Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Par
BLEU Franck Emmanuel
Doctorant en Sciences de Gestion
Master en Sciences de Gestion
DESS et MBA Finance
Certified in Investment Management
Contact : 59 96 31 75
bleufranck@yahoo.fr
Références bibliographique
1. BERNET-ROLLANDE Luc, principes de technique bancaire, 26ème édition Dunod Paris 2012, (505
P)
2. DUFLOUX Claude & MARGULICI Laurent, Finance de marché, concepts et pratiques, édition
ellipses Paris 2007, (313 P)
3. Indian Institute of banking & Finance, Risk Management, Macmillan 13ème edition, Mumbai 2010
(345 P),
4. KEISER Marie-Agnès, Gestion financière, Dunod Paris 2004
5. LEUTENEGGER Marie-Anès, Gestion de portefeuille et théorie des marchés financiers, 2ème
édition Economica, Paris 1999, (230 P)
6. P GUEDES et N. TIRIOT La Centralisation de Trésorerie Internationale,Dossier du Cerefia (1999)
7. SIMON Yves, LAUTIER Delphine, « Finance internationale et Gestion des risques », 5ème Edition
Economica, 2009, pp 97-145
8. VERNIMMEN Pierre, « Finance d’entreprise », Edition Dallos 2001, pp 1073-1111
La gestion de la trésorerie est une fonction entière de l’entreprise comme les autres fonctions
telles les fonctions comptable, commerciale, production, etc.
Au cours des classes antérieurs, la notion de la trésorerie a été perçue comme la gestion des
entrées et des sorties de l’entreprise de sorte à permettre à celle-ci de faire face à ses
engagements à tout moment.
Ce cours voudrait donner une autre orientation à la fonction de la trésorerie, car il s’adresse
aux auditeurs en fin de cycle supérieur d’étude (Master). En effet, nous concevons désormais
le service de trésorerie comme un centre de profit pour l’entreprise.
Il s’agit d’une part d’emmener l’entreprise à mettre en place les conditions de réduire les
charges liées aux flux financiers provenant de ses relations avec ses divers partenaires
commerciaux. D’autre part, accroitre les produits financiers résultant des mêmes flux : en un
mot, la trésorerie doit mettre en place les conditions d’OPTIMISATION DES FLUX de
l’entreprise.
La notion d’optimisation des flux qui est la mission du trésorier d’entreprise individuelle reste
la même pour des filiales d’un même groupe. Les administrateurs cherchent non seulement à
mettre en place la meilleure organisation de leur trésorerie afin de répondre aux objectifs de
réduction de leurs charges ou pertes et d’accroitre leurs gains, mais surtout atteindre un niveau
organisationnel qui puisse leur permettre d’influencer tous les compartiments des marchés
financiers où ils veulent intervenir.
Ce cours a donc pour objectif d’exposer toutes les possibilités d’organisations de la trésorerie.
Pour chacune d’elles, les conditions de mise en œuvre, les avantages et les contraintes sont
présentés et analysés.
Un chapitre additionnel relatif aux systèmes et moyens de paiement vient clore l’étude. Il a
pour objet de montrer l’importance de ces outils dans le regroupement de la trésorerie, surtout
quand il s’agit d’entreprises (filiales) internationales.
La question qui se pose est de savoir si cette nouvelle dimension née de la monnaie
unique, va se traduire par une accélération du processus de centralisation de la
trésorerie ?
Pour répondre à cette question, nous allons nous attacher dans une première partie à
comprendre ce qui pousse un groupe à faire converger sa trésorerie en un point centralisateur,
au lieu d’en laisser l'entière responsabilité de sa gestion aux filiales. Car derrière cette volonté
de centraliser se trouvent un certain nombre d'objectifs pour le groupe en fonction desquels va
découler le choix de la structure de centralisation.
Ces dernières années, le monde de la finance internationale a connu une grande évolution.
Cette évolution se manifeste par une recherche accrue de rentabilité, un développement de la
concurrence internationale, et en raison de l'approche de la monnaie unique dès 2002, une
nécessité d'effectuer certaines restructurations. Cette situation a conduit les gestionnaires de
trésorerie à adopter un meilleur contrôle des disponibilités afin de minimiser les utilisations de
concours bancaires générateurs d'agios, de maximiser les excédents de liquidités producteurs
d'intérêts substantiels et de simplifier les multiples paiements sources de lourdeur, de frais de
gestion et de risque de change.
La trésorerie groupe est directement née de la volonté des dirigeants d'optimiser les flux qui
la composent. Cette restructuration de la fonction financière sert donc à répondre à un certain
nombre d'objectifs de bonne gestion, ces mêmes objectifs étant sous-jacents au métier de
trésorier groupe.
2. Optimisation financière
L’optimisation financière repose avant tout sur l’effet de taille et l’optimisation des ressources.
a. L’effet de taille: L’accroissement du rapport de force vis à vis des banques et du marché
Sous réserve de ne pas en abuser, le rapport de force dû à une taille accrue permet de négocier
des conditions bancaires sur les mouvements, les financements, les placements, les instruments
financiers de couverture des risques, et d'obtenir des conditions meilleures que celles qui
auraient été obtenues entité par entité.
Un premier effet positif est souvent obtenu par une simple harmonisation des conditions et des
relations bancaires à l’intérieur du groupe. Il n’est en effet pas rare que deux sociétés du même
groupe, en relation avec la même banque (mais pas la même agence) aient des conditions très
différentes.
La mise en place d’un programme de billets de trésorerie pour financer les besoins du groupe
à des conditions attractives nécessite une taille, une surface financière et un encours d’émission
que les entités prises individuellement ne peuvent que rarement avoir, contrairement au groupe
pris dans sa globalité.
A l’inverse, un groupe excédentaire en trésorerie pourra, globalement, sous l’effet des volumes
concernés, plus facilement et à de meilleures conditions accéder à des instruments de
placement que chaque société individuellement. Il pourra en être de même pour l’accès aux
instruments financiers de couverture des risques tels que les Swap de taux ou les options de
change.
QUIZ 2.
Quel serait l’impact de l’effet de taille lors d’une introduction du groupe en bourse ?
En l’absence d’une trésorerie de groupe, la filiale du groupe empruntera des fonds auprès
de ses banques au taux du marché augmentée d’une marge. La filiale du groupe placera ses
excédents, par souci de simplification, à la moyenne des taux du marché diminuée d’une
marge. La mise en place d’un cash pooling permettra au groupe d’économiser, sur le
montant compensé, les deux marges qui, en pratique ,représentent en général entre 0.5% et
2%. Rapportés à des flux annuels de 100 MF, cela représente une économie comprise entre 0.5
MF et 2 MF. En réalité, ce n’est pas seulement le groupe qui profite de ces avantages, mais
bien chacune des entités concernées, proportionnellement à leur participation.
Un raisonnement analogue pourra être tenu si les monnaies locales de ces filiales sont
différentes, avec dans ce cas une préoccupation supplémentaire due au risque de change.
La réduction des déperditions financières ne porte pas exclusivement sur les placements et les
financements mais souvent également sur les circuits financiers. A titre d’exemple, la mise en
place d’une trésorerie de groupe contribue largement au raccourcissement des circuits
d’encaissements des chèques, ceux-ci ne transitant plus par la comptabilité de la filiale avant
d’être mis en banque. Cet exemple illustre deux des rôles essentiels de la trésorerie de groupe,
l’organisation des circuits (et des systèmes d’information) et le conseil aux filiales.
Toujours en l’absence d’une trésorerie de groupe une filiale, exportatrice en USD , donc longue
dans cette devise, sera amenée à céder (au comptant ou à terme) ces USD à ses banques, alors
qu’une autre filiale du même groupe importatrice en USD, donc courte dans cette devise, devra
acheter (au comptant ou à terme) des USD, opérations qui génèrent toutes deux des spread et
des commissions.
Le fait de concentrer l’information sur la liquidité et les risques du groupe en un seul point
donne une vision synthétique à laquelle on peut accéder plus rapidement et plus facilement.
