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Anna Tolba

L2 - n°250

Cas Pratique Semaine A n°3 - Rodrigue

Un homme part à la guerre après avoir commis le meurtre du père de son amante. Celle-ci souhaite, à
son retour, déposer plainte. En outre, l'homme en question ne souhaite pas restituer un bien qu'on lui a prêté le
temps de la guerre. Pour cela, une plainte est déposée pour abus de confiance à son encontre. De surcroît, l'homme
souhaite quant à lui déposer plainte pour actes bucco-génitaux pratiqués sans son consentement par une femme.

Il conviendra dans un premier temps de traiter du cas de Rodrigue et de la plainte pour meurtre (I), de la
plainte pour abus de confiance à l'encontre de Rodrigue (II) ainsi que des actes sexuels non-consentis actés à son
encontre (III).

I- Sur la plainte pour meurtre

Il conviendra de traiter de la qualification de meurtre (A) ainsi que de la prescription du crime (B).

A) Le meutre

Comment qualifier le meutre ?

En vertu de l'article 221-1 du Code pénal, un meurtre est défini comme le fait de volontairement donner la mort à
une personne physique. Selon le classement tripartite habituel, c'est un crime puni de trente ans de réclusion
criminelle. Le meurtre est composé d'un élément matériel, c'est-à-dire donner la mort à autrui et d'un élément
intentionnel, c'est-à-dire donner la mort volontairement

En l'espèce, Rodrigue a effectivement tué de manière volontaire le père de Chimène. Les éléments matériel et
intentionnel sont présent.

En définitive, cet acte est un meurtre punissable de trente ans de réclusion criminelle.

B) La prescription

Faut-il appliquer la loi ancienne si le crime a été commis avant l'entrée en vigueur de la loi nouvelle ?

En vertu de la loi du 27 février 2007, la prescription de l'action publique est de 20 ans pour les crimes et ce à
compter du jour ou l'infraction a été commise. En outre, l'article 112-4 dispose que l'application immédiate de la loi
nouvelle n'a aucune conséquence sur la validité des actes accomplis de la loi ancienne. Selon le principe de non-
rétroactivité de la loi pénale plus douce, la loi nouvelle ne peut pas s'appliquer à des faits qui se sont produis avant
son entrée en vigueur.
En l'espèce, le crime commis par Rodrigue en 2006 était prescrit de 10 ans. L'action a donc commencé à être
prescrite en 2006. Chimène porte plainte 12 ans après les faits. La prescription est donc acquise. Bien qu'avec la
réforme du 27 février 2007 la prescription pour les crimes est passé à 20 ans, la prescription de l'action publique de
Chimène étant déjà acquise, elle ne pourra pas intenter une action.

En définitive, Rodrigue ne fera pas l'objet de poursuites pour le meutre de son ex-beau-père.

II- Sur la plainte pour abus de confiance

Il conviendra de traiter de la plainte pour abus de confiance (A) ainsi que de la prescription de l'action (B).

A) La plainte pour abus de confiance

Ne pas restituer un bien constitue t-il un abus de confiance envers autrui ?

En vertu de l'article 314-1 du Code pénal, le fait de détourner un bien quelconque et ne pas le rendre bien que l'on
ai accepté de le faire, constitue un abus de confiance. Cet acte serait puni de cinq d'emprissonnement et de 375 000
euros d'amende. Afin de qualifier l'acte d'abus de confiance, il faut des éléments préalables. Il faut un bien
quelconque, corporel ou incorporel, qui ne soit pas un bien immeuble; il faut également une remise volontaire du bien
dans le cadre d'un contrat écrit ou verbal et que la remise soit prédaire, c'est-à-dire que l'on remette la chose pour en
faire un usage déterminé. L'auteur doit avoir conscience que son comportement prive le propriétaire de ses droits sur
le bien.

En l'espèce, Rodrigue a emprunté durant la guerre à un camarade une épée, qui est un bien corporel. Par sa non-
restitution, il savait qu'il privait son camarade de guerre de ses droits sur le bien. Il refuse par ailleurs de restituer
l'épée, ce qui constitue un acte de mauvaise foi.

En définitive, l'homme a commis un abus de confiance.

B) La prescription de l'action

Faut-il appliquer la loi ancienne si le délit a été commis avant l'entrée en vigueur de la loi nouvelle ?

En vertu de l'article 8 du Code de procédure pénale, la prescription de l'action publique en matière de délit est de
trois années. Une loi du 20 décembre 2020 fait passer la prescription de 3 à 5 ans.

En l'espèce, les faits on été commis en 2017 et la plainte a été déposé le 1er janvier 2022. La loi ancienne prescrit
l'action à 3 ans à compter de la date de l'action. A plus forte raison, la nouvelle loi prescrit l'action à 5 ans. Or, ici
nous retiendrons la loi ancienne étant donné que la prescription était déjà acquise.

En définitive, la plainte ne saurait etre recevable.

III- Sur des pratiques sexuelles non-consenties


Il conviendra de traiter la qualification de viol (A) ainsi que de la prescription de l'action (B).

A) La qualification de viol

Les actes bucco-génitaux actés sans consentement sont-ils un viol ?

En vertu de l'article 222-23 du Code pénal, le viol est un acte o toute pénétration sexuelle non consenti par
violence, contrainte, menace ou surprise est commis sur une personne physique. Le viol peut être commis par un
acte de pénétration vaginale, anale ou buccale. Il est puni de quinze ans de réclusion criminelle. .

En l'espèce, Rodrigue subi une agression sexuelle de type bucco-génital alors qu'il dormait. Cela relève donc d'un
viol fait sous l'effet de la surprise.

En définitive, les actes d'Elvire sont qualifier de viol.

B) La precription de l'action

L'action est-elle prescriptible ?

En vertue de l'article 222-23 du Code pénal, les actes buccaux-génitaux effectués sans le consentement de la
personne sont qualifiés de viol. Or cette qualification a été ajouté au code par une loi du 21 avril 2021.

En l'espèce, Elvire a effectivement violé Rodrigue. Cependant, les faits perpétrés ont été commis le 31 décembre
2021, soit quelques mois avant l'arrivée de la réforme. De fait, la prescription est déjà acquise.

En définitive, l'homme ne pourra intenter une action.

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