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IIème Partie : LA GESTION BUDGETAIRE DANS LA CEMAC

• CHAPITRE III : L'ORGANISATION DE LA GESTION BUDGETAIRE


DANS LA CEMAC
• SECTION PRELIMINAIRE : LES PRINCIPES GOUVERNANT
L'ELABORATION ET L'EXECUTION DU BUDGET DE LA CEMAC
o P1 - La règle de l'unité budgétaire
o P2- La règle de l'annualité
o P3 - La règle de l'équilibre
o P4- La règle de la spécialité
• SECTION I- LA GESTION DU BUDGET GENERAL DE LA
COMMUNAUTE
o P1 - Les agents d'exécution du budget
o A. Les agents principaux
o B- les agents secondaires.
o P2- Les opérations d'exécution du budget de la Communauté
o A- Les différents postes de dépenses
o 1- La nature des différents postes de dépenses de la
Communauté.
o 2- Le régime des dépenses ou dettes de la Communauté :La
prescription quadriennale
o B- Les opérations d'exécution des dépenses
o 1- Les opérations administratives d'exécution des dépenses
o 2 - Les opérations comptables d'exécution des dépenses.
o C- Les opérations d'exécution des recettes
La création de la CEMAC s'est
accompagnée par la mise sur pied
des mécanismes de financement qui
traduisent la volonté d'avancer dans
le processus de l'intégration.
D'abord l'affirmation d'un
financement basé sur des ressources
propres ; affirmation qui s'est déjà
traduite par l'institution d'un
mécanisme de financement
autonome de la Communauté basé
sur la TIC/P. Ensuite la mise en place
des mécanismes de recouvrement
forcé. Enfin la mise sur pied d'un
Fonds de Développement financé par
tous les Etats membres à travers une
fraction de la TIC/P et destiné à
financer à la fois les projets
intégrateurs et à la compensation
des manques à gagner des Etats
membres. Toute fois, dire que la
CEMAC est déjà financée
intégralement par des ressources
propres est leurre dans la mesure ou
l'expression «contributions
égalitaires des Etats membres »
demeure toujours utilisée. Or les
contributions ne sont pas des
ressources propres. Cela signifie que
les Etats membres continuent à
payer leurs cotisations par le biais de
la TCI/P et/ou par le biais des
contributions notamment le
paiement direct des Trésors
nationaux ; d'ou l'existence du
mécanisme de recouvrement forcé
destiné à assurer le recouvrement
des contributions des Etats
membres. Parce que la TCI/P,
ressource propre qui suit les
fluctuations de l'activité économique
des Etats membres risque dans un
premier temps ne pas être à mesure
de couvrir tous les dépenses de la
Communauté, il faut croire que
l'existence des contributions
égalitaires à coté de la TCI/P ou
l'assimilation de la TCI/P aux
contributions vise à gérer la phase
transitoire et à garantir une sécurité
dans le financement dans l'attente de
la mise en place progressive d'autres
ressources propres. La création
d'autres ressources propres en vue
d'un financement intégrale par des
ressources propres est tellement
nécessaire que le mécanisme de
recouvrement forcé ne pourrait pas
toujours garantir le recouvrement
des contributions des Etats
membres.

IIème Partie : LA GESTION


BUDGETAIRE DANS LA CEMAC
La gestion budgétaire dans la CEMAC s'étend de tous les mécanismes mis
sur pied pour assurer la bonne exécution des recettes et des dépenses de
la Communauté. Elle commence par l'élaboration du budget, ensuite son
exécution. L'élaboration et l'exécution du budget sont soumises au respect
de certains principes consacrés en finances publiques interne et font
intervenir de nombreuses institutions et organes de la Communauté. La
saine exécutive du budget est garantie par un contrôle mis sur pied aussi
bien auprès des organes de la Communauté ou est exécuté le budget
qu'en dehors de ces organes. C'est ainsi qu'il convient d'examiner d'abord
l'organisation de la gestion budgétaire (Chapitre III) ensuite le contrôle de
l'exécution budgétaire dans le CEMAC (Chapitre IV).

