour au taux
de chômage d'équilibre mais avec un niveau d'inflation plus élevé. Certains comme Sargent et
Wallace vont même plus loin en montrant, sous l'hypothèse d'anticipations rationnelles des agents
qui prennent leur décisions en se basant sur toute l'information disponibles et connaissent les" lois"
traduisent le fonctionnement de l'économie, et de parfaite flexibilité des prix, qu'une politique
monétaire expansionniste n'est jamais efficace.
En effet, les agents anticipent parfaitement l'annonce des gouvernements et adaptent instantanément
leurs comportements. On trouve la neutralité de la monnaie même à court terme. Pour Sargent et
Wallace, seule une politique discrétionnaire visant à surprendre les agents économiques pourrait être
efficace à court terme pour rétablir l'arbitrage inflation-chômage. Mais ce type de politique ne
fonctionnerait qu'une seule fois, les agents sanctionnant le gouvernement en élevant définitivement
leurs anticipations d'inflation"2
Cette question est actuellement débattue au sein des hautes instances monétaires. Pour influencer les
marchés monétaires et financiers, les différents gouverneurs des banques centrales (BCE, Réserve
1
Friedman, M. (1962).Should there be an independent monetary authority? In search of a monetary
constitution, 219-43.
2
Yann VIDEAU (2010-2011).L'indépendance des banques centrale renforce-elle-l'efficacité des politiques
économiques?
5
Fédérale) doivent être à la fois crédibles et imprévisibles (une partie de leurs décisions doit échapper
aux anticipations du marché).
William Nordhaus (1995), il va chercher à prévoir quel type de politiques conjoncturelles seront
choisi en s'appuyant sur le cycle électoral, Nordhaus note que le gouvernement a plus d'incitations à
agir dans son propre intérêt plutôt que celui du public. En effet, à l'approche du période électorale,
les gouvernements peuvent nuire l'économie sur le long terme, elles sont tentés de créer une inflation
élevé voire d'une hyper inflation(pour faire baisser le niveau du chômage à court terme et remporter
ainsi les élections) qu'ils combattent ensuite. Nordhaus en conclut que les systèmes démocratiques
vont choisir à long terme une politique de moindre chômage et de plus grande inflation que le niveau
optimal. C'est cette myopie qui explique les" political business cycles". La banque centrale quant à
elle, n'est pas sujette à pareil enjeu et peu s'accrocher à l'objectif de protéger la valeur de la monnaie,
même cela nécessite des mesures politiquement impopulaires.
L'idée d'une banque centrale indépendante arrive pour résoudre le problème de l'incohérence
temporelle soulevé dans les années 1970 par Prescott et Kydland3 qui intègre la BC et la conduite de
la politique monétaire dans l'influence perturbatrice des pouvoirs politiques.
La théorie de l'incohérence temporelle est basée sur l'idée sur l'hypothèse qu'en présence de règle
monétaire, les gouverneurs sont tentés à tricher (c'est-à-dire générer une inflation supérieure à celle
que prescrit la règle) chaque période, afin de bénéficier des chocs inflationnistes (biais
inflationniste).
Ainsi pour atteindre leurs objectifs réels de court terme, les gouvernements sont souvent à annoncer
de promettre une politique monétaire rigoureuse visant un niveau faible d'inflation d'aujourd'hui, et
d'essayer de surprendre les agents économiques une inflation non anticipée tardivement. De leurs
part les agents prennent des décisions sur la base de la dite politique, ils modèrent leurs
3
Kydland.E., Prescott, E. C., Kydland, F. E., & Prescott, E. C. (2007). Rules Rather than Discretion: The
6
revendications salariales et réclament des taux d'intérêts moins élevés anticipant une faible inflation.
Mais une fois ces anticipations, le gouvernement mène une politique monétaire plus laxiste pour ne
pas heurter l'activité des institutions financières. Le niveau plus élevé d'inflation réduit le salaire réel
des agents privés et devrait favoriser la création d'emplois. Cette politique est inefficace et coûteuse
puisque, d'une part, l'effet sur l'emploi est transitoire (les agents puisque, part, l'emploi (les agents
réévaluant leurs demandes d'augmentation de salaires) et, d'autre part, les agents intégreront par la
suite la possibilité de ces surprises dans leurs anticipations et donc leurs revendications.
L'observance de règles monétaires telles que l'institution d'une limite dans la croissance des
agrégats monétaires, l'adoption d'un régime de change fixes ou l'appartenance à une zone
monétaire, cette contrainte impose aux autorités une discipline monétaire et fiscal, qui leur
permet de gagner de la crédibilité.
Une banque centrale est dite indépendante si elle établit elle-même sa politique monétaire. Cette
notion d’indépendance a été développée par la nouvelle école classique dans les années 2000, suite à
la notion d’anticipations rationnelles. L’autonomie de la banque centrale est considérée comme une
condition nécessaire à la crédibilité de la politique monétaire efficace. En pratique, l’indépendance
des banques centrales recouvre deux dimensions : politique et économique.
L’indépendance politique peut être regroupée en deux catégories, à savoir l’indépendance organique
(ou bien encore légale) et l’indépendance financière.
a) L'indépendance organique
L’indépendance organique signifie que le gouvernement n'a pas le droit choisir dirigeants (les
organes) de la banque centrale, ni participer aux décisions prises par celui-ci (droit de vote). Le droit
de révocation et de renouvellement des mandats sont aussi interdits, ils bénéficient toutefois d’un
droit de proposer et de se présenter aux réunions.
7
b) L'Indépendance financière
Ce type d'autonomie signifie que le gouvernement n’use pas de ses pouvoirs pour presser la banque
centrale à prendre des décisions non cohérentes à court et à moyen terme. Cette absence de pression
politique (utilisation du seigneuriage dans le financement de ses dépenses) garantit l’absence du biais
inflationniste et donc l’atteinte de la cible dans le cadre du ciblage d’inflation. Cette indépendance
est souvent accompagnée par l’interdiction du financement ou l’allègement du déficit et de la dette
publique par l’abaissement du taux d’intérêt ou le maintien du taux de change nominal à un taux
particulier. En effet, la BC peut aider le gouvernement à travers les démarches suivantes : en
augmentant la masse monétaire, et si le taux d’inflation est supérieur au taux d’intérêt nominal, le
taux d’intérêt réel devient négatif, ce qui allège mécaniquement le poids de la dette en réduisant le
service de la dette. Un indice de l’indépendance politique se traduit par l’organisation institutionnelle
de l’autorité monétaire.
Selon Friedman4, le gouvernement est attiré par des finalités qui ne font que déstabiliser l’économie,
la banque centrale doit donc mettre en place une règle (action) monétaire au sein de son cadre
institutionnel. D’après Debelle et Fischer5, l'indépendance économique de la banque recouvre la
liberté du choix des objectifs fixés et des instruments utilisés.
a) L'indépendance d'instrument
Cela signifie que la banque centrale est libre de conduire sa politique monétaire, notamment le taux
d’intérêt, afin d’atteindre son objectif d’inflation et de bien-être social. L’indépendance instrumentale
est prioritaire à l’indépendance d’objectif. Ceci dit, même si on fixe un objectif, il faut déterminer les
instruments nécessaires à sa réalisation. D’autant plus, la spécification des instruments est de
l’unique ressort de la banque centrale.
4
Friedman, M. (1962).Should there be an independent monetary authority ?In search of a monetary
constitution, 219-43.
5
Debelle, G., & Fischer, S. (1994). Haw Independen~ Should a Central Bank. Facing Monetary Policymakers,
195.
8
b) L'indépendance d’objectif
La banque centrale est autonome quant au choix et la fixation de son objectif de stabilité des prix,
comme objectif principal à moyen et à long terme ainsi que l’amélioration de la production et la
croissance économique sans pression de l’exécutif.
Or, cette indépendance n’est pas totale. Elle nécessite une harmonisation avec le gouvernement, afin
de maintenir la crédibilité vis-à-vis du public, chose qui est légitime pour atteindre les objectifs fixés.
- Indépendance partielle : c’est la plus utilisée en pratique, qui nécessite une coordination entre
la banque centrale et le gouvernement pour la fixation de l’objectif principal et des objectifs
implicites.
- Indépendance limitée : c’est le cas de l’approche par les contrats. L’autorité monétaire est
obligée de garder un seul objectif définit et surveillé par le gouvernement tout en préservant
son indépendance instrumentale.
Dans la recherche d'une relation significative entre l'inflation et l'IBC, de nombreuses études
empiriques ont été accomplies depuis 1980. Dans ces études les auteurs ont essayé de construire
quelques indicateurs pour capturer le degré l'indépendance de la banque centrale, en effet, la
difficulté de mesurer les caractéristiques de la BC dans sa relation avec les pouvoirs politiques, a
poussé les économistes dans la matière de se baser dans la plupart des cas sur l'indépendance légale,
6
Cukierman, A. (1996). Targeting monetary aggregates and inflation in Europe.Tilburg University.
