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SUPPORT DE COURS
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CHAPITRE 4 : LA MESURE ET LE CONTRÔLE DES RISQUES GÉNÉRÉS PAR
L’ACTIVITÉ
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I- PRINCIPES GÉNÉRAUX POUR L’APPRÉCIATION DE L’ÉTAT DE
SANTÉ D’UNE BANQUE
Cette appréciation repose sur 3 notions théoriques simples qui méritent d’être
rappelées.
A- LA SOLVABILITE
BILAN BILAN
Actif Passif Actif Passif
Excédent Dettes
Excédent d’actifs
passif envers les
Actifs tiers
réalisables et Actifs
Dettes envers les
disponibles réalisables et
tiers
disponibles
SOLVABILITÉ INSOLVABILITÉ
B- LA LIQUIDITE
BILAN BILAN
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II- LE RISQUE D’INSOLVABILITÉ
C’est le risque le plus important des risques encourus par les établissements
de crédit puisqu’il met en péril son existence même. Sanction ultime d’une mauvaise
gestion, son facteur déclenchant peut être lié à des causes diverses (insolvabilité des
débiteurs, concrétisation du risque d’illiquidité, de marché…).
1- Le capital minimum
Ils reposent sur le principe selon lequel l’indicateur de la solidité d’une banque
est le montant de ses fonds propres rapportés aux risques auxquels elle est exposée.
L’analyse de la qualité d’une contrepartie bancaire doit par conséquent porter la plus
grande attention aux ressources propres de la banque et sa capacité à les mobiliser.
Les classements élaborés par les publications spécialisées ne sont plus fondées
sur la taille du bilan, mais sur le niveau de fonds propres et du ratio de solvabilité.
De même, les agences de notation utilisent ce ratio comme critère discriminant de
leur appréciation. Initialement, ce ratio couvrait uniquement les risques de signature.
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Des travaux récents au niveau international permettent de compléter ce ratio par la
prise en compte des risques de marché (risque de change, de taux et de position).
Il est de bonne gestion de diviser ses risques afin d’éviter de ne pas être trop
engagé sur un même débiteur.
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III- LES RISQUES DE TRANSFORMATION ET D’ILLIQUIDITE
Ces deux risques (illiquidité et transformation) ne sont en réalité que deux formes
différentes d’un même risque, lequel résulte de la fonction d’intermédiation du
banquier, puisqu’il est la conséquence de l’affectation des ressources d’une certaine
durée à des emplois d’une durée différente.
Ce risque est difficile à mesurer, il est difficile d’y remédier lorsqu’il se manifeste.
A- LA LIQUIDITE
Elle peut se définir comme l’aptitude d’un établissement à faire face à ses exigibilités
immédiates avec ses liquidités disponibles.
B- LA TRANSFORMATION
Il s’agit d’une des activités classiques du métier de banquier qui consiste à affecter
des ressources d’une durée courte à des emplois d’une durée longue
Le risque de taux d’intérêt, qui mesure le risque de perte d’un établissement à la suite
de variation de taux d’intérêts recouvre en réalité deux risques différents :
- Le risque de revenu
Il se manifeste lorsqu’il existe un décalage entre les conditions de taux des actifs et les
conditions de taux des passifs.
- Le risque de placement
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IV- LES RISQUES DE PRIX
Le risque de taux, appelé aussi "risque de taux d'intérêt", d'un actif financier (respectivement
passif financier) est la variation du prix ou de la valorisation de cet actif (respectivement
passif) résultant d'une variation des taux d'intérêt.
Une banque dont les prêts à long terme à taux fixe sont financés en partie par des ressources à
court terme (ou des ressources à taux variable) risque de voir le taux de ses ressources
atteindre ou dépasser le taux de ses prêts en cas de hausse des taux du marché monétaire.
Le risque de position est inhérent à la détention d'une position longue ou courte sur une ligne
d'action. Ainsi il peut être défini comme la position de la banque ou établissement financier
sur titre de propriété c'est-à-dire la somme de toutes les positions longues et de toutes les
positions courtes. Plus précisément, il s'agit de risque d'une variation du prix de l'instrument
concerné sous l'influence de facteurs liés à son émetteur
Une position est la manifestation d'un investissement sur les marchés, ou exposition, détenue
par un trader. Il s'agit d'un terme financier pour désigner un ordre actuellement susceptible de
générer des gains ou pertes (position ouverte) ou qui a été clôturé (position fermée). Les gains
et les pertes sont réalisés à la clôture d’une position.
C- LE RISQUE DE CHANGE
Le risque de change est le risque de perte économique encouru par une entité en cas de
variation des cours de change des devises. Il traduit le fait qu'une baisse des cours de change
puisse entraîner une perte de valeur d'avoirs libellés en devises. Au sein d'une banque, le
risque de change peut être constaté sur le trading book ou sur le banking book
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V- LES RISQUES OPERATIONNELS
Il s’agit de risques qui accompagnent toute activité bancaire. Leur appréhension dépasse le
cadre de l’analyse financière classique, parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans les données
comptables ou financières. Mais, leur examen est pourtant indispensable pour porter un
jugement d’ensemble sur une institution bancaire.
B- LE RISQUE INFORMATIQUE
D’une part, les investissements informatiques des banques représentent des budgets
très importants, et l’efficacité et la fiabilité des systèmes interne de mesure et de
contrôle des risques sont en partie conditionnés par la qualité et l’adaptation des
systèmes informatiques. Aussi, les choix informatiques effectués ont-ils un double
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impact sur la productivité et la rentabilité des établissements et sur leur maîtrise des
risques.
D’une autre part, l’informatique peut, en cas de défaillance et quels qu’en soient les
causes, pannes, accidents, erreurs ou malveillance, occasionner des pertes
importantes. Parmi les principaux risques encourus en la matière, on peut distinguer
principalement :
Certes, si l’on définit de façon large le risque juridique comme celui qui découle de
l’incertitude du cadre juridique applicable aux opérations réalisées, toute activité
professionnelle supporte peu ou prou un tel risque, puisque, quel que soit le
domaine d’activité, il y aura toujours des marges d’incertitudes sur l’application des
règles juridiques aux formes concrètes des opérations effectuées.
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D- LES RISQUES HUMAINS
L’exigence d’expertise et d’expérience se pose à tous les niveaux dans les banques et
la ‘’culture de marché’’ a pu, dans certains cas, être longue à se diffuser, des front
office vers les back-office, les unités de contrôle interne et les organes de direction et
d’administration. C’est également l’un des domaines où le non-respect des règles
déontologiques, notamment en ce qui concerne la gestion respective des opérations
de la clientèle, de celles de la banque et de celles éventuelles de opérateurs génère les
risques juridiques et financiers les plus lourds.
Les risques financiers sont liés à l’existence d’un effet de levier très important sur
certaines opérations (les opérations à terme et les opérations optionnelles). Cet effet
de levier permet aux banques de prendre des positions significatives en immobilisant
relativement peu de fonds. Les positions ainsi prises peuvent porter sur des
montants très significatifs, ce qui peut rendre extrêmement rapide la concrétisation
des risques financiers sur ces opérations.
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