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Cours de droit pénal des

sociétés commerciales
Jean Peingdewiendé OUEDRAOGO, ATER à l’Université de Lille 2
PLAN

• INTRODUCTION

• TITRE 1: Eléments de politique pénale

• TITRE 2: Typologie des infractions


INTRODUCTION
• INDENTIFICATION DU DROIT PENAL SPECIAL DANS LE CHAMP DU DROIT PENAL
• Le droit pénal général: les grands principes applicables à l’ensemble de la
matière: légalité pénal, présomption d’innocence.
• La procédure pénale: l’enquête , le jugement des délinquants et sanction des
infractions
• Le droit pénal spécial: L’étude au cas par cas des infractions définies et punies
par le législateur. Une casuistique des infractions. Le droit pénal des affaires, et
par suite le droit pénal des société commercial relève de cette branche.
• Il s’agit d’une séparation d’école pour l’intérêt de la pédagogie. En pratique.
Lorsque le juge est saisi d’une affaire criminelle. C’est tout le droit pénal qui est
mis en branle.
L’actualité de la pénalisation de la vie des
affaires
• la 'Ndrangheta, la mafia calabraise procès ouvert depuis le 13 janvier
prévu pour durer deux ans.
• Plus de 350 accusés, 900 témoins et 400 avocats seront entendus
pendant deux ans

• La 'Ndrangheta "s'occupe du trafic international de drogue et des


activités typiques des organisations criminelles, les règlements de
comptes, l'extorsion, le trafic illégal de déchets, le blanchiment
d'argent", énumère le magistrat Roberto Di Bella à l'AFP
• Personne ne sait exactement quels sont les effectifs de l'organisation,
mais selon la justice italienne elle compte au moins 20 000 membres
dans le monde. En France, elle est principalement enracinée dans le
sud-est du pays, précise le procureur Nicola Gratteri dans une
interview donnée au Monde.
TITRE I: ELEMENTS DE LA
POLITIQUE PENALE
1.Définition du droit pénal spécial

2.Définition du droit pénal des affaires

3. Cantonnement du domaine du droit pénal des sociétés commerciales

4.Importance des infractions concernées (observation factuelle ou


phénoménologique)
• 5.Dépénalisation de la vie des affaires

• 6. La notion de délinquant au col blanc

• 7.Le principe de la légalité pénale

• 8.La responsabilité des personnes morales

• 9.La responsabilité du chef d’entreprise


1. DEFINITION DROIT PENAL
SPECIAL
• Le droit pénal spécial, est selon Michèle-Laure RASSAT, « la branche
des sciences criminelles qui traite de la spécificité de chacune des
infractions incriminées dans un ordre juridique donné ».

• Selon M. Conte, le droit pénal spécial a vocation à étudier « les


différentes infractions envisagées isolément, ce qui les singularise
les unes par rapport aux autres ».
2. DEFINITION DROIT PENAL DES
AFFAIRES
• Le droit pénal des affaires est la branche du droit pénal qui regroupe
l’ensemble des infractions commises par une personne physique ou
morale dans le cadre de l’entreprise définie comme l’unité de décision
dans le domaine de la production, circulation, distribution,
consommation de richesses.
• Le domaine du droit pénal des affaires est donc extrêmement vaste
puisqu’il comprend toute l’activité de l’entreprise dans son
organisation :
• Dans ses rapports avec les sociétés commerciales ou le fisc: c’est le droit
pénal des sociétés et le droit pénal fiscal ;
• dans ses rapports avec ses clients et ses concurrents : c’est le droit pénal
de la concurrence ;
• dans ses rapports avec les consommateurs : c’est le droit pénal de la
consommation ;
• dans ses rapports avec les salariés : c’est le droit pénal du travail ;
• dans son activité : c’est le droit pénal de l’environnement.
• On pourrait ajouter à cette liste le droit pénal de l’informatique, le droit
pénal du crédit…
3. DEFINITION DROIT PENAL DES
SOCIETES COMMERCIALES

• « Le domaine du droit pénal des sociétés commerciales est borné


par les conditions légales de la société, c’est-à-dire la personne
morale. Le cadre posé est donc bien celui d’un groupement qui a
accédé à la personnalité juridique, par le biais de l’immatriculation
au registre du commerce et des sociétés ». Marie-Christine Sordino
• Définition stricto sensu.(Cf source internet)
4. IMPORTANCE DES INFRACTIONS
CONCERNEES
• Quantitativement, il s’agit des infractions économiques et financières
recensés par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses
pénales, dans
• Ainsi, une place importante est constatée pour les délits de
banqueroute (banca rotta), abus de biens sociaux et autres délits de
société qui oscillent, depuis plusieurs années, autour des 1 000
infractions recensées annuellement par les services de police.
• Toutefois, le nombre d’infractions portées à la connaissance des
autorités est faible par rapport à la réalité
• Rapporté par Marie-Christine Sordino en 1998.
5. DEPENALISATION DE LA VIE DES
AFFAIRES
I. La justification de la pénalisation de la vie des affaires

• Ils considèrent simplement que la pénalisation de la vie des affaires


est un mal nécessaire.
• On a deux arguments : la sécurité et l’équité
A. Argument de sécurité
• -: le délinquant d’affaire peut menacer les structures de l’Etat, de la vie
• économique. Il menace les institutions étatiques, et l’ordre public dans le
monde des affaires.
• Dans les affaires ce qui prédomine c’est l’argent et le profit.
• La vie des affaires est de plus en plus imprégnée de l’argent de la
criminalité et on retrouve le même
• schéma que l’on voit dans l’organisation des mafias.  Cela déstabilise les
économies.
• Les corruptions sapent totalement les démocraties, qu’elles soient de pays
émergent ou pas.
B. Argument d’équité
• -: fondé sur le principe d’égalité des citoyens devant la loi pénale. Il
faut traiter
• également l’escroc d’affaire et l’escroc de droit commun.
II. Justification de la dépénalisation de la
vie des affaires
• Ce qui convient au hommes. C’est le juste milieux. Aristote.
• C’est l’équilibre. C’est la Mâat. (droit de l’Egypte pharaonique)
A. L’envahissement du droit pénal dans la vie des affaires.
1. L’envahissement dans le temps.