Ceci autorise de surcroît des simulations plus nombreuses avec des résultats obtenus dans des
délais relativement brefs. Par conséquent, du fait de l’évidente cohérence de la politique et de
la stratégie due à la centralisation, les décisions prises et leurs impacts sont mieux suivis,
contrôlés, voire corrigés, à condition que le tableau de bord qui reflète les positions et les
résultats existe et soit clair.
Les rôles respectifs de la trésorerie groupe et de la trésorerie des filiales, dépendent bien
entendu du choix du type d’organisation. Pour simplifier, nous nous plaçons ici exclusivement
dans le cas le plus fréquent, celui de la centralisation des soldes de trésorerie et des risques.
La fonction trésorerie des filiales reprend un certain nombre d’aspects :
Elaboration des prévisions de trésorerie (du budget annuel aux prévisions mensuelles
à 3 mois).
Dernier point, il est nécessaire pour le trésorier de la filiale de respecter les règles et
( C) Franck Emmanuel BLEU, IUA 2020 - 2021 10
Passage d’une gestion de trésorerie autonome à une gestion centralisée groupe
prérogatives fixées par le groupe, notamment en ce qui concerne la surveillance des risques et
le reporting à adresser au groupe.
Une fois l’organisation mise en place et acceptée par tous, la circulation de l’information, et
donc la communication entre tous les intervenants à la gestion de trésorerie du groupe,
constitue la clé du succès.
Dans cette optique, le rôle du back-office1 est primordial. Cela implique naturellement que la
gestion centralisée soit en amont, en prise directe avec les filiales, pour sensibiliser, former,
contrôler et consolider les différentes informations reçues de celles-ci.
L’objectif de l’implication des filiales étant d’obtenir régulièrement ce reporting de trésorerie:
C'est sur l'ensemble de ces éléments évoqués qu'un groupe détermine les enjeux financiers
liés à la création d'une centrale de trésorerie.
S'il est sûr qu'à un certain niveau de taille, il est avantageux pour un ensemble de sociétés
d'augmenter son contrôle sur sa trésorerie, il est évident que le rôle du trésorier groupe
prendra plus d'importance dans ce cas, au détriment de celui des trésoriers des diverses
entités.
Comment l’effet taille peut-il agir sur la gestion des risques de change d’un
groupe ?
La gestion centralisée des opérations de trésorerie intra-groupe est un système qui permet
une véritable gestion optimale de la trésorerie du groupe. Les systèmes de centralisation
leur permettent d'assurer une véritable mobilité de leurs capitaux et de matérialiser au
mieux les opérations financières.
La réussite de cette centralisation va dépendre des capacités du trésorier groupe à atteindre
ces objectifs.
Un des intérêts d'une gestion de trésorerie de groupe réside dans le poids que constitue le
groupe vis à vis des banques, et dans certains cas des sociétés de bourse.
( C) Franck Emmanuel BLEU, IUA 2020 - 2021 12
Passage d’une gestion de trésorerie autonome à une gestion centralisée groupe
La négociation des dates de valeur peut faire économiser beaucoup d’argent sur les frais
financiers à une entreprise, et ce d’autant plus qu'un groupe dispose d’un pouvoir de
négociation important.
La gestion en valeur est un point de passage obligé de toute gestion de trésorerie, car celle-
ci repose nécessairement sur les conditions bancaires. Il est donc primordial que les
entreprises s'attachent à négocier ces conditions de manière à faciliter leur gestion. On sait
que chaque jour de valeur en moins représente plusieurs centaines de francs gagnés par
million de francs circulants.
Il est donc nécessaire de bien connaître les règles du jeu employées par les banques au
sujet des opérations traitées avec l'entreprise. En effet, ces règles, conditionnant le
positionnement des mouvements sur l'échelle d'intérêts, peuvent coûter très cher si elles
sont méconnues ou mal négociées.
Ainsi, les règles de tarification des services bancaires internationaux ne sont pas les mêmes
que celles utilisées dans la zone UEMOA. Comparons les conditions de notre zone
monétaire avec celles en vigueur en Europe pour mieux comprendre les enjeux et les
difficultés auxquelles doit faire face le responsable d’une trésorerie groupe.
Dépôt de chèque
Sur caisse 1 (J+1) Ouvré
Sur même place 2 (J+2) Ouvré
Sur place bancable 15 (J+15) Calendaire
Sur place non bancable 30 (J+30) Calendaire
Afin de faciliter cette gestion, les trésoriers auraient tendance à opter pour un système
( C) Franck Emmanuel BLEU, IUA 2020 - 2021 14
Passage d’une gestion de trésorerie autonome à une gestion centralisée groupe
Certains groupes peuvent obtenir de leurs principales banques une fusion des échelles
d'intérêts des sociétés du même groupe. La fusion d'échelle d'intérêts, tout comme l'unité
de compte, sont des mécanismes juridiques et bancaires. Ainsi, la fusion des comptes de
sociétés juridiques différentes est, en principe, interdite: aucune compensation ne doit être
opérée entre les avoirs et les dettes de personnes juridiques distinctes.
Cependant, la fusion des échelles d'intérêt n'est pas interdite. Cette opération purement
intellectuelle, permet au trésorier-groupe de travailler sur une seule position par banque,
et ce, toutes sociétés confondues.
Ces mécanismes ne se conçoivent que dans le cadre de compte à vue, ils ont pour objet de
centraliser et d'optimiser les mouvements de trésorerie au sein du groupe, et de réaliser
une économie substantielle de frais financiers.
Le succès d'une gestion centralisée par une société pivot ou la société mère, passe
nécessairement par une configuration bancaire de groupe adéquate souple et conforme aux
besoins de la mise en place d'un tel mécanisme.
Si le schéma bancaire proposé est trop rigide au regard des besoins d'une centralisation de
trésorerie optimale, la direction financière du groupe doit demander aux banques de tout
mettre en œuvre afin de collaborer à cette centralisation de trésorerie. Deux catégories de
banques participent à cette organisation: les banques de siège, et les banques de réseaux.
La majorité des banques de siège travaillent autour d'une fusion des échelles d'intérêts des
comptes du groupe, accompagnée d'une convention de gestion ainsi qu'une convention de
fusion.
Les banques de réseau, pour des raisons de décentralisation ne peuvent procéder à une
fusion d'échelles d'intérêts des comptes de sociétés du groupe localisées dans les diverses
agences de la banque. Pour contourner cet obstacle, ces banques recourent à un schéma
regroupant les comptes d'encaissements à remontée automatique et les comptes de
fonctionnement d'autre part.
Il est dans la fonction du trésorier de mettre en place un système régulier d'information sur
les prévisions d'encaissements et de décaissements, pour lequel il est nécessaire de définir
et d'établir des modalités de fonctionnement.
Chaque jour, le trésorier groupe doit faire face à de nombreuses situations demandant de
prendre des décisions rapidement. Le premier type de décision porte sur les affectations
des opérations. Par la suite, il va s'agir d'opérer un équilibrage entre les comptes.
Il devra s'assurer que dans sa centralisation, il n'y a pas de soldes en contre phase, à
savoir de solde positif dans une banque, et de solde négatif dans une autre. Il devra
également vérifier le montant de son plus fort découvert, qui ne devra pas dépasser
l'autorisation signée préalablement.
Après avoir équilibré ses comptes, le trésorier groupe travaille sur une position globale,
afin de décider s'il doit placer ou utiliser ses financements. En dernier lieu, il lui restera à
effectuer un suivi de sa gestion, avec notamment le suivi des encours et de l'endettement,
ainsi que le suivi du chiffre d'affaires par banque.
Sa fonction de contrôle va être plus axée sur les conditions bancaires, nombreuses et
complexes. En mettant en place des procédures de contrôle permanent dans chaque
entreprise, il va veiller au bon respect des conditions, pour réclamer le cas échéant des
remboursements auprès des banques. Son contrôle va s'opérer précisément sur:
L'analyse des fonctions du trésorier groupe permet de dégager une conclusion importante.
