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LES MOYENS DE

FINANCEMENT
DE L‘EXPORTATION
Les activités liées à l'exportation engendrent des dépenses supplémentaires
qui ne sont pas cou­vertes par des ventes immédiates.
A chaque étape du processus d’exportation, l'entreprise peut solliciter des finance­ments
adaptés.
- Financement de la prospection
- Financement des stocks à l’étranger
- Mobilisation des créances
- Les avances en devises
- L’affacturage
- Le prêt export de BPI France
1-Le financement de la prospection
Les actions de prospection sont par nature incer­taines.
Un plan de prospection peut nécessiter d'engager des actions sur plusieurs années avant que
l'entreprise ne rentabilise les sommes dépen­sées.

L'Avance Prospection de la Coface (www. coface.fr - garanties publiques) permet non seu­
lement d'être couvert des risques liés à la prospec­tion mais aussi d'obtenir aisément un
financement bancaire grâce à la garantie offerte.
2- Le financement des stocks à l'étranger

Il peut arriver qu'une entreprise doive constituer des stocks à l'étranger et en rester propriétaire
jusqu'à la vente de la marchandise.
Cela s’appelle la consignation.
Dans ce cas, l'exportateur peut demander un crédit de financement de ses stocks.
Exemple
Vous êtes fabricant de chaudières en France, un distributeur en Algérie vous contacte pour
importer et distribuer vos produits en Algérie.
Ce distributeur n’a pas les moyens de financer son stock et pourtant il a besoin de présenter vos
chaudières à ses clients algériens.
Le fabricant peut laisser des chaudières en consignation chez cet importateur . Le fabricant ne
sera payé que lorsque le distributeur les aura vendues.
Le fabricant peut demander un crédit à sa banque pour alléger sa trésorerie.
3 - Mobilisation des créances
L’exportation impose parfois d'accepter des de paiement plus longs et l'exportateur peut avoir
besoin de transformer ses créances en liquidités avant les dates d'échéance.
Cette opération est réalisée par une banque et est appelée « mobilisation de créances ».
La banque exige des documents prouvant l'exportation (facture, titre de transport et document
de dédouanement) ainsi que la souscription d'une assurance crédit.
L’escompte des effets de commerce
Si la créance est matérialisée par un effet de commerce, la banque l’escompte au profit de
l’exportateur moyennant des agios et des commissions.
L’effet de commerce est un titre de créance dont le montant est payable dans un délai fixé à
l’avance (généralement de 0 à 3 mois).
La banque avance au patron d'entreprise le montant de l’effet que vous lui avez cédé avant son
échéance.
La somme créditée sur le compte de l'entreprise correspond au montant de l’effet moins la
commission d’escompte (rémunération du concours accordé).
Attention ! Le patron de l'entreprise reste responsable de son recouvrement.
Le banquier pourra refuser d’escompter des effets dont le risque d’impayé lui paraît trop fort
Exemple d’un escompte sur effet de
commerce.
Le 20 mars, une entreprise française escompte auprès de sa banque une lettre de change de 25000 USD
tirée sur un client asiatique. L’ échéance est de 3 mois.
La lettre de change est un écrit par lequel une personne, créancier d'origine, dénommée tireur, donne à
un débiteur, appelé tiré, l'ordre de payer à l'échéance fixée, une certaine somme à une troisième
personne appelée bénéficiaire ou porteur. La lettre de change est un effet de commerce.
Le 20 mars, la banque française va vendre 25000 USD à terme.
Le cours de l’USD à 3 mois est de 1€ = 1,1 USD.
La banque est certaine de recevoir le 20 juin (dans 3 mois) 25000/1,1 = 22727 €
20 juin le moment de l’encaissement de la lettre de change.
La banque calcule ses agios et commissions et les déduit de la somme en euros de 22727 €
elle crédite cette somme de 22727 € - com + agios = 21900 € par exemple à l’exportateur.
L’exportateur peut donc recevoir cette somme immédiatement sans attendre les 3 mois.
La cession des créances
Les créances non matérialisées par un effet de commerce sont mobilisées dans le cadre de la MCE (mobilisation de créances sur l'étranger).
L'expor­tateur cède à sa banque une série de factures export d'échéances identiques et obtient la somme correspondante, diminuée des agios
et commis­sions, moyennant la souscription d'un billet à ordre.
La cession de créance est une opération par laquelle la propriété de la créance est transférée à une tierce personne. Cette cession implique un
créancier originel appelé cédant, et un nouveau créancier appelé cessionnaire. Le débiteur est tiers à l'opération de cession, il est appelé le
cédé.
Avance de trésorerie immédiate le délai de traitement des bordereaux de cession est de 24 à 48 H
Souplesse du fonctionnement, possibilité de mobiliser tout ou partie des créances cédées au fur et à mesure des besoins réels.
L’entreprise conserve le contrôle de la gestion de son poste client
Seule une partie du poste client peut être cédée.
Il n’existe pas de minimum annuel requis sur le plan tarifaire requis pour obtenir la mise en place d’une ligne.
La banque peut refuser certaines factures, les impayés éventuels restent à la charge de l'entreprise si le poste client n’est pas assuré.
A l’échéance de la date de facture contractuelle, la banque peut débiter votre compte du montant de l’avance réalisée si le règlement n’est pas
intervenu.
Le coût associé à cette technique de financement est élevé si le nombre de factures cédées est important en raison des frais unitaires prélevés
par facture et par bordereau.
4 - Les avances en devises
La banque prête à l'exportateur une somme en devises correspondant au montant d'un certain nombre de créances.
Le taux d'intérêt servi sur cette devise peut être avantageux s'il est plus faible que le taux servi sur les emprunts en euros.
L'ex­portateur peut utiliser la somme pour payer des dettes dans la même devise ou les changer en euros, et se couvrir ainsi contre le risque de dépré ­ciation de la
devise.

