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Institut Supérieur
de Commerce et
d’Administration
des Entreprises
- 1 :- 2006 / 2007
Année universitaire
ISCAE Mémoire de fin d’études
Remerciements
Avant toute autre chose, j’estime d’une nécessité impérieuse le fait de remercier toutes
les personnes qui m’ont aidé, en quelque domaine que ce soit et sans lesquelles ce travail
n’aurait pu être mené à terme.
Je ne raterai pas une telle occasion pour souligner également l’indéfectible appui de
M. Nourredine BAQCHICH, Auditeur Senior au Cabinet « Deloitte » qui m’a fourni toutes
les informations nécessaires sur le fonctionnement de l’entreprise ; ainsi que celui de
M. Yonas LAHRICHI, Professeur à l’ISCAE, dont le soutien, les précieux conseils et les
constructifs commentaires m’ont été d’une utilité démesurée et qui a patiemment revu
chacune des pages de ce mémoire.
Merci aussi à toutes les personnes qui m’ont communiqué leurs opinions et qui ont eu
la courtoisie de répondre à mes différentes questions.
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Remerciements
Sigles
Introduction……………………………………………………………………………….1 à 4
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b. Le changement de contexte…………………………………………..47 à 48
f. Un déficit de gestion………………………………………………………..52
g. Autres raisons……………………………………………………………….52
1. Sociétés de crédit-bail………………………………………………....54 à 58
a. Définition du crédit-bail………………………………………………..…55
c. Le factoring au Maroc…………………………………………………….…61
factoring au Maroc………………………………..……………………61 à 62
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§1. Les atouts et les attraits des marchés des capitaux pour les
entreprises……………………………………………………………63 à 65
2. Incitations fiscales…………………………………………………….67 à 68
1. Le capital risque…………………………………………………………..73
2. Le capital développement………………………………………………….73
3. Le capital transmission…………………………………………….…73 à 74
4. Le capital retournement…………………………………………………...74
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A. Les bénéficiaires……………………………………………………..87
D. Organisation et gouvernance………………………………………..89
E. Dispositions prises……………………………………………………89
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Section I. Banque / PME : Que doivent faire les deux parties ?..................94 à 106
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Conclusion………………………………………………………………………………………………111 à 112
Bibliographie……………………………………..…………………………………………………………….113
Annexes……………………………………………………………………………..113 à 119
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Introduction
C’est peut-être là, la partie du mémoire que j’apprécie le plus en rédigeant,
probablement parce qu’elle m’est plus personnelle que les autres. Maintenant que je décide de
m’y mettre, je comprends que la tâche n’est pas moins ardue que le cœur même de ce
travail…
Pourquoi avoir choisi ce thème et cette mission en entreprise ? pourquoi avoir abordé
la problématique du financement de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) dans sa globalité,
au lieu de cibler un ou des modes de financement bien précis ? Quel intérêt particulier porte
un sujet comme celui du système de financement de la PME ?… telles sont les questions
auxquelles j’essaierai de répondre à travers ce premier développement…
Dans ce contexte, il est indéniable qu’aucun pays, quelles que soient sa dimension et
ses potentialités, n’a d’autres alternatives que de se qualifier pour mieux tirer profit des
opportunités qu’offre le nouvel ordre mondial et se prémunir des risques de marginalisation
ou de retard qu’il véhicule. Le nouveau paysage géo-socio-économique qui se dessine apporte
donc des opportunités, mais également des contraintes.
Parmi les opportunités je citerai particulièrement l’ouverture des marchés, la
diversification des produits à la consommation, les délocalisations industrielles, le transfert
technologique et la mobilité des capitaux permettant de dynamiser les financements.
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Quant aux contraintes, l’une des plus ardues est sans doute liée à l’agressivité de la
concurrence en terme de coût, de qualité et de productivité, imposant ainsi la bataille de la
compétitivité inter-entreprises.
Partant de là, et lorsqu’on sait que la PME représente la majorité écrasante des
entreprises dans le tissu productif marocain et qu’elle devient de plus en plus nécessaire dans
le contexte de lutte contre le chômage, vu qu’elle est un grand pourvoyeur en emploi, on se
rend compte que la plus grande part du défi à relever réside dans la promotion de la PME qui
doit être au centre des préoccupations de toute réforme.
Par ailleurs, d’autres arguments plaident en faveur de la PME. En effet, parmi ses
points forts, on compte sa grande capacité à faire face aux changements de contexte, grâce
notamment à sa capacité d’adaptation aux crises et chocs exogènes et à la flexibilité et la
souplesse de ses structures de gestion et de production. Outre cela, sa participation à la
décentralisation industrielle et à la régionalisation de l’économie, son concours à
l’élargissement des assises de la classe moyenne en font également un outil de développement
recherché.
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"Trois millions de
d’entreprises"
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est handicapée dans son processus de croissance par plusieurs obstacles, de différents ordres
et qui se rattachent aussi bien à son environnement externe qu’interne.
A titre particulier, les difficultés d'accès aux sources de financement, aspect sur lequel
se focalisera le plus ce mémoire, figurent parmi les plus grandes entraves au développement
de la PME.
Le choix d’aborder un tel thème n’est guère le fruit d’un hasard. En effet, étant
fortement passionnée par la dynamique entrepreneuriale, je souhaite orienter ma carrière vers
la création d’entreprise.
Bien que ma passion pour l’entrepreneuriat ait apparu depuis plusieurs années déjà,
elle ne s’est affirmée réellement que depuis 2 ans, lorsque j’ai réalisé mon stage de deuxième
année, au niveau d’une PME nationale. Florissante, avec un potentiel de croissance important
et une équipe managériale compétente, elle connaissait pourtant des problèmes qui entravaient
son développement et qui étaient, entre autres, liés à son accès limité aux capitaux.
Une telle situation m’a poussé à chercher autour de moi, pour savoir quels sont les
moyens de financement qui s’offrent à un entrepreneur ambitieux et qui souhaiterait voir son
entreprise prendre de l’élan. A travers mes recherches, il s’est avéré qu’à prime abord, ce ne
sont pas les outils de financement qui manquent… mais est-ce que toutes les entreprises
peuvent en bénéficier ? là est la question…
Le chef d’entreprise m’avait expliqué à cette époque que la PME est en reste…une
affirmation qui me paraissait abstraite et loin d’être convaincante...
Le hasard…la chance aussi, ont voulu que durant mon stage de fin d’études au Cabinet
‘Deloitte’, je sois affectée à une mission de conseil où il était question de restructurer le
système national de garantie en faveur de la PME. Un concept qui m’était étranger
jusqu’ alors, mais rien que le fait de remarquer le lien avec la PME m’a poussé à y participer,
sans aucune hésitation. Une décision que je n’ai point regretté, puisque la mission a été très
enrichissante, dans le sens où elle m’a permis de comprendre le mode de fonctionnement de la
PME, indépendamment des divergences sectorielles et notamment dans son rapport avec son
environnement ; d’avoir une idée sur les efforts déployés par l’Etat afin d’aider cette catégorie
d’entreprises ; d’analyser les limites des mesures adoptées ; de cerner le système de
financement de la PME…et puis aussi de comprendre pourquoi le chef d’entreprise avait dit
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un jour que la PME était en reste et d’avoir une idée plus éclaircie sur les défis qui seraient à
relever pour réaliser mon objectif professionnel ultime ; celui d’être entrepreneur…
A travers ce mémoire, je cherche donc à illustrer par écrit toutes les connaissances
aussi bien théoriques que pratiques que j’ai acquises au sujet du système de financement de la
PME, en essayant de répondre spécialement à la problématique suivante :
Pour quelles raisons l’accès au financement est-il limité pour la PME et quelles
mesures seraient-elles à prendre pour permettre à cette catégorie d’entreprises de profiter
pleinement du dispositif financier existant, au même titre que la grande entreprise ?