( C) Franck Emmanuel BLEU, IUA 2020 - 2021 17
Passage d’une gestion de trésorerie autonome à une gestion centralisée groupe
Dans cette section, l'analyse va porter sur la situation des groupes qui choisissent de confier
la gestion de leur trésorerie à une banque de groupe ou à une société financière, au lieu de
simplement la centraliser dans une société ad hoc.
SOCIETE FINANCIERE
1. Société Holding
L'objectif de ces opérations de trésorerie est de réaliser un équilibre financier entre les
mouvements de fonds, en constituant un pool de trésorerie, afin de recevoir les excédents
des filiales ayant des disponibilités financières à court terme (inférieur à 2 ans), pour les
répartir entre celles qui, au même moment, ont une trésorerie insuffisante et un besoin de
liquidités.
Les disponibilités sont donc centralisées au niveau de la holding, qui est mandatée par les
filiales pour encaisser les créances et régler les dettes. Pour que cela puisse être autorisé, il
est nécessaire que la holding détienne un lien de capital sur les autres entités (50% confère
d'office un pouvoir suffisant; moins suffit s'il y a dispersion des autres titres dans le public).
Du fait de l'obligation d'avoir un lien en capital entre les deux entités procédant au flux de
trésorerie, la holding, créée par la société mère, devient obligatoirement le point de transit,
dans la mesure où l'une des filiales n'aurait pas de part suffisante dans le capital de l'autre.
Dans la cadre de cette holding, l'ensemble des mouvements vont se faire via une banque
prestataire de services, qui servira également d'intermédiaire dans le choix des financements
et des placements.
a. Modalités juridiques.
Les groupes de sociétés dont la trésorerie n'est pas gérée par une société financière de
groupe (ici le cas d'une holding ou société pivot) se voient dans l'obligation de signer entre
elles une convention dite d'omnium, afin de donner une validité juridique à la gestion
centralisée de leur trésorerie.
Cette convention permet ainsi la mise en place de la structure de base d'une centralisation.
Cependant pour accentuer les pouvoirs de cette centrale, il est possible de rédiger d'autres
documents.
b. Modalités pratiques
Dans le cas d'un solde net positif, il va être beaucoup plus intéressant de profiter de cet effet de
taille et d'effectuer des placements à terme, notamment si structurellement, le groupe est
créditeur.
L'optique d'un groupe est de généralement d'obtenir une autonomie financière maximale vis à
vis des banques, et d'attirer des capitaux extérieurs à la firme, puis de les faire circuler à
l'intérieur du groupe. Pour ce faire, des grands groupes choisissent de créer leur propre banque
ou une société financière
La différence entre ces deux possibilités réside dans le cadre juridique. En utilisant une
banque de groupe, la société gestionnaire de la trésorerie est dotée du statut d'établissement
de crédit. La société financière de groupe dispose elle, d'un type particulier d'établissement de
crédit.
D'une part, les sociétés financières ne peuvent "sauf conditions définies par le Comité
de la Réglementation Bancaire recevoir du public des fonds à vue ou à moins de 2 ans
du terme".
D'autre part, elles ne peuvent effectuer que "des opérations de banque résultant soit de
la décision d'agrément qui les concerne, soit des dispositions législatives et
réglementaires qui lui sont propres".
Pour un groupe optant pour une société financière, il faut faire appel à d'autres ressources que
des fonds publics. Les sociétés financières peuvent utiliser leurs fonds propres ou également
ceux reçus des autres sociétés du groupe.
Son capital doit impérativement être constitué d'au moins 250 millions de Francs CFA,
entièrement libéré.
L'avantage de la création d'une société centralisatrice dotée d'un statut de banque réside
dans le fait que la banque pourra recevoir des fonds du public.
Pour un groupe envisageant de recevoir des dépôts du public et d'ouvrir largement sa filiale
financière vers l'extérieur, le statut de banque est le plus adapté4.
Il faut également ajouter que cette option dans la centralisation de trésorerie constitue une
défense anti-OPA certaine, car la tentative de prise de contrôle du groupe se heurtera aux règles
particulières gouvernant les établissements de crédit.
La banque devient la plaque tournante financière du groupe. Elle élabore la politique financière
globale et sert de point central dans les mouvements de flux financiers intra-groupe, tant au
point de vue trésorerie à court terme, que dans le financement d'investissements.
Cette approche est avant tout d'ordre stratégique, mais il est important de signaler que
juridiquement, leur intégration dans l'architecture du groupe se fait dorénavant surtout
horizontalement pour devenir un centre générateur de profit (et non pas un simple auxiliaire
d'autres filiales).
Cependant, il ne faut pas omettre un certain nombre de risques associés à ce choix en faveur
d'une banque de groupe.
Tout d'abord, la banque va souffrir d'une importante vulnérabilité économique.
Du fait que les entreprises commerciales et industrielles peuvent connaître, en fonction de la
conjoncture économique, des variations importantes du volume de leurs activités, au niveau de
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 26
Passage d’une gestion de trésorerie autonome à une gestion centralisée groupe
Cela va se matérialiser par une réduction du volume des opérations apportées par le groupe,
en même temps qu'une certaine dégradation de la qualité des concours distribués. De plus,
le coût des ressources nécessaires peut être augmenté à cause de la réduction de la qualité
de la société mère.
L'autre risque important est de voir la banque oublier de prendre suffisamment en compte ses
diverses obligations, réglementaires ou professionnelles, s'imposant aux établissements de
crédit, dans l'optique de satisfaire aux intérêts du groupe.
Dans le cadre d'une centralisation des flux financiers d'un groupe, la société financière de groupe
est également dotée de nombreux avantages5.
Tout d'abord, la société financière, comme la banque, permet l'accès au marché
monétaire ainsi que financier. Elle peut ainsi jouer un rôle actif dans la compensation des
trésoreries. Les sociétés débitrices ne paient pas d'agios grâce aux sociétés sœurs
créditrices.
Un autre avantage lui est alloué, à savoir la possibilité de fournir son cautionnement
et donc d'éviter aux membres du groupe le coût des garanties habituelles.
A l’inverse d’une société ad hoc, chargée de la trésorerie d’un groupe, les établissements
financiers sont soumis à certaines contraintes ayant tendance à en réduire l'attrait pour les
dirigeants de groupe.
Tout d'abord, les dirigeants des sociétés financières sont soumis à certaines conditions de
moralité pour exercer dans le monde des affaires. Sans un agrément obtenu auprès du CREPMF
(autorité du marché financier de l’UEMOA), il est impossible de créer sa société financière.
En outre, elle est aussi soumise à la tutelle de la Banque de Centrale et de la Commission
Bancaire de l’UEMOA.
Il faut ajouter à cela, la nécessité de fournir tous renseignements, justifications ainsi que son
bilan et ses situations périodiques aux autorités de tutelle.
Autres contraintes certaines pour un groupe, le besoin de constituer certaines réserves
obligatoires, et de respecter certains ratios. Comme exemple, on peut citer le coefficient de
distribution des crédits à moyen et long terme non réescomptables, les coefficients d'emploi
des ressources stables, de couverture et de division des risques.
Il est bien évident que tout cela constitue un lourd handicap pour une société financière
dont l'activité principale serait essentiellement d'apporter un concours financier à des
sociétés de son propre groupe. C'est pourquoi, il existe des dérogations délivrées par les
autorités de tutelle aux sociétés financières dont les ressources proviennent uniquement
des sociétés du groupe auquel elles appartiennent.
2. Conclusion
La société financière est en général adaptée à la structure et aux besoins des grands groupes
de sociétés, en dehors de ceux faisant appel à un établissement de crédit avec un statut de
banque.
La société financière se donnera pour finalité d'optimiser la gestion des flux financiers intra-
groupe. Elle facilite une certaine intégration financière des sociétés qui forment le groupe. La
société financière peut jouer sur les jours de valeur en accélérant les encaissements, en opérant
par virement crédité en principe en valeur jour, et en retardant les paiements en opérant par
chèque tiré sur la société financière, d'où l'intérêt de délivrer des chèques.