CHAPITRE III : L'ORGANISATION DE LA GESTION


BUDGETAIRE DANS LA CEMAC

La gestion budgétaire dans la CEMAC est organisée par le Règlement


Financier du Secrétariat Exécutif du 18 Août 1999 qui définit les principes
qui gouvernent l'élaboration et l'exécution du Budget, la procédure et les
organes intervenants dans l'élaboration du budget, et enfin l'exécution du
budget. Nous examinerons successivement les principes qui gouvernent
l'élaboration et l'exécution du budget ( section préliminaire ), la gestion du
budget général de la Communauté(S1) et la gestion spécifique du Fonds de
Développement (S2)
SECTION PRELIMINAIRE : LES PRINCIPES
GOUVERNANT L'ELABORATION ET L'EXECUTION
DU BUDGET DE LA CEMAC

L'élaboration et l'exécution du budget de la CEMAC sont soumises au


respect des grands principes budgétaires qui ne sont que la transposition
des principes appliqués dans le cadre des finances publiques des Etats. Ce
sont l'unité, l'annualité, l'équilibre, l'universalité.

Ces règles découlent de l'Additif au Traité de la CEMAC et du Règlement


Financier du Secrétariat Exécutif.

P1 - La règle de l'unité budgétaire

La règle de l'unité budgétaire implique que les dépenses et recettes de la


Communauté soient reprises dans un document unique. Elle résulte de
l'article 3 du Règlement Financier précité qui prévoit que «les opérations
financières et comptables des organes sont regroupées dans un budget
général... ». L'obligation de retracer dans le document unique l'ensemble
des opérations en recettes et en dépenses de la Communauté vise à
garantir la transparence de ces opérations qui doivent être appréciées de
manière globale et exhaustive. Elle permet de voir en un seul coup d'oeil si
le budget est réellement ou non en équilibre.

C'est ainsi que sont regroupés dans un Budget général les dépenses et
recettes se rapportant aux organes supérieurs de la
Communauté(Conférence des Chefs d'Etats, Conseil des Ministres), au
Secrétariat Exécutif, à la Cour de Justice, à la commission
interparlementaire et certaines organismes spécialisés de la Communauté.

En réalité, plusieurs budgets coexistent : le budget de la Communauté,


budget de l'Ecole Inter -Etats des Douanes, budget de l'ISSEA,bref les
budget des institutions spécialisées et budget spécial du Fonds
Développement.

Le budget de l'Ecole Inter-Etats des Douanes et le budget de l'ISSEA ne


constituent pas une violation du principe de l'unité. Ils se justifient par le fait
qu'ils sont préparés par des organes différents. Le budget de l'Ecole Inter-
Etats des Douanes et budget de l'ISSEA sont adoptés par le Conseil des
Ministres sur proposition de leurs Directeurs respectifs et après avis de
leurs Conseils d'Administration.

Seul le budget spécial au Fonds de Développement constitue une


exception au principe de l'unité. L'article 3 du Règlement Financier
distingue en effet deux budgets : le budget général et le budget spécial au
Fonds de Développement. Le budget spécial du Fonds de Développement
décrit les opérations financières dudit Fonds conformément à l'article 77 de
la Convention régissant l'UEAC. Il est l'acte par lequel sont prévues et
autorisées les dépenses de ce Fonds.

P2- La règle de l'annualité

Elle résulte de l'article 34 de l'Additif et de l'article 6 du Règlement Financier


qui précisent que l'exercice budgétaire de la Communauté commence et le
1er Janvier et s'achève le 31 Décembre de chaque année. L'année
budgétaire coïncide donc avec l'année civile. Le principe signifie que le
budget doit être voté chaque année et s'exécute sur une période d'un an. Il
a pour but de garantir un contrôle régulier des finances de la Communauté
notamment à la fin de l'année budgétaire à travers le rapport annuel de la
Chambre des Comptes et le rapport annuel établi par le Secrétaire Exécutif.

Mais la règle de l'annualité peut subir des atteintes lorsque le budget n'est
pas voté en temps utile. C'est ainsi qu'il est prévu à l'article 34 de l'Additif et
réitéré à l'article 9 du Règlement Financier précité qu'au cas où le budget
n'est pas approuvé avant l'ouverture de l'exercice concerné, les opérations
de recettes et de dépenses sont temporairement effectuées, par douzièmes
successifs, sur la base du budget de l'exercice précédent.

Le budget de la CEMAC étant un «budget des dépenses » qui signifie que


le Conseil des Ministres à tendance à évaluer d'abord les dépenses pour
en tirer conséquence au niveau des recettes, les reports de crédits qui
constituent une exception à la règle de l'annualité seraient difficilement
effectués.

