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Ce document est un outil de travail pour l’étudiant. C’est un support de cours conçu pour lui permettre
de travailler en toute quiétude dans le cadre de la préparation de ses examens de fin d’année. C’est
aussi un document dont peut se servir tout citoyen désireux de s’informer et de se former sur la matière
juridique. Car ne dit – on pas que nul n’est censé ignorer la loi ?
Nous posons des actes de la vie courante chaque jour sans véritablement connaitre leur portée
juridique. Je dois vous dire chers lecteurs que tous les actes que nous posons quotidiennement sont
des actes juridiques dont nous ne nous rendons compte que lorsque nous devons en subir les
conséquences. Aussi je vous invite à ne pas faire de ce document un simple ornement de votre
bibliothèque mais une vraie source de recherche, un vrai instrument de travail.
JACQUES DOSSO
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INTRODUCTION GENERALE A L’ETUDE DU DROIT
Avant d’aborder l’étude du droit à proprement parler, il convient de signaler que le droit est l’un des
instruments de régulation et d’harmonisation de la société.
Dans la société il existe plusieurs instruments de régulation des comportements humains notamment la
religion, et la morale. Mais le droit figure en première place. Il est bon de reconnaitre que le droit est
l’élément primordial de régulation de la société à cause du mécanisme d’élaboration de ses règles, de
son mode d’application et de son mode de sanction mais aussi à cause de ses caractères. La règle de
droit diffère donc des deux notions précédemment citées à bien des égards. Tandis que l’objectif du
droit est de sanctionner immédiatement le délinquant pour empêcher toute velléité de nuisance, les
autres notions ont tendance à moraliser simplement la société.
Il nous faudra dans les développements qui suivent définir la notion de droit, préciser ses modes
d’élaboration et de sanction ; ce qui va nous conduire à mieux comprendre son importance au sein de
la société.
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DROIT CIVIL
TITRE I : GENERALITES
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CHAPITRE I - NOTION DE DROIT
Pour bien cerner la notion de droit, il faut définir la notion, présenter ses caractères et faire ressortir ses
différentes composantes.
I - DEFINITION DU DROIT
Le droit se définit comme un ensemble de règles de conduite proposé à l’homme dans une société
donnée et qui s’impose à lui sous peine de sanction. C’est ce caractère qui fait la différence entre la
règle de droit et les autres normes de conduite (la morale et la religion). Le but du droit est
d’harmoniser les relations sociales afin de mettre fin aux situations illégales et inégales entre les
humains. Mais on distingue le droit objectif du droit subjectif.
Le droit subjectif désigne l’ensemble des prérogatives particulières reconnues à une personne
déterminée et qu’elle peut faire prévaloir sur un bien ou sur une personne. Le droit subjectif appartient à
une personne déterminée qui l’exerce effectivement. Seul le sujet de ce droit l’exerce sauf s’il délègue
une autre personne pour agir en son nom. Nous n’allons pas nous attarder dans cette séquence sur ce
droit car il va faire l’objet de plus de détails postérieurement dans un chapitre. Nous allons plutôt nous
appesantir sur le droit objectif en donnant ses caractères et en le comparant aux autres normes de
régulation de la société.
Le droit objectif se présente comme l’ensemble des règles de conduite, générales, impersonnelles et
obligatoires proposé à l’homme dans une société et dont la violation est sanctionnée par la puissance
publique. De cette définition il ressort que la règle de droit présente un certain nombre de caractères qui
vont la distinguer des autres normes de régulation des relations sociales.
La différence entre le droit objectif et le droit subjectif réside dans le fait que le droit objectif s’adresse à
tout le monde tandis que le droit subjectif appartient à un sujet. Mais cette différence n’est que de
façade car en réalité le droit subjectif est un sous ensemble du droit objectif.
1 - Le caractère étatique
Ce caractère signifie que parmi les règles de conduite existant dans la société, seules sont des règles
de droit celles émises et sanctionnées par l’Etat. L’Etat détient donc le monopole de l’élaboration des
règles juridiques. Ainsi lorsque les députés légifèrent, c’est l’Etat qui l’a voulu.
Ce caractère signifie aussi que les règles émises sur un territoire donné ne sont valables que sur
l’étendue de ce territoire. Ainsi les lois ivoiriennes ne peuvent être appliquées au Bénin par exemple.
Sauf quelques rares fois prévues par les lois elles- mêmes.
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2 - Le caractère général et impersonnel
Ce caractère signifie que la règle de droit ne fait pas de distinction ou de favoritisme entre les
personnes dans son application. Elle ne s’adresse en particulier à personne mais s’adresse à tout le
monde en général. La règle de droit une fois émise ne fait pas de discrimination, elle ne fait pas
d’exclusion. Elle ne favorise personne en particulier et ne pénalise personne de façon arbitraire. Elle
met tous les citoyens sur un pied d’égalité d’où l’adage « nul n’est au- dessus de la loi ».
3 - Le caractère obligatoire
Ce caractère s’analyse dans le fait d’imposer la loi par la contrainte. La règle de droit est obligatoire car
celui qui transgresse la loi s’expose à des sanctions. Ainsi le désir d’éviter d’être sanctionné oblige
l’individu à respecter la loi.
Mais au niveau de la force contraignante de la loi il faut faire la distinction entre les règles impératives et
les règles supplétives.
Les règles impératives sont celles qui s’imposent telles qu’elles se présentent. Elles ne peuvent
pas être modifiées par des conventions, elles ne peuvent pas être écartées dans leur
application par les parties.
Les règles supplétives sont les règles qui peuvent être modifiées dans leur application par la
convention des parties. Leur force est moindre elles peuvent être modifiées par les parties à un
conflit.
4 – Le caractère permanent
Ce caractère signifie que la règle de droit est applicable aussi longtemps qu’elle est en vigueur. Seule
l’abrogation de la loi empêche le juge de l’appliquer. Il existe deux sortes d’abrogations : l’abrogation
tacite et l’abrogation expresse.
La distinction qui est faite entre la règle de droit et la morale se situe au niveau des sources et au
niveau de la sanction.
Au niveau des sources, la règle de droit est écrite. Elle provient de l’autorité législative et est codifiée
dans un texte de loi alors que la règle de morale n’est pas écrite. On ne connait pas sa source. Elle
semble exister d’elle-même, elle semble provenir de nulle part.
Au niveau de la sanction, la violation de la règle de droit est sanctionnée par des peines
d’emprisonnement ou des amendes alors que la violation de la règle de morale n’expose à aucune
sanction. L’individu est laissé face à sa conscience.
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La distinction se trouve entre ces deux notions au niveau de leur source et au niveau de la sanction.
Au niveau de la source la règle de droit est élaborée par l’Etat, par des hommes commis à cet effet
alors que la règle religieuse a pour source principale Dieu. La règle de droit fait l’objet d’une adaptation
constante, d’une modification constante alors que la règle religieuse est immuable, immutable. Elle n’a
jamais été modifiée depuis qu’elle existe.
Au niveau de la sanction, la violation de la règle de droit est sanctionnée par les hommes désignés à
cet effet par l’Etat alors que la religion laisse à Dieu le soin de sanctionner ceux qui transgressent ses
règles. De plus la sanction de la violation de la règle de droit est automatique alors que la sanction de la
violation de la règle religieuse est reportée au jugement dernier dont on ne connait pas encore la date.
La coutume se distingue du droit à trois échelons : au niveau de leur source, au niveau de leur portée
et au niveau de leur sanction.
Au niveau de la source la règle de droit provient de l’Etat alors que les règles coutumières proviennent
de la tradition, des ancêtres. Ce sont de vieilles pratiques qui finissent par s’installer comme des règles
de conduite. Ce sont des règles abstraites, non écrites alors que la loi est écrite.
Au niveau de la portée, la loi a une portée générale alors que la coutume est locale. La loi s’applique
sur tout le territoire, la coutume est propre à un peuple, à une localité.
Quant aux sanctions, la sanction de la violation de la coutume est prononcée par les autorités
coutumières tandis que la sanction de la violation de la loi est assurée par l’Etat. La coutume prononce
des amendes uniquement ou le bannissement alors que la loi prononce des peines de prison.
Il est bon de noter que la loi a une autorité supérieure à la coutume mais certaines coutumes peuvent
devenir des lois. Ex : l’obligation de porter secours à une personne en danger, l’obligation alimentaire
envers les parents du 3e âge
Le droit objectif contient plusieurs branches mais la distinction généralement retenue est celle faite
entre le droit public et le droit privé d’une part, entre le droit interne et le droit international d’autre part.
Le droit public est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre l’Etat et ses institutions, les
rapports entre l’Etat et les collectivités territoriales existant sur son territoire, entre l’Etat et les
particuliers dans une certaine mesure. Le droit public est donc le droit qui gouverne les relations entre
l’Etat et ses différentes composantes.
Le droit privé de son côté est l’ensemble des règles qui commandent les relations entre les particuliers
qu’il s’agisse de personnes physiques ou de personnes morales. C’est donc le droit qui harmonise les
rapports des personnes privées entre elles.
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Le droit interne ou droit national est le droit en vigueur dans un Etat donné. C’est le droit propre à un
Etat, le droit qui s’applique sur l’intégralité de son territoire sans exclusion.
Le droit international de son côté est le droit qui s’applique dans les relations entre deux ou plusieurs
Etats souverains. Ex : l’ONU, l’UA, la CEDEAO. Le contenu de ces relations et les règles les régissant
sont mentionnés dans un traité ou une charte que chaque Etat doit signer pour manifester son
adhésion.
La question posée par les sources du droit a pour but de déterminer et de préciser l’origine des règles
de droit. D’où proviennent les règles de droit ? D’où tirent –elles leur force ? Le développement de ces
questions nous conduira à distinguer deux sortes de sources : les sources directes ou formelles et les
sources indirectes ou complémentaires.
Elles sont au nombre de quatre essentiellement : la constitution, les traités internationaux, la loi, les
règlements.
A- LA CONSTITUTION
C’est la norme fondamentale, la loi mère de toutes les autres lois. C’est la norme suprême à laquelle
doivent se référer toutes les autres règles de droit. Aucune règle de droit contraire à la constitution ne
peut entrer dans l’ordonnancement juridique. C’est pourquoi il est institué un contrôle de
constitutionnalité de toutes les lois avant leur entrée en vigueur. La constitution se situe au sommet de
la hiérarchie des normes juridiques car elle émane d’un pouvoir supra législatif. Elle constitue pour cela
une super légalité.
La constitution organise les modes d’acquisition, d’exercice et de transmission du pouvoir d’Etat. Elle
organise les pouvoirs publics et les pouvoirs constitués de l’Etat.
La cote d’Ivoire a connu trois constitutions : celle du 3 Novembre 1960, celle du 1 er Août 2000 et celle
de novembre 2016.
Les traités internationaux sont des accords conclus entre deux ou plusieurs Etats en vue de produire
des effets juridiques dans leurs relations mutuelles. Les traités peuvent être conclus dans plusieurs
domaines notamment en matière économique, cultuelle, militaire etc.
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C - LA LOI
La loi est une règle écrite établie par l’Assemblée nationale et promulguée par le chef de l’Etat avant
son entrée en vigueur (son application). Il s’agit là de la loi ordinaire qui se distingue de la loi
référendaire, de la loi organique et des lois gouvernementales.
Les lois référendaires sont adoptées directement par le peuple donc échappent à la procédure
législative.
Les lois organiques complètent la disposition de la constitution pour les expliciter et les
expliquer.
Les lois gouvernementales comprennent les décisions du chef de l’Etat en période de crise et
les ordonnances ayant force de loi. Ces lois échappent également à la procédure législative
lorsqu’il y a urgence.
D - LES REGLEMENTS
Ce sont des règles édictées par le pouvoir exécutif et certaines autorités administratives dans des
domaines autres que ceux réservés à la loi. On distingue : les règlements autonomes des règlements
dérivés.
Les règlements autonomes : Ils sont pris spontanément et à titre exclusif dans des matières
autres que celles réservées à la loi. Ils ont une autorité inférieure à celle des lois. Les
règlements peuvent prendre plusieurs formes : on a les décrets présidentiels ou pris en conseil
des ministres, les arrêtés, les circulaires etc.
Les règlements d’application : Ce sont des décisions destinées à assurer l’exécution d’une loi.
Ils s’appuient sur une loi et ne doivent pas violer cette loi.
A - LA JURISPRUDENCE
La jurisprudence est l’ensemble des solutions retenues par les tribunaux sur une question précise de
droit. C’est aussi l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux dans les domaines où la loi n’a
pas été suffisamment précise, dans les domaines où la loi présente des insuffisances, des lacunes.
La jurisprudence joue un rôle secondaire et supplétif en ce sens qu’elle vient combler les lacunes de la
loi. Elle interprète la loi en précisant le sens des dispositions obscures.
B - LA DOCTRINE
C’est l’opinion, le point de vue, les critiques, les propositions des grands auteurs, des grands penseurs
sur des questions de droit. L’autorité de la doctrine est nulle en principe puisque ces auteurs ne font
que faire des propositions. Mais leurs opinions sont d’une telle pertinence que le juge et le législateur
s’en inspirent dans leurs travaux.
C - LA COUTUME
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C’est une règle de conduite qui n’est pas édictée en forme de commandement par les pouvoirs publics.
Elle est issue d’un usage général et prolongé donnant l’impression qu’on est en présence d’une règle
obligatoire. C’est un ensemble de pratiques anciennes et prolongées qui donnent le sentiment qu’il
s’agit d’une règle contraignante.
L’organisation judiciaire ivoirienne gravite autour d’un certain nombre de principes que nous allons
présenter avant de nous prononcer sur les différentes sortes de juridictions que l’on rencontre en Côte
d’Ivoire.
Ce principe signifie que le pouvoir judicaire est indépendant des pouvoirs exécutif et législatif. Ce
principe est consacré par l’article 139 de la constitution. Cette autonomie du pouvoir judiciaire est
renforcé par l’article 140 qui énonce que les magistrats ne sont soumis, dans l’exécution de leur
fonction qu’à l’autorité de la loi.
Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Nul n’est au- dessus de la loi dit-on. Les individus vivant sur
un territoire donné, quelle que soit leur nationalité doivent avoir le même traitement devant la loi. Cela
résulte du caractère général et impersonnel de la loi.
C - LE PRINCIPE DE LA LEGALITE
Le juge dans son travail ne doit faire référence qu’à la loi. Il n’a pas le droit de statuer au-dessus de la
loi (ultra petita) ou en deçà de la loi (infra petita). L ‘adage dit « nullum crimen, nulla poena sine lege »
ce qui signifie « il n y a pas de crime, il n’y a pas de peine sans loi ». Le principe de légalité doit donc
être strictement respecté par le juge.