En résumé, on peut conclure que les grands groupes souhaitant profiter du bénéfice qu’ils
engendrent pour leurs banques prestataires de services, créeront leur propre société financière,
alors que les autres groupes, estimant que le gain résultant de cette internalisation ne vaut pas
le coût du suivi administratif et le respect des contraintes bancaires, se contenteront d’une
société ad hoc qui sera en relation avec une banque classique.
Ce paragraphe a pour but de mettre en évidence les liens reliant une société centralisatrice de
trésorerie avec les autres sociétés au sein du groupe.
Les solutions envisagées ici, sont valables autant pour les établissements de crédit avec statut
de banque ou de société financière, que pour les simples sociétés pivot gérant les flux
financiers du groupe.
Société Mère
Société pivot
En étant dans cette position de sous-holding, la société pivot peut gérer les participations du
groupe dans les filiales, en se substituant à la société mère. Ainsi, la société financière exerce
un contrôle direct sur les filiales dont elle assure la gestion de trésorerie. L'administration
fiscale admet très facilement ce type de montage peu contestable, évitant ainsi la qualification
d'acte anormal de gestion.
Société Mère
Ici, la société pivot peut être la filiale directe de la société-mère, voire être contrôlée aussi par
les filiales. Dans cette structure, il n'y a pas d'écran entre la société mère et ses filiales. A noter
que, la société pivot ici, ne peut pas contrôler les filiales car elle n'est pas en position
d'actionnaire.
Société Mère
Société Pivot
La société pivot est à la fois contrôlée par la société mère, et détient des participations dans
les filiales. Ce montage permet une remontée directe d'une partie des dividendes des
filiales vers la société mère et assure à la société financière le contrôle des unités dont elle
gère la trésorerie.
Selon L.J. Goutelle, du point de vue juridique autant que fiscale, le meilleur montage repose
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 31
Gestion optimale de la trésorerie groupe
sur une organisation en holding6. En effet, juridiquement, la société pivot dispose du lien en
capital exigé par la loi bancaire et exerce un pouvoir de contrôle effectif. Ainsi, elle peut
centraliser la trésorerie des filiales et les dividendes à moindre coût. Quant au point de vue
fiscal, il a été constaté que le Conseil d'Etat appréciait plus littéralement les actes accomplis
par cette société, évitant par cette même occasion les qualifications en acte anormal de gestion.
Une centralisation de trésorerie n'est pas, dans le fond, une proposition très discutable, surtout
depuis l'apparition de l'Euro. Les avantages d'une telle mise en place sont certains dès qu'un
groupe atteint une certaine taille, et que sa culture d'entreprise le lui permet.
Cependant, il existe divers éléments pouvant faire reculer des dirigeants dans leur choix de
centraliser la trésorerie. Les raisons de cette réticence vont surtout venir de la complexité des
législations régissant chaque pays et des différents accords internationaux.
Mais, ces contraintes ne sont pas rédhibitoires pour mettre en place une centralisation effective,
la preuve en est l'éclosion de nouveaux produits bancaires axés sur le cash management
international.
L’émergence de l’Euro apparaît aux yeux de tous comme un formidable succès technique
qui autorise les spécialistes du cash management à imaginer la naissance de
superstructures européennes de gestion de trésorerie.
Certes, de telles organisations n’auront sur la forme rien à envier aux centrales de trésorerie
existantes. En revanche, sur le fond, tout laisse à penser que les objectifs des grands
groupes français et étrangers sont bien de mettre en place à l’échelle européenne ce qu’ils
ont réussi à mettre en place à l’échelle d'un pays.
Avant de se focaliser sur les différentes relations au sein d’un groupe, on peut penser que
la structure même de l’organisation reposera sur le type de schéma suivant :
A partir de cette structure, un groupe peut facilement imaginer deux types d’organisation
de gestion de trésorerie groupe. La première sera axée sur la gestion des variations
quotidiennes de trésorerie des entités alors que la seconde portera sur une gestion globale
des comptes du groupe.
Une centralisation de trésorerie efficace repose sur trois éléments. En premier lieu, le choix
des partenaires bancaires, en second lieu la mise en place d'une centralisation des soldes,
et en dernier lieu enfin l'optimisation des frais bancaires.
De cette organisation découle un certain nombre d'obligations pour les filiales. Tout d'abord,
le trésorier de la filiale se retrouve contraint de remonter ses excédents de trésorerie vers l'unité
centralisatrice. De la même manière, à chaque fois que la filiale aura besoin de financer ses
besoins, une seule solution se présentera à elle: faire état à la centrale de cette situation et lui
demander le montant des capitaux nécessaires. La responsabilité du trésorier filiale en matière
de couverture du risque de change, disparaît par la même occasion. Ces risques se retrouvent
centralisés, permettant ainsi une gestion plus affinée du problème.
Même si l'euro de toute façon diminue considérablement tous les problèmes liés au change, ce
type de structure rentre plus dans une optique d'optimisation de la trésorerie. C'est pour cela
que ce type d'organisation est le plus utilisé par les entreprises.
Cela vient bien sûr du fait que la plupart des entreprises faisant appel à la centralisation de
trésorerie sont de taille moyenne, et demandent donc une organisation adaptée à leur taille.
L'unité centralisatrice joue ici le rôle d'une banque et soulage les filiales d'un important travail.
Cependant, à ce niveau de centralisation, les flux restent directement gérés par les filiales qui
en confient le traitement à leurs banques traditionnelles.
ENJEUX RESULTATS
Conditions bancaires Conditions groupe
Placements- Meilleures conditions
Financements Risques possibles Couverture globale
de taux et de change
La fusion d’échelles d’intérêt prend la forme d’une convention aux termes de laquelle une
banque soumet à un groupe de sociétés un solde global des intérêts dus au niveau de celui-ci
après compensation au sens financier et non juridique , des positions créditrices et débitrices
des différents comptes ouverts à chacune des sociétés composant le groupe.
Cette technique implique toutefois, d’une part, l’acceptation de la banque pour la mettre en
œuvre et d’autre part, l’établissement préalable d’une convention interne au groupe. Les
arguments habituellement mis en exergue par les banques pour refuser la fusion en intérêts sont
les suivants :
Le risque de la banque porte sur chaque société et non sur le compte fusionné, qui peut
faire apparaître des soldes bien meilleurs que ceux de certaines sociétés.
Les déperditions financières de la banque, consécutivement à la mise en place d’une
fusion des échelles d’intérêt constituent un frein important à son acceptation. En effet,
en compensant, elle va diminuer les recettes devant provenir de la facturation des
positions débitrices.
En définitive, chaque banque prend sa propre décision en fonction avant tout, de l’intérêt que
présente pour elle d’avoir le groupe concerné comme client. En pratique, il est recommandé à
chaque fois que possible la fusion en intérêts pour les entités gérées pour compte directement
par la trésorerie groupe. Dans ce cas, la gestion quotidienne en est grandement facilitée.
En revanche, dans le cas des sociétés gérant elles-mêmes leur flux de trésorerie et remontant
leurs soldes à la société pivot, la fusion en échelles d’intérêt génère une facturation unique sur
la société pivot, qui doit bien entendu faire l’objet d’une refacturation à chaque société
participante
La fusion des échelles d’intérêt doit être expressément autorisée par le conseil d’administration
de chaque entité adhérente. Une convention de fusion doit être élaborée et précisées les
modalités de répartition des produits et charges. Un exemple de convention de fusion est
proposé en annexe.
Cette illustration considère le cas d’un groupe de sociétés dont les nombres débiteurs et
créditeurs sont répartis par filiale. La mise en place d’une convention de fusion d’échelles
d’intérêt permet à la société pivot de payer directement à la banque les intérêts débiteurs sur la
différence entre les nombres débiteurs et les nombres créditeurs de ses différentes filiales.
A charge pour elle, ensuite, de refacturer les produits et charges correspondant.