Dans tous les cas le problème du rattachement des opérations budgétaires


à l'année budgétaire se pose : ou bien toutes les opérations effectuées au
jour le jour sont rattachées à l'année ou elles ont été effectivement
réalisées(système de la gestion), ou bien seules les recettes et les
dépenses qui ont pris naissance au cours de l'année budgétaire y sont
rattachées, même si elles ne sont effectivement perçues qu'après
l'expiration de l'année(système de l'exercice).Mais dans ce dernier cas pour
éviter de retarder indéfiniment la clôture de l'exercice budgétaire, il est
nécessaire de limiter dans le temps la période complémentaire qui suit
l'année budgétaire.

La CEMAC penche pour la solution de l'exercice pour ce qui est des


dépenses autres que celles qui concernent le personnel. L `article 12 du
Règlement Financier précité précise en effet que la période d'engagement
des dépenses autres que les dépenses du personnel se termine le
1er décembre de l'année budgétaire. L'alinéa 2 de cet article apporte
cependant un assouplissement à cette règle. Il précise en effet qu'à la fin
de l'exercice, l'ordonnateur dispose d'une période complémentaire de trois
(3) mois pour procéder à l'émission des titres de recette et de paiement
correspondant aux recettes constatées et aux services fait pendant
l'exercice écoulé.

P3 - La règle de l'équilibre

Présentée comme la «règle d'or de la gestion budgétaire » dans les


finances publiques classiques, elle résulte de l'alinéa 3 de l'article 27 de
l'Additif repris par l'article 7 du Règlement Financier précité en ces termes
«(le budget) est obligatoirement équilibré en recette et en dépenses ».
L'ensemble des recettes doit donc être égal à l'ensemble des dépenses. Il
s'agit d'un équilibre arithmétique entre les recettes et les dépenses. Ce
principe assure une saine gestion des finances de la Communauté en
obligeant les autorités communautaires à dépenser proportionnellement
aux recettes de la Communauté. Cette règle est tellement respectée que
l'emprunt n'est pas pratiqué par la Communauté. Il n'empêche que
l'exécution du budget puisse faire ressortir des déficits ou déséquilibre ;
D'ailleurs les finances publiques modernes ne sont pas tellement attachées
à cet équilibre arithmétique des recettes et des dépenses, mais à un
équilibre de l'économie en général dont l'équilibre budgétaire n'en est plus
qu'une composante. Tout comme dans le cadre de l'Union Européenne, la
règle de l'équilibre devrait être souple au point de permettre à la
Communauté de la réaliser sur une période pluriannuelle. Pour se faire la
Communauté gagnerait à se financer intégralement par des ressources
propres.

P4- La règle de la spécialité

La règle de la spécialité est également l'un des principes auxquels est


soumis l'élaboration et l'exécution du budget de la CEMAC. Elle résulte de
l'article 26 du Règlement Financier précité en ces termes : « Les crédits
ouverts au budget sont spécialisés et limitatifs par chapitre et par article. Le
chapitre regroupe des dépenses de même nature ou de même destination.
Chaque article se subdivise en paragraphes et les paragraphes en
rubriques ».

L'intérêt de cette règle est qu'elle interdit d'engager des dépenses au-delà
des crédits ouverts car les crédits ont un caractère limitatif. L'imputation
d'une dépense ne s'effectue que sur le chapitre qui doit régulièrement le
supporter. Tout ceci facilite le contrôle sur les gestionnaires de crédit.
Des dérogations sont néanmoins apporter au principe de la spécialité et
concernent les virements des crédits à l'intérieur d'un même chapitre ou
des virements des crédits d'un chapitre à un autre. Pour procéder à ces
virements, le Secrétaire Exécutif doit requérir l'autorisation préalable du
Conseil des Ministres et l'avis préalable du Contrôleur Financier.

SECTION I- LA GESTION DU BUDGET GENERAL DE


LA COMMUNAUTE

Avant d'analyser l'exécution du budget, il convient de s'attarder d'abord sur


son élaboration. La procédure d'élaboration du budget et les organes
intervenant dans l'élaboration résultent des dispositions de l'Additif et du
Règlement Financier du Secrétariat Exécutif. Il faudra ensuite noter
l'exclusion de la commission interparlementaire de la procédure budgétaire.

