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Imprimé pédagogique du cours

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Audit Comptable et Financier

TD, TP et Examen Expérimental


rimental
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Pr Rachid BOUTTI
Plan

Séminaire II .............................................................................................. 2
Le contrôle interne ..................................................................................... 2
Section 1................................................................................................... 3
Objectifs du Contrôle Interne ....................................................................... 3
Section 2................................................................................................... 5
Cadres conceptuels du Contrôle Interne ........................................................ 5
Section 3................................................................................................... 8
Environnement général et procédures de contrôle interne ............................... 8
Section 4................................................................................................. 10
Composantes du dispositif du contrôle interne ............................................. 10
Section 5................................................................................................. 13
Acteurs du contrôle interne........................................................................ 13
Section 6................................................................................................. 14
Obstacles et limites du contrôle interne ....................................................... 14
Bibliographie............................................................................................ 16
Autres séminaires..................................................................................... 18

Pr Rachid BOUTTI Imprimé pédagogique du Cours Audit Comptable & Financier 1


Séminaire II
Le contrôle interne
Si une comptabilité doit être mise en place et si des procédures doivent
être initiées, il est nécessaire que cette organisation et ces procédures
permettent à la comptabilité de fournir des informations fiables. Le
contrôle interne est l’un des moyens d’atteindre cette fiabilité.

Les définitions du contrôle interne sont nombreuses et ont eu le plus


souvent comme auteurs des organisations professionnelles de
comptables.

Dans toutes les définitions présentées depuis, le contrôle interne apparaît


comme un état de fait existant dans l’entreprise mais qui doit, par
l’intervention humaine, devenir délibéré, c’est-à-dire constituer un
système. Le mot « contrôle » utilisé dans l’expression est synonyme de «
maîtrise » (comme dans l’expression « self-control ») et non de «
vérification ».

Nous reprendrons ici les termes de la définition donnée par « le groupe


de place » mis en place par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en
vue d’élaborer « un cadre de référence » du dispositif de contrôle interne
qui puisse être utilisé au titre des bonnes pratiques professionnelles par
les entreprises faisant appel public à l’épargne et dont les présidents du
conseil d’administration ou du conseil de surveillance doivent « rendre
compte dans un rapport des procédures de contrôle interne mises en
place par la société».

Le contrôle interne est un dispositif de la société, défini et mis en œuvre


sous sa responsabilité.

Il comprend un ensemble de moyens, de comportements, de procédures


et d’actions adaptés aux caractéristiques propres de chaque société qui :
contribue à la maîtrise de ses activités, à l’efficacité de ses
opérations et à l’utilisation efficiente de ses ressources, et
doit lui permettre de prendre en compte de manière appropriée les
risques significatifs, qu’ils soient opérationnels, financiers ou de
conformité.

Le dispositif vise plus particulièrement à assurer :


la conformité aux lois et règlements ;
l’application des instructions et des orientations fixées par la
direction générale ou le directoire ; – le bon fonctionnement des
processus internes de la société, notamment ceux concourant à la
sauvegarde de ses actifs ;
la fiabilité des informations financières.

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Le contrôle interne ne se limite donc pas à un ensemble de procédures ni
aux seuls processus comptables et financiers.

Il ne recouvre pas non plus toutes les initiatives prises par les organes
dirigeants ou le management comme la définition de la stratégie de la
société, la détermination des objectifs, les décisions de gestion, le
traitement des risques ou le suivi des performances.

On peut voir que le système de contrôle interne d’une entité s’étend au-
delà des questions liées aux fonctions du système comptable et comprend
notamment le système d’organisation et les procédures de contrôle
définies par la direction afin d’atteindre les objectifs de l’entité.

Section 1
Objectifs du Contrôle Interne
Selon la définition issue des normes internationales d’audit, ces
procédures impliquent :
le respect des politiques de gestion ;
la sauvegarde des actifs ;
la prévention et la détection des fraudes et erreurs ;
l’exactitude et l’exhaustivité des enregistrements comptables ;
l’établissement en temps voulu d’informations comptables et
financières fiables.