• Dans l’ancien droit, il y avait une assez forte pénalisation dans le droit des affaires.
• On ne la retrouve pas dans le code Napoléonien où il n’y en avait pratiquement
pas.
• A partir des années 45, le droit pénal a commencé à faire une entrée notable dans
la vie des affaires.
• On a parlé de furie répressive du législateur en matière d’affaire. Ce phénomène a
touché tous les
• volets de la vie des affaires et en particulier le droit des sociétés.
• Loi de 46 comprend plus de 200 infractions. Elles étaient liées à la paresse
législative.
•  L’envahissement a été majeur.
2. D’un point de vu quantitatif

• On été incapable de recenser le nombre d’infractions pénales des


affaires. On pouvait arriver à un
• nombre colossal.
• Cette sur criminalisation nuit à l’efficacité du droit pénal des affaires.
• L’envahissement est lourd d’inconvénients.
3. D’un point de vue qualitatif

• Ce droit pénal des affaires est-il un bon droit ?


• C’est un droit pénal de très mauvaise qualité.
• Les textes d’incriminations ne donnent pas de définition adaptée.
• Ex : En matière de comptabilité, le délit ce n’est pas le faux bilan, c’est
la présentation de compte
• infidèle.
III. La dépénalisation dans la vie des affaires: Historique et
caractéristiques

• Est apparu à partir de 1980 la nécessité de faire une dépénalisation de la vie des affaires.
• La nécessité de dépénalisation ne fait aucun doute, mais il y a deux façons de procéder à
cela.
• -On a un mode qui consiste à reprendre les incriminations préexistantes pour les réécrire et
les
• préciser, pour permettre une application de ces incriminations.
• On supprime un nombre d’infraction et on reprend la rédaction pour assurer la certitude de
la
• sanction pénale.
• -On retire la sanction pénale sur abondante qui assortissait telle ou telle règle, pour la
remplacer
• par des sanctions extra pénales.
• Ce peut être l’interdiction de gérer, la faillite personnelle, on peut prévoir des sanctions
• administratives qui vont se traduire par des sanctions pécuniaires, des amendes, qui vont
être
• prononcées par des autorités administratives indépendantes
• Ex : Sanction pécuniaire prononcé par l’Autorité de concurrence, sanction prononcé par
l’AMF en
• matière de délit d’initié Le délit d'initié est un délit boursier que commet une personne
qui vend ou
• achète des valeurs mobilières en se basant sur des informations dont ne disposent pas
les autres.
• Ces sanctions atteignent des montants exorbitants.
• On enlève la sanction proprement dite, mais il y aura d’autres sanctions
plus adéquates, mieux adaptées.
• Ex : Une loi de 1975 a décriminalisé l’émission d’un chèque sans
provision.
• Ex : En 1986, on a dépénalisé le droit de la concurrence.
• Ex : La loi sur les nouvelles régularisations économiques (NRE).  On a
dépoussiéré le droit pénal, on exclu le défaut d’information des
actionnaires etc.
• On a toujours eu un transfert de sanction.  On déplace pour améliorer
le système juridique.
IV. L’impact de la dépénalisation.

• Ce mouvement a atteint un pic en janvier 2008.


• Une commission COULON, nommée par le Président de la
République a été chargée d’étudier la dépénalisation du droit des
affaires.
• Au départ on pensait que cela entrainerait une dépénalisation
massive. Ce rapport n’a pas été suivi d’effet. Dans les années 2007,
2008, on a eut une volonté de dépénalisation mais il y a eut sans
cesse de nouvelles incriminations.
6. LE DELINQUANT EN COL BLANC
• A) Le délinquant d’affaire.
• Le délinquant d’affaire est marqué par deux traits essentiels,
l’insertion et l’indifférence.
• 1) L’insertion.
• C’est une personne très bien informée. Il n’a rien d’un marginal, en
général il n’est pas violent, il veut
• s’intégrer le mieux possible.
• Le délinquant d’affaire c’est l’inverse du délinquant du droit commun.
• 2) L’indifférence.
• Le délinquant d’affaire est très souvent frappé d’anomie. Il n’est pas réceptif
à la morale pénale commune.
• Ce qui est normal, c’est ce qui se fait dans la vie des affaires.
• Cet état normal, est renforcé par le fait que souvent dans les affaires, ce
n’est pas blâmable d’avoir
• du succès.
• Cette recherche du succès, peut conduire très loin, dans l’indifférence en
criminologie du délinquant
• d’affaire.
• On l’illustre avec l’exemple de la FORD PINTO sur laquelle on trouvait un
défaut grave de freinage.
• Plusieurs personnes se sont tuées à cause de ce défaut.
• Cependant, on trouve deux études économiques :
• -Le calcul du prix des indemnisations à verser pour chacune des victimes tuées.
• -Le calcul de la réfaction de la chaine pour réparer le défaut.
• Le prix de la réfaction est plus élevé, donc on continue à vendre des voitures
comportant ce défaut.
• Ex : Il y a eut en France une affaire similaire avec l’histoire du sang contaminé.
Le but étant de liquider les stocks.
B) La criminalité d’affaire.

• On peut dire que c’est marqué par deux traits essentiels.


