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CM Introduction au droit des organisations des institutions

juridictionnelles

partiel : épreuve 1h30 notée sur l’ensemble du cours


exemple de question : citer et définir deux exemples de sanctions …
questions dans la continuité du plan du cours

partie 2 : une ou 2 questions au partiel

- vrai et faux 10 questions :


- le moyen et la solution de la cour de cassation ? vrai ou faux ? FAUX
- la cour rend un arrêt ? vrai ou faux ? VRAI

- un ex sur les branches du droit : demande d’identifier le droit des contrat, droits des
familles, 1 point par réponse

- toujours une définition :

- ptt un cas pratique ( elle va voir )

- ex sur le tribunal : quel tribunal est compétent ? 4 points, 1 point par tribunal ou cour

- point bonus

moodle : kec4d3 ( présence d’un plan, bibliographie, exercices et sujets blancs )

INTRODUCTION
Qu'est ce que le droit ?
Un ensemble de règles que nous devons exécuter sinon sanctions. Elles
s’appliquent à tous.
- police, justice ( juge, magistrat, procureur …)
- c’est former un cadre sociétal pour éviter l’anarchie ( la loi du plus fort )
- c’est des libertés fondamentales (= lois essentielles à l’individu), des prérogatives/
privilèges qui appartiennent à l’individus selon ses mœurs ( j’ai le droit de conduire,
de travailler…)
- une dimension de sécurité

Il existe une dizaine de définitions du droit.


Le mot “droit” est susceptible de divers sens. Il vient du latin directum qui veut dire
“en ligne droite”. mais au sens figuré le droit signifie “ qui est conforme à la règle “.
Il est conçu comme un mode d’organisation dans la société indispensable à travers des
règles. Ces règles régissent les rapports entre les personnes qui composent la société.
C’est le premier sens au mot droit.

C’est le droit objectif. Ça renvoie à l’objet, au contenu de la règle.


On peut définir le droit objectif comme “l’ensemble des règles destinées à régir les
hommes en société mais également les Hommes avec l'État”. Ces règles qui composent
le droit objectif, s’appliquent à tous ( règles générales, impersonnelles…)
Art 1240 qui dit que “tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage
doit le réparer”.
= C’est le principe de responsabilité de son propre fait, des choses qu’on a à sa garde (
nous sommes responsable de nos actions de nos enfants en tant que parents, nos charges,
notre animal de compagnie…)
Ce principe est général et s’applique à tous, nous sommes tous soumis à cette même
règle.

Il y a un deuxième sens au droit qui renvoie aux prérogatives reconnues du droit =


les droits subjectifs cas par cas.
On peut le définir par le pouvoir reconnu par une personne d’user d’une chose ou d’exiger
d’une autre personne l'exécution d’une prestation = rapport avec les services, les contrats,
ce qui contient une signature.
- exemple : droit de propriété : construction d’un mur dans ma propriété et
conséquence = condamnation financière
J’ai un pouvoir sur ce que je signe ( location, travaux …). lors de complications, la
signature est une preuve.

ATTENTION les deux sens sont complémentaires et forment tous les deux le droit, le
phénomène juridique.

PARTIE 1 : LE DROIT SUBJECTIF

Ensemble de règles :
- règles de politesse
- règles morales
- règles religieuses ( sanctions venant d’un Dieu )
- règles de bienséance ( attitudes, comportements )
Ces règles viennent des mœurs, des cultures…
Ces règles ne sont pas sanctionnées contrairement aux règles de loi qui le sont (
règles de droit présent dans le code pénal : délits ). Elles n’ont pas de sanctions étatiques.
règle de droit : ex : art.371 ( code civil ) : “ à tout âge l’enfant doit respect à son père et
sa mère” origine de l’article - la religion. le droit peut tout autant s’en inspirer que s'en
écarter
questions : Comment peut-on sanctionner un enfant ?

Nombreuses sont les règles que nous respectons dans la vie de tous les jours. Mais
pour autant, il ne s’agit pas nécessairement de règles de droit.
3 questions se posent pour préciser la notion de règles de droit :
- qu'est ce qu’une règle de droit ? c’est l’identification de la règles de droit et ce qui
permet de la distinguer des autres règles ( titre 1 )
- Comment s'élabore la règle de droit ? qui, comment elle est créée ? d'où vient-elle ?
c’est la question de la création de la règles de droit ( titre 2 )
- Comment s’applique la règle de droit et qui l’applique ? c’est la question de
l’application de la règle de droit ( titre 3 )
On dit que la règle de droit a aussi un caractère permanent pour éviter des décisions
arbitraires. il installe une sécurité, une stabilité juridique.

TITRE 1 : l’identification de la règle de droit

Chapitre 1 : le critère de la règle de droit

L’étude des caractères de la règle permet d’identifier la règle de droit par rapport aux autres
règles.

Section 1. les caractères généraux de la règle de droit

La règle de droit présente 3 caractères. Tout d’abord elle est générale, impersonnelle
puis extérieure ( on nous l’impose ) et enfin elle a une finalité sociale.

- caractère général, impersonnel :


Elle a vocation à régir un ensemble de sujet de droit à un groupe d’individus, à une
catégorie d’individus.
Ex : mariage - infidélité - divorce : sanctions dommages et intérêts - la fidélité est une règle
de droit et donc sanctionné en cas de faute.

- Le caractère extérieur de la règle de droit :


Cela signifie que la règle de droit est imposée à l’individu. l’individu ne se l’impose pas
spontanément, elle doit venir de l’extérieur. En cela la règle de droit se distingue de la
règle morale. parce que l’individu s’impose lui-même ses propres règles morales. elles
seront plus ou moins lâchées selon les personnes. L’individu est acteur dans
l’élaboration de la règle de droit ( le droit de vote, processus démocratique en fonction des
idées ). Dès que la règle de droit est adoptée, elle s’impose à l’individu par des
mécanismes qui lui sont extérieurs et on retrouve l’éventuelle sanction.

- Le caractère de la finalité sociale de la règle de droit :


Le droit gouverne les rapports sociaux. En effet, dès que l’homme vit en groupe, la règle
devient nécessaire pour éviter l’arbitraire, la violence, l’anarchie, la loi du plus fort qui
pourrait apparaître dans un groupe. Le droit a un rôle de prévention et est comme
synonyme de conflit.
Le droit est utile pour régler un conflit et le résoudre.
Il évolue en fonction de l’époque ( supériorité de l’homme dans l’histoire )

A ) La règle de droit et les règles morales


Les règles morales ont pour but le perfectionnement intérieur de l’homme,
l’épanouissement de sa conscience. Cependant, de nombreuses règles de droit sont
empruntées à la morale, des règles de morales.
ex : obligation de réparer le dommage que l'on cause chez qqn (Art 1240). le devoir de
bonne foi. le respect du bien d’autrui, du bien de propriété.
Il y a entre les deux règles, 4 éléments de distinction :
- le domaine de ses règles qui n’est pas le même
La règle juridique est plus large que la règle morale. En effet, pour organiser la vie en
société, de nombreuses règles doivent être posées et ces règles ne tendent pas
nécessairement à la perfection de l’homme.

- l’objet étant différent


La règle de droit et la règle morale se préoccupent toutes deux des devoirs de l’homme
envers les autres. On peut dire que la morale se préoccupe d'abord des devoirs de
l’homme envers lui-même, lui en sa conscience ( se qu’il juge bien ou mal ). tandis que le
droit se préoccupe du groupe, de l’organisation d’un groupe et grâce à ces règles, cette
organisation sera plus facile.
Pourquoi est-ce dangereux de faire le droit en fonction de la morale ? parce que la morale
est subjective envers chacun. Elle évolue et est très fluctuante. Cependant on a besoin de
sécurité et stabilité.
Exemple : avant 2004 un testament destiné à un amant était nul. depuis la cour de
cassation rend valable cette règle avec l’évolution des mœurs.

- le contenu
Les règles morales ne comportent que des devoirs de l’homme dans le but de se
perfectionner. En revanche, la règle de droit pose des devoirs ET des droits. Le contenu
est donc différent.

- la sanction
la sanction de la règle de droit une autorité étatique contrairement à la règle morale,
c’est notre propre sanction donnée à nous même.
Exemple : aider son frère/ sœur financièrement avec un virement chaque mois (
règles morales ), rien ne m’y oblige mais si je décide d’arrêter de verser de l’argent pour x
raisons, la personne en face peut faire appel à la justice pour qu’on poursuive cette aide. la
justice peut nous obliger à poursuivre à verser une somme ( règle de droit )
Ici, la règle morale devient une règle de droit.

L'éthique est l’idée de la morale en plus large.

La déontologie de l’avocat doit respecter cette éthique dans la profession.

B ) la règle de droit et les règles religieuses


Les règles de droit ont une relation plus ou moins forte avec la religion. En effet, certaines
règles de droit coïncident avec des commandements religieux ( “tu ne tueras point” ).
En revanche, d'autres règles de droit contredisent les commandements religieux. En
1975, le code civil adopte le divorce, l’IVG à l’encontre des percepteurs religieux.
Le code civil prend des paroles religieuses pour les adapter Art 371 « Tu honoreras ton
père et ta mère » .
Il y a donc une contrainte étatique. Le juge peut en effet contraindre des enfants à payer
pour leurs parents dans le besoin.
Comme règle morale, il existe 3 éléments de distinction.
- l’origine des deux règles
La règle religieuse vient de révélations divines d’un dieu faites à l’homme
alors que la règle de droit provient de la volonté de l’homme.

- le but, la finalité des deux règles


La loi divine permet à l’homme de progresser dans sa perfection et cherche une certaine
sainteté
alors que la règle de droit a pour but d’une vie harmonieuse dans la société.

- la sanction
-règles de droit : sanction étatique
-règle religieuse : sanction divine ?
Le droit est laïque en France = il ne doit pas se faire influencer par aucune religion. il se
montre neutre.
Il les respecte comme des droits exercés librement par les individus.
La loi du dec 1905 prévoit dans son article premier : “la république assure la liberté de
conscience et garantit l’exercice des cultes”.
On retrouve cette idée dans la constitution de 1958 dans l’article 1er : “la république
respecte toutes les croyances”. Le droit reconnaît ainsi le libre exercice par chacun de
sa religion.

Exercice : Parmi ces ordres ou injonctions, lesquelles sont des règles de droit, des règles de
politesse, de bienséance, des règles morales ou religieuses ?

La bienséance : une conduite sociale en accord avec les usages d’une société, ce qu’il
convient de dire ou de faire dans une société. Ensemble de règles de savoir-vivre.

« Tu ne tueras point » règle religieuse devenue règle de droit du code pénal


« Dis merci » règle de politesse
« Tu honoreras ton père et ta mère » règle religieuse
« Couvre tes épaules si tu entres dans ce lieu de culte » bienséance
« Tu ne voleras point » règle religieuse devenue règle droit
« Tu aimeras ton prochain » règle religieuse
« Je ne vous permets pas de me tutoyer » règle de politesse, bienséance
« Donne un pourboire au serveur » bienséance
« Attends avant de rentrer » règle de politesse
« Tiens ta parole » règle morale
« Aide ton prochain » règle religieuse / morale
« Je suis fidèle en amour » règle morale

Section 2 : Le caractère spécifique de la règle de droit : le caractère coercitif

La règle de droit est obligatoire donc son inobservation est sanctionnée.


le caractère obligatoire de la règle de droit :
La règle de droit doit être respectée, elle est donc imposée. Elle s’impose à tous même au
juge (il doit appliquer la règle de droit qui est obligé de trancher sur les fondements).
Parmi les règles de droit, il existe des règles impératives et des règles supplétives de
volonté.
- règles impératives : sont des règles qui s’imposent absolument aux membres
de la société sans qu’ils puissent les écarter. ( ex : dans un contrat, on peut
écarter certaines règles mais pas les règles impératives ⇒ le mariage : les époux ne
peuvent pas les écarter ).

- règles supplétives de volonté : règle qui supplée / remplace la volonté. si la


volonté est présente les règles s’écartent lors sur ce qui est prévu par le droit ( achat
d’une maison : c’est l’acheteur qui paie les frais sauf en présence d’un accord
pouvant modifier cette règle ) si on a un contrat différent de la règle de droit, on
applique le droit.
Les règles supplétives de volonté sont définies comme des règles qui ne
s'imposent à l’individu que si et seulement si il n’y a pas de volonté contraire
de sa part. Elles s’appliquent donc si les individus n’ont pas manifesté une volonté
d’organiser différemment leur situation de celles prévues de la règle de droit.

faible / fort : contrat de travail - consommateur = faible / professionnel = fort


danger : relations déséquilibrés
des professionnels font signer des contrats à des consommateurs aux tâches abusives

I ) La typologie des sanctions


A) sanctions pénales :

Les infractions :
- les contraventions : peine d’amende + peines complémentaires ( retrait de point
pour le permis
- les délits (tribunal correctionnel) : peine d'amende + peine de prison + peine
complémentaire ( travaux généraux, tiges, se soigner, suivre une formation )
- les crimes (meurtre, viols) : peine de sureté = obliger d’execter à minima 20 ans, 10
ans selon sa peine globale

B) sanctions civiles ( au quotidien )

On peut combiner les sanctions.

1) sanctions préventives :
elles ont pour but d’éviter la violation d’une règle de droit ( ex : la saisie conservatoire =
saisir un bien d’un individu et le garder pour éviter qu'il dilapide ou cache son patrimoine
pour ne pas payer ses dettes : rôle des huissier, commissaire de justice )
( ex : opposition mariage : obligation d’avoir 18 ans / inseste. on peut porter une opposition
auprès de la mairie )
2) Les sanctions civiles ayant pour objet l’exécution :

⇒ 1ère sanction : les saisies, qui vise à aller prélever sur son compte car parce qu’il
n'exécute pas ( ex : il n’a pas réglé sa dette, je saisi ses comptes jusqu’à ses biens s’il n’a
pas de comptes )
il s’est engagé, il ne respecte pas son engagement ⇒ on met en place une sanction. A
partir du moment où on s’engage on doit s’exécuter sinon sanction.

⇒ 2ème sanction : le recours à la force publique ( police gendarmerie ). pour contraindre


une personne à faire ou à ne pas faire qqch ( ex : une expulsion de squatters ).

⇒ 3ème sanction : la contrainte judiciaire ( avant on appelait cela la contrainte par corps )
= on met en prison. on paye nos dettes en allant en prison. Cette sanction existe
aujourd’hui dans un seul domaine : en matière fiscale.

⇒ 4ème sanction : l’astreinte : condamnation pécuniaire prononcée par le juge à


l’encontre d’une personne qui ne s’exécute pas. Le juge l’oblige donc à payer une
certaine somme d’argent par jour de retard de son exécution, ce qui va inciter la personne à
s’exécuter. ( ex : condamné à démolir un mur mais paiera à la justice le nombre de jours de
retard et un huissier viendra constater l’ajournement de la demande. La venue de l'huissier
sera à ses propres frais. )
huissier de justice et commissaire priseur = le commissaire de justice - pas de
différence

La justice fonctionne au cas par cas en termes de sanctions.

3) les sanctions ayant pour objet la réparation :


L'inexécution s’est produite, la personne ne s’est pas exécutée et son inéxécution à
engendré un dommage. Je vais donc lui demander de réparer le dommage.
exemple : l’acte est signé, mais l’engagement n’est pas tenu.

⇒ 1ère sanction : les dommages et intérêts = réparation par équivalent. c’est la sanction
habituelle lorsqu’une action en responsabilité est engagée. Elle correspond à une somme
d’argent qui compense un dommage subi par une personne en raison de l'inexécution ou
de la mauvaise exécution d’une obligation ou d’un devoir d’une personne.
On considère que cette personne à commis une faute ou une négligence qui entraîne sa
responsabilité.
→ exemple : accident de la route ⇒ je renverse un cycliste, il ne peut pas aller travailler,
j’ai commis une faute et engendre un dommage.

⇒ 2ème sanction : La réparation en nature : a pour but de remettre les choses dans leur
état d’origine, c’est le cas de la démolition. lorsqu’un ouvrage n’est pas conforme au
cahier des charges. mais elle n’est pas toujours possible.
→ exemple : je paye un orchestre pour mon mariage mais ils ne viennent pas ou ils ne
jouent pas. qu’est ce que je fais ? je ne peux pas jouer à leur place.
Remarque : on voit que la sanction de réparation en nature n’est pas possible dans tous
les cas.
⇒ 3ème sanction : la nullité = sanction prononcée par le juge et consistant dans la
disparition rétroactive de l’acte juridique qui ne remplit pas les conditions requises pour
sa formation. Elle est prononcée uniquement en cas de violation d’une règle de droit
pour un acte juridique.
je vais demander au juge la rupture/ nullité du contrat une disparition rétroactive ( =
remise en place des choses avant la signature du contrat. on fait comme si il n’y avait pas
eu de contrat ).
→ Exemple n°1 : l’acte de vente ⇒ tous les contrats en France doivent remplir des
conditions ( avoir 18 ans ⇒ but : être capable juridiquement ). je m’engage en connaissance
de cause.

→ Exemple n°2 : mariage : on doit consentir de manière libre et éclairée ( en disant Oui ).
mais je me suis trompée de personne. Je demande la nullité du mariage parce que je n’ai
pas eu un consentement libre.

Quand on achète une maison, nous sommes dans l’obligation de nous informer de notre
côté même si le propriétaire ou l’agent immobilier doit le faire aussi.

- la nullité absolue : elle est dite absolue lorsque les conditions imposées par la loi
sont essentielles et tendent à protéger l’intérêt général, l'ordre public, la paix
sociale, les bonnes mœurs. toute personne peut demander la nullité d’une vente
d’immeuble dans lequel est installée une maison close.

- la nullité relative : elle est dite relative lorsqu’elle sanctionne une règle destinée à
protéger une partie à l’acte. Dans ce cas, tout le monde ne peut pas demander la
nullité, seule la partie victime.

Les conséquences sont les mêmes - disparition du contrat, remise en l'état dans lequel on
l’avait trouvé avant.
L'acheteur rend la chose, le vendeur le prix.

Chapitre 2: la diversification de la règle de droit

La règle de droit ne peut pas se contenter d’énoncer des règles trop vagues,
imprécises même si le législateur ( = le parlement, celui qui fait les lois ) ne peut pas tout
prévoir, il doit quand même prendre en compte les différentes situations de la vie sociale
pour imposer des règles.
Les progrès de la science, de la technique, la complexité de l’économie,
l’internationalisation, tous ces facteurs ont abouti à une diversification, à une
spécialisation de la règle de droit. On retrouve cette diversification au niveau de ses
sources, de ses contenus.

Section 1 : la diversité du droit selon ses sources

I ) Le droit écrit et le droit coutumier

il existe le droit écrit et le droit coutumier ( ref : cours de droit constitutionnel )


Avant napoléon, le droit était divisé
- au nord du pays le droit oral
- au sud pays le droit écrit

Le droit ne se crée pas de la même façon. l'élaboration du droit coutumier est spontanée,
progressive. c’est un droit qui vient de la pratique des individus et qui se transmet de
génération en génération. Il est spontané car c’est le comportement de l'individu qui le
crée et il devient finalement avec le temps, applicable à tous et obligatoire.
On a gardé cette tradition de droit oral, de coutume.

exemples :
- avant 2002, tous les enfants devaient porter le nom de famille du père ⇒ origine
coutume
- la femme prend le nom de son mari au mariage ⇒ cela n’a jamais été une règle de
droit.

l’élaboration du droit écrit répond à une procédure particulière. En effet, il repose sur
l’adoption d’un texte, dans le respect d’une procédure ( la navette, l'adoption, la
promulgation, l'amendement, la modification, la publication ).
Son élaboration part d’une proposition, elle est réfléchie et répond à une procédure
formelle. Elle vient de l'État.
Ces règles figurent dans des ouvrages qui compilent les lois ( le code civil, code de
commerce, code de la sécu sociale, code pénal, code des transport, code de la santé ).

