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GERER LA TRESORERIE AU QUOTIDIEN

Contrôler la facturation bancaire

Extrait et relevé de compte

L’extrait de compte est le miroir de la vie financière de l’entreprise.


Tous les versements, retraits, achats d’actions, d’assurance… y sont mentionnés. Le solde
de l’extrait précédent est toujours indiqué avant l’énoncé des nouvelles opérations. Deux
dates sont mentionnées par opération : jours d’exécution et la date de valeur applicables aux
retraits ou aux versements sur compte. On y trouve également le montant et la nature de
l’opération (virement, paiement, par carte de débit…). Il se termine par le solde du compte.
Les opérations effectuées sur un compte sont enregistrées par la banque sur les pièces
comptables. Le client en est informé par un avis de crédit ou de débit, et le tout est récapitulé
dans les relevés de compte, qui sont périodiquement adressés à l’entreprise.

USAGE BANCAIRE
Si le client ne conteste pas son relevé dans un délai bref (< 1 mois), ce silence vaut
approbation des opérations passées. Mais il ne s’agit que d’une présomption et le client peut
contester ultérieurement les opérations exécutées sans son accord, ou les commissions non
dues.

Entre deux relevés, l’entreprise peut contrôler l’évolution de son compte en demandant à sa
banque des extraits de compte. Une connexion internet sécurisée permet de visualiser les
soldes et d’effectuer des opérations simples comme des virements.

Echelle d’intérêts

Ce document constitue le support de la facturation des agios sur découvert, de la


commission du plus fort découvert et de la commission du mouvement (tableau n°1). Elle
est le plus souvent trimestrielle, mais peut être parfois mensuelle. Elle ne donne pas le détail
des mouvements, mais elle précise le cumul des mouvements quotidiens débiteurs et
créditeurs en valeur. La colonne « nombre débit » indique le découvert que multiplie le
nombre de jours pendant lesquels le découvert n’a pas bougé. Le nombre débiteur cumulé
représente la somme des découverts quotidiens.

Tableau n° 1 : Echelle d’intérêt mensuelle

Capitaux Solde Nombres


Valeur
Débit Crédit Débit Crédit Jours Débit Crédit

Total X X Nb jours X
Taux d’intérêt Nb débiteurs X
conventionnel % Nb créditeurs X

Les agios se calculent selon la formule suivante :

Nombre débiteurs x (taux nominal / 360)

On ne multiplie pas par le nombre de jours de la période puisque les nombres représentent
non pas un encours, mais la somme des découverts journaliers.
Pour calculer le taux réel, on ajoute aux agios la commission du plus fort découvert (CPFD)
qui résulte de l’utilisation du découvert :

(Agios + CPFD) / Nombres débiteurs x 360 = Taux réel

Les nombres débiteurs étant la somme des découverts journaliers, il n’est pas nécessaire de
diviser une nouvelle fois par le nombre de jours de découvert. Les intérêts sur découvert
sont pays post-comptés et calculés sur la durée réelle du crédit sans jour de banque.

Gérer la trésorerie au quotidien

Les soldes bancaires fluctuent quotidiennement en fonction des encaissements et des


décaissements. Ce n’est que grâce à une gestion quotidienne que le trésorier peut maintenir
les soldes bancaires proches de zéro.
La gestion en date de valeur consiste à :
 Appeler les banques et rapatrier les mouvements de la veille. Les procédures
automatiques permettent la remontée des mouvements ou des soldes des comptes
décentralisés vers un compte centralisateur (détail des écritures ou seulement
soldes quotidiens) ;
 Intégrer ces mouvements dans la fiche en valeur, document sur lequel convergent
tous les flux actuels ou prévus (tableau n °2) ;
 Inscrire sur la fiche en valeur des mouvements en provenance de l’entreprise : il est
préférable que les mouvements transitent par le service trésorerie avant d’être remis
en banque. Le trésorier maîtrise ainsi la date de l’opération et veille au respect des
heures de caisse ;
 Reconstituer des soldes ou prise de décision : équilibrage interbancaire (transfert
des fonds d’une banque à l’autre, sans décalage de jours de valeur ni commission
facturée), emprunt ou placement ;
 Appeler les banques afin de leur communiquer les décisions pour 10 heures ou 11
heures au plus tard :
 Transfert de trésorerie en valeur composée,
 Choix de placement de la trésorerie au jour le jour,
 Attente pour règlement intraday.

Tableau n ° 2 : La fiche de valeur

Mouvement provenant Ces opérations se substituent à des prévisions précédemment


des banques inscrites sur la fiche de valeur.
Mouvements initiés A date de valeur certaine mais pas encore reconnus ans le
par l’entreprise relevé de comptes bancaires : remise de chèque et de LCR à
l’encaissement, émissions de virement fournisseur… le trésorier
peut spécialiser les banques par types de mouvements (une
banque recevra tous les chèques à l’encaissement, telle autre
tous les virements fournisseurs).
Mouvements à date de Principalement les chèques émis et les virements en attente de
valeurs certaines réception. Ils sont positionnés à une date estimée.
Il est possible de réduire l’aléa provenant des mouvements à
date de valeur incertaine en les regroupant dans une banque
pivot
Opérations futures de Opérations que l’entreprise prévoit de recevoir ou d’initier dans
l’entreprise quelques jours.
OPTIMISER LA GESTION DE TRESORERIE EURO ET DEVISES

Choisir les financements et les placements

Choisir les financements

Le montant des frais financiers et le taux réel du crédit

Les crédits trésorerie inférieurs à une année sont susceptibles d’être majorés (tableau n°3)
par :
 Les jours de banque qui augmentent la durée pendant laquelle l’entreprise paie des
intérêts ;
 Le précompte des intérêts payés d’avance lors de la mise en place du crédit et non
lors du remboursement du capital ;
 Les 360 jours bancaires au lieu des 365 ou 366 jours calendaires.
Principe clé :
Une des missions du trésorier est d’améliorer le résultat financier, ce qui le conduit à
choisir les financements les moins coûteux, placer dans les meilleures conditions et
gérer les risques financiers à court terme.