• -L’ignorance : On entend dire que beaucoup d’infractions d’affaires commises restent
inconnues.
• Différence entre le chiffre noir (infraction non comptabilisée) et chiffre gris (infractions
• comptabilisée mais n’entrainant aucune procédure).
• -La réprobation mitigée : Cela tient à ce que la délinquance d’affaire ne suscite pas le
même
• voyeurisme que la délinquance commune.
• Comprendre un délit d’affaire n’est pas facile. Il peut y avoir une certaine admiration
pour le
• délinquant d’affaire.
7. La responsabilité des personnes morales
• L'art. 121-2 du Code pénal affirme la responsabilité des personnes
morales : « Les personnes morales, à l'exclusion de l'État, sont
responsables pénalement, selon les distinctions des articles 121-4 à
121-7, des infractions commises pour leur compte, par leurs organes
ou représentants »
En matière d’infractions non
intentionnelles,
• l’article 121-3 précise qu’il y a délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de
« faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une
obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le
règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les
diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses
missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du
pouvoir et des moyens dont il disposait. »
• Lorsque la faute non intentionnelle n’a pas directement causé le
dommage, l’article 121-3 al. 4 prévoit que la responsabilité des
personnes physiques ne peut être engagée, dans l’hypothèse où elles
ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du
dommage ou n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, que «
s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement
délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité
prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée
et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles
ne pouvaient ignorer. »
• - pour apprécier la responsabilité pénale d’une personne physique il
faudra distinguer selon que la faute non intentionnelle est
directement à l’origine du dommage (homicide, blessure…) auquel cas
une faute simple suffira, ou si la faute est indirectement à l’origine du
dommage auquel cas une faute qualifiée sera nécessaire ;

•-
• cette distinction n’est pas applicable aux personnes morales : il en
résulte qu’une faute non intentionnelle simple commise par un
organe ou représentant de celle-ci, indirectement à l’origine du
dommage, peut engager la responsabilité pénale de la personne
morale sans que l’infraction ne soit constituée à l’égard de la
personne physique pour qui une faute qualifiée sera exigée (voir par
exemple (Cass. Crim. 2 octobre 2012, n°11-84.415)
Conditions de la responsabilité pénale
• Pour engager la responsabilité pénale de la personne morale il faut d’abord
que l’infraction ait été commise « au nom et dans l’intérêt » de la personne
morale concernée

• Il faut ensuite que l’infraction ait été commise par un organe ou par un
représentant de la personne morale. On parle d’organe à propos des
personnes morales dont le cadre d’organisation est fixé à l’avance par la loi
(cas des Sociétés anonymes ou des SARL). On parle de représentant au sujet
des personnes morales dont l’organisation est laissée à la discrétion des
fondateurs (associations, sociétés civiles par exemple) ; pour ces personnes il
faut se référer aux statuts pour savoir qui peut engager la personne morale.
8. LE PRINCIPE DE LEGALITE
PENALE
• En droit pénal, le principe de légalité des délits et des peines dispose
qu'on ne peut être condamné pénalement qu'en vertu d'un texte
pénal précis et clair (en latin, Nullum crimen, nulla pœna sine lege,
c'est-à-dire « [il n'y a] aucun crime, aucune peine, sans loi »). Ce
principe a été notamment développé par le pénaliste italien Cesare
Beccaria au XVIIIe siècle.
Les sources du principe de la légalité
pénale
• En France, l'article 8 de la Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen3 (reconnue dans le préambule de la Constitution de 1958 et
dotée avec lui de la valeur constitutionnelle par la décision Liberté
d'association du Conseil constitutionnel en 1971) dispose : « Nul ne
peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée
antérieurement au délit, et légalement appliquée. »
• Principe de légalité criminelle

• L’adage nullum crimen, nulla poena sine lege, qui énonce qu’il ne
peut y avoir ni infraction ni peine sans loi, répond au besoin de
limitation de l’arbitraire en matière répressive.
CONTENU

• Le principe de légalité criminelle exprime une double exigence de définition par la


loi tant des comportements répréhensibles que des sanctions destinées à les
réprimer.

• Dans un Etat de droit, il ne saurait y avoir de comportement punissable qui n’ait été
préalablement défini comme tel par la loi et il ne saurait davantage être question
d’infliger à son auteur une peine qui n’aurait pas été légalement prévue pour lui
être appliquée. Quels que puissent être les inconvénients liés à l’imperfection des
textes répressifs et l’opportunité de sanctionner un comportement déviant inédit,
ce principe constitue une garantie irremplaçable contre l’arbitraire dont la société
ne saurait s’affranchir.
• Il est aussi le meilleur moyen d’asseoir la légitimité du droit pénal par
l’adhésion tacite qu’il suppose des justiciables. Si le choix des valeurs
pénalement protégées et des modalités de la répression résulte de
l’expression de la volonté populaire – par l’intermédiaire de la
représentation parlementaire – , on peut alors attendre une
contestation moindre du corps social face à la rigueur du droit pénal.

• Ainsi, en imposant une définition légale préalable des infractions et


des peines, le principe de légalité criminelle supprime toute
incertitude sur l’interdit pénal et assure l’acceptation de sa sanction.
• Longtemps limité à la procédure, le principe de légalité criminelle a
été affirmé par les juristes et philosophes du XVIIIe siècle en réaction
à l’arbitraire de la répression dans l’Ancien Régime. Montesquieu tout
d’abord, dans L’esprit des lois (1748), Beccaria ensuite, dans son Traité
des délits et des peines (1764), joueront un rôle primordial dans sa
formulation.
• La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789
assure sa consécration, principalement dans son article 8 qui dispose
que « La loi ne peut établir que des peines strictement et
évidemment nécessaires et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une
loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement
appliquée ».
• Repris dans l’article 4 de l’ancien Code pénal, le principe est
aujourd’hui précisé dans le Code pénal actuel aux articles 111-2
(sources du droit pénal), 111-3 (précision de la loi pénale), 111-4
(devoirs du juge), 112-1 et suivants (application de la loi pénale dans
le temps) et 113-1 et suivants (application de la loi pénale dans
l’espace).
CONSEQUENCES

