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3. Droit proportionnelles
Les banques bénéficient d’une réduction de :
Illustration :
Question : est-ce que la fiscalité a son impact
sur l’augmentation de cout des produits
participatives. ?
Pour y répondre nous avons adressé à un entretien auprès un ensemble de
praticiens à savoir :
La fiscalité a créé une distorsion fiscale entre les PP et les PBC et n’a pas traité ces deux produits
bancaires sur un même pied d’égalité. Un de nos interlocuteurs avance que « la taxation des produits
classiques est plus favorable que celle des produits participatifs ». Alors que pour un second « Il faut
que la fiscalité des produits participatifs soit alignée à celle des produits conventionnels afin
qu'aucun produit ne soit lésé ».
Le but ultime des différentes réformes fiscales est d’instaurer un dispositif fiscal adaptée à ces
produits et propice à leur émergence et développement. Pour nos professionnels, le cadre fiscal
marocain est inadapté aux spécificités des PP, certains produits ne sont pas couverts par aucune
disposition fiscale. Et si d’autres le sont, leur traitement fiscal ne respecte pas leur particularité, vu
qu’un seul produit peut nécessiter plusieurs transferts de propriété pour financer une seule
opération (cf. Figure 3).
Un répondant estime que « la fiscalité marocaine est inadaptée pour optimiser les possibilités que
pourraient apporter les produits participatifs, elle semble inachevée sur des produits non pas encore
traités. Il faut considérer que l’établissement de la fiscalité des produits bancaires conventionnels a
pris également plus de temps, pour devenir ce que vous connaissez aujourd'hui, donc le défi reste à
relever ». Un deuxième interviewé pense que « la fiscalité marocaine s’adapte progressivement à ces
nouveaux produit, mais il reste beaucoup de points à éclaircir pour les différents produits disponibles
».
Concernant la propicité du cadre fiscal, nos professionnels estiment que la réglementation fiscale est
défavorable à l’émergence des PP. Ils soulignent que l’absence d’une fiscalité incitative a jugulé
l’implémentation de la finance participative au Maroc (cf. Figue 4).
Dans ce sens, un des répondants précise que « la fiscalité marocaine doit accorder des avantages
fiscaux à la finance participative comme c'est le cas pour la plupart des pays islamiques, pour
l'encourager à concurrencer davantage la finance classique ». Pour un second interviewé « les
dispositions fiscales doivent être conformes à la charia, il ne faut pas se contenter de l'alignement
des produits participatifs sur les produits conventionnels, mais il faut chercher davantage dans
l'esprit de la charia et adopter des mesures qui y sont conformes ».
Conclusion
Les résultats de notre étude montrent, qu’en dépit des différents ajustements fiscaux, la perception
des praticiens reste négative au regard de la fiscalité des PP. Les répondants estiment que
l’émergence de ces produits achoppe sur des contraintes fiscales, en premier lieu la déficience d’une
neutralité fiscale faussant la compétitivité entre les PP et les PBC ; en second lieu l’inadaptation du
cadre fiscal aux spécificités des PP et en dernier lieu l’inexistence de mesures fiscales incitatives
Dans un autre registre, la réglementation fiscale a passé sous silence pendant longtemps certains PP
tels que ‘‘salam’’ et ‘’istinsaa’’ non couverts par aucune disposition fiscale jusqu’en 2020. Ce ‘‘vide
fiscal’’ n’a pas, également, épargné le recours des entreprises aux PP. Rares sont les dispositions
fiscales proposant un régime spécifique aux entreprises, ce qui pourrait influencer leur recours à ces
produits.
Les perpétuelles modifications du cadre fiscal montrent clairement les limites de cette approche.
D’une part une instabilité chronique de la légalisation fiscale des PP, les différents ajustements ne
sont pas dictés par le sens de l'anticipation, ils sont le fruit de tâtonnements chez le législateur fiscal.