II ) le droit national et international

⇒ Le droit national dit interne est un droit qui s’applique dans un pays donné.
Il vaut pour l’ensemble des individus qui vivent à l’intérieur du territoire. sur le territoire
français, le droit est unifié, il est le même partout sauf dans certaine spécificité locales
(alsace avec son histoire allemande; les outres mer ont un petit parlement pour faire
remonter les projets de loi dans la métropole )

⇒ Le droit international, lui, s'applique dans plusieurs états. On le trouve dans les
conventions internationales ( traités ) et ces conventions internationales organisent les
relations entre les différents états. On dit qu’elles sont rattachées au droit international
public mais lorsqu’elles tranchent un conflit particulier, qui concernent donc les individus,
elles se rattachent au droit international privé.

Entre le droit national et le droit international, on a le droit communautaire. Le droit


communautaire c’est le droit qui est issu des instances de l’union européenne. Il est
international par son origine. Les Etats fondateurs ont créé des règles d’organisation
dans un traité ( traité de Rome ). Il s'applique aux États membres de la communauté.
Cependant, il est interne dans son application parce que les textes issus des organes de
l’union européenne ( = règlements, directives européennes ) s’appliquent directement aux
individus qui résident sur le territoire des Etats membres.
Section 2 : la diversité du droit selon son objet, son contenu ( ce pourquoi on
créer la règle de droit )

A ) la distinction droit privé / droit public

On peut parler de summa divisio.


Le droit public peut se définir comme l’ensemble des règles organisant les pouvoirs
publics ainsi que les droits gouvernant les rapports publics et les rapports privés.
dès qu’on a une relation avec un pouvoir public ( collectivités territoriale, université ), les
règles ne sont pas les même ( salarié à l'université ne se base pas sur le code du travail )

le droit privé est l’ensemble des règles de droit qui gouvernent les rapports entre les
particuliers ( droit de la famille )

différents critères permettent de distinguer les deux : droit public / droit privé
- le caractère de la finalité des deux droits :
- le droit public préserve les intérêts de la collectivité
- le droit privé protège les intérêts individuels
Ce critère n’est pas excellent car les deux droits se complètent.
En effet, il est difficile d’opposer intérêt collectifs et intérêts privés parce que le droit
en général a pour but d’organiser la vie en société.

- le caractère plus ou moins contraignant des règles :


- le droit public serait un droit impératif, obligatoire
- le droit privé laisserait une large part à la volonté des individus, il est
davantage supplétifs
le critère n’est pas absolu non plus.

- le critère au sujets de droit concerné :


- le droit public s’occupe davantage des personnes morales de droit public (
orga de l’état, les collectivités territoriales, la mairie, les écoles,université,
hôpitaux …)
- Le droit privé concerne les règles de l’individu, du particulier.
Le critère est partiel car si je construis mon commerce ⇒ je vais devoir appliquer le
droit privé.

Conclusion : Le clivage n’est pas total. La distinction n’est pas absolue. Les deux
droits entretiennent des relations étroites. Ils sont finalement complémentaires. le seul
domaine où le clivage existe réellement entre les deux c’est celui de l'organisation
juridictionnelle = organisation des tribunaux

B ) les subdivisions du droit

1) les grandes subdivision du droit public ( ATTENTION PARTIEL identifier les


subdivision en détaiilant le + possible )
les principales subdivisions :
- le droit constitutionnel
- le droit administratif
- le droit international public

a) le droit constitutionnel
Il concerne l'organisation politique de l'État et de ses composantes. Les règles de droit
constitutionnel se trouvent dans la constitution ( 4 oct 1958 ) et dans les différents textes
qui s’y rattachent ⇒ le bloc de constitutionnalité ( préambule, DDHC…).
Ils définissent les organes de l'État mais aussi des dispositions qui contiennent le pouvoir
législatif ( parlement, sénat ). ces règles sont relatives à leurs compétences, fonctions…
Dans le prolongement du droit constitutionnel, il y a le droit administratif.

b) le droit administratif
l’organisation politique est complétée par l’organisation des activités des différentes
institutions de l'État. Le droit administratif définit et organise les administrations et les
services publics. ils précisent leur fonctionnement.
- Une partie du droit administratif s’attache à l’organisation administrative de l'État,
des régions, des communes.
- une autre partie définit les moyens d’action de l’administration. ces moyens d’action
se trouvent entre les mains d’une catégorie de personne ⇒ les fonctionnaires et les
agents qui collaborent.
Enfin ces règles gouvernent les relations entre les différents administrations et les
particuliers.

c) le droit international public


le droit constitutionnel et le droit administratif constituent le droit public interne
applicable en france. cependant, l’état français entretient des relations avec d’autres États
: c’est le droit internationales public. les relations avec d’autres etats sont régient par
des règles spécifiques que l’on trouve dans les conventions internationales. le droit
internationale public s’occupe également de l’étude des grandes organisations
internationales ( ONU )

2) les subdivisions du droit privé


Deux disciplines sont incontestablement rattachées au droit privé.
- le droit civil
- le droit commercial

a) le droit civil
Le droit civil est ce qu'on appelle le droit commun du droit privé ( socle ), la nature d’un
contrat on le retrouve dans le droit civil.
On peut définir le droit civil comme le droit qui rassemble :
- règles nécessaires à l’individualité de la personne dans la société ( règles sur les
noms de famille ).
- règles qui organisent les rapports entre l’individu et sa famille ( droit de la famille )
- règles qui organisent les rapports des individus entre eux ( droit des obligations)
- règles qui organisent entre les individus et les choses ( droit des biens )
⇒ subdivisions du droit civil
Ces subdivisions sont regroupées dans le code civil par napoléon bonaparte 1804 qui
va mandater une commission avec 4 magistrats :
- le parisien tronchet ⇒ droit oral
- le breton bigot de préameneu ⇒ droit oral
- le girondin maleville ⇒ droit écrit
- le provençal portalis ( celui qui a proposé le code civil à napoléon bonaparte ) ⇒
droit écrit

Le code civil a évolué. des règles sont restées, d'autres ont disparu.

b) droit commercial
code de commerce créé par napoléon bonaparte en 1807.
Ce code regroupe l’ensemble des règles qui gouverne les rapports entre les
commerçants mais également les règles qui concernent les sociétés commerciales. Le
droit commercial est un droit assez large ( droit bancaire, droit des transports, le droit de
l’immobilier …). Le droit commercial est un droit qui évolue et qui fait l’objet de nombreuses
réformes. l’intervention de l'État est de plus en plus importante car le droit commercial
a des répercussions directes sur l’économie du pays

ex : création de règles impérative


le droit commercial s’occupe de :
- statut du commerçant
- acte de commerce ( revendre un produit neuf avec étiquette plus cher que l’achat
de base - sans avoir à payer de taxe )

C ) les droits mixtes :

Le droit mixte est une branche du droit qui combine le droit public et le droit privé.
attention : au sein de chaque droit mixte domine soit le droit public soit le droit privé.
il peut être rattaché soit au droit public car les règles de droit public domine la matière
soit au droit privé car le droit domine la matière

1) les droits mixtes rattachés au droit public

- les finances publiques et le droit fiscal


= ensemble des règles qui régissent les dépenses et les recettes des collectivités
publiques mais aussi les règles qui tendent au recouvrement des différents impôts.
Le droit public et le droit privé sont fortement enchevêtré. En effet, ces matières sont
dominées par une défense des intérêts généraux. Toutefois, l’origine de l'impôt provient
souvent d’une activité privée.

- les libertés publiques et libertés fondamentales


= étude des libertés individuelles, des droits de l’individu dans la société mais c’est
aussi l’étude des moyens permettant d’assurer la protection de ces droits ( liberté d’aller
et venir, liberté d’expression … )
- l’urbanisme et le droit de construction
= sont une règle de droit public avec l’occupation de l’espace dans l'intérêt général
mais aussi règles de droit privé car elle concerne les individus

- 2 ) les droits rattachés au droit privé

- le droit pénal
= ensemble des règles juridiques qui organisent la réaction de l'État ( sanctions )
lorsque des infractions sont commises. c’est l'étude des contraventions, délits,
crimes … Il y a des règles de droit public car ces infractions troublent la paix sociale et
l'ordre public. Dans un procès c’est le procureur qui va représenter la société, l’état.
c’est un droit mixte car il s’applique aux particuliers en tant que personne.

- le droit social
= regroupe le droit du travail, le droit de la sécurité sociale. Il détermine les règles
applicables aux travailleurs salariés. les règles relatives à leur contrat de travail ( CDD
CDI, contrats saisonniers… ) mais c’est aussi l’étude de la situation du travailleur dans
l'entreprise ( la réglementation des syndicats, les prérogatives du travailleur ).

droit de la sécu sociale en 1945 qui s’est détaché du droit du travail pour devenir une
matière autonome du droit du travail.
le droit social c’est l’ensemble des règles qui garantissent les salariés contre les
éventuels risques sociaux ( accidents du travail, chômage, la maternité, la maladie … )
c’est un droit public car il y a un contrôle important de l’état pour protéger le salarié
mais règle de droit privé car il concerne le particulier.
règle relative/ particulière à l’organisation du travail en termes d’inspection du travail.

- le droit processuel
= regroupe les règles relatives à l’organisation de procès ⇒ règles de procédure ( prise
d’un avocat, délai d’action …)
il touche le droit privé ⇒ on peut intenter un procès contre un particulier
il touche le droit public ⇒ on peut intenter un procès contre l’état - tribunal administratif

Conclusion marquant la subdivision :


Certaines branches qui relevaient du droit privé ou du droit public sont devenues
des droits autonomes détachés d’une branche du droit privé ou public.
- Le droit des assurances est un droit autonome alors qu’avant il faisait
partie du droit civil parce qu’il fait appel à une multitude de règles venant de
droit différents.
- Le droit de la consommation est un droit autonome car il réglemente les
actes des consommateurs et leur protection. Là aussi il appartient au droit
privé mais on ne peut le rattacher à aucune matière car il y a des lois qui
protègent le consommateur par l'État.
Exemple de question donnée à l’examen terminal : Rattacher chaque texte
ci-dessous à une matière du droit et la dénommer :

1.1 : « Constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un


employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant d'une
suppression ou transformation d'emploi ou d'une modification, refusée par le salarié, d'un
élément essentiel du contrat de travail, consécutives … » droit du travail

1.2 : « La société à responsabilité limitée est instituée par une ou plusieurs personnes qui ne
supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports. … » droit commercial / droit des
sociétés

1.3 : « Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions
sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.
Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et
met fin à leurs fonctions» droit constitutionnel

1.4 : « Le vol est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. » droit
pénal

1.5 : « Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement
et dans un délai raisonnable, par un tribunal indépendant et impartial, établi par la loi, qui
décidera, soit des contestations sur ses droits et obligations de caractère civil, soit du
bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. Le jugement doit être
rendu publiquement, mais l’accès de la salle d’audience peut être interdit à la presse et au
public pendant la totalité ou une partie du procès dans l’intérêt de la moralité, de l’ordre
public ou de la sécurité nationale dans une société démocratique, lorsque les intérêts des
mineurs ou la protection de la vie privée des parties au procès l’exigent, ou dans la mesure
jugée strictement nécessaire par le tribunal, lorsque dans des circonstances spéciales la
publicité serait de nature à porter atteinte aux intérêts de la justice.… » droit processuel /
droit des libertés fondamentales

1.6 : « Le mariage ne peut être contracté avant dix-huit ans révolus » droit de la famille

2) Rattacher chaque texte à une matière du droit et la dénommer (droit pénal, droit
du travail etc…)

« Un pacte de solidarité est un contrat conclu par deux personnes physiques majeures, de
sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune » : droit de la famille

« Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la Défense


nationale. Il assure l'exécution des lois » : droit conditionnel

« Le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de


cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois
ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende » droit pénal
« Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement ou de nomination
ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut
être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte,
(…) » : droit du travail

TITRE 2 LA CRÉATION DE LA RÈGLE DE DROIT

Chapitre 1 Le mode de création incontesté : La loi

INTRODUCTION

On évoque la loi comme un ensemble des textes écrits qui s’imposent aux membres
d’une société. pourtant quand on parle de loi, on peut penser à la loi au sens strict qui est
le texte voté par le parlement. comme le mot droit, la loi a plusieurs sens. il convient donc
de préciser la notion de loi avant d’envisager son application

Section 1 : La notion de loi

I ) les définitions et classifications

A) les définitions de la loi


deux définitions sont possible :
- une première dite matérielle : la loi est ici une règle de droit générale et
impersonnelle ce qui la distingue du contrat qui lui ne concerne qu’ aux parties
qui l’ont signé et se distingue de la décision de justice, qui ne vise que les
destinataires identifiés ( partis au procès ). elle est une règle écrite ce qui la
distingue de la coutume, une règle orale.
c’est donc la notion de loi au sens large.

- une deuxième dite formelle ( = forme, procédure ) : la loi est ici une norme
élaborée selon une certaine procédure initiée par le parlement ( proposition de
loi ), le gouvernement ( projet de loi ) et qui est votée en dernier lieu par les deux
chambres ( assemblée nationale et sénat = le parlement ).
c’est la notion au sens strict.

B) la classification des lois

1) la classification des lois en fonction de leur force obligatoire ( loi au sens


large)
On distingue les lois impératives au lois supplétives.
- La loi impérative c’est la loi qui s’impose aux individus sans que ceci puisse y
déroger par contrat.
- La loi supplétive qui s’applique à defauts d’accords contraires, désintéressés.
Les lois se distinguent selon la force obligatoire que le législateur a voulu leur donner.
2) la classification des lois en fonction de leur objet
on distingue encore différentes lois :
- lois constitutionnelles : celles qui viennent ajoutent ou suppriment des articles
de la constitution selon une procédure bien particulière
- loi organique : précisent la constitution
- lois ordinaires : toutes les lois qui ne sont ni organiques ni constitutionnelles.

3) Classification des lois en fonction de leur caractère général ou spécial


- Les lois spéciales sont celles qui concernent une hypothèse particulière ou une
situation précise. Le domaine d’application de ces lois est donc limité à la
situation. Si j'ai une loi relative au paxe, elle ne s’appliquera qu’au partenaire.
Les lois spéciales sont techniques car en fonction de la situation, il est important de
regarder si on rentre dans les conditions du texte.
- loi générale : elle vise toutes les autres hypothèses, c'est-à-dire toutes celles qui ne
sont pas réglées par une loi spéciale.
Le droit spécial déroge au général. on applique la loi générale qu'il n’existe pas de loi
spéciale.

II ) Le domaine d’intervention de la loi : la distinction entre la loi et le règlement

A) le critère formel de distinction :

1) la loi au sens strict, émanation du pouvoir législatif


pouvoir législatif : vote les lois = parlement
En vertu de l’article 34 de la constitution française, la loi est votée par le parlement. Mais
l’article 39 de la constitution précise que l’initiative de la loi est partagée entre le premier
ministre et ses ministres et le parlement.
Lorsque l’initiative appartient au gouv, il dépose un projet de loi.
Lorsqu'à l'inverse, l'initiative appartient aux parlementaires, il dépose une proposition de
loi.
Qu'elle trouve son origine dans un projet ou une proposition, la loi sera votée par le
parlement.

Entre le dépôt du projet ou de la proposition de vote, il y a une discussion entre les deux
chambres ( sénat et assemblée nationale ) = la navette parlementaire.
s’ils sont d’accord sur le texte dans les mêmes termes, sans modification, on dit que la loi
a été adoptée en première lecture.

Si en revanche, une des chambres propose de modifier le texte, on dit qu’elle va


proposer un amendement.

Au bout de la deuxième lecture, à defauts d’accords, l’article 45 de la constitution


prévoit la possibilité de réunir une commission mixte paritaire ( nb égal de député et de
sénateur qui ont le rôle de trancher ). mais on peut encore être bloqué. Dans ce cas c’est
toujours l’assemblée nationale et c’est elle qui aura le dernier mot. attention, une fois que
l’assemblée nationale a adopté le texte, il n’est pas définitif car il doit être promulgué par le
président de la république qui doit poser sa signature dans les 15 jours de dépôt sur
son bureau. puis elle doit être doit être publiée dans le journal officiel de la république (
JORF ).

2) Le règlement, émanation du pouvoir exécutif


pouvoir exécutif : membre du gouv.
ces règlements sont classés en hiérarchies :
- décrets ( en haut ) : relèvent de la compétence du premier ministre et d’éventuels
ministres.
Selon l’auteur, le décret va être identifié supérieur aux autres règlements.
Il peut être pris en conseil des ministres. Il sera signé par le président et
contresigné par tous les ministres.
Dans le cas contraire, on dira que le décret est simple = décret signé par le
premier ministre et ptt par d’autres ministres.
on peut le distinguer selon son contenu. Il y a des décrets autonomes et des
décrets d'application.
- Les décrets autonomes sont pris à la seule initiative du pouvoir exécutif et
donc sont complètement indépendant de la loi.
- Les décrets d'application sont pris pour l’application d’une loi. Ils viennent
préciser les conditions d’application d’une loi. Elle peut fixer des lois. Mais
dans l’article 37, le décret ne peut fixer que des principes.

- Les arrêtés ont une valeur inférieure aux décrets. Cela signifie que les arrêtés
doivent être conformes aux décrets. ils y sont subordonnés.
Dans un ordre décroissant d’importance on trouve les arrêtés ministériels ou
interministériels. Le ministre est le chef de l’administration. l’arrêté permet
d’imposer des règles à tous ces fonctionnaires. ensuite les arrêtés préfectoraux
et enfin les arrêtés municipaux.
On va du général au particulier car parfois un maire, un préfet sont les plus
compétents pour savoir quelles sont les règles les plus adaptées à leur administrés.
donc la constitution permet de créer des règles de droit qui seront appliquées au plus
proche du citoyen.
Mais attention, pas dans tous les domaines. La constitution réserve des domaines
pour le parlement ( la loi ) et des domaines pour le règlement (le pouvoir
exécutif).
La création d’un nouveau délit appartient aux parlementaires ( art 34 ).

- Les circulaires peuvent être définies comme des instructions de services par
lesquels un ministre donne l’interprétation officielle d’un texte à ses
fonctionnaires. Ces instructions de services s’imposent aux agents administratifs
qui travaillent au sein du service rattaché aux ministres. ( ex : les fonctionnaire de
l'éducation de l’éducation nationale pour le ministre de l'éducation nationale. ) - (
circulaire sur le port de l’abaya destinée aux fonctionnaire de l’éducation nationale,
CPE… ). La loi ne peut élaborer que des principes.

B) le critère matériel de distinction

matériel = à contenu, matière. ça veut dire que l’on distingue le pouvoir législatif au
pouvoir exécutif en fonction ici des matières du domaine prévues par la constitution.
telle matière prélève du pouvoir exécutif. On ne distingue plus en fonction du texte mais en
fonction du domaine d’intervention.

Il est prévu dans la constitution du 4 oct 1958 que la loi et le règlement ont des
domaines propres et réservés. ils ne peuvent pas empiéter l'un sur l’autre.

1) le domaine de la loi
Le domaine de la loi est strictement défini par l’article 34 de la constitution. Ce texte
établit une grande distinction. En effet, pour certaines matières, la loi définit et fixe
l’ensemble des règles nécessaires. dans d’autres, elles ne fixent que des grands
principes fondamentaux. alors, la mise en œuvre de ces principes relèvent du pouvoir
réglementaire. il y a un partage de compétence entre le parlement et le pouvoir
exécutif. dans toutes les matières, pour lesquelles le parlement ne peut fixer que des
principes.

Article 34 :
La loi fixe les règles concernant :
- les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour
l'exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l'indépendance des
médias ; les sujétions imposées par la Défense nationale aux citoyens en leur
personne et en leurs biens ;

- la nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les


successions et libéralités ;

- la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la
procédure pénale ; l'amnistie ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le
statut des magistrats ;

- l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures


; le régime d'émission de la monnaie.