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Partie I :
La PME et ses modes de
financement au Maroc
- Revue détaillée & Diagnostic-
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Parmi les grands pays, les Etats-Unis ont été les premiers à concevoir une politique
globale de promotion des PME avec le « Small Business Act » de 1953 et la création de la
« Small Business Administration », première agence indépendante du gouvernement
fédéral, dont la mission consiste à aider, conseiller, assister et veiller sur les intérêts des
PME1.
A leur suite, de nombreux pays, notamment en Europe, ont eux aussi adopté des
politiques particulières de soutien aux PME, comprenant des mesures d’assistance et la mise
en place d’institutions dédiées à cette catégorie d’entreprises.
Pour leur part, les institutions financières internationales ont reconnu l’importance de la
contribution des PME à la croissance économique et ont accordé, depuis plusieurs décennies,
des prêts ou d’autres concours financiers pour favoriser le développement de ce type
d’entreprises. Ces financements ont été notamment consentis sous forme de lignes de crédit à
des banques ou à des établissements spécialisés.
A l’instar de ce qui s’est passé dans les pays développés, le concept de PME a beaucoup
évolué dans les pays en voie de développement, et en l’occurrence, au Maroc. En effet, la
place qu’occupe la PME marocaine dans l’économie nationale est passée essentiellement par
trois phases distinctes :
1
Dictionnaire économique, Douglas GREENWALD, Economica, 3e édition, p.371.
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Tout le monde semble être d’accord sur le principe : il faut stimuler les PME
existantes. Mais, qu’entend-t-on par PME ? de quelles PME parle-t-on ? où se situent les
PME ? l’unification sous la même nomination ‘PME’ d’une entreprise de service et d’une
industrie ne doit-elle pas cacher des disparités ? ne faudrait-il pas changer l’appellation même
de « PME » qui ne reflète rien quant à la réalité humaine de ce type d’entreprises ?… tels sont
les questionnements auxquels j’essaierai de répondre au niveau de cette partie du mémoire.
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- Les critères qualitatifs : ceux-ci sont utilisés pour compléter les premiers, mais
également pour donner une idée précise de la PME, étant donné qu’ils renseignent sur sa
structure interne, son organisation et ses méthodes de gestion.
Ceci dit, il n’existe pas une définition communément acceptée pour la PME, car celle-
ci n’a pas la même identité partout dans le monde. En fait, plusieurs définitions de la PME ont
été proposées, mais toute tentative d’une définition universelle fut abandonnée au profit de
définitions élaborées en fonction des données propres à chaque pays.
Si la définition de la PME reste difficile, c’est bien parce que cette entité se rapporte à
la fois à une notion économique et à une autre organisationnelle (notion de structure). En
effet, la PME marocaine se caractérise sur un plan économique par son incapacité à exercer
une influence significative sur son marché, tandis que sur un plan organisationnel, elle est
marquée par la prépondérance de la personnalité de l’entrepreneur, qui en est à la fois
propriétaire et gérant.
Ceci étant, il serait utile de préciser que jusqu’à la date de promulgation du code des
investissements en janvier 1983, il n’existait pas de définition légale de la PME au Maroc.
Ce code a défini la PME dans son article 3 comme étant « l’entreprise dont les
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Alors que la définition apportée par le code des investissements insiste sur la notion du
« coût par emploi » et ne tient pas compte du nombre des emplois créés, celle adoptée par la
fédération PME-PMI répond à une approche multicritères. En effet, celle-ci précise que la
PME est toute entreprise ayant les caractéristiques suivantes :
Afin de présenter une idée globale sur l’évolution de la définition de la PME au Maroc,
je présenterai dans un tableau récapitulatif les définitions qui ont marqué le plus la trajectoire
de développement de la PME marocaine.
2
Etude effectuée pour le Secrétariat de la CNUCED dans le cadre du Programme Méditerranée 2000 , sous le
thème : « Evaluation du secteur des Petites et Moyennes Entreprises au Maroc dans le cadre du programme
EMPRETEC Maroc »
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entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont les
propriétaires, copropriétaires ou actionnaires, dont le capital n’est pas détenu directement ou
indirectement à plus de 25% par une personne morale ou un fond collectif d’investissement
et qui répond aux conditions suivantes :
On entend par entreprise nouvellement créée, toute entreprise ayant moins de deux
années d’existence ».
L’enquête sur terrain à laquelle j’ai participé et qui a porté -entre autres- sur
l’identification de la PME, a montré qu’actuellement, d’autres définitions co-existent avec
cette définition officielle. Autrement dit, au moment où des organismes adoptent la définition
énoncée au niveau de la charte, plusieurs autres appréhendent la PME selon une multiplicité
d’approches et de critères, ce qui ne permet pas de saisir la réalité et la spécificité de cette
catégorie d’entreprises. Il en résulte donc un manque de cohérence et une dispersion des
efforts fournis pour permettre le développement et la croissance de la PME.
Par conséquent, il ressort que la mise en œuvre d’une politique en faveur de la PME
suppose le choix d’une définition unique et d’une procédure homogène d’identification de la
PME selon des critères admis et appliqués par tous les opérateurs.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
A travers la lecture de ces données, il s’avère clair que les PMI représentent
la quasi-totalité des industries marocaines et sont également de fortes pourvoyeuses d’emploi.
Les statistiques présentées par la Fédération sont les plus récentes parmi toutes celles
qui ont cherché à évaluer le poids –en termes quantitatifs- de la PME dans le tissu productif
national. Néanmoins, celles-ci couvrent uniquement le secteur industriel, alors que la PME
prédomine dans d’autres secteurs, tels que la pêche, la sylviculture, l’élevage et les métiers
traditionnels à forte valeur ajoutée culturelle et sociale (métaux, cuir, couture traditionnelle...).
La PME accuse également une présence très remarquée dans le secteur du BTP. En effet, mis
à part les activités de production des matériaux de construction (sidérurgie, cimenteries et
fabrication de conduites), la grande majorité des entreprises marocaines de construction entre
dans cette catégorie.
De sa part, Le secteur du commerce est constitué dans presque son intégralité de PME.
De plus, dans le secteur des services, et tout d’abord dans le tourisme, la PME constitue un
outil privilégié dans la promotion de l’hôtellerie, de la restauration et des agences de voyages.
Par ailleurs, les grandes mutations liées aux technologies de l’information qu’a
connues le secteur des communications, combinées à sa privatisation, ont engendré une
apparition de PME nouvelles dans les services de l’Internet, des publiphones, de la téléphonie
sans fil, de l’audiovisuel et de la réception par satellites.
La PME a également accusé une présence de plus en plus remarquée dans le domaine
des transports urbains et inter-urbains depuis leur privatisation au milieu des années 90.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Ainsi, dans le soucis d’avoir une vision englobante, j’ai cherché à réconforter les
données présentées par la fédération PME/PMI par d’autres statistiques. Ainsi, j’ai notamment
consulté les données produites par : le service des patentes de la Direction Générale des
Impôts, la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS), l’administration fiscale, l’Office
Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) et le Ministère des Finances et
de la Privatisation.