• Le principe de légalité criminelle faisant de la loi l’unique mode de


détermination des infractions, il en résulte qu’elle ne peut être
étendue au-delà des limites que le législateur lui a tracées. Par
conséquent, le juge ne peut en faire une application extensive : il ne
peut étendre un texte répressif, par analogie, à un comportement
distinct de ceux précisément visés ou, par anticipation, à un
comportement antérieur à sa promulgation. Le juge doit au contraire
se tenir à une interprétation stricte et non rétroactive de la loi pénale.
9. LA RESPONSABILITE PENALE DU
CHEF D’ENTREPRISE
• En droit, la responsabilité pénale du chef d'entreprise est de principe, les juges
étant assez sévères puisque même absent il peut voir sa responsabilité pénale
engagée. Mais il n'en reste pas moins qu'il peut s'exonérer en prouvant l'existence
d'une délégation de pouvoir.

• La responsabilité pénale du chef d’entreprise pour ses faits et ceux de ses


salariés : le principe
• Par principe le chef d’entreprise est pénalement responsable pour les fautes qu’il a
commis personnellement c’est-à-dire en tant qu’auteur direct et personnel de
l’infraction. Cependant, le chef d’entreprise est également responsable pénalement
des actes fautifs de ses salariés dans l’exercice de leurs fonctions, c’est-à-dire en
tant que personne tierce à l’infraction, n’étant ni l’auteur, ni complice.
• Ce principe de responsabilité pénale du dirigeant ne s’applique pas
lorsqu’il a eu recours à la pratique de la délégation de pouvoir. En
effet, consistant en un dessaisissement d’une partie de son pouvoir au
profit du délégataire, le dirigeant ne peut pas être tenu responsable
pour des faits qui ne ressortent pas de son pouvoir. Encore faut-il que
la délégation de pouvoir soit valable.
• La délégation de pouvoir une technique exonérant le chef d’entreprise
de toute responsabilité pénale

• Le dirigeant ne peut pas déléguer l'ensemble de ses fonctions et ne


peut pas non plus déléguer une mission identique à deux
délégataires, la délégation serait de nature « à restreindre l'autorité et
à entraver les initiatives » des protagonistes (Crim. 2 oct.1979), la
jurisprudence est constante sur ce point.
• La subdélégation est néanmoins possible, le délégataire initial peut
déléguer une partie de ses fonctions à une autre personne. La
subdélégation est valable alors même que le délégant initial n'a pas donné
son accord, dès lors bien évidemment qu'elle remplies les conditions
jurisprudentielles évoquées ci-dessous.

• Afin d’admettre l’irresponsabilité pénale du chef d’entreprise, ce dernier


doit rapporter la preuve de l’existence d’une délégation de pouvoir au juge.
Si elle peut être orale ou écrite, il n’est que trop recommandé de faire appel
à un avocat pour la rédiger. Investir au moment de sa conclusion peut vous
sauver d’un procès engageant votre responsabilité pénale par la suite.
• En outre, l’avocat en droit des affaires pourra valider avec vous le
choix du délégataire au regard des critères posés par la jurisprudence.
Les tribunaux apprécient strictement ce choix et cette qualification
(attention à ne pas tomber dans la situation du dirigeant de fait) et
considèrent que le délégataire doit avoir la compétence, l'autorité et
les moyens nécessaires pour accomplir sa mission.
• En conséquence une délégation de pouvoir même écrite serait de nul
effet si dans les faits le délégataire ne disposait pas de ces trois critères.

• La compétence peut se déduire des études du délégataire ou bien de son


expérience professionnelle dans le domaine.

• L'autorité va s'analyser principalement comme le pouvoir d'organisation


du travail. Le délégataire doit pouvoir réorganiser le travail si les faits
l'exigent, pouvoir constituer une équipe en faisant éventuellement passer
des entretiens d'embauche, disposer également du pouvoir de sanction…
• Les moyens nécessaires vont essentiellement concernés le budget
alloué au délégataire pour l'accomplissement de sa mission, ce
dernier doit pouvoir engager des dépenses sans être nécessairement
tenu à requérir l'autorisation de son chef hiérarchique. Cette
condition n'est pas en contradiction avec la nécessité de plafonner les
dépenses. Il est en effet possible d'insérer dans la délégation de
pouvoir qu'au-delà d'une certaine somme le délégataire soit dans
l'obligation d'en référer à son supérieur, la seule condition est que ce
plafond ne soit pas trop bas pour éviter la paralysie du délégataire.
• Dès lors que la délégation de pouvoir répond aux exigences jurisprudentielles, elle est
alors effective et elle a pour conséquence de transférer la responsabilité pénale du
chef d'entreprise sur le délégataire. Néanmoins si le dirigeant prend une part
personnelle dans la commission de l'infraction reprochée, il engage sa responsabilité
pénale.