La loi fixe également les règles concernant :


- le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des
instances représentatives des Français établis hors de France ainsi que les
conditions d'exercice des mandats électoraux et des fonctions électives des
membres des assemblées délibérantes des collectivités territoriales ;

- la création de catégories d'établissements publics

- les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'Etat

- les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du


secteur public au secteur privé.

La loi détermine les principes fondamentaux :


- de l'organisation générale de la Défense nationale ;

- de la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de


leurs ressources ;

- de l'enseignement ;
- de la préservation de l'environnement ;

- du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;

- du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale.

Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l'Etat dans les conditions
et sous les réserves prévues par une loi organique.
Les lois de financement de la sécurité sociale déterminent les conditions générales de son
équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de
dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.
Des lois de programmation déterminent les objectifs de l'action de l'État.
Les orientations pluriannuelles des finances publiques sont définies par des lois de
programmation. Elles s'inscrivent dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations
publiques.
Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une loi
organique.

2) le domaine matériel du règlement


Son domaine d’intervention est fixé par l’article 37. Il prévoit que tout ce qui ne relève
pas du pouvoir législatif, appartient au droit réglementaire. Cela signifie qu’un
règlement peut être élaboré dans toutes les matières qui ne relèvent pas du domaine de la
loi = qui ne relève pas de l’article 34.
Le règlement n’a pas uniquement pour objectif de permettre l’exécution pratique d’une loi, il
peut régir complètement certaines matières, il peut fixer des règles complètes ⇒ règles
autonomes.

3) les moyens de contrôle des domaines de la loi et du règlement


différents moyens existent pour garantir la répartition entre le domaine de la loi et celui du
règlement. ces moyens diffèrent en fonction du type d'empiètement. Si le règlement
empiète sur la loi et bien la protection de la loi incombe au juge administratif au titre d’un
recours ⇒ “recours pour excès de la loi”. c’est le contrôle de légalité.

deuxième cas de figure : la loi empiète sur le règlement. Une proposition de loi est
déposée alors qu’elle relègue sur droit réglementaire. Art 41 de la constitution, le
gouvernement peut opposer l'irrecevabilité de la loi = elle ne sera pas discutée.

Sinon, il est possible de saisir le conseil constitutionnel qui va effectuer un contrôle de


constitutionnalité = vérifier que les textes qui sortent sont conformes à la constitution.
Il va contrôler que les domaines ( art 34 et 37 ) sont préservés. donc il peut déclarer une loi
inconstitutionnelle si elle ne relève pas du domaine de l’article 34.
III ) les autres lois

A) Les autres lois d’origine interne

1) Les lois référendaires


prévue dans l’art 11 de la constitution qui prévoit que le président de la république sur
proposition du gouvernement ou sur proposition conjointe des deux assemblées peut
soumettre au référendum tout projet de loi, portant sur l'organisation publique ou
autorisant la ratification d’un traité.
c’est la loi référendaire = loi qui trouve son origine dans un référendum puisque c’est
le peuple qui se substitue à la question

2) Les lois organiques


Elles complètent et précisent la constitution dans certains domaines. c’est la constitution
elle-même qui fixe les matières dans laquelle une loi organique peut intervenir.
→ ex : modification de la compétence d’un tribunal. Désormais le tribunal correctionnel va
juger un tel type de crime.

3) Les décisions prises sur le fondement de l’article 16 de la Constitution


Lorsqu'il existe des circonstances exceptionnelles, particulièrement graves, le président
de la république peut prendre lui-même les mesures exigées par ces circonstances. Il
peut prendre à lui seul les décisions relevant des domaines législatifs et réglementaires.
attention la mise en œuvre de l’article 16 est strictement prévue par la constitution
elle-même et notamment par des conditions précises : il faut que les institutions de la
république, l'indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses
engagements internationaux soient menacés d’une manière grave et immédiate et que le
fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels soient interrompu.

4) Les ordonnances de l’article 38 de la Constitution


Cet article 38 organise une délégation du pouvoir législatif au pouvoir exécutif. ça veut
dire qu'exceptionnellement le gouv peut pour l’exécution de son programme, demander au
parlement l’autorisation de prendre par ordonnance pendant un délai limité des textes,
des mesures qui sont en principe du domaine de la loi.
Une fois l'ordonnance établie, elle doit être ratifiée par le parlement pour lui donner
valeur de loi. La ratification marque une autorisation pour qu’elle devienne une loi.
L'ordonnance qui avait un caractère réglementaire prend un caractère législatif grâce à la
loi de ratification. La loi de ratification peut être sèche ( sans modification ) mais elle peut
intégrer des modifications ( loi de ratification non sèche, non brute ). La ratification sèche
est plus courte car il n’y pas le temps de réflexion de l’assemblée nationale et du sénat.

B) Les « lois » d’origine internationale


Ce sont des lois qui s’appliquent internement et trouvent leurs sources dans les
organisations internationales.

1) Les traités internationaux (« loi internationale »)


Les traités internationaux sont obligatoires sur le territoire français après leur ratification
et leur publication. c’est le président de la république qui a le pouvoir de négocier et
ratifier les traités. Une fois le traité publié, il est intégré à l’ensemble des normes
juridiques françaises.
ils peuvent créer des obligations à la charge des Etats ( droit international public ), ou
même des obligations à la charge des particuliers ( droit international privé )

2) Les textes communautaires (« loi européenne »)


les textes communautaires est divisé en deux blocs :
- le droit primaire qui est tout le droit qui est issu des traités ( traité fondateurs :
rome, maastricht, charte du 7 dec 2020 = charte des droits fondamentaux des lois
européennes )

- le droit dérivé = tous les textes qui émanent des organes communautaires
Il est qualifié comme tel car il est adopté par les institutions européennes en
application des traités.
- c’est le règlement européen ( même caractéristique qu’une loi = obligatoire,
général . il s’applique directement dans l’ordre interne de l'État membre ).

- A côté il y a les directives européennes. elles sont obligatoires mais


uniquement quant au résultat à atteindre.
La directive européenne fixe des objectifs et laisse aux Etats membres la
liberté de choisir la forme et les moyens pour mettre en œuvre leurs
objectifs. Son application n’est pas immédiate sur le plan interne. Elle doit
être transposée par une loi de transposition votée par le parlement, loi
qui contient les moyens pour atteindre les objectifs de la directive.

- la décision de justice de la CJE : acte juridique contraignant pour les


destinataires qu’elle vise. Les particuliers peuvent se prévaloir ou se voir
opposés dans un procès des règles communautaires devant parfois leur
propre juridiction nationale et le juge français à l’obligation de le faire primer
sur le droit français. Les décisions de la CJE vont avoir un impact sur notre
droit interne puisque c’est la cour de justice qui donne l’orientation au
juge des États membres sur l’interprétation des textes. Ils doivent tenir
compte des règles communautaires.

IV ) La hiérarchie des textes

A) La primauté incontestée des textes internationaux sur les lois

Les règles de droit sont classées de manière hiérarchique à l’image d’une pyramide,
celle de kelsen ( économiste ).
- Au sommet de la hiérarchie on retrouve la constitution française ainsi que les textes
à valeur constitutionnelle. c’est le bloc de constitutionnalité.
- constitution de 58
- préambule de la constitution de 46
- DDHC
- charte de l’environnement

- bloc de conventionalité :
- les traités internationaux
- les règles communautaires = droit interne
- droit de l’union européenne

- bloc de l’égalité
- lois organiques
- lois ordinaires
- lois référendaires
- ordonnance de l’article 38

- bloc réglementaire
- avec les règlements autonomes, d’application
- circulaires
- arrêtés

- petite sources du droit = sources molles


- doctrine
- jurisprudence

c’est l’art 55 de la constitution qui prévoit que les traités et autres conventions ont
une valeur supérieure à la loi.
Le droit de l'Union euro prime sur le droit interne. il a un double effet. il a un effet direct,
vertical, c'est-à-dire, qu’il s’applique dans les rapports entre l'État et les particuliers.
mais il a un effet direct horizontal = le droit communautaire peut être invoqué entre
particuliers lors d’un procès.

Le juge national est amené à appliquer alors le droit national et le droit


communautaire et international. La question c’est de savoir quelle était la règle qui devait
l’emporter en cas de conflit.
La cour de cassation, sans un arrêt du 24 mai 1975, l'arrêt dit administration des douanes
contre société des cafés jagvarn, la cour de cassation est venu faire primer le traité de rome
sur une loi interne, elle sera suivi par le juge administratif quelques années plus tard.

B) La primauté discutée des textes internationaux sur la Constitution

Il y a toujours un débat quant à cette hiérarchie des normes. Certains auteurs considèrent
que les conventions internationales devraient être supérieures aux constitutions des
États. Ils sont favorables à la primauté des textes internationaux. Les juridictions
internationales ou la cour internationale de justice font primer les conventions inter sur
la constitution d’un État membre.
En effet, la cour internationale de justice, décide qu'un État ne peut pas invoquer sa
propre constitution pour échapper à ses engagements internationaux.
La cour européenne des droits de l'homme n'est pas liée par la constitution des Etats.
Si un droit fondamental de l'homme est transgressé par un État, il sera condamné peu
importe le contenu de sa constitution. Elle se fonde uniquement sur les règles de la
convention européenne.
Le juge international est donc indifférent.
Les défenseurs viennent dire qu’elle devrait primer la constitution française.
De l'autre, il y a les défenseurs de la constitution, pour eux, c’est le juge français qui doit
faire respecter la constitution française même si elle est en désaccord avec les traités.

La conformité de la constitution aux conventions inter s'oppose rarement en france


devant le juge dans la mesure où il est rare que les principes généraux de notre
constitution contreviennent aux valeurs des conventions internationales, qui sont
généralement les mêmes.

C) Les effets de l’entrée en vigueur de la loi

Ce principe est disposé par le 1er article du code civil de 1804 aujourd’hui adage : « nul
n’est censé ignorer la loi ». Il s’explique par des nécessités pratiques , assurer
l’application effective de la règle de droit .L’application de la loi ne peut pas dépendre de
la connaissance ou de l’ignorance de celle-ci par un individu .La sécurité juridique , la
paix sociale , imposent que l’on puisse appliquer une loi sans avoir à rechercher si elle
est connue

Section 2 : L’application de la loi ( !!!!!!!! va tomber au partiel : un cas pratique )

Sous-section 1 : Les conditions d’application de la loi


Deux problèmes doivent être résolus. A partir de quand doit-on appliquer une loi ? C'est le
problème de l’entrée en vigueur de la loi.
Jusqu'à quel moment doit-on appliquer la loi ? c’est le problème de l'abrogation de la loi

I ) L’entrée en vigueur de la loi


Il prévoit que les lois et les actes administratifs entrent en vigueur à la date fixée ou
lendemain de publication. Il faut avant qu’elle soit promulguée.

On peut définir l’entrée en vigueur comme le point de départ de l'application d’un texte
correspondant au moment à partir duquel il doit être observé par les justifiables et appliqué
par les tribunaux.

A) Les conditions de l’entrée en vigueur

1) La promulgation de la loi
La promulgation de la loi peut être définie comme l’opération juridique par laquelle le
chef de l'État atteste que la loi a été votée par le parlement.
Il ordonne par la promulgation ⇒ il prescrit la publication ⇒ ordonne son exécution
c’est une prérogative du président de la république. c’est l’acte juridique qui marque la
naissance de la loi. Cela signifie aussi que la procédure est régulière = conforme à la
constitution.

L'article 10 prévoit que le président de la république promulgue personnellement les


lois. la promulgation intervient dans les 15 jours qui suivent la transmission au gouv
de la loi définitivement voté par le parlement
Elle prend la forme d’un décret du président de la république dans lequel on insère la loi
votée. décret qui est contresigné par le premier ministre. c’est ce décret qui donne à la
loi sa date. La date de promulgation est la date de loi. ( question au partiel ).

→ ex : La loi du 3 dec publié le 5 janvier 2023.


son entrée en vigueur ? Le lendemain de sa publication justifiée par l’article premier du code
civil.
promulgation de la loi : date donnée sur le doc
entrée en vigueur : le lendemain de la promulgation

la promulgation a 3 effets :
- elle atteste de la régularité de la procédure ( conforme à la constitution )
- elle donne au texte voté un caractère authentique
- elle rend la loi exécutoire
Mais la promulgation ne suffit pas, il faut qu’elle soit publiée.

2) La publication de la loi
Elle a pour objectif de porter la loi à la connaissance des citoyens. La publication
concerne les lois mais aussi les règlements.

les lois sont publié sur le journal JORF ( légifrance )


publication est l’action de porter un acte à la connaissance du public. La loi ne devient
opposable aux administrés qu’à compter à l’accomplissement de cette formalité : article
premier. La publication comme promulgation est une condition d’entrée en vigueur de
la loi.

a) La publication de la loi au sens strict


l’article 1er du code civil prévoit que la loi entre en vigueur le jour qu’elle fixe ou le
lendemain.

⇒ il peut y avoir une application différée/ retardée de la loi. Elle peut entrer en vigueur 1
mois, 6 mois, 1 an après sa publication car on va laisser un certain temps aux citoyens
pour comprendre le texte.
⇒l’entrée en vigueur peut être retardée dans l’attente d’un décret d’application. mais
dans ce cas ce retard sera indéterminé.
⇒l’entrée en vigueur peut se faire de manière urgente c'est-à-dire dès sa publication,
directement et pas le lendemain. c’est une entrée en vigueur accélérée.

Le législateur peut prévoir un délai mixte dans la loi. Une partie de la loi peut entrer en
vigueur au jour qu’elle fixe et l’autre plus tard.
le décret d’application s’il n'apparaît jamais, peut faire qu’une loi ou une partie de la loi ne
s’appliquera jamais

b) La publication de la loi au sens matériel


Les lois, décrets, arrêtés, règlements sont publiés au JORF. mais certains d’entre eux
peuvent être publiés par voie d’affichage ⇒ forme de publication car ils vont être portés à
la connaissance du public.
Ils ne seront obligatoires qu’à partir du moment où le public en aura eu connaissance.
Une fois que la loi a été promulguée et que les partis en ont eu la connaissance, elle
s’impose à tous car nul n’est censé ignorer la loi.

B) les effets de l’entrée en vigueur de la loi

Une fois rentrée en vigueur, la loi est obligatoire. cette règle se retrouve dans un adage
fondamental : “nul n’est censé ignoré la loi”
Il s'explique par des nécessités publiques et notamment celle qui consiste à assurer
l’application effective de la règle de droit = l'application de la loi ne peut pas dépendre de
la connaissance ou ne l'ignore de celle ci par un individu. La sécurité juridique, la paix
sociale imposent que l’on puisse appliquer une loi sans avoir à rechercher si cette loi est
connue sinon ça serait l’anarchie.

Cet adage s’explique par le principe d’égalité des français devant la loi.
conséquence : personne ne peut invoquer son ignorance pour écarter l’application de la
loi.
cet adage pose une présomption qui établit une fiction. On fait comme si chaque citoyen
avait connaissance des règles de droit. cette présomption est irréfragable. Il est impossible
de prouver qu’on a pas eu connaissance de la loi pour écarter son application et donc à
la sanction.

Le juge dans son pouvoir souverain d’appréciation admet parfois qu’un justiciable invoque
de bonne foi son ignorance de la loi.
Aujourd'hui c’est un peu plus facile. Cette présomption de la loi paraît illusoire, éloignée
de la réalité. En effet, l'inflation législative rend la connaissance de la loi très difficile. il
en résulte des inégalités graves entre les initiés ( juristes ) et les profanes car cette
présomption joue au profit de ceux qui pourront supporter les frais d’un conseil juridique (
avocat, notaire )

les pouvoirs publics essaient de gommer ces inégalités avec l’accès gratuit de
légifrance par ex…
- le mouvement de codification moyen de regrouper les matières dans un même
ouvrage.
- Les médias eux aussi divulguent les nouvelles lois.

II ) l’abrogation de la loi

L'abrogation c’est l’opération qui prive la loi de sa force obligatoire pour sa force
obligatoire. La loi sera supprimée. deux questions se pose :
- Quelle est l’autorité compétente pour supprimer la loi ? ⇒ problème de l’auteur
- Quels sont les différents moyens pour abroger une loi ? ⇒ forme de l’abrogation

A) Les auteurs de l’abrogation

l’abrogation est soumise aux principes du parallélisme des formes, ce qui exclut
l’abrogation de la loi par un juge sauf le conseil constitutionnel.
qui est compétent ? l’auteur de l’abrogation est l’autorité compétente pour régler la matière
concernée c’est à dire qu’on se réfère aux article 34 et 37 de la constitution.
- Si c'est une loi qui relève de l'article 34 seul le parlement pourra abroger la loi. ⇒
la loi nouvelle va abroger la loi ancienne.
- Si un décret doit être abrogé, seul le président pourra l’abroger.

Pour que les lois figurant dans l’article 37, l'autorité compétente élaborera un nouveau texte
qui abrogera l’ancien.

B) Les formes d’abrogation ( annulation )

l’abrogation peut être expresse ou tacite.


- abrogation expresse : quand le législateur déclare expressément dans la loi qu’il
abroge la loi ancienne. Il peut déclarer que la loi est abrogée sans prévoir de
nouvelles règles ou abroger la loi en adoptant de nouvelles dispositions, de
nouvelles règles.

- abrogation tacite : lorsqu'elle n’est pas expressément contenu dans le texte mais
qu’elle résulte d'une incompatibilité entre le nouveau texte et l’ancien texte. Si
une nouvelle loi fixe la majorité à 16 mais que l’ancienne la fixe à 18, il y a une
incompatibilité donc l’ancien texte sera naturellement abrogé car le nouveau texte a
un nouvel âge de majorité.

que l'abrogation soit expresse ou tacite, l’abrogation d’une loi suppose l’adoption d’un
texte de même nature.
⇒ un loi par une autre loi
⇒ un décret par un autre décret

…ou d’un texte supérieur.


⇒ pyramide de kelsen

un texte n’est jamais supprimé par désuétude ( = parce qu'il n'est jamais appliqué, ou
parce qu’il est oublié ) le texte reste en vigueur tant qu’il n’a pas été abrogé.

Le juge peut interpréter le texte à la lumière d’un nouveau contexte pour faire évoluer ce
texte. mais il ne peut pas refuser de l’appliquer.

Le seul juge pouvant abroger une loi est le conseil constitutionnel. Il peut donc dans le
cadre d’une QPC abroger une loi ou une disposition qui serait contraire à la constitution. Il
permet donc au justiciable d'invoquer l'inconstitutionnalité d’une loi. on dit alors que le
contrôle se fait a posteriori.
il faut que trois conditions soit réunies :
- la présence d’une disposition législative
- une instance/ procès en cours
- il faut une atteinte aux droits et libertés que la constitution garantit

Sous-section 2 : Le domaine d’application de la loi ( cas pratique au partiel


!!!!!!)
→ ou doit-on appliquer la loi ? : L’application de la loi dans l’espace
→ dans quelle situation juridique doit-on appliquer la loi ? : L’application de la loi dans le
temps

I ) L’application de la loi dans l’espace

la loi française à force sur le territoire national. Toutefois, le législateur peut limiter
l'application d’une loi à une certaine partie du territoire ( lois du littoral ). Il est possible
d’avoir un droit local.
En dehors de la métropole française, le droit s'applique sur les départements d’outre-mer :
droit local corse.
Les règles de la métropole sont applicables sur les départements d’outre mer avec des
spécificités.