Je me limiterai dans ce qui suit à présenter les résultats de l’étude menée en 2000 par
le Ministère des Finances et de la Privatisation, vu qu’elle présente l’avantage d’être la plus
récente parmi toutes. Par ailleurs, elle permet d’avoir une vision à la fois globale et détaillée,
par secteurs d’activité, du poids de la PME dans l’économie marocaine.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
95% 91% 99,70% 94% 50% 99% 99% 99% 99% 95% 99,70% 99,98%
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Agriculture, chasse
Autres services
BTP
aquaculture
extractives
manufacturières
Electricité, gaz et
Commerce et
communications
financières
location et services
restauration
Industries
réparations
Activités
Pêche et
Hôtels et
Transports et
et syviculture
Industries
Immobilier,
eau
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Comme cité précédemment, la PME est présente dans tous les secteurs de l’activité
économique marocaine. En terme de nombre d’entreprises, le tissu des PME est composé
d’abord par les activités de commerce et réparations (30%), suivies des activités de
l’immobilier et services aux entreprises (22%) et des industries manufacturières (15%),
comme le montre le graphe suivant :
Activités financières
2%
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Réparti tion g éog raphi que des PMI sur le terri toi re national ( en 2 0 0 3 )
Région de l'oriental
4%
Rabat-Salé-Z emmour-Zaer
7%
Oued Ed Dahab-Lagouira
1%
Pour faire face à ces disparités régionales, réduire les inégalités sociales, relancer la
croissance et créer du travail, il devient nécessaire de mettre en place une politique
d’aménagement du territoire qui incite à la délocalisation des entreprises et une stratégie qui
favorise l’investissement et incite les PME à se regrouper pour constituer des grappes ou des
pôles de compétitivité pour les PME technologiques ou innovantes à fort potentiel de
croissance.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
L’importance numérique des PME contraste avec leur faible participation à la création
des richesses du pays. En effet, malgré la prépondérance numérique des PME au sein du tissu
productif, la part de leur contribution dans le PIB marocain reste faible.
Par ailleurs, la participation des PME dans la création de la valeur ajoutée globale ne
dépasse guère 21% ; celle-ci est très variable, allant de 0,2% pour la branche de la production
et distribution d’électricité, gaz et eau, à 73% pour la branche de l’immobilier et services aux
entreprises.
120%
80%
60%
40%
20%
0%
Immobilier, location
Commerce et
BTP
communications
Electricité, gaz et
aquaculture
restauration
manufacturières
financières
extractives
Agriculture, chasse
Industries
Autres services
réparations
Pêche et
Transports et
Hôtels et
Activités
Industries
et syviculture
et services
eau
La contribution des PME pourrait être plus importante si les contraintes majeures à
leur développement étaient atténuées afin de faciliter une croissance et une répartition
sectorielle et géographique plus équilibrée.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
A travers tout ce qui précède, on peut conclure que la PME constitue une équation
complexe à beaucoup de variables et à variantes multiples3 . Par ailleurs, un constat remonte
à la surface : pour la PME marocaine, la solution de cette équation est jusqu’à présent
inconnue. Ceci dit, comment peut-on agir efficacement sans avoir une connaissance plus
objective et plus concrète de la réalité de la PME ?
3
Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise, Rapport sous le thème : ‘Des Grandes industries aux PME :
changeons d’Ere’, Janvier 2004, France.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
4
Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise, Rapport sous le thème : ‘Des Grandes industries aux PME :
changeons d’Ere’, Janvier 2004, France.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Pour conclure cette partie, je dirai que les PME doivent, de leur part, fournir des
efforts pour changer leur mode de fonctionnement, par exemple en définissant au mieux leurs
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ISCAE Mémoire de fin d’études
D’autre part, l’Etat devrait mieux orienter ses actions gouvernementales afin de servir
les besoins de développement de la PME
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ISCAE Mémoire de fin d’études
L’ANPME est ‘instituée sous la forme d'un établissement public doté d'une structure
légère et s'appuyant, pour la mise en oeuvre de ses missions, sur le réseau des institutions
publiques et privées de promotion existantes tout en les dynamisant et en coordonnant leurs
actions’5.
Parmi les nombreuses actions entreprises par l’Etat pour améliorer le financement des
entreprises, et plus particulièrement les PME, je citerai également la mise en place
d’importants fonds d’assistance et de mise à niveau avec la participation de l’aide
internationale et couvrant les volets suivants :
L’assistance technique (programme MEDA II de coopération de l’Union Européenne,
programme GTZ de coopération Allemande, programme UPI-ONUDI, programme
ANPME / CDTI de coopération Espagnole, Réseau marocain de Diffusion Technologique
(RDT)) ;
La garantie des crédits bancaires (FOGAM, MEDA I, FGPCJE, CME, CCG, FGIC,
OXYGENE, ENERGY, etc.) ;
Le renforcement des fonds propres (Ligne de Capital Risque BEI, Accès Capital
Atlantique, Fonds d’Amorçage SINDIBAD, Financement AWEX, programme PPP…) ;
Le financement de programmes de mise à niveau (FOMAN, FORTEX,
RENOVOTEL) ;
Le soutien à la protection de l’environnement (Fonds de Dépollution Industrielle –
FODEP).
5
Préambule de la loi n° 53-00 formant charte de la PME
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que toute activité, qui, à titre principal, contribue à la préservation de l’environnement par le
traitement, le recyclage et la valorisation industrielle des déchets).
2. Les lignes de financement étrangères : en plus des lignes nationales de financement, les
pouvoirs publics ont négocié avec les partenaires étrangers des lignes de financement mises à
la disposition des opérateurs. J’en citerai à titre d’exemples :
La Ligne PROPARCO, dont l’objet est le financement des entreprises ayant des
projets de création, de développement et/ou de restructuration dans tous les secteurs de
l'industrie et des services, sous forme de prise de participation directe au capital ;
La Ligne de crédit capital-risque de la banque européenne d'investissement
BEI II, dont l’objet est le financement au profit du promoteur marocain via une prise de
participation dans le capital de son entreprise, sous forme d’un prêt participatif et BEI III, qui
finance exclusivement l'apport en capital du promoteur ressortissant de l'Union Européenne
dans l'entreprise conjointe ;
La Ligne Espagnole, dont l’objet est le financement partiel de contrats commerciaux
entre des acheteurs marocains et des fournisseurs espagnols ;
La Ligne European Community Investment Partners (ECIP), qui est un instrument
financier offrant cinq facilités de financement pour appuyer les différentes étapes de la
création et du lancement d'entreprises conjointes dans les pays en développement d'Asie,
d'Amérique Latine, de la Méditerranée et en Afrique du Sud ;
La Ligne programme de financement du Commerce Arabe, qui a pour objet le
financement des importations et des exportations entre le Maroc et les Pays Arabes des biens
et services d'origine arabe ou bien qu'une valeur minimale de 40% soit d'origine arabe ou
réalisée dans un pays arabe.
La ligne de banque islamique de développement (BID) relative au financement des
opérations du commerce extérieur inter-pays islamiques.
L’assurance à l'export par la société islamique d'assurance à l'investissement et à
l'exportation, ayant pour objet l’assurance des risques à l'exportation (risques commerciaux
ou non commerciaux y compris la guerre, l’embargo, les problèmes politiques.....) des pays
participants à ce programme.
Cependant, il paraît que malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics pour aider
les PME à accéder au financement, les résultats obtenus sont loin d’être suffisants. Les
entreprises continuent de manquer de moyens de financement pendant que le système
bancaire vit une situation de sur-liquidité.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
D’un autre côté, les entreprises ont du mal à accéder aux liquidités du système
bancaire en raison des procédures contraignantes de garanties mises en place par les banques.