Tableau n° 3 : Taux réel d’un crédit

Crédit à intérêts post-comptes Crédit à intérêts précomptés

Taux Nominal x durée + jours de banque x 365 1 -1 x 365


360 durée Taux Nominal x durée + jours de banque durée
360

Le choix des crédits de trésorerie

Les crédits à court terme comblent les décalages entre les encaissements et les
décaissements d’exploitation. L’optimisation de la gestion de trésorerie repose sur l’utilisation
de financement adapté à l’activité.
Les banques privilégient les crédits « causés » finançant une opération particulière, qui
procurent une garantie. Ce sont essentiellement les crédits de mobilisations de créances
commerciales. Les grandes entreprises ont pris l’habitude de négocier les lignes de
découvert.
Les principales sources de financement (tableau n° 4) sont :
Escompte, dailly, affacturage, titrisation, découvert, escompte en compte et en valeur, spot,
crédit de trésorerie, avance de devise.
Tableau n° 4 : Avantages et inconvénients des différents types de crédits

Convention de facilité de caisse ou crédit de trésorerie et de campagne


découvert
Solution de crédit souple et sûre Financement des besoins spécifiques
Pour faire face aux décalages occasionnels de la D’une activité saisonnière. Il permet de couvrir les
trésorerie courante. besoins résiduels de trésorerie. Ce crédit s’utilise par
tirage de billets financiers.
Trésorerie optimisée : Solution sur- même mesure :
 Contrat adapté aux besoins ponctuels de Le montant et la durée du crédit sont définis après
trésorerie à court terme ; étude du cycle d’exploitation de l’entreprise.
 Utilisation de la facilité de caisse par simple
débit ;
 Utilisation ajustée au jour le jour.
Contrat flexible et précis : Gestion optimisée de la trésorerie :
 Possibilité de réviser les termes du contrat  L’entreprise peut émettre à tout moment un
initial si les besoins évoluent ; billet d’une durée de 10 à 92 jours ;
 Le montant à disposition, les conditions  Les intérêts sont limités à l’utilisation réelle.
financières applicables et les majorations en
cas de dépassements sont parfaitement
connus.
Conditions financières attractives : Information claire :
pas de commission d’engagement, les intérêts ne Relevé détaillé des modalités et des intérêts à payer.
portent que sur les sommes réellement utilisées.

L’affacturage
L’affacturage reprend les principes généraux de l’assurance – crédit, à savoir la prévention,
le recouvrement, et y ajoute la gestion complète du poste client des entreprises. Il présente
également l’avantage du financement d’un processus basé sur l’évaluation du risque client
par client.

NB : il s’agit d’une véritable cession de créances au sens juridique du terme

Le factor, désormais propriétaire légal de la créance cédée doit la recouvrer par ces propres
moyens. L’entreprise est théoriquement déchargée de cette tâche. Il n’empêche que le factor
ira chercher l’entreprise dès lors qu’un quelconque litige, de fonds ou de forme, retardera ou
jettera un quelconque doute sur l’encaissement de la créance à son échéance. Il sera donc
bon que l’entreprise suivre le compte client cédé.
Bien sûr, le factor prend alors ses précautions et constituera, outre une retenue de garantie
d’environ 10% de l’encours total à un instant donné, une réserve supplémentaire pour couvrir
un risque de non aboutissement e la prestation (en général 20%). Il ne financera donc la
facture que de la façon partielle, au moins jusqu’à son paiement par le client.

AUTRE UTILITE
Le développement de l’activité internationale d’une entreprise implique une prise de risque
financier. La gestion des créances des clients export est donc un poste stratégique auquel
l’affacturage apporte des solutions.

Les avances en devises

L’avance en devises import est une avance de trésorerie pour une durée négociée, payée en
euros ou en devises, permettant de payer une importation. Elle sera remboursée lors de
l’encaissement du client.
L’avance en devise export est réalisée dans la devise de facturation d’une exportation et
avant son échéance. Elle constitue à la fois un crédit court terme et une couverture de
change.
Choisir les placements

En cas d’excédent de trésorerie, le trésorier devra :


 Choisir un placement en fonction du caractère stable ou aléatoire de son excédent :
dépôt à terme, TCN (billet de trésorerie, certificats de dépôt négociables), SIVAC et
FCP (monétaire régulières ou dynamiques, obligataires), placements obligataires ;
 Appréhender le risque de taux par la sensibilité : pour tout placement négociable à
taux fixe, le prix évolue en sens inverse du taux. La sensibilité indique le % de
variation du prix par rapport à une variation du taux ? c’est un indicateur de volatilité
et donc de risque ;
 Apprécier les critères suivants :
 Le rendement,
 La liquidité : possibilité de sortir du placement à tout moment, sans pénalité
ni décote.

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