Aux termes de l'article 27 de l'Additif, le Conseil des Ministres adopte à la


majorité qualifiée le Budget de la Communauté sur proposition du
Secrétaire Exécutif avant l'ouverture de l'exercice budgétaire. L'article 8 du
Règlement Financier précise qu'avant sa transmission au Conseil des
Ministres, le projet de budget est soumis pour avis au Comité Inter-Etats
conformément à l'article 70 de la Convention régissant l'UEAC. Il ressort de
ces dispositions que le budget est préparé par le Secrétaire Exécutif,
soumis pour avis au Comité Inter-Etats et adopté par le Conseil des
Ministres.

Mentionné à l'article 2 du Traité constitutif de la CEMAC au titre d'institution


de la Communauté, le Parlement apparaît comme la caution démocratique
d'un système communautaire pourtant mis en chantier sans consultation
des opinions publiques nationales ou régionales. Ses attributions ne sont
pas clairement définies. L'article 4 du Traité instituant la CEMAC renvoie sa
création à une échéance ultérieure. Son rôle essentiel consistera à légiférer
par voie de directive. L'article 25 de l'Additif confère quant à lui des
compétences de contrôle du fonctionnement et des activités de la
Communauté au Parlement. Une lecture en parallèle de ces deux
dispositions permet d'observer que le futur Parlement exercera une double
prérogatives de législation et de contrôle au sein de la CEMAC. L'article 44
institue à titre transitoire une Commission Interparlementaire. Il n'est fait
mention nulle part (ni même dans le Règlement intérieur de la commission)
de la participation de cet organe au processus décisionnel notamment à
l'élaboration du budget. Pourtant, aussi bien dans l'UEMOA que dans
l'Union européenne, le parlement communautaire détient d'importants
pouvoirs dans la procédure budgétaire.
En effet, dans l'UEMOA, la consultation du Parlement est obligatoire dans
l'adoption du budget de l'Union. Chaque année, la commission de l'UEMOA
transmet le projet de budget de l'Union au parlement et ce dernier peut
proposer des amendements au projet de budget. Ce dernier accompagné
des éventuels amendements du parlement est transmis au Conseil des
Ministres par la Commission. Le parlement de l'Union européenne dispose
également des pouvoirs importants en matière budgétaire au même titre
que le parlement de l'UEMOA. Il a même le dernier mot sur les dépenses
dites «non obligatoires ».

Cette intervention du parlement est de nature à apporter plus de clarté dans


l'élaboration du budget et peut également faciliter l'exercice du contrôle
politique en fin d'année sur l'exécution du budget de l'exercice écoulé. Il
faudrait dans le cadre de la CEMAC attendre l'adoption du Traité instituant
le Parlement communautaire (dont l'avant projet a été discuté à Yaoundé
en juillet 2002) pour se faire une idée exacte sur les compétences
normatives et surtout budgétaires du parlement communautaire.

Il convient d'examiner à présent la gestion ou l'exécution du budget, d'abord


pour ce qui est des agents d'exécution(P1), ensuite pour ce qui est des
opérations d'exécution(P2) du budget de la CEMAC.

P1 - Les agents d'exécution du budget

Aux termes de l'article 10 du Règlement Financier du Secrétariat Exécutif


du 18 Août 1999, «les responsables de l'exécution du budget sont :

- Le Secrétaire Exécutif ordonnateur principal ;

- Les ordonnateurs délégués dûment mandatés ;

- L'Agent Comptable, comptable principal des deniers et valeurs des


organes de la Communauté;

- le Contrôleur Financier »

Des régies de recettes et des caisses d'avances peuvent être créées par le
Secrétaire Exécutif.

Le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables qui


d'après Louis Cartou «est la règle d'organisation sur laquelle repose
l'exécution du budget des Communautés », prévu à l'alinéa 2 de l'article 33
de l'Additif est réitéré par l'article 11 du Règlement Financier en ces
termes : « ...les fonctions d'ordonnateur et celle des comptables sont
incompatibles.
L'Ordonnateur, l'Agent Comptable et le Contrôleur Financier doivent être de
nationalités différentes ». Le principe de la spécialité des crédits s'impose
également à l'ordonnateur qui doit requérir l'autorisation préalable du
Conseil des Ministres et l'avis préalable du Contrôleur Financier pour
procéder à des virements et de crédits.