Ainsi, développer les PME existantes, stimuler les nouvelles créations et réduire les
mortalités ; tel devrait être le but ultime de toute mesure visant à promouvoir ce pan important
de l’économie nationale.
Les mesures proposées ici visent à aider les PME à dépasser les obstacles et lever les
freins qui entravent leur progression, selon trois grands axes :
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ISCAE Mémoire de fin d’études
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ISCAE Mémoire de fin d’études
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Rétablir le rapport de force liant le donneur d’ordre au sous-traitant, afin que les
grandes entreprises ne sous -traitent pas les conditions de travail difficiles, les contextes
de dialogue social sensibles ou autres difficultés sans être engagées elles-mêmes.
Les grandes entreprises pourraient jouer un rôle d’essaimage pour favoriser la création
de la PME. La notion d’essaimage désigne le soutien apporté par une entreprise à ses
salariés pour la création ou la reprise d’une entreprise.
Un effort de communication devrait être entrepris (par l’ANPME en l’occurrence) afin
de faire connaître les différents instruments financiers que l’Etat met à la disposition de
la PME auprès de la cible. En effet, les moyens de communication ne peuvent plus se
limiter à l’édition de brochures envoyées aux entreprises, si l’on souhaite faire connaître
ces instruments auprès de la PME. Ainsi, un système de communication adéquat
(ex. visites d’entreprises) devrait être adopté pour déceler d’abord les besoins de la cible
et leur offrir ensuite les produits qui pourraient répondre à leurs réelles attentes.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
activités et à leur tendance au repli sur leur seule entreprise. Ils ne peuvent rester indéfiniment
une majorité silencieuse mais il revient à leurs dirigeants de s’engager dans les différentes
instances territoriales et de faire ainsi entendre leur voix.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
En plus des crédits bancaires largement répandus, des formules de financement direct
et complémentaire, résultant du recours aux sociétés de financement, au marché boursier et au
Capital-investissement ont été mises à la disposition des entrepreneurs.
L'appui financier indirect des PME s'est concrétisé notamment par la mise en place,
depuis quelques années déjà, d’organes et de fonds dédiés à l’assistance et à la mise à niveau
des entreprises afin de les rendre aptes à affronter la concurrence attendue du démantèlement
douanier en cours suite à la conclusion d’accords de libre échange.
Ceci étant, l'évaluation des différents dispositifs financiers montre que la difficulté
d’accès de la PME nationale au financement demeure une réalité et ce, malgré les efforts
consentis par les autorités publiques pour mobiliser les fonds nécessaires à son
développement.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
D’autre part, on assiste actuellement à l’afflux d’un nombre grandissant de PME sur le
marché boursier. En effet, celui-ci n’est plus l’apanage des grandes structures, dans le sens où,
toutes les entreprises qui ont un projet de croissance et qui répondent bien entendu à un
certain nombre de critères, peuvent actuellement être concernées par ce mode de financement.
Je me proposerai donc d’évaluer dans un second lieu l’offre du marché des capitaux
marocain, notamment celle relative aux PME.
En analysant ces différents modes de financement, il serait mis à l’évidence que leur
rôle est certes crucial dans le soutien financier de la PME. Néanmoins, on se rendra également
compte qu’il serait nécessaire de recourir à des alternatives de financement devant servir la
majorité des PME qui se retrouve, pour une raison ou pour une autre, ‘exclue’ de leur champ
d’intervention. En choisissant le terme ‘sources alternatives de financement’, je fais
notamment allusion au capital-investissement que je perçois davantage dans une relation de
complémentarité et de coopération –et non d’adversité- par rapport aux différents modes de
financement précités. En effet, à mon sens, le Capital-investissement est une solution de
financement pour des PME qui se retrouvent hors du champ d’intervention des autres modes
de financement. Plus que cela, en mettant à niveau la PME, d’un point de vue financier, il
permet de rendre ses projets plus bancables dans l’avenir et dynamise le marché boursier,
puisqu’il finance les jeunes entreprises par des prises de participation directes au capital et
l’introduction en bourse lui offre une porte de sortie.
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30 000
dirhams, soit un recul de 22,1%.
20 000
La part des crédits à moyen
6
Veuillez retrouver les guides d’entretiens en Annexes.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
en 1996, alors que la distribution totale des crédits à moyen terme durant la même période
a augmenté de 6,4% en moyenne annuelle.
Par ailleurs, on assiste à une prédominance de la distribution des crédits à court terme aux
PME, essentiellement sous forme de facilités de caisse ; ce qui montre que les prêts sont
affectés à des emplois économiquement peu productifs.
La BCP est classée au premier rang en terme d’octroi de crédits à moyen terme aux
PME, et ce, en offrant 66% du total des crédits distribués en 2002. La contribution des autres
banques demeure timide puisque le Contribution des banques à la distribution des crédits à
reste des crédits octroyés est moyen terme aux PME
3%
contributions au financement des
PME à moyen terme (de 0% en 1996 7%
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Extrait du discours de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, à l’occasion de la Fête du trône
- mars 1999
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Afin de mettre en exergue les causes ayant abouti à cette situation, que certains
qualifient de ‘dialogue de sourds’ entre banques et PME, je m’inspirerai des résultats d’une
étude à laquelle j’ai participé durant mon stage de fin d’études au Cabinet Deloitte et qui a
porté s2ur la réforme du système national de garantie en faveur de la PME.
La notion de garantie étant une notion centrale dans la relation banque – PME, il me
semble judicieux d’expliquer, dans un premier temps, ce qu’est un système de garantie.
Définition
L’objectif principal de la garantie est donc de réduire le risque couru par le prêteur lors
de l’octroi d’un crédit.
La raison justifiant l’instauration d’un mécanisme de garantie réside dans le fait que
les PME souffrent, comme j’ai tâché de l’expliciter précédemment, de problèmes d’accès au
financement ou de conditions de crédits défavorables, et ce, en raison de l’importance des
sûretés exigées par les banques.
7
OCDE, document de travail sur le développement des entreprises sous le titre « Credit Guarantee and Enterprise
Development », Estonie (2002).
8
Observatoire des PME Européennes, rapport sur « l’accès au financement pour les PME », Commission européenne
(2003)
- 46 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
- 47 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
L’effet de levier mesure le volume que l’on peut garantir avec une dotation donnée. Il
augmente à mesure que le taux de défaillance diminue et peut être calculé comme suit :
- 48 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
- Les critères financiers : certains fonds excluent les entreprises ayant enregistré des pertes
durant les exercices précédant immédiatement leur demande de garantie.
Concernant les prêts éligibles, ils doivent être accordés par une institution financière
compétente et couvrir des entreprises et des opérations éligibles.
Les fonds de garantie fixent généralement des conditions relatives à ces prêts et portant sur :
• la quotité financée : mis à part les programmes sociaux ou
particuliers, on tend généralement à exiger un apport minimal de
l’entreprise en vue de responsabiliser les investisseurs ;
• la durée du crédit : le prêt peut être un crédit revolving ou à court
terme comme il peut être à moyen ou long terme. Certains fonds de
garantie imposent un différé minimum pour le remboursement ;
• le taux d’intérêt : peut être plafonné ou négociable.
- 49 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
- 50 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Ministère, Société privée…) qui se charge de la mise en œuvre des mécanismes de garantie
dans la région concernée ;
- Les systèmes gérés par une ONG : très fréquents en Amérique du Sud ; les cas les
plus connus sont ACCION, FUNDES et RAFAD.