9
C'est-à-dire celle que les législateurs prévoient pour régler les relations entre la BC et les autorités
politiques.
Le premier de ces études empiriques, celui de Bade et Parkin7,ces deux économistes ont trouvé une
grande difficulté pour définir l'IBC en terme mathématique, ils ont approché l'IBC à l'aide d'un
indicateur formulé sur la base d'une codification des critères d'indépendance tels que contenu dans la
législation nationale. Bien que portant sur un échantillon réduit de pays, ils ont constaté l'existence
d'un lien entre l'IBC et l'inflation…
Grilli, Maciandaro et Tabillini8ont largement critiqué l'approche formaliste de Bade et Parkin, ils
soutiennent que seule la lecture des statuts juridiques est insuffisante à saisir l'IBC, pour cela ils sont
proposé de remplacer l'indice de Bade et Parkin par un autre noté GMT, ce dernier est composée de
deux sous-indices, l'indépendance politique et économique de la BC, le premier concept se traduit
par l'interférence des pouvoirs politiques dans la prises des décisions des BC notamment les
décisions concernant la nomination et la révocation des dirigeants, le cadre institutionnel définissant
les relations entre la BC et le gouvernement et les responsabilités officielles assignées à la BC pour
assurer une meilleure protection contre toute interférence induit et toute situation de conflit d'intérêt
dans le processus décisionnel. De plus, la longueur du mandat du gouverneur de la BC ainsi que la
nature des responsabilités qui lui sont confiées sont des indications qui montrent l'indépendance
politique. Tandis que le deuxième concept inclut la question du financement du budget de la BC ainsi
que le choix des objectifs fixés et la nature des instruments monétaires utilisés. Chacun de ces sous-
indices est évolué selon un système binaire sous lequel le chiffre 1 est assigné ou non. L'indice global
est obtenu par une simple addition des scores obtenus pour l'indépendance politique et
l'indépendance économique. En effet Grilli et ses collègues mettent en évidence l'existence d'une
relation clairement négative entre les niveaux d'inflation et l'IBC.
7
Bade, R., & Parkin, M. (1988).Central bank laws and monetary policy. London, ON: Department of Economics,
University of Western Ontario
8
Grilli, V., Masciandaro, D., & Tabellini, G. (1991).Political and monetary institutions and public financial
policies in the industrial countries. Economic policy, 6(13), 341-392
10
De même logique, Cukierman Webb et Neyapti9continuent ces études par la mise en place d'un
indice noté LVAW en 1992 qui permet d'estimer l'effet de l'indépendance juridique de la banque
centrale sur l'inflation, ces auteurs arrivèrent à la conclusion selon laquelle, le fait d'avoir une banque
centrale indépendante semble être le meilleur arrangement institutionnel pour lutter contre l'inflation.
Particulièrement, CWN montrent quel indépendance légale de la BC est significatif pour les pays
développés industriellement où la culture du droit, le respect de la loi est rigueur et la structure de la
BC Permet de mettre cette dernière à l'abri de tout influence perturbatrice du pouvoir exécutif. Par
contre il est non- significatif pour les pays en développement qui contribuent pour beaucoup à gérer
l'instabilité politique.
En effet, comme nous pouvons le constater sur l'annexe 1. L'indice de Cukierman (1992) cherche
d'être plus précis, les caractéristiques d'IBC qui compose l'indice LVAW sont au nombre de seize, à
partir des chartes bancaires des pays considérés, chacune établie sur une échelle de 0 (niveau le plus
faible d'IBC) à 1 (niveau le plus élevé d'IBC), qu'ils ont ensuite regroupés des 4 catégories
concernant:
Cependant, une durée législative des dirigeants longs, et une intervention légale et administrée du
pouvoir politique dans la nomination et le limogeage des dirigeants, ainsi que dans la conduite de la
politique monétaire cela signifie que les banques centrales sont considérées plus indépendantes. De
même, une banque centrale qui limite strictement ses avances au secteur public bénéficie de plus
d'autonomie pour maintenir la stabilité des prix.
De même manière, les travaux de Jacome10 sont jugée de grande valeur pour la mesure du degré
d'indépendance légale de de la BC et sa corrélation avec l'inflation, cette indice constitue un
9
Cukierman, A., Web, S. B., & Neyapti, B. (1992).Measuring the independence of central banks and its effect
on policy outcomes.The World Bank economic review, 6(3), 353-398.
10
Jâcome, M. L. I. (2001). Legal central bank independence and inflation in Latin America during the
1990s.International Monetary Fund
11
prolongement de l'indice de Cukierman(1992), qui est le premier indice qui mesure complètement
l'indépendance légale de la banque centrale, ainsi, L'indice de Jacome (2001) se base sur 10 critères
additionnelles en matière d'indépendance des banques centrales, et de la conduite de la politique
monétaire, le poids de chaque critère dépend de son importance pour l'indépendance de la banque
centrale.
Le rôle que joue la banque centrale comme étant prêteur en dernier ressort est incorporé
comme composante de l'indépendance économique de la banque centrale. Le rôle de la banque
centrale en tant que prêteur en dernier ressort, renseigne sue la flexibilité de la banque centrale
face aux crises auxquelles l'économie peut être sujette. D'autre façon, à quel point, la banque
centrale maitrise le bon dosage entre l'efficacité de sa politique monétaire et la flexibilité
nécessaire pour contribuer, quand le contexte économique le justifie, au redressement de
l'économie.
Cet indice inclut aussi l'autonomie financière de la banque centrale, cette autonomie est
assurée lorsque le pouvoir exécutif respecte l'intégrité du capital de la banque centrale ce qui
contribue à l'efficience de la politique monétaire ceci dite la banque centrale doit transférer ses
profits au gouvernement, une fois qu'un niveau de réserves est constitué. Cela doit être le
résultat d'une transparence entre la banque centrale et le gouvernement. Une lacune dans ce
sens est pénalisée par cet indice.
La responsabilité de la banque centrale est aussi inclut comme un critère indispensable de son
autonomie. L'indépendance de la banque centrale n'est pas assurée à long terme car la banque
centrale ne devient pas de plus en plus responsable, à travers des décisions transparentes et
clairement prises pour les agents économiques.
Cependant, l'indice de Jacome (2001) se compose de dix variables relatifs aux objectifs octroyés à la
banque centrale, les modalités de nomination et de licenciement du gouverneur, la structure du
conseil de la banque centrale, le remplacement des nombres du conseil, l'indépendance financière,
l'indépendance des instruments, les crédits octroyés par la banque centrale au gouvernement, la
responsabilité de la banque centrale, la fonction de préteur en dernier ressort et la transparence de la
politique monétaire.il est à noter que pour chaque critère il existe trois niveaux d'indépendance de
chaque banque centrale par rapport au critère.
12
Sa part, De Souza, va construire un autre indice plus développé que celui élaboré par Cukierman,
ainsi la construction des variables d'IBC de Cukierman consiste à agréger en moyennes pondérées les
notes des 16 caractéristiques de l'indépendance légale de la BC (tableau 1)au sein des 4 catégories
précitées. Enfin, pour obtenir l'indice légal de la BC (LVAW). Par contre De Souza (2001) a calculé
l'indice de l'indépendance légale de la BC pour les pays développés, noté LCBI, et à l'aide d'un
questionnaire qui établit la relation entre les variables de LBCI et les variables des responsabilités de
la BC il a construit sa base de données.
En effet, l'indice légal de De Souza conduit à rejeter l'idée selon laquelle le fait d'avoir une BC
indépendante permet de réduire le niveau d'inflation.
Pour évaluer la vraie conduite de la banque centrale CWN ont proposé deux indicateurs basés sur le
comportement réel des BC. Il s'agit du taux de rotation du gouverneur et l'indice de vulnérabilité
politique du gouverneur.
La construction de ces deux indices est met en qu'une banque centrale indépendante ne dépend pas
seulement l'aspect juridique, mais il dépend aussi d'autres éléments structurelles c'est par exemple les
arrangements informels entre la BC et les autorités politiques, la qualité du département de recherche
de la BC et la personnalité du staff de la BC et du gouvernement.
Cukierman, Webb et Neyapti(1992) ont calculé un indice informel, pour tenir compte que '' the spirit
of Law and its application are generally important than the letter o the law'' (CWN, 1992), pour
raisons principales de l'incomplétude des statuts juridiques à régler les conflits de compétences
possibles entre la BC et les autorités politiques, et ou tenir compte de l'interprétation des lois.
13
cycle électoral pourrait signifier un faible niveau d'indépendance. Les études réalisées dans ce cadre
montrent que le taux de rotation des gouverneurs n'est statiquement significatif que sur les pays à
économies émergente. Ainsi en Espagne et au Japon, le taux moyen de changement des gouverneurs
par an situe à 0.2, LA France à 0.15 (soit 6.5), l'Allemagne à 0.10 (soit un changement par 10 ans).