• La délégation de pouvoir apparaît comme un acte de transfert de la responsabilité


pénale, mais il s'agit également et surtout d'un acte d'organisation de la société. Si en
tant que chef d’entreprise votre responsabilité pénale se trouve être engagée alors
que vous avez mis en place une délégation de pouvoir orale ou écrite, faites appel
rapidement à un avocat en droit pénal des affaires. Avocats PICOVSCHI a à cœur de
défendre vos intérêts et de permettre à votre entreprise de se développer à l’image de
vos ambitions.
TITRE II La typologie des infractions
Les délits de droit commun appliqués aux affaires

• Le délit d’abus de confiance


• Le délit d’escroquerie
• Le faux et l’usage faux
• Le recel
• Les délits de corruption et délits voisins
LA PRATIQUE DES AFFAIRES ET LE DROIT PÉNAL SPÉCIAL

• – Les délits du droit des sociétés

• Les infractions relatives à la constitution des sociétés


• Les infractions relatives aux comptes sociaux
• Les infractions relatives au commissariat aux comptes

• - Les délits financiers et boursiers


• Les délits de blanchiment de l’argent illicite
Les délits et manquements boursiers

• - Les infractions relatives aux entreprises en difficulté


• Les cas de banqueroute
CH I: ABUS DE BIENS SOCIAUX

• En France, l'abus de biens sociaux ou ABS est un délit qui consiste, pour un
dirigeant de société commerciale, à utiliser en connaissance de cause les
biens, le crédit, les pouvoirs ou les voix de la société à des fins
personnelles, directes ou indirectes.

• L'infraction d'abus de biens sociaux est prévue par le code de commerce


français, à ses articles L241-3 et L242-6, elle incrimine l'infraction, dans le
cadre des SARL et des SA, de « faire, de mauvaise foi, des biens ou du
crédit de la société, un usage qu'ils savent contraire à l'intérêt de celle-ci,
à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise
dans laquelle ils sont intéressés directement ou indirectement ».
• La peine maximale encourue est de cinq ans d'emprisonnement et de
375 000 euros d'amende, éventuellement assortie d'une interdiction
temporaire pour le dirigeant condamné d’exercer des fonctions
professionnelles ou sociales au sein de la société à titre de mesure de
sûreté.

• C'est l'une des formes possibles du détournement de biens.


• Territoire d’application
• Incrimination L241-3 [archive] du code de commerce
• Classification Délit
• Prescription 3 ans
• Compétence Tribunal correctionnel
A. La notion d’ABS

• 1. Définition
• Délit commis par un dirigeant de société
• • Usage des biens de la société
• Contraire à l’intérêt social
• A des fins personnelles
• 2. Le domaine de l’abus de biens sociaux
• Certaines sociétés commerciales
• • SA, SARL, SAS, SCA
B. Elément légal

• • Articles du code de commerce

• Incrimination : L241-3, du code de commerce


C. Elément matériel

• 1. Un usage des biens sociaux ou du crédit de la société


• La notion d’usage
• • Toute utilisation même partielle ou temporaire => l’appropriation du
bien n’est pas
• nécessaire
• Les biens sociaux
• • Tous les biens de la société
• Le crédit de la société
• • Caution donnée au dirigeant pour un engagement personnel
2. L’usage contraire à l’intérêt social

• La notion d’intérêt social


• • Intérêt de la société et des associés
• • Evolution jurisprudentielle
• Intérêt des créanciers ou des salariés
• Le cas d’usage contraire à l’intérêt social
• • Perte
• Encaissement de fonds appartenant à la société
• Salaire versé dans le cadre d’un emploi fictif
• Prise en charge de dépenses personnelles d’un dirigeant
• • Privatisation d’un gain
Vente d’un bien social au dessous de sa valeur marchande
• Dépôt au nom d’un dirigeant de brevets développés par la société
• • Risque sans contrepartie
• Caution d’un engagement personnel
3. L’intérêt personnel du dirigeant

• Acte punissable si commis à des fins personnelles


• • Gain matériel, avantage pro ou moral
• • Intérêt direct ou indirect
D. Elément intentionnel

• Il est Indispensable à la constitution de l’infraction


• Conscience
• Du caractère illégal de l’acte => volonté d’enfreindre la loi
• Que l’acte était contraire à l’intérêt social
• Et avantageux pour lui
• En Conséquence, Une erreur de gestion n’est donc pas punissable
E. Les personnes punissables

• 1. En tant qu’auteur principal


• Dirigeants de société et liquidateurs
• Gérants => SARL, EURL, SCA
• Directeur général, administrateurs, membres du directoire => SA
• Président de SAS
• Dirigeant de fait
• 2. En tant que complice
Salarié de la société
• Malgré lien de subordination => état de nécessité n’est pas reconnu
• Personnes extérieures à la société
• Expert comptable
• CAC
• Rappel
• Participation à l’infraction
• Conscience du caractère illégal de l’acte
3. Le recel de l’ABS

• Infraction distincte
• Détenir, dissimuler, transmettre le produit d’un ABS
• En profiter personnellement
• En toute connaissance de cause
• Exemples
• Conjoint qui perçoit des salaires pour un emploi fictif
• Travaux effectués au domicile d’un tiers et financés par la société
F. Les poursuites et les sanctions

• 1. Les poursuites
• La prescription
• 3 ans à partir de la constatation et la dénonciation du délit
• Pas commission de l’infraction
L’action civile
• • Société et associés
•  Ni créanciers ni salariés
•  Préjudice indirect
CH II: LA PRESENTATION DES COMPTES NON FIDELES

• A. Définition
• Délit consistant à présenter ou publier des comptes => ne donnant
pas une image
• fidèle de la société, pour dissimuler la situation réelle
• Pour SA, SARL, SCA, SAS
B. ELEMENT LEGAL

• • Article du code de commerce


C. ELEMENTS MATERIELS
1. Des comptes annuels ne donnant pas une image fidèle

• Les comptes annuels


Bilan, compte de résultat, annexe
Mais pas document de travail ni arrêté provisoire des comptes
• L’image non fidèle
• • Données inexactes
• Erreurs de montant, omissions
• Inscriptions injustifiées
• Inscriptions à une mauvaise rubrique ou à une mauvaise date
• • Données comptablement exactes ne reflétant pas la situation de la
société
• Enregistrement de chèques de complaisance
• Ma
Majoration de factures adressées à une filiale
• Changement de méthode comptable non signalé
2. Présentation ou publication des comptes

