Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ouafaa KHALLOUK
Professeur de fiscalité et de finances publiques,
Université Mohamed V de Rabat (Maroc)
Mots-clés : Maroc - loi organique relative à la loi de finances (LOF) - gestion par les résultats - indicateurs
de performance - programmation budgétaire triennale
A
doptée dans le sillage du printemps cent une forte pression sur la dépense publique.
arabe, la nouvelle Constitution marocaine En plus de la maîtrise de l’endettement, la
de 2011 introduit de nouveaux principes réforme budgétaire a été rendue nécessaire par
constitutionnels qui encadrent les finances pu- le faible rendement de la dépense publique. À
bliques, notamment l’équilibre budgétaire, la titre d’exemple, alors que le Maroc consacre 25 %
bonne gouvernance et la reddition des comptes. de son budget à l’éducation, représentant 6 % du
C’est dans ce contexte que le Maroc s’est engagé PIB, les tests internationaux (TIMSS, PIRLS) révè-
dans une dynamique de réforme du processus lent que la majorité des écoliers marocains ne sait
budgétaire qui a abouti à l’adoption en juin 2015 pas lire à la fin du cycle primaire, avec un score
de la loi organique relative à la Loi des finances inférieur à la moyenne des pays pauvres d’Afrique
(LOF). L’objectif de cette démarche réformatrice subsaharienne.
est de renforcer l’efficacité et la cohérence de l’ac-
tion publique dans un contexte marqué par un Destinée à améliorer la performance publique, la
durcissement de la contrainte budgétaire. En réforme budgétaire engagée au Maroc a été
effet, le ratio d’endettement de l’État, qui est fortement inspirée par l’expérience de la LOLF
passé de 45 % du PIB en 2008 à plus de 65 % en française promulguée le 1er aout 2001 et appli-
2018, se situe à un niveau élevé en comparaison quée pour la première fois en 2006. Bien que les
avec d’autres pays émergents. Le vieillissement similitudes soient nombreuses, les deux cas pré-
de la population, le déséquilibre des régimes de sentent toutefois plusieurs différences notam-
retraite ainsi que les revendications sociales exer- ment portées sur le tableau 1 ci-après.
doi:10.3166/gfp.2019.00037
GFP N° 2-2019 / Mars-Avril 2019 109
International
L’objectif de cet article est d’analyser les apports l’établissement d’une programmation budgé-
de la LOF en matière de préparation de la loi de taire triennale (PBT) glissante, actualisée chaque
finances au Maroc. Dans une première partie, année. La deuxième partie présentera les trois
nous verrons que l’exécutif conserve le monopole phases de la procédure (dont deux nouvelles)
de cette première phase de la procédure budgé- dans lesquelles le Parlement est pour la première
taire, désormais axée sur les résultats, et marquée fois associé en amont à l’occasion d’un débat
par la mise en place du budget-programme et budgétaire.
De nombreux acteurs sont impliqués dans la pré- choix politiques du chef du gouvernement. Si
paration du projet de loi de finances, avec une juridiquement, il est considéré comme l’égal d’un
participation active des ministères dépensiers ministre dépensier, il dispose en pratique d’un
soumis désormais à une obligation de résultats. pouvoir réel supérieur, ce qui lui attribue une
prépondérance de fait au sein du gouvernement.
1.1. Le Chef du Gouvernement, Son autorité financière a été certes tempérée par
autorité budgétaire la loi organique de 1998 qui a affirmé l’autorité du
Premier ministre sur le ministre des finances.
Le Chef du Gouvernement joue un rôle important
L’article 32 de l’ancienne loi organique relative à
en vertu des compétences qui lui sont dévolues
la loi de finances de 1998 rappelle en effet que le
par la Constitution et la loi organique. Cette der-
ministre des finances reste « sous l’autorité
nière consacre le Chef du Gouvernement en tant
du Premier ministre ». Il en est de même de l’arti-
qu’autorité budgétaire aux côtés du ministre
cle 46 de la LOF de 2015. Dans la pratique, il
chargé des finances.
conserve cependant un rôle prépondérant dans
L’article 78C accorde un pouvoir d’initiative poli- les choix budgétaires et les arbitrages rendus2.