Cukierman (1992) en collaboration avec ses collèges ont montré que la moitié des pays en
développement a un taux plus élevé que le taux maximum mesuré dans les pays développés. Le taux
le plus faible est en Afrique du sud avec 0.10, les deux plus élevés se trouvant au Costa-Rica avec
0.58 (soit un remplacement après 1.7 an) et en Argentine avec 0.93 (soit une durée de 13 mois).
Par ailleurs on peut remarquer que le gouverneur aura mal à mettre sur pied durant un mandat court
des politiques de long terme, ainsi un taux de rotation élevé n'indique pas forcément que la BC est
vraiment indépendante .autrement dit un gouverneur peut rester une longue durée car il n'entre pas en
conflits avec les décideurs politiques(plus le mandat est long, moins les pressions politiques sont
importantes).Un gouverneur mesurant la risque d'un mandat écourté peut devenir plus enclin à suivre
les conseils des décideurs politiques et évite d'entreprendre des réformes de long terme.
Il faut souligner aussi que la mesure de l'indépendance peut être approximée par le taux de rotation
du gouverneur pour les pays à économies émergents, mais cette approximation perd de sa substance
pour les pays développés.
Cet indice est largement utilisé pour mesurer l'indépendance réelle de la banque centrale, il a été
construit par Cukierman et Webb, (1995). Les deux économistes avancent que la vulnérabilité
politique du gouverneur de la BC peut être mesurée par le ratio reliant le nombre de chaque
remplacement de l'autorité politique suivi d'un remplacement du gouverneur de la BC durant une
période inférieure à 6 mois. Selon ce concept, la vulnérabilité politique est un indicateur de
l'influence politique sur la BC, il s'ensuit qu'un ratio élevé fait référence à une influence politique
importante sur la BC. Ainsi, le dite indice est considéré comme une extension de l'indice du taux de
rotation du gouverneur de la BC. La différence résulte du fait que l'indice de rotation tient compte de
tous les cas de remplacement du gouverneur, alors que l'indice de vulnérabilité politique tient compte
seulement des changements des gouverneurs qui suivent, dans un délai de 6 moins, tout changement
de l'autorité exécutive.
14
Section 4: Impact de l’indépendance de la banque centrale sur la politique
monétaire
L’indépendance de la banque centrale de jouir d’une crédibilité11 vis à-vis du public, nécessaire pour
ancrer leur anticipation à un niveau suffisamment bas. C’est un avantage que le gouvernement ne
peut pas avoir.
1) Les Avantages:
Selon Blinder Alan, l’indépendance partielle est une condition préliminaire pour aboutir à une
politique monétaire suffisamment solide permettant à la banque centrale d’aboutir à ses fins. Il
invoque sept motifs de la puissance que la crédibilité accorde à la BC pour parvenir à son double
objectif à travers l’atténuation du taux d’intérêt nominal et réel à long terme. Quant à l’indépendance
limitée, elle se justifie par la dichotomie entre sphère réelle et monétaire. La banque doit se
concentrer uniquement sur l’objectif d’inflation sans agir sur les variables réelles. Ceci a été
démontré empiriquement par Alesina et Summers. En mesurant l’indépendance de plusieurs banques,
ils ont prouvé que son impact est important sur la stabilité des prix est minime sur la croissance
économique à long terme.
2) les inconvénients
D’une part, la politique de règle mise en œuvre par la BC n’est pas toujours capable de fixer deux
finalités. En effet la banque peut se retrouver en face d’un dilemme d’objectif, comme c’était le cas
lors du choc pétrolier où on a préféré d’assurer une stabilité des prix au détriment de la production et
l’emploi. D’autre part, la crédibilité n’est pas toujours garantie à l’autorité monétaire. En effet
certains critères doivent être satisfaits, en l’occurrence le gouverneur doit être averse à l’inflation, et
la politique doit être transparente.
11
(La crédibilité se définit comme la capacité à influencer les anticipations d’inflation des agents.)Barro, R. J.,
& Gordon, D. B. (1983).Rules, discretion and reputation in a model of monetary policy. Journal of monetary
economics, 12(1), 101-121
15
Conclusion du chapitre 1
Enfin, La synthèse macroéconomique établit grâce aux travaux de Lucas, de Kydland et Prescott et
Barro et Gordon, a consacré l’indépendance de la banque centrale. Dans cet élan, plusieurs banques
centrales ont amendé leurs statuts pour en obtenir plus d’indépendance et ont opté pour un objectif
prioritaire de stabilité des prix, et par conséquent la maîtrise de l’inflation.
Tester statistiquement la relation qui existe entre l’indépendance de la banque centrale et l'efficacité
de la politique monétaire revient à rendre le degré d’indépendance quantifiable. De ce fait, il est
légitime de distinguer le statut juridique et la responsabilité politique. L’indépendance légale et
l'indépendance réelle, et par conséquent la relativité de l’indépendance de la banque centrale.
L’adoption d’une règle pour conduire une politique monétaire constitue l’ossature et le cadre de
référence des actions entreprises par l’autorité monétaire et un modèle pour les anticipations des
agents privés. Le degré d’indépendance dépend du cadre institutionnel des règles et de
l’interprétation qu’en font les différents centres de l’exécutif de la banque centrale, dépend de la
doctrine monétaire et de la culture démocratique de chaque pays.
16
Chapitre 2: L'efficacité de la politique monétaire au Maroc
dans le cadre de l'indépendance de Bank al Maghrib
17
La politique monétaire désigne l'ensemble des actions, des mesures et des décisions prises par les
autorités monétaires généralement la banque centrale en vue permettre une inadéquation entre la
croissance de la masse monétaire et la croissance du PIB. Dans ce cadre il faut souligner que la
politique monétaire était considérer comme étant une composante indispensable de la politique
générale du gouvernement, mais avec le temps elle va être du ressort de la banque centrale car
l'usage abusif de la politique monétaire peut entrainer le déclenchement de l'inflation.
Au total, la politique monétaire a connu un changement profond au cours des trois dernières
décennies. Dans les objectifs, elle est passée d'une multitude de buts à une ambition limitée de
neutralité. Dans ses instruments, un mouvement similaire de simplification s'est opéré, la fixation des
taux directeurs devenant l'élément central du pilotage monétaire
Comme tous autres pays, le Maroc s’est vu doté d’un organisme dont la mission est la conduite de la
politique monétaire. Comme tous autres pays, En 1906, et exactement le 07 Avril de la même année,
que l’institution monétaire a vu le jour avec la dénomination de « la banque d’État du Maroc ». Cette
banque d’émission internationale créée par l’acte d’Algésiras de 1906 dans le contexte des rivalités
impérialistes de notre première mondialisation. Le discours prononcé par le roi Mohammed V le 2
juillet 1959 marque la création d’une autorité monétaire « La souveraineté de toute nation se
manifeste par des attributs, notamment la liberté d’action dans la conduite de la politique financière
et monétaire et l’orientation de son économie conformément à ses intérêts, et par la possession d’une
monnaie nationale émise par une banque nationale et non une monnaie satellite émise par un institut
étranger. [...] Notre pays se trouve ainsi doté d’une institution nationale dirigée par des nationaux ».
Le 30 juin 1959, le Maroc instaure sa propre banque centrale dont la dénomination est la banque du
Maroc en remplacement à la banque d’État du Maroc et ce n’était qu’en 1987, 03 mars, que le Maroc
a adopté la dénomination « Bank Al-Maghrib ». Le 17 octobre 1959 est institué le dirham, nouvelle
unité monétaire du Maroc en remplacement du franc marocain introduit en 1921. Suite
l’effondrement, au cours des années soixante-dix, du système économique international, des
programmes d’ajustement structurel ont été imposé durant les années quatre-vingt et ont obligé
toutes les économies nationales à se transformer pour s’ajuster au nouvel état de l’économie
mondiale. Afin de renforcer la stabilité financière et à moderniser le système bancaire en vue
d’accompagner l’intégration de l’économie marocaine dans l’environnement international, BAM
18
s’est vue dotée d’un nouveau statut qui a fait l’objet de la loi n° 76-03 entrée en vigueur le 20 février
2006. Ce statut a redéfini et élargi les missions fondamentales en matière de politique monétaire. le
15 juillet 2019l'adoption du nouveau statut de Bank Al-Maghrib et sa publication au bulletin officiel
(loi n° 40-17) a constitué un grand tournant pour la politique monétaire. En effet, ce statut a accordé
à Bank Al-Maghrib l'indépendance en matière de formulation et de conduite de la politique
monétaire, et a érigé la stabilité des prix en mission fondamentale de la banque centrale comme étant
l'autorité monétaire par excellent.