Nous examinerons successivement les agents principaux(A) et les agents


secondaires(B) d'exécution du budget de la CEMAC.

A. Les agents principaux

Il s'agit du Secrétaire Exécutif, ordonnateur principal et les ordonnateurs


délégués dûment mandatés, de l'Agent Comptable et du Contrôleur
Financier.

Le Secrétaire Exécutif, ordonnateur principal, à pour rôle d'ordonner


l'exécution des opérations de dépense depuis la naissance de la dette
jusqu'à l'ordre de payer au comptable assignataire. Il ordonne également
l'exécution des opérations de recette. Des ordonnateurs délégués dûment
mandatés assurent ce même rôle dans les autres organes de la
Communauté. Qu'ils soient ordonnateur principal ou ordonnateurs
délégués, les ordonnateurs sont soumis à un régime de responsabilité qui
est engagée en cas de faute de gestion. L'article 55 de l'Acte Additionnel
portant Statut de la Chambre des Comptes de la Cour de la CEMAC
précise qu'il y a faute de gestion donnant lieu à la responsabilité de
l'ordonnateur lorsque ce dernier enfreint les règles relatives à l'exécution
des recettes et des dépenses ou à la gestion des biens de la Communauté;
engage des dépenses sans en avoir le pouvoir ; a, pour dissimuler un
dépassement de crédit, imputé ou fait imputer irrégulièrement une
dépense ; a dans l'exercice des ses fonctions, omis sciemment de souscrire
les déclarations qu'il est tenus de fournir ou a fourni sciemment les
déclarations inexactes ou incomplètes ; a dans l'exercice de ses fonctions
ou attributions en méconnaissance de ses obligations, procuré à autrui ou à
soi-même ou tenté de procurer un avantage injustifié pécuniaire ou en
nature entraînant un préjudice à la Communauté.

Le comptable de la CEMAC est toute personne qui a seule compétence


pour percevoir les recettes et payer les dettes dans la Communauté. Il est
chargé du recouvrement de toutes les recettes et perceptions.

L'Agent Comptable est le comptable principal des deniers et valeurs des


organes de la Communauté. Des comptables secondaires chargés de gérer
les services financiers de leurs organes respectifs sont nommés par le
Secrétaire Exécutif après avis de l'Agent comptable en sa qualité de
comptable assignataire. Les comptables assurent la comptabilisation des
recettes et des dépenses afférentes aux activités de la Communauté, des
biens non fongibles, propriétés de la Communauté. Les comptables de la
CEMAC tiennent leur comptabilité conformément aux règles arrêtées par le
Règlement Financier du Secrétariat Exécutif du 18 Août 1999 et selon les
principes du plan Comptable Général de l'Etat. En fin de gestion, l'Agent
comptable arrête les comptes de la période) en vue d'établir les tableaux de
synthèse conformément aux prescriptions du plan Comptable Général de
l'Etat. Il adresse chaque mois au Secrétaire Exécutif un exemplaire de la
balance des comptes du grand livre et lui fournit sur simple demande de sa
part tout renseignement d'ordre comptable. L'Agent Comptable et les
comptables secondaires sont pécuniairement responsables des opérations
de paiement, de maniement et de conservation des fonds. La responsabilité
de l'Agent Comptable s'étend à toutes les opérations exécutées sous sa
propre signature et par délégation sous celle de ses collaborateurs.

Le Contrôleur Financier a pour mission le contrôle de l'exécution du budget.


Il donne du point de vue financier son avis motivé sur tous les actes
susceptibles d'entraîner une incidence budgétaire ou financière. Son avis
porte en particulier sur les conséquences financières des actes à soumis à
son visa. A cet effet, il reçoit communication en temps opportun de tous
projets de décision d'engagement du personnel d'actes des dépenses, de
conventions, de contrats et de marchés. Des contrôleurs financiers
délégués chargés de contrôler les services financiers de leurs organes sont
nommés par le Secrétaire Exécutif après avis du Contrôleur Financier des
organes de la Communauté.

B- les agents secondaires.

Il s'agit des régisseurs de recettes et des gestionnaires des caisses


d'avances. Ils sont nommés par le Secrétaire Exécutif après avis de l'Agent
Comptable. Ils sont soumis au contrôle de ce dernier ainsi qu'aux
vérifications de tout corps de contrôle de la Communauté.