II ) L’application de la loi dans le temps ( le plus difficile au programme )

Les lois aujourd'hui se succèdent et posent des difficultés d’application. et on ne sait


pas toujours quelles lois est applicable à une situation juridique :

→ exemple : jusqu’en 1870, le divoce était interdit en France. deux personnes se marient
en 1850. En 1875, elles décident de divorcer. Lorsqu'elles se sont mariés, le divorce était
interdit. peuvent-elles divorcer ? Oui car la loi est entrée en vigueur.

si on se réfère à la loi en vigueur au moment de leur mariage c'est non.


mais si on se réfère à la date où ils demandent le divorce, c’est oui car période où la loi
autorise le divorce ⇒ application de la loi en vigueur.

article 2 du code civil : “la loi ne dispose que pour l'avenir, elle n’a point d’effets
rétroactifs”
elle ne peut pas agir dans le passé.

A) Le principe de non-rétroactivité

Le principe de non rétroactive signifie que la loi nouvelle n’a pas à revenir sur la
constitution, la création ou les effets passés d’une situation juridique antérieure à son
entrée en vigueur.
Ce principe préserve la sécurité juridique des individus qui serait fragilisée si les actes
passés conformément à une loi pouvaient être critiqués sur le fondement d’un texte
postérieur. Les citoyens ne pouvaient pas en effet se conformer à une loi nouvelle qui
n’existait pas encore.

⇒ exemple :
→ loi ancienne dit qu’il faut un master 1 pour l’école d’avocat
→ loi nouvelle dit qu’il faut un master 2
source d’insécurité juridique avec la remise en cause de la loi. on ne peut pas virer les
avocats qui n’ont eu qu’un master 1 avant la loi nouvelle.
c’est un principe qui préserve l’intérêt général. En effet, si une personne qui a respecté les
exigences de la loi pouvait être inquiétée après l’entrée en vigueur de la loi nouvelle, la loi
perdrait alors toute crédibilité. Personne ne voudrait la respecter de peur de voir son
comportement condamné par une loi nouvelle.
Le principe de rétroactivité est un principe d'ordre public qui s’impose au juge, qui peut le
soulever d’office lors d’un procès.

1) L’application du principe
- La loi nouvelle ne peut pas s’appliquer à la création de la constitution d’une
citation juridique antérieure à son entrée en vigueur.
→ Exemple : une personne meurt en 1960. À cette époque, une loi prévoit que son héritier,
les descendants mais aussi les frères et sœurs ( = collatéraux privilégiés ) hérite de son
patrimoine.
Une loi de 1961 supprime la vocation successorale des frères et sœurs = on supprime leur
qualité d’héritier, ils n'héritent plus de la loi. La succession se solde par un partage en 1962.
question : est ce que les frères et sœurs vont être conviés au partage ?
La loi de 1961 ne peut pas remettre en cause l'héritier des frères et sœurs qui est apparu
lors du décès en 1960.

- La loi nouvelle ne s’applique pas aux effets passés d’une situation juridique
née avant son entrée en vigueur.
→ exemple : La personne meurt en 1960. Les descendants + frères et sœurs héritent lors
du partage en 1962. Une loi de 1965 supprime la qualité d’héritier des frères et sœurs.
Cette loi n’aura pas d’impact sur les effets, sur ce qu’ils ont reçu dans la succession.
La loi nouvelle ne peut pas les obliger à rendre les biens. La situation juridique est
définitivement éteinte par le partage.

mais ce principe connaît 4 grandes exceptions.

2) Les exceptions ( par coeur loi pénal cas pratique pour l’examen et retrouver
l'exception )
- Les lois expressément rétroactives ⇒ elles rétroagissent. Ce sont des lois par
lesquelles, le législateurs règle une citation juridique en inscrivant dans la loi qu’elle
rétroagira.

- les lois interprétatives : ces lois sont un texte qui vient préciser le sens d’une loi
antérieure. Comme elle précise son sens, elle fait corps avec elle. donc, la loi
nouvelle s'appliquera et rétroagira au jour de l’entrée en vigueur de la loi qu’elle
interprète.

- les lois dites confirmatives = lois de validation : ce sont des lois qui donnent à
des actes passés sous une loi ancienne leur pleine valeur juridique alors qu’en
principe, ils auraient dû être annulés au regard de la loi ancienne. = elle
régularise des actes et donc une pratique qui ne correspondait pas à la loi ancienne
→ exemple : avant 1970, tous les actes notariés devaient être signés par deux notaires ou
un notaire et deux témoins.
En 1970, la loi vient supprimer la double signature. Avant l'intervention de la loi nouvelle, en
pratique, les notaires ne respectaient pas la loi ancienne. Le danger c’est que cette loi
montre que tous les actes signés avant 1970 comportant qu’une seule signature pouvaient
tomber. Elle vient confirmer tous les actes passés, qui ne prévoyaient qu’une signature alors
qu’il en fallait deux. Elle va régulariser une pratique ( valider tous les actes passés contenant
une seule signature ).

- la loi pénale plus douce : une loi qui prévoit une peine moins sévère ou une
suppression de peine. c’est un principe à valeur constitutionnelle.
→ exemple : une femme enceine de 8 semaines se fait avorter en 1874. a cette époque,
l’avortement etait une action punissable. en 1975, la loi Veil autorise l’avortement dans les
10 premières semaines de grossesse. La femme qui a avorté n’a pas été encore jugée, mais
elle ne pourra plus etre condamné car l’action n’est plus punissable. La loi Veil qui supprime
l’infraction dans les 10 semaines rétroagit au jour de la commission des faits. Pourtant le
jour où elle l’a fait, elle était condamnable.

B) Le principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle

1) L’application du principe
Une loi nouvelle s’applique à partir du moment où elle rentre en vigueur.
on considère que la loi nouvelle est nécessairement meilleure et surtout mieux adaptée
aux situations. La loi nouvelle s'applique immédiatement à la constitution d’une
situation juridique. La loi nouvelle qui prévoit la possibilité pour deux personnes de se
marier, s'applique à toutes les personnes ayant 18 ans, à compter de son entrée en vigueur.
mais la situation peut se compliquer.
lorsque la situation juridique s’écoule dans le temps
→ exemple : les époux mariés en 1850 alors que le divorce était interdit. loi sur le divorce en
1870. en 1875, peuvent-ils divorcer ? le divorce est un effet de mariage car il entraîne sa
dissolution. La constitution s’est bien faite avant cette dissolution, mais les effets du mariage
arrivent après donc ils peuvent divorcer.

2) L’exception ( apprendre par coeur )


- le contrat : c’est à dire qu’en principe, la loi nouvelle ne peut pas s’appliquer à un
contrat signé sous l’empire de la loi ancienne. En matière de contrat, le principe est
celui de la survie de la loi ancienne = loi applicable au jour du contrat.
On applique le contrat lors de l’entrée en vigueur de la loi nouvelle.

il y a une exception à l'exception au retour aux principes.


- il y a une exception à la loi ancienne donc application de la loi nouvelle. c’est lorsque
la loi est d’ordre public ⇒ il n’y a plus de survie de la loi ancienne donc elle
s’applique immédiatement au contrat.
La loi d’ordre public touche à l’orga de la nation, la morale, l'éducation,
l’économie, la paix publique, la santé, le droit, aux libertés essentielles des
individus. Elle touche la pop dans un intérêt général.

Cas pratiques :
1) Monsieur Terrien est propriétaire d’un champ qu’il loue à monsieur Santerre par
contrat signé le 10 octobre 2010 pour une durée de 9 ans. Le prix du fermage est
fixé à 150 euros par mois. Le 1er janvier 2019 entre en vigueur une loi qui impose un
fermage minimum de 200 euros par mois.
Monsieur Santerre est soucieux pour son budget et se demande si la loi nouvelle
peut avoir une incidence sur son contrat. Vous lui apportez votre aide.

⇒ poser le principe avec le fondement juridique, puis on annonce l'exception.


Selon l’article 2, la loi ne dispose d'avenir, elle n’a point d'effet rétroactif. En principe
la loi nouvelle qui prévoit un loyer de 200 euros et d'application immédiate devrait
donc s’appliquer à la situation de monsieur Santerre. Cependant, il s’agit d’un contrat,
un contrat de bail, de location de terre. or le contrat est une exception du principe
d'application de la loi nouvelle donc monsieur santerre n’a pas à s'inquiéter car en
matière de contrat, le principe est celui de la survie de la loi ancienne, c’est à dire, la
loi entre en vigueur au moment de la signature du contrat.

2) Anna Tomie a depuis longtemps le projet de s’acheter une villa dans le sud de la
France. Pour cela elle a ouvert en 2007 un PEL lui ouvrant droit à un prêt à un taux
de 2,5%. Les taux d’intérêt ayant depuis fortement augmenté, les mêmes plans
d’épargne ne permettent aujourd’hui que d’obtenir des taux de 4%.
Si elle se décide à profiter de son plan, quel serait le taux applicable ?

⇒ Selon l’article 2, la loi ne dispose d'avenir, elle n’a point d'effet rétroactif. En
principe, cette loi nouvelle est d'application immédiate. Elle devrait donc s'appliquer à
la situation. Cependant, il s’agit d’un contrat souscrit de prêt et donc une exception
au principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle. En matière de contrat, le principe est
celui de la survie de la loi ancienne, donc le taux applicable à la situation d’anna est
celui résultant du contrat qu'elle a signé en 2007.

3) Monsieur Aubin Sahalor, responsable du service commercial d’une grande marque


qui distribue des biberons dans les pharmacies signe un contrat d’approvisionnement
auprès de son fournisseur de biberons habituel le 10 mai 2020. Il est convenu, entre
les parties, que le contrat prendra fin ou pourra être renégocié le 10 mai 2023. Une
loi n°2021-715 du 3 février 2021 interdit la mise en circulation des biberons en
plastique à base de bisphénol A, substance qui présente un danger pour les
nourrissons.
Le contrat pourra-t-il tout de même être exécuté jusqu’au terme convenu entre les
parties ?

⇒ Selon l’article 2, “la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d'effet rétroactif”.
La loi nouvelle du 3 févr 2021 devrait donc s'appliquer à toutes ses situations en
cours. mais ici nous sommes en présence d’un contrat. or, en principe, la loi
applicable est la loi en vigueur au jour de la conclusion du contrat et non l'application
immédiate de la loi nouvelle. mais il semblerait ici que cette loi ait un objectif
particulier, supérieur à l'intérêt des parties du contrat : la santé des santé. Il s'agit
donc d’une loi d’ordre public. Elle s’appliquera donc immédiatement à la situation
d’aubin. Le contrat ne pourra pas être exécuté jusqu’à son terme. il sera caduc.
→ Exemple de cas pratique donné à l’examen :
Souhaitant emmener ses 30 élèves à Pari Daiza pour le voyage de fin d’année qui aura lieu
le 10 mai 2022, Monsieur PROF a signé un contrat avec la compagnie de bus VAVITE le 15
novembre 2021 au tarif et conditions indiqués.
Une loi nouvelle du 1er décembre 2021, publiée le 3 décembre 2021, prévoit désormais que
« pour tous les voyages scolaires de moins de 25 élèves, un deuxième chauffeur sera
obligatoire ». Monsieur PROF est inquiet car il se dit que le budget ne sera pas le même.

a) Quelle est la date d’entrée en vigueur de la loi nouvelle ? (1 pt)


énonciation de l’article 1er : l’article prévoit que si il n’y a pas de date, la loi entre en
vigueur le lendemain de la publication, soit le 4 décembre.
→ date de promulgation = date de loi = signature du président par un décret de
promulgation : 1er décembre
→date de publication : 3 décembre
→date d’entrée en vigueur : 4 décembre

b) La loi nouvelle s’appliquera-t-elle à Monsieur PROF ? Expliquez avec les principes vus. (3
pts)
Selon l’article 2, “la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a point d'effet rétroactif”. la
loi nouvelle s’applique à toutes les situations qui s’applique à l’entrée en vigueur …
pour un voyage qui aura lieu le 10 mai 2022. La loi nouvelle s’applique sur le voyage
et les conditions devraient remplir celle de la loi nouvelle ( un deuxième chauffeur )
mais Mr Prof a signé un contrat avant l’entrée en vigueur de la loi nouvelle donc le
contrat est soumis au droit antérieur. Donc non, Mr Prof n’est pas soumis aux
conditions de la loi nouvelle car il a signé un contrat avant l’entrée en vigueur de la
LN, sauf si la loi relève un caractère d’ordre public, et dans ce cas là elle sera
directement applicable à la situation.

CHAPITRE 2 : Les autres modes de création de la loi

A côté de la loi, on peut se demander s'il n’existe pas d’autres modes de création de la règle
de droit.
cette question se pose pour trois autres sources du droit :
- la jurisprudence
- la coutume
- la doctrine

Section 1 : La jurisprudence

La jurisprudence vient du latin jurisprudentia qui signifie la science du droit. alors quand
on parle de jurisprudence il peut y avoir plusieurs sens :
- il peut s’agir de l’ensemble des décisions de justice rendues par une certaine
juridiction ( la jurisprudence de la cour de cassation ), soit dans un domaine
déterminé ( sur les accidents de la circulation, sur les dommages corporels )

- désigne aussi l’habitude prise par les tribunaux de trancher une question d’une
certaine manière. On parle de jurisprudence constante lorsque la solution est
toujours la même, lorsque le juge a l’habitude de rendre la même solution. ou on
parle de revirement de jurisprudence, c’est le cas dans la situation adoptée par le
juge est nouvelle, car il va prendre en compte l’évolution de la société ou des
mœurs.

- On désigne enfin une norme générale créée par le juge à l’occasion de


l'interprétation des textes. et notamment les juridiction des supérieures ( la cour de
cassation ) ont cette aptitude d’imposer aux juridiction inférieures ( tribunaux ),
leur interprétation des textes.
L'article 4 prévoit que lorsqu’un texte est obscure, imprécis, le juge doit quand
même juger de peine de déni de justice. Il peut alors être amené à compléter un
texte, créer une norme et une règle qui s’appliquera aux litiges.

Ainsi des décisions de ces juridictions supérieures n’auront donc pas seulement
vocation à s’appliquer au parties aux litiges mais elles deviendront de véritables
normes générales qui s’appliqueront dans toutes les affaires où une question
similaire sera posée.

I ) la formation de la jurisprudence

Contrairement à la loi, la décision de justice règle un cas particulier. La décision de


justice n’a aucun caractère général. On dit qu’elle est relative parce qu’elle ne s’applique
qu’aux parties du procès. Elle ne devrait pas être assimilée à une règle de droit car elle
n’a pas de vocation absolue. mais dans certains cas, la norme issue du procès peut être
générale et peut s'appliquer toutes les affaires similaires.

A) la motivation de la décision de justice

Lorsque le juge statue, il ne peut pas se contenter de viser le texte de loi sur lequel il
fonde sa décision. Il doit exposer le sens qu’il donne à la loi et l'appliquer au fait de l’espèce
pour rendre une solution. la solution de la décision de justice est composée de deux
parties :
- les motifs : ils comprennent l'application et l'interprétation de la règle de droit
aux faits. c’est la solution pratique qui met fin aux litiges. le juge peut soit rejeter
la demande soit censurer la décision des précédents juges = accepter/ débouter la
demande.

- les dispositifs : Mais peu importe sa décision, il doit fonder sa juridiction. mais
parfois on est face à des décisions qui sont fondées que sur les faits ⇒
conséquences : censure de la décision par la juridiction supérieures.
Depuis le 8 oct 2019, la rédaction des décisions de justice ont été modifiées dans
le but de permettre une simplification du droit et son accessibilité ⇒ la réponse
de la juridiction.
on voir donc :
- réponse du tribunal
- réponse de la cour
B) le soucis de permanence dans l'application de la loi

c'est-à-dire que le juge doit garder une certaine interprétation uniforme de la règle de
droit en tenant compte de l'interprétation retenue dans les précédentes décisions ou par des
juridictions supérieures.
mais en principe le juge est libre et chaque affaire est en principe différente. donc
parfois, les décisions des juges peuvent être différentes selon là où on habite. ça c’est
l’effet relatif à la jurisprudence.
→ ex : pension alimentaire : le juge lillois ne va pas prendre la même décision que le juge de
marseille

Le juge va avoir tendance à interpréter le droit en tenant compte des décisions rendues
par les juridictions supérieures car il y a de grandes chances que le juge se fasse
censuré en appel à la juridiction sup.

Les décisions de justice sont aussi publiées sur légifrance ou sur le bulletin de la cour
de cassation qui permet aux justiciables de connaître la tendance jurisprudentielle
dans un domaine particulier.

C) la hiérarchie de la l'organisation juridictionnelle

1er degré : tribunal


2ème degré : cour

le droit privé est l’ordre juridictionnel judiciaire


Au sein du droit privé on distingue les juridictions civiles, des juridictions pénales.
Au sein des juridictions pénales, le tribunal saisi est en fonction de l'infraction commise
→ ex :
contraventions ⇒ tribunal de police
délit ⇒ tribunal correctionnel
crime ⇒ cour d’assise ou la cour criminelle

si je ne suis pas satisfaite de la décision :


délit ou contravention : appel devant la cour correctionnelle de la cour d’appel
pour un crime c’est la cour d’assise d’appel. ⇒ Enfin, si je ne suis toujours pas satisfait
de la décision, je peux saisir la chambre criminelle de la cour de cassation.

du côté civil :
- tribunal judiciaire
- cour d’appel
- cour de cassation avec les différentes chambres civiles

La décision de justice rendue par un tribunal s’appelle un jugement.


La décision de justice rendue par une cour ( cassation, européenne ...) s’appelle un arrêt.
( QUESTION DANS LE VRAI FAUX PARTIEL )
c’est l’ensemble de ces jugements et arrêts qu’on appelle les décisions de justice

Le jugement peut faire objet d’un recours, on dit qu’il est “frappé d’appel”. La cour
d’appel va alors rejuger l’affaire. l’une des parties peut décider de continuer le procès si
elle estime que le juge a mal appliquer la règle de droit. Elle a une dernière voie de
recours qui est: le pourvoi en cassation = demande devant la cour de cassation.
- celui qui saisi la cour de cassation est le demandeur au pourvoi contre le
défendeur au pourvoi ( celui qui est saisi )
- devant le tribunal c’est le demandeur contre le défendeur
- devant la cour d’appel c’est l’appelant contre l’intimé

La cour de cassation se contente de regarder si le droit a bien été appliqué par les juges
précédents ⇒ elle n’est que juge du droit et non de fait, c’est pour ça qu’on ne parle pas de
3ème degré de juridiction.

la cour de cassation n’est pas de troisième degré parce qu’elle est justice du droit

la cour de cassation peut rendre deux types d’arrêts


- un arrêt de rejet : elle rejette le pourvoi = elle considère que la demande n’avait
pas lieu d’être, que les juges précédents avaient bien appliqué et interprété le
droit. Le procès est donc définitivement terminé.

- arrêt de cassation : elle casse et annule la précédente décision de justice soit


un arrêt si c’est une cour d’appel soit un jugement si c’est un tribunal = elle va
censurer l'analyse juridique des précédents juges. Les juges précédents n’ont
donc pas appliqué correctement le droit et lorsqu’elle casse, elle renvoie ensuite
devant la juridiction d’une même nature. Si elle casse un arrêt d’appel, elle va
renvoyer ensuite devant une autre cour d’appel.
II ) l’autorité de la jurisprudence

Peut-on estimer que la jurisprudence est un mode de création de la règle de droit ? créée
elle des règles générales ?

Cette question a longtemps été débattue dans la doctrine qui ne s’accordait pas tous sur la
valeur de la jurisprudence. La majorité de la doctrine nie aujourd’hui tout pouvoir créateur de
la jurisprudence mais lui reconnaît une certaine autorité = certaine influence

A) La négation du pouvoir créateur de la jurisprudence

cette négation du pouvoir créateur repose sur deux types d'arguments :

1) les arguments politiques :


- La jurisprudence ne peut pas créer de règle de droit car sa formation est trop
lente. En effet, lorsqu’une règle de droit est susceptible de plusieurs interprétations,
la cour de cassation ne pourra donner la sienne que lorsqu’elle sera saisi et si elle
est saisie, plusieurs années peuvent se passer avant sa saisine.
La formation de la règle de droit ne peut dépendre de cette éventualité. En outre,
lorsque la cour de cassation retire une interprétation, les juges du fond (
tribunaux, cour d’appel ), ne sont pas obligés de la suivre. La règle de droit serait
donc très aléatoire. or en principe, la règle de droit s’impose.