2) Missions
Au Maroc la banque centrale qui a été considérer comme l'autorité monétaire par excellence, va voir
son statut changer après 1959. Ainsi l'adoption du nouveau statut de la banque centrale en novembre
2005 et sa publication au bulletin officiel la 15 juillet 2019 a constitué un grand tournant pour la
politique monétaire marocaine, en effet ce statut a conféré à Bank Al-Maghreb l'indépendance en
matière de la conception et la conduite de la politique monétaire et a érigé la stabilité des prix en
mission fondamentale de la banque centrale.
La composition de son Conseil : outre le Wali en tant que Président, le Directeur Général, le
Directeur du Trésor, le Conseil comprend six personnes indépendantes, reconnues pour leur
expertise en matière économique et financière
19
Le Directeur du Trésor prend part aux réunions du Conseil, en tant que représentant du
Ministère des finances, mais ne participe pas au vote sur les décisions relatives à la politique
monétaire
La restriction du recours du Trésor au financement de BAM sauf dans des cas exceptionnels
où des avances peuvent être accordées pour un montant ne dépassant pas 5% des recettes
fiscales de l'année écoulée (article 69). La durée d'utilisation totale de cette facilité ne peut
excéder 120 jours. Cette facilité n'a jamais été accordée dans le cadre du Statut de 2006 et n'a
pas été accordé dans le cadre du nouveau statut. Le trésor se finance aux conditions du
marché, à l’instar des autres agents économiques
l'autonomie financière
la banque centrale ne reçoit pas des directives du gouvernement: Article 13 de la loi 40-17
dispose à cet effet que "la banque centrale peut solliciter ou accepter des instructions du
gouvernement ou de tiers."
Comme corollaire de cette indépendance, Bank Al-Maghrib mène la politique monétaire en toute
transparence et œuvre pour la facilitation de sa compréhension par le grand public. Par ailleurs, elle
veille à la rigueur des analyses et des prévisions à moyen terme et développe son écoute régulière
auprès de toutes les parties prenantes.
3) Objectifs
L'objectif prioritaire de la politique monétaire au Maroc est la stabilité des prix, comme le stipule le
statut de Bank Al-Maghrib au niveau de l'article 6 de la loi n° 40-17 :" la banque définit et conduit
en toute transparence la politique monétaire dans le cadre de la politique économique et financière du
gouvernement. L'objectif principal de la banque central est de maintenir la stabilité des prix. La
banque centrale définit l'objectif de stabilité des prix conduit la politique monétaire. le ministre
chargé des finances, agissant sous l'autorité du chef du gouvernement se concerte régulièrement avec
le wali de Bank Al-Maghrib en vue d'assurer la cohérence de la politique macro-prudentielle, ainsi
que celle de la politique monétaire avec les autres instruments de la politique macroéconomique."
L'article 7 de la même loi dispose que " la banque intervient sur le marché monétaire en utilisant les
instruments et les opérations de la politique monétaire fixés à l'article 66 de la présente loi ".
La stabilité des prix ne veut pas dire une inflation nulle mais le maintien de l'inflation à un niveau
modéré et stable sur un horizon de moyen terme. Au Maroc, l'inflation est calculée par le biais de
l'indice de prix à la consommation, qui mesure la variation relative du prix d'un panier fixe de
produits et services consommés par les ménages marocains. Il est estimé par le Haut- Commissariat
20
au Plan (HCP) sur la base d'une enquête mensuelle couvrant 17 villes du Royaume, 478 produits et
1067 variétés de produits et services.
Il est à noter que la stabilité des prix permet de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et une
meilleure visibilité pour les investisseurs et les entrepreneurs. Ce faisant, la banque centrale
contribuerait à la croissance, à l'emploi et de manière générale, au développement économique du
pays.
Lors d’une présentation devant le Parlement, le gouverneur de BAM a plaidé en 2015 pour une
indépendance totale dans la conduite de sa politique monétaire. L’objet est de mesurer l’autonomie
de BAM surtout après le projet de 2017 qui a élargi les missions de l’institution monétaire. les études
réalisées se basent sur deux indicateurs : l’indépendance légale qui permettra de comparer entre
l’indépendance économique et politique, le taux de rotation du gouverneur et l'indice vulnérabilité
politique de gouverneur qui permettra d’apprécier l’indépendance réelle de BAM. Ces indices
d’indépendance, ainsi calculés, vont être confrontés au taux d’inflation pour mesurer et comparer
leurs impacts respectifs.
Dans le cadre d’une étude réalisée par Abdessamad ZAKANI (2022) sur l'indépendance de la banque
centrale et ciblage d'inflation cas du Bank Al Maghrib, les résultats montrent une nette amélioration
dans le degré d'indépendance légale de la banque centrale du Maroc. (Annexe 2)
Comme nous l'avons déjà mentionné dans la deuxième section, l'indice de CWN précise les
différents critères juridiques contenus dans les textes juridiques régissant le fonctionnement de la
BC, l'indice légal (LVAW) contient 16 caractéristiques d'IBC, regroupés dans 4 catégories:
21
La durée du mandat du gouverneur :
Pour le dernier statut de 2019, le gouverneur de la banque centrale est nommé pour une durée
de 6 ans, renouvelable une seule fois. Ce qui témoigne d’un Niveau élevé de l’indépendance
permet d’accorder à propos de ce critère, une note de 1.
La nomination du gouverneur:
Le gouverneur de la BC est nommé par le dahir Cherif sur proposition du ministre des
Finances, ce qui montre que le gouverneur de la banque centrale n’est pas subordonné à
l'autorité politique. Ce critère prend la valeur 0,5.
au Maroc, le licenciement est inconditionnel, il peut être décidé par le roi sans que la décision
soit justifiée par des raisons expliquées au public. Ce qui mène à assigner à ce critère la valeur
zéro.
L’interdiction a été précisée de manière formelle dans les statuts de Bank Al-Maghrib. Une
valeur de 1 est attribuée à ce critère. Ainsi la valeur finale de cette première famille de variables
est de 0,125, obtenue par la multiplication de la somme des valeurs attribuées aux quatre
indicateurs étudiés par un coefficient de 20 (Ce coefficient signifie que cette première famille
des variables étudiées représente 20% dans le score final attribué l’indice de l’indépendance
légale).
à ce niveau, Bank Al-Maghrib est libre de choisir les instruments qui permettent de réaliser la
stabilité des prix en concertation avec le gouvernement. Ainsi, une note de 0,67 a été attribuée.
Dans la mesure où il a été précisé que Bank Al-Maghrib accomplit sa mission dans le cadre de
la politique économique et financière du gouvernement, nous attribuons une note de 0,8.
22
Le rôle de la banque centrale en matière de la formation du budget du gouvernement
Nous évaluons dans le cadre de cette quatrième famille de variables, le niveau des limitations
imposées à la banque centrale en matière d’octroi des crédits et des avances au gouvernement :
La banque centrale n’a pas l'autorisation à octroyer des concours financiers à l’État. Elle peut
cependant lui octroyer des facilités de caisse sous forme d’avances, à condition de ne pas
dépasser 5 % des recettes fiscales réalisées au cours de l’année budgétaire écoulée. Cela est
conditionné par le respect d’une maturité cumulée de 120 jours consécutifs ou non, au cours
d’une année budgétaire. Le montant des avances est rémunéré au taux de refinancement des
banques commerciales auprès de la Banque centrale. Une valeur de 0,67 est alors affectée à ce
critère. La valeur finale attribuée à cet indicateur est de 0,1005 obtenue par la multiplication de
0,67 par le coefficient 15 %. En pratique le gouvernement n’a pas eu recours aux avances de
BAM, depuis 1999. Les statuts de 2019, ajoutent à cela que Bank Al-Maghrib, pourrait retirer
cette facilité lorsqu’elle juge que le contexte économique le justifie.
23
Les restrictions sur les prêts accordés sous forme de titres :
Les opérations de financement garanties par les titres ne sont pas autorisées dans les statuts de
BANK AL-MAGHRIB. Ainsi, nous attribuons une valeur de 1 à ce critère multiplié par le
coefficient 10 % permet de donner une valeur finale de 0,1.
Seule la banque centrale qui est autorisée à fixer les conditions des avances qu’elle accorde au
trésor. Une valeur de 1 est attribuée. La note finale pour cet indicateur est de 0,1, obtenue par la
multiplication de 1 par le coefficient 10 %.
la banque centrale n'a pas l'autorisation d'emprunter le gouvernement, les organismes publics,
et les entreprises publiques. Ainsi, nous attribuons une note de 1 à ce critère multiplié par le
coefficient 5% permet de donner une note finale de 0,05.
La limite mentionnée dans les statuts de BANK AL-MAGHRIB est quantifiée de manière
expresse à hauteur de 5 % des recettes fiscales réalisées au cours de l’année budgétaire écoulée.
Ainsi, nous attribuons une valeur de 0,33 à ce critère multiplié par le coefficient 2,5% permet
de donner une valeur finale de 0,00825.