Aperçu général
- La Garantie des prêts destinés aux jeunes promoteurs (initialement assurée par Dar
Ad Damane puis par la CCG) ;
- 51 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Avec l’avènement d’une nouvelle ère marquée notamment par le début de la stratégie
du désengagement de l’Etat, la maturité croissante du système financier de plus en plus
libéralisé et les déboires des banques publiques, l’Etat a cessé, depuis 1995, toute garantie
directe (sauf pour certains projets stratégiques d’établissements publics, tel l’ONCF) tout en
soutenant les établissements de garantie (CCG & Dar Addamane), en renforçant leurs capacité
et en leur confiant la gestion de nouveaux mécanismes de garantie et de cofinancement.
Pour parer à ces insuffisances, les pouvoirs publics, conscients de l’importance des
- 52 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Ainsi, la CCG créée depuis 1949 sous forme d’établissement public, a connu une
réorganisation globale de ses structures et une redéfinition de sa politique d’intervention,
conformément aux dispositions de la loi n°47-95 entrée en vigueur en 1996. La CCG est
assimilée actuellement à un établissement de crédit soumis aux dispositions de la loi
bancaire9.
Grâce à ces mesures, la CCG a pu redémarrer son activité en 1998, sur des bases plus
saines et avec plus de visibilité, notamment en veillant au respect des règles prudentielles
inspirées des normes internationales et pratiquées par des institutions similaires. Toutefois, les
unités bénéficiaires des garanties de la CCG ont représenté, entre 1998 et 2001, seulement
6,6% des PME nationales contre 30% des grandes entreprises desservies.
Actuellement, elle est agréée en tant que société de financement et de par son statut
d’établissement de crédit elle reste soumise aux dispositions de la loi bancaire.
La CCG et Dar Addamane ont tous deux bénéficié du concours du Fonds Hassan II
9
cf. Article de l’Economiste du 27 Février 2007 en Annexes, intitulé : ‘La loi bancaire contraint la CCG à se
réinventer’.
- 53 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
pour augmenter leur capacité d’engagement, pour un montant de 100 MDH chacun, ainsi que
pour la gestion des mécanismes de cofinancement, mis en place pour certains secteurs tels que
les fonds « FORTEX » et « RENOVOTEL ».
S’agissant de la Caisse Marocaine des Marchés, société anonyme de droit marocain,
créée en 1950, elle intervient le plus souvent en donnant sa signature sous forme d'aval ou
d'acceptation pour permettre la mobilisation des crédits accordés par les banques pour le
financement des marchés publics. A l’image de DAR AD DAMANE, la Caisse Marocaine
des Marchés est agréée en tant que société de financement et de par son statut
d’établissement de crédit, elle reste soumise aux dispositions de la loi bancaire.
La Caisse Marocaine des Marchés (CMM) a été créée par les pouvoirs publics pour
venir en aide notamment aux entreprises de bâtiment et travaux publics (BTP) qui ont souvent
des difficultés d’accès au financement bancaire en raison de la faiblesse de leurs fonds de
roulement.
Pour permettre à la CMM d'élargir son champ d'action, il a été procédé, récemment, à
sa recapitalisation et au renforcement de ses moyens d’intervention, à travers sa garantie, ainsi
qu’à la mise en oeuvre d’un plan d’actions d’ensemble visant le repositionnement de cet
établissement.
Finalement, le fonctionnement global du système, avec les différentes interactions
entre les acteurs, les bailleurs de fonds et les organes de contrôle, peut être schématisé comme
suit :
- 54 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Le système national de garantie opère actuellement dans un contexte marqué par une
concentration des banques sur la cible des grandes entreprises et une prédominance des
encours à court terme concernant le financement des PME. De ce fait, le taux de pénétration
du secteur bancaire par la garantie institutionnelle demeure faible (7% environ).
Dans ce contexte et dans l’objectif de dynamiser les composantes de l’action
gouvernementale en matière d’appui aux PME, les pouvoirs publics ont décidé d’examiner les
modalités de recomposition et de redéploiement du système national de garantie.
Ainsi, le Ministère des Finances et de la Privatisation a désigné - suite au lancement
d’un appel d’offre - le cabinet ‘Deloitte’ afin de l’accompagner dans le projet de refonte du
système de garantie en faveur des PME, et ce, à travers :
La réalisation d’un benchmarking international afin d’explorer les ‘best practices’ sur
un niveau international ;
L’identification des contraintes pesant sur ce système ;
Le recueil des attentes du système bancaire et des PME ;
La définition d’une stratégie de redéploiement et la proposition d’un nouveau système
national de garantie ainsi que les modalités de sa mise en œuvre.
b. Démarche d’intervention adoptée par le cabinet ‘Deloitte’
Cette étude, qui se veut l’un des chantiers prioritaires de l’Etat pour l’agenda 2007,
s’est déroulée en quatre phases principales :
P h a se 1 P h a se 2 P h a se 3 P h a se 4
D ia g n o s tic d u P r o p o s itio n d e
B e n ch m a r k in g P r o ce ss u s d e m is e e n
s y s tè m e n a tio n a l d e s c én a r ii d e
I n te rn a tio n a l œ u v re
g a r a n tie r e d é p lo ie m en t
E t a p e P r é lim in a ire E ta p e 1 E ta p e 1
E ta p e 1
C a d ra g e e t la n c em e n t d e la Id e n tifica tio n d e s o p tio n s P la n d ’actio n d e m is e e n
D ia g n o st ic e xte rn e
m issio n stra té giq u e s œ u v re
E ta p e 1
E ta p e 2
E ta p e 2
Id e n tific atio n e t sé le ctio n
E v a lu a tion e t c h o ix du
d e s p ay s p re ss e n tis p o u r D iag n o stic in te rn e
scé n ario d e re d é plo ie m e n t
l’é tu d e d u b e n ch m ark
E ta p e 2
E ta p e 3
D é fin itio n e t v alid a tion d e s
S y n t h è se d u diag n o stic
c ritère s d ’an a ly se
E ta p e 3
A n a ly s e d e s p ra tiq u e s e n
m a tière d e g ara n tie en
fav e u r d e s P M E
P ilo ta g e d u p ro je t
- 55 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Le diagnostic interne a été opéré auprès des institutions de garantie (CCG, Dar
Addamane et CMM). Il a notamment porté sur les éléments suivants :
La politique produit ;
Le capital humain ;
La situation financière et patrimoniale de chaque organisme ;
Les points forts et les points faibles de chacune des institutions.
- 56 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
A ce niveau, l’étude a explicité pour chacun des scenarii qu’elle a identifié une
présentation détaillée des forces, faiblesses, opportunités et menaces notamment au sujet du :
1. Maintien en l’état des institutions de garantie;
2. Rapprochement des institutions (liquidation d’un ou des organismes en place ou leur fusion
en une entité unique). Dans ce cas de figure, l’option proposée a comporté notamment les
aspects suivants :
La nature juridique de la nouvelle structure : son statut, sa forme juridique, son
organisation et son mode de gouvernance ;
L’actionnariat et sa composition
La politique produit
Le cadre légal devant régir la nouvelle entité ;
Le déploiement régional (structure centralisée / structure avec relais régionaux) ;
Les relations avec les différents prescripteurs.
- 57 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Au-delà des banques qui affirment que l’évolution des crédits octroyés aux PME a été
‘timide’, d’autres avancent clairement qu’ils ont connu un recul très fort. Cependant, d’après
ces mêmes banques, cela ne fut point le cas jusqu’au début des années quatre-vingt-dix.
Ainsi, conclut-on que la banque d’entreprise était un pari sur les hommes. À défaut
d’états financiers reflétant l’image fidèle de l’entreprise, les banques évaluaient la prospérité
des individus pour en déduire la prospérité de leurs entreprises. D’autant que ces derniers « ne
concevaient même pas qu’on leur demande leurs états financiers », estime un responsable.