Cet exemple illustre que l’économie réalisée au niveau du groupe, grâce à la fusion
d'échelle d'intérêts, correspond au fait que habituellement, une banque ne rémunère pas la
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 38
Gestion optimale de la trésorerie groupe
Dans une vision unitaire de la zone Euro, un groupe peut légitimement envisager de faire
reposer sa gestion centralisée de trésorerie sur une grande banque ou sur plusieurs banques
,dès lors qu’il lui est possible de remonter les soldes de l'ensemble de ses filiales dans un
compte unique, de facturer de manière identique la totalité des opérations et d'obtenir un
coût global de ses positions débitrices.
Cette organisation reste cependant un point de départ de la centralisation. Il est possible
pour le groupe de chercher à contrôler encore plus la gestion de sa trésorerie au travers
d'une gestion globale des comptes au sein de son unité centralisatrice.
Ayant imaginé le schéma présenté dans le paragraphe précédent, il est possible que la volonté
du groupe soit d’adapter l’organisation précédente à une stratégie plus globale de la gestion de
trésorerie. La stratégie peut être de déresponsabiliser encore un peu plus les filiales en matière
de trésorerie et de tout gérer au niveau du groupe : c’est une technique communément appelée
‘gestion pour compte’.
La grande différence avec la centralisation des soldes et des risques est qu'ici, l'unité
centralisatrice gère directement la trésorerie des filiales. C'est à dire qu'au lieu de remonter des
soldes en valeur, la trésorerie groupe va s'occuper de la position de trésorerie de chacune de ses
filiales, va effectuer des virements d'équilibrage, va placer les excédents des filiales, va
s'occuper de leurs besoins de financements sans que ces filiales ne le demandent, et bien
Au final, les filiales n'ont plus besoin de disposer de compte courant, dans la mesure où il suffit
du seul compte courant ouvert à son nom dans l'unité centralisatrice.
A ce degré ultime de centralisation, une seule organisation gère à la fois la trésorerie et le
traitement administratif des moyens de règlement.
ENJEUX RESULTATS
Conditions bancaires Conditions groupe
Placements-Financements Meilleures conditions possibles
Risques de taux et de change Couverture globale
Maîtrise des flux Centralisation en un seul point
L’unité de compte consiste en une convention par laquelle les multiples comptes formellement
ouverts et matériellement tenus au nom de sociétés titulaires différentes, sont réputés constituer
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 40
Gestion optimale de la trésorerie groupe
de simples divisions fonctionnelles d’une seule et unique relation globale de compte entre la
banquier et le groupe. Ainsi il y a création d’un compte bancaire collectif qui pourra être soit «
joint » ou « indivis ».
L’unité de compte est une formule consistant en une compensation réelle entre ses comptes
distincts et conduisant à la production d’un solde unique en capital. Ce mécanisme ne se conçoit
que dans le cadre de comptes à vue et a pour objet de centraliser et d’optimiser les mouvements
de trésorerie au sein d’un groupe et ainsi de réaliser une économie substantielle de frais
financiers.
Cette solution est alternative à la mise en place d’une fusion d’échelles d’intérêt. Elle permet
de voir globalement l’état de la trésorerie du groupe et ainsi effectuer les choix optimums quant
aux financements et/ou placements à effectuer.
En suivant l’optique d’un trésorier groupe qui souhaiterait uniformiser à l’échelle européenne
sa gestion de trésorerie, la politique de gestion des flux devrait également suivre un même
principe pour l’ensemble des filiales.
En effet, dans le cas d'une joint-venture détenue à 50%, l'objectif de centralisation optimale ne
pourra pas objectivement être atteint. Les raisons sont simples. Les contraintes afférentes à ce
type d'organisation obligent la division à délaisser le contrôle de sa trésorerie à une entité
centralisatrice. Le partenaire dans la joint-venture s'opposera formellement à laisser un tel
pouvoir se retrouver dans le giron de son partenaire.
Mais il peut aussi exister des systèmes de cash pooling même lorsque le degré de centralisation
reste très faible. Par exemple, il peut être mis en place un système de centralisation à la demande
où le groupe compte en fait un faible niveau de contrôle des opérations.
Les filiales disposent d'un très fort niveau d'autonomie leur permettant d'accéder quand elles le
veulent au pool de trésorerie, liberté leur étant laissée d’obtenir à leur gré des financements
auprès de la société-pivot.
Le seul rôle du groupe est dans ce cas de figure de conseiller. En effet, il ne peut procéder
véritablement à une allocation optimale des capitaux du groupe lorsqu'il ne maîtrise ni les
besoins, ni les ressources des filiales.
Ce pool demeure intéressant pour les petits ensembles de sociétés dans la mesure où le fait de
rassembler l'ensemble des divisions dans un pool, permet au groupe de négocier des conditions
bancaires favorables pour le compte de l'ensemble.
Mais ces différents types d'organisations ne sont pas figés, et le groupe peut instaurer des
variantes de centralisation. C'est à dire qu’en complément du choix de la centralisation, le
groupe va pouvoir jouer sur les responsabilités des filiales et de l'unité centralisatrice.
Par exemple si on se place dans une centralisation des soldes et des risques, on peut imaginer
qu'un groupe comptant à l'heure actuelle une activité surtout répartie à l’étranger, et de manière
plus faible à l'étranger, va procéder à une remontée quotidienne des soldes des sociétés locales
et une remontée hebdomadaire des sociétés étrangères. Le choix de cette centralisation pourrait
même être couplée à une centralisation à la demande des filiales étrangères.
Pour cela il existe différents moyens de paiements et systèmes bancaires visant à rendre
les règlements les plus rapides et les plus sûrs possibles. Ces systèmes sont d’autant plus
nécessaires dans le cadre d’une centralisation de trésorerie que les flux nombreux
proviennent de divers pays et que l’acheminement par voie « classique » peut prendre de
nombreux jours. A savoir également que tous les moyens de paiement émis par la clientèle
bancaire, sauf les opérations internes, font nécessairement l’objet d’une présentation en
paiement et d’une compensation grâce aux mouvements des comptes détenus par le
système financier à l’Institut d'Emission.
La question ici est de savoir comment les trésoriers vont pouvoir utiliser au mieux les
nouveaux moyens de paiements mis à leur disposition, et par quels moyens vont pouvoir
s’échanger des informations alors que leurs entreprises sont situées dans différents pays.
Pour répondre à cette question, il est nécessaire avant tout de revenir sur le fonctionnement
même de ces outils et de découvrir les systèmes européens mis en place pour faciliter les
transferts entre pays, et surtout de connaitre les systèmes utilisés dans l’UEMOA.
1. La notion de dématérialisation
Les institutions financières articulent actuellement leur gestion des moyens de paiements
autour de la notion de gratuité apparente. En effet, celles-ci se rémunèrent grâce à
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 45
Gestion optimale de la trésorerie groupe
En effet, à l’origine, les dates de valeur se justifiaient par le fait que la circulation et la mise
à disposition des fonds entre les banques exigeaient des délais de réalisation plus ou moins
longs. Or, à l’heure des transferts électroniques, ces délais ne se chiffrent plus en jours, mais
en heures, voire en secondes.
Ainsi, la mise en place d’une plate-forme de dématérialisation permet la réduction des frais
bancaires associés à la gestion des moyens de paiement, dans la mesure où les coûts pour la
banque diminuent.
Mais il est à noter que cette baisse de coûts n’a pratiquement jamais été répercutée sur la
facturation établie aux entreprises. Ainsi, une seconde vague de diminution des coûts de
traitements des services bancaires grâce à la monnaie unique, n’entraînera pas forcément, une
diminution de coût pour les entreprises. Ce que peut attendre le trésorier d’entreprise va être
plus axé sur la rapidité d’enregistrement des opérations et surtout sur l’homogénéisation
nécessaire des pratiques bancaires internationales.
Le système bancaire, afin d’accélérer le traitement des moyens de paiements, a mis en place
des techniques de dématérialisation quasi complète des échanges, sauf pour le chèque.
Ces paiements interbancaires se réalisent à travers le système interbancaire de télé-
compensation, le système sous régional d’échange d’images-chèque (SICA à voir au chapitre
suivant), les différents ordinateurs de compensation et le circuit des transferts à la BCEAO
installé depuis 2004.