La maturité des avances qu’il est possible d’accorder au gouvernement est bien fixée, il n’est
pas possible de dépasser 120 Jours. Ainsi, une valeur de 1 est attribuée à ce critère multiplié par
le coefficient 2,5 % permet de donner la valeur finale de 0,025.
Les montants effectivement utilisés au titre des avances que pourrait accorder Bank Al-
Maghrib, sont rémunérés au taux de refinancement des banques commerciales auprès de la
banque centrale. Ainsi, nous attribuons une note de 1 à ce critère multiplié par le coefficient 2,5
% permet de donner une note finale de 0,025.
24
L'Interdiction de prêts sur le marché primaire :
Bank Al-Maghrib est interdite d’acheter des titres émis par l’État (les bons de trésor) sur le
marché primaire. Ainsi, nous attribuons une note de 1 à ce critère multiplié par le coefficient
2,5 % permet de donner une note finale de 0,025.
Les résultats ainsi obtenus, sont présentés dans le cadre du tableau suivant, ils permettent
d’obtenir un score final de 0,7525
Après ces constatations et dans le but de mettre en relief la situation de l'indépendance de Bank
Al-Maghrib, une étude a été réalisée par B. Momani et ST. Amand (2014) portant sur
l'indépendance légale des banques centrales des pays de l'Afrique du nord, les résultats ont
démontré que le degré d’indépendance de la banque centrale au Maroc, l’Égypte et la Tunisie
ce sont améliorée après les réformes et libéralisations économiques qu’ils ont appliqués depuis
les années 1980.
En effet, en nous référant à la table ci-dessous, nous avons constaté que Bank Al-Maghrib a pu
développer son indépendance légale de manière importante, en passant d’une valeur de 0,31
réalisée en 2003 à un niveau de 0,70 en 2013. Une telle transition permet de classer le Maroc
dans une position bien avancée par rapport à la Tunisie et l’Égypte qui ont eu respectivement
en 2013 une indépendance légale estimée à 0,66 et 0,54.
Figure1: Evolution de l'indépendance des banques centrales d'Afrique du nord
a) L'indice de Jâcome(2001)
Dans le cadre d'une étude publié par International Journal of Accounting, Finance, Auditing,
Management and Economics-IJAFAME de Selma Sedki (Enseignant-Chercheur)sur l’évolution
de l’indépendance légale de Bank Al- Maghreb selon l'indice de Jâcome (2001). Les résultats
montrent une amélioration nette de l'indépendance de la banque centrale après l’entrée en
vigueur des statuts de 2006.
25
Objectif de la banque centrale
Dans le statut de 1959, les objectifs de la banque centrale ont été multiples, mais avec le temps
et avec la t'amélioration et la transformation des statuts de Bank Al-Maghrib, la stabilité des
prix devient comme l'objectif principal de la banque centrale. Selon le classement de l’indice
de Jacome, le score de BAM pour ce critère passe de 0 pour les statuts de 1959à 0,5 pour
les statuts de 2006 à 1 pour les statuts de 2019. Le poids du critère est 2.
Le gouverneur de la banque centrale est nommé par le Roi sur proposition du ministre des
Finances, ce qui montre que le gouverneur de la banque centrale n'est pas subordonné au
pouvoir politique. L’exécutif décide la nomination du gouverneur, ce qui montre un degré
moyen d’indépendance, le score qu’on peut accorder à BAM est de 0,5 avec un poids de 2. Le
score final est donc 1.Pour les statuts de 2006, , la nomination du gouverneur de la banque
centrale c'est toujours effectuer par le Roi pour une durée indéterminée. Le vice-gouverneur
est nommé lui aussi par le Roi, et les 6 membres sont nommés par le Premier Ministre, dont 3
sont nommés sur proposition du gouverneur. Comme remarque on peut dire que le gouverneur
de la banque centrale contribue à la nomination des membres du conseil. La chose pour le statut
de 2019, ce qui permet d’allouer BAM, le score de 1.
selon les statuts de 1959, comme déjà signalé, la composition du conseil peut à tout moment
être changée sur proposition du Ministre des Finances, ce qui montre que le pouvoir de
l’exécutif est sans limites dans la gestion de la rotation des membres du conseil et on peut
allouer à BAM un score de 0 et le poids du critère est 2. Le score final est donc 0.Pour les
statuts de 2006, les membres sont nommés pour une période de 6 ans renouvelables, la durée
dépasse celle du pouvoir politique (au Maroc le mandant du gouvernement est de 5 ans). En
plus les membres du conseil ne peuvent être licenciés que s’ils deviennent incapables d’exercer
leurs fonctions ou s’ils commettent une erreur grave, et si cela se produit, le licenciement se fait
suite à la décision du conseil. On peut voir donc que l’exécutif n’exerce pas un pouvoir sans
limites dans le licenciement des membres du conseil, le score accordé à BAM est donc de 0,5 et
le poids est 2. Le score final est de 1. Pour les statuts de 2019, le licenciement des membres ne
peut se faire sans raison, il n’est possible que si ces derniers deviennent incapables d’exercer
leurs missions en commettant une faute grave. Le licenciement se fait à travers, une demande
justifiée par la majorité des membres du conseil. Ce qui alloue à BAM un score de 2.
Avances au gouvernement
Pour ce qui est des crédits de la banque centrale au gouvernement, le statut de 1959
accorde des facilités importantes en ce qui concerne le financement du déficit de l’État et des
crédits accordés aux établissements publics, comme le précise l’article 35. Le score alloué à
BAM est de 0 avec un poids de 3. Le score final est 0.Pour les statuts de 2006, la banque
centrale ne peut accorder des concours financiers à l’Etat que dans une limite de 5% des
recettes fiscales réalisées au cours de l’année budgétaire écoulée et est sous forme de
facilités de caisse et que la durée totale d’utilisation de cette facilité ne peut excéder 120
27
jours consécutifs ou non, au cours d’une année budgétaire . Le score est de 1, le poids
accordé au critère est 3. Le score final est 3.Les statuts de 2019, article 69 stipule que la
banque, ne peut être considérée garant des engagements du gouvernement, ou acheter de
façon systématique, les bons du Trésor ou lui accorder des aides financières que dans le cadre
d’une facilité à hauteur de 5% des recettes fiscales de l’année écoulée, dans une durée
n’excédant pas 120 jours. Le taux de financement du trésor est le taux directeur de BAM. La
banque centrale se garde le droit d’annuler cette facilité, chaque fois que le contexte l’Etat de la
liquidité monétaire l’exige. En pratique le gouvernement n’a pas eu recours aux avances de
BAM, depuis 1999. Les statuts de 2019, ajoutent à cela que BAM, pourrait retirer cette facilité
lorsqu’elle juge que le contexte économique le justifie. C’est le degré le plus élevé d’autonomie
par rapport à ce critère. Le score alloué à BAM est donc 1. Le poids du critère est de l’ordre
de 3, vu l’importance de ce critère pour l’indépendance d’une banque centrale. BAM a donc un
score de 3 eu égard ce critère.
Pour les statuts de 1959 et de 2006, pour le critère de prêteur en dernier ressort, le statut de
BAM ne prévoit pas explicitement que la banque agit comme prêteur en dernier ressort (sauf
pour les avances, à 24h garanties par bons du trésor). Peu d’informations sont communiquées
par rapport à la participation au non de la banque centrale au soutien des institutions non
liquides en cas de risque systémique. BAM conduit une politique discrétionnaire pour
les crédits et les provisions pour les résolutions bancaires. Le score qu’on peut lui accorder est
de 0 et le poids du critère est de 2. Le score final de la variable est 0.en ce qui concerne les
statuts de 2019, l’article 6 stipule que la banquise concerte de manière régulière avec le
Ministère des Finances pour assurer la politique macro-prudentielle. L’article 25 stipule,
que parmi les mandats de la banque, la définition des différents instruments nécessaires pour
les situations excessives notamment offrir la liquidité nécessaire pour les institutions
financières en difficulté (conjoncturelles), sans risque systémique. Les institutions qui
présentent des problèmes de solvabilité la garantie de l’Etat sont nécessaires, pour la
couverture de ces opérations (article 67).Ce qui montre qui alloue un BAM un score de 1.