- 58 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Cette situation a conduit trois grandes banques publiques au bord de la faillite, à savoir
le Crédit Agricole, le CIH et la BNDE. Dans le privé, le risque pris sur l’entreprise avait
conduit la BMCI à une situation difficile avant que son actionnaire principal ne la recapitalise
et la restructure. En fait, ce mode de financement a fonctionné tant qu’il s’agissait de fournir
des prêts ; la situation est devenue problématique quand il s’agissait de rembourser les
sommes dues. « Les difficultés ont commencé 4 à 5 ans après ces financements », constate un
banquier. A cette période, les premiers impayés sont apparus, suivis d’ardoises lourdes et de
mises en contentieux. Depuis, le temps du financement ‘facile’ a été déclaré révolu et les
banques ont restreint leur offre de crédit, notamment vers des secteurs qu’elles avaient
autrefois largement irrigués, à savoir : l’agriculture, la pêche et le tourisme ; trois piliers de
l’économie nationale.
b. Le changement de contexte
Le Maroc vit depuis quelques années déjà une nouvelle situation où la recherche
davantage de transparence reste pièce maîtresse, afin de passer d’une économie de rente à une
économie de marché. Du côté des entreprises, mais aussi de celui banques et de
l’administration, il s’agit d’une rupture avec le passé ; le Maroc étant au défi de la
transparence et du droit, éléments primordiaux pour une mise à niveau plus générale.
Les années quatre-vingt-dix ont été des années d’ouverture économique et de mise à
niveau de l’environnement. En fait, les textes juridiques, datant pour la plupart du début du
protectorat, ont été revus.
- 59 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Les crédits aux particuliers progressent plus vite que les crédits à l’entreprise
Les crédits à l’entreprise représentent encore l’essentiel des crédits distribués par
les banques. Cependant,
Répartition des concours des établissements de crédit
par agent économique les crédits aux particuliers
% progressent très vite.
60%
0% particuliers, le mouvement
2003 2004 2005 années
d’octroi de crédit à cette
catégorie d’agents
Sociétés Entrepreneurs individuels Particuliers Collectivités locales
économiques s’est
accéléré ces dernières
Source de données : Rapports d’activité de Bank Al-Maghrib, 2004 et 2005
années. Ainsi, au moment
où les crédits à l’entreprise représentaient 61,5 % des crédits bancaires en 2002, ils n’en
représentaient plus que 57% quatre ans plus tard. Au même temps, la part des particuliers est
passée de 26,6% en 2002 à 33% en 2005. Les entrepreneurs individuels voient, quant à eux,
leurs crédits reculer, en passant de 10% en 2003 à moins de 1% en 2005.
A l’époque où les banques dotaient les PME des ressources financières nécessaires, le
crédit aux particuliers ne faisait pas partie de leur offre de crédit. A l’heure actuelle, les
crédits à la consommation croissent de 4 % par an en moyenne, les crédits immobiliers
explosent avec une progression à deux chiffres, et ce, depuis 1996, année de fin du monopole
du CIH.
- 60 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
« Les dossiers de crédits aux particuliers sont beaucoup plus simples à gérer. Les
pièces sont moins nombreuses et on dispose de plus de transparence pour un salarié ou un
commerçant qui est client de la banque depuis quelques années», remarque un project
manager d’une banque de la place. Quant au crédit immobilier aux personnes, les banques
l’appellent crédit hypothécaire, une dénomination qui montre que la prise de risque reste
minime pour ce type de crédit.
De leur côté, les banques se ‘méfient’ des résultats que leur remettent les entreprises,
notamment en termes de chiffres d’affaires ou de résultats. Elles se réfèrent essentiellement au
mouvement des comptes en leurs livres et à la bonne réputation de l’entrepreneur sur la place.
En outre, pour réagir efficacement à une telle situation, les services destinés aux entreprises
au sein des établissements bancaires ont constitué des ‘embryons’ de base de bilans. Ceci dit,
les bases manquent de profondeur pour être estimées de qualité. « Ne comptez pas sur une
banque pour transmettre à une autre ses informations financières», constate un cadre en
- 61 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
banque. Ce qui revient à dire qu’il appartient à Bank Al Maghrib de mettre en place une
centrale des bilans, à l’instar d’autres banques centrales, telles la Banque de France.
Depuis 2001, date d’application des nouvelles dispositions de la loi sur les SA, les
pratiques de diffusion d’information financière se sont améliorées. Selon l’OMPIC, depuis
l’obligation faite par cette loi de déposer deux exemplaires des états financiers aux greffes du
tribunal, le nombre de sociétés respectant cette disposition de loi n’a cessé d’augmenter. « De
27000 en 2001, le nombre des sociétés ayant déposé leurs états financiers est passé à 34000
en 2003, et il est prévu qu’il atteigne 40000 en 2004, ce qui correspondrait au fichier des
déclarations fiscales chez les impôts»10. Bank Al Maghrib n’aurait donc plus qu’à traiter les
états financiers détenus par l’OMPIC.
Si, sur le principe, le manque d’information financière fiable peut justifier des
demandes de garantie, leur requête reste plus importante que le niveau de risque entrepris par
la banque. ‘Les banques ont pris l’habitude de demander des garanties tangibles d’un
montant trois à cinq fois supérieur au risque pris’, estime un responsable au niveau du service
‘Entreprise’ d’une banque. En vertu de ces barrières à l’entrée, on exclut de facto tous ceux
qui n’ont pas de patrimoine, en dépit de leur capacité à le constituer, comme les nouveaux
promoteurs, les créateurs de start-up ou d’entreprises technologiques à fort potentiel de
croissance.
10
CGEM – Rapport du Cabinet FOCS sur ‘La Gouvernance d’entreprises au Maroc’- p.19
- 62 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Les raisons avancées par les banques pour justifier une telle situation sont en
l’occurrence l’opacité des comptes et la difficulté de réaliser les garanties qu’elles prennent
sur les entreprises. « La réalisation des garanties est très difficile. […] Si le promoteur habite
par exemple dans son domicile avec ses enfants, ou s’il l’a mis au nom d’un parent, il est très
difficile de le saisir. La garantie est plus un moyen de pression psychologique sur
l’entrepreneur pour qu’il se sente engagé », explique une directrice d’agence. Une pression
psychologique de moins en moins efficiente, compte tenu de la lenteur de la justice et la très
grande difficulté à obtenir l’exécution des jugements. « Ils n’ont même plus peur de la justice.
Les clients sont capables de tout. J’en ai même un qui est en contentieux pour un prêt non
remboursé et qui est venu m’en demander un nouveau! », ajoute-t-elle.
La crise de confiance dans le système judiciaire, auprès duquel la réalisation des
garanties reste difficile, a donc rendu les banques réticentes face à l’octroi de crédit aux PME.
Illustration :
La tendance haussière des créances en souffrance a continué à s’aggraver, en passant
de 31 000 millions de dirhams en 2001 à 46 000 millions de dirhams en 2005, au moment où
les tribunaux enregistraient des retards quant au règlement des contentieux.