Avantages des avances en devises

La mise en place de cette avance de trésorerie est basée sur de simples formalités.

Les exportateurs et les investisseurs bénéficient d’un financement souple. Ils peuvent choisir librement la monnaie des avances à recevoir et le montant des
devises.

Les avances en devises permettent une couverture totale contre le risque de change dans le cas où l’avance est libellée dans la même devise que celle de la
facturation.

Mise à la disposition des entreprises exportatrices des avances en devises à concurrence de 100% du montant de leurs créances.

Le taux d’intérêt de l’emprunt en devises est proche du taux de crédit en monnaie nationale.

Les exportateurs peuvent rembourser les avances qu’ils ont emprunté par anticipation ou à l’échéance des créances. Dans le cas où leurs clients règlent après la
date de l’échéance, ils ont aussi la possibilité de proroger le paiement des avances.
Inconvénients des avances en devises

Le risque commercial est à la charge exclusive de l’entreprise exportatrice.


Dans le cas où les avances sont libellées dans une autre devise que celle de la facturation, les exportateurs ne sont pas couverts contre le risque de change.
Exemple d’ avances en devises
Exemple :
◦ Créance de 500 000 $, échéance 60jours.
◦ Taux emprunteur euro$ : 5.36 %, commissions bancaires : 0.35% du nominal + 50 €
◦ Cours spot : 1$ = 0.7823 €, avance demandée de 75j.

Solution intérêts non couverts :


◦ L’entreprise emprunte 500 000 $.
◦ Elle encaisse 500 000 x 0.7823 = 391 150 € moins les commissions (50 + 0.0035 x 391 150 = 1 419 €) soit
389 731 €.
◦ Elle remboursera :
◦ 500 000 x (1 + (0.0536 x 75 / 360) = 505 583 $.
◦ Son client lui verse 500 000 $, il lui faudra se procurer 5 583 $, il y a risque de change pour ce montant.
L’affacturage
L'entreprise externalise la gestion du poste clients en cédant à une entreprise, appelée « factor », tout
ou partie de son portefeuille de clientèle. Le fac­tor se charge du recouvrement des créances, de la
gestion du risque de crédit et du financement du poste clients. Il paie comptant les factures cédées
après avoir gardé un pourcentage d'environ 20% à titre de garantie. L'entreprise peut dissocier le
recouvrement du financement si elle ne souhaite pas bénéficier d'avance de fonds
Le coût de l'affacturage est plus élevé que celui d'un crédit, mais le service apporté à l'entreprise est plus
important car il inclut la gestion et le recouvrement des créances.
De plus, le factor peut jouer un rôle de conseil en administration des ventes. Il n'acceptera en effet les
créances qu'après avoir bien vérifié les procédures : qualification de la base de clientèle, libellés des
justificatifs, cohé­rence des contrats, commandes, bons de livrai­son... Le factor veille ainsi à ce que le
processus de facturation soit fluide, lisible et rigoureux.
Néanmoins, dans la mesure où ce dispositif a un coût non négligeable, il est important de n’y recourir
qu’en cas de nécessité et pour les clients que vous ne connaissez pas ou ceux qui paient tardivement.
Les clients qui paient comptant ou qui paient rapidement devront être encaissés normalement, pour
éviter de trop rogner sur la marge.
Exemplde de coût d’affacturage

Soit une PME dont le chiffre d'affaires est d'environ 1 000 000 €.
L'entreprise vend sur le marché national, avec un règlement à 60 jours, à 20 clients et la taille moyenne
des factures est 2 000 €.

Le coût de financement de l'affacturage correspond au taux de financement durant l’argent avancé


(taux estimé annuellement à 3,5%) appliqué sur la base de l’encours moyen maximum financé de (20
clients x 2 000 € = 40 000 €). Soit 40 000 à 3% = 1 400 € / an dans la configuration où la société utilise la
globalité du financement !

Le coût de gestion de l'affacturage n'est plus au forfait, mais correspond à un taux de commission
d'environ 0,8% soit environ 660 € / mois, donc environ 8 000 € / an.
Ce coût comprend 3 services : garantir les créances, le recouvrement et la gestion des factures.

Résultat : Le coût d'affacturage, sur l'année, comprenant la garantie des créances, le recouvrement, le
financement et la gestion des factures, revient à 1 400 € + 8 000 € = 9 400 €
Le Prêt Export de Bpifrance
.
Bpifrance, banque publique d'investissement- - (www.bpifrance.fr), propose le Prêt Export pour:

- Financer la croissance internationale des PME constituées en société et des ETI


(entreprises de taille intermédiaire) indépendantes.

- Le finance­ment proposé va de 30 000 euros à 5 000 000 d'eu­ros.

- Les dépenses financées peuvent être des inves­tissements immatériels ou matériels, des opérations de
croissance externe ou de l'augmentation du besoin en fonds de roulement.

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