tique au Chef du Gouvernement : initiative légis- Par ailleurs, en tant que ministre « dépensier » il
lative partagée entre lui et les membres du Parle- est le seul ministre « encaisseur » de recettes. De
ment, sauf en matière de loi de finances. ce fait, il a pour mission particulière d’assurer
l’équilibre des finances publiques, ce qui fait de
L’article 46 de la LOF dispose que le PLF est pré-
lui le personnage-clé du Gouvernement.
paré par le ministre chargé des finances « sous
l’autorité du Chef du Gouvernement ». Cet article
reconnaît au Chef du Gouvernement un pouvoir
1.3. La responsabilisation des
d’encadrement en matière budgétaire. Il n’inter- acteurs politiques et administratifs
vient pas dans la procédure budgétaire elle- Avec la nouvelle loi organique, les ministres
même de préparation du budget qui reste le dépensiers participent activement dès le premier
domaine du ministre chargé des finances, mais il trimestre de l’année à la procédure de prépara-
imprime sa marque politique sur le PLF qui consti- tion de la loi de finances en établissant leurs pro-
tue un moment clé de la mise en œuvre de son positions de Programmations Budgétaires Trien-
programme politique, en déterminant les grandes nales assorties des objectifs et des indicateurs de
orientations et en procédant aux arbitrages sur les performance.
problèmes importants pouvant opposer le minis-
tre chargé des finances aux ministres « dépen- Avant le 15 mars de chaque année, et suite à la
siers ». circulaire du Chef du Gouvernement, les ministres
dépensiers doivent établir leurs propositions de
La rupture est décisive vis-à-vis de la LO de 1962, programmations budgétaires triennales assorties
où cette préparation était du seul ressort du des objectifs et des indicateurs de performance.
ministre des finances. Avec la loi organique de Cette programmation budgétaire triennale, ac-
1998, on a voulu limiter les pouvoirs du ministre tualisée chaque année, détermine l’évolution, sur
chargé des finances en le confinant dans un rôle trois ans, de l’ensemble des ressources et charges
de préparation technique et conférer au Premier du budget général, des services de l’État gérés
ministre (actuellement Chef du Gouvernement) de manière autonome (SEGMA) et des comptes 1 Compte tenu des enjeux
un rôle politique1 essentiel, à savoir donner les spéciaux du trésor (CST). Cette programmation financiers, économiques et
directives et arbitrer en cas de conflit entre minis- est glissante et comporte des éléments faisant sociaux du budget, sa
préparation ne peut se réduire
tères. l’objet d’une programmation ferme, non révisable à une simple opération
technique. Une intervention
la première année et des éléments donnant lieu politique est nécessaire pour
1.2. Le rôle déterminant du ministre à une programmation indicative pour les deux opérer certains choix et
donner ainsi un sens à l’acte
chargé des finances autres années. budgétaire.
publiques, qu’elle structure en une série de pro- l’approche budget-programme (BP) accorde aux
grammes. La nouvelle approche place la culture responsables de programmes une plus grande
des résultats au centre du processus budgétaire. liberté d’action dans la gestion de leurs crédits.
En amont de ce processus figure les grandes Désignés par leur ministre de rattachement pour
orientations en matière de politiques publiques assurer le pilotage de la mise en œuvre des poli-
définies par le Gouvernement et dont la charge tiques publiques et en rendre compte, les RP sont
revient aux ministres. Les programmes doivent devenus des gestionnaires. Ils sont en charge de
ainsi rendre lisibles les politiques de l’État en l’animation du dialogue de gestion avec les éche-
termes d’une part, de finalités et de résultats et, lons inférieurs. Ce sont le plus souvent des direc-
d’autre part, d’identification des acteurs respon- teurs d’administration centrale, des secrétaires
sables de leur mise en œuvre. Dans la mesure où généraux et des directeurs des établissements
le budget-programme au Maroc est à ses débuts publics.