Étude comparative entre régime fiscal bancaire
marocain et tunisien :
IS IS
Taux de IS des Établissements de crédit : Taux de IS des Établissements de
37% crédits : 35%
(Art 19 – B relatives aux taux d’imposition de l’IS du (Art49– 3 relatives aux taux de l’IS du Code
CGI 2022) de l’IR et IS 2022)
TVA
TVA TVA : exonérépour les intérêts
Taux réduit de TVA : 10% avec droit à sur prêts et commissions
déduction pour les opérations de banque bancaires
et de crédit et commissions de change (Art 4 relative aux exonérations – Tableau
(Art 99 –2 relative aux taux réduits de TVA du CGI « A » portant la liste des matières,
2022) équipements et services exonérés, II–
15,du Code de la TVA 2022)
TVA : Exonéré avec droit à
Taux réduit de TVA : 10% avec droit à déduction pour les opérations de
déduction pour les opérations de financement
financement participatives«Mourabaha »,
participatives « Mourabaha »,« Salam », «Salam »,«Istisna’a »dans le
«Istisna’a», « IjaraMountahiaBitamlik » cadre de micro finances et la
pour les acquisitions d’habitation marge bénéficiaire de
personnelle effectuées par des PP. « Moudaraba »à l’exclusion des
commissions.
(Art 99 – 2 relative aux taux réduits de TVA du CGI
2022) (Art 4 relatives aux exonérations – Tableau
« A » portant la liste des matières,
équipements et services exonérés, II –
15,16 et 17,du Code de la TVA 2022)
Taux réduit : 10% sans droit à déduction Taux normal de TVA :19% avec
pour les acquisitions de logements droit à déduction pour les
destinés à l’habitation du contrat équipements, matériels et
« IjaraMountahiaBitamlik » et les immeubles destinés à être
acquisitions destinées à être vendues des exploités dans le cadre des
contrats « Mourabaha », « Salam » contrats de leasing et de « Ijara»
et « Istisna’a ».
(Art 91-V-5 relative aux exonérations sans droit à (Art 9-I-1 bis relative aux déductions du
déduction, du CGI 2022) Code de la TVA 2022)
TVA : Exonéré sans droit à déduction TVA : Exonéré avec droit à
pour les opérations de titrisation pour déductionpour Les opérations
l’émission des certificats de«Sukuk ». d’émission du« Sukuk» à
l’exclusion des commissions.
(Art 91-V-5 relative aux exonérations sans droit à
déduction, du CGI 2022) (Art 4 relatives aux exonérations – Tableau
« A » portant la liste des matières,
équipements et services exonérés, II – 18,
du Code de la TVA 2022)
Droits proportionnels :
-
- Taux 1% avec minimum de
5 dinars pourtoute
inscription sur le livre
Droits proportionnels : foncier.
- Taux 3%pour les acquisitions de
logements dans le cadre des
contrats « Mourabaha»,
«IjaraMountahiaBitamlik» ou
« MoucharakaMoutanakissa»
Taux : 4% pour les acquisitions de
locaux construits destinés à
habitation commercial,
- professionnel ou administratif dans
le cadre des contrats
« Mourabaha »,
« IjaraMountahiaBitamlik » ou
« MoucharakaMoutanakissa ».
Taux : 5% pour les acquisitions de
- terrains ou constructions destinés à
être démolies dans le cadre
descontrats « Mourabaha »,
« IjaraMountahiaBitamlik » ou
« MoucharakaMoutanakissa ».
Taux : 6% pour les acquisitions
d’immeubles par les établissements
de crédit et organismes assimilés.
(Art 133-I-A, D, F,Grelative aux droits
proportionnels du CGI 2022)
Droit d’enregistrement :
- Exonéré pour toutes
- opérations réalisées dans le
Droit d’enregistrement :
cadre des
Réduction des droits d’enregistrements contrats « Mourabaha »,
À 100% pour les acquisitions de « Istisna’a » et « Ijara ».
logements dans le cadre des
contrats«Mourabaha »,
-
« Ijara MountahiaBitamlik » et
« MoucharakaMoutanakissa »
À 50 % pour les acquisitions de
terrains et locaux dans le cadre des
contrats « Mourabaha »,
« IjaraMountahiaBitamlik » et
« MoucharakaMoutanakissa »san
s que le montant dépasse 4
MillionsDirhams.
(Art 28 relative aux dispositions
(Art 247 Bis relative aux dispositions fiscales à la finance islamique
diversesdu CGI 2022) du code des droits
d’enregistrements et de timbre
2022)