• Présentation
• • Aux associés
• Au cours de l’AG ou préalablement
• Mise à disposition ou envoi
• • Pas de présentation à un tiers
• Banque, repreneur
• Eventuellement constitutif d’escroquerie
• La publication
• Communication au public => quel que soit le moyen
• Publication légale
• Parution dans des revues financières
• Affichage
• Déclaration publique
• La publication n’est pas un élément constitutif dans la SARL
D. Elément intentionnel

• Indispensable à la constitution de l’infraction


• • Connaissance du caractère non fidèle des comptes
• • Volonté de dissimuler la situation de la société
• Qq soit le mobile
• Personnel, pro, même dans l’intérêt social
E. Les personnes punissables

• 1. En tant qu’auteur principal


• • Comme pour ABS
• 2. En tant que complice
• • Salarié ou tiers
• Directeur financier
• Expert-comptable
CH III. LA REPARTITION DE
DIVIDENDES FICTIFS
• A. Définition
• Délit consistant à répartir des dividendes fictifs
• En l’absence d’inventaire
• Ou au moyen d’inventaires frauduleux
B. Elément légal
• C. Eléments matériels
• 1. Deux éléments distincts
• Information
• • Une répartition de dividendes fictifs
• • Une absence d’inventaire ou un inventaire frauduleux
• Remarque
• • L’absence d’inventaire
• Délit de non établissement des comptes
• • L’utilisation d’un inventaire frauduleux
• Présentation de comptes non fidèles
• • Dans les deux cas
• Seconde infraction
• 2. La notion de dividende fictif
• Art L 241-3-2 du code de commerce
• • Définit => tout dividende distribué en violation de ces règles est un
dividende fictif
•  Le principe
• • L’AG détermine la part attribuée aux associés
• Après approbation des comptes annuels
• Après constatation de l’existence de sommes distribuables
• La notion de sommes distribuables
• Bénéfice constaté après déduction
• Des pertes antérieures
• Des sommes à porter en réserve => réserve légale ou statutaire
• L’exception
• • Bilan établi et certifié par CAC => faisant apparaitre l’existence de
sommes
• distribuables
• • Possibilité de distribuer des acomptes sur dividendes
•  Avant l’approbation des comptes
• Conclusion de l’article
• • La fictivité découle des modalités de détermination du dividende
• • Dividende distribué avant approbation des comptes
D. Elément intentionnel

• Indispensable à la constitution de l’infraction


• • Conscience du caractère fictif des dividendes
• • Remarque
• Absence d’inventaire ou inventaire faux
• Présomption de mauvaise foi
E. Les personnes punissables

• • Dirigeants
• Gérants de SARL ou SCA
• Président de SAS
• SA => président, administrateurs, DG, membre du directoire
• • Mais pas les gérant de SNC ou sociétés civiles
CH IV. INFRACTIONS RELATIVES AUX VALEURS MOBILIERES
A. Le délit d’initié

• 1. Définition
• Délit consistant
• • A utiliser ou à communiquer des infos privilégiées
• Concernant un opérateur ou un instrument financier
Atteinte au principe d’égalité des épargnants et investisseurs
• Remarque
• • Le délit d’initié ne doit pas être confondu avec une autre infraction
• Révélation d’infos inexactes
• Pour perturber le fonctionnement du marché et des cours
• 2. Les éléments constitutifs
• Elément légal
• • Code monétaire et financier => art 465-1
3. Eléments matériels

• • L’existence d’infos privilégiées


• Que le public ne détient pas
• Que l’auteur détient du fait de ses fonctions
• Projet OPA
• • L’utilisation des infos
• Réalisation d’un opération => acquisition d’actions
• • Ou de la communication des infos
• En dehors du cadre normal des fonctions
• Même si l’information n’a pas été utilisée
• 4. Element intentionnel
• • Indispensable à la constitution => conscience d’agir illégalement
• 5. Les personnes punissables
• • Les dirigeants sociaux => président, DG, administrateur, membre du
directoire
• • Toute autre personne disposant d’infos => dans le cadre de sa profession ou
non
• • Remarque
• Celui qui les transmet commet le délit d’inité
• Celui qui les utilise peut être poursuivi pour recel
1. Dans la SA

• Infraction relatives aux actions


• • Emission d’actions avant l’immatriculation
• Ou en cas d’immatriculation frauduleuse
• Ou lorsque les formalités de constitution ne sont pas accomplies
• • Remarque
• La loi n’exige pas l’élément intentionnel
• Erreur ou négligence est punissable
• • Personnes punissables
• Fondateurs et dirigeants de droit ou de fait
• Infractions relatives aux obligations
• • Obligations de valeur nominale différente
• Au cours d’une même émission
• Dirigeants punissables
• • Infractions au déroulement des AG d’obligataires
• Défaut PV
• Infraction au droit de vote des obligataires
2. Dans la SAS

• • Procéder à une offre au public de titres fi


• • => ou faire admettre des actions sur un marché réglementé
• • Le dirigeant est punissable
3. Dans la SARL

• Délit d’émission de VM
• • Interdiction d’émission => sauf obligations privées
• • Personnes punissables => gérants
V. Les infractions relatives la constitutions
et à la structure financière des sociétés
• Société à risque limité
• Risque limité pour les actionnaires mais énormes pour les
investisseurs et les créanciers.
• Ces incriminations visent essentiellement à protéger ces derniers.
Infractions commises dans la constitution
des SA ou SARL
• La surévaluation d’apport en nature
• Art L.241-3 pour la SARL et 242-2 4° pour les SA
• 5ans d’emprisonnement. Assimilée à une escroquerie
• 375000 Euros d’amende (SARL) , 9000 euros (SA)
Les éléments constitutifs
• Elément matériel
• Une surévaluation constatée dans les statuts
• La tentative n’est pas punissable. Peut cependant lorsqu’elle concerne
la valeur d’un bien mobilier donner lieu à une tromperie