et que sa maîtrise nécessite du temps, le choix de
se limiter au programme ministériel semble justi- Enfin, chaque département ministériel doit
fié. En revanche, il serait judicieux à terme, d’en- élaborer un projet de performance (PdP) visant à
visager une évolution de la LOF dans le sens de présenter la stratégie du ministère, les crédits qui
la création de programmes interministériels pour lui sont accordés sur une période triennale au
les grandes politiques publiques, ce qui renforce- niveau de tous les supports budgétaires (le
rait l’efficacité de l’action publique. Outil nou- Budget Général, les Services de l’État Gérés de
veau, mis en application en 2018, il est trop tôt Manière Autonome et les Comptes d’Affectation
pour connaître sa pertinence exacte en termes Spéciale). Ce projet de performance comprend :
d’évaluation des choix publics. la stratégie du secteur ; la déclinaison de la stra-
tégie en programmes ; les crédits alloués aux
Deuxièmement, procéder à un pilotage par la
programmes ; les objectifs définis pour chaque
performance en définissant des objectifs en fonc-
programme et les responsables de programme ;
tion des finalités d’intérêt général ainsi que des
la définition précise des indicateurs retenus et la
indicateurs chiffrés permettant de mesurer les
méthode de leur calcul.
résultats atteints. Au Maroc, la responsabilité des
gestionnaires de crédits était limitée au respect
Après l’exposé du ministre chargé des finances en
de la régularité des dépenses qu’ils engagent.
conseil de gouvernement relatif à l’état d’avance-
Ces gestionnaires n’étaient pas soumis à une obli-
ment de l’exécution de la loi de finances en cours,
gation de résultat. La LOF fait évoluer la logique
à la présentation des ressources et charges de
de l’action publique pour imposer une culture de
l’État et à la présentation des grandes lignes du
gestion axée sur les résultats.
PLF de l’année suivante, les ordonnateurs sont
Troisièmement, désigner des responsables de invités par circulaire du Chef du gouvernement à
programme (RP) chargés de définir les objectifs établir leurs propositions de recettes et de
et les indicateurs dudit programme et assurer le dépenses pour l’année budgétaire suivante. Ces
suivi de sa mise en œuvre. Le responsable de pro- propositions ainsi que les projets de dispositions
gramme est défini comme celui qui s’engage sur à insérer dans le PLF doivent parvenir au ministère
les objectifs du programme, qui en rend compte chargé des finances en vue d’arrêter les projets
au ministre et qui dispose de la liberté d’affec- des budgets des départements ministériels, selon
tation des moyens donnés par la fongibilité. les modalités et le calendrier fixés par ladite
En échange d’une plus grande responsabilité, circulaire.
Le calendrier de préparation du PLF est donc la LOF prévoit que « la programmation plurian-
prévu par décret. Il s’agit de l’article 2 du décret nuelle des départements ministériels ou institu-
n° 2-15-426 du 15 juillet 2015 relatif à l’élaboration tions, ainsi que celle des établissements et en-
et à l’exécution des lois de finances et du décret treprises publics soumis à leur tutelle et bénéfi-
n° 2-17-607 du 19 décembre 2017 modifiant et ciant de ressources affectées ou de subventions
complétant le décret de 2015. de l’État, est présentée, pour information,
aux commissions parlementaires concernées en
Avec la mise en œuvre de la LOF, ce calendrier
accompagnement des projets de budgets des-
a été réaménagé par l’introduction de deux
dits départements ministériels ou institutions ».
nouvelles phases : la phase de programmation et
la phase d’information du Parlement. La procé- Au plus tard le 15 mars de l’année n-1, le Chef du
dure comprend désormais trois phases : en Gouvernement invite par circulaire les ordonna-
premier lieu, une phase de programmation (2.1), teurs (départements ministériels et institutions) à
intervient ensuite la phase de consultation du Par- établir leurs propositions de programmations
lement (2.2) et enfin la phase d’orientation budgétaires triennales assorties des objectifs et
et d’arbitrage (2.3). Notons qu’en pratique, la des indicateurs de performance. (art.5 de la LOF
préparation du budget de l’État débute dès le et art.2 du décret du 19 décembre 2017 modifiant
premier jour de l’année civile, de janvier à mars, et complétant le décret n° 2-15-426 du 15 juillet
par l’élaboration du Tableau des Opérations 2015 relatif à l’élaboration et à l’exécution des lois
Financières du Trésor (TOFT) à moyen terme. de finances).