Ces procédures s’entendent d’abord de celles qui permettent à la société


de produire les comptes et les informations sur la situation financière et
ces comptes. Ces informations sont celles extraites des comptes annuels
ou consolidés ou qui peuvent être rapprochées des données de base de la
comptabilité ayant servi à l’établissement de ces comptes.

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Le système de contrôle interne comprend également, au-delà des
questions directement liées au système comptable :
l’environnement général de contrôle interne, c’est-à-dire l’ensemble
des comportements, degrés de sensibilisation et actions de la
direction (y compris le gouvernement d’entreprise) concernant le
système de contrôle interne et son importance dans l’entité ;
les procédures de contrôle, qui désignent les politiques et
procédures définies par la direction afin d’atteindre les objectifs
spécifiques de l’entité, complémentaires à l’environnement général
de contrôle interne.

L’ensemble des processus opérationnels, industriels, commerciaux et


financiers sont concernés.

Le bon fonctionnement des processus exige que des normes ou principes


de fonctionnement aient été établis et que des indicateurs de
performance et de rentabilité aient été mis en place.

Toutes les dispositions prises dans la gestion courante des affaires


doivent permettre de sauvegarder au mieux « les actifs » confiés à
chacun dans le cadre des responsabilités qui lui sont assignées. Ce
terme « actifs » doit être compris dans son sens le plus large : non
seulement les différents postes du bilan, mais également les hommes et
l’image de l’organisation toute entière.

Ces actifs peuvent disparaître à la suite de vols, fraudes, improductivité,


erreurs, ou résulter d’une mauvaise décision de gestion ou d’une
faiblesse de contrôle interne. Les processus y afférents devraient faire
l’objet d’une attention toute particulière.

Il en va de même des processus qui sont relatifs à l’élaboration et au


traitement de l’information comptable et financière. Ces processus
comprennent non seulement ceux qui traitent directement de la
production des états financiers mais aussi les processus opérationnels
qui génèrent des données comptables.

Énoncer cet objectif, c’est montrer que le contrôle interne ne doit pas se
mettre en place dans la seule perspective du respect d’une norme. Il doit
aller au-delà de la norme et chacun doit viser l’efficacité. Pour ce faire, on
fixe comme objectif l’ambition d’une gestion optimale.

On entend par là le respect des règles aussi bien internes qu’externes. Cet
objectif est le rappel de cette règle essentielle que le contrôle interne ne
peut être un moyen de tourner la loi ou les règlements. Les membres du
COSO ont particulièrement insisté sur cet aspect en rappelant qu’on ne
peut à la fois tricher avec les règlements et gérer ses affaires en
minimisant ses risques, c’est-à-dire en ayant un contrôle interne
satisfaisant.

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Les lois et les règlements en vigueur fixent des normes de comportement
que la société intègre à ses objectifs de conformité. Compte tenu du grand
nombre de domaines existants (droit des sociétés, droit commercial,
sécurité, environnement, social, etc.), il est nécessaire que la société
dispose d’une organisation lui permettant de :
connaître les diverses règles qui lui sont applicables ;
être en mesure d’être informée en temps utile des modifications qui
leur sont apportées (veille juridique) ;
transcrire ces règles dans ses procédures internes ;
informer et former les collaborateurs sur les règles qui les
concernent.

Les instructions et orientations de la direction générale ou du directoire


permettent aux collaborateurs de comprendre ce qui est attendu d’eux et
de connaître l’étendue de leur liberté d’action. Ces instructions et
orientations doivent être communiquées aux collaborateurs concernés, en
fonction des objectifs assignés à chacun d’entre eux, afin de fournir des
orientations sur la façon dont les activités devraient être menées. Ces
instructions et orientations doivent être établies en fonction des objectifs
poursuivis par la société et des risques encourus.