Indépendance instrumentale
Dans la conduite de la politique monétaire L’indépendance des instruments est cruciale pour
l’évaluation du degré d’indépendance d’une banque centrale. Elle complète l’indépendance des
28
objectifs qui est nécessaire, mais insuffisante pour qu’une banque centrale puisse mener sa
politique monétaire en toute indépendance. Ceci étant le poids du critère dans l’indice général
est 3. Pour les statuts de 1959, il n’y a aucun article qui est relatif aux instruments de la
politique monétaire ou qui indique comment la banque centrale utilise les instruments de la
politique monétaire. Par contre toutes les décisions du conseil doivent être approuvées par le
Ministre des Finances. On peut conclure donc que durant cette période, la banque centrale
marocaine est loin d’avoir l’indépendance des instruments. Le score de BAM est de 0 et le
poids accordé au critère est 3. Le score final est donc 0.Les statuts de 2006, le commissaire du
gouvernement contrôle les décisions de la banque centrale sauf celles liées à la politique
monétaire, ce qui renforce l’indépendance de BAM. (Article 50).En ce qui concerne le choix
des instruments monétaires, le statut de BAM, définit les opérations que la banque centrale
peut mener pour réaliser l’objectif de la stabilité des prix à tout moment donné (Article 25).
BAM est donc indépendance eu égard l’utilisation des instruments de la politique monétaire. Le
score est 1 et le poids est 3. Le score final est de 3.Les statuts de 2019, selon l’article 7, la
banque centrale intervient dans le marché monétaire en utilisant les instruments de la politique
monétaire. L’article 66, définit clairement que c’est BAM qui définit les instruments de la
politique monétaire. L’article 25 précise que BAM arrête tout instrument à utiliser et décide
de toute mesure à prendre en situation exceptionnelle notamment l’octroi de liquidités
d’urgence et d’avance prévues à l’article 67. Il est clair donc que BAM, a une liberté totale, en
ce qui concerne l’utilisation et le choix des instruments monétaires, ce qui lui attribue le score
le plus élevé de 1. Le score final compte tenu du poids du critère est 3.
Selon l’article 65 du statut de la banque centrale, le conseil de la banque constitue ses réserves
à partir du bénéfice net de la banque, peut allouer une part au personnel et verse le reste à
l’État. On peut dire que la banque centrale est indépendante financièrement. On lui
attribue un score de 1 pour un poids de 1. Le score final est donc 1.Statut de 2006, selon
l’article 37, le conseil de la banque, décide de l’emploi des fonds propres de la banque en
représentation de ses comptes de capital et de réserves, approuve le budget annuel des
dépenses de la banque et les modifications accordées à celui-ci en cours d’exercice et
désigne le commissaire aux comptes chargé de l’audit annuel de la banque, on peut donc voir
que BAM jouit d’une indépendance financière considérable, selon l’article 56 ,le bénéfice net
de la banque majoré ou diminué selon le cas du report des résultats de l’exercice
29
précédent, est affecté à concurrence de 10% au moins à la constitution d’un fonds général de
réserve jusqu’à ce que celui-ci atteigne un montant égal à celui du capital de la banque.
Et sur proposition du gouverneur, le conseil peut allouer une part des bénéfices au
personnel de la banque. Il peut également décider d’affecter une partie des bénéfices à la
constitution de fonds de réserves spéciaux. On peut accorder à BAM, un score de 1 et
le poids du critère est 1. Le score final est de 1.Pour les statuts de 2019, les articles 22, 25 et 48
montrent clairement que le conseil de la banque, décide de la manière d’utiliser les fonds
propres de la banque (capital et réserves). L’indépendance financière est préservée et le score
de BAM est 3. (Poids du critère est 3).
30
La transparence
Dans les statuts de 1959, aucun n’article ne montre si la banque centrales soumet ses
comptes à des auditeurs ou pas ou à une institution de contrôle ou pas. De ce fait, les statuts de
BAM ne témoignent d’aucune transparence en ce qui concerne les comptes de la banque et par
conséquent, BAM au score le plus faible 0. Les statuts de 2006, pour ce qui est de la
transparence et la divulgation des états financiers, selon l’article 53 du statut de BAM, la
banque transmet annuellement à la Cour des comptes ses propres comptes ainsi que ceux du
personnel, dans les formes prévues par la législation en vigueur. Elle communique à la
juridiction susvisée les extraits des procès-verbaux du conseil relatifs à son budget et à
son patrimoine, accompagnés des copies des rapports des auditeurs. On peut
remarquer que BAM est dans une certaine mesure transparente dans la divulgation
de ses états financiers. Mais la banque centrale n’est pas sujette à un audit externe. Ceci
dit, le score accordé à BAM est 0,5 avec un poids de 1. Le score final est de 0,5.Pour les
statuts de 2019, l’article 43 précise que les comptes de la banque sont soumis à un audit annuel,
réalisé sous la responsabilité d’un auditeur externe, personne morale désignée pour une non
renouvelable. L’article 44, précise que la banque centrale est également soumise à un
contrôle de la Cour des comptes annuellement. Ceci témoigne d’un niveau élevé de
transparence de la part de BAM, et lui attribue le score de 1. Ceci étant, le score général
accordé à BAM selon la loi de 1959, est 3/19 (0,15), à 12/19 (0,63) pour les statuts de 2006 et
à 17/89 (0,89) pour les statuts de 2019. Ce qui témoigne du creusement de l’indépendance de
BAM après l’adoption de chaque statut.12
La mesure de l'indépendance réelle de la banque centrale par le calcul du Turnover des banquiers
centraux utilisée par Cukierman, (1992) est basée principalement sur le taux de rotation du
gouverneur et sa vulnérabilité politique.
12
Selma Sidki. Mesure de l’évolution de l’indépendance légale de Bank AL Maghreb selon indice de Jâcome
(2001)
31
a) Le taux de rotation de gouverneur de BAM
En ce qui concerne le cas du Maroc, le gouverneur de Bank Al-Maghrib est nommé pour 6 ans
recouvrables une seule fois selon l'article 49 de la constitution marocaine.
Comme l'indique le tableau ci-après, le taux de rotation de gouverneur de Bank Al-Maghrib pendant
la première période est de 0.22, il est à noter que durant la même période (de 1985 à 1989), la tenure
du gouverneur de Bank Al-Maghrib dans son poste présente une nette volatilité. En effet M. Ahmed
BENNANI n'a pas terminé son mandat (il est resté dans son poste 4 ans et 6 mois) ce qui amené à
avoir un taux relativement élevé.
Source :Salwa Habibi, Conditions et objectifs de la politique de ciblage d’inflation. Cas du Maroc(2018)
Au cours de la troisième période, entre avril 1985 et octobre 2003(Date de nomination du dernier
gouverneur M. JOUAHRI), on trouve un nombre de trois, lequel dernier gouverneur M. JOUAHRI,
permet de donner un indice d’indépendance réelle de l’ordre de 0,15. Il faut cependant remarquer
qu'un taux de rotation proche de zéro, permet de situer Bank Al-Maghrib dans un niveau de faible
rotation des gouverneurs, car le gouverneur en place peut simplement y rester parce rapporté au
nombre des années (20) compté depuis 2003, car on s’arrête à la date de nomination du qu'il n'entre
pas en conflit avec les autorités politiques.
32
Figure 3: Comparaison de l'indépendance réelle de Bank Al-Maghrib avec un échantillon
de pays émergents cibleurs d’inflation
Source : graphe réalisé par Abdessamad Zakkani sur la base des données de BAM et des résultats de
l’étude de Jacome (2001)
Pour le cas du Bank Al-Maghrib, l'annexe 3 représente les résultats de cet indice en reliant les dates
de nomination de l'ensemble des premiers ministres qui ont formé l'autorité exécutive depuis 1955,
ces dates seront rapprochées avec les dates de nomination des différents gouverneurs ayant occupé ce
poste depuis la création de l'institut de l'émission en 1959. Le changement de premier ministre
apparait comme l'indicateur le plus dynamique du changement de l'autorité exécutive.
"Durant la première période, trois cas de vulnérabilité politique du gouverneur de Bank Al-Maghrib
peuvent être distinguées. En effet, la nomination de M. Abdellah IBRAHIM, le 24 décembre 1958,
six mois après, M'Hamed Zghari sera désigné en juillet 1959 comme gouverneur de Bank Al-
Maghrib.
Le deuxième cas est relatif au Premier ministre Ahmed BAHNINI arrivé à sa fonction le 3 novembre
1963. Un changement du gouverneur s'est fait après quelques mois plus tard, par la nomination de
Driss SLAOUI dans le poste de gouverneur. Le troisième cas concerne Mohamed BENHIMA
nommé le 6 juillet 1967, quelques mois après, M’Hamed Zghari occupera le poste du gouverneur de
la banque centrale. Ainsi, le ratio de vulnérabilité politique durant cette période prend la valeur 0,17,
que nous avons obtenue par la division du nombre des gouverneurs nommés dans les six mois qui
suivent le remplacement des trois gouvernements, puisque durant cette période il y avait dix-sept
changements des Premiers ministres puisqu’il y avait 17 nominations des Premiers marocains depuis
l’indépendance. Toutefois, pour la période actuelle, nous pouvons remarquer clairement la stabilité
33
du gouverneur actuel dans son poste, sachant que le gouvernement a été changé sept fois depuis sa
désignation. Ces résultats montrent nettement une amélioration accrue de l’indépendance réelle de la
banque centrale marocaine. Cette amélioration s’est accompagnée par le renforcement de
l’indépendance légale que nous avons soulignée par le biais du calcul de l’indice de Cukierman.