– accroître l’efficacité de l’allocation des res- ment l’état d’avancement de l’exécution de la loi
sources budgétaires en renforçant le lien entre de finances en cours, la programmation triennale
les stratégies sectorielles et le budget annuel ; des ressources et des charges de l’État et les
– améliorer les conditions de préparation de la grandes lignes du PLF de l’année suivante.
loi de finances en l’inscrivant dans un horizon de
Au courant toujours du mois de juillet de N-1, une
trois ans glissant tout en tenant compte des im-
circulaire d’orientation du chef du Gouvernement
pératifs de maîtrise des équilibres fondamentaux ;
invite les différents ministres à procéder à la pré-
– donner une meilleure visibilité aux gestion-
paration du PLF de l’année N conformément aux
naires pour gérer leurs programmes et fournir un
lettres de cadrage.
cadre à moyen terme de suivi de la performance
des dépenses publiques en termes d’efficacité, 2.1.2. Un budget structuré par
d’efficience et de qualité de service. programmes, introduisant une
nouvelle nomenclature budgétaire
Ainsi, les ressources et charges prévues au titre du
projet de loi de finances doivent correspondre à Un des profonds changements apporté par la
celles de la 1re année de cette PBT, les prévisions LOF de 2015 concerne la classification du budget
des ressources et charges pour les deux années en programmes figurant dans les projets de per-
suivantes sont actualisées annuellement. formance (PdP) élaborés par chaque département
Les prévisions triennales des dépenses issues de ministériel ou institution concerné. Le programme
la programmation budgétaire triennale figurent est le support de la gestion par objectifs. Sur le
au niveau des projets de performance afin d’as- plan technique, la LOF impose aux gestionnaires
surer leur cohérence avec les objectifs de perfor- de rendre des comptes sur l’efficacité de l’utilisa-
mance et limiter ainsi la multiplication des docu- tion des crédits qui leur ont été attribués (Lambert
ments budgétaires. et Migaud, 2005).
Le projet de performance élaboré par chaque La LOF a introduit une nomenclature budgétaire
département comporte les données sur sa stra- par destination des crédits (programmes et
tégie et les crédits accordés sur 3 ans. Il reprend projets/actions) et par région en plus de la
les programmes du département, les objectifs nomenclature par nature de dépenses (lignes
associés à chaque programme ainsi que les indi- budgétaires), et distingue ainsi la nomenclature
cateurs retenus et la méthode de calcul utilisée. budgétaire de programmation présentée dans les
Ce projet de performance est communiqué à morasses transmises au Parlement à l’occasion de
la direction du budget en accompagnement l’examen du projet de loi de finances, de la
du projet de budget sectoriel en vue d’une vali- nomenclature budgétaire d’exécution qui com-
dation par les commissions budgétaires et de prend la ligne budgétaire et accompagne le pro-
performance. jet de loi de règlement au Parlement. Cette
nouvelle nomenclature programmatique apporte
Il convient de souligner que le budget reste annuel, un gain en termes de lisibilité de l’action
car seule la loi de finances annuelle, qui est votée publique ; elle permet de connaitre les moyens
par le Parlement, a une valeur obligatoire et une affectés par l’État aux politiques qu’il conduit.
force contraignante. Certains pays européens
encadrent leur budget par des programmes Un programme désigne le cadre de mise en
pluriannuels de dépense contraignants. Cette œuvre des politiques publiques portées par le
approche n’a pas été retenue par la LOF maro- département ministériel ou l’institution. C’est une
caine. Il a été jugé préférable d’assurer la robus- présentation par destination et finalité de la
tesse du système de projections des dépenses, dépense qui permet de comprendre à quelle
avant d’envisager de leur donner un caractère politique publique sont affectés les crédits. Le
contraignant. programme est l’unité de spécialisation des
crédits, c’est-à-dire l’ensemble au sein duquel le
Avant le15 mai de l’année n-1, les propositions de
gestionnaire est en mesure – en dehors du cas
programmations budgétaires sont examinées par
spécifique des dépenses de personnel – d’affec-
les commissions de programmation et de perfor-
ter librement, et donc de redéployer des crédits
mance regroupant les représentants du ministère
en cours de gestion. Autrement dit, un pro-
chargé des finances et les ministères sectoriels.
gramme peut se définir comme un engagement
Avant le 15 juillet de l’année n-1, le ministre chargé sur les résultats (PdP) et le compte rendu des
des finances expose en Conseil du Gouverne- résultats (RdP).