Chacun doit veiller à n’éditer que des informations fiables, donc


vérifiables. On retrouve ici le souci des responsables financiers quant à la
maîtrise des informations financières. Mais le précepte est plus général
puisqu’il englobe aussi bien les informations externes qu’internes. On
n’imagine pas une maîtrise convenable des activités si les informations
divulguées par chacun sont susceptibles d’être contestées et ne reposent
pas sur des certitudes.

Section 2
Cadres conceptuels du Contrôle Interne
Le contrôle interne repose sur certaines règles de conduite ou de
préceptes dont le respect lui conférera une qualité satisfaisante.
Les principes sur lesquels s’appuie le contrôle ont été définis il y a très
longtemps.
Pour que le contrôle interne soit satisfaisant, il est essentiel que
l’organisation de l’entreprise possède certaines caractéristiques.
L’organisation doit être :
préalable ;
adaptée et adaptable ;
vérifiable ;
formalisée ;
et doit comporter une séparation convenable des fonctions.

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Nous distinguons les principes généraux du Contrôle Interne comme
suivant :
Le principe d’organisation ;
Le principe d’intégration ;
Le principe de permanence ;
Le principe d’universalité ;
Le principe d’indépendance ;
Le principe d’harmonie ;
Le principe d’information.

Le principe d’organisation :
L’organisation doit être établie sous la responsabilité du chef d’entreprise.
Cette responsabilité consiste à fixer les objectifs, définir les responsabilités
des hommes (organigramme), déterminer le choix et l’étendue des
moyens à mettre en œuvre.
La diffusion par écrit des instructions est indispensable dans une grande
entreprise. Elle est également préférable dans les entreprises de
dimensions plus modestes, afin d’éviter les erreurs d’interprétation.
La règle de séparation des fonctions a pour objectif d’éviter que dans
l’exercice d’une activité de l’entreprise un même agent cumule :
les fonctions de décisions (ou opérationnelles) ;
les fonctions de détention matérielle des valeurs et des biens ;
les fonctions d’enregistrement (saisie et traitement de l’information) ;
les fonctions de contrôle ;
ou même simplement deux d’entre elles.

En effet, un tel cumul favorise les erreurs, les négligences, les fraudes et
leur dissimulation.

Illustration pratique :
Dans un processus achat, interviennent différents acteurs :
l’initiateur, c’est-à-dire le responsable du service opérationnel qui
établit une demande d’achat ;
le service des achats, qui reçoit la demande, sélectionne le fournisseur
et établit le bon de commande ;
le responsable, qui approuve la commande ;
le magasinier, qui réceptionne la marchandise achetée, la stocke et la
met à disposition du service opérationnel ;
le service comptable, qui enregistre la facture ;
le trésorier (ou une autre personne désignée) qui signe le chèque en
règlement de la facture.

Si une même personne cumule l’initiation et l’autorisation d’achat,


l’entreprise court le risque de commander une marchandise non
nécessaire aux besoins de l’exploitation ; de même, si une même

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personne procède à l’achat et comptabilise la facture, le risque auquel
est exposée l’entreprise est que l’enregistrement ne reflète pas la réalité
de l’opération ; enfin, un trésorier qui aurait accès à l’enregistrement
comptable de transactions d’achat pourrait enregistrer une facture
fictive, procéder à son paiement et encaisser la somme correspondante.

Le principe d’intégration :
Les procédures mises en place doivent permettre le fonctionnement d’un
système d’autocontrôle mis en œuvre par des recoupements, des
contrôles réciproques ou des moyens techniques appropriés.

Les recoupements permettent de s’assurer de la fiabilité de la production


ou du suivi d’une information au moyen de renseignements émanant de
sources différentes ou d’éléments identiques traités par des voies
différentes (concordance d’un compte collectif avec la somme des comptes
individuels).