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D - LE PRINCIPE DE LA TERRITORIALITE DES JURIDICTIONS ET DE LA GRATUITE DES
SERVICES
Le principe de la territorialité signifie que chaque tribunal a un ressort territorial dans lequel il est
compétent. Ainsi une affaire qui s’est déroulée à Bouaké ne peut être jugée à Abidjan en raison de la
compétence territoriale. C’est toujours la juridiction territorialement compétente qui juge l’affaire au fond.
Le principe de la gratuité des services signifie que les services rendus par la justice ne sont pas
payants. C’est la continuité du principe de gratuité des services administratifs de l’Etat. Cependant il
n’est pas tout à fait exclu le paiement de quelques frais pour des papiers administratifs.
Contrairement à d’autres Etats où les juridictions sont séparées, ce principe signifie qu’en Côte d’Ivoire
il existe un seul ordre de juridiction à chaque degré qui reçoit toutes les affaires. Ainsi au premier degré
nous avons les tribunaux de première instance et leur section détachées, au second degré nous avons
les cours d’appel et au degré supérieur nous avons la cour suprême.
Mais la réforme constitutionnelle de 2000 prévoit la séparation prochaine des juridictions administratives
et des juridictions de droit privé.
Le principe de la collégialité signifie que les décisions sont rendues par un collège de magistrats au
nombre de trois.
Le principe de l’inamovibilité quant à lui est l’une des garanties de l’indépendance du juge. Il signifie que
les magistrats ne peuvent pas être affectés ou recevoir d’affectation qu’avec leur accord.
Pour donner une garantie au justiciable, la loi prévoit que tout conflit peut faire l’objet après le premier
jugement, d’un recours devant une juridiction d’un niveau hiérarchique plus élevé. C’est la cour d’appel.
Ce principe signifie que toute personne qui fait l’objet de poursuite judiciaire est présumée innocente
jusqu’à ce qu’à la suite d’un procès juste et équitable, sa culpabilité soit prouvée.
Il existe deux grandes catégories de juridictions : les juridictions de droit commun et les juridictions
d’exception.
Ce sont des tribunaux qui ont une compétence générale et qui peuvent statuer sur toutes les affaires
tant que ces affaires ne sont pas confiées à des juridictions spéciales.
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Les juridictions de droit commun sont les tribunaux de première instance, leurs sections détachées et
les cours d’appel.
1-Les juridictions du premier degré : Le tribunal de première instance et les sections détachées
Ce sont les tribunaux devant lesquels on porte une affaire pour la première fois. C’est devant ces
tribunaux que commence le règlement du litige. C’est pourquoi on les appelle « juridictions du premier
degré ». Ils rendent le premier jugement, on dit qu’ils statuent en premier ressort.
Le tribunal de première instance est une formation juridictionnelle complète. Il comporte en son sein
plusieurs juges ayant chacun une fonction propre ou s’occupant d’affaires différentes (instruction,
pénale, matrimoniale, commerciale etc.)
La section détachée elle est une formation juridictionnelle incomplète. On y trouve un seul juge qui
s’occupe de toutes les affaires.
Les tribunaux de première instance et les sections détachées rendent des jugements. Celui qui intente
l’action est appelé demandeur et l’adversaire est appelé défendeur.
C’est le deuxième degré de juridiction de l’appareil judiciaire ivoirien. Elles jugent pour la deuxième fois
l’affaire lorsque le tribunal de première instance a fini de statuer et qu’un appel est interjeté. On dit
qu’elles statuent en deuxième ressort. La cour d’appel ne peut être saisie que lorsque l’intérêt du litige
excède 500 000 f.
Le plaideur qui saisit la cour d’appel est « l’appelant » et son adversaire s’appelle « l’intimé ». La
décision rendue par la cour d’appel est un « arrêt ».
Pour l’heure en côte d’ivoire il n’y a que la cour suprême qui joue le rôle de juridiction suprême. Elle est
placée au sommet de la hiérarchie des juridictions. Son rôle n’est pas de reprendre le procès (l’affaire)
mais de vérifier que le droit a été bien dit, que la loi a été bien appliquée.
La réforme constitutionnelle de 2000 prévoit 4 juridictions suprêmes qui ne sont pas encore entrées en
fonction. Ce sont : le conseil d’Etat, la cour de cassation, la cour des comptes, la cour commune de
justice et d’arbitrage de l’OHADA.
Ce sont des juridictions qui connaissent un type particulier d’affaires. Ces juridictions ont une
compétence d’attribution. On a la cour d’assises, le tribunal du travail, la haute cour de justice, le
tribunal militaire, et les juridictions arbitrales de l’OHADA.
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1 – La cour d’assises
Elle est chargée de juger les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime. Ex : le viol, le meurtre.
Elle n’est pas une juridiction permanente ; elle tient ses assises deux fois par an au tribunal de première
instance.
2 – Le tribunal militaire
Il est chargé de juger les militaires qui commettent des infractions dans l’exercice de leur fonction.
3 – Le tribunal du travail
Il juge les litiges existants entre les travailleurs et leurs employeurs à l’occasion de l’exécution du
contrat de travail
4 – La cour de sureté
Elle est spécialisée dans une certaine catégorie d’infractions que l’on appelle crime ou délit contre la
sureté de l’Etat ainsi que les crimes et délits connexes. Ex : l’incitation à la guerre civile, les complots,
les attentats à la sureté de l’Etat.
C’est une juridiction spéciale qui ne juge que les chefs d’Etats et les membres du gouvernement ayant
commis des infractions dans l’exercice de leur fonction. Elle se compose d’anciens députés et de
magistrats.
On distingue le personnel de justice d’une part, les auxiliaires de justice d’autre part et les particuliers
dans une certaine mesure.
A - LE PERSONNEL DE JUSTICE
1 – Les juges
Au tribunal ce sont les personnes qui sont chargées de trancher les différends, de dire le droit ou rendre
la justice. Il y a deux catégories de juges :
Les juges du siège ou juge assis : Ils sont inamovibles, indépendants et autonomes. Ils doivent
trancher entre les deux parties lors d’un litige. Leurs décisions sont prises en fonction des faits
et preuves qui leur sont présentés et selon la loi applicable à la situation.
Les juges du parquet ou juges débout : Ils sont aussi appelés ministère public. Ils ne jugent
pas. Ils sont chargés de défendre les intérêts et les droits de la société qu’ils représentent à
l’audience. Ils se lèvent pour intervenir d’où leur nom.
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2 - Les greffiers
Ils rédigent et conservent les actes de Procédure (requête, appel) et les décisions de justice. Ils servent
de relais de communication entre les parties et les juges.
On les appelle aussi officiers ministériels. Ils travaillent pour leur propre compte et au profit de ceux qui
les sollicitent. Ils peuvent également être sollicités par l’Etat. Ce sont :
Les notaires : ce sont des officiers ministériels appelés à notifier les actes héréditaires et les
titres fonciers de propriété. Ils établissent les statuts des personnes morales et d’autres
procédures.
Les commissaires de justice : ce corps est composé des huissiers de justice et des
commissaires-priseurs. Ils sont chargés de la vente aux enchères publiques des biens saisis et
de la rédaction des actes de procédure.
Les avocats : ils représentent leurs clients et les assistent pendant le déroulement du procès.
L’expert judiciaire : c’est un technicien à qui le juge demande de donner son avis sur des faits
nécessitant des connaissances techniques et des investigations.
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C - LES PARTICULIERS
Ce sont de simples citoyens qui interviennent dans le déroulement du procès. On les classe
subsidiairement parmi le personnel judiciaire car leur rôle est souvent déterminant durant le
déroulement du procès. Ils sont de deux sortes :
Les jurés : Ce sont de simples citoyens appelés à titre temporaire et exceptionnel à rendre la
justice pénale. Cette procédure est propre à certaines juridictions comme la cour d’assises.
Les témoins : Ce sont des citoyens appelés à rendre un témoignage. Ils sont appelés à dire ce
qu’ils ont vu ou ce dont ils ont été témoins. Les témoins sont des éléments importants dans le
déroulement du procès car leur témoignage est déterminant dans la décision du juge.
Lorsqu’un droit juridiquement protégé est violé, la procédure judiciaire peut être déclenchée (mise en
mouvement) par une action en justice dans le respect des règles de procédure. L’action en justice est le
fait de saisir le tribunal pour règlement d’un conflit. L’action en justice se fait par une première demande
(appelée demande initiale) qui peut être accompagnée de d’autres demandes (les demandes
incidentes). L’action en justice est soumise à des conditions.
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A - L’EXISTENCE JURIDIQUE DE LA PERSONNE
La saisie du tribunal par le demandeur est conditionnée par son existence juridique. L’action en justice
sous le nom d’une personne décédée n’est pas recevable. Une personne décédée ne peut pas formuler
une demande en justice.
D’autre part, sont irrecevables les demandes formulées par des groupements ou associations n’ayant
pas la personnalité juridique. Ex : Les associations ou les sociétés non déclarées.
Pour que l’action en justice soit recevable, un droit doit être violé. Les demandes fantaisistes ne sont
pas recevables. Ex : La demande d’un château au père qui a construit une simple villa.
Il faut donc que l’objet de la demande porte sur un droit juridiquement protégé.
« Pas d’intérêt, pas d’action » dit l’adage. Par conséquent, le demandeur doit :
- Justifier d’intérêt personnel et direct c'est-à-dire que le demandeur ne peut saisir la justice que
dans la mesure où la violation du droit l’atteint directement ou indirectement.
- Justifier d’un intérêt juridiquement protégé c'est-à-dire qu’il doit s’agir d’un droit reconnu et
protégé par les textes de loi. Ex : la demande en réparation d’une prostituée est irrecevable car
la prostitution est prohibée par la loi.
La qualité c’est le titre qui donne à une personne le pouvoir d’ester en justice. Nul ne peut agir pour le
compte d’autrui sans titre qui lui en donne le pouvoir.
Ex : l’avocat peut agir pour son client, le tuteur peut agir pour son pupille.
La capacité c’est l’aptitude d’une personne à avoir des droits et à les exercer. Les personnes
incapables ne peuvent pas ester(faire une demande en justice) en justice par elles -mêmes. Elles
doivent être représentées.
Le justiciable qui veut saisir la justice doit s’adresser au tribunal territorialement et matériellement
compétent.
A – LA COMPETENCE TERRITORIALE
Le tribunal territorialement compétent est le tribunal du lieu de domicile du défendeur. Mais c’est un
principe qui admet des exceptions. Ainsi en matière de pension alimentaire le tribunal compétent est
celui du domicile du demandeur. En matière de travaux ou de location le tribunal compétent est celui du
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lieu de la convention. En matière immobilière le tribunal compétent sera celui du lieu de situation de
l’immeuble. En matière de fait juridique le tribunal compétent est celui du lieu de rattachement du fait.
B – LA COMPETENCE MATERIELLE
Le tribunal matériellement compétent est le tribunal qui est habilité à juger l’affaire en raison de sa
nature, en raison de la matière sur laquelle porte le conflit. Ex : Un conflit de travail est jugé par le
tribunal du travail, un conflit entre commerçants est jugé par le tribunal commercial.
Lorsqu’un droit juridiquement protégé est violé la procédure judiciaire est enclenchée par la saisine de
la juridiction compétente. La justice ne se met pas en mouvement toute seule, elle ne s’auto saisit pas.
Il faut l’actionner. La saisine est subordonnée aux conditions mentionnées plus haut (l’intérêt, la
capacité etc.).
Le déroulement du procès démarre par la saisine du tribunal compétent. Les modes de saisine du
tribunal sont au nombre de trois : la requête, l’assignation et la comparution volontaire.
1 - L’assignation
C’est la procédure par laquelle l’on s’adresse à un commissaire de justice pour la rédaction d’un acte
que l’on appelle « exploit ». Par cet exploit le demandeur invite son adversaire à comparaitre devant les
tribunaux. L’assignation doit comporter clairement l’objet de la demande, les motifs ou arguments
invoqués, l’indication du tribunal qui doit connaitre de l’affaire, la date et l’heure de l’audience.
L’assignation doit donc être suffisamment précise pour éviter une remise en cause de la procédure.
2 - La requête
Ici la demande est portée directement devant le greffier du tribunal. Ce dernier se charge ensuite de
convoquer l’adversaire par la rédaction de la requête. La requête est utilisée pour les affaires dont
l’intérêt pécuniaire n’excède pas 500 000 f.
3 - La comparution volontaire
Ici les parties au conflit, sans assignation, ni requête se présentent volontairement devant les tribunaux
pour y être jugées.
Une fois que la demande a été introduite devant le tribunal, un jugement est rendu. Mais ce jugement
peut ne pas satisfaire les parties. Ils disposent alors d’un certain nombre de voies de recours pour
tenter d’obtenir justice.
Les voies de recours sont des moyens mis à la disposition des plaideurs insatisfaits pour tenter
d’obtenir d’une juridiction de degré supérieure la reformation ou l’annulation d’une décision de justice lui
faisant grief.
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Nous avons deux catégories de voies de recours : les voies de recours ordinaires et les voies de
recours extra ordinaires.
a – L’opposition
C’est la voie de recours offerte à un défendeur qui a été jugé sans avoir eu connaissance de la
procédure intentée contre lui. Ex : le jugement par défaut
L’opposition permet de saisir la même juridiction qui a rendu la décision contestée. Le délai pour faire
opposition est de 15 jours à compter de la signification de la décision.
b - L’appel
C’est une voie qui permet au demandeur d’obtenir la reformation ou l’annulation de la décision rendue
par la juridiction de premier degré (le tribunal de première instance). Par ce moyen, le plaideur porte le
procès devant la juridiction supérieure : la cour d’appel. L’appel n’est possible que lorsque l’intérêt du
litige excède 500 000 f.
Celui qui interjette appel est « l’appelant » et celui contre qui l’appel est interjeté est « l’intimé ». Le délai
pour faire appel est de un mois.
c - Le pourvoi en cassation
C’est la voie par laquelle une partie au procès saisit la cour suprême après un jugement ou un arrêt
pour demander la reformation de la décision. Le délai est d’un mois à compter du prononcer de la
décision de la cour d’appel.
La demande en cassation est fondée sur la violation de la loi, l’excès de pouvoir, l’incompétence, ou le
manque de base légale.