Cette fluidité des flux permet de réduire considérablement le float. C’est pourquoi les
établissements financiers cherchent à généraliser cette dématérialisation des moyens de
paiement en essayant de faire descendre au niveau de l’entreprise la substitution du numérique
au support papier par un support de télétransmission.
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 46
Gestion optimale de la trésorerie groupe
QUIZ 6
Le traitement du chèque
En dehors des mentions légales que doit comporter le chèque, selon la convention de
Genève, pour avoir une juridicité absolue, celui-ci pour être compensable doit comporter
un certain nombre de données techniques normalisées. Ces informations sont relatives au
numéro de « papillon », au numéro de compte de l’émetteur sur 11 positions, au code
interbancaire du gestionnaire de compte et du guichet de domiciliation, et enfin au montant
en chiffres du chèque.
Ces rubriques de l’enregistrement forment l’image chèque, c’est à dire ce qui va permettre
le traitement automatisé des chèques à travers des opérations de lecture, de tri, et de
préparation pour sa compensation, à condition que ces données soient mises sous une
forme standardisée.
Le chèque occupe une place privilégiée dans la grande masse des informations banques-
entreprises en France (50% des moyens de paiement). La dématérialisation devrait se
concrétiser par une accélération du décaissement et de l’encaissement, et faciliter la
gestion de trésorerie. Cependant comme nous le verrons ultérieurement, l’hétérogénéité
du système bancaire européen, freine la simplification de la gestion des flux pour les
trésoriers.
paiement.
Cette procédure a ainsi permis la non-circulation interbancaire des effets engendrant des
gains de productivité importants pour la banque et diminuant ainsi le float interbancaire.
Par rapport au support papier, la télétransmission des ordres (LCR, BOR) permet à
l’entreprise de disposer d’un délai supplémentaire pour effectuer ses remises. Elle encaisse
plus rapidement ses effets échus, à vue ou à échéance reportée.
Pour encaisser les créances répétitives, le prélèvement lui confère en plus l’initiative de la
mise en recouvrement de ses créances, facilitant ainsi sa gestion de trésorerie et le suivi de
ses encaissements.
b. L’information
informatiques. De cela découle des gains de temps par rapport au délai courrier et à la saisie
des informations. L’entreprise en retire également un certain niveau de qualité au niveau des
informations traitées grâce à la réduction du nombre de manipulations, et sûrement des gains
de sécurité. Ces gains de productivité pour l’entreprise peuvent atteindre selon diverses sources
40% des coûts de fonctionnement.
En matière d’EDI, le langage électronique universel est représenté au travers des normes
EDIFACR
Pour ce qui est du domaine des établissements financiers, et dans leurs relations avec la
clientèle, la norme de dématérialisation s’appelle aujourd’hui, ETEBAC (en France). Celle-ci
se décompose en différents niveaux de performance afin de permettre une utilisation souple et
efficace de la dématérialisation des informations et des moyens de paiements.
Ainsi, les serveurs bancaires ETEBAC ont pour mission la reconnaissance des clients cherchant
à se connecter pour recevoir ou transmettre des informations, la reconnaissance de la session,
objet de la connexion, la mise à disposition de bases d‘information ou la réception des données
télé-transmises, la mise en œuvre d’algorithmes de sécurisation des données et de la procédure
d’acquittement.
Les entreprises qui souhaitent assurer un niveau de sécurité maximum vont communiquer au
travers du protocole ETEBAC . Son efficacité repose sur quatre principes :
L’authentification des intervenants.
Pour l’entreprise, l’avantage premier est la gestion plus sécurisée de l’information grâce
notamment à ETEBAC 5.
Mais la dématérialisation permet également de réaliser des gains de productivité très
appréciables sur la gestion des comptes fournisseurs, effets à payer, effets à recevoir, effets à
l’encaissement et à l’escompte, gestion de la paie, ainsi que sur les applicatifs de gestion de la
facturation. Le virement télématique va par exemple conférer à l’entreprise l’initiative du
règlement et par conséquent lui permettre de gérer plus finement sa trésorerie grâce à la maîtrise
des dates de paiement, des dates de valeur et de journalisation.
Elle permet aussi l’automatisation des procédures de rapprochement bancaire, des données de
prévision et de réalisation des flux de trésorerie ceci à travers la gestion de trésorerie
prévisionnelle en valeur.
qui financent leur besoin en fonds de roulement par l’utilisation de lignes d’escomptes et de
découverts bancaires. Dans ce cas, la télétransmission des effets à l’escompte aura pour finalité
la réduction des périodes de découvert, dont le coût financier est plus élevé que celui de
l’escompte d’effets de commerce.
Le relevé de compte dématérialisé permet aussi la confrontation entre les écritures du relevé et
les prévisions de flux de trésorerie, dans le but de convertir automatiquement les prévisions en
réalisations. Sa réception quotidienne ainsi que celle des différents soldes en valeur permet au
responsable financier, de gérer lui-même ses soldes sans l’intervention d’une tierce personne.
Ainsi, la gestion quotidienne de ses positions bancaires en valeur, l’utilisation de virements
interbancaires orientés trésorerie, l’envoi à l’escompte d’effets à recevoir, permettent à
l’entreprise d’optimiser à la fois ses encours de trésorerie, ses frais financiers, et ses coûts et
gains financiers.
Si la dématérialisation est ainsi devenue un outil formidable pour la gestion de trésorerie, cette
faculté offerte à l’entreprise de communiquer rapidement reste néanmoins dépendante du
fonctionnement de la dématérialisation bancaire au niveau international.
a. L’interbancarité européenne
Un transfert de fonds entre banques implique des règlements interbancaires et donc une
coopération technique entre les établissements. Sans cette interbancarité, il ne saurait exister
de véritable système bancaire permettant un échange de paiement répondant aux impératifs de
rapidité, sécurité et coût minimum.
Trois conditions doivent être réunies pour qu’un transfert de fonds soit réalisable :
Les banques doivent être dotées de leur propre système de gestion et de traitement
informatique interne,
Les échanges de données entre les banques doivent être organisées et
standardisées,
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 51
Gestion optimale de la trésorerie groupe
L’étape prochaine des transferts via SWIFT devrait être la suppression du correspondant :
chaque banque devrait accéder aux divers systèmes nationaux directement ou par
l’intermédiaire de liaison entre les chambres automatisées de compensation. Aujourd’hui,
aucune déclaration officielle de la part des intéressés n’a permis de clarifier la question.
Cette interconnexion directe des différents systèmes bancaires implique des coordonnées
bancaires normalisées et un type de format des opérations standardisé, ce qui n’est pas encore
le cas.
L’arrivée de l’euro en tant que devise commune aux 11 pays européens membres de l’Union
Economique et Monétaire, n’est pas sans conséquence sur l’approche de la gestion des
moyens de paiements.
La première conséquence pour l’entreprise est la possibilité qui lui est offerte de tenir son
compte principal en euros.
Ensuite, étant donné que l’entreprise choisit la monnaie de ses paiements, elle peut recevoir
sur son compte des règlements en euros sans payer de frais. Cependant, celle-ci peut
également recevoir des règlements en monnaie « in » et ces opérations peuvent être converties
automatiquement dans la monnaie de tenue du compte. Ainsi le débit et le crédit en compte
se font toujours dans la monnaie de tenue du compte de la société. Donc une tenue des
comptes en euros n’est pas indispensable, si l’on se place dans le cadre d’une gestion
européenne centralisée, pour bénéficier d’un compte centralisateur performant.
De plus, il faut garder à l’esprit qu’une opération entre deux pays de la zone euro reste traitée
par les banques concernées comme une opération internationale, même si celle-ci est traitée
en euros, car les systèmes de compensation interbancaires de masse ne sont pas encore
harmonisés ni connectés entre eux.
Par conséquent, dans le cadre de remise d’un chèque émis sur une banque située à l’étranger,
même si le chèque est libellé en euros, il restera soumis à un traitement, une tarification et des
dates de valeur spécifiques. De même une opération de transfert international au sein de
l’Union Economique et Monétaire reste traitée, pour l’instant, comme une opération
internationale. Les modes de traitement ne changent donc pas.