Les contrôles réciproques consistent dans le traitement subséquent ou


simultané d’une information selon la même procédure, mais par un agent
différent, de façon à vérifier l’identité des résultats obtenus (total des
relevés de chèques reçus et total des bordereaux de remises en banques).

Les moyens techniques recouvrent l’ensemble des procédés qui évitent,


corrigent ou réduisent, autant que faire se peut, l’intervention humaine et
par voie de conséquence les erreurs, les négligences et les fraudes
(traitements automatiques informatisés, clefs de contrôle).

Le principe de permanence :
La mise en place de l’organisation de l’entreprise et de son système de
régulation – le contrôle interne – suppose une certaine pérennité de ces
systèmes.

Il est clair que cette pérennité repose nécessairement sur celle de


l’exploitation.

Le principe d’universalité signifie que le contrôle interne concerne toutes


les personnes dans l’entreprise, en tout temps et en tout lieu.

C’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir de personnes exclues du contrôle par


privilège, ni de domaines réservés ou d’établissements mis en dehors du
contrôle interne.

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Le principe d’indépendance :
Le principe d’indépendance implique que les objectifs du contrôle interne
sont à atteindre indépendamment des méthodes, procédés et moyens de
l’entreprise.

En particulier, l’auditeur doit vérifier que l’informatique n’élimine pas


certains contrôles intermédiaires.

Le principe d’information :
L’information doit répondre à certains critères tels que la pertinence,
l’utilité, l’objectivité, la communicabilité et la vérifiabilité.

Il est dit dans pour que l’information contenue dans les états financiers soit
utile pour les lecteurs, quatre caractéristiques qualitatives ad-hoc sont
nécessaires : l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la comparabilité.

Le principe d’harmonie :
On entend par principe d’harmonie, l’adéquation du contrôle interne aux
caractéristiques de l’entreprise et de son environnement.

C’est un simple principe de bon sens qui exige que le contrôle interne soit
bien adapté au fonctionnement de l’entreprise.

En particulier, dans la petite entreprise, le contrôle interne connaît des


limites inhérentes à la dimension, notamment pour ce qui concerne la mise
en œuvre généralisée du principe de séparation des fonctions. Mais il ne
faut pas ignorer que cette lacune se trouve en partie compensée par la
connaissance des hommes et des activités possédée par le chef
d’entreprise qui est un des éléments essentiels du contrôle interne.

Section 3
Environnement général et procédures de contrôle
interne
L’évaluation du contrôle interne d’une entité ne doit donc pas se limiter à
l’examen des procédures de contrôle, il doit aussi prendre en compte
l’environnement général de l’organisation.

L’environnement général du contrôle interne est l’ensemble des


comportements, degrés de sensibilisation et actions de la direction
concernant le système de contrôle interne dans l’entité. Cet
environnement a une incidence sur l’efficacité des procédures de contrôle
interne spécifiques.

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Par exemple, un environnement de contrôle interne organisé comportant
des contrôles budgétaires stricts et une fonction d’audit interne efficiente
complète efficacement les procédures de contrôle interne spécifiques.
Toutefois, un environnement de contrôle interne organisé ne constitue
pas, en soi, une garantie d’efficience du contrôle interne. Les éléments
essentiels qui le constituent sont les suivants :

la philosophie et le style de direction ;


la fonction du conseil d’administration et des ses comités ;
la structure de l’entité et les méthodes de délégation de pouvoirs et
de responsabilités ;
le système de contrôle de la direction comprenant la fonction d’audit
interne, les politiques et procédures relatives au personnel ainsi que
la répartition des tâches ;
la tenue régulière d’une comptabilité : il y a lieu de s’assurer si les
règles juridiques prévues et relatives à le tenue des comptes sont
suivies scrupuleusement ;
l’approbation et le contrôle des pièces justificatives : ainsi, on
vérifiera si les pièces justificatives sont des originaux ou assimilés
(pour éviter une double comptabilisation) et s’il ne manque pas un
exemplaire dans une séquence de pièces numérotées ;
la comparaison des données internes avec des sources externes
d’information : par exemple le relevé de factures du fournisseur et
le compte dudit fournisseur ;
l’inventaire physique des actifs (immobilisation, stock, etc.) et la
comparaison avec les données de la comptabilité ;
la restriction à l’accès physique aux actifs et documents : système
de clés ou d’autorisation d’accès à des fichiers informatisés ;
la comparaison et l’analyse des réalisations avec les données
budgétaires.