Les régisseurs des recettes sont chargés de la gestion des régies des
recettes créées par décision du Secrétaire Exécutif. Les règles
d'organisation et de fonctionnement de la régie des recettes sont prévues
par la décision portant création de la régie. Elle précise l'objet de la régie
ainsi que les produits que le régisseur est habilité à encaisser, les
modalités de prise en charge des produits, les modalités de tenue de la
comptabilité des produits encaissés, les opérations de reversement à
l'Agent Comptable des produits encaissés, le plafond de la régie ou le
montant maximum de l'encaisse que le régisseur est autorisé à garder par
dévers lui dans sa caisse.
Les gestionnaires des caisses d'avances le font selon les règles prévues
par la décision instituant la régie d'avances La décision précise en effet la
nature des dépenses payables sur les fonds de la caisse ; le plafond de
l'avance consentie pour alimenter la caisse, le montant maximum d'une
dépense s'il s'agit de caisse de menues dépenses, le chapitre, l'article, et le
paragraphe d'imputation, les délais d'apurement des dépenses effectuées.

P2- Les opérations d'exécution du budget de la Communauté

Nous examinerons d'abord les différents postes de dépenses (A), ensuite


les opérations d'exécution des dépenses (B) et enfin les opérations
d'exécution des recettes (C)

A- Les différents postes de dépenses

Nous analyserons d'abord la nature des différentes dépenses(1), ensuite le


régime des dépenses ou dettes de la Communauté(2).

1- La nature des différents postes de dépenses de la Communauté.

Aux termes de l'article 23 du Règlement Financier, les dépenses de la


Communauté sont composées des dépenses de fonctionnement et des
dépenses d'investissement. Il s'agit des dépenses financées par le Budget
général qualifié de « budget de fonctionnement des institutions et organes
de la Communauté». A côté des dépenses de fonctionnement et
d'investissement, il existe des Fonds affectés au financement des projets
intégrateurs et des Fonds affectés à la compensation des manques à
gagner des Etats membres.

Le Budget général de fonctionnement finance le fonctionnement des


institutions et organes de la Communauté. Ceux-ci sont constitués des
organes supérieurs (Conférence des Chefs d'Etats, Conseil des Ministres),
du Secrétariat Exécutif, de la Cour de Justice de la CEMAC, de la
Commission interparlementaire, de la PRASAC, de l'OCEAC, de la CCPAC
(Interpol), de la CICOS.

Le Budget général étant destiné à la fois au financement des dépenses de


fonctionnement et des dépenses d'investissement, les dépenses de
fonctionnement des organes et institutions de la Communauté sont
constituées du remboursement des intérêts de la dette et des
commissions, des dépenses relatives aux sessions des organes de la
CEMAC, des dépenses des personnels des organes de la Communauté,
des biens et services consommés, des transports consommés, des frais de
personnel, des autres charges et pertes diverses, des frais financiers. Les
dépenses d'investissement comprennent : Le remboursement du capital de
la dette, les immobilisations, le matériel et le mobilier de logement, le
matériel et le mobilier de service, le matériel de transport, les études et
actions communautaires de développement.

Les Fonds affectés au financement des projets intégrateurs et à la


compensation des manques à gagner des Etats membres ressortissant du
budget du Fonds de Développement de la Communauté.

2- Le régime des dépenses ou dettes de la Communauté :La prescription


quadriennale

Il s'agit des dépenses de fonctionnement et d'investissement


respectivement des articles 24 et 25 du Règlement Financier précité. Aux
termes de l `article 37 du Règlement Financier, «Toute dépense qui n'aura
pas été ordonnancée dans un délai de quatre (4) ans est prescrite au profit
de la Communauté. Les modalités de la prescription seront fixées par un
texte d'application du présent Règlement Financier. »