Le juge de cassation ne reprend pas l’affaire au fond mais vérifie si la loi a été bien appliquée. Lorsque
la loi a été bien rendue, le juge rend un arrêt de rejet par lequel il rejette la demande. Lorsque la loi n’a
pas été bien appliquée, le juge rend un arrêt de cassation par lequel il casse la décision de la cour
d’appel et renvoie l’affaire litigieuse devant une autre cour d’appel.
a- La demande en révision
C’est une voie de recours dont disposent les parties pour obtenir la révision d’une décision rendue en
dernier ressort. Elle intervient en principe dans l’hypothèse où le juge a été induit en erreur (dol, usage
de faux documents ou de fausses pièces). Le délai pour introduire la demande est de deux mois à
compter de la découverte du dol.
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b- La tierce opposition
C’est la voie de recours par laquelle une personne autre que les parties au procès attaque une décision
de justice qui lui cause préjudice en demandant à la juridiction qui a rendu la décision d’en supprimer
les effets en ce qui la concerne personnellement.
Les acteurs de la vie juridique sont principalement au nombre de deux : les personnes physiques et les
personnes morales que nous allons étudier successivement.
On entend par personnes physiques les êtres humains à l’exclusion des animaux. Les êtres humains
sont aptes à supporter des obligations et à être titulaires de droits par le mécanisme de la personnalité
juridique qui va faire l’objet de notre étude dans la section qui suit. Mais il est bon de retenir que seuls
l’être humain dispose de la personnalité juridique, les animaux n’en disposent pas. Nous envisagerons
ensuite la notion de capacité juridique qui permet à l’être humain d’exercer les droits dont il dispose. Et
nous terminerons notre étude par l’énumération des éléments d’identification de la personne humaine.
I - LA PERSONNALITE JURIDIQUE
La personnalité juridique est l’aptitude d’une personne à avoir des droits et à supporter des obligations.
Avoir la personnalité juridique c’est être sujet de droit c'est-à-dire être à mesure de supporter des droits
et des obligations. Mais la personnalité juridique s’acquiert et prend fin.
En principe la personnalité juridique s’acquiert à la naissance de l’individu. Autrement dit pour exister
juridiquement il faut naitre. Mais il ne suffit pas de naitre pour avoir la personnalité juridique .Il faut
naitre vivant et viable. Est vivant l’enfant qui, à la naissance respire et pousse des vagissements ou
pleurs. Ainsi un mort- né ne peut pas avoir la personnalité juridique car il est considéré comme n’ayant
jamais existé. L’explication de ce principe est simple. L’enfant né vivant sera déclaré à l’état civil, il va
porter un nom et aura un acte de naissance. Au contraire ces formalités ne seront pas accomplies pour
l’enfant mort -né.
En plus de naitre vivant il faut naitre viable pour avoir la personnalité juridique. Est viable l’enfant qui
nait avec tous les organes essentiels à la vie suffisamment constitués pour lui permettre une existence
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DAT PREMIERE ANNEE
autonome. L’enfant, avant la naissance n’est pas distinct de la mère. Seule sa séparation d’avec sa
mère donc sa naissance va lui permettre d’exister en tant qu’individu.
Il en ressort que l’enfant né vivant et viable acquiert dès sa naissance la personnalité juridique. Il
devient ainsi titulaire de droits et d’obligations. Toutefois le principe de l’acquisition de la personnalité
juridique à la naissance connait des tempéraments.
2 - L’exception au principe
Cette exception résulte de la règle de l’infans conceptus en ces termes : « infans conceptus pro nato
habétur quotiès de commodis ejus agitur ». Cette règle signifie que l’enfant simplement conçu sera
considéré comme né chaque fois qu’il y va de son intérêt. Elle permet ainsi à l’enfant simplement conçu
et qui n’est pas encore né de bénéficier de la personnalité juridique parce qu’il a un avantage à
acquérir. Par cette règle l’enfant encore à l’état embryonnaire va se voir attribuer la personnalité
juridique mais à certaines conditions : l’enfant doit naitre vivant et viable ensuite il doit avoir des intérêts
en jeu. Ex : le bénéfice d’une assurance.
Cette exception ne joue donc pas si le patrimoine de l’enfant ne coure aucun danger.
La personnalité juridique prend fin avec la mort mais il y a des cas d’incertitude sur l’existence de la
personne juridique de sorte que lorsque ces situations surviennent, on procède comme si la personne
n’existait plus.
1 - La mort
La mort se caractérise par la cessation de toutes les fonctions vitales. Le cerveau cesse de fonctionner,
l’organisme arrête toute fonction (plus de respiration, arrêt des organes vitaux, arrêt de la circulation
sanguine etc.). Le constat de la mort biologique est laissé à l’appréciation du médecin.
Avec la mort, la personnalité juridique prend fin. L’individu n’a plus de droit et ne supporte plus
d’obligation. Il ne peut plus manifester sa volonté. Mais cette règle connait des exceptions car
quelquefois, la volonté du défunt continu de produire des effets. Ex : les décorations à titre posthume,
l’exécution des engagements par les héritiers en son nom.
En dehors de la mort qui met fin à l’existence de la personne physique il existe des événements qui font
planer un doute sur l’existence de la personnalité juridique.
Les circonstances qui entrainent une incertitude sur la personnalité juridique sont l’absence et la
disparition.
Dans le langage courant ces deux notions sont synonymes alors qu’elles sont distinctes en droit. Dans
le langage juridique en effet l’absence et la disparition sont des hypothèses dans lesquelles il règne une
incertitude sur la vie ou la mort d’une personne en l’absence de son corps. Selon que le degré de
certitude sur la mort sera plus ou moins grand, l’on qualifiera la situation juridique de disparition ou
d’absence.
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DAT PREMIERE ANNEE
A - L’absence
Définition
L’absent en droit est un individu qui a cessé de paraitre au lieu de son domicile ou de sa résidence sans
que l’on ait eu de ses nouvelles pendant un certain temps de sorte que l’on ignore s’il est encore en vie
ou s’il est mort. L’absence est donc la situation d’une personne dont on ignore si elle est encore en vie
alors qu’aucun évènement particulier ne fait présumer le décès. L’appréciation de l’absence relève donc
de la compétence du juge du fond. L’absence a des conséquences juridiques sur la famille et les biens
de l’absent.
Le régime juridique de l’absence doit être étudié relativement aux personnes et aux biens de l’absent.
Aux termes de l’article 70 de la LOI N°2018-862 du 19 novembre 2018 relative à l’état civil, peut être
judiciairement déclarée décédé, à la requête du procureur de la République ou de toute partie
intéressée, tout ivoirien qui a cessé de paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence, sans que
l'on ait de ses nouvelles depuis 10 ans.
Selon le même article, le mariage de l’absent se dissout à compter du jour où le jugement déclarant le
décès est devenu définitif et le mariage demeure dissout même si la personne déclarée décédée
réapparaît.
Il résulte donc de l’article 70 qu’avant l’expiration du délai de 10 ans, l’absent ne doit pas être considéré
comme décédé. Son mariage n’est pas non plus dissout dans ce délai.
Selon l’article 2 de la Loi n° 2019-6571 du 26 juin 2019 relative à la filiation, l’enfant né plus de 300
jours après les dernières nouvelles de l’absent ne bénéficie pas de la présomption de paternité.
Les 300 jours correspondent à 10 mois, la durée maximale d’une grossesse.
Par contre l’enfant né dans les 300 jours après la date des dernières nouvelles de l’absent est couvert
par la présomption de paternité : il est censé avoir pour père le mari de sa mère.
Anciennement, le problème de la gestion des biens que l’absent possédait au jour de ses dernières
nouvelles était résolu selon trois périodes successives prévues par les articles 112 et suivants du code
civil. Mais dans la nouvelle loi, les effets sont envisagés à travers deux périodes :
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DAT PREMIERE ANNEE
- La période de la présomption d’absence : il y a présomption d’absence lorsqu’une personne qui
a cessé de paraitre au lieu de son domicile ou de sa résidence ne donne plus de ses nouvelles de sorte
qu’on soit à se demander si elle est encore en vie. Durant cette période, des enquêtes sont menés et
des mesures conservatoires sont prises par le tribunal saisit par toute personne intéressée (proches
parents, enfants, conjoint) ou par le procureur de la république. Lorsque l’absent a pris le soin de laisser
un mandataire avant de partir, ce dernier devra gérer les biens pendant 10 ans. Dans le cas contraire,
le tribunal va designer une personne qui va gérer les biens pendant 4 ans. Dans cette période, le
problème à résoudre était celui de pourvoir à l’administration des biens du présumé absent.
- La déclaration de décès : la fin de cette période de 10 ans permet au juge de prendre une
décision définitive. Selon l’article 70 de la LOI N°2018-862 du 19 novembre 2018 relative à l’état civil, le
décès de l’absent peut être judiciairement déclarée lorsque l’on reste sans nouvelle pendant 10 ans. Le
jugement déclaratif de décès permet de mettre fin à la personnalité juridique, d’établir un acte de décès
de l’absent, d’ouvrir sa succession, de liquider la communauté de biens des époux et de partager
définitivement ses biens entre ses héritiers.
Dès le prononcé du jugement déclaratif de décès, la situation de l’absent doit donc être traitée comme
celle d’une personne décédée.
Le retour de l’absent
Si l’absent réapparait le procureur de la république ou toute personne intéressée (y compris l’absent lui-
même) peut demander au juge l’annulation du jugement déclaratif de décès. Cela va permettre de
rétablir la personnalité juridique de l’absent.
Concernant sa descendance
Les enfants nés plus de 300 jours après les dernières nouvelles de l’absent ne bénéficient pas de la
présomption de paternité. Ils peuvent être désavoués par une action en désaveux de paternité.
Par contre l’enfant né dans les 300 jours après la date des dernières nouvelles de l’absent est couvert
par la présomption de paternité : il est censé avoir pour père le mari de sa mère.
B - La disparition
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DAT PREMIERE ANNEE
Définition
La disparition est l’état d’une personne qui a cessé de paraître dans des circonstances mettant sa vie
en danger alors que son corps n'a pu être trouvé ou dont le corps n’a pu être retrouvé alors que sa mort
est certaine.
En application de l’article 64 de la nouvelle loi relative à l’état civil, peut être judiciairement déclaré, à la
requête du Procureur de la République ou de toute personne intéressée, le décès de tout ivoirien
disparu en Côte d’Ivoire depuis au moins 1 an.
En cas de disparition en Côte d’Ivoire, la juridiction compétente à saisir est la chambre civile du Tribunal
de Première Instance du lieu de la disparition.
Si le tribunal saisi est convaincu de la réalité de la disparition, il rend un jugement déclaratif de décès
qui doit préciser la date du décès. Le jugement ainsi rendu, a la même valeur qu’un acte de décès. Dès
lors, le disparu est considéré comme mort et perd la personnalité juridique.
Son mariage (resté valable pendant 12 mois) est dissout et sa succession est ouverte.
La femme du disparu devra observer un délai de viduité qui est de 300 jours avant de se remarier. Ce
délai doit être également observé par la femme divorcée ou par celle dont le mari est décédé.
La capacité est l’aptitude d’une personne à acquérir des droits et à exercer ces droits dont il est titulaire.
Il résulte de cette définition que la capacité comporte un double aspect : l’aptitude à être titulaire des
droits est la capacité de jouissance et l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire est la capacité
d’exercice.
Il est bon de remarquer que la notion de capacité est distincte de celle de la personnalité juridique. La
personnalité juridique est l’aptitude d’un sujet à être titulaire de droits et d’obligations. La notion de
personnalité juridique englobe par conséquent celle de capacité juridique.
Tout être humain ayant la personnalité juridique est en principe capable. La capacité est donc le
principe et l’incapacité l’exception
A - NOTION D’INCAPACITE
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DAT PREMIERE ANNEE
A l’inverse de la capacité, l’incapacité est l’inaptitude d’une personne à être titulaire de droits et
l’inaptitude à exercer les droits dont il est titulaire. A l’instar de la capacité, l’incapacité revêt un double
aspect : il existe l’incapacité de jouissance et l’incapacité d’exercice.
L’incapacité d’exercice
Toutes les personnes sont en principe censées accomplir des actes juridiques mais tous les hommes
ne sont pas égaux en capacité, certains étant plus lucides que d’autres. C’est la raison pour laquelle il
existe des personnes incapables d’exercer certains droits dont ils sont titulaires. L’incapacité d’exercice
prive une personne d’exercer les droits dont il est titulaire.
L’incapacité d’exercice peut être générale ou spéciale. L’incapacité générale d’exercice est celle qui
prive une personne qui en est frappée de l’exercice de l’ensemble de ses droits (c’est le cas du mineur
non émancipé). L’incapacité spéciale d’exercice elle, ne concerne que l’exercice de certains droits
seulement.
Si l’incapacité est générale, un représentant permanent devra passer les actes pour le compte et au
nom de l’incapable. Si elle est spéciale, la personne participe à la vie juridique mais va se faire assister
par une autre personne pour les actes pour lesquels elle est frappée d’incapacité.
L’incapacité de jouissance
L’incapacité de jouissance est celle qui empêche l’individu à être titulaire de droit.
L’incapacité de jouissance, elle, est toujours spéciale car l’incapacité générale de jouissance reviendrait
à enlever à un individu tout droit le mettant ainsi dans la situation d’un mort. Elle a pour conséquence la
négation de la personnalité juridique ce qui est inconcevable pour un être humain encore en vie.
Pour cela il n’existe plus d’incapacité générale de jouissance de nos jours mais des incapacités
spéciales de jouissance qui consiste à priver un individu de l’exercice d’un ou de certains droits
uniquement. On peut citer à titre d’exemple l’article 8 de la loi sur les donations entre vifs et les
testaments.
Les personnes incapables sont des personnes qui existent mais qui ne peuvent pas agir complètement
elles-mêmes. Elles ont besoin d’être représentées. Les personnes frappées d’incapacité sont de deux
ordres : les mineurs incapables et les majeurs incapables.
Le mineur
Selon la loi sur la minorité, le mineur est l’individu de l’un ou l’autre sexe qui n’a pas encore atteint l’âge
de 18 ans révolus. Contrairement à d’autres législations, la majorité civile est désormais fixée en Côte
d’Ivoire à 18 ans comme en France.
Pour mieux protéger le mineur de moins de 18 ans de son manque de maturité, la loi a instauré un
régime de protection en sa faveur. Cependant certains mineurs peuvent par le canal de l’émancipation
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DAT PREMIERE ANNEE
échapper à ce régime de protection avant 18 ans. Pour cela il existe deux catégories de mineurs : les
mineurs non émancipés et les mineurs émancipés (celui qui fait preuve d’une grande maturité au point
que la justice sous demande des parents l’émancipe à partir de 16 ans révolus).