- L'incertitude de la jurisprudence : la décision de justice ne peut pas être une


règle de droit parce qu'elle a un effet relatif, elle ne s’applique qu’aux parties du
procès. La règle de droit qui émane de la décision de justice ne s’applique
qu’aux faits relatifs et non absolus comme la loi.

- l’insécurité de la jurisprudence : les revirements de la jurisprudence = la position


des juges qui peuvent bouleverser les prévisions des partis. Les parties vont
s’engager en connaissance de cause. on ne peut pas se fier à une règle de droit
établie dans un procès car elle peut changer à tout moment

2) Les arguments textuels


Deux textes fondent la négation du pouvoir créateur de la jurisprudence.
- article 5 du code civil : “il est défendu au juge de se prononcer par voies de
dispositions générales sur les causes qui lui sont soumises. ça veut dire que le juge
ne peut pas édicter de solution générale qu’il pourrait appliquer à d’autres cas qui lui
semblerait similaires.”
→ ex : une personne est bousculée par une autre. Elle se casse un bras et une jambe. Le
juge lui octroie 4000 euros de dommages et intérêts. mais il ne peut pas ensuite fixer
automatiquement le préjudice à 4000 pour toutes les personnes qui se sont cassés un
membre. Cet article lui interdit. Il doit tenir compte de chaque circonstances.

DOUTE : en 1804, a été introduit pour éviter le retour des parlements et qui à travers ces
décisions de justice en édictant des règles générales et des règles de droit.
corollaire du principe de la séparation des pouvoirs.
- article 1365 du code civil : il dispose que “ l’autorité de la chose jugée n’a lieu qu'à
l’égard de ce qui a fait à l’égard du jugement. il faut que la chose demandée soit la
même, que la demande soit faite sur la même cause et les mêmes partis …”

c’est le principe de relativité de la chose jugée. La décision de justice ne


s’applique qu’au procès, que pour un cas particulier. La jurisprudence ne peut
pas édicter de règle générale, absolue qui s’appliquerait à tous en dehors du
procès puisque la décision de justice à un effet relatif. c’est à dire qu'elle est
obligatoire que dans un procès donné.

B) La reconnaissance de l’autorité de la jurisprudence

Les juges ont pour mission d’appliquer et d’interpréter la règle de droit. ils sont la
bouche de la loi. Ils peuvent donc parfois suppléer aux carences législatives ou devoir
adapter un texte vieillissant voire même neutraliser l’application du texte.

1) La fonction de suppléance : jurisprudence praeter legem


C'est le cas du juge qui sera confronté à un vide législatif : il est obligé de juger, article 4
du code civil : “le juge qui refusera de juger sous prétexte du silence, de l’obscurité
ou de l'insuffisance de la loi pourra être poursuivi comme coupable de déni de
justice”.
Même face au silence d’un texte, le juge doit rendre une décision. En l'absence de règle
de droit lui permettant de solutionner le litige, le juge peut en créer une qui vaudra
uniquement pour le litige. parfois dans ce contexte, certaines règles de droit sont
devenues par la suite des grands principes de loi.

Il va dégager un principe dans le silence de la loi. Ainsi par exemple certains principes
dégagés à l’origine pour un litige vont des années plus tard devenir des règles de droits
que l’on retrouvera même dans une loi.

2) La fonction d’adaptation : jurisprudence secundum legem


il ne vient pas combler un vide mais vient compléter un texte. Le juge a pour mission
d’interpréter les termes obscures ou ambiguës de la loi. Il doit déterminer le sens d’un
texte lorsque ces termes demandent une interprétation. parfois le juge ne se contente pas
d’interpréter mais il est confronté au vieillissement des textes. En effet, on trouve encore
dans le code civil des textes dont la rédaction n’a pas été modifié depuis 1804. Or en
1804, on ne connaissait ni la grande industrie, ni les chemins de fer, ni l’automobile donc les
tribunaux ont dû adapter les textes aux besoins modernes.

article 1242 : “on est responsable non seulement du dommage que l’on causé par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit
répondre ou des choses que l’on a sous sa garde”.

En 1804, il ne concernait que les pères et mères dû à leur enfants et la responsabilité des
propriétaires pour leur bâtiment en ruine ⇒ règle ciblée. Mais le problème c’est que
l'industriel a donné naissance à un nouveau contentieu ( donne lieu à un procès ).
comme indemniser les victimes d’accident dans les usines, dans lesquelles une chose est
intervenue ( une machine ) à et alors que souvent, elle ne pouvait pas prouver la faute du
gardien de la chose.
et bien le juge a pris cet article et l’a adapté en disant que le patron était responsable de ce
qui était sous sa garde soit ses machines ( étendue de la loi ) pour faciliter l'indemnisation
des victimes.

3) La fonction de neutralisation d’un texte : la jurisprudence contra legem


le juge peut parfois aller à l’encontre de la loi = la jurisprudence contra legem
Le texte jugé inadapté à un besoin révélé par le litige n’est pas appliqué. Ce phénomène de
remise en cause de la loi par le juge est aujourd’hui très fréquent et notamment par le biais
de contrôle de conventionalité et donc de la hiérarchie des normes.
Au nom d’un principe dégagé dans la convention des droits de l’homme, je neutralise le
texte interne, je ne l’applique pas. La convention prime la loi. c’est la fondamentalisation
du droit = on va faire primer un droit fondamental de l’individu que l’on trouve dans la
convention européenne et neutraliser le droit interne.

la jurisprudence n’est pas un mode de création de la règle de droit mais constitue quand
même une autorité parce qu’elle est un instrument indispensable qui complète la loi et qui
permet une évolution cohérente de la loi en vigueur

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! question examen sur quatre points sur la section de la


jurisprudence

Section 2 : La coutume

Nous sommes dans un système de droit écrit car la majorité de nos règle de de droit se
trouvent dans les codes. Mais on peut encore faire référence à certaines règles de droit
oral : les coutumes
Le professeur Lebrun définit la coutume comme une règle de droit qui se dégage
lentement et spontanément des faits et des pratiques habituelles suivies dans un
milieu social donné et qui devient obligatoire indépendamment de toutes
interventions du législateurs.
On peut dire que c’est une pratique constante à laquelle la société attache un caractère
obligatoire.

C’est une règle de droit non-écrite et donc contrairement à la loi, il est difficile d’en avoir
connaissance.

Le code de 1804 reprend à l’écrit certaines coutumes par Napoléon

I ) La formation de la coutume

À la différence de la loi , la coutume n’émane pas de l'État, des institutions. Elle repose
sur le comportement des individus, sur des pratiques ancrées et transmises de
génération en génération ⇒ formation lente
Elle suppose la réunion de deux éléments cumulatif : élément matériel et psychologique
A) L’élément matériel

La coutume repose sur une pratique suivie depuis longtemps, elle constitue l’élément
matériel. Mais cette pratique doit revêtir qd même certains critères.
Tout d’abord elle doit être générale, dans l’idéal elle doit être exercée largement dans un
milieu social, professionnel, secteur géographique (région..)
Elle s’applique par toutes les personnes intéressées et pas forcément par toute la
population.

Les corridas du sud-ouest sont des coutumes, autorisées car issu d’une tradition
ininterrompue. La pratique doit aussi être constante, il faut que ça soit un comportement
suivi d’une manière habituelle. Il ne faut pas qu’il soit interrompu trop longtemps ou par une
grande majorité des personnes intéressées.

Des coutumes n’ont jamais été suivies par règle de droit car pas accepté par tout le
monde
(pourboire au serveur par ex) mais coutume appliquées par le plus grand nombre et sont
transmises ( ex : prendre nom de son mari pas obligatoire mais c’est très fréquent ajd )

La coutume doit être ancienne, doit exister depuis longtemps et être transmise de
génération en génération
Et enfin notoire ⇒ elle doit être connue des personnes qui y sont directement
intéressées. Derrière cette connaissance d’une coutume il y a aussi transmission.

Coutume doit être : générale, constante, ancienne et notoire

B) L’élément psychologique

Pour qu’il y est coutume il faut que les personnes aient la conviction de se conformer à
la règle de droit en agissant d’une certaine façon. La coutume doit être perçue comme un
comportement obligatoire. Et elle deviendra obligatoire car les personnes s’y soumettent.

II ) La valeur de la coutume

A) Une règle de droit par délégation de la loi

La loi renvoie à l’application d’une coutume, de manière directe ou indirecte.

1) La délégation directe de la loi


Dans ce cas la loi renvoie de manière express directement à la coutume. On parle alors de
coutume secundum legem ⇒ la coutume seconde la loi
Il existe des art qui renvoie à certaines coutumes locales,
ex : les art 645, 663, ou 671, renvoient aux coutumes pour les distances des
constructions et plantations, car le législateur a voulu tenir compte de la diversité des
modes de cultures et d’habitations dans les différentes régions géographiques.
La coutume est la mieux placée pour rendre compte des spécificités locales.
2) La délégation indirecte de la loi
Le code civil autorise les juges à se référer aux usages, coutumes. Le CC prévoit un art
général autorisant la juge à interpréter le contrat à la lumière des différentes pratiques et
coutumes. Cette délégation se justifie car on estime que l’usage est au plus près de la
réalité sociale. Coutume peut être une règle autonome et indépendante de la loi

B) Une règle de droit autonome


Il existe des cas où la coutume intervient sans que la loi y fasse référence. Elle peut donc
exister dans le silence de la loi, ou être contraire à la loi

1) La coutume dans le silence de la loi


On parle de coutume praeter legem ⇒ elle se développe en l’absence de lois et donc
elle vient compléter la loi silencieuse, elle comble les lacunes de la loi
Elle prévaut tant que le législateurs n’intervient pas dans une loi.
→ ex : loi du 4 mars 2002, sur le choix du nom de l’enfant né dans un couple marié, avant
2002 c’est la coutume qui dominait donc automatiquement nom du père
Il n’y avait pas de loi mais une pratique qui s’est transmise ⇒ coutume

2) La coutume contraire à la loi


On parle de coutume contra legem ⇒ type surprenant car en principe, dès qu’une loi
existe elle devrait s’appliquer et donc écarter la coutume.
Certaines lois ne sont pas appliquées et on préfère se référer à une coutume. Ça veut dire
que la référence à la coutume permet d’écarter une règle qui normalement devrait
s’appliquer. Il arrive donc au juge de faire prévaloir la coutume sans pour autant
abroger le texte.

Ex : par principe le code pénal réprime les actes de cruauté contre les animaux de 2 ans de
prison et de 30 000 euros d’amende. Mais il prévoit que ces dispositions ne sont pas
applicable aux courses de toros corrida mais texte exclut les combats de coq qd il y a une
tradition établie
On écarte la loi pénale pour faire appliquer une coutume.

La coutume permet donc de déroger à la règle générale.


Il est prévu qu’on peut effectuer des dons manuel ( de la main à la main ) sans pour
autant passer devant le notaire, dans une certaine limite d’exception à la loi

Section 3 : La doctrine

I ) La notion

C’est l’ensemble des travaux des juristes, ce sont les opinions émises sur le droit et
son application que l’on retrouve dans des ouvrages juridiques, des commentaires de
décisions de justice, des art de revue juridique, des thèses, ou même dans les médias.
Ces opinions constituent les travaux des chercheurs en droit.
Le terme de doctrine évoque la communauté des acteurs qui émettent des opinion sur le
droit
II ) Le rôle de la doctrine

La doctrine n’est pas un mode de création de la règle de droit. En effet les juges ne sont
pas tenus de l’opinion émise par les auteurs. Elle est une autorité intellectuelle et peut
influencer l’élaboration du droit.

Les auteurs apprécient les règles de droit employées pour résoudre un problème. Et
porteront une appréciation + ou – critique sur les résultats critiques de la loi
L'objectif est de trouver la meilleure solution, elle peut alors proposer une nouvelle
interprétation des textes ou même une réforme des textes. Aujourd’hui il est fréquent
qu’un texte de loi soit préparé par une commission universitaire.

TITRE 3 L’APPLICATION DE LA RÈGLE DE DROIT

Le nom respect de la règle de droit peut être sanctionné par les juridictions mais la
règle de droit, étant par définition générale et impersonnelle, peut poser certaines
difficultés d’application.
Les juges vont devoir l’interpréter pour l’appliquer aux faits, qui leur sont soumis.

Deux questions doivent être envisagées :


→ Qui applique la règle de droit ? C’est l’étude de l'organisation juridictionnelle
→ Comment doit-on appliquer la règle de droit ? Ce sont les règles d’interprétation

CHAPITRE 1 : L’organisation juridictionnelle

Le droit est un moyen au service d’une fin. La justice est un droit pour le justiciable, celui
que sa cause soit entendue par un tribunal. L’organisation juridictionnelle française repose
sur certains grands principes.

SECTION 1 : LES PRINCIPES DE L’ORGANISATION JURIDICTIONNELLE


À connaître par cœur !!!!!!!

I ) La justice, rendue par les juridictions de l’Etat

L’Etat doit mettre fin aux litiges. Il est représenté par les juges qui sont des
fonctionnaires et qui assurent le service public de la justice.
En matière de droit des affaires on a des systèmes privés mais on appelle ça l’arbitrage.
Les partis vont faire trancher leurs litiges par une personne neutre. Recours à l’arbitrage
possible uniquement dans certains domaines (droit international, commercial...)
L’arbitre va rendre un compromis d’arbitrage qu’on appelle aussi un sentence arbitrale et
qui a la même autorité d’un jugement.

II ) Le principe de la séparation des pouvoirs

Idée de Montesquieu qui témoigne de la méfiance du pouvoir des parlements qui


rendaient la justice au nom du roi et qui usurpé le rôle des législateurs car ils créé
leurs propres règles de droit en fonction des litiges qui leur étaient soumis.
Loi des 16 et 24 août 1790 instaurent le principe de séparation des pouvoirs, loi qui
interdit au juge judiciaire de troubler et quelque manière que ce soit, les opérations des
corps administratifs, ni citer devant eux, les administrateurs en raison de leurs fonctions
On protège l’administration contre les empiétements du pouvoir judiciaire, et donc
naissance de deux ordres juridictionnels distincts : le public (tribunaux administratifs) et
le privé (tribunal judiciaire, cour de cassation)

Lorsqu'il y a un conflit de compétence entre le juge ad et les juge judiciaire c’est le


tribunal qui tranche. tribunal composé de deux juges de chaque ordre présidé par le
ministre de la justice.
ils se réunissent de la première exceptionnelle pour résoudre 2 types de difficultés :
- l’administration conteste la compétence du juge judiciaire et estime que le litige
doit lui revenir. c’est un conflit de compétence positive
- Les deux ordres sont déclarés incompétents. c’est un conflit de compétence
négative.
Il reviendra au tribunal des conflits de déclarer le juge compétent.

III ) Le principe du double degré de juridiction

Ce principe est une garantie de bonne justice = tout plaideur, justiciable qui n’obtient pas
gain de cause devant les juges, peut demander un nouvel examen de son procès à une
juridiction hiérarchiquement supérieure. En principe, l’appel est toujours possible sauf
exception. Mais le pourvoi en cassation, lui, pourra toujours bénéficier aux justiciables
quelque soit le montant de sa demande s’il établit une violation de la règle de droit.

Section 2 : Les juridictions de l’ordre administratif

Elles sont compétentes pour trancher les litiges dans lesquelles, l’administration, l’etat
est impliquée à l'occasion de son action publique. les principales juridictions
administratives sont:
- les tribunaux administratifs
- les cours administratives d’appel
- le conseil d’etat
à côté on a la cour des comptes, on a des juridictions plus spécialisées.

I ) Les tribunaux administratifs

Ce sont les juges du droit commun en matière de droit public. Cela signifie qu’ils sont
compétents pour trancher tous les litiges pour lesquels la loi ne prévoit pas de juridictions
spécialisées.
le contentieux se divise en deux branches :
- le contentieux de l’annulation des actes administratif : toutes les demandes
d’annulation d’une décision individuelle prise par l’administration à l’encontre d’un
particulier ( refus de permis de construire )
- le contentieux de juridiction : tous les autres litiges qui engage la responsabilité
de l’etat, d’une administration ( responsabilité d’un hôpital public )
Les tribunaux rendent des décisions de justices que l’on appelle : des jugements. Ces
jugements peuvent faire objet d’un appel devant une cour administrative d’appel mais
également, exceptionnellement, devant le conseil d’etat qui est juge d’appel.

II ) Les cours administratives d’appel

Les cours administratives d’appel couvrent le ressort ( compétences, domaines ) de


plusieurs tribunaux administratifs. Elles jugent en appel les jugements rendus par les
tribunaux administratifs, elle réexamine l’affaire dans les faits et en droit. Le justiciable a
donc une nouvelle chance d’obtenir gain de cause puisque la cour d’appel fait comme ci il
n'y avait pas eu de décision précédente.
elle rend des décisions de justice que l’on appelle arrêt ( 2 types )
- arrêt confirmatif si elle estime que l’affaire a bien été jugé par les premiers juges
- arrêt infirmatif : elle considère que les précédents juges n’ont pas correctement
appliqué le droit ou n’ont pas correctement interprété les faits. Dans ce cas, se
substitue un jugement.

III ) Le Conseil d’Etat

devant le conseil d’etat = pourvoi en cassation

A) L’organisation du Conseil d’Etat

Le conseil d'État se situe au sommet des juridictions administratives. il a une double


fonction:
- une fonction de conseiller ( conseil du gouv pour les décrets futurs )
- une fonction de juge juridictionnel = fonction juridictionnelle de contentieux

Il possède 6 sections ( = chambres ). 5 d’entres elles sont des sections de conseil dans des
domaines spécialisés :
- section relatives aux travaux publics
- en matière sociale
- relative à l’intérieur
Chaque section va apporter son soutien au gouv en émettant des avis sur des futurs
textes.
Dernière section : la section du contentieux = la fonction juridictionnelle du conseil
d'Etat. elle est formée par des juges recrutés par concours et la présidence est confiée au
premier ministre qui peut être suppléée par le ministre de la justice
Le conseil d’etat rend des décisions de justices que l’on appelle : arrêts.

il contrôle la bonne application du droit.

B) La compétence et le rôle de la section du contentieux du Conseil d’Etat

1) L’organisation des formations de jugement


Au sein d’une section du contentieux, il y a 10 formations différentes = sous sections qui
vont statuer en fonction des spécialités. parfois elles peuvent juger ensemble, en réunion.
Les affaires qui soulèvent une question de droit important sont jugées par un formation
solennelle de la section du contentieux du conseil d'Etat.

2) Le rôle des formations de jugement


- elles peuvent être tantôt juge en premier en dernier ressort = le conseil d’etat sera
saisi en premier lorsqu’en principe on aurait du saisir le tribunal administratif mais
pour certains litiges, on dit que le conseil d’etat juge d’exception : en cas de refus
d’annulation d’un décret, le procès s’arrête. Il n'y a pas de juridiction
supplémentaire du conseil d'Etat.
Il rend un arrêt qui sera susceptible ni d’appel ni de pourvoi en cassation.
pas de cassation en premier ou dernier ressort.

- juge d’appel : il se substitue des cours administratives d’appel ⇒


Il est donc juge d'exception. Il juge en appel les recours contre les jugements
rendus par les tribunaux administratifs : c’est le cas en recours en appréciation
de légalité = contrôle de respect de la loi.
les recours en excès de pouvoir contre les actes réglementaires.