Il convient de souligner à ce titre, qu’il est fonda- général sont présentées, à l’intérieur des titres,
mental que les ministères réfléchissent d’abord à par chapitres, subdivisés en programmes,… ».
leurs activités et aux buts de celle-ci pour conce- L’article 39 de la LOF précise qu’« un programme
voir les programmes plutôt que de calquer des est un ensemble cohérent de projets ou actions
programmes sur leur organisation. relevant d’un même département ministériel…»,
Ce qui exclut l’option des programmes interminis-
La LOF prévoit que les programmes couvrent des tériels, c’est-à-dire les programmes dont les actions
ensembles cohérents d’actions qui s’inscrivent relèvent de plusieurs ministères. Le programme
dans le cadre d’une politique publique et qu’ils dépend d’un seul ministère.
sont placés sous la responsabilité d’un ministre. Les
programmes doivent donc rendre visibles les poli- Au niveau budgétaire, chaque programme cor-
tiques de l’État en termes, d’une part, de finalités respond à des enveloppes de crédits consacrées
et de résultats, et, d’autre part, d’identification des à une politique publique définie (programme de
acteurs responsables de leur mise en œuvre. Selon politique publique) ou au soutien de ces poli-
l’article 38 de la LOF, « les dépenses du budget tiques publiques (programmes support).
ministres, l’adoption par le Conseil du Gouver- application qu’en 2020. Toutefois, l’expérience
nement et son dépôt en priorité sur le bureau internationale a montré que la mise en œuvre de
de la chambre des représentants au plus tard le la réforme et plus particulièrement le budget-
20 octobre de l’année budgétaire en cours. programme (BP) est une démarche complexe qui
nécessite un effort soutenu de mobilisation de
Conclusion ressources tant techniques qu’humaines quali-
Au-delà de la dimension financière et technique, fiées. En effet, l’élaboration du BP exige notam-
la réforme budgétaire au Maroc intervient à un ment : (a) de rendre disponible et de mettre à jour
moment historique marqué par une aspiration une multitude d’informations ; (b) de conduire une
collective à la bonne gouvernance, à la reddition bonne analyse des problèmes posés dans chaque
des comptes et à une meilleure performance secteur ; (c) de définir la vision, les objectifs, les
publique. La procédure traditionnelle de prépa-
stratégies et les résultats escomptés ; (d) de dé-
ration de la loi de finances n’était pas adaptée à
crire les activités et les responsabilités ; (e) d’iden-
ces nouveaux enjeux, étant marquée par une
tifier les indicateurs de performance. Au Maroc,
insuffisante collégialité des choix. Avec la nouvelle
la question reste posée de savoir si l’ensemble
LOF, la procédure de préparation du budget ins-
taure une logique de performance qui responsa- des différents acteurs, en particulier les parlemen-
bilise l’ensemble des acteurs tout en favorisant la taires, seront disposés à acquérir les compétences
maîtrise des finances publiques. Il est prématuré et à assumer pleinement les nouvelles respon-
d’évaluer la portée de cette récente initiative sabilités que la loi organique du 2 juin 2015 leur
sachant que la réforme n’entre pleinement en assigne désormais en matière budgétaire.
Références
n BARILARI A. et BOUVIER M., La LOLF et la nouvelle gouvernance financière de l’État, LGDJ, coll. Systèmes, 2007.
n MORDADACQ F., La LOLF : un nouveau cadre budgétaire pour réformer l’État, LGDJ, coll. Systèmes, 2006.
n REVUE AL MALYA, ministère des finances du Maroc.
n La Constitution du Maroc de 2011, dahir n° 1.11.91 du 29 juillet 2011
n Dahir n° 1-15-62 du 2 juin 2015, portant promulgation de la loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances.
n Décret n° 2-15-426 du 15 juillet 2015, relatif à l’élaboration et à l’exécution des lois de finances.
n Décret n° 2-17-607 du 19 décembre 2017, modifiant et complétant le décret n° 2-15-426 du 15 juillet 2015 relatif à
l’élaboration et à l’exécution des lois de finances.