C’est le mineur qui n’est pas encore affranchi de la puissance paternelle parce qu’il n’a pas encore
atteint l’âge de 18 ans. Il ne peut pas encore accomplir les actes de la vie juridique car il manque de
discernement et d’expérience. Il est vulnérable. Pour cela il est frappé d’une incapacité générale
d’exercice. Ce sont ses parents, son tuteur ou son représentant légal qui vont le représenter.
L’incapacité de jouissance du mineur est limitée car on ne peut pas empêcher un individu de mettre en
œuvre tous ses droits ; ce serait la mort de l’individu.
Le mineur émancipé
C’est le mineur qui est affranchi de la puissance paternelle par le mécanisme de l’émancipation.
L’émancipation est une anticipation de la majorité pour les mineurs les plus matures. Ils peuvent à 16
ans formuler une demande d’émancipation auprès du juge. Mais le mineur peut aussi être émancipé de
plein droit par le mariage à condition qu’il ait 16 ans. Nous avons donc deux types d’émancipation :
l’émancipation volontaire( lorsqu’il est souhaité par l’enfant) et l’émancipation judiciaire ou
légale(lorsqu’il force l’émancipation).
LE MAJEUR INCAPABLE
C’est la situation de l’individu qui a atteint 18 ans révolus mais qui reste incapable d’agir seul et de
poser certains actes de la vie juridique. Cette incapacité résulte de l’altération des facultés mentales
due à l’ivresse, l’usage de stupéfiants, la psychose, la démence, l’imbécilité, la faiblesse d’esprit etc.
Les majeurs non protégés : Ce sont les majeurs souffrant d’une altération des facultés mentales
non déclarés officiellement. Ces majeurs ne bénéficient pas de protection, leurs actes aussi. On en
déduit que les actes accomplis par ces personnes sont valables.
Les majeurs incapables protégés : Ce sont les majeurs dont l’incapacité a été déclarée (leur
incapacité a été portée à la connaissance des autorités judiciaires). Les actes accomplis par ces
majeurs sont nuls sauf si l’on prouve qu’ils ont agi en période de lucidité.
Il s’agit des déments, des imbéciles, des furieux, des prodigues et des faibles d’esprit.
On aura d’une part les remèdes à l’incapacité du mineur et celles prévues pour l’incapacité des
majeurs.
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DAT PREMIERE ANNEE
L’autorité parentale ou puissance paternelle
C’est l’ensemble des prérogatives des parents sur la personne et les biens de l’enfant mineur. Pour
protéger l’enfant mineur de son manque de maturité et de discernement, il est demandé aux père et
mère de veiller sur lui et de le représenter dans la gestion de ses biens. Les parents sont appelés à
assurer l’entretien et l’éducation de l’enfant mineur.
La tutelle
Il s’agit ici d’un mécanisme qui vise à pourvoir à l’entretien de la personne et des biens de l’enfant
mineur qui a perdu ses père et mère ou dont les père et mère ne sont plus en mesure de manifester
leur volonté.
Toute personne intéressée à l’entretien de l’enfant mineur et à la gestion de ses biens adresse une
demande au juge qui va trouver un tuteur à l’enfant. Ce dernier va représenter l’enfant et l’assister dans
tous ses actes.
La curatelle
La curatelle est un mécanisme permettant d’assister et de représenter certains majeurs protégés par la
loi en raison de déficiences psychiques ou physiques. Le curateur est choisi par le juge dans les
mêmes conditions que la tutelle.
L’interdiction et l’internement
Pour sauvegarder les intérêts de certains majeurs et leur venir en aide, la loi va prononcer contre eux
soit de mesures d’internement dans un hôpital psychiatrique s’il s’agit de personnes présentant un
certain danger pour eux ou pour la société, soit des mesures d’interdiction d’accomplir certains actes de
la vie civile ou juridique.
L’incapacité de jouissance est en principe temporaire. Mais lorsqu’elle devient définitive, permanente, il
n’y a pas de remède pour y remédier. Ex : l’aveugle de naissance, la stérilité permanente.
La société est habitée par une multitude de personnes. Pour les reconnaitre on a besoin d’un certain
nombre d’éléments d’identification pour les individualiser aussi bien au sein de leur famille qu’au sein de
la société tout entière. Les éléments d’identification de la personne qui vont nous intéresser sont au
nombre de trois : le nom, le domicile et la nationalité.
A - LE NOM
Le nom est l’appellation ou le vocable qui sert à désigner une personne dans la société. Le nom
comporte plusieurs éléments : le nom de famille ou patronyme, le ou les prénoms et les autres
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DAT PREMIERE ANNEE
accessoires du nom (surnom, pseudonyme, noms de noblesse). Avec ses éléments constitutifs le nom
est un élément de rattachement de l’individu à une famille, à un pays ou à une région . Le nom présente
trois intérêts qui sont :
Il ressort de ce qui précède que le nom est un droit lié à la personne et qui est en tant que tel
protégé.
1 – La composition du nom
Le nom de famille ou patronyme : C’est l’appellation qui permet dans une communauté donnée
d’identifier les membres d’une même famille. C’est le nom de la famille à laquelle l’individu est
rattaché. Ex : Koné, Coulibaly, Koffi, Oulai etc.
Le ou les prénoms : C’est l’appellation qui permet au sein de la même famille de distinguer les
différents membres les uns par rapport aux autres. Ex : Jacques, Yvette, Annick etc.
Les accessoires du nom : on les appelle aussi compléments du nom. Ce sont :
- Le surnom : Le surnom est une appellation donnée à une personne par son entourage et sous
laquelle elle est connue en fait. Il y a des cas où le recours au surnom permet une meilleure
identification au sein de la société.
- Le pseudonyme : C’est une appellation de fantaisie ou un nom d’emprunt choisi par une
personne dans l’exercice d’une activité particulière, d’une activité professionnelle. Ex : Baki,
Chico. A la différence du surnom le pseudonyme est un nom d’emprunt que la personne se
donne elle-même pour masquer sa vraie identité.
- Les titres nobiliaires et les particules du nom : Le nom peut être précédé par des particules ou
des titres nobiliaires. Il peut s’agir comme en droit français de la particule de, du, des etc. Ex :
Patrick de Souza. On peut citer chez les Gouro la particule Bi ou Lou. Ex : BI TRA ; chez les
baoulés et les agnis la particule Oi Ex : Kouamé oi Kouamé.
Le nom peut être précédé de titres de noblesse comme Nanan, le duc, le comte le prince
massa etc.
Le caractère obligatoire : le nom est une institution de police ; Pour cela tout individu doit
obligatoirement porter un nom. C’est une règle d’ordre publique.
L’indisponibilité ou l’inaliénabilité du nom : Le nom est hors du commerce il ne peut être vendu,
il ne peut faire l’objet de spéculation il ne peut non plus être cédé.
L’imprescriptibilité du nom : Le temps qui s’écoule n’a aucun effet sur le nom. Le nom ne s’use
pas avec le temps. Il demeure le même avec le temps, le nom ne se périme pas.
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DAT PREMIERE ANNEE
L’inamovibilité ou immutabilité du nom : Le nom ne peut être changé au gré de celui qui le
porte. Toute personne doit porter le même nom jusqu’à sa mort. Pour changer de nom il faut
justifier d’un motif valable.
3 – L’attribution du nom
L’enfant né dans le mariage c'est-à-dire l’enfant légitime porte le nom du père auquel on peut
ajouter le nom de la mère si elle le demande.
L’attribution du nom de l’enfant naturel dépend de son lien de filiation. Ainsi si la filiation est
établie à l’égard des deux parents, l’enfant porte le nom du père auquel on peut ajouter celui de
la mère si elle le demande. Si la filiation est établie à l’égard d’un seul parent, l’enfant porte le
nom de ce seul parent. Si la filiation est établie en second lieu à l’égard du père, l’enfant porte
le nom de la mère auquel on peut ajouter celui du père avec l’accord de la mère et de l’enfant si
celui-ci a plus de 15 ans.
L’enfant adultérin par le père porte le nom du père auquel on peut ajouter celui de la mère à sa
demande.
L’enfant adultérin par la mère est, sauf jugement de désaveux celui du mari de la mère.
L’enfant adopté porte le nom de l’adoptant. Si les époux sont tous deux adoptants, l’enfant
portera le nom des adoptants. Mais il faut faire la distinction entre l’adoption simple et l’adoption
plénière. En cas d’adoption simple l’enfant garde le nom de ses parents d’origine auquel on
peut ajouter le nom des adoptants. En cas d’adoption plénière l’enfant perd l’usage du nom de
ses parents d’origine pour ne porter que le nom de ses parents adoptifs.
L’enfant trouvé porte le nom attribué par l’officier d’état civil à qui la naissance ou la découverte
de l’enfant a été déclarée. Il faut signaler que l’enfant trouvé est l’enfant à l’égard de qui aucune
filiation n’est établie.
3 - La protection du nom
Le titulaire du nom patronymique a le droit de défendre son nom contre les usurpations faites par les
tiers ou contre les utilisations littéraires, commerciales ou artistiques. Pour cela l’article 13 de la loi sur
le nom donne de larges possibilités au titulaire du nom à le défendre contre les usurpations du nom.
B - LE DOMICILE
1 - Définition
Le domicile est un lieu de rattachement géographique d’une personne. Il est défini par l’article 102 du
code civil comme étant « le lieu du principal établissement » c'est-à-dire le lieu où une personne a
choisi de vivre de façon permanente au regard de la loi. En droit la notion de domicile diffère de celles
de résidence qui est une notion voisine.
La résidence est l’endroit où une personne vit de façon temporaire, pour toute raison rendant
nécessaire sa vie en dehors de son domicile. Par opposition à la résidence, le domicile est l’endroit où
l’on peut trouver une personne de façon effective et permanente.
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DAT PREMIERE ANNEE
Toute personne doit nécessairement avoir un domicile. Ce domicile doit en principe être unique pour
faciliter la localisation de la personne dans l’espace.
Le caractère obligatoire du domicile s’explique par la nécessité d’un rattachement géographique de tout
individu. Ce caractère signifie que chaque individu a nécessairement un domicile. En cas de difficulté
de détermination du domicile d’une personne on a recours au domicile d’origine c'est-à-dire celui que
l’individu avait à sa naissance ou celui de ses père et mère.
Dans l’hypothèse où le domicile d’origine de l’intéressé est également inconnu, la notion de résidence
est alors substituée à celle de domicile comme élément de localisation de la personne. Ainsi donc les
SDF et les personnes errantes peuvent avoir un lieu de rattachement.
Le domicile a un caractère unique. Ce caractère résulte de l’article 201 du code civil qui définit le
domicile comme le lieu du principal établissement. Aucun homme ne peut avoir plusieurs lieux de
rattachements. Toute personne ne peut avoir qu’un seul domicile. Si l’individu a des intérêts localisés à
plusieurs endroits, un seul sera considéré comme son principal établissement. Les autres seront soit
qualifiés de résidence soit d’habitation. Contrairement au domicile qui est unique, une personne peut
avoir une ou plusieurs résidences.
3 - La détermination du domicile
Le principe en la matière est le libre choix du domicile. Le principal établissement choisit par l’individu
est appelé domicile volontaire. Ainsi les époux ont pour domicile le lieu choisi d’un commun accord. En
cas de désaccord le juge fixe un domicile.
Mais la loi impose le domicile à certaines personnes les privant ainsi de leur liberté de choix soit en
raison de leur état de dépendance soit en raison de leur fonction : « c’est le domicile légal ». Ainsi la
notion de domicile légal renferme deux hypothèses :
Le mineur non émancipé est domicilié chez son père et sa mère. En cas de divorce ou de
séparation de corps il est domicilié chez celui à qui la garde a été attribuée. En cas de décès
des deux parents il est domicilié chez son tuteur.
Les domestiques ont leur domicile chez la personne qu’ils servent à condition d’habiter
effectivement chez eux et que le travail ait un caractère habituel.
La femme mariée a pour domicile le domicile conjugal
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DAT PREMIERE ANNEE
Ce sont des domiciles attribués à certaines personnes en raison des fonctions qu’elles exercent. Il en
est ainsi pour les Magistrats, les Diplomates, Préfets, etc. toutefois le citoyen affecté pour une fonction
temporaire conserve le domicile qu’il avait auparavant s’il n’a pas manifesté d’intention contraire.
Le domicile élu : C’est un domicile fictif choisi par les parties à un acte juridique pour tout ce qui
concerne l’exécution de cet acte.
Le domicile est rattaché à l’accomplissement de nombreux actes de la vie juridique ou de la vie civile.
B - LA NATIONALITE
La nationalité est le lien politique et juridique qui rattache un individu à un Etat. En Côte d’Ivoire c’est la
loi qui détermine quel individu a la nationalité ivoirienne comme nationalité d’origine. Il est toutefois il est
à noter que le critère d’attribution de la nationalité ivoirienne est le « jus sanguinis » c'est-à-dire le droit
du sang. La nationalité ivoirienne peut aussi s’acquérir et se perdre par l’effet de la loi.
L’enfant légitime ou naturel né en Côte d’Ivoire si les deux parents ou l’un des parents est
ivoirien.
L’enfant né hors de la Cote d’Ivoire si la filiation est établie à l’égard d’un parent ivoirien
L’enfant trouvé en Côte d’Ivoire de parents inconnus.
L’enfant qui a fait l’objet d’une adoption si l’un au moins des adoptants est de nationalité
ivoirienne.
La femme étrangère qui épouse un Ivoirien au moment de la célébration du mariage si elle n’y
renonce pas.
La nationalité peut enfin s’acquérir par naturalisation lorsque l’individu a fait la demande et qu’il
remplit les conditions posées par la loi.
L’enfant mineur légitime ou légitimé dont le père ou la mère veuve acquiert la nationalité
ivoirienne
L’enfant mineur né hors mariage dont celui des parents qui exerce la puissance paternelle dans
les conditions fixées par la loi acquiert la nationalité ivoirienne.
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DAT PREMIERE ANNEE
Perd la nationalité ivoirienne :
L’individu condamné pour un acte qualifié de crime ou délit contre la sureté intérieure de l’Etat
L’individu condamné pour un acte qualifié de crime ou délit contre les institutions de l’Etat
L’individu qui agit au profit d’un Etat étranger contre les intérêts de la Cote d’Ivoire.
I – DEFINITION
La personne morale peut être définie comme un groupement de personnes ou de biens poursuivant un
intérêt collectif et admis à figurer en tant que telle sur la scène juridique.
La personnalité morale est attribuée à ces groupements présentant une certaine stabilité et une
certaine durée. La personne morale est dotée d’une personnalité, d’une capacité comparable à celle de
la personne humaine
IL existe trois sortes de personnes morales : les personnes morales de droit public, les personnes
morales de droit privé et les personnes morales mixtes.