- juge de cassation : il l’est pour tous les arrêts rendus par les cours administratives
d’appel, le recours en cassation n’est possible que dans certains cas :
En cas de violation de la loi : il va annuler la décision. et il a trois possibilitées:
- annule et renvoie l’affaire devant la même juridiction mais formée
autrement ( pas les mêmes magistrats )
- il annule et va régler l’affaire lui-même au fond en substituant ses motifs s’il
n’y pas d’intérêt de justice = pas grand chose à modifier.
- il annule mais qu’il a été juge d’appel il va envoyer devant la juridiction
de même nature.

IV ) Les autres juridictions administratives

A) La Cour des comptes

La cour des comptes a été créée par napo bo en 1807 comme le conseil d’etat, et cumule
des fonctions de juges.

Article 47 : prévoit que la cour des comptes assiste le parlement et le gouvernement


dans le contrôle et l’exécution des lois de finances + un contrôle sur l’efficacité des
administrations de l'Etat et leur gestion qui fait l’objet d’un rapport annuel. S'agissant des
fonctions juridictionnelles, elle est compétente pour juger les comptes des
administrations publiques ( université Lille ).
- Elle rend des arrêts de décharge lorsque aucune irrégularité n’est constatée.
- Elle rend des arrêts de débet si le comptable ou l’administration à régler des
dépenses injustifiées ou à homi de percevoir certaines recettes. Elle statue en
premier ou dernier ressort mais ces arrêts peuvent quand même faire l’objet d’un
pourvoi en cassation.
B) La Cour de discipline budgétaire et financière

Elle ne statue pas sur les comptes mais sur la responsabilité des personnes qui ont le
pouvoir d’engager les comptes publics, les crédits de l'Etat. Elle sanctionne alors
l’inobservation des règles budgétaires et financières.

Elle est composée du président de la cour des comptes, 3 conseillers d’etat et 2 autres
membres de la cour des comptes. ⇒ 6 personnes.
Elle peut prononcer des décisions qui sanctionnent par une amende. Ces décisions
peuvent être publiées dans le journal officiel.

Section 3 : Les juridictions de l’ordre judiciaire

juridictions civiles et juridictions judiciaires


Les juridictions judiciaires sont compétentes pour trancher les litiges entre particuliers. si
le particulier … c’est les juridictions répressives. s’il a un souci avec son voisin, divorce il
saisit les juridictions civiles.
EXERCICE PARTIEL !!!!!!!!!!!!!!!
situation où il faut dire l'ordre : judiciaire ( civiles ou répressives ) ou administratif ?
tribunal administratif
pareil que pour le droit civil

I ) Les juridictions répressives

Elles jugent les procès en matière pénale. Le procès pénal est lié à la commission
d’une infraction qui trouble l’ordre public, la paix sociale. toute la société est donc
concernée.
c’est le ministère public qui représente la société. Il déclenche les poursuites contre
l’auteur présumé de l’infraction. mais il n’est pas obligé de la faire et dans ce cas il classe
l’affaire sans suite. mais la victime peut aussi engager des poursuites. Elle cherchera à
obtenir réparation du préjudice subi. elle se rangera alors derrière l'action du ministère public
et si le ministère public n’a pas engagé de poursuite elle peut le faire et on dit qu’elle se
constitue parti civil devant un juge d'instruction et c’est le juge d'instruction qui sera chargée
d'enquêter parce que autre particularité : la procédure pénale a un caractère inquisitoire
= le juge d’instruction va rechercher des preuves qui accable et instruire l’affaire à
charge ou à décharge.
il y a deux phases :
- phase d’instruction précède la phase de jugement
- phase de jugement
puisqu’il y a deux phases = deux juridiction répressives
- instruction
- jugement

A) Les juridictions d’instruction

c’est lui qui sera saisi en premier tandis que la chambre de l’instruction joue le rôle
d’une juridiction de second degré.
1) Le juge d’instruction, juge du premier degré
Les affaires les plus graves font l'objet d'une instruction par un juge spécialisé. le juge
d’instruction est investi et est saisi de l’affaire pénale soit par le procureur de la
république soit par la victime qui s’est constituée partie civile. Il procède à tous les actes
d’information utiles à la manifestation de la vérité ( interrogatoire, perquisition ). Mais dans la
pratique, le juge d’instruction n’exerce pas directement ses facultés, il les délègue à la
police judiciaire dans le cadre d’une commission rogatoire = délégation de pouvoir, sans
elles la police judiciaire ne peut rien entreprendre.

le juge d’instruction a alors 2 possibilité une fois qu’il a récolté les preuves :
- Il rend une ordonnance de non lieu = il estime alors que contenu de preuve, il n’a
pas lieu de poursuivre.
- il rend une ordonnance de renvoi = si les faits paraissent constitué d’une
infraction, d’une contravention, le juge va renvoyer devant le tribunal de police,
pour un délit, tribunal correctionnel, pour un crime, devant une cour d’assise.
L'ordonnance du juge d’instruction peut faire l’appel d’une contestation de renvoi devant
la chambre d’instruction de la cour d’appel. ⇒ elle peut être contestée.

2) La juridiction du second degré


La chambre d'instruction de la cour d’appel connaît donc des appels contre les décisions
contre le juge d'instruction ( contre les ordonnances ) mais également contre les
décisions du juge de la liberté de la détention. c’est ce juge qui peut accorder une
remise de peine, une sortie de prison, ou qui prononcera une peine. Cette décision peut
être contestée.

Elle est une formation de la cour d'appel, elle se trouve dans la cour d’appel ⇒ elle y
rend des arrêts donc contre les ordonnances qui sont frappées d’appel.

B) Les juridictions de jugement

Il existe deux degrés de juridiction : le premier, le second. Elle se fonde sur le fond de
l’affaire. Elle juge de la culpabilité de la personne.

1) Les juridictions de jugement du premier degré


Selon la gravité de l’infraction , l'affaire est jugée soit par le tribunal de police, soit par le
tribunal correctionnel ou la cour d’assise.
mais à côté des juridictions de droit commun, il existe des juridictions d’exception.

a) Le tribunal de police
Le tribunal de police est juge unique au même endroit que le tribunal judiciaire. Il juge les
auteurs des contraventions.
Sa compétence se détermine en fonction du montant de l'amende parce qu’il connaît des
contraventions punies d’une amende inférieure à 3000 euros sans peine
d’emprisonnement. dès qu’il y a une peine d’emprisonnement c’est le tribunal
correctionnel. sans peine d’emprisonnement c’est le tribunal de police.
Il a une compétence exceptionnelle en matière douanière. Le tribunal de police rend des
jugements. Ces jugements sont susceptibles d’appel. Le délai d’appel est de 10 jours à
compter du prononcé du jugement.

b) Le tribunal correctionnel
Le tribunal correctionnel est une chambre spécialisée du tribunal judiciaire qui statue en
première instance sur les infractions qualifiées de délits et dont les peines
d’emprisonnement ne peuvent excéder 10 ans en plus de + de 3000 euros d’amende ,
au-delà, c’est la cour d’assise.
Il juge donc en premier ressort. Il rend lui aussi des jugements. La loi qualifie de délit des
infractions punies d’une peine d'emprisonnement ne pouvant aller au-delà ou = à 10 ans et
d’une peine d’emprisonnement d’au moins ou = à 3700 euros.
c’est la nature de la peine qui définit la nature de l’infraction.

→ trois domaines d’infraction :


- atteintes au personnes :
- agression sexuelle
- le vol
- homicide involontaire

- les atteintes à l’autorité de l’etat :


- rebellion
- faux et usage de faux

- les atteintes aux biens :


- escroquerie
- resel

c) La Cour d’assises / Cour criminelle


elles sont toutes deux compétentes pour juger les crimes.
- la cours d’assise est compétente pour juger les personnes de crime puni de plus
de 20 ans de prison
- La cour criminelle est compétente pour juger des personnes accusées de crime
punies de 15 à 20 ans de prison.
Les textes vont déterminer la compétence.
Ces cours ne sont pas permanents. Elles siègent de manière exceptionnelle lorsqu’il y a
une affaire à juger. il y a une cours criminelle et d’assise dans chaque département.
- cour d’assise : St Omer
- cours criminelle : Douai
ces cours ont deux possibilités :
- elles rendent un arrêt d'acquittement ⇒ qui faire l’objet d’un appel par le
ministère public
- En revanche, elles peuvent rendre un arrêt de condamnation ⇒ qui peut aussi faire
l’objet d’appel devant la cour criminelle d’appel.

Du côté de ces juridictions en matière pénale il y a les juridictions d'exceptions.


2) Les juridictions d’exception

- Les juridictions pour mineurs :


Le juge des enfants avec juge unique ⇒ exerce au tribunal judiciaire.
Le juge des enfants n’est pas là pour prononcer des sanctions. Il intervient en matière
civile lorsqu’un mineur est en danger ou que sa santé, sa sécurité ou sa moralité est
menacée ou que les conditions de son éducation semblent gravement compromises (
plus aller à l’école).
Les services sociaux ou éducatifs qui vont prévenir le juge des enfants. Au civil, le juge
des enfants peut prendre des mesures pour le protéger. Dans ce cas il statue en juge
unique, c’est le seul à prendre des décisions.

- Si l'enfant à commis une infraction ⇒ il va être jugé devant le tribunal pour


enfants. c’est une juridiction collégiale → statue à plusieurs dont la présidence
du juge des enfants, assisté par deux autres juges = assesseurs.
Les procès se font à 8 clots. le tribunal pour enfants juges de contraventions, les violences,
les blessures, les délits ( vols ) et les crimes.
Toutefois pour un mineur âgé de plus de 16 à 18 ans, qui a commis un crime, il sera jugé
devant la cour d'assise des mineurs.

- La juridiction politique :
La cour de justice de la république.
Elle se réunit de manière exceptionnelle et est compétente pour juger les crimes et délits
commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
Elle a été créée en 1993 et ses rôles sont fixés par la constitution.
Elle est composée de 15 juges, 12 parlementaires, 6 sénateurs et 3 magistrats de la
cour de cassation.
Elle rend des arrêts susceptibles d’un pourvoi en cassation devant l’assemblée
plénière de cette même cour.
Depuis sa création, elle a reçu environ 1500 plaintes de particuliers et dans ces plaintes
en 2020 on a eu 170 plaintes déposées dont 120 en rapport avec la pandémie du covid 19.

3) Les juridictions de jugement du second degré


Ces juridictions de jugement garantissent le double degré de juridiction. Il s'agit de rejuger
de l’affaire au fond ⇒ rejuger les jugements rendus par le tribunal de police ou
correctionnel.
L'appel est donc formé devant la chambre des appels correctionnels. Par contre, les appels
des arrêts rendus par la cour d’assise ou la cour criminelle sont portés devant une autre
cour d’assise.

a) La chambre des appels correctionnels


Elle est une juridiction collégiale. Elle juge les appels contre les jugements rendus par
les tribunaux correctionnels mais également contre les décisions du tribunal de police.
Elle est composée de 1 président, 2 assesseurs. Elle rejuge de la totalité de l’affaire en
faits et en droit. Le justiciable a une chance de gagner en gain de cause et d'être acquitté.
Elle rend des arrêts.
b) La Cour d’appel d’assise
Elle ne juge que les arrêts de condamnation rendue par une première cour d’assise ou
cour criminelle. Cette faculté d’appel est offerte au ministère public et à l’accusé.
→ ex : si la cour d’appel condamne l'auteur à 16 ans de prison, le ministère public peut
interjeter appel de cet arrêt s’il estime que la condamnation est insuffisante et ça sera une
autre cour d’appel qui rejugea l’affaire.

Son rôle est de rejuger l’affaire sans s’appuyer sur le jugement rendu en premier
ressort.
elle est composée de 9 jurés qui sont des citoyens inscrits sur les listes électorales et
qui doivent remplir certaines conditions :
- etre de nationalité fr
- avoir au moins 23 ans
- savoir lire et écrire en fr

Elle rend des arrêts.


Ces arrêts peuvent faire objet de pourvoi en cassation.
si c’est l’accusé qui interjette appel à l’égard de sa peine pour avoir une faveur de
peine. Dans ce cas, la cour d’appel ne pourra pas aggraver sa peine. l’accusé ne pourra
pas avoir une peine plus lourde car si le ministère public qui représente la société n’a
pas interjeté l’appel de l'arrêt de condamnation on estime que la peine était suffisante
au regard des faits promis.

II ) Les juridictions civiles

A) Les juridictions du premier degré

1) La juridiction de droit commun : Le tribunal judiciaire


Le tribunal judiciaire a été créé et existe depuis le 1er janvier 2020 suite à une réforme
sur l’organisation et le fonctionnement des juridictions. Il est issu de la fusion du tribunal
d’instance ( TI ) et du tribunal de grande instance ( TGI ).

Il est compétent pour tous les litiges qui ne sont pas confiés à un autre tribunal spécialisé
comme le tribunal de commerce ou le conseil de prud'homme. il est compétent quel que
soit le montant réclamé mais au sein du tribunal judiciaire, certaines affaires sont confiées à
des juges spécialisés comme :
- le juge des enfants
- le juge civil = le juge des contentieux de la protection ( tutelle )
- le juge aux affaires familiales (JAAF)

il est spécialisé dans plusieurs domaines :


- responsabilité médicale c’est le juge judiciaire
- pour les petits litiges ( inférieur 4000 euros ) du quotidien c’est la chambre des
proximité du tribunal judiciaire
2) Les juridictions d’exception

a) Les tribunaux de commerce


Le tribunal de commerce est compétent pour statuer sur les litiges entre commerçants
ou entre sociétés commerciales mais aussi des litiges relatifs à la liquidation judiciaire
des entreprises ( la faillite ) ou au redressement.

juridiction : ils sont élus par l’ensemble des commerçants parce qu’on considère qu’ils
connaissent leur domaine mais le potentiel problème est qu’il ne connaissent pas le
droit.

Le tribunal de commerce tient aux greffes de ce tribunal un registre ⇒ le RCS le registre


du commerce et des sociétés. dès qu’on commence une activité on doit être connu dans
ce registre( = comme un acte de naissance )

→ le tribunal de commerce rend des jugements qui peuvent faire l’objet d’un appel si la
demande est au delà de 5000 euros ⇒ il statue en premier ressort
→si la demande est en dessous de 5000 euros ⇒ il statue en premier et dernier ressort
= l’appel n’est pas possible

Par contre un pourvoi en cassation est toujours possible quel que soit le montant de la
demande parce que la cour de cassation est garante de la bonne application du droit.
Elle est juge du droit. Donc quel que soit le montant on doit pouvoir la saisir.

Lorsque l’appel est possible il se fait devant la chambre commerciale de la cour d’appel
et pour la cour de cassation c’est la chambre commerciale et financière d’appel de
cassation.

b) Le conseil de prud’hommes
les conseillers prud’homaux ⇒ on les appelles les juges du travail, il rangent les litiges
entre salariés et employeurs à l’occasion du contrat de travail ( salaire, congé =
l’exécution du contrat, licenciement, démission = rupture du contrat )
juridiction : 2 représentants des salariés / 2 représentants employeur élus + 1 juge (
souvent juge civil ) départiteur qui va départager les voix.

toute procédure commence par une phase de conciliation = trouver un accord


En cas d'échec de la conciliation, les conseillers prud’homaux vont trancher ⇒ l’affaire
est renvoyée pour jugement.

→le conseil de prud’homme statue en premier et dernier ressort : quand la demande est
en dessous de 5000 euros ⇒ la chambre d’appel social de cassation
→supérieur à 5000 euros : il statue en premier ressort ⇒ il y a aura appel devant la
chambre sociale de la cour d’appel et un pourvoi en cassation devant la cour sociale
de cassation.

c) Les tribunaux paritaires des baux ruraux


c’est une chambre/ formation du tribunal judiciaire.
ils sont paritaires ⇒ ils sont pairs ( 4 ) : 2 représentants des exploitants locateurs = des
preneurs, 2 des représentants de terre = bailleurs

Le tribunal est présidé par un juge judiciaire qui a le rôle de trancher en cas d’égalité
mais aussi est garant de la bonne application du droit.

le bail rural est un contrat par lequel le propriétaire agricole met à disposition d’un
exploitant des terres et des bâtiments en contrepartie d’un loyer qu’on appelle le
fermage ⇒ spécificité: en contrepartie par nature ( des poulets )
inférieur à 5000 euros : premier et dernier ressort
supérieur à 5000 euros : premier ressort avec un appel possible

d) le tribunal des affaires de la sécurité sociale


il n’existe plus selon un contentieux réparti entre le tribunal judiciaire et administratif

B) Les juridictions du second degré : les cours d’appel

Les cours d’appel sont divisés en chambres. chambres composée par 1 président et 2
juges = 3 magistrats
Elles jouent un rôle considérable. Elle rejuge intégralement l’affaire tant au niveau de
l’interprétation de la règle de droit que l’appréciation des circonstances de faits.
Le justiciable a une nouvelle chambre pour gagner gain de cause. En effet, la cour d’appel
ne s’appuie pas sur le jugement rendu précédemment, elle fait comme si personne
n’avait jugé avant elle.

Elle prend des arrêts. l’appel a deux effets


- effet dévolutif : elle rejuge l’affaire en son entier en fait et en droit = recommence
à0
- effet suspensif : le jugement ne peut pas être exécuté tant que la cour d’appel ne
s’est pas prononcée.
le jugement n'acquiert force de chose jugée = devient obligatoire, s’applique lorsque le
délai pour former appel est expiré. Le délai est expiré donc on peut appliquer le
jugement.

elle peut rendre 2 types d'arrêts :


- arrêt confirmatif : si elle confirme, elle confirme quelque chose qu’elle a déjà
affirmer ⇒ confirmation du jugement. le premier juge a bien appliqué le droit et
interpréter les faits
- arrêt infirmatif : elle censure le jugement. Elle considère que les premiers juges
ont mal appliquer le droit ou mal interpréter les faits.
Si une partie aux litiges estime que la cour d’appel a fait une mauvaise application de
la règle de droite, elle peut se faire pourvoir en cassation.

C) La Cour de cassation

1) L’organisation de la Cour de cassation


La cour de cassation se trouve au sommet de la hiérarchie de l’ordre judiciaire. Elle est
unique et se trouve à pair.
elle est divisée en 6 chambres :
- 3 chambres civiles
- chambre criminelle
- chambre commerciale
- chambre sociale
Chaque chambre a des attributs distincts.
Elle se réunit en formation plutôt solennelle :
- l’assemblée mixte
- l’assemblée plénière
La chambre mixte se réunit lorsqu'il y a une divergence entre deux chambres sur une
même question de droit, sur l'interprétation de la règle de droit ⇒ chambre qui tranche une
contradiction.
L'assemblée plénière est la formation la plus solennelle car elle est composée de tous
les présidents de chambre. Elle est obligatoirement saisie si une affaire fait l’objet d’un
second pourvoi. et notamment lorsqu’il y a une opposition, résistance des cours d’appel
face à la cour de cassation.

2) Le rôle de la Cour de cassation


La cour de cassation n’est pas un troisième degré de juridiction parce qu’elle ne juge
qu’en droit, elle ne rejuge pas les faits.
Elle vérifie simplement l’application et l’interprétation de la règle de droit effectuée par
les juges précédents. sachant que les juges précédents peuvent être des juges de la cour
d’appel soit d’un tribunal.
→d’un tribunal lorsque la demande est inférieur à 5000 euros il n’y a jamais d’appel
mais toujours possibilité d’un pourvoi en cassation

Celui qui saisit la cour de cassation est le demandeur au pourvoi. il ne peut formuler que
des arguments juridiques ( =moyens ) : mauvaise application de la règle de droit mais
pourquoi ?