Il ne s'agit ici que d'une transposition d'un principe général de droit


administratif appliqué aux finances publiques étatiques notamment
françaises.Instituée en effet pour la première fois en France en 1931 pour
les créances de l'Etat, la déchéance quadriennale était considérée comme
une mesure d'ordre destinée à faciliter la tenue de la comptabilité
publique(clôture des exercices).Ce n'était pas une prescription libératoire
reposant sur l'idée que le créancier a été payé ou qu'il a renoncé à sa dette.
Très différente de la prescription de droit privé, la déchéance quadriennale
faisait de l'Etat un débiteur très privilégié. Etendue progressivement aux
créances des départements et des communes(1935), à celles des
Etablissements publics(1945), cette prescription spéciale avait été
transformée petit à petit par le Conseil d'Etat, de règle comptable en
principe général de droit administratif, et empêchait en pratique la mise en
jeu de la responsabilité des collectivités publiques, dans la mesure ou cette
responsabilité était pécuniaire. Injuste et complexe, la déchéance
quadriennale a été complètement refondue par la Loi française du 31
décembre 1968 qui incontestablement améliorée la situation des créanciers
des collectivités intéressées. On peut affirmer que les créanciers ne se
verront opposer la déchéance quadriennale que s'ils ont fait preuve d'une
négligence particulièrement grave.

L'article 37 précise que les modalités d'application de la prescription seront


fixées par un texte d'application du présent Règlement Financier. En
attendant ce texte d'application on peut penser que pour ce qui est des
modalités d'application, il s'agirait de préciser notamment :
-Le domaine d'application de la prescription notamment pour ce qui est des
créances pouvant être frappées par la prescription quadriennale ;

-Le point de départ du délai de la prescription qui de préférence devrait


Courir à partir du premier jour de l'année suivant celle au cours de laquelle
les droits ont été acquis ;

-Les conditions d'interruption et de suspension du délai ;

-Et les conditions de mise en oeuvre de la prescription notamment en


précisant si elle doit intervenir de principe ou si les autorités peuvent
décider de l'opposer ou non, le moment de mise en oeuvre et si possible
les voies de recours.

Par ailleurs et en l `absence de précision par le Règlement Financier,


l'absence d'exécution forcée admise en générale pour les dettes de l'Etat
ne s'appliquerait-il pas aussi aux dettes de la Communauté ?

B- Les opérations d'exécution des dépenses

L'exécution des dépenses s'analyse en une succession d'opérations telles


que prévues par le Règlement Financier du Secrétariat Exécutif du 18 août
1999. Les opérations administratives qui relèvent de l'ordonnateur se
distinguent des opérations comptables placées sous l'autorité des
comptables. L'intérêt de la distinction de la procédure d'exécution des
dépenses de la Communauté en phase administrative et comptable
s'analyse en un double point juridique et administratif.

Au plan juridique, elle permet de préciser l'instant où s'élaborent les


différents rapports de pouvoirs entre la Communauté et ses créanciers.

Au plan administratif, elle permet de séparer clairement les fonctions des


gestionnaires de crédits, ce qui facilite le contrôle des responsabilités de
même que les procédures. C'est dans ce sens que l'article 32 du
Règlement Financier dispose qu' « aucune dépense ne peut faire l'objet de
paiement si elle n `a pas été au préalable engagée, liquidée et ordonnée
par le Secrétaire Exécutif ». Nous analyserons successivement les
opérations administratives(1) et les opérations comptables(2) d'exécution
des dépenses de la Communauté.

1- Les opérations administratives d'exécution des dépenses

Les opérations administratives d'exécution des dépenses relèvent


principalement du Secrétaire Exécutif. L'article 27 du Règlement Financier
dispose en effet que : « Le Secrétaire Exécutif engage et liquide les
dépenses du budget et ordonne le paiement ». Ces opérations
administratives commencent donc par l'engagement, puis suit la liquidation
et enfin l'ordonnancement.

L'engagement est l'acte administratif par lequel l'ordonnateur ou l'un de ses


délégués, crée ou constate à l'encontre de l'un des organes de la
Communauté une obligation dont résultera une dépense. C'est donc l'acte
qui rend l'organe en question débiteur.

Après l'engagement, l'ordonnateur doit procéder à la liquidation de la


dépense. La liquidation est l'opération qui consiste à constater le service
fait et à arrêter les droits du créancier. Elle consiste à déterminer d'une
façon précise et par calcul le montant de la dette de la Communauté vis-à-
vis du créancier. La liquidation des dépenses est effectuée d'office pour ce
qui concerne les dépenses de salaire du personnel et sur la requête des
créanciers accompagnée des pièces justificatives requises pour les autres
dépenses.