Celles qui sont investies d’attribution générale comme l’Etat et les collectivités territoriales.
Celles qui sont investies d’activités spécialisées comme les universités et les hôpitaux.
Les sociétés, les groupements d’intérêts économiques, les syndicats professionnels, les associations et
les fondations.
1- les sociétés
Elles sont instituées entre plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une activité
commune des biens ou leur industrie en vue de partager les bénéfices ou l’économie qui pourrait en
résulter. Pour que les sociétés existent et soient titulaires de droit et d’obligations, il faut qu’elles soient
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DAT PREMIERE ANNEE
immatriculées après la rédaction des statuts. L’immatriculation marque l’existence juridique de la
société.
2 - Les associations
Ce sont des groupements de personnes qui s’unissent pour un objet autre que le partage de bénéfice.
Pour exister juridiquement l’association doit faire l’objet d’une déclaration à la préfecture du lieu où elle
est créée. Il faut porter l’existence de l’association à la connaissance des autorités politiques et
administratives.
Ce sont des groupements de personnes dont le but est de défendre les intérêts professionnels de leurs
membres. L’existence des syndicats doit être portée à la connaissance des autorités préfectorales et
municipales de la localité après rédaction des statuts.
Ce sont des groupements de personnes ou de biens ayant pour but de favoriser l’action économique de
leurs membres. Les GIE ne réalisent des bénéfices qu’à titre secondaire. En cela ils se distinguent des
sociétés. (Pas d’apports)
5 - Les fondations
Ce sont des groupements de biens dont la finalité est la réalisation d’ouvres d’intérêt général,
charitables ou désintéressées.
Pour exister la personne morale doit être constituée et faire l’objet d’une publicité.
En dehors des personnes morales de droit public qui sont créées le plus souvent par des décisions
administratives, la création des personnes morales de droit privé relève de l’accord de volonté entre les
personnes physiques.
Cela signifie que les personnes morales de droit privé sont créées de toute pièce par les personnes
physiques. La création ou la constitution est l’acte par lequel les personnes physiques mettent en
semble leurs biens ou se mettent ensemble pour constituer une entité juridique collective. Une fois
constituée par la rédaction des statuts, la personne morale doit faire l’objet d’une publicité (déclaration).
C’est la formalité par laquelle la personnalité juridique est offerte à la personne morale. Les statuts
doivent faire l’objet d’une déclaration devant les autorités compétentes pour leur reconnaissance.
Pour les sociétés par exemple il faut déposer les statuts devant le tribunal du commerce pour
l’immatriculation.
Pour les associations les statuts doivent être déposés à la préfecture pour validation.
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DAT PREMIERE ANNEE
Ces formalités conditionnent l’apparition de la personnalité morale. Cela signifie qu’une société non
immatriculée ou une association non déclarée n’ont pas la personnalité juridique.
Les personnes morales de droit public disparaissent dans les mêmes conditions qu’elles ont été
créées. (Décision de l’autorité administrative)
La disparition des personnes morales de droit privé peut être due à plusieurs causes :
Tout comme les personnes physiques, les personnes morales ont des éléments d’identification.
On fait de plus en plus profiter aux personnes morales les attributs des personnes physiques. Ainsi la
personne morale a droit à un nom et un domicile.
Ainsi les associations et les sociétés régulièrement constituées ont droit à une dénomination. C’est une
exigence de la loi.
Mais il faut éviter les usurpations de nom. (Porter un nom qui est déjà porté par une autre personne
morale).
- le changement de nom est possible mais cela doit se faire dans le respect de la loi et des dispositions
des statuts.
- une fois le nom choisi, il fait l’objet d’une protection comme celui des personnes physiques.
La définition est la même que pour les personnes physiques. C’est le lieu du principal établissement.
Pour les personnes morales, ce lieu est associé au siège social c'est-à-dire le centre de décision. Mais
le principe de l’unité de domicile n’est pas toujours appliqué aux personnes morales car la loi autorise
certaines sociétés à avoir plusieurs centres de décision donc plusieurs domiciles.
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DAT PREMIERE ANNEE
La personne morale a également une nationalité : c’est soit la nationalité des fondateurs, soit celle des
dirigeants, soit encore celle de l’Etat dans lequel la personne morale est créée ou établit
La personnalité juridique octroyée aux personnes morales leur donne des droits et des obligations telle
une personne physique. Cela leur permet de figurer sur la scène juridique car cela leur donne une
capacité comparable à celle des humains.
Les personnes morales peuvent donc ester en justice, elles peuvent recevoir des dons et en faire, elles
peuvent conclure des contrats etc.
Devons-nous le rappeler, les droits sont attachés à la personnalité juridique. Ainsi donc toute personne
humaine dispose de droits et des biens que nous allons passer en revue dans ce chapitre.
Les droits patrimoniaux sont l’ensemble des droits et obligations appartenant à une personne et ayant
une valeur pécuniaire. Les droits patrimoniaux forment un ensemble qu’on appelle patrimoine. La
somme des droits correspond à l’actif et la somme des obligations constitue le passif.
On appelle droits réels les droits qui confèrent à leurs titulaires un pouvoir direct sur une chose. Le droit
réel comprend un sujet actif : le titulaire du droit, et un sujet passif : la chose sur laquelle s’exerce le
droit.
Le droit réel s’exerce directement sur la chose et permet à son titulaire de suivre la chose partout où
elle se trouve (droit de suite).
Les droits réels se divisent en deux groupes : les droits réels principaux et les droits réels accessoires.
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DAT PREMIERE ANNEE
Les droits réels principaux
Le principal droit réel est le droit de propriété. Il confère à son titulaire un droit complet sur la chose qui
en est l’objet. Il donne à son titulaire :
L’usus : c’est le droit qui permet à son détenteur d’user de la chose, d’utiliser la chose.
L’abusus : il permet à son titulaire de disposer ou d’aliéner la chose c'est-à-dire d’en faire un
don, la vendre ou d’en faire ce que lui semble bon
A côté du droit de propriété qui est le droit réel principal on a des démembrements qui sont :
L’usufruit : c’est le droit d’utiliser, de jouir d’une chose dont une autre personne est propriétaire
pour un temps limité mais avec l’obligation de conserver la substance pour le propriétaire.
L’usage : c’est le droit de se servir pour un moment du bien d’autrui et en percevoir les fruits et
revenus jusqu’à concurrence des besoins de celui qui l’utilise.
La servitude : La servitude s’exerce par le propriétaire d’un fonds enclavé sur la propriété
d’autrui. C’est une charge imposée à un immeuble (fonds servant) pour l’usage d’un immeuble
voisin (fonds dominant) appartenant à un propriétaire distinct. Elle donne au propriétaire du
fonds dominant de tirer certains avantages du fonds servant.
A côté des droits réels principaux nous avons des droits réels accessoires.
Ce sont des droits accessoires parce qu’ils doivent leur existence à un droit réel principal. Ils ont pour
objet de garantir une créance. Ce sont :
Le gage : c’est la mise en garantie d’un objet mobilier à un créancier pour lui permettre le
paiement de sa créance en cas de défaillance dans le paiement.
L’hypothèque : c’est la mise en garantie d’un immeuble par le débiteur pour garantir le
paiement de sa dette sans pour autant que ce débiteur soit dépossédé de son bien.
Le nantissement : c’est le fait pour le débiteur de garantir le paiement de sa dette par la remise
d’un fonds de commerce au créancier.
C’est l’ensemble des biens et des dettes d’une personne ayant une valeur pécuniaire. Le patrimoine est
nécessairement composé de deux éléments :
- L’actif qui comprend tous les biens de la personne (biens corporels et incorporels présents et
futurs)
- Le passif qui comprend toutes les dettes, toutes les obligations ou charges de la personne.
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DAT PREMIERE ANNEE
Le patrimoine présente un certain nombre de caractères. Il a notamment un caractère obligatoire, un
unique et un caractère universel.
Le droit personnel est un droit qui permet à une personne appelé créancier d’exiger d’une personne
appelée débiteur l’exécution d’une certaine prestation. Le droit personnel ne porte pas sur un bien mais
met en présence des personnes : le créancier et le débiteur.
Ce sont des droits qui appartiennent à une personne mais qui ne sont pas évaluables en argent. Ils ne
font pas partie du patrimoine puisqu’ils sont intimement liés à la personne humaine. Ce sont les droits
de la personnalité ; ils font corps avec chaque individu. On les classe en deux grandes catégories :
Ce sont des droits attachés à l’homme et contenus dans la déclaration des droits de l’homme de 1789
et 1948. Ce sont :
Les libertés physiques : la liberté d’aller et de venir, le droit à l’intégrité physique et morale,
l’interdiction des traitements inhumains et dégradants, la protection de la vie humaine, le droit à
la vie etc.
Les libertés morales : la liberté d’expression, la liberté de penser, la liberté d’opinion, la liberté
religieuse, d’association, le droit à l’honneur, le droit à l’image etc.
Les libertés politiques : le droit d’être éligible, le droit d’être électeur, le droit de participer aux
prises de décision
NB : les droits de la personnalité ont un caractère imprescriptible (de tout age), ils sont inaliénables,
ils sont incessibles et insaisissables. Ils sont sanctionnés par des sanctions civiles et des sanctions
pénales en cas de leur violation.
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DAT PREMIERE ANNEE
Ce sont les droits qui portent sur la protection des œuvres de l’esprit. Elles traduisent les possibilités
que la loi offre à chacun d’exploiter ses facultés intellectuelles en matière artistique, littéraire,
industrielle.
SECTION II – LE BIENS
Les biens désignent les choses ou des droits ayant une valeur pécuniaire et susceptibles
d’appropriation ; Ce sont des choses prescriptibles, cessibles, transmissibles ; ils peuvent faire l’objet
d’une saisie.
La principale classification dont les biens font l’objet est la distinction entre les biens meubles et
immeubles. Mais il existe d’autres classifications.
Les biens meubles : Ce sont des biens qui peuvent être transportés d’un endroit à un autre soit
par eux-mêmes (ex : un troupeau de moutons), soit par le fait d’une force étrangère (un vélo,
une radio)
Les immeubles : Ce sont qui sont incorporés au fonds de terre et donc ne peuvent pas être
déplacés ni par eux-mêmes, ni par l’effet d’une force étrangère. Ex : une maison, une plantation
L’étude des biens meubles et immeubles fait transparaitre une autre distinction entre les biens meubles
par anticipation et les immeubles par destination.
Les biens meubles par anticipation : Ce sont des immeubles par nature qui changent de statut
pour devenir des biens meubles. Ex : les récoltes, (seuls les fruits détachés de l’arbre sont des
meubles par anticipation)
Les immeubles par destination : Ce sont des biens meubles qui sont nécessaires à
l’exploitation d’un bien immeuble et qui sont donc traités comme des immeubles. Ex : la porte,
la fenêtre, la clef, le ventilateur etc.
Les biens fongibles : Ce sont des biens qui peuvent être individualisés. Ex : une voiture, une
mangue, une maison. Ce sont aussi des choses interchangeables. Ex : un 1 kg de riz et 1 kg
de maïs.
Les biens non fongibles : ce sont des biens qui ne peuvent pas être individualisés. Ex : l’eau,
l’huile, la farine
Les biens consomptibles : ce sont les biens qui se détruisent après leur usage. Ex : l’eau, le
papier hygiénique
Les biens non consomptibles : ce sont les biens qui ont un usage prolongé et qui demeurent
en état ; Ex : une voiture, une assiette, une maison
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DAT PREMIERE ANNEE
3– les biens corporels et les biens non corporels
Les biens corporels : ce sont les choses matérielles, les choses qui ont une existence
physique, sensible et qui sont la propriété d'une personne. Exemple : la table, la moto. Par
conséquent les choses communes dont chacun peut user mais dont personne ne peut
s'approprier ne sont pas des biens. Exemple : l’air, la pluie.
Les biens incorporels : ce sont ceux qui n'ont pas d'existence physique c'est-à-dire que l'on ne
peut toucher. En général il s'agit de droits que l'on possède sur des choses. Exemple : les
hypothèques, les brevets d'invention, les droits de créance ...
Biens frugifères : ce sont des biens qui produisent un revenu ou un fruit. Exemple : une action, un
véhicule de transport.
Biens non frugifères : ce sont des biens qui ne produisent aucun revenu. Exemple : une maison
familiale d'habitation.
Les choses dans le commerce sont des choses que l’on peut vendre, des choses qui peuvent
faire l’objet de spéculation.
Les choses hors du commerce sont des choses interdites dans le commerce. Ex : les organes
humains, la drogue.
Il importe de définir l’obligation, classifier les obligations avant d’appréhender leurs sources.
I – DEFINITION DE L’OBLIGATION
Le mot obligation peut revêtir plusieurs sens. Dans un sens général il est synonyme de devoir imposé
par la société, par la religion ou par la vie mondaine à un individu. Dans un sens plus juridique, le mot
obligation désigne des devoirs dont l’inobservation est sanctionnée. Dans un sens juridique toujours et
encore plus précis, l’obligation est un lien de droit entre deux ou plusieurs personnes, lien en vertu
duquel l’une des personnes peut exiger une prestation de l’autre personne. Cette prestation peut être
un fait positif (paiement d’une somme d’argent par exemple ou la livraison d’une chose), soit un fait
négatif, une abstention (une obligation de non-concurrence).
Le débiteur est celui qui doit exécuter la prestation prévue. Il est le sujet le sujet passif, il doit
exécuter la prestation qui est l’objet du contrat.
Le créancier est le détenteur de la créance sur le débiteur. Il est le sujet actif, celui au profit
duquel la prestation doit être exécutée.
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DAT PREMIERE ANNEE
L’obligation fait donc intervenir 3 entités à la vue de cette définition : un créancier, un débiteur et une
prestation à fournir.
Les obligations peuvent être classées suivant leurs sources, suivant leur objet ou suivant leurs effets.
A ce niveau nous avons une classification traditionnelle et une classification plus récente dite moderne
qui n’est pas envisagée par le code civil.
1 - La classification traditionnelle
L’obligation de donner : C’est l’obligation qui a pour objet le transfert de la propriété d’une
chose ou la constitution d’un droit réel sur cette chose. Dans cette obligation il y a un échange
de consentement qui entraine le transfert de la propriété donc l’obligation n’apparait que s’il y a
consensualisme.
L’obligation de faire : C’est l’obligation par laquelle le débiteur s’engage à exécuter une
prestation pour le créancier. Ex : Dans le contrat de transport le transporteur doit déposer le
client au lieu convenu ; dans le contrat de vente, le vendeur doit remettre la chose vendue à
l’acheteur.