⇒ notion à connaître :
moyen : argument juridique formulé par le demandeur au pourvoi devant la cour de
cassation.
demandeur au pourvoi : Celui qui saisit la cour de cassation

La cour de cassation peut aussi être saisi pour avis pour les juridictions inférieures avant de
statuer sur une question de droit qui pose des difficultés. Elle n'émet qu’un avis.
A ce titre, la cour de cassation joue un rôle préventif de cohérence du droit puisqu’elle
va donner son avis avant même qu’elle statue.
c’est pour ça qu’il y a qu’une cour de cassation pour toute la république. ⇒ article L 411-1
du code de l’organisation judiciaire. Unification du droit sur tout le territoire.

expliquer pourquoi il y a une seule cour de cassation dans toute la république ?


(QUESTION DE PARTIEL PTT )
3) Le mécanisme du pourvoi
Le pourvoi en cassation est la demande devant la cour de cassation = la demande du
demandeur au pourvoi devant la cour de cassation. Il est formé par l’une des parties au
procès qui estime que la décision des juges a été mal rendue et notamment sur le plan
juridique.

Il doit être formé dans un délai de 2 mois à compter du jour de signification de la décision
attaquée.
La cour de cassation saisie se prononce sur l'interprétation de la règle de droit. Elle
prend une décision que l’on appelle un arrêt. elle n’a alors que deux types d'arrêt :
- arrêt de rejet : elle rejette le pourvoi, la demande de celui qui l’a saisie. Si elle
rejette = les juges précédents avaient bien interprété et appliqué le droit. ( TRES
TRES IMPORTANT ). En rejetant, la décision des juges précédents s’applique donc
aux faits, elle a force de chose jugée.
arrêt de demande ⇒ va dans le même sens que la demande

- arrêt de cassation : elle casse et annule la décision des juges précédents.ça


veut dire que les précédents juges ont fait une mauvaise application du droit. ça
signifie que la décision précédente n’a plus de valeur juridique. Mais comme la
cour de cassation ne juge qu’en droit, elle doit renvoyer son interprétation du
droit à une juridiction du fond ( cour d’appel ou tribunaux ) de même nature
que celle précédemment saisie mais autrement composée !!!

La juridiction de renvoi applique l’interprétation du droit donné par la cour de


cassation au fait. mais cette juridiction de renvoi statue librement.
- Elle peut donc appliquer l'interprétation retenue par la cour de cassation.
- Elle peut aussi refuser d’appliquer l’interprétation de la cour de cassation.
si elle ne statue pas dans le même sens et qu’un second pourvoi est
formé, l’assemblée plénière se réunira et aura elle même deux possibilités :
- Elle rend un arrêt de rejet : elle rejette le second pourvoi. si elle
rejette = elle est d’accord avec le juge de renvoi ( juge de cour
d’appel ) ⇒ dans ce cas procès terminé
- Elle rend un arrêt de cassation : elle censure, casse la décision
précédente donc la décision de la juridiction de renvoi ( cour d’appel,
tribunal ) = pas bonne application du droit et que la cour de
cassation lors du premier pourvoi avait bien jugé.
l’AP n’est que juge du droit.
arrêt de cassation ⇒ censure donc refus de la décision

⇒ Exemple de question donnée à l’examen terminal : Devant quelle juridiction doivent-ils


aller?
1) Marie voudrait contester son licenciement qu’elle estime injuste. tribunal de
prud’homme
2) Ninon a volé le scooter de sa voisine et celle-ci a porté plainte.
3) Jean-Jacques et Thérèse veulent contester le refus de permis de construire de leur
future maison tribunal administratif
4) Paul veut contester l’arrêté du maire imposant un couvre-feu de 19h à 6h tribunal
administratif
⇒ Exemple de question posée lors de l’examen terminal : ( ESSAYER D'ÊTRE DE PLUS
PRÉCIS POSSIBLE )
Devant quelle juridiction agir ? (4 pts)

1) Colin veut contester son refus de permis de construire


2) Colin veut divorcer notaire ou juge juge des affaires familiales
3) Colin vient de prendre connaissance de la décision de la cour d’appel donnant raison
à son voisin, il souhaite la contester et faire valoir des arguments juridiques cour de
cassation
4) Colin est commerçant, il rencontre un problème avec un fournisseur tribunal de
commerce

QUESTIONS vraies ou fausses ?

1.La loi est supérieure aux traités faux

2.La jurisprudence a valeur de loi faux

3.Le droit pénal est un droit mixte vrai

4.La publication est indispensable à


l’entrée en vigueur de la loi vrai

5.Le Code civil est une compilation de


lois vrai

6. Le droit à l’intégrité corporelle est un


droit de la personnalité vrai

7. un avocat est un auxiliaire du juge


faux : il assiste les partis

8.Une Cour rend un jugement faux

9.Le droit de vote est un droit politique


vrai

10. Le principe du triple degré de


juridiction est un principe de
l’organisation juridictionnelle faux : c’est
le principe de double degré de
juridiction
III ) Le personnel judiciaire

A) Les magistrats

ils ont le pouvoir de rendre la justice. Ils constituent un corps : le corps de la


magistrature et sont issus de l’école nationale de magistrature ( bordeaux ).
Ils sont nommés par décret du président de la république et ils doivent prêter serment
avant de rentrer dans la profession.
Il existe deux catégories de magistrats : ces deux catégories correspondent à deux
manières d’appliquer de droit qui leur est confié.

1) Les magistrats du siège


Ce sont les juges chargés de dire le droit en rendant les décisions de justice. Ils sont
membres de la magistrature assise. ils tranchent donc les litiges, ils jugent.
Ils siègent en nombre impairs de manière collégiale ( 3 ). Ils sont protégés dans
l’exercice de leur fonction. ils sont indépendants sur pourvoir exécutif ⇒ ils sont
inamovibles = ne peuvent pas être déplacés dans leur consentement mais ils peuvent être
sanctionnés par le conseil supérieur de la magistrature.

2) Les magistrats du parquet


ils sont membres de la magistrature debout. Ce n'est pas des juges mais des
procureurs, l’avocat général.
Ils ont pour fonction de requérir, demander l’application de la loi dans le but de protéger la
société, l'intérêt général.

Pourquoi le parquet ?
les tribunaux étaient dans les salles d’audience fait de planches et foulent le parquet
moyen âge : le vieux fr : parquet = petit parc. Les procureurs n’étaient pas au côté des
magistrats mais au milieu dans un petit parc.

Ils représentent l'État devant les tribunaux. Ils sont organisés au sein d’un corps
hiérarchisé.
- en haut on trouve le patron ( le ministre de la justice )
- le procureur général : se trouve au dessus de tous les procureurs
- procureurs : dans les tribunaux

ils ont des fonctions aussi civiles qui contribuent à protéger l'intérêt général ( ex :
mariage de mineur - vérification des registres de l'état civil

B) Les auxiliaires de justice

1) Les auxiliaires du juge, des magistrats


2 catégories :
- les greffiers : fonctionnaires qui constituent l’ensemble des services
administratifs d’un tribunal. On parle de greffe du tribunal. c’est lui qui envoie les
décisions de justice, qui convoque. Il est chargé d'assister le juge dans tous ses
actes.
ils ont un rôle particulier : rôle de la plume de l’audience = ils transcrivent ce qui
est dit à l’audience par toutes les parties et ainsi ils authentifient le jugement
rendu.

- les experts : ils sont inscrits sur une liste qui se trouve au greffe de la cour d’appel.
le juge peut saisir un expert pour lui demander un rapport sur un problème
présentant une certaine technicité ( en matière de finance pou de construction, en
matière pénal pour le comportement )
Ils ne donnent qu’un avis et le juge conserve une liberté et peut suivre toutes les
conclusions de la partie.

2) Les auxiliaires des parties


- avocat : ils exercent une profession libérale suite à l’obtention d’un diplôme, le
CAPA - après avoir fait une école ( 18 mois )
Ils sont réunis au sein d’un corps organisé : le barreau avec des règles de
déontologie.

ils exercent deux fonctions :


- fonction de représentation de son client : il agit comme un mandataire de
son client devant le juge lorsqu’il revêt sa robe. il n’est plus une personne
mais une fonction.
- fonction de conseil : qui se fait dans son bureau avec son client. il va avoir
un rôle de prévention

- l’officier ministériel : ils sont titulaires d’une charge. il est une personne qui, en
exécution d’une décision de l'état = la nomination par arrêté, dispose d’un privilège
pour exercer une activité. activité qui constitue une tâche de service public.
c’est le cas des notaires, des commissaires de justice depuis le 1er juillet 2023.

Ces officiers ministériels sont là pour garantir l'authenticité des actes et


procédures. c’est le notaire qui atteste de l'authenticité un acte de propriété et ce
document qui émane de l’officier ministériel fait foi à lui seul de la qualité de
propriétaire ⇒ c’est la reine des preuves.

Le commissaire de justice détient les missions de l’huissier et du commissaire


priseur. Une fusion qui a pour vocation d’élargir les compétences et le champ
d’activité des deux professions afin de simplifier le service public.

CHAPITRE 2 : L’interprétation de la règle de droit ( NE SERA PAS AU PARTIEL )

Le juge rencontre parfois des difficultés pour appliquer aux litiges une règle de droit qui n’est
pas forcément claire ou précise.
différentes techniques d’interprétations lui permettent de découvrir le sens d’un texte.
interprété c’est déterminer le sens et la portée de la règle de droit.
Section 1 : L’intérêt d’interpréter

I) Le domaine de la règle

La règle de droit est par définition abstraite et impersonnelle. Lors de son application aux
faits, il faut d’abord déterminer si les faits sont concernés par la règle de droit pour ensuite
donner la solution en appliquant le texte.
Le domaine d’une règle est l’ensemble des hypothèses qui entrent dans son champ
d'application.
si les faits sont visés par la règle ⇒ pas de difficultés. La règle s’applique car les faits
entrent dans son champ d’application.

ex : le code pénal définit l’homicide comme l’atteinte à la vie d’autrui. Si un homme


prend un fusil et va tuer son voisin, son comportement entre clairement dans la def du texte,
dans le champ d’application. mais dans la majorité des cas, la situation concrète ne
correspond pas exactement à ce qui est décrit par le texte.
Le juge doit alors déterminer si cette situation entre dans le domaine de la règle. Il doit donc
interpréter le texte.
⇒ ex : meme homme meme fusil → qui va tuer son voisin dans son sommeil mais la femme
du voisin l’avait empoisonné et était déjà mort ⇒ donc il a tué un mort.
a savoir si le fait de tuer un mort constitue l’infraction d’homicide ?

Cette fois ci les faits ne correspondent pas exactement à celles décrites par la règle qui
visent l’atteinte à la vie d’autrui. La règle vise-t-elle également l’atteinte à une personne déjà
morte. mais il faudra prouver que la personne était déjà morte pour être dédouané de la
situation.

On voit que ce texte qui est pourtant clair, les mots vont devoir être interprétés par le juge
dans l’exemple vu.
les textes ne visent pas toujours à viser font appel à une notion général
ex : le code civil prévoit que l’erreur sur la qualité essentielle de la personne du conjoint …

De façon générale, toute application d’une règle définit de façon abstraite et générale à
un cas concret suppose une interprétation de la loi par précision de son domaine.

II) Le sens de la règle

Lorsque la règle est imprécise il faut rechercher son sens exact. l’analyse des termes du
texte est un outil, une méthode d’interprétation.

Voici par exemple une règle qui énonce que devant telle juridiction, les parties sont
représentées par un avocat. Est-ce une obligation ? une faculté ? peuvent t elles avoir le
même avocats ou des différents ? c’est ainsi que les parties peuvent, doivent ont un sens.
⇒ c’est la méthode exégétique
Section 2 Les outils de l’interprétation

Le but de l'interprétation est d'expliquer ce que la règle dit. interpréter n’est donc ni
refaire la règle, ni l’inventer.
mais c’est seulement dire de façon plus claire et plus précise ce qu’elle expose. et pour y
parvenir le juge dispose de différentes méthodes.

A) Les méthodes d’interprétation

1) La méthode exégétique
= elle réduit l'application du droit aux termes de la loi. Cette méthode est donc insensible
aux réalités sociales. c’est l’analyse grammaticale du texte. POUVOIR et DEVOIR / ET OU
n’est pas la même chose.. on recherche le sens du texte.

2) La méthode téléologique (par les finalités du texte)


variante de la méthode exégétique = l'interprète analyse le texte en tenant compte de son
esprit = du but recherché par le législateur = les finalités du textes.
on va trouver cela dans les travaux préparatoires.

3) La méthode littérale
Elle s'appuie aussi sur la méthode exégétique en s’appuyant sur la cohérence
intellectuelle du texte = son emplacement dans le code donc son contexte.
ex : Si un article nouveau est inséré dans le titre 5 dans le mariage il ne peut s’appliquer que
pour les personnes mariés et non pour les concubins et les partenaires ⇒ ils ne peuvent pas
en profiter de cette règle.

4) La libre recherche scientifique


méthode proposée en réaction à la méthode exégétique qui était appliquée à des textes déjà
anciens. Les défenseurs de cette méthode viennent dire que les problèmes rencontrés
ne sont pas les mêmes que ceux de 1804. et même si on essaye de rechercher l’intention
du législateur par la deuxième méthode, il arrive que le législateur n’a pas pu tout prévoir.
donc pour eux, ces méthodes ont leurs limites et ils préconisent une recherche par le juge
libre. Le juge doit s’aider de toutes les données utiles ( bon sens, raison …)
La connaissance de ces données va lui permettre de poser la règle la mieux adaptée.

B) Les raisonnements juridiques

ces raisonnement sont rattachés à ces méthodes d'interprétations. tout d’abord les
raisonnements d'interprétation à la méthode exégétique avec la méthode théologique.
On privilégie donc l’esprit et la lettre du texte. ces raisonnement permettent de réduire le
champ d'interprétation.

1) Les procédés d’interprétation liés à la méthode exégétique ou procédés


d’interprétation rationnelle

a) Le raisonnement par analogie ou à pari


analogie = comparaison. On appelle raisonnement par analogie, l’opération intellectuelle
qui consiste à étendre la règle de droit énoncé pour un cas à un autre cas que l’on
considère analogue.
Ce raisonnement permet d’étendre le champ d'interprétation pour l’application.
ex : on applique par analogie une règle prévue pour les mineurs, les majeurs sous tutelle.
2eme ex : partenaires survivants
On va protéger d’autres individus par l’application de la règle par analogie.

b) Le raisonnement a fortiori
Il repose sur une idée de qui le plus qui peut le moins. l'interprète applique à une
situation une règle prévue pour une autre situation parce qu’elle doit être admise à plus forte
raison pour la situation qui pose problème.
ex : si un mineur n’a pas le droit de vendre un immeuble, de signer un acte de vente à
fortiori, il n’a pas le droit de le donner car la donation est un acte encore plus grave et plus
dangereux pour le patrimoine du mineur.

2) Les procédés d’interprétation littérale

a) La méthode documentaire
La méthode documentaire consiste à rechercher l’intention du législateur dans les
travaux préparatoires du texte.

b) Le raisonnement a contrario
consiste à considérer que si la loi a exposé une règle, elle exclut la proposition
contraire. Il consiste donc à exclure l'application d’un texte à une hypothèse qu’il n’a pas
prévue ou qu’il a justement voulu exclure.

C) Les maximes d’interprétation

= formules expriment des principes de bon sens et servent de guide aux juges

1) Les exceptions sont d’interprétation stricte


l'interprète, le juge ne peut pas admettre d'exception sans texte. Seuls les textes
peuvent prévoir des exceptions. Si un texte ne prévoit pas d'exception, le juge doit
appliquer le principe à toutes les situations qui entrent dans le texte.

2) Il est défendu de distinguer là où la loi ne distingue pas (« Ubi lex non


distinguit, nec nos distinguere debemus »)
Cela signifie que si une loi est formulée en des termes généraux, le juge ne peut pas en
restreindre à l’application en l’appliquant par ex à une telle catégorie de contrat car la règle
vise tous les contrats.

3) Les dispositions spéciales dérogent aux dispositions générales (« Generalia


specialibus non derogant »
Lorsqu'il existe deux règles qui peuvent être en contradiction, l’une générale et l’autre
spéciale ( contrat de vente ), on applique alors la règle spéciale à notre situation.
Le spécial déroge au général.
Cas pratique : Quel est le type de raisonnement utilisé par le juge ?

Madame Barrée aime se promener dans les rues de sa ville avec son crocodile. A l’entrée
du jardin public, une pancarte indique « Interdit aux chiens ». Peut-elle entrer avec son
crocodile ?
Bah non

Cass.crim., 8 mars 1930, Bailly, gaz.pal. 1930,I, 663. LA COUR ;

- Sur le moyen pris de la violation par fausse application des art. 21 de la loi du 15 juill. 1845
sur la police des chemins de fer, et 78 du décret du 11 nov. 1917 portant règlement
d’administration publique sur la police, la sécurité et l’exploitation des voies ferrées, …

- Attendu qu’il résulte des énonciations du jugement attaqué (Trib. corr. de Lille, 9 juill. 1929)
que Bailly fils a été poursuivi devant le tribunal de simple police de Lille pour avoir,.le 22 déc.
1928, à la gare de Croix-Wasquehal, ouvert la portière du compartiment de chemin de fer
dans lequel il se trouvait et sauté sur le quai avant l'arrêt complet du train; que Bailly père a
été également poursuivi comme civilement responsable de son fils mineur ; que
condamnation a été prononcée par le tribunal correctionnel de Lille, statuant comme
juridiction d'appel, le 9 juill. 1929, pour contravention aux art. 21 de la loi du 15 Juillet 1845
et 78 du décret du 11 nov. 1917 ; que le tribunal a décidé à bon droit que ce dernier texte
devait être interprété comme interdisant aux voyageurs de monter dans les voitures ou d'en
descendre avant l'arrêt complet du train;

- D'où il suit que le moyen n'est pas fondé;

- Par ces motifs, rejette.

NB : Art 78 du décret du 11 novembre 1917 : il est interdit aux voyageurs …5° de


monter ou de descendre… lorsque le train est complètement arrêté.

CHAPITRE 1 : La classification des droits subjectifs

On envisage la règle de droit du côté de la personne, c'est-à-dire du sujet du droit. Les


personnes sont titulaires de droit. On distingue les personnes physiques aux personnes
morales ( les sociétés, asso, groupements, ong ) ⇒ entité composées de personnes
physiques.

droit subjectif def : comme les pouvoirs, les prérogatives reconnues à une personne lui
permettant d’user d’une chose ou d’exiger d’une autre personne l'exécution d’une prestation

Ces droits permettent de délimiter les devoirs et les pouvoirs des individus.

3 questions peuvent être envisagées :


- Quels sont ces droits subjectifs ? on les présente par classification
- comment naissent les DS où les trouve-t-on ?
- Comment sont mis en œuvre ces droits ? comment les faire respecter ? comment les
faire reconnaître ?

on distingue deux grandes catégories de DS :


- les droits patrimoniaux / pécuniaires : ceux qui sont évaluables en argent
- les droits extra patrimoniaux : ceux qui n’ont pas de valeur pécuniaire

Section 1 : Le patrimoine

En droit le patrimoine n’est pas synonyme de fortune mais c’est une universalité
juridique c’est à dire un ensemble de droit et d’obligation d’un personne évaluable en
argent et dont l’actif répond du passif.
Toute personne a un patrimoine.

I ) Le patrimoine est une universalité de droit

une universalité juridique


Il regroupe un ensemble de droits et d’obligations c'est -à -dire qu’il regroupe tous les
rapports juridiques dans lesquels une personne est engagée.
- soit engagée de manière positive ( on lui doit de l’argent, une prestation )
- soit engagée de manière négative ( c’est elle qui sera débitrice, elle contracte un
prêt )
tous les contrats, engagements à l’égard d’un employeur est un rapport de droit

2 conséquences :
- Le patrimoine comporte deux comportements : un actif et un passif.
- actif : rapports dans lequel elle est créancière d’une prestation, d'une
somme d’argent
- passif : les rapports dans lesquelles elle est débitrices, elle dit une
prestation à l'égard de son employeur ou une somme d’argent à un ami
par ex
Au fur et à mesure du temps, ces deux comportements se modifient.