Selon le cadre de référence sur le dispositif de contrôle interne, il


appartient à chaque société de mettre en place un dispositif de contrôle
interne adapté à sa situation. Dans le cadre d’un groupe, la société mère
veille à l’existence de dispositifs de contrôle interne au sein de ses filiales.
Ces dispositifs devraient être adaptés à leurs caractéristiques propres et
aux relations entre la société mère et les filiales. Pour les participations
significatives, dans lesquelles la société mère exerce une influence
notable, il appartient à cette dernière d’apprécier la possibilité de prendre
connaissance et d’examiner les mesures prises par la participation
concernée en matière de contrôle interne.

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Section 4
Composantes du dispositif du contrôle interne
Les grandes orientations en matière de contrôle interne sont
déterminées en fonction des objectifs de la société. Ces objectifs doivent
être déclinés au niveau des différentes unités de l’entité et clairement
communiquées aux collaborateurs afin que ces derniers comprennent et
adhèrent à la politique de l’organisation en matière de risques et de
contrôle.

Le contrôle interne est d’autant plus pertinent qu’il est fondé sur des
règles de conduite et d’intégrité portées par les organes de gouvernance
et communiquées à tous les collaborateurs. Il ne saurait en effet se
réduire à un dispositif purement formel en marge duquel pourraient
survenir des manquements graves à l’éthique des affaires.

En effet, le dispositif de contrôle interne ne peut empêcher à lui seul que


des personnes de la société commettent une fraude, contreviennent aux
dispositions légales ou réglementaires, ou communiquent à l’extérieur
de la société des informations trompeuses sur sa situation. Dans ce
contexte, l’exemplarité constitue un vecteur essentiel de diffusion des
valeurs au sein de la société.

Le dispositif de contrôle interne comprend cinq composantes étroitement


liées.

Bien que ces composantes soient applicables à toutes les sociétés, leur
mise en œuvre peut être faite de façon différente selon la taille et le
secteur d’activité des sociétés.

Ces cinq composantes sont les suivantes :


1. Une organisation comportant une définition claire des
responsabilités, disposant des ressources et des compétences
adéquates et s’appuyant sur des systèmes d’information, sur des
procédures ou modes opératoires, des outils et des pratiques
appropriés.
2. La diffusion en interne d’informations pertinentes, fiables, dont la
connaissance permet à chacun d’exercer ses responsabilités.
3. Un système visant à recenser, analyser les principaux risques
identifiables au regard des objectifs de la société et à s’assurer de
l’existence de procédures de gestion de ces risques.
4. Des activités de contrôle proportionnées aux enjeux propres à
chaque processus, et conçues pour s’assurer que les mesures
nécessaires sont prises en vue de maîtriser les risques susceptibles
d’affecter la réalisation des objectifs.

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5. Une surveillance permanente portant sur le dispositif de contrôle
interne ainsi qu’un examen régulier de son fonctionnement.