L’obligation de ne pas faire : C’est celle qui a pour objet une abstention c'est-à-dire que le
débiteur s’interdit de faire quelque chose (l’obligation de non-concurrence).
A ces obligations traditionnelles nous pouvons ajouter une nouvelle classification qui fait la distinction
entre obligation réelle et obligation personnelle d’une part ; entre obligation civile et obligation naturelle
d’autre part.
2 - La classification moderne :
- L’obligation réelle et l’obligation personnelle. En principe les obligations sont toutes personnelles perce
qu’elles sont liées à un sujet de droit. Exceptionnellement une obligation peut être attachée à une
chose. Lorsqu’elle est attachée à une chose, l’obligation pèse sur tous les propriétaires successifs de la
chose (servitude, usufruit, voisinage).
- L’obligation civile et l’obligation naturelle. L’obligation civile est celle qui est susceptible d’une
exécution forcée puisqu’un lien juridique exécutoire existe entre le créancier et le débiteur. L’obligation
naturelle n’est pas susceptible d’exécution forcée. L’exécution est volontaire de la part du débiteur qui
s’en tient à sa conscience.
1 - L’obligation de moyen
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DAT PREMIERE ANNEE
C’est l’obligation dans laquelle le débiteur n’est pas tenu d’atteindre le résultat prévu au contrat. Il doit
seulement mettre en œuvre tous les moyens, il doit prendre toutes les dispositions utiles pour atteindre
le résultat attendu. Le débiteur dans ce type d’obligation ne peut voir sa responsabilité engagée que si
l’on prouve qu’il a agi avec négligence (en général c’est une obligation de prudence, de diligence). Ex :
l’obligation du médecin
2 - L’obligation de résultat
C’est l’obligation dans laquelle on attend du débiteur qu’il procure un résultat précis. Dans cette
obligation la responsabilité du débiteur est engagée automatiquement si le résultat attendu n’est pas
atteint. Ex : le transporteur, l’entrepreneur.
La source c’est l’acte ou événement ou encore le fait qui donne naissance à l’obligation. Il peut s’agir
d’une manifestation de volonté (on parle de contrat), ou d’un évènement volontaire ou fortuit (on parle
de fait juridique, plus précisément de délit ou de quasi-délit).
L’acte juridique se définit comme toute manifestation de volonté ayant pour but de produire des effets
juridiques avec la création ou la modification d’une situation juridique existante. Cette manifestation de
volonté peut être unilatérale (provenant d’une seule volonté comme dans le testament) ou peut aussi
résulter d’un accord de plusieurs volontés (c’est le cas dans les contrats consensuels où interviennent
forcément deux ou plusieurs personnes).
Le fait juridique est un fait ou un évènement volontaire ou non mais susceptible d’avoir des répercutions
juridiques sans que ces effets aient été voulus. Ex une bouteille qui tombe d’un immeuble sur la tête
d’un passant.
Il existe ainsi une distinction entre le fait juridique et l’acte juridique. L’acte juridique suppose un
évènement créateur de d’obligation, voulue par une seule ou plusieurs personnes, alors que le fait
juridique est un évènement volontaire ou involontaire dont les conséquences sont imposées par la loi.
Par sources il faut entendre les évènements, les actes ou les faits qui donnent naissance à l’obligation.
Les obligations naissent soit des faits juridiques (délits ou quasi- délits), des actes juridiques (contrats
ou quasi-contrats) et enfin des lois.
Le délit se définit comme un fait intentionnel, un fait volontaire illicite qui cause un dommage à autrui.
De la faute va naitre une obligation de réparation du préjudice causé (il s’agit ici du délit civil art 1382 du
c. civil). Ex : le bris des vitres d’une voiture de façon délibérée. Ainsi celui qui commet une faute
intentionnelle qui cause un préjudice doit réparer ce préjudice aussi appelé dommage à la victime.
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DAT PREMIERE ANNEE
Le quasi-délit est un fait illicite mais involontaire, un fait non intentionnel qui cause un dommage.
Entrainant l’obligation de réparer. Le caractère non intentionnel de la faute signifie que le dommage qui
résulte du fait n’a pas été voulu car il résulte en général d’une faute d’imprudence (art 1383 du c. civil).
Ex : vous jetez un morceau de vitre de votre balcon qui blesse un passant.
Celui donc qui commet une faute même non intentionnelle doit la réparer.
Les obligations contractuelles reposent sur un échange de volonté en vue de faire naitre des liens de
droit (obligations). Le contrat en effet se défini comme une manifestation de volonté entre 2 ou plusieurs
personnes en vue de produire des effets de droit. Ex : le contrat de travail, le contrat de location ou de
bail. La signature d’un contrat entre des personnes va entrainer des obligations réciproques entre ces
personnes et elles devront l’exécuter sous peine d’engager leur responsabilité contractuelle.
Le quasi-contrat est défini comme une manifestation de volonté d’une personne dont il peut résulter une
obligation à la charge d’une autre personne en dehors de sa volonté. Le code civil en son article 1376
les présente comme des faits involontaires licites dont la loi précise les obligations qui en découlent.
Ex : la gestion d’affaire
La loi est une source d’obligation car elle peut imposer à une personne (aux individus en général) de
faire certaines choses sans aucun consentement de sa part, du seul fait qu’elle se trouve dans une
situation prévue par elle. Ex : le paiement des impôts, les cotisations sociales.
Avant de donner la classification des contrats, il serait bon de les définir dans un premier temps.
La définition est donnée par l’article 1101 du code civil comme suit : « Le contrat est une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire, ou à ne
pas faire quelque chose ». Dans le langage courant on emploi le mot convention comme synonyme de
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DAT PREMIERE ANNEE
contrat. Mais en réalité si tout contrat est une convention, toute convention n’est pas un contrat. Le plus
souvent la simple convention fait naitre des obligations morales alors que les contrats donnent
naissance à des obligations civiles.
En tout état de cause, il ressort de cette définition que le contrat implique une manifestation de volonté
entre des personnes qui s’obligent les unes envers les autres. Cette manifestation de volonté peut être
unilatérale ou résulter de d’un accord de plusieurs volontés. Il existe plusieurs types de contrats qu’il
est bon de faire connaitre.
Enfin il est bon de savoir que la conclusion du contrat repose sur le principe de l’autonomie des
volontés.
Plusieurs critères de classification existent. Certaines classifications tiennent compte des conditions de
formation, d’autre selon le contenu du contrat, d’autres encore selon l’exécution du contrat, d’autres
enfin selon le mode de formation du contrat.
Dans cette catégorie on a d’une part les contrats nommés et les contrats innommés, d’autre part les
contrats les contrats principaux et les contrats accessoires
Les contrats nommés sont ceux prévus et réglementés par la loi ; ils portent un nom, une
qualification. Ex : le contrat d’assurance, le contrat de travail
Le contrat innommé est celui qui n’est pas spécialement réglementé par la loi. Ex :le contrat de
déménagement.
Le contrat principal peut être aussi appelé contrat initial. C ‘est le contrat de départ qui permet aux
parties d’atteindre leur but. Il contient tous les éléments, toutes les règles qui gouvernent l’exécution du
contrat. Ex : le contrat d’assurance.
Le contrat accessoire suppose l’existence d’un contrat principal qu’il complète. Ex : l’aval, la caution.
- Le contrat consensuel : il nait du seul consentement des parties sans une autre formalité
particulière. Ex la vente
- Le contrat solennel : sa validité est subordonnée à un écrit après l’échange des
consentements. Cet écrit peut être un acte authentique ou un acte sous seing privé. ex la
donation entre vifs
- Le contrat réel : il ne se forme qu’après la remise de la chose objet du contrat. Ex le dépôt, le
gage
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DAT PREMIERE ANNEE
- Le contrat de gré à gré : C’est le contrat dont la formation est subordonnée à un accord de
volonté suite à une négociation. Les parties discutent librement du contenu du contrat. Ex le
bail.
- Le contrat d’adhésion : il n’y a pas de négociation. Le contenu du contrat est prévu par l’une
des parties. L’autre ne peut que l’accepter ou refuser. Ex l’bonnement à l’eau.
- Le contrat synallagmatique : il fait naitre des obligations réciproques entre les parties. Ex le
contrat d’assurance.
- Le contrat unilatéral : il e fait naitre des obligations que pour l’une des parties. Ex le prêt.
- Le contrat à titre onéreux : chacune des parties tire un avantage du contrat. Ex la vente, le
louage.
- Le contrat à titre gratuit : l’une des parties ne tire aucun avantage du contrat. Ex la donation.
- Le contrat commutatif : les obligations sont certaines et connues dès la conclusion du contrat.
Ex la vente, le contrat de transport.
- Le contrat aléatoire : les prestations dépendent du hasard. Dans les contrats aléatoires il y a
forcément un risque de gain ou un risque de perte. Ex le contrat d’assurance, le pari.
Il s’agit ici de faire la distinction entre le contrat successif et le contrat instantané. La distinction ici est
fondée l’échelonnement des prestations dans le temps.
- Si les prestations sont échelonnées dans le temps, on est en présence d’un contrat successif.
Ex : le contrat de travail, le contrat de bail, le contrat de mariage.
- Si les prestations sont accomplies en un trait de temps alors le contrat est instantané. Ex : le
contrat de vente.
NB : l’extinction des obligations se fait par le paiement ure et simple, par la compensation, par la
confusion (lorsque le même personne se retrouve débitrice et créancière de la même obligation) et
enfin par la prescription.
Les différents contrats ainsi classifiés obéissent à des conditions pour être valablement formés ;
Conditions qu’il convient de mettre à nu.
Pour que les contrats puissent être valablement formés et produire les effets attendus, ils doivent
remplir certaines conditions. Le texte de base est l’article 1108 du code civil au terme duquel tout
contrat doit comporter trois éléments pour sa validité à savoir : la capacité, le consentement, l’objet et
souvent la cause qui est difficile à déterminer.
1 - La capacité
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DAT PREMIERE ANNEE
Le principe qui a inspiré les rédacteurs du code civil est le principe de l’autonomie des volontés. Toute
obligation doit être fondée sur la volonté des parties. Mais toute les personnes ne sont pas en mesure
de manifester clairement et de façon lucide leur volonté notamment les personnes incapables. Raison
pour laquelle les personnes au contrat doivent être capables de poser les actes de la vie juridique. Ainsi
les mineurs non émancipés et les majeurs incapables ne peuvent pas conclure de contrat par eux-
mêmes. Ils ne pourront le faire que par le représentant légal.
2 - Le consentement
C’est l’expression de la volonté des parties d’adhérer librement au contrat et d’exécuter les prestations
prévues. C’est l’acceptation des termes du contrat par les parties. Le consentement doit être claire et
sans équivoque. Il ne doit pas être vicié c'est-à-dire qu’il ne doit pas avoir été donné soit à la suite d’une
erreur, soit par la violence ou à travers des manœuvres frauduleuses. Les vices qui peuvent affecter le
consentement et entrainer ainsi l’annulation du contrat sont l’erreur, le dol et la violence.
L’erreur est le fait de se tromper .C’est une fausse représentation de la réalité (on prend pour
vrai ce qui ne l’ait pas). Celui qui se trompe s’appelle l’errans ;il s’engage pour une raison qui
n’est pas vraie. Cela peut entrainer l’annulation du contrat si l’erreur est découverte.
Le dol se définit comme l’erreur provoquée. On induit le contractant en erreur en lui faisant une
fausse représentation de la réalité pour extorquer son consentement (art 1116 c. civil).
La violence est quant à elle une pression physique ou morale qu’on exerce sur le cocontractant
et qui l’oblige à consentir au contrat. Ce sont des menaces qu’on profère à l’endroit du
contractant et qui consent par peur.
Ces différents vices, s’ils sont prouvés peuvent entrainer l’annulation du contrat.
3 - L’OBJET ET LA CAUSE
L’objet c’est la prestation à fournir ; c’est ce sur quoi porte le contrat. C’est aussi le but poursuivi par les
parties. L’objet doit être licite c'est-à-dire autorisé par la loi et les règles en vigueur.
La cause est la raison pour laquelle on contracte. Elle est difficile à déterminer car l’on ne peut faire
ressortir les intentions cachée d’une personne. La loi dispose malgré tout que la cause soit licite elle
aussi. Pour que le contrat soit valable son objet et sa cause doivent donc être licites
L’annulation est la sanction des conditions de validité du contrat. La nullité du contrat produit en principe
un effet rétroactif c'est-à-dire que le contrat disparait avec tous les effets qu’il a produits. Les effets déjà
produits doivent être effacés. Dans ce cas le contrat est considéré comme n’ayant jamais existé.
A l’égard des parties au contrat l’article 1134 du code civil énonce clairement « Les conventions
légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont signées ».
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DAT PREMIERE ANNEE
Il ressort clairement de cette loi que le contrat est la loi des parties signataires. Il s’impose à elles et
elles doivent le respecter. C’est ce qu’on appelle l’effet relatif des contrats. Le contrat n’a d’effet qu’à
l’égard des parties et même au juge à l’exclusion des tiers.
Mais ce principe connait des atténuations car il arrive que certains contrats produisent des effets à
l’égard de certaines personnes qui n’ont pas participé à sa signature à sa formation. Ex : le contrat
d’assurance. C’est le cas d’une stipulation pour autrui.
Les sanctions pour inexécution du contrat par l’une des parties est soit la résolution soit la résiliation.
La résiliation est la suppression d’un contrat successif pour l’avenir en raison de l’inexécution par l’une
des parties de ses obligations.
La résolution c’est la suppression d’un contrat synallagmatique pour inexécution par l’une des parties
de ses obligations.
Cette responsabilité est évoquée dans les articles 1382 et suivants du code civil.
La responsabilité civile est l’obligation faite à l’auteur d’un dommage de le réparer. Elle résulte d’u délit
ou d’un quasi-délit. C’est pourquoi on parle aussi de responsabilité civile délictuelle. Elle est prévue par
les articles 1382 et suivants du code civil qui dispose que l’auteur d’un dommage doit le réparer.
Ainsi celui qui commet un dommage est civilement responsable de ce dommage et doit par conséquent
réparer les conséquences de ce dommage vis-à-vis de la victime. Mais il arrive que l’on soit appelé à
réparer un dommage qu’on n’a pas commis. Il arrive même que l’on commette un dommage sans qu’on
en soit tenu responsable.
Il existe trois régimes de responsabilité civile délictuelle. Ce sont la responsabilité du fait personnel, la
responsabilité du fait d’autrui et la responsabilité du fait des choses ou des animaux.