• L’élément intentionnel
• La mauvaise foi nécessaire. La démonstration de la conscience de la
surévaluation nécessaire.
• L’art. 242-3 « frauduleusement »
§2/Les délits liés à la fonction de
commissaire aux apports
• Violation de l’incompatibilité prévue par l’art.L 225-8
• Accepté la charge alors qu’on est sous le coup d’une incompatibilité
§3Les infractions commises à l’occasion
d’émission d’obligations
• Dispositions communes aux SA et SARL

• L245. infractions relatives aux valeurs mobilières. Fait de ne pas


donner les mêmes obligations émises ensemble
• Peine: 9000 euros art. 245.9.1°
• Circonstance aggravante L.245-15 volonté manifeste de nuire aux
obligataires
Dispositions spécifiques pour les SARL
Prescriptions supplémentaires à respecter Art. L.223-11
• Obligations doivent garder la forme nominative
• Publication d’une notice
• L241.-2: 6 mois et 9000 euros
Sous-section II: Infractions commises lors
de la constitution des SARL
• Les déclarations incomplètes dans les statuts
• L.241-1 listes des déclarations à faires: répartition des parts sociales,
libération et dépôts des fonds
• Intention pas nécessaire
• Les personnes punissables: les associés
• 6 mois et 9000 euros
• L’interdiction de donner aux parts de SARL la forme de valeurs mobilières
• Titres transmissibles par tradition ou inscription aux comptes en principe
• Art . L 241-2, 6 mois et 9000 euros
VI. Les infractions commises lors de la constitution ou de
la modification du capital des sociétés par actions
• Les infractions commises à l’occasion de toutes les émissions d’actions

L.242. délit d’émission: émission d’actions trop tôt (formalités de


constitutions non terminées
1. Emission illicite d’actions.

• Selon l’article L242-1 du Code de commerce, tel qu’issu de la loi du 21


octobre 2019 :

• « Est puni de 150 000 euros d’amende le fait, pour les fondateurs, le
président, les administrateurs ou les directeurs généraux d’une société
anonyme, d’émettre ou négocier des actions ou des coupures d’actions sans
que les actions de numéraire aient été libérées à la souscription de la moitié
au moins ou sans que les actions d’apport aient été intégralement libérées
avant l’immatriculation de la société au registre du commerce et des
sociétés.
• La peine prévue au présent article peut être portée au double
lorsque les actions ou coupures d’actions ont fait l’objet d’une offre au
public, à l’exception des offres mentionnées au 1° ou au 2° de l’article
L411-2 du Code monétaire et financier ou à l’article L411-2-1 du
même Code ».
Que signifie libération du capital ?
• la libération du capital correspond au versement des fonds, avec la
liste des souscripteurs, à la Caisse des dépôts, chez un notaire, dans
une banque, auprès d’une entreprise d’investissement habilitée, ou
même directement entre les mains du souscripteur.
Eléments matériels de l’infraction

• les actions de numéraires n’auraient pas été libérées à la souscription


de la moitié, au moins,
• ou que les actions d’apport n’auraient pas été intégralement libérées
avant l’immatriculation de la société au RCS.
• infraction non intentionnelle,
le législateur a voulu sanctionner une simple faute de négligence ou
d’omission, commise par les fondateurs et dirigeants d’une société [5],
y compris les gérants de fait, dès lors qu’ils décideraient d’émettre des
titres, en les envoyant ou en les remettant aux actionnaires, ou en les
diffusant dans le public,
• L’action civile est ouverte aux souscripteurs victimes, mais également
aux créanciers, ainsi qu’aux organes de la procédure collective, ou au
syndic.
2. Négociation irrégulière d’actions.

A compter de l’immatriculation, les actions sont, pour des raisons


évidentes, des titres qui doivent être aisément négociables, c’est-à-dire
cessibles et transmissibles (par virement de compte à compte)

Pour que cela soit possible, la loi réprime un certain nombre de


comportements afin de protéger les éventuels acquéreurs.
• Ainsi, l’article L242-3 du Code de commerce punit :

• « de 150 000 euros d’amende le fait, pour les titulaires ou


porteurs d’actions, de négocier des actions de numéraire pour
lesquelles le versement de la moitié n’a pas été effectué ».

• . Telle n’est pas la situation du cédant, titulaire ou porteur d’actions,


contre lequel l’élément moral sera plus difficile à caractériser.
• Le législateur considère donc que ne sont pas négociables, et donc ne
peuvent faire l’objet d’une cession de titres, les actions en numéraire
dont le versement de la moitié n’aurait pas été fait. Cette
incrimination s’explique par le fait que la société doit pouvoir disposer
d’un fonds de roulement minimum pour entreprendre ses activités.

• infraction étant intentionnelle, la mauvaise foi résultera, pour les


fondateurs et dirigeants sociaux, de leurs fonctions, lesquelles ne leur
permettaient pas d’ignorer que les titres n’étaient pas négociables
VI. Les infractions relatives à la dissolution
et à la liquidation de la société