90000
80000
Montant en millions de DH
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
2001 2002 2003 2004 2005 Années
Source de données : Rapports d’activité de Bank Al-Maghrib, 2002, 2003, 2004 et 2005
- 63 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
f. Un déficit de gestion
Faiblesse de gestion, opacité et prépondérance d’un système familial de management ;
telles sont souvent les critiques adressées aux PME. Une telle perception, bien que négative,
n’est pas tout à fait faussée. En effet, différents rapports que le Maroc a établi durant toutes
les années passées dans le processus de mise à niveau des entreprises ont abouti au même
constat : la majorité des PME sont des entreprises familiales sans encadrement, dont les
responsables sont faiblement formés et confondent - malgré eux ou volontairement-, chiffre
d’affaires et bénéfices, caisse et poche…
Toutefois, l’absence de transparence n’est pas le seul élément justifiant la politique de
prise de garantie par les banques. En effet, celles-ci pratiquent le prêt sur gage y compris pour
des entreprises qui ont toujours été transparentes ou qui ont fait des efforts à ce niveau. « Les
banques ont des cadres de haut niveau au siège, mais dans les agences, les ressources
humaines ne sont pas au niveau », regrette un chef d’entreprise. De ce point de vue, la prise
de garantie vise à couvrir aussi bien l’analyse du risque que le manque de compétences des
ressources humaines des banques ; une faiblesse que partagent banques et PME.
« Lorsque tout le nouveau dispositif légal avait été mis en place, les banques avaient
admis leurs insuffisances. Elles ont compris qu’elles ne pouvaient demander un changement
de règles aux entreprises si elles ne produisaient pas elles-mêmes des efforts de mise à
niveau. Elles ont donc recruté, notamment des jeunes diplômés des écoles étrangères », fait
remarquer le président du directoire d’une banque. Les départements ‘Entreprises’ des
banques se sont donc structurés. Toutefois, le renforcement des équipes connaît des limites,
étant donné que le marché de l’Entreprise reste réduit. Par conséquent, il est difficile
d’amortir le coût d’équipes nombreuses et spécialisées. « Si le segment des affaires était
vraiment porteur, on trouverait des banques d’affaires sur le marché, mais toutes sont restées
généralistes », a-t-il ajouté.
g. Autres raisons…
D’autres raisons pouvant expliquer la nature de la relation liant les banques à la PME
ont été citées par certaines personnes interrogées à ce sujet. Il s’agit particulièrement du
manque de projets bancables (absence de Business Plans, d’informations formelles et d’études
de faisabilité techniques, économiques et financières de la majorité des projets présentés) ; de
l’importance du coût du crédit octroyé à la PME (forte prime de risque exigée par les
banques).
- 64 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
C’est bien la loi bancaire de 1993 qui a introduit la notion générique ‘d'établissement de
crédit’, qui englobe aussi bien les établissements de crédit agréés en qualité de banques que
ceux agréés en qualité de sociétés de financement.
De leur part, les sociétés de financement ne peuvent effectuer que les opérations pour
lesquelles elles ont été agréées, à savoir :
Les opérations de crédit à la consommation,
Le crédit-bail,
Le crédit immobilier,
L'affacturage,
Le cautionnement ou la gestion des moyens de paiement.
Les sociétés de financement font des interventions à caractère très pointu. En effet,
chaque société de financement créée opère dans un type de financement précis, ce qui
constitue en même temps un atout et une contrainte. C’est un atout dans la mesure où il fait de
l’intermédiaire financier un spécialiste dans son type de financement et c’est une contrainte
étant donné que son intervention ne peut être possible que dans ce type de financement.
- 65 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
40%
2005, en progression de
30% 16,7%, après celle de
20% 23,3% enregistrée à
10% l’issue de l’année
0% précédente. Ils ont été
2003 2004 2005 Années
Sociétésdecrédit àlaconsommation Sociétésdecrédit-bail affectés à l’acquisition
Sociétésdecrédit immobilier Sociétésd'affacturage
de biens mobiliers à
Sociétésdecautionnement
hauteur de 76,8% et de
Source de données : Rapports d’activité de Bank Al-Maghrib, 2004 et 2005
biens immobiliers pour 23,2%. Quant aux concours des sociétés d’affacturage, ils se sont
élevés à 988 millions de dirhams, en hausse de 24,6% contre 33,1% en 2004. S’agissant des
prêts octroyés par les sociétés de crédit immobilier, ils se sont inscrits en baisse de 33 millions
de dirhams en 2005 ou 7,4% en termes relatifs ; leur encours revenant à 415 millions dirhams.
Enfin, les facilités des sociétés de cautionnement se sont établies à 748 millions, en forte
baisse de plus de 40%, qui fait suite à celle de 24% enregistrée en 2004. Les engagements par
signature qui constituent l’essentiel de l’activité de ces sociétés, ont accusé une contraction de
près de 49% et leurs facilités par décaissement ont diminué de 8,5%.
Dès lors, on peut notamment conclure que les activités de crédit-bail et d’affacturage
prennent de l’élan. Dans ce qui suit, je m’intéresserai plus particulièrement à la participation
de ces deux formules au financement de la PME.
1. Sociétés de crédit-bail
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ISCAE Mémoire de fin d’études
a. Définition du crédit-bail
Le crédit-bail est un contrat par lequel le crédit-bailleur (le prêteur) achète un bien
ayant une valeur d’occasion substantielle et le met à la disposition du preneur (l’emprunteur),
moyennant le paiement d'un loyer et qui est assorti d’une promesse unilatérale de vente,
pouvant se dénouer par le transfert de la propriété à l’emprunteur.
- 67 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Selon les normes comptables marocaines, le crédit-bail n’a pas d'effet sur le bilan.
Ceci signifie que la valeur totale de l'actif en location ne fait pas partie de la somme
totale des actifs dans le bilan. De plus, des charges financières étalées sur la durée
économique de l’investissement et des loyers déductibles du bénéfice imposable en
tant que charges d’exploitation sont comptabilisés en compte des produits et des
charges. De ce fait, le crédit-bail accroît la part des capitaux propres dans le total bilan
et réduit le montant d’impôt à payer.
L'option de vente et cession-bail donne une occasion de libérer le capital qui avait déjà
été mobilisé dans des investissements.
Ainsi, le crédit-bail constitue une intéressante source de financement, notamment pour les
PME et les entreprises avec de faibles revenus mais de fortes opportunités de croissance.
Le principal désavantage du crédit-bail est sa cherté, liée à son taux d'intérêt ‘effectif’ qui
est habituellement plus élevé en comparaison avec les crédits bancaires. De plus, l’offre
d’équipements « standards » limite l’accessibilité des PME à son utilisation.
Subséquemment, la part des PME bénéficiaires de l’offre des sociétés de crédit-bail reste
faible.
En 2006, l’activité du leasing a enregistré une croissance de 30% avec 10,5 milliards
de dirhams de production dont 9 milliards pour le crédit-bail mobilier. Elle est surtout tirée
par le secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et de la logistique.
11
L’Economiste du 7 Février 2007 – Article intitulé : ‘Leasing – Craintes sur le délai de récupération de la
TVA’
- 68 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
12
La Gazette du Maroc – 7 Mai 2007 – Article intitulé : ‘TVA sur crédit-bail : Beaucoup de bruit pour rien’
- 69 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
classique, puisque pour le crédit à la consommation classique, c’est le ménage qui achète la
voiture et n’a pas donc la possibilité de déduire la TVA, contrairement à la société de crédit.
Pour les sociétés de Leasing qui s’adressent généralement à des personnes profitant du
droit de déduction de la TVA, il n’y avait pas d’avantage particulier.