- le patrimoine forme un tout.


l’actif est inéluctablement lié au passif.

En effet l’article 2284 du CC prévoit que “ quiconque s’est obligé


personnellement est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens
mobiliers et immobiliers présents et avenir”. = lorsqu’on s’engage on est tenu
d’honorer son engagement.

Pour obtenir le paiement de sa créance, un créancier peut faire vendre les biens
de son débiteur.
l’actif et le passif sont liés
II ) Le patrimoine est une émanation de la personnalité

se sont les professeurs aubry et rau qui ont dégagé la théorie du patrimoine, théorie
selon laquelle le patrimoine est une émanation de la personne. ils en ont déduit trois
conséquences :
- seules les personnes ont un patrimoine ( physique ou morale ). ça veut dire qu’à
contrario il ne peut pas exister de patrimoine sans personne.
Ex : si je veux léguer mes biens à mon chat je ne peux pas parce qu’il n’est pas une
personne.

- toute personne qui née à un patrimoine. Le patrimoine ne dépend pas de la


situation financière de son titulaire.
Ex : une personne endettée a un patrimoine juste elle a plus de passif que d’actif.
La personne conserve son patrimoine jusqu’à son décès c'est pour ça qu’on ne peut
transmettre qu’après le décès.

- toute personne n’a qu’un seul patrimoine. La personne doit répondre de toutes
ses dettes sur la totalité de son patrimoine. On dit alors que le patrimoine est
indivisible.

ATTENTION : ces conséquences viennent du 19ème siècle et aujourd’hui, la dernière


conséquence est critiquée par une majorité de la doctrine. Elle n’est plus adaptée aux
entrepreneurs.
Pourquoi ? parce que lorsqu’on crée une activité indépendante et qu'il y a un risque de
dettes professionnelles et bien les créanciers pro au nom de cette théorie venaient se servir
sur le patrimoine de la famille, les biens familiaux.
progressivement, la doctrine a considéré que la théorie n’était plus adaptée à
l'entreprenariat. On a vu alors apparaître des lois qui ont exclu du patrimoine, la résidence
familiale ⇒ ce qui a mené la création de deux patrimoines :
- patrimoine privée, familiale avec les biens de la famille, intouchables des créanciers
professionnels
- patrimoine professionnel où on y mettrait des biens qui pourraient être saisis par les
créanciers professionnels. On mettrait donc à l'abri les biens familiaux.
Aujourd'hui, par principe, la loi exclut de toute saisie la maison des créanciers
professionnels.

On voit donc une limite dans la théorie des professeurs et qui a été modifiée dans le temps.

Section 2 : Les droits patrimoniaux

I ) Les différents droits patrimoniaux

on regroupe en 3 catégories :

A) Les droits réels

ils portent sur une choses


réel vient du latin res = chose
C’est le pouvoir qu’une personne détient sur une chose.
- La personne est la titulaire du droit, c’est le sujet du droit.
- La chose est l'objet du droit, ce sur quoi le droit porte.
quelles sont les choses qui peuvent être objet de droit réel ?

1) les biens objet de droit réel


ex : les vêtements, un ordi
le droit de propriété ⇒ Les choses sur lesquelles portent les droits réels sont très
diversifiées.

Le droit les classent dans deux grandes catégories de choses :


- les choses consomptibles = chose qui se consomme du seul fait que l’on s’en
serve ( denrée alimentaire )
- les choses non consomptibles = sont des choses dont l’usage est prolongé

- les choses fongibles ( PARTIEL VRAI OU FAUX ) : sont celles qui sont
envisagées dans leur genre et leur espèce et peuvent être remplacé par des
choses semblables
ex : billet de 50 contre un billet de 50
- les choses non fongibles : sont celles envisagés dans leur individualité
ex : la maison que j’ai pensé, tableau d’un artiste - joconde

autre classification :
- meuble : chose déplaçable ( animaux )
- immeuble : chose fixe,
- immeuble par nature : ce qui est attaché au sol, au sous sol ( immeuble,
construction, végétation )
- immeuble par destination : qui vont être considéré comme des immeuble
en raison du lien qui les unies avec un immeuble par nature ( bibliothèque
faite sur mesure, les serres de fonds agricoles, mobilhome )

2) droit réels principaux :


le droit réel par excellence
Article 544 du CC définit comme le droit de jouir et de disposer des choses de la
manière la plus absolue”

Le propriétaire à trois pouvoirs, prérogatives ( connaître par coeur )


- usus : droit de se servir de la chose - ex : habiter une maison dont on est
propriétaire
- fructus : droit de tirer les fruits naturels ( poisson sans un étang ) et civils ( mettre
en location ma maison ) de la choses
- l’abusus : le droit de disposer de la chose ( la vendre, la donner, l’échanger )

On trouve également des droits réels dit démembrés, c’est-à-dire que le titulaire du droit
n’aura qu’une ou deux prérogatives précédemment énoncées, par exemple l’usus et le
fructus. C’est ce qu’on appelle l’usufruit.
C’est le cas d’une maison qui aurait été héritée par un époux. Cette maison est un bien
propre à l’époux même s’ils sont mariés en communauté. Cet époux décède et il laisse sa
femme et ses enfants. Le bien étant propre, sa femme n’est pas propriétaire de la maison,
les enfants le sont. Mais grâce au mariage, l’épouse a des droits sur la maison, elle est
usufruitière = elle peut y vivre,
en percevoir les fruits jusqu’à son propre décès. Le droit de propriété est démembré parce
que les enfants détiennent l’abusus et l’épouse l’usus et le fructus.
Si la personne ne s’y est pas opposée par testament, jusqu’au décès, c’est le droit viager.
Mais si il y a opposition, la personne ne peut y vivre que pendant les uns ans prévus par la
loi.
L'usufruit a une valeur en argent. Plus on vend jeune, plus sa valeur est importante.

3) Les droits réels accessoires


Ce sont des garanties de paiement. Ils sont l’accessoire d’une créance dont ils
garantissent le paiement. Lorsqu’un créancier doute de la solvabilité d’un débiteur, il va
demander à ce débiteur une garantie pour renforcer ses chances d’être payé. Il acquiert
alors un droit réel sur la chose du débiteur.
C’est le cas par exemple de l’hypothèque : un contrat par lequel le débiteur affecte à la
garantie de sa dette un immeuble qui lui appartient mais pour lequel il ne sera pas
dépossédé.
C’est une sûreté. Qu’importe cette garantie, il donne au créancier un droit de préférence
pour le paiement, il pourra se faire payer en premier grâce à cette hypothèque.

B) Les droits de créance

Le droit de créance se définit comme un lien de droit existant entre deux personnes, en
vertu duquel l’une d’elle appelée le créancier peut exiger de l’autre, le débiteur, une
prestation.

Le créancier est le sujet actif, celui qui réclame et à qui l’on doit quelque chose.
Le débiteur est le sujet passif, celui qui doit faire quelque chose, exiger une prestation.
La prestation est l’objet du droit de créance, ce que l’on doit exécuter, ce sur quoi porte le
droit. La prestation peut prendre diverses formes :
- payer
- faire quelque chose
- s’abstenir de faire quelque chose pour ne pas nuire à autrui.
Ce droit de créance permet au créancier d’exiger une prestation du débiteur. Si celui-ci
ne s’exécute pas alors le créancier pourra saisir son patrimoine. On dit alors que le
débiteur s‘oblige à payer la dette. Le créancier qui peut saisir le patrimoine du débiteur a
donc un droit, un droit d’accès au patrimoine du débiteur s’appelle le droit de gage
général.

C) Les droits intellectuels

Cette catégorie est apparue dans les classifications modernes. Les droits intellectuels
portent sur les choses incorporelles qui résultent de l’activité de la personne. Les choses
incorporelles sont les choses que l’on ne peut pas toucher, elles se distinguent des
choses corporelles qui ont un corps physique. On y trouve :
- droits d’auteur,
- droit d’invention avec les brevets,
- droits sur les œuvres de l’esprit comme les partitions.
Ces droits sont des droits patrimoniaux parce qu’ils ont une valeur pécuniaire.

II ) Les caractères patrimoniaux

- Comme ils ont une valeur pécuniaire, on dit qu’ils sont cessibles, ils peuvent être
vendus.
- Ils sont saisissables, ils peuvent être saisis par un créancier pour qu’il vende le
bien et qu’il se fasse payer.

Section 3 : les droits extra-patrimoniaux

I ) les différents droits extrapatrimoniaux

Les droits extra patrimoniaux sont des droits inhérents à la personne. Ils ne sont pas
susceptibles d’une évaluation pécuniaire. On trouve différents droits classés dans deux
catégories principales

A) Les droits de la personnalité

Ils se rattachent à l’être. Ce sont des droits qui permettent à toute personne d’obtenir des
autres la reconnaissance et le respect de son individualité, de sa personne. Ils ne sont
pas des biens qui figurent à l’actif du patrimoine. On trouve quatre sous-catégories au
sein des droits de la personnalité :
- Les droits de la personnalité que l’on rattache à la protection de l’intégrité
physique : droit à la vie à travers la sanction pénale du meurtre, le droit à l’intégrité
corporelle (sanction pénale des coups et blessures
- Les droits qui se rapportent à l’intégrité morale : le droit à l’honneur . ainsi on
trouve toute les sanctions pénales et civiles en cas de diffamation, d’injures,
- Les droits que l’on attache à l’intégrité civile : les sanctions relatives à
l’usurpation de nom, d’identité on peut y rajouter le droit à l’image
- Les droits de la personnalité que l’on attache à la protection de la vie privée :
article 9 du Code civil : « chacun a le droit au respect de sa vie privée ». Il existe
là aussi des sanctions civiles et pénales en cas de divulgation de faits relatifs à la vie
privée.

Il s’agit de droits qui assurent la défense de la personne en tant qu’être humain, droit qui
en principe sont extra patrimoniaux, c’est-à-dire non évaluables en argent. Mais notre
société contemporaine connaît à ce sujet un changement de paradigme. C’est-à-dire que
les droits de la personnalité tendent à intégrer le patrimoine de la personne parce que
celle-ci peut monnayer son image ou sa vie privée auprès des médias et des réseaux
sociaux. C’est toute la catégorisation qui peut être remise en question.
B) Les droits de la famille

Au sein de ces droits de la famille, on retrouve :


- Les droits du couple : les droits reconnus à chaque personne vivant en couple
quel que soit la forme de la conjugalité. Il existe des obligations à la charge des
membres du couple. La seule obligation est la preuve d’une communauté de vie.
Les époux ont des obligations plus importantes que les partenaires et les concubins,
mais à l’inverse ils ont également des droits plus importants en cas de décès, en cas
de divorce.
- Les droits de la parenté : les droits qui découlent de l’autorité parentale sur la
personne de l’enfant mineur. Mais la parenté ouvre également des droits à l’égard
de l’enfant majeur. Dans ces droits on peut y rajouter les droits des grands-parents
: le droit d’entretenir des relations personnelles avec leurs petits-enfants, les
parents ne peuvent leur refuser ce droit sauf circonstances particulièrement
graves.

II ) les caractères des droits patrimoniaux

- Incessibles puisqu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’une vente


- Intransmissibles : je ne peux pas les transmettre à mes héritiers par testament
- Insaisissables : ils ne peuvent pas être saisi par des créanciers pour être
vendus
- Imprescriptibles : ils ne peuvent pas se perdre par l’écoulement du temps, ils ne
s’éteignent pas par le non-usage. C’est attaché à la personne jusqu’à sa mort.

Section 4 : L’abus des droits subjectifs

Va choisir une voie médiane = elle ne retient ni le critère de la finalité sociale ni le


critère de l’intention de nuire. Elle va retenir le critère de la faute c’est à dire que pour
elle, l’abus des droits subjectif est caractérisé lorsqu’il y a faute même international
commise dans l’exercice d’un droit. il y a faute dès que le titulaire du droit ne l’a pas
exercé comme un Homme avisé, une personne raisonnable qui aurait été dans la même
situation.
l’abus de droit va se rattacher au principe de responsabilité civile, va entraîner la
responsabilité civile de son auteur et œuvre dommage et intérêt.

II ) les applications de l’abus de droit

A) les applications consacrées

⇒ l’abus de droit de propriété : cet abus a été reconnu par la jurisprudence par l'arrêt
clément bayard de la cour de cassation du 3 août 1905.
droit le plus absolu.

Ça veut dire que ce droit de propriété est soumis au contrôle du juge.


Ex : un propriétaire avait installé sur son terrain des tiges de fer afin de nuire à son voisin qui
fabriquait et essayait des ballons dirigeables.
La cour de cassation relève que “ce dispositif ne présentait pour l’exploitation du terrain
aucune utilité et n’avait été édifié que dans l’unique but de nuire à son voisin”.

Elle approuve alors la cour d’appel d’avoir jugé qu’il y avait de la part de l’auteur des
constructions un abus de son droit. Elle ordonne l’enlèvement des tiges et l'octroi des
dommages et intérêts.

La jurisprudence se montre plus sévère aujourd’hui à l'encontre des proprios parce qu’elle
admet l’abus de droit par abstention = le propriétaire ne fait rien.

⇒ l’abus d'ester en justice = faire des actions en justice = saisir le juge pour un oui
pour un non.
Le demandeur va exercer de manière abusive son droit d’agir ou le demandeur qui sait le
juge en sachant qu’il ne gagnera pas.

⇒ l’abus du droit de grève : il est constitutionnellement garanti mais il peut dégénérer


en abus en présence d’acte illicite ( séquestrer son patron )

Dans tous les cas on voit la présence d’une faute qui se matérialise par l’exercice abusif
d’un droit.

B) Les applications écartées ?

il ne peut pas y avoir abus d’un droit que l’on appelle un droit discrétionnaire = un droit
qui n’est pas limité dans son exercice. mais cette catégorie de droit est en voie
d’extinction.
cette liste tend à se réduire PK? par principe tout droit est susceptible d’abus.

2 exemples :
- le droit des ascendant de faire opposition au mariage de leurs descendants (
enfants, petis enfants ) quelque soit la raison
- le droit de l'indivisaire : …

On peut dire en conclusion que le critère de distinction entre les droits patrimoniaux et
les extra patrimoniaux est imparfaits car certains de ces droits peuvent faire l’objet
d’une évaluation en argent ( atteinte à la vie privée ). En effet, les atteintes à la
personnalité, au droit de la famille peuvent être sanctionnées par des dommages et
intérêts. ces dommages entrent dans le patrimoine.
La frontière n’est plus aussi étanche.
Ces droits subjectifs que l’on détient peuvent venir de la loi, des contrats que l’on signe,
des actes, mais aussi peuvent venir des faits, de mon comportement.
CHAPITRE 2 : LA CRÉATION DES DROITS SUBJECTIFS

il existe à deux mécanisme juridiques qui donne naissance à des prérogatives


individuels
- les actes juridiques
- les faits

Section 1 : les actes juridiques

l’acte juridique est une manifestation de volonté, destinée à produire des effets de
droit.
ils sont nombreux. on va donc les classer en 4 grandes catégories :

A) les actes unilatéraux et les actes bilatéraux

⇒ l’acte est unilatéral lorsque l’effet juridique recherché résulte de la volonté d’une seule
personne.
ex : le testament est un acte unilatéral qui permet de transmettre un bien ou des biens à une
personnes ou des personnes que l’on nomme : légataires

⇒ lorsque l’acte est bilatéral : le résultat juridique, les conséquences découlent de deux
manifestations de volontés
lorsqu’il y a deux ou + manifestations, c’est un contrat
ex : contrat de vente est un contrat qui repose sur la volonté de l’acheteur de payer le prix et
du vendeur de transformer la chose. Cette distinction est importante car il existe des actes
spécifiques pour les actes unilatéraux et contrats.

B) les actes à titre gratuit et les actes à titre onéreux

⇒ L'acte à titre gratuit procure un avantage à une personne sans contrepartie.


ex : la donation de son vivant, un lègue

⇒ l’acte à titre onéreux est lorsque chacune des parties reçoit un avantage mais reçoit
une charge.
ex : contrat de vente : l’acheteur reçoit la chose mais doit payer le prix. Le vendeur reçoit le
prix mais se dépouille de la chose.

La distinction est importante parce qu’il y a des règles spéciales.


ex : la donation ne doit se faire que devant un notaire - acte dangereux - atteinte au
patrimoine.

C) les actes entre vifs ( vivant ) et les actes à cause de mort

⇒ les actes entre vivant : actes qui produisent leur effet de vivant
⇒ les actes à cause de mort produisent leur effet au décès de la personne ex :
testament, l’assurance vie.
D) les actes conservatoires, d'administration et de dispositions

⇒ l’acte conservatoire est un acte qui tend à maintenir le patrimoine dans son état
actuel.
ex : le contrat d’assurance pour incendie ⇒ en cas d'incendie le propriétaire va recevoir une
somme d'argent de la valeur de la maison qui ne pas altérer la consistance de son
patrimoine.

⇒ l’acte d’administration sont tous les actes de gestion courante d’un patrimoine →
tendance à faire prendre de la valeur à mon bien.
ex : je vais ajouter une cuisine, faire construire une piscine
ex : le contrat de location

⇒ les actes de disposition : faire sortir le bien de son patrimoine. Ce sont donc des
actes qui modifient la consistance du patrimoine
ex : donner ou vendre le bien

Section 2 : les faits juridiques

Un fait juridique est un événement auquel la règle de droit attache des conséquences
qui n’ont pas été recherché par les intéressés. ils n’ont pas manifesté leur volonté. mais
l’évènement va créer un droit.

Ils sont nombreux ces faits.


- faits volontaires . involontaires
- faits volontaires : ceux qui résultent d’une manifestation de volonté.
ceux qui se rattachent au comportement de la personne. On distingue
deux grandes catégories. ( nom des paragraphes 1 et 2 )
- faits involontaires : ceux qui sont des faits subis ( ex : décès )

I ) les faits générateurs de la responsabilité civile

Il existe un principe général selon lequel le dommage causé à autrui oblige celui par la
faute duquel il est arrivé, à le réparer.

Ce principe connaît plusieurs déclinaisons.


- la responsabilité du fait personnel : la personne qui commet une faute qui cause
un dommage à une autre, doit réparation ( article 1240 du code civil ) →règle
morale
- on est responsable des dommages causés par des personnes dont on doit
répondre
ex : responsabilité des parents du fait de leur enfants ⇒ responsabilité du fait d’autrui
ex : l’employeur du fait de ses salariés
- on est responsable des choses que l’on a sous sa garde : responsabilité du fait
des choses.
ex : régime spécial des accidents de circulation
II ) les quasi contrats

lorsque l’on signe un contrat, on s’engage envers l’autre cocontractant ⇒ on est tenu de
respecter les obligations contenues dans le contrat.

pk quasi ? À l'origine il n’y a pas de contrat signé et pourtant une personne va être
engagée envers une autre. Son comportement va entraîner des conséquences envers
une autre personne.

ex : enrichissement sans cause


lorsqu’une personne se trouve enrichie au dépend de l’autre. Celle qui s’est appauvrie
peut donc demander une indemnité.
l’enrichissement sans cause suppose l’enrichissement d’un patrimoine et corrélativement
l’appauvrissement d’un autre.

la gestion d'affaires : une personne qui va accomplir un acte dans l'intérêt d’une autre
mais sans avoir reçu un pouvoir, un mandat. Cette autre personne va se retrouver
engagée alors qu’elle n’est pas à l'origine de l’acte.

ex : les propriétaires d'une maison partent en vacance, une tempête survient. Les voisins
prennent l’initiative d’effectuer les réparations urgentes du toit ( couvreur ). Le propriétaire
sera tenu de payer le couvreur même s’il n’est pas à l’origine de l’acte de réparation.

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