Bank Al-Maghrib est une personnalité morale publique dotée de l’autonomie financière13. Après les
dispositions de 1959, la loi n. 76-0321214, mise en œuvre en février 2006 a donné un nouveau statut à
BAM. L’article 6 15 renforce son indépendance - donnée en vertu des statues de 2005 - et lui accorde
l'autonomie complète dans le choix des instruments appropriés pour atteindre ses objectifs
monétaires
Le dispositif opérationnel de la banque a été également renforcé pour lui permettre d’émettre et
d’acheter ses propres titres de créances. Il y avait deux vagues de réformes. La première concerne la
politique monétaire. Elle prévoyait la stabilité des prix comme objectif principal16 fixé en
concertation avec le ministère des finances, ainsi qu’une autonomie aux opérations financières des
autorités monétaires nécessaires pour gérer adéquatement les liquidités. BAM s’intéresse également
à la croissance et le bien-être social à côté de la stabilité des prix. Mais cette dernière reste l’objectif
primordial, vu que c’est à travers elle qu’on peut préserver le pouvoir d’achat des agents
économiques et ainsi créer des richesses. Les instruments de la politique monétaire sont arrêtés par la
loi (article 25). Le régime de change ainsi que les objectifs de la politique de change sont déterminés
par le ministère des finances alors que la banque centrale a pour mission d’appliquer cette politique
conformément aux directives du ministère. La deuxième vague concerne le cadre juridique du
nouveau secteur bancaire. La loi fournit à la banque l'autonomie de surveillance, la délivrance des
licences, la réglementation prudentielle, les sanctions en cas de non-conformité et la gestion des
établissements de crédit en difficulté. L'objectif était de créer un corpus juridique unifié applicable à
toutes les institutions de crédit, y compris les institutions financières non bancaires. D’autant plus, les
13
Voir article 1.
14
Dahir n°1-05-38 du 23 novembre 2005portant promulgation de la loi n° 76-03 sur les statuts de Bank Al-
Maghrib (Bulletin officiel n° 5400).
15
L’article 6 stipule que « dans le but d’assurer la stabilité des prix, la Banque arrête et met en œuvre les
instruments de politique monétaire ».
16
En accord avec le Ministère Des Finances.
34
membres du conseil de BAM sont soumis à la règle de l’incompatibilité, qui garantit leur
indépendance et leur impartialité. Cette règle stipule que les fonctionnaires n’ont pas le droit d’avoir
un autre poste de responsabilité dans les institutions financières ou dans le gouvernement en général.
L’exception est le directeur du département du Trésor et des finances extérieures au sein du ministère
des finances, qui représente l’administration au sein du conseil, mais ne jouit pas de droits de vote
lors des réunions liées aux décisions de politique monétaire. On note que les autres membres du
conseil sont le gouverneur assisté par son vice-gouverneur (ou d’un directeur général), et six
membres désignés par le premier ministre sur la base de leur compétence dont trois sur proposition
du gouverneur. Les décisions sont alors prises à la majorité des voix de ces membres17 (la voix du
président de la séance est prépondérante en cas de partage des avis), et c’est ce qui matérialise
l’indépendance individuelle de la banque centrale. On note qu’en 1959, le ministre des finances avait
un pouvoir décisif au sein de la gouvernance de Bank Al-Maghrib. En outre, les concours financiers
à l’Etat sont prohibés à l’exception de la facilité de caisse dont l’utilisation est assortie de conditions
restrictives et même dans ce cas, la banque peut refuser cette facilité, si elle estime que la situation
du marché monétaire le justifie (ne pas dépasser 5% des recettes fiscales). Enfin, afin d'éviter tout
conflit d'intérêts en ce qui concerne ses fonctions de contrôle, la banque centrale a vendu ses parts de
capital dans toutes les institutions de crédit dans laquelle elle a déjà été impliquée. L’apport principal
de la réforme établit en 201218consiste à limiter la portée du contrôle du commissaire du
Gouvernement aux opérations financières et à subordonner la répartition du bénéfice net disponible,
après les prélèvements nécessaires, à un accord entre la banque et l’autorité gouvernementale
chargée des finances. En plus de l’indépendance, une banque centrale doit être responsable de sa
performance devant le public, le gouverneur de Bank Al-Maghrib est d’autant plus responsable
devant le Roi, puisqu’il est nommé par Dahir. La transparence et la communication d'information sur
les décisions prises font partie de cette responsabilité. Le Wali peut être exigé par les commissions
parlementaires de faire des rapports sur les questions de politique monétaire, et pourrait aborder le
Parlement de sa propre initiative, si une éventuelle modification de la loi sur BAM est approuvée.
Des rapports annuels sur la situation économique, financière et monétaire ainsi que ses activités de
supervision sont établis et présentés au Roi19. D'autres rapports mensuels et trimestriels20 sur les
17
Article 39 de la loi 2006.
18
Loi n° 103-12.
19
Article 57.
35
statistiques monétaires et la politique monétaire sont régulièrement communicable au public, afin
d’offrir aux agents économiques une base solide pour leurs attentes. Pour plus de transparence,
l’agenda des réunions du conseil est publié ainsi qu’un communiqué de presse présentant les
décisions prises est libéré immédiatement après chaque réunion du conseil d'administration de BAM.
Le gouverneur est également titulaire d'une conférence de presse au début de chaque année pour
informer le public au sujet de son évaluation de la situation économique et de la direction de la
politique monétaire. Un effort de compréhension est fourni par la BAM en publiant les démarches et
données utilisées dans la conduite de la politique monétaire ainsi que des formations sont organisées
pour les journalistes, afin qu’ils puissent bien comprendre et transmettre la vision de la politique
monétaire au grand public. Toutefois, il importe de signaler que l’absence de spécification de la loi
marocaine sur les conditions ou les causes de révocation du gouverneur, ainsi que la fixation de la
rémunération du gouverneur par décret font que l’autonomie de la banque centrale par rapport à
l’exécutif reste limitée21.
Comme réponse à ces limites, à la constitution de 2011, ainsi qu’aux leçons tirées de la dernière
crise financière, le Maroc a mis en place un projet de loi n° 40-17, portant statut de Bank Al-Maghrib
en lui accordant une autonomie totale mais sans pour autant exclure le gouvernement, puisque les
décisions d’ordre macro-prudentiel sont toujours réalisées par concertation entre le pouvoir exécutif
et le gouverneur, notamment son accès aux réserves de changes pour protéger la monnaie nationale
dans un régime de change plus flexible. Toutefois conformément aux standards internationaux, les
missions de la Bank Al-Maghrib vont être élargies. Pour intégrer sa contribution à mettre en œuvre
des mesures nécessaires à la surveillance des risques financiers des établissements de crédits et à la
détermination des conditions de délégation de la gestion des réserves de change.
20
Le Rapport sur la politique monétaire trimestrielle fournit des prévisions d'inflation et des explications
détaillées sur les raisons pour lesquelles les décisions de politique monétaire.
21
Akkaboune M. (2017). La politique monétaire au Maroc. Revue marocaine des Sciences Politiques et
Sociales, Centre de Recherche et d’Etudes en Sciences Sociales, Fondation Hanns Seidel.
36
hésité à réduire encore une fois le taux directeur à 2.0 % puis à 1,5 % respectivement en mars et juin
2020. Par ailleurs, la BAM a également augmenté les refinancements à plus long terme, et ajusté les
exigences sur les pratiques prudentielles adoptées en Europe. Le Fonds Monétaire International
(FMI) a relevé les bonnes décisions de la politique monétaire du Maroc face à la pandémie de la
Covid-19. Néanmoins, l’économie marocaine, comme le reste de la planète, a subi de plein fouet les
conséquences de la crise sanitaire en 2020 et cela se prolonge en ce début d'année.
1) Le Maroc connait une politique monétaire conciliante durant ces dernières années
Depuis janvier 2018, le taux de change (rattaché à un panier à deux devises pondérées à 60 % pour
l’euro et à 40 % pour le dollar américain) est resté proche du milieu de la marge de fluctuation,
reflétant son alignement sur les fondamentaux macro-économiques.
La conduite de la politique monétaire au Maroc par Bank Al-Maghrib durant l’année 2019 est
restée globalement inchangée dans ses grandes orientations accommodantes. En effet, le taux
directeur a été maintenu à son plus bas niveau historique de 2,25% après la réduction d’un quart de
point en mars 2016. Par ailleurs et dans un contexte marqué par l’accentuation du déficit de liquidité
depuis le début de l’année, en liaison en particulier avec la poursuite de la progression de la
circulation fiduciaire, le Conseil de BAM a décidé de réduire en septembre le taux de la réserve
monétaire de 4 à 2%, induisant une injection de près 11 MM.DH de liquidité sur le marché
monétaire. De leur part, les interventions de la banque centrale sur le marché interbancaire ont
permis de maîtriser l’évolution du TMP interbancaire, l’un de ses objectifs de la politique
monétaire au Maroc, à des niveaux proches du taux directeur (2,28% en moyenne).