La mise en œuvre d’un dispositif de contrôle interne doit reposer sur des
principes fondamentaux mais aussi sur :
1. une organisation appropriée qui fournit le cadre dans lequel les
activités nécessaires à la réalisation des objectifs sont planifiées,
exécutées, suivies et contrôlées ;
2. des responsabilités et pouvoirs clairement définis qui doivent être
accordés aux personnes appropriées en fonction des objectifs de la
société. Ils peuvent être formalisés et communiqués au moyen de
descriptions de tâches ou de fonctions, d’organigrammes
hiérarchiques et fonctionnels, de délégations de pouvoirs et
devraient respecter le principe de séparation des tâches ;
3. une politique de gestion des ressources humaines qui devrait
permettre de recruter des personnes possédant les connaissances et
compétences nécessaires à l’exercice de leur responsabilité et à
l’atteinte des objectifs actuels et futurs de la société ;
4. des systèmes d’information adaptés aux objectifs actuels de
l’organisation et conçus de façon à pouvoir supporter ses objectifs
futurs. Les systèmes informatiques sur lesquels s’appuient ces
systèmes d’information doivent être protégés efficacement tant au
niveau de leur sécurité physique que logique afin d’assurer la
conservation des informations stockées. Leur continuité
d’exploitation doit être assurée au moyen de procédures de secours.
Les informations ad-hoc relatives aux analyses, à la programmation
et à l’exécution des traitements doivent faire l’objet d’une
documentation ;
5. des procédures ou modes opératoires qui précisent la manière
dont devrait s’accomplir une action ou un processus (objectifs à
atteindre à un horizon donné, définitions de fonctions et de lignes
hiérarchiques/fonctionnelles, lignes de conduite, outils d’aide à la
décision et d’évaluation, fréquence de contrôle, personne
responsable du contrôle...), quels qu’en soient la forme et le
support ;
6. des outils ou instruments de travail (bureautique, informatique) qui
doivent être adaptés aux besoins de chacun et auxquels chaque
utilisateur devrait être dûment formé ;
7. des pratiques communément admises au sein de la société.

En raison de l’évolution permanente de l’environnement ainsi que du


contexte réglementaire, les sociétés doivent mettre en place des
méthodes pour recenser, analyser et gérer les risques d’origine interne
ou externe auxquels elles peuvent être confrontées et qui réduiraient la
probabilité d’atteinte des objectifs.

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Recensement des risques
La société doit recenser les principaux risques identifiables, internes ou
externes pouvant avoir un impact sur la probabilité d’atteindre les
objectifs qu’elle s’est fixés. Cette identification, qui s’inscrit dans le
cadre d’un processus continu, devrait couvrir les risques qui peuvent
avoir une incidence importante sur sa situation.

Analyse des risques


Il convient pour ce faire de tenir compte de la possibilité d’occurrence
des risques et de leur gravité potentielle, ainsi que de l’environnement
et des mesures de maîtrise existantes. Ces différents éléments ne sont
pas figés, ils sont pris en compte, au contraire, dans un processus de
gestion des risques.

Procédures de gestion des risques


La direction générale et/ou le directoire avec l’appui d’une direction des
risques, si elle existe, devraient définir des procédures de gestion des
risques.

Les activités de contrôle sont présentes partout dans l’organisation, à tout


niveau et dans toute fonction qu’il s’agisse de contrôles orientés vers la
prévention ou la détection, de contrôles manuels ou informatiques ou
encore de contrôles hiérarchiques.

En tout état de cause, les activités de contrôle doivent être déterminées


en fonction de la nature des objectifs auxquels elles se rapportent et être
proportionnées aux enjeux de chaque processus. Dans ce cadre, une
attention toute particulière devrait être portée aux contrôles des
processus de construction et de fonctionnement des systèmes
d’information.

Comme tout système, le dispositif de contrôle interne doit faire l’objet


d’une surveillance permanente. Il s’agit de vérifier sa pertinence et son
adéquation aux objectifs de la société. Mise en œuvre par le
management sous le pilotage de la direction générale ou du directoire,
cette surveillance prend notamment en compte l’analyse des principaux
incidents constatés, le résultat des contrôles réalisés ainsi que des
travaux effectués par l’audit interne, lorsqu’il existe. Cette surveillance
s’appuie notamment sur les remarques formulées par les commissaires
aux comptes et par les éventuelles instances réglementaires de
supervision.