• En cas de perte de la moitié du capital social: Les obligations faites


aux dirigeants
• L’obligation de consulter les associés sur la dissolution anticipée de
la société et publication de cette décision
• Omission de l’une ou l’autre de ces obligations : 6 mois
d’emprisonnement et d’une amende de 4500 euros
1.Défaut de consultation des associés
• Le code de commerce impose aux dirigeants d’une SA de convoquer
l’assemblée générale extraordinaire à l’effet de décider s’il y a lieu à
dissolution anticipée de la société, dans les quatre mois qui suivront
l’approbation des comptes ayant fait apparaître la perte de la moitié
du capital. Il existe la même disposition du code pour la SARL.
• La perte de plus de la moitié du capital
• • plusieurs obligations
• Convoquer l’AGE dans les 4 mois suivant l’approbation des comptes
• Publier la décision de l’AG
•  Dissolution anticipée, reconstitution ou réduction du capital
• • Elément intentionnel nécessaire
• • Personnes punissables => dirigeants
2. LE DEFAUT DE DEPOT ET DE
PUBLICATION DE LA DECISION
• Les associés consultés peuvent décider de prononcer la dissolution de
la société à la majorité exigée pour la modification des statuts, mais ils
peuvent aussi décider de poursuivre l’activité sociale.
• Quelle que soit la décision adoptée par les associés, celle-ci doit être
déposée au greffe du tribunal de commerce, inscrite au RCS et
publiée dans un journal d’annonces légales. Le législateur n’a pas fixé
de délai pour accomplir cette formalité. Pour la jurisprudence, le délit
est constitué lorsqu’elle n’a pas été effectuée dans un délai normal.
VII. LES INFRACTIONS LIEE A LA
FONCTION DE LIQUIDATEUR
1. PRISE IRRIGULIERE IRREGULIERE
DE LA FONCTION
• Ne peuvent être nommées liquidateurs, les personnes auxquelles l’exercice des
fonctions

• de directeur général, d’administrateur, de gérant de société, de membre du


directoire ou du conseil

• de surveillance est interdit ou qui sont déchues du droit d’exercer ces fonctions. Le
non respect

• de cette disposition sera puni d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende
de 9000 euros.
2. VIOLATION DE LA DOUBLE FORMALITE LIEE A LA PUBLICATION

• Pour informer les tiers, une double publicité s’avère imposée. En premier lieu, le
code de commerce punit d’un emprisonnement de six mois et d’une amende
de 9000 euros le fait,

• pour le liquidateur d’une société de ne pas publier dans le délai d’un mois de sa
nomination

• dans un journal d’annonces légales dans le département du siège social, l’acte le


nommant liquidateur et dépose au RCS les décisions prononçant la liquidation.
• En second lieu,

• le code de commerce impose la mention « société en liquidation »


ainsi que le nom du ou des liquidateurs sur tous les actes et
documents émanant de la société
• et destinés aux tiers. Une amende de cinquième classe est prévue
comme sanction

• pour non respect de cette obligation


3. le dépassement de la durée du mandat

• La durée du mandat du liquidateur ne peut excéder trois ans. Cependant, ce mandat

• peut se voir renouvelé par les associés ou par le président du tribunal de commerce,

• selon que le liquidateur a été nommé par les associés ou par une décision de justice.

• Depuis 2003, tout intéressé peut demander au président du TC le renouvellement des


fonctions du liquidateur.
4. les abstentions punissables

• Le code de commerce impose au liquidateur l’obligation d’accomplir


de nombreuses formalités.

• Cependant, elles peuvent se voir écartées par des clauses statutaires


ou de convention

• expresse entre associés.


• Ces obligations peuvent être, par exemple, de présenter un rapport

• sur la situation active et passive, sur la poursuite des opérations de liquidation dans les six

• mois de sa nomination. Il doit également établir dans les trois mois de la clôture de
chaque

• exercice les comptes annuels. Le liquidateur se trouvera sanctionnée par un


emprisonnement

• de six mois, et d’une amende de 9000 euros s’il ne respecte pas ces obligations.
5.les abus d’usage de biens sociaux et de cession d’actif social

• Le code de commerce punit d’un emprisonnement de cinq ans et


d’une amende de 9000 euros,

• le liquidateur qui aura, de mauvaise foi, accompli certains actes


relatifs à l’usage

• ou à la dévolution du patrimoine social


L’usage abusif des biens ou du crédit de la société.

• C’est la même infraction que celle des dirigeants sociaux pendant le cours normal de la vie sociale.

• Ce texte figure parmi les infractions communes aux diverses formes de sociétés commerciales.
• Il est donc possible de l’appliquer au liquidateur. Est donc puni le liquidateur qui aura fait usage

• des biens ou du crédit de la société en liquidation, un usage qu’il savait contraire à l’intérêt

• de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société dans laquelle il a été

• intéressé directement ou indirectement.


Les cessions d’actifs interdites


• Le code de commerce punit le liquidateur qui aura cédé tout ou partie de l’actif de la
société en liquidation.

• Le législateur a interdit la cession de tout ou partie de l’actif au liquidateur ou à ses


employés

• ou à leurs conjoints, ascendants ou descendants. La confusion d’intérêts pourrait conduire

• à des fraudes et à des minorations de la valeur des éléments d’actif cédés


• au liquidateur ou à ses préposés
6. Non respect des obligations à La clôture de la liquidation


• Le liquidateur qui n’aura pas convoqué les associés, en fin de
liquidation pour statuer sur le compte définitif,

• sur le quitus de sa gestion et la décharge de son mandat, et pour


constater la clôture de l’instruction

• sera puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 9000


euros
CH VI. INFRACTION RELATIVES AU FONCTIONNEMENT

• A. Infractions relatives aux assemblées


• 1. Infractions portant atteinte aux droits des associés
• Droit à l’information, droit de vote
2. Infraction communes aux SA, SARL,
SCA
• Défaut de réunion de l’AGO dans les 6 mois de la clôture
• • Elément intentionnel pas nécessaire => la négligence est
sanctionnée
• • Dirigeants punissables

• • Le défaut de présentation des comptes à l’AGO => la même


sanction
3. Infractions spécifiques aux SA et SCA

• Non respect des formalités lors d’une AG


• • Exemples
• Absence de PV ou PV incomplet
• Pouvoirs non annexés à la feuille de présence
• • Dirigeants punissables
• Empêcher un actionnaire de participer à une AG

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