Dans ce contexte, l’agrégat M3 a marqué une progression de 50 MM.DH ou 3,8% en 2019 contre
+51,5 MM.DH ou +4,1% en 2018 pour atteindre 1.370,7 MM.DH. Au niveau des contreparties,
notons en particulier la sensible accélération des crédits bancaires destinés au secteur non financier
de 39,7 MM.DH ou 5,3% contre +22,4 MM.DH ou +3,1% en 2018, soit sa plus forte augmentation
depuis l’année 2012.
Depuis fin février 2020, suite à l’apparition de l’épidémie, le taux de change effectif réel s’est
apprécié d’environ 0,86% au premier trimestre 2020. Bien que cette réforme du taux de change
risquait d’accroître la vulnérabilité à l’inflation importée, elle a su quand même apporter une certaine
37
amélioration à la compétitivité et par extension renforcer la capacité de l’économie à absorber les
chocs.
Pour faire face à la pandémie, le Gouvernement du Maroc a réagi rapidement avec la création d’une
commission de veille Covid-19 pour contrôler la situation et élaborer des stratégies. Le Fonds Covid-
19 a été créé pour procurer un revenu aux travailleurs du secteur formel et, de façon innovante, aux
ménages du secteur informel, afin de couvrir les dépenses médicales et soutenir la reprise
économique.
La BAM complète les mesures stratégiques du gouvernement par l’ajout d’un soutien de liquidités
pour atténuer l’arrêt soudain de l’activité économique et les problèmes de trésorerie associés. C’est
ainsi qu’en mars 2020, la banque centrale baisse le taux de la politique monétaire au Maroc de 25
points de base à 2 % puis à 1,5 % en juin 2020 et annonce une série de mesures monétaires pour
soutenir l’accès au crédit des entreprises et des ménages. Elle augmente également et de manière
significative la durée de son refinancement. Des mesures ont été prises pour renforcer le programme
de refinancement spécifique au profit des très petites entreprises et des PME en intégrant, outre les
crédits d’investissement, les crédits de fonctionnement et en augmentant la fréquence.
Par ailleurs, en complément des instruments de la politique monétaire du Maroc face au Covid, le
Royaume a opéré un tirage de 3 milliards sur la Ligne de Précaution et de Liquidité (LPL) du FMI
afin d’aider à surmonter les défis de la pandémie. Il faut noter qu’il existe un fort partenariat entre le
Maroc et le FMI, et depuis les huit dernières années un engagement donnait la possibilité au
Royaume de recourir à cette Ligne particulière.
Dans ce contexte économique difficile, la BAM continue d'accompagner le recours des banques
aux instruments de politique monétaire à long terme au Maroc. On peut alors remarquer des
évolutions notables. Ainsi, près de la moitié des avances à 7 jours a été réallouée vers les opérations
de pension des banques livrée à plus long terme. Les injections hebdomadaires baissent de plus de
75% passant de 61,9 MMDH pré-crise à un peu moins de 36 MMDH post-crise. Du côté des prêts
garantis, considérés comme des opérations non conventionnelles, ils ont été multipliés par 10 durant
38
la même période. Ces emprunts entrent dans le cadre du programme de soutien au financement des
TPME mis en place en avril 2020, en plus de la ligne d’appui « Intilaka »22.
Conclusion du chapitre 2:
En guise de conclusion, nous pouvons constater que les études réalisées sur l'indépendance de BAM
nous permettons de constater que le degré d’indépendance réelle et légale de la banque centrale
marocaine se situe aujourd’hui dans un niveau acceptable et qui pourra consolider les chances de
réussite des autorités monétaires marocaines à l’occasion de la transition vers le régime de ciblage
d’inflation. Toutefois, il y a lieu de s’interroger si les avancées considérables enregistrées en matière
d’indépendance de la banque centrale marocaine ont pu contribuer à une amélioration aussi
importante en ce qui concerne l’efficacité de la politique monétaire. En effet, il est généralement
admis dans la théorie que l’indépendance d’une banque centrale est synonyme de l’efficacité de la
politique monétaire, ce qui se traduit en principe par des décisions et des orientations qui sont de
nature à permettre le financement de l’économie dans les bonnes circonstances.
22
Centre marocain de conjoncture (2021)
39
Conclusion générale
Le but de notre projet de fin d'étude a été de voir si le fait d'accorder plus d'autonomie à la
banque centrale permet de renforcer l'efficacité de la politique monétaire…
Pour pouvoir tester la relation entre l'indépendance de la banque centrale et l'efficacité de la politique
monétaire, plusieurs auteurs ont proposé de mesurer qu'on peut les subdiviser en deux. Des mesures
de l'indépendance légale (de jure) et des mesures de l'indépendance réelle (de jure). Ces mêmes
auteurs et d'autres ont testé la relation entre l'indépendance de la banque centrale et la performance
macroéconomique. Ils ont trouvé des résultats divergents tandis qu'on théorie l'indépendance de la
banque centrale engendre une inflation faible. En théorie l'indépendance de la banque centrale est
gage de crédibilité de la politique monétaire mais afin de confronter cette crédibilité, la transparence
de l'autorité monétaire s'avère de grande importance.
Le degré de l'indépendance de Bank Al-Maghrib a été apprécié au moyen de plusieurs indices, il s'est
avéré que, bien que, récemment BAM se soit assurée comme objectif de la stabilité des prix, et
commence à être plus transparente. en effet, en utilisant trois indices mesurant l'indépendance de la
banque centrale à savoir; l'indice légal, l'indice de rotation de gouverneur et l'indice de vulnérabilité
politique du gouverneur, il semble que la banque centrale du Maroc a connu une amélioration de son
niveau d'indépendance.
Ce constat nous amène à évaluer l'efficacité de la politique monétaire dans le cadre de l'indépendance
de la banque centrale comme étant l'autorité monétaire par excellence.
40
41
Annexe
Annexe 1: Grille d’évaluation retenue dans le cade de l’indice d’indépendance légale de Cukierman
42
43
44
Annexe 2: Évaluation de l’indice de l’indépendance légale de BANK AL-MAGHRIB d’après la grille
d’évaluation retenue par Cukierman
4-limites sur les prêts Limites sur les avances sur au gouvernement 0.1 0.1005
accordés par les
banques centrales Limites sur les garantis par les titres 0.1 0.1
45
Restrictions sur les taux d'intérêt 0.025 0.025
Date de nomination des gouverneurs de BAM Date de nomination des Premiers ministres marocains
46
Mohamed Karim LAMRANI
19 Novembre 1983
Mohamed Karim LAMRANI
12 Avril 1972
M'Hamed Zghari (1967)
Mohamed Karim LAMRANI
6 Aout 1971
Mohamed Karim LAMRANI
5 Novembre 1981
Maati BOUADIB
M. Driss SLAOUI (1964-1967) 27 Mars 1979
Maati BOUADIB
10 Octobre 1977
Ahmed OSMAN
20 Novembre 1972
Ahmed OSMAN
7 Octobre 1969
er
M'Hamed Zghari (1 juillet 1959 au 20 M. Ahmed LARAKI
Driss)
6 Juillet 1967
Mohamed BENHIMA
3 Novembre 1963
El Hadj Ahmed BAHNINI
24 Décembre 1958
Abdellah IBRAHIM
12 Mai 1958
Abdellah Ibrahim
12 Mai 1958
El hadj Ahmed BALAFREJ
28 Octobre 1956
M'barek Lahbil EL BEKKAI
7 Décembre 1955
M'barek Lahbil EL BEKKAI
47
Bibliographie
Ouvrage:
Alesina, A., & Summers, L. H. (1993). Central bank independence and macroeconomic
performance: some comparative evidence. journal of Money, Credit and Banking
Bade, R., & Parkin, M. (1988). Central bank laws and monetary policy. London, ON:
Department of Economics, University of Western Ontario.
Cukierman, A., Web, S. B., & Neyapti, B. (1992). Measuring the independence of central
banks and its effect on policy outcomes. The world bank economic review
De Souza (2001), independent and Accountable Central banks and the European central
bank, European Integration online papers,
Jâcome, M. L. I. (2001). Legal central bank independence and inflation in Latin America
during the 1990s. International Monetary Fund.
Kydland, F. E., & Prescott, E. C. (1977). Rules rather than discretion: The inconsistency of
optimal plans. Journal of political economy, 85(3), 473-491.
Walsh. E. (1995c), Optimal contracts for independent central bankers, American Economic
Review, vol. n 1,mars,pp.150-167.
48
Thèses:
Recherches:
49