La surveillance peut utilement être complétée par une veille active sur les
meilleures pratiques en matière de contrôle interne.

Surveillance et veille conduisent, si nécessaire, à la mise en œuvre


d’actions correctives et à l’adaptation du dispositif de contrôle interne.

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La direction générale ou le directoire apprécient les conditions dans
lesquelles ils informent le conseil d’administration ou de surveillance des
principaux résultats des surveillances et examens ainsi exercés.

Section 5
Acteurs du contrôle interne
Le contrôle interne est l’affaire de tous, des organes de gouvernance à
l’ensemble des collaborateurs de la société.

Le conseil d’administration ou de surveillance


Le niveau d’implication des conseils d’administration ou de surveillance en
matière de contrôle interne varie d’une société à l’autre. Il appartient à la
direction générale ou au directoire de rendre compte au conseil (ou à son
comité d’audit lorsqu’il existe) des caractéristiques essentielles du
dispositif de contrôle interne. En tant que de besoin, le conseil
d’administration ou de surveillance peut faire usage de ses pouvoirs
généraux pour faire procéder par la suite aux contrôles et vérifications
qu’il juge opportuns ou prendre toute autre initiative qu’il estimerait
appropriée en la matière. Lorsqu’il existe, le Comité d’audit devrait
effectuer une surveillance attentive et régulière du dispositif de contrôle
interne. Pour exercer ses responsabilités en toute connaissance de cause,
le Comité d’audit peut entendre le responsable de l’audit interne, donner
son avis sur l’organisation de son service et être informé de son travail. Il
doit être en conséquence destinataire des rapports d’audit interne ou
d’une synthèse périodique de ces rapports.

La direction générale/le directoire


La direction générale ou le directoire sont chargés de définir, d’impulser et
de surveiller le dispositif le mieux adapté à la situation et à l’activité de la
société. Dans ce cadre, ils se tiennent régulièrement informés de ses
dysfonctionnements, de ses insuffisances et de ses difficultés
d’application, voire de ses excès, et veillent à l’engagement des actions
correctives nécessaires.

L’audit interne
Lorsqu’il existe, le service d’audit interne a la responsabilité d’évaluer le
fonctionnement du dispositif de contrôle interne et de faire toutes
préconisations pour l’améliorer, dans le champ couvert par ses missions. Il
sensibilise et forme habituellement l’encadrement au contrôle interne mais
n’est pas directement impliqué dans la mise en place et la mise en œuvre
quotidienne du dispositif. Le responsable de l’audit interne rend compte à
la direction générale et, selon des modalités déterminées par chaque
société, aux organes sociaux, des principaux résultats de la surveillance
exercée.

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Le personnel de la société
Chaque collaborateur concerné devrait avoir la connaissance et
l’information nécessaires pour établir, faire fonctionner et surveiller le
dispositif de contrôle interne, au regard des objectifs qui lui ont été
assignés. C’est le cas des responsables opérationnels en prise directe avec
le dispositif de contrôle interne mais aussi des contrôleurs internes et des
cadres financiers qui doivent jouer un rôle important de pilotage et de
contrôle.

Section 6
Obstacles et limites du contrôle interne
Le dispositif de contrôle interne aussi bien conçu et aussi bien appliqué
soit-il, ne peut fournir une garantie absolue quant à la réalisation des
objectifs de la société. La probabilité d’atteindre ces objectifs ne relève
pas de la seule volonté de la société. Il existe en effet des limites
inhérentes à tout système de contrôle interne. Ces limites résultent de
nombreux facteurs, notamment des incertitudes du monde extérieur, de
l’exercice de la faculté de jugement ou de dysfonctionnements pouvant
survenir en raison d’une défaillance humaine ou d’une simple erreur. En
outre, lors de la mise en place des contrôles, il est nécessaire de tenir
compte du rapport coût/bénéfice et de ne pas développer des systèmes de
contrôle interne inutilement coûteux quitte à accepter un certain niveau
de risque.