Sur le chèque et l’effet international, la devise européenne va présenter un intérêt certain.
Libellés en euros, ils peuvent être encaissés en France, même s'ils sont payables à l’étranger.
A l’encaissement, il faut simplement remettre séparément les chèques émis sur la France et
les chèques étrangers, même s’ils sont tous exprimés en euros.
c. La télématique
Les frais de transferts devraient être réduits du fait de la transformation des flux en devises «
in » en flux euro sous réserve que les banques considèrent ces flux comme domestiques. Or ce
n’est pas encore le cas partout en Europe. Même si la France a déjà donné son accord, l’Espagne
est pour l’instant contre. Si à terme on peut justement espérer qu’une harmonisation aura lieu
sur ce point, les frais financiers, à l'heure actuelle, ne peuvent être complètement harmonisés
pour une trésorerie groupe.
d. La compensation international
Si le marché européen tend à devenir une zone de commerce de plus en plus facile d’accès aux
entreprises, il n’offre toutefois pas encore un réseau de chambres de compensation permettant
d’effectuer rapidement des paiements commerciaux, des recouvrements, des concentrations de
soldes de filiales et de pratiquer des règlements intragroupe.
Or cela est indispensable si les sociétés souhaitent gagner du temps ainsi que maintenir un
grand degré de contrôle et de sécurité sur les sommes engagées lors de leurs transferts, tout en
rationalisant le processus de collecte et de versement.
Les entreprises profiteront ainsi de nouveaux systèmes de règlement interbancaire européens
qui devraient, sous certaines conditions, permettre à l’entreprise d’effectuer des virements de
gros montants en valeur jour. La question est de savoir quand et sous quelles conditions.
Aujourd’hui, la situation de référence est à jour d'opération + 1 jour ouvré dans une opération
intra-communautaire.
Pour obtenir un système efficace de règlements internationaux, il faut ainsi interconnecter les
systèmes de paiement, assurer la sécurité des transactions, offrir la possibilité de règlements
irrévocables ou définitifs en cours de journée, et enfin permettre l’utilisation transfrontière des
garanties.
Dans cette optique, des réformes des systèmes de paiement ont été effectuées avec notamment
une organisation duale basée sur deux systèmes, à savoir TBF (Transfert Banque de France)
ou STAR-UEMOA (pour la zone UEMOA) et SNP (Système Netting Protégé) ou SICA-
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 54
Gestion optimale de la trésorerie groupe
UEMOA (Pour la zone UEMOA). A cela s’ajoute un programme de réduction des risques avec
l’irrévocabilité des règlements grâce au système TBF, et avec une protection des autres
systèmes en fonction des risques.
La première étape dans l’élaboration de la compensation internationale a eu lieu en 1995. Les
banques centrales décidèrent de créer le système Target qui englobe les 11 pays de l’Euroland
ainsi que 4 autres pays européens, dont l’Angleterre. Target, qui demeure toujours un projet, a
pour objectif de faciliter les règlements transfrontaliers au travers du remplacement des «
correspondant banking » et d’améliorer la sécurité des paiements de montant élevé.
L’organisation générale du système de paiement va se schématiser de la manière suivante
CRI
Plate-forme technique
TBF STAR-UEMOA
3. Conclusion
Tant que tous ces problèmes ne seront pas résolus, il sera techniquement impossible au
trésorier de gérer comme il le souhaiterait sa centrale de trésorerie. Cela veut dire qu’à la
monnaie unique, au marché commun, aucune harmonisation bancaire n’est encore
associée.
exclusivité française qui tôt ou tard devra céder à face à la volonté européenne d’harmoniser
la réglementation bancaire et juridique.
Au niveau européen, la fusion des échelles d’intérêts est difficilement applicable. En matière
de fusion d’échelles d’intérêts, il semblerait qu’à l’heure actuelle, 3 pays puissent accepter ce
mécanisme à savoir la Belgique, la France et le Royaume Uni.
Cet état de fait incite fortement les groupes à devoir s’adapter à une réglementation ne
permettant pas aujourd’hui une gestion optimale de la trésorerie à l’échelle européenne.
d. La réglementation bancaire
Il existe généralement une loi bancaire dans chaque pays permettant à des sociétés affiliées
d’effectuer des opérations de trésorerie intra-groupe. On peut cependant noter des différences
notoires selon les pays. En France, la loi bancaire de 1984 autorise les opérations de
trésorerie entre les sociétés du même groupe. Le Comité de réglementation bancaire précise
que « la notion de contrôle effectif doit être appréciée en tenant compte des dispositions du
droit des sociétés. Une société est présumée exercer ce contrôle lorsqu’elle dispose
directement ou indirectement d’une fraction des droits de vote supérieure à 40% et qu’aucun
autre actionnaire ne détient dans les mêmes conditions, une fraction supérieure à la sienne
».
Cette notion devra être reprise dans les conventions de trésorerie et servira à définir les cas de
résiliation dans l’hypothèse de perte de contrôle. Les pays voisins évoquent simplement la
notion de sociétés apparentées. Par ailleurs aucun accord n’est requis en France par la Banque
Centrale, alors qu'il l'est en Italie.
En Allemagne, la loi bancaire s’applique pour toutes les centrales de trésorerie situées en
Allemagne, même si elles n’ont pas de statut bancaire.
Opérations autorisées :
En Allemagne, les opérations de prêts-emprunts sont autorisées. De plus, les opérations intra-
groupe peuvent être effectuées par une structure non-bancaire si elles n’ont pas de caractère
commercial et si l’activité n’est pas essentielle à l’entreprise. En France, le CECEI9 précise
qu’elles « peuvent être réalisées par une société pivot ».
En Italie, elles incluent les prises de participation.
En Espagne, il n’y a pas d’interdiction a priori pour les prêts-emprunts.
En Belgique et au Luxembourg, l’ensemble des opérations de trésorerie intra- groupe, y
compris celles portant sur les produits dérivés, sont licites.
En France, la loi de Modernisation des Activités Financières de 1996 stipule que « peuvent
fournir des services d’investissement […] les entreprises qui ne fournissent des services
d’investissement qu’aux personnes morales qui les contrôlent directement ou indirectement
au sens de la loi du 24 juillet 1966 ».
Sur ces trois points, on constate en France une parfaite cohérence, unique en Europe, entre
textes juridiques et textes réglementaires.
L’intérêt de la filiale ne doit jamais être sacrifié à l’intérêt du groupe et doit respecter celui
des minoritaires. En conséquence, les services fournis doivent être compétitifs et les filiales
ne doivent pas être moins bien traitées que si elles s’adressaient directement au marché. En
Allemagne, si une convention de trésorerie était préjudiciable à la filiale, la responsabilité de
la société-mère pour abus de majorité pourrait être recherchée. En France, la loi du 24 Juillet
1966 précise que toute convention passée entre une société mère et sa filiale est soumise à un
certain formalisme sauf « conventions portant sur des opérations courantes et conclues à des
conditions normales ». Pour répondre à cette contrainte et sécuriser ces opérations vis à vis
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 60
Gestion optimale de la trésorerie groupe
Les contraintes fiscales seront, dans tous les cas déterminantes et nécessitent d’examiner les
points suivants :
Dans tous les cas, elles doivent être effectuées à des conditions de marché et respecter le
principe de la pleine concurrence, pour éviter l’acte anormal de gestion et les risques de
transfert de résultat car, dans les cas d’opérations transfrontalières, l’intérêt des
administrations fiscales pourra être divergent.
Prix de transfert :
Il vise la détermination du prix de revient des opérations financières; le fisc peut demander
des informations sur le prix de transfert à tout moment; en France, l’instruction fiscale du 27
juillet 1998 indique que « l’entreprise doit apporter la preuve que l’avantage consenti à une
société étrangère ne constitue pas un transfert de bénéfices à l’étranger ». En Italie, si les
intérêts versés à une société française sont supérieurs au taux de marché, la part excédentaire
au taux normal sera soumise, pour la retenue à la source, au taux de droit commun et non au
taux réduit.