L'ordonnancement est l'acte administratif par lequel l'Ordonnateur principal


ou l'un de ses délégués dûment habileté à cet effet donne à l'Agent
Comptable, l'ordre de payer une créance engagée et liquidée à la charge
de l'un des organes de la Communauté.

L'ordonnancement est matérialisé par l'établissement d'une ordonnance de


paiement ou mandat. Il est effectué par l'émission d'un titre de paiement
numéroté suivant l'ordre chronologique énonçant : l'exercice. L'imputation
de la dépense, son objet, les noms, prénoms, adresse, du créancier et sa
raison sociale, la référence de son compte bancaire ou postal, le mode de
règlement et la date d'émission du titre. Sont jointes au titre de paiement, la
certification de l'exécution des services ou des livraisons de marchandises
concernées ainsi que les pièces justificatives correspondantes. Le titre de
paiement et la certification du service fait sont signés par le Secrétaire
Exécutif ou son délégué. Les pièces justificatives sont visées par lui ou son
délégué. L'article 37 du Règlement Financier précité précise que toute
dépense qui n'aura pas été ordonnancée dans un délai de 4 ans est
prescrite au profit de la Communauté.

2 - Les opérations comptables d'exécution des dépenses.

Les opérations comptables d'exécution de la dépense se réduisent pour la


plupart au paiement du mandat émis par l'ordonnateur. Le comptable a en
effet pour mission de payer la dépense. Mais dans le fond, son rôle est
beaucoup plus important et revêt un double aspects. Au moment ou il
procède au paiement, il doit d'abord contrôler les opérations administratives
antérieures. Ensuite et en cas de régularité, il doit désintéresser
effectivement le créancier en s'assurant au préalable de son identité, en
obtenant de lui une décharge.

Le comptable est tenu d'effectuer un contrôle préalablement au paiement.


L'article 48 du Règlement Financier précité dispose en effet qu'avant de
procéder au paiement de toute dépense ordonnancée, l'Agent Comptable
s'assure, notamment de la qualité de l'ordonnateur ; de la disponibilité des
crédits ; de la validité de la créance en ce qui concerne la justification du
service fait et la régularité de la liquidation ; du visa du Contrôleur
Financier ; de la correcte imputation de la dépense. Il sursoit au paiement
de la dépense en cas : d'absence ou d'insuffisance de crédit ; d'absence de
justification de service fait, d'opposition dûment signifiée ; de contestation
relative à la validité de la créance ; de prescription quadriennale de la
créance ; d'erreurs matérielles dans les pièces justificatives, de dépenses
engagées ou ordonnancées au delà des dates prévues par le Règlement
Financier, de titres de paiements émis par une personne non habilitées ; du
Règlement demandé au profit d'une personne autre que le véritable
créancier ou son mandataire qualifié. La suspension du paiement et ses
motifs sont immédiatement notifiés au Secrétaire Exécutif qui prend les
dispositions nécessaires à la régularisation de la situation.

Lorsque le contrôle ne révèle aucune irrégularité. Le comptable paie la


créance. Le paiement est l'acte par lequel les organes de la Communauté
se libèrent de leurs dettes. Il est matérialisé par la remise d'espèces ou de
chèque à tirer sur un compte courant postal ou bancaire, par l'émission du
mandat carte postale ou par tout autre moyen légalement prévu et autorisé
par les instances supérieures de la Communauté.

C- Les opérations d'exécution des recettes

Tout comme l'exécution des dépenses, l'exécution des recettes s'effectue


en phase administrative et comptable. Les opérations administratives
correspondent à l'assiette et les opérations comptables au recouvrement.

Les opérations relatives à l'assiette concernent les actes d'autorisation des


recettes ou les actes instituant des ressources par la Communauté. Il
s `agit notamment des ressources prévues à l'article 29 de l'Additif et de la
TCI/P instituée par l'Acte Additionnel instituant un mécanisme de
financement autonome de la Communauté. Lorsque les recettes existent et
sont déterminées, elles doivent être liquidées. Le Secrétaire Exécutif liquide
les recettes des organes de la Communauté. Dans ce sens, il arrête le
montant des dites recettes et émet les titres de perception correspondant
qu'il transmet à l'Agent Comptable pour procéder à leur recouvrement.
Le recouvrement comprend l'ensemble des opérations qui vont permettre
au comptable d'encaisser les sommes correspondant aux créances de la
Communauté. Il peut se faire le cas échéant par la force.

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