Coût du contrôle
Il est souvent reproché au contrôle interne d’augmenter les charges de
l’entreprise par l’embauche du personnel nouveau et la réalisation
d’investissements supplémentaires. Il faut cependant observer :
que le contrôle interne est un élément de sécurité dans l’entreprise,
dont le coût peut s’analyser comme celui de l’assurance ;
que le contrôle interne est avant tout une meilleure répartition des
tâches avant leur multiplication ;
que le contrôle interne doit être à la mesure du risque qu’il doit
couvrir. On doit ainsi souligner que si le risque encouru est faible, la
mise en place d’une procédure dont le coût serait supérieur au
risque encouru deviendrait une faiblesse dans l’optique du rapport
coût/efficacité.

Problèmes humains
La mise en place d’un système de contrôle interne peut être interprétée
comme une remise en cause de la direction dans le personnel. Sans
ignorer l’existence de cas particuliers, il faut observer :
que le personnel doit être clairement informé des objectifs réels du
contrôle interne ;
que les éventuels obstacles soulevés par le personnel relèvent plus
de la résistance au changement en général ;

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que le contrôle interne joue en faveur du personnel, car il interdit
qu’il soit suspecté.

L’environnement de contrôle constitue le « milieu » dans lequel les


personnes accomplissent leurs tâches et assument leurs responsabilités en
matière de contrôle. Il sert de base pour les autres éléments du contrôle
interne. Dans cet environnement, les dirigeants évaluent les risques
susceptibles de mettre en cause la réalisation d’objectifs spécifiques. Les
activités de contrôle sont mises en place pour permettre à la direction de
s’assurer que les directives visant à traiter ces risques ont été exécutées.
Entre-temps, les informations pertinentes recueillies et communiquées à
l’ensemble de l’organisation. Le processus complet fait l’objet d’un
pilotage et de modifications le cas échéant.

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Bibliographie
Ouvrages
BOCCON-GIBOD S., VILMINT E., La boite à outils de l’auditeur
financier, Dunod, 2013, 192 pages.
BOUTTI R., Comptabilité de Gestion Décisionnelle : Manuel &
Applications, 250 exercices corrigés, SESAME Grandes Ecoles avec
le soutien de l’Université Ibnou Zohr (UIZ), 507 pages, 2014.
BOUTTI R., L’Ingénierie du Contrôle de Gestion Décisionnel
Versus : IFRS, COSO II, SOX, BALE III, Value@Risk, STRESS
TEST, Editions Universitaires Européennes (EUE) ,350 pages, 2012,
ISBN : 978-3-8417-9635-6.
BOUTTI R., Contrôle de Gestion Décisionnel : Ingénierie des
Meilleures pratiques de la Gestion Budgétaire et de Contrôle de
gestion des entreprises du Moroccan All Shares Index, SESAME
Grandes Ecoles avec le soutien de l’Université Ibnou Zohr (UIZ), 300
pages, 2012, Dépôt légal / ISBN : N° 2012 MO 2913 / 978-9954-9229-
1-0.
BOUTTI R., Gestion Budgétaire : Ingénierie des métarègles
décisionnelles Conformité totale IFRS, Best Practices LMD, 500
pages, 2012, IS Dépôt légal / ISBN : 978-9954-9143-0-4.
BOUTTI R., Statistique Descriptive Appliquée, SESAME Grandes
Ecoles avec le soutien de l’Université Ibnou Zohr (UIZ), 300 pages,
2012, Dépôt légal / ISBN : N° 2012 MO 2912 / 978-9954-9229-0-3.
BOUTTI R., Statistique descriptive décisionnelle ; pour
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Autres séminaires

Séminaire I : Information comptable et management financier

Séminaire III : Missions d’audit de l’auditeur interne

Séminaire IV : Le cadre général de l’audit

Séminaire V : Perception de l’audit par le public :

les rapports d’audit

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