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DAT PREMIERE ANNEE
Le principe est posé par les articles 1382 et 1384 du code civil. Le principe signifie que l’auteur d’un
dommage doit le réparer. Celui qui commet une faute dont résulte un dommage doit réparer ce
dommage qu’on peut aussi appeler préjudice.
Mais souvent la faute peut ne pas être imputée à son auteur c'est-à-dire que l’individu commet un
dommage sans en être tenu responsable parce qu’il est justifié, excusé. Il s’agit des cas pour lesquels il
existe des faits justificatifs d’exonération 5le caractère fautif de l’acte est effacé par suite de certaines
circonstances). Ce sont : la légitime défense , l’ordre de la loi , le commandement de l’autorité légitime
et l’état de nécessité « on cause un dommage pour éviter un autre plus grave)
Le principe est énoncé par l’article 1384 : on est responsable des dommages causés par le fait des
personnes dont on doit répondre. Ex : les père et mère sont responsables des faits de leur enfant
mineur ; le tuteur est responsable des faits de son pupille.
C’est toujours l’article 1384 qui énonce ce principe. L’on est responsable du dommage causé par le fait
des choses ou des animaux dont on a la garde.
Le gardien est celui qui a le pouvoir d’usage, de direction et de contrôle de la chose. Le propriétaire est
doc présumé gardien de la chose de même que celui à qui la chose est confiée.
La mise en œuvre de la responsabilité civile suppose la réunion de trois éléments :une faute , un
préjudice et un lien de causalité entre la faute et le préjudice.
A - LA FAUTE
Il y a faute lorsque l’auteur du dommage ne s’est pas comporté en homme prudent et diligent. La faute
c’est l’agissement qui a causé le dommage à autrui. La faute peut être volontaire : on parle de délit ; elle
peut être involontaire : on parle de quasi délit.
Cette distinction est importante car les tribunaux sont plus sévères dans l’évaluation des dommages et
intérêts en cas de faute intentionnelle.
B - LE DOMMAGE OU PREJUDICE
Le dommage matériel est une atteinte aux droits et intérêts patrimoniaux d’une personne. Ex : atteinte
aux biens
Le dommage peut être corporel et porter atteinte à l’intégrité physique d’une personne. Ex : blessure
grave.
Le dommage peut être moral à travers les souffrances morales que provoquent les injures graves, les
atteintes à l’honneur.
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DAT PREMIERE ANNEE
C - LE LIEN DE CAUSALITE ENTRE LA FAUTE ET LE PREJUDICE
La faute doit être le fait qui a engendré le dommage et sans lequel il ne serait pas survenu. C’est donc
la relation de cause à effet entre la faute et le dommage. Le lien de causalité doit être certain et direct.
Le lien certain : une simple coïncidence ne suffit pas. Ex : un cycliste fait une chute au passage d’un
véhicule. Il faudra prouver que la chute est due au véhicule.
Le dommage direct est celui qui touche directement les intérêts de la victime. Mais depuis un moment
on admet la réparation du préjudice par ricochet.
Lorsque plusieurs faits concordent à la réalisation d’un même dommage, on retient le seul fait
directement lié au dommage.
IV - LA REPARATION DU DOMMAGE
Elle consiste dans le paiement de dommages et intérêts à la victime. Il s’agit d’une indemnité, d’une
somme d’argent qui est versée à la victime pour réparer le tort qui lui a été causé. L’évaluation du
montant de ces indemnités est faite par le juge qui ne cesse d’élargir le champ d’application de la
responsabilité civile délictuelle.
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DAT PREMIERE ANNEE
LE COMMERÇANT
ET SES OBLIGATIONS
Il se définit comme l’ensemble des règles concernant les activités commerciales (production, échanges)
effectuées par les individus et les entreprises.
Il se définit aussi comme étant l’ensemble des règles juridiques régissant les actes de commerce, les
commerçants (personnes physiques et morales) ainsi que les opérations juridiques qu’ils effectuent.
Il faut préciser que le droit commercial est un droit d’exception.
Le droit civil (droit commun) ne s’appliquera, dans le domaine des activités commerciales, que si le droit
commercial n’a pas prévu de règles particulières.
Par ailleurs, le droit des affaires est plus vaste que le droit commercial car il s’étend au droit
commercial, au droit du travail, au droit pénal des affaires, au droit public, au droit de la propriété
intellectuelle, au droit de la consommation...
L’objectif du droit commercial est de répondre aux nécessités du commerce. Pour cela il recherche des
solutions et emploie des techniques différentes du droit civil. Ce sont :
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DAT PREMIERE ANNEE
2.1 Recherche de la rapidité et de la simplicité
Cela se manifeste dans le moindre formalisme. En droit commercial, les actes juridiques peuvent être
prouvés par tous moyens. De plus, le rôle donné à l’apparence est plus grand qu’en droit civil, car l’on
veut dispenser de longues vérifications les commerçants pressés par le temps.
Enfin, le délai de prescription est plus court qu’en droit civil.
Tous les commerçants utilisent le crédit. Le droit des effets de commerce, et spécialement de la lettre
de change, vise à faciliter le crédit en mobilisant des créances dans un titre que l’on fait circuler
facilement. On note aussi les adaptations apportées aux sûretés mobilières notamment le nantissement
qui est un gage sans dépossession.
Les besoins d’information des associés, des tiers (créanciers...) rendent nécessaire la publicité des
situations et des actes commerciaux (Registre du commerce et du crédit mobilier, journal d’annonces
légales...).
NB : Les risques du commerce rendent la sécurité des transactions d’autant plus nécessaire qu’elles
fondent l’exclusion du droit commercial de certaines personnes réputées faibles (les mineurs et les
incapables majeurs).
Elle est constituée par les actes uniformes qui désignent les actes pris pour l’adoption des règles
applicables du traité créant l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du Droit des Affaires dite
OHADA.
Comme actes uniformes actuellement applicables, on a :
- l’acte uniforme portant droit commercial général ;
- l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique ;
- l’acte uniforme portant sur l’organisation des sûretés ;
- l’acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage ;
- l’acte uniforme relatif aux contrats de transport de marchandises par route...
NB : D’autres actes encore en projet viendront compléter ce dispositif au fur et à mesure de leur
adoption.
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DAT PREMIERE ANNEE
17 Etats sont partis de l’OHADA à ce jour. Ce sont : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique,
Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Mali, Niger,
République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo.
NB : L’organisation est ouverte à tout Etat membre ou non de l’Union Africaine désireux d’y adhérer.
Le droit civil constitue le droit commun qui régit les relations de droit privé. Aussi, pour bien comprendre
les règles du droit commercial, il faut se référer aux principes généraux du droit civil et notamment aux
règles relatives aux obligations en général.
Il s’agit des pratiques professionnelles qui ont un caractère habituel. Ils ont encore un rôle très
important en droit commercial. On a :
- les usages légaux auxquels la loi elle-même renvoie (Ex : la solidarité des débiteurs est
présumée) ;
- les usages conventionnels qui ne s’appliquent qu’à défaut de volonté contraire exprimée par les
parties. Ils ont un caractère supplétif (Ex : dans les contrats de vente, il est fréquent de
renvoyer aux usages de la profession en ce qui concerne les modalités de livraison, l’unité de
vente, les délais de paiement).
2.3 La jurisprudence
2.4 La doctrine
Elle exprime la pensée des juristes qui participent à l’interprétation des lois et formulent des
suggestions.
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DAT PREMIERE ANNEE
Avec les actes uniformes, le rôle de la doctrine est renforcé car elle contribue constamment à asseoir
un droit commercial cohérent dans son application.
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DAT PREMIERE ANNEE
CHAPITRE I : LES ACTES DE COMMERCE
Aux termes de l’article 2 de l’acte uniforme portant droit commercial général « Est commerçant celui qui
fait de l’accomplissement des actes de commerce par nature sa profession ».
Quels sont les actes qui déterminent la qualité de commerçant ? Il s’agira de découvrir les actes
qu’accomplissent les commerçants.
L’étude des actes de commerce va se faire à travers une catégorisation de ceux-ci. Ainsi, on a les
actes de commerce par nature, les actes de commerce par la forme, les actes de commerce par
accessoire et les actes mixtes.
La loi définit l’acte de commerce par nature comme celui par lequel une personne s’entremet dans la
circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de service avec
l’intention d’en tirer un profit pécuniaire .La loi adjoint à cette définition une énumération des actes de
commerce par nature. Nous avons :
C’est pourquoi les exploitations agricoles sont, en principe, exclues du domaine commercial car
l’agriculteur vend les produits du sol. L’on assimile aux exploitations agricoles les exploitations de pêche
et d’élevage.
- Il faut une intention de revente de la part de l’acheteur.
Cette intention doit exister au moment de l’achat. Le fait de ne pas parvenir à revendre n’enlève
pas à l’achat son caractère commercial.
- Il faut la recherche de profit peu importe qu’il y ait eu perte à la suite de la revente. Ainsi,
acheter pour donner n’est pas un acte de commerce.
Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce parce qu’accomplis par un
commerçant pour les besoins de son commerce.
Ex : l’achat d’un micro-ordinateur par un commerçant pour son usage personnel est un acte civil. Par
contre, si l’achat est fait pour les besoins du commerce tel que la gestion de ses ventes, il devient un
acte de commerce par accessoire.
De même, des actes normalement commerciaux deviennent civils dès lors qu’ils sont l’accessoire d’une
activité principale de nature civile.
Ex : Le professeur de comptabilité qui, tout en dispensant ses cours, achète pour les revendre à ses
étudiants, des plans comptables, accomplit des actes civils par accessoire.
NB : La commercialité par accessoire s’applique aussi aux actions nées des délits, quasi-délits et des
quasi-contrats.
A. Définition
L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour l’autre.
Ex : L’achat dans un magasin est commercial pour le vendeur et civil pour l’acheteur non commerçant.
B. Régime juridique
L’intérêt que présentent les actes mixtes réside dans la détermination de leur régime juridique. Ainsi, en
matière de :
- Preuve : Ce régime est fonction de la personne contre qui la preuve est faite. Si la preuve est
faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté de la preuve en
matière commerciale est admis.
Par contre, si c’est le commerçant qui fait preuve contre le non commerçant, la preuve est faite
par écrit.
- Compétence matériel du tribunal : Il faut tenir compte de la qualité du défendeur. Ainsi :
Si défendeur est civil, seul le tribunal civil est compétent.
Si le défendeur est commerçant, le civil peut soit le tribunal civil soit le tribunal de commerce.
- Mise en demeure : Elle se fait selon les modes du droit civil quand c’est un commerçant qui met
un non commerçant en demeure. Par contre, Si c’est un non commerçant qui met en demeure,
cela se fait par tous moyens.
- Solidarité : Elle ne se présume pas entre codébiteurs civils d’un commerçant ; tandis qu’elle se
présume entre codébiteurs commerçants d’un créancier civil.
- Prescription : Elle est de 30 ans pour les créances civiles alors qu’elle est de 5 ans pour les
créances commerciales.
CHAPITRE II : LE COMMERCANT
Aux termes de l’article 2 de l’acte uniforme portant droit commercial général « Est commerçant celui
qui fait de l’accomplissement des actes de commerce par nature sa profession ».
Quelles sont les conditions d’accès à la profession commerciale ? Quelles sont les obligations qui
incombent au commerçant ?
Certaines conditions tiennent à la qualité de celui qui exerce l’activité, d’autres à sa capacité et ses
pouvoirs, d’autres enfin, à sa moralité.
Elle s’acquiert par l’accomplissement d’actes de commerce, à titre de profession et à titre indépendant.
Pour être commerçant, il faut accomplir des actes de commerce par nature. C’est la répétition
professionnelle d’actes de commerce qui donne la qualité de commerçant.
Cette règle vaut surtout pour les personnes physiques car les sociétés à l’exception de quelques unes
sont toutes commerciales par la forme.
La profession habituelle est l’activité dont vit une personne, l’activité d’où l’individu tire ses principales
ressources de subsistance. Ainsi faite du commerce son activité implique une répétition habituelle
d’actes de commerce et la volonté de tirer de cette activité suivie tout ou partie de ses ressources
nécessaires à l’existence.
Il faut en plus exercer son activité en son nom et pour son compte, à ses risques et périls et toute
indépendance.
Ainsi, ceux qui, bien que participant à une activité commerciale, ne jouissent pas d’une indépendance
suffisante ne sont pas des commerçants. C’est le cas des salariés du commerçant, des mandataires,
des gérants des SARL et des administrateurs des SA.
1- Les incapacités
La loi indique que « nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession s’il n’est
juridiquement capable d’exercer le commerce ».
Cette disposition concerne les mineurs et les majeurs incapables.
- Les mineurs
Le mineur non émancipé ne peut être commerçant. Ses représentants légaux ne peuvent
exercer le commerce en son nom. C’est pourquoi s’il hérite d’un fonds de commerce, il ne peut
La femme mariée est libre de faire le commerce. Cependant, elle ne sera qualifiée de commerçante que
si elle accomplit des actes de commerce à titre de profession habituelle et séparément de ceux de son
mari.
Toutefois si l’exercice de l’activité commerciale de la femme mariée s’avère contraire à l’intérêt
de la famille, sur demande de son époux, le tribunal peut prononcer la cessation de l’activité.
Dans l’exercice de son activité séparée, la femme a la libre administration, jouissance et
disposition sur tous ses gains et biens.
Elle engage dans l’exercice de cette activité des biens qui sont variables en fonction de son
régime matrimonial.
- S’il s’agit du régime de la séparation des biens, elle n’engage que ses biens.
- S’il s’agit du régime de la communauté des biens, il faut distinguer entre les biens propres de
chacun des époux, les biens communs et les biens réservés.
La femme engage toujours les biens réservés quand elle exerce le commerce ;
Pour les autres biens, il faut distinguer si le mari a fait opposition fondée ou non.
1) En cas d’opposition, si la femme continue son activité, elle engage ses biens propres (plus les
biens réservés).
2) S’il n’y a pas eu opposition ou si elle n’est pas fondée, elle engage les biens communs, les
biens propres de chacun des époux en plus les biens réservés.
1- Les incompatibilités
Le cumul d’activités commerciales et non commerciales est parfois interdit, car le commerce apparaît
comme une activité risquée sur les plans financier et déontologique. Ainsi, il est interdit aux
fonctionnaires, aux officiers ministériels et aux auxiliaires de justice (avocats, huissiers, notaires,
commissaires-priseurs...), aux membres de certains ordres (architectes, experts comptables,
médecins,...) d’exercer le commerce.
NB : Les actes de commerce accomplis par un « cumulard » restent valables et peuvent faire
considérer leur auteur comme un commerçant de fait. Par conséquent, il pourra être mis en faillite et
pourra aussi encourir des sanctions disciplinaires telles la révocation, la destitution ou la radiation.