Quelques éléments importants relatifs au régime fiscal applicable aux centrales de trésorerie
en France :
les intérêts financiers versés par une filiale à sa maison mère dans le cadre d’une
( C) BLEU Franck Emmanuel, IUA Jan 2021 61
Gestion optimale de la trésorerie groupe
Ratio de sous-capitalisation :
Taux d’imposition :
Dans la majorité des pays, le taux d’imposition est le taux d’Impôt sur les Sociétés de droit
commun, sauf pour les centrales de trésorerie situées dans les pays à fiscalité privilégiée (Pays
Bas, Belgique, Irlande, Luxembourg). A ce sujet, il faut savoir que le fisc français peut
appliquer l’article 209-b du Code Général des Impôts qui permet dans certaines conditions,
de taxer au régime de droit commun les bénéfices réalisés à l’étranger.
En conclusion, la France qui devient désormais le pays où les trois critères sont les plus
favorables pour localiser une centrale de trésorerie en Euro dispose d’atouts inégalés à
l’étranger : environnement réglementaire, déontologique et fiscal cohérent et sécurisé,
systèmes de paiement dématérialisés et premier marché du papier commercial en Europe.
Il reste à espérer que, suite à la diffusion de la circulaire AFB11, consacrée à ce régime fiscal,
les banques vont enfin vendre, tant au niveau des groupes français et étrangers, l’idée de
centrales de trésorerie localisées en France., même si le choix de la centrale de trésorerie ne
doit pas être motivé uniquement par des raisons fiscales, (même si bien entendu celles ci ne
sont pas négligeables). En effet, l’organisation retenue doit pouvoir continuer de fonctionner
même si les avantages fiscaux viennent à diminuer ou à disparaître. Il serait hautement risqué
de bâtir un schéma de centralisation de la trésorerie sur des considérations purement fiscales.
Dans le cas contraire, il y aurait fort à parier que, sur la durée, le groupe n’ait à en subir
quelques conséquences.
11
Circulaire 99/164 du 21/04/1999 « instruction administrative du 12 avril 1999 définissant le régime fiscal
applicable à compter du 1er janvier 1999 aux centrales de trésorerie établies en France constituées au sein des
groupes multinationaux »
Entre la Société ………………. Au capital de ……………… dont le siège social est représenté par son Président, M
……………..
D’une part,
D’autre part
Les sociétés du Groupe …………… sont respectivement titulaires sur plusieurs établissements bancaires chacune
d’un compte courant distinct. Afin de faciliter la centralisation de la gestion de trésorerie du Groupe ………….. et
dans un souci d’harmonisation des procédures qui, répétitives, se révèlent génératrices de pertes de temps, il a été
envisagé que chacune des sociétés du Groupe …………….demande à chaque banque dans laquelle elle est titulaire
d’un compte de procéder à la fusion en échelles d’intérêts de son compte avec ceux des autres sociétés du groupe
………………, également titulaires dans compte dans ladite banque.
Cette fusion devrait permettre de réduire le montant des agios débiteurs facturés au Groupe ………….. et donc une
diminution des frais financiers refacturés aux filiales.
Le processus dont il s’agit, dicté par un intérêt économique et financier, s’inscrit dans une politique générale élaborée
pour l’ensemble du Groupe, et les avantages qui en découleront donneront lieu à des compensations financières entre
toutes les sociétés qui le composent.
ARTICLE 1 :
A compter de l’arrêté trimestriel des comptes, chaque banque procède par fusion d’échelles d’intérêts à un décompte
unique, pour l’ensemble des comptes des sociétés filiales ou sous-filiales du groupe …………., des intérêts débiteurs,
dont elle porte le montant au débit du compte que la société …………….déteint chez elle.
ARTICLE 2 :
A réception du ticket d’agios global adressé par la banque, la société ………….calcule les intérêts débiteurs ou
créditeurs afférents à chaque filiale ou sous-filiale à partir des agios qui auraient été prélevés en l’absence de
convention. Ce calcul sera facilité par l’envoi à titre indicatif par la banque des échelles d’intérêts spécifiques à chaque
filiale ou sous-filiale.
Elle débite ou crédite, selon le cas, chaque société, trimestriellement du montant des agios qui lui sont
propres.
ARTICLE 3 :
Il est par ailleurs expressément convenu que cette façon d’opérer n’entraîne en aucun cas unité de comptes entre les
diverses sociétés du Groupe ………….., chaque société conservant un compte distinct juridiquement individualisé.
ARTICLE 4 :
Cette convention est conclue pour une durée d’un an à compter du 1er janvier N. Elle est renouvelable par tacite
reconduction pour des périodes d'égales durée, sauf dénonciation par l’une ou l’autre des parties par simple lettre trois
mois avant l’expiration de chaque période.
Fait à ……………………….
BIBLIOGRAPHIE
2. BERNY Laura, L’offensive des banques françaises., Option finance n°402, 6 mai 1996, pp
24-25 et pp 35-37.
3. BONNIER Carole et SIMON Claude, Comment fixer les prix de cession interne de capitaux ?,
Banque n°553, novembre 1994, pp 63-65.
5. COINTEMENT Anne, Un forfait de luxe., Option finance n°207, 21 avril 1992, p 21.
18. DUVAL Marie, L’émergence d’un cash management paneuropéen. , Option finance n°452, 20
mai 1997, pp 28-42.
19. GALESNE Alain Les Modèles de déterminations de l’encaisse de trésorerie des firmes,Rapport
Céréfia,Mars 1970,pp.1-126
20. KERDELLANT Christine, Les rouages de la trésorerie groupe. , L’entreprise n°78, mars
1992, pp 58-72.
21. KOMGUEN Emmanuel, Le traitement comptable des opérations centralisées de trésorerie,
Revue française de comptabilité n°295, décembre 1997, pp 77-80.
22. LE GUEN Hervé, Le netting et la protection légale des systèmes de règlements interbancaires,
Bulletin de la banque de France, troisième trimestre 1994, pp 41-53.
23. N’DAO Mamadou, Stratégie et gestion des liquidités bancaires de groupe de sociétés
industrielles , La revue du financier n°103-104, 1995-1996, pp 32-37.
24. NEBOUT Jean-Pierre, Le netting : mode d’organisation ou outil de gestion du risque de change
? , Problèmes économiques n°2357, 5 janvier 1994, pp 29-31.
25. PETAT Anne et N’DAO Mamadou , La dématérialisation des opérations bancaires. , La revue
du financier n°101-102, 1995, pp 3-47.
26. POLONIATO Bruno, Gérez votre trésorerie au jour le jour en valeur. , L’entreprise n°118,
juillet-août 1995, pp 107-108.
27. RAULIN Nathalie, Cycleurope associe clearing et netting. , Option finance n°281, 8 novembre
1993, pp 20-22.
29. SERES Anne, Ucar adopte une organisation originale , Option finance n°379, 20 novembre
1995, pp 36-38.
30. STROHAM Paul, Euro-cash and treasury forum 1995 , European management journal volume
13, décembre 1995, pp 452-454.
31. TAILLEUR Jean-Pierre et DURANTON Caroline, Obtenir plus de votre banquier : frais, agios,
taux d’intérêts, trésorerie. , L’essentiel du management n°13, mars 1996, pp 30- 39.
32. VIDAL François, Gestion de trésorerie : une fiscalité pénalisante. , Option finance n°487, 16
février 1998, p 19.
Ouvrages
2. BRUSLERIE (DE LA) Hubert, Gestion des liquidités et des risques, Dalloz 1997
Fiduciaires, 1987
Dunod, 1997.
Encyclopédies
Sites Internet
www.treasury-management.com
The EURO and your corporate cash management Cash management
and EMU
The third age of cash management
A treasurer’s guide to EMU strategies
Central or decentral international cash management
www.afte.com
Centrales de trésorerie
Banques :
Société Générale :http://www.socgen.com/ Banque Worms
: www.banque-worms.fr