2- Les interdictions
Dans un but d’assainissement des professions commerciales, la loi prévoit qu’un commerçant puisse
être interdit de façon générale et définitive ou temporaire de l’exercice d’une activité commerciale.
3- Les déchéances
Sont frappées de déchéance, les personnes ayant été condamnées à une peine de prison de plus de 3
mois, sans sursis, pour vol, escroquerie, infraction aux lois des sociétés.
La déchéance est liée automatiquement au jugement de condamnation ; c’est-à-dire que le tribunal n’a
pas besoin de le prononcer expressément.
Le déchu ne peut faire le commerce, ni être gérant, ni être administrateur d’une société commerciale.
S’il passe outre, il devra assumer toutes les conséquences y compris les sanctions pénales.
Certaines activités empruntent leurs règles d’exercice au commerce de sorte qu’il importe de distinguer
leurs auteurs du commerçant. Il s’agit de : l’artisan et l’entreprenant
A: L’ARTISAN
L’artisan est différent du commerçant. L’artisan est un professionnel qui exerce un travail
essentiellement manuel et qui vit surtout du produit de son travail et de celui de sa famille. Il prend une
part personnelle importante dans l’exécution de son travail (il ne spécule pas sur les machines).
- Il doit exercer à titre principal l’un de métier prévu pour l’artisanat ( tailleur, coiffeur,
menuisier, maçon, cordonnier, peintre, garagiste, électricien, tanneur etc…)
- Il ne doit pas employer plus de 10 salariés non compris les membres de sa famille
- Il ne doit pas spéculer ni sur des machines importantes, ni sur des stocks importants, ni sur
des produits qu’il ne fabrique pas lui-même.
A défaut il sera assimilé à un commerçant. Il bénéficie du droit au renouvellement du bail comme les
autres professionnels.
B. L’ENTREPRENANT
1 - Définition
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration exerce une
activité commerciale, civile, artisanale ou agricole. De cette définition il ressort que l’entreprenant est
forcément une personne physique.
L’entreprenant est dispensé de l’inscription au registre de commerce et de crédit mobilier. Mais il est
tenu de déclarer son activité. Il ne peut en principe commencer à exercer son activité qu’après réception
d’un numéro de déclaration d’activité.
Le numéro de déclaration est personnel. Nul ne peut être déclaré comme entreprenant à plusieurs
registres ou sous plusieurs numéros.
L’entreprenant ne peut être immatriculé au registre de commerce et de crédit mobilier car il n’a pas la
qualité de commerçant. Mais il doit déclarer son activité au tribunal du lieu où il est établi.
Il doit tenir des livres liés à son activité de façon chronologique et il doit conserver ces livres pendant
au moins 5 ans pour servir de moyen de preuves et pièces justificatives.
Il est tenu de faire face à ses obligations fiscales selon la règlementation en vigueur dans son secteur
d’activité.
NB : L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaire généré par son activité ne dépasse pas les
seuils fixés par l’acte uniforme relatif à la comptabilité des entreprises pendant deux(2) années
consécutives. L’acte uniforme précité précise en son article 13 que les seuils sont les suivants :
Certaines sont d’ordre fiscal, d’autres d’ordre social. Toutefois les obligations qui sont relatives à
l’activité particulière des commerçants sont au nombre de trois. Ce sont l’immatriculation, la tenue des
livres de commerce et la loyale concurrence.
A - L’OBLIGATION D’IMMATRICULATION
Elle se fait au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM). Il faut donc voir
respectivement l’organisation du registre et les effets et la sanction de l’immatriculation.
a- Le registre local
Il est tenu dans le ressort de chaque tribunal ou section de tribunal un registre du commerce et du crédit
mobilier tenu par le greffier sous la surveillance du président du tribunal.
Tout commerçant personne physique doit requérir son immatriculation dans le 1 er mois d’exploitation de
son commerce dans le ressort du lieu d’exploitation de son activité.
b- Le fichier national
Il a pour objet de centraliser les informations contenues dans chaque registre du commerce et du crédit
mobilier local.
Tenu auprès de la Cour d’appel d’Abidjan, ce fichier permet d’éviter qu’un commerçant ne se fasse
immatriculer dans une ville alors qu’il est sous le coup d’une déchéance ou d’une interdiction ayant
entraîné sa radiation d’un précédent registre.
c- Le fichier régional
C’est une innovation du traité OHADA. Il est tenu auprès de la cour commune de justice et d’arbitrage et
a pour objet de centraliser les renseignements consignés dans chaque fichier national.
Ce fichier permet d’éviter qu’un commerçant ne se fasse immatriculer dans un Etat partie au traité alors
qu’il est sous le coup d’une déchéance ou d’une interdiction dans un autre Etat.
Toute personne immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier est présumée, sauf preuve
contraire, avoir la qualité de commerçant.
Du fait de l’immatriculation, le commerçant bénéficie de tous les avantages liés à la profession de
commerçant. De même, il en assume toutes les obligations. Toutefois, le défaut d’immatriculation
n’exonère pas le commerçant des obligations inhérentes à la qualité de commerçant.
Pour éviter les ambiguïtés et faciliter la présomption, la loi fait obligation au commerçant d’inscrire sur
ses documents commerciaux son numéro d’immatriculation.
NB : L’acte uniforme innove en exigeant une déclaration sur l’honneur signée du demandeur et attestant
qu’il n’est frappé d’aucune interdiction. Cette déclaration sur l’honneur est complétée par un extrait de
casier judiciaire ou à défaut par le document qui en tient lieu dans un délai de 75 jours à compter de
l’immatriculation.
Cette disposition vise à assainir la profession et à faciliter le contrôle administratif de la corporation. Le
numéro d’immatriculation est personnel et doit être radié dans le mois de la cessation de l’activité
commerciale.
L’immatriculation est désormais possible par voie électronique.
Ce sont :
- Le livre journal : il enregistre au jour le jour les opérations commerciales réalisées notamment
les paiements effectués ou reçus, les achats, les ventes…
- Le livre inventaire : ce livre retrace annuellement l’inventaire des opérations effectuées par le
commerçant. Ces opérations consistent en un recensement des éléments de l’actif et du passif
en vue de l’établissement d’un tableau description et d’évaluation.
- Le grand livre : il est constitué par l’ensemble des comptes de l’entreprise. Il donne des
informations sur les éléments du compte, à savoir l’actif et le passif.
2– Les livres facultatifs
Ce sont :
4 – Les sanctions
- Les livres irrégulièrement tenus ne peuvent être produits en justice ni faire foi au profit de ceux
qui les tiennent
- Les commerçants qui tiennent des livres de façon irrégulière et de façon incorrecte sont
passibles d’un emprisonnement de 1 à 6 mois et d’une amende de 50 000 f à 1 000 000 f.
- Les falsifications de livres sont punies d’une amende de 100 000 f à 1 000 000 f et d’un
emprisonnement de 6 mois à 5 ans.
- Ces personnes s’exposent en plus à une fermeture d’entreprise de 3 mois à 1 an et d’une
interdiction de 6 mois à 5 ans.
C - L’OBLIGATION DE LOYALE CONCURRENCE
b- La protection conventionnelle.
Elle résulte des parties dans leur relation qui insèrent dans le contrat des clauses appelées des clauses
d’exclusivité, des clauses de non- rétablissement et des cluses de non concurrence.
La clause de non-rétablissement est celle par laquelle le vendeur d’un fonds de commerce s’interdit
d’installer dans les environnements immédiats du fonds vendu le même type de commerce. La clause
de non-rétablissement doit être limitée soit dans l’espace soit dans le temps.
Les clauses de non concurrence consistent à promette de ne pas se faire la concurrence. Elles doivent
être limitées dans le temps, dans l’espace et dans la nature de l’activité pour être valables.
Les éléments du fonds seront étudiés après avoir défini le fonds de commerce.
Selon l’acte uniforme le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens que le
commerçant réunit pour attirer et de conserver une clientèle.
Ces éléments sont désignés sous le nom de fonds commercial. Ce sont la clientèle et l’enseigne ou le
nom commercial.
1- La clientèle
C’est l’ensemble des personnes qui achètent habituellement ou par occasion chez un commerçant.
Nous avons la clientèle fidèle, la clientèle de proximité et la clientèle de passage encore appelée
achalandage.
NB : La clientèle est l’élément indispensable à l’existence du fonds ; sans clientèle, il n’y a pas de fonds
de commerce.
Le droit à la clientèle est protégé contre la concurrence déloyale (Il s’agit de protéger le commerçant
contre les détournements de clientèle par un concurrent).
-Le nom commercial est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité (raison sociale,
nom patronymique ou nom de fantaisie)
-L’enseigne est une désignation de fantaisie, emblème, un dessin ou une forme qui sert à individualiser
ou à distinguer l’établissement des autres établissements. Souvent le nom commercial et l’enseigne se
confondent.
NB : Ces éléments sont protégés contre la concurrence déloyale. En effet, leur usurpation met en jeu la
responsabilité délictuelle de l’auteur qui devra payer des dommages et intérêts au commerçant victime.
Il s’agit :
Des meubles servant à l’exploitation du fonds (matériel, mobilier, installations,
aménagements, outillages...)
Des marchandises (matières premières, produits finis ou semi-finis stockés)
Ce sont le droit au bail, les licences d’exploitation et les droits de propriété intellectuelle et industrielle.
Il s’agit des licences exigées pour l’exercice de nombreuses activités commerciales : les débits de
boisson, le transport, la pharmacie...
Lorsqu’elles ont un caractère personnel, elles ne font pas partie du fonds car ne pouvant être cédées
avec le fonds.
Il s’agit des brevets d’invention, des marques de fabrique et de commerce, des dessins et des modèles
et de tout autre droit de propriété intellectuelle nécessaire à l’exploitation.
Les différents contrats relatifs au fonds seront étudiés respectivement. Ce sont la location-gérance, le
nantissement et la cession du fonds de commerce.
1- Définition
C’est la convention par laquelle le propriétaire du fonds (bailleur), en concède la location à un gérant
(locataire), qui l’exploite à ses risques et périls en payant au bailleur un loyer ou une redevance.
Il suit de cette définition que la situation du locataire-gérant ne doit pas être confondue avec celle du
gérant salarié qui est lié par un contrat de travail et qui n’est pas commerçant.
- Doit avoir été commerçant pendant Il doit être publié sous - Doit avoir la
2 ans forme d’extrait ou d’avis capacité de faire le
- Doit avoir exploité le fonds pendant dans un journal commerce.
1 an. d’annonces légales dans - Ne doit pas être frappé
- Ne doit pas avoir été interdit ou les 15 jours suivant sa d’une incompatibilité, d’une
déchu de faire le commerce. conclusion. déchéance, d’une
- Doit modifier son inscription au Les mêmes mesures de interdiction.
RCCM (Ces délais peuvent être publicité doivent être - Doit être inscrit au registre
réduits par le tribunal et ils ne accomplies en fin de du commerce et du crédit
s’appliquent pas à l’Etat, au location-gérance. mobilier par une
commerçant devenu incapable, à immatriculation modificative.
un héritier du fonds)
- Pour les dettes nées avant le contrat, le bailleur en est seul responsable ;
- Pour celles nées après le contrat et avant sa publication, le bailleur et le locataire sont
responsables solidairement ;
- Pour les dettes nées après la publication du contrat, le locataire en est seul responsable.
4- La fin de location-gérance
Elle rend immédiatement exigibles les dettes afférentes au fonds contractées par le locataire.
Celui-ci n’a droit à aucune indemnité même s’il a contribué à augmenter la clientèle. Enfin, sauf clause
contraire expresse, il semble que celui-ci puisse s’installer à proximité du fonds du bailleur et faire
concurrence à ce dernier.
1 - Définition
C’est gage sans dépossession offert par le propriétaire d’un fonds, qui permet à un créancier de ce
propriétaire de se faire payer sur le prix du fonds au cas où la créance ainsi garantie n’est pas
exécutée.
Il y a nantissement conventionnel et le nantissement judiciaire.
C’est la mise en gage du fonds de commerce. C’est un acte mixte si le créancier est un non
commerçant.
C’est un acte écrit qui peut être authentique ou sous seing-privé dûment enregistré. En outre ; il doit
faire l’objet d’une inscription au registre du commerce et du crédit mobilier.
Le nantissement porte en général sur le fonds commercial.
A la fin du contrat de nantissement le créancier nanti peut demander la vente forcée du fonds qui
constitue son gage 8 jours après sommation faite de payer demeurée infructueuse, il bénéficie d’un :
- Droit de préférence sur le prix de vente c’est-à-dire qu’il est payé par préférence aux créanciers
chirographaires ;
- Droit de suite c’est-à-dire qu’il peut faire saisir et faire vendre le bien en quelque main qu’il se
trouve.
- Droit de surenchère du sixième.
3- Le nantissement judiciaire
C’est une mesure qui peut être ordonnée par le juge au profit d’un créancier pour sûreté de sa créance
dont le recouvrement est en péril.
Il porte sur les mêmes éléments que le nantissement conventionnel. Il ne produit d’effet que s’il est
inscrit au registre du commerce et du crédit mobilier.
En outre, l’inscription a pour effet de placer le créancier d’un nantissement judiciaire dans la même
situation que celui nanti à litre conventionnel.
1 - Définition
La cession est une convention par laquelle le propriétaire d’un fonds de commerce cède celui-ci à un
preneur moyennant le paiement d’un prix convenu. En d’autres termes c’est la vente du fonds de
commerce
2 - Conditions de cession
Il y a des conditions tenant aux parties, au fonds vendu et à son prix et à la forme et à la publicité de la
vente.
a - Conditions tenant aux parties
- La capacité : Il faut avoir la capacité de faire le commerce. Toutefois si le vendeur est mineur la
vente sera faite par son représentant légal avec l’autorisation du juge des tutelles.
- Le consentement : Il ne doit pas être vicié par l’erreur, le dol (en effet, il est possible de se
tromper ou d’être trompé sur la clientèle ou le chiffre d’affaires) ou la violence (lorsque la vente
a été consentie suite à des actes de chantage).
- L’objet et la cause : Ils doivent être licites et non contraire aux bonnes mœurs.
La cession du fonds se fait par acte écrit authentique ou sous seing-privé enregistré (pour la protection
du vendeur).
3. Effets de la cession
- Obligations de l’acheteur : Il doit payer le prix au jour et au lieu fixé dans l’acte de vente. Ce
paiement a lieu entre les mains du notaire ou d’un établissement bancaire désigné d’accord
parties.