‘Aujourd’hui, avec les nouvelles dispositions fiscales de la Loi de Finances 2007, tout
a changé. Désormais, la déductibilité de la TVA ayant grevé les biens à donner en crédit bail,
a été remise en cause. En effet, les bien acquis supportent une TVA de 20%, alors qu’ils sont
donnés en location sur la base d’une TVA de 10%. Le fait est que la TVA n’est plus
récupérable. […] Partout ailleurs, le mode de financement n’influence pas le montant de la
TVA que supporte le consommateur final. Le Maroc n’a fait que corriger une incohérence
fiscale et l’on se demande d’ailleurs pourquoi le législateur a-t-il attendu aussi longtemps
pour agir’13.
Pour conclure, je dirai que les sociétés de crédit-bail devraient peut-être se montrer
plus imaginatives. En effet, il est temps que la location en crédit-bail prenne une nouvelle
forme, dans sa recherche d’un avantage compétitif, en proposant par exemple des services
d’entretien ou de réparation comme c’est le cas en France par exemple.
Pour cette raison, certaines entreprises n'hésitent pas à contracter une assurance-crédit,
laquelle vient garantir l'entreprise contre les pertes définitives résultant de l'insolvabilité de
ses débiteurs. Bien qu’avantageuse, cette assurance a certaines limites, dont je citerai
particulièrement le fait que l'assureur-crédit ne paie l'entreprise qu'après constat de
13
La Gazette du Maroc – 7 Mai 2007 – Article intitulé : ‘TVA sur crédit-bail : Beaucoup de bruit pour rien’
- 70 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
l'insolvabilité du débiteur. Ainsi, de plus en plus d’entreprises ont recours à l’affacturage qui
offre une garantie de paiement plus efficace.
- 71 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
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ISCAE Mémoire de fin d’études
c. Le Factoring au Maroc :
Une forte dynamique de croissance de l’activité d’affacturage :
Au Maroc, le marché du Factoring
Evolution du CA de l'activité Factoring au Maroc
- en millions d'euros- est en plein développement, avec
une croissance annuelle moyenne
500
450 de 27% par an (depuis 3 ans). Une
400 telle performance est
350
CA en millions d'euros
incontestablement appréciable,
300
250 mais le recours à l’affacturage
200 demeure encore très faible,
150
puisque le CA réalisé par l’activité
100
50 n’a pas dépassé les 440 millions
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
d’euros en 2005, soit 0,8% du
Série1 180 197 220 240 300 378 440 PIB. Durant la même année,
Années
l’encours de financement a été de
Source : Rapport du ‘Factors Chain International’ (FCI) – Décembre 2006 70 millions d’euros seulement,
soit 0,3% des crédits bancaires.
- 73 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
- 74 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Compte tenu de tous ces éléments, on pourrait penser que l’avenir serait prometteur
pour l’activité du factoring au Maroc, étant donné que le marché marocain mène la voie de la
modernisation, la transparence dans les affaires et l’ancrage progressif de l’économie
marocaine à l’économie mondiale sous le poids de la globalisation.
Autrefois réservée aux grandes entreprises, l’entrée en bourse est aujourd’hui une
opportunité stratégique offerte aux PME. Au Maroc, la ‘grande-PME’ a décidé d’emprunter la
voie royale, celle de la Bourse de Valeurs de Casablanca (BVC). Dès lors, ce marché est-il
adapté à ses besoins ? Quels avantages offre-t-il à la PME et quels sont les obstacles qui
limitent l’accès de la PME à la bourse ?
§1. Les atouts et les attraits des marchés des capitaux pour les
entreprises
Si le principal rôle d’une introduction en bourse est d’attribuer, par le biais d’un cours
de cotation, une valeur à l’entreprise, elle présente d’autres avantages qui seraient à prendre
- 75 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
en considération dans l’évaluation d’une décision de cotation. Parmi les multiples points forts
d’une entrée en bourse, j’évoquerai notamment :
L’acquisition d’une plus grande notoriété :
L’introduction en bourse est accompagnée d’une publicité dans les journaux financiers
et d’annonces légales. La société en acquiert automatiquement une certaine notoriété.
Cette reconnaissance facilite les transactions commerciales puisque l’entreprise est reconnue
par le milieu professionnel. Cela peut se traduire également par l’obtention de meilleures
conditions dans les délais de paiement ou une amélioration des relations avec les banquiers.
En outre, cette reconnaissance se répercute dans l’entreprise même. Les collaborateurs,
le personnel sont flattés d’appartenir à un groupe performant et une dynamique interne se
crée. Cela engendre une stimulation qui conduit à améliorer les performances de l’entreprise.
Les nouvelles candidatures affluent et cela peut-être l’occasion pour l’entreprise d’améliorer
son recrutement.
- 76 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
14
Les ‘business angels’ sont des anciens entrepreneurs qui ont acquis une expérience manageriale dans une
activité donnée et donnent des conseils aux jeunes entreprises.
- 77 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
placer aujourd’hui la bourse de Casablanca parmi les trois ou les cinq premières au niveau
des pays arabes », souligne l’un des responsables de la place casablancaise.
Ainsi, une question que l’on pourrait bien se poser serait : Quels sont les points forts
du marché boursier marocain, qui lui ont fait valoir un tel positionnement ?
Au Maroc, plusieurs réformes ont été lancées dès l’année 1993. Celles-ci visent à
doter le pays d’une infrastructure boursière moderne, favorisant en particulier
l’encouragement du financement direct de l’économie marocaine, à travers le renforcement de
la transparence du marché boursier et la protection des épargnants et des investisseurs. Ces
réformes ont porté notamment sur :
L’adoption en 1993 de trois lois relatives respectivement à la réorganisation de la
Bourse des valeurs, à la création du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM)
et à la mise en place du cadre juridique pour la création des organismes de placement collectif
en valeurs mobilières (OPCVM).
La transformation en 1995 de la BVC en une entité privée, avec la création de la
Société de la Bourse des Valeurs de Casablanca (SBVC) dont le capital est détenu à parts
égales par les Sociétés de Bourse.
La création en 1997 d’un dépositaire central (Maroclear) et l’instauration d’un régime
de dématérialisation des titres pour faciliter leur conservation et leur circulation.
Le règlement / livraison avec un décalage de trois jours est assuré avec la mise en place d’un
système de garantie de bonne fin depuis 2003, régi par le règlement général de la bourse des
valeurs.
- 78 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
En 2004, les lois adoptées en 1993 ont été amendées afin de répondre au
développement de la BVC. Ces amendements ont porté sur l’élargissement des pouvoirs du
CDVM en matière de contrôle et d’investigation et la réorganisation de la place de
Casablanca en cinq compartiments15 afin de renforcer la lisibilité des investisseurs et
assouplir les conditions d’accès à la cote. Durant la même année, un texte de loi régissant les
offres publiques d’achat, de vente ou d’échange des actions, a été promulgué. En 2005, de
nouveaux critères de séjour à la cote ont été mis en œuvre.
2. Incitations fiscales
15
Dont trois marchés actions : Marché Principal pour les grandes entreprises ; Marché Développement pour les
entreprises de taille moyenne ; Marché Croissance pour les entreprises jeunes à fort potentiel de croissance.
16
Les mesures envisagées ne concernent pas les sociétés privatisables et les sociétés financières.
- 79 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
en la matière aux personnes morales résidentes a été reconduit pour une période de deux ans
supplémentaire (jusqu’au 31 décembre 2007).
Par ailleurs, la carotte fiscale introduite, il y a six ans et renouvelée pour trois autres
années par la loi de finance 2007, n’a réellement porté ses fruits qu’en 2006.
Bien que le marché boursier marocain soit assez ancien, son ouverture aux capitaux
étrangers est relativement récente. Cette ouverture est consécutive à une refonte des textes qui
a élargi les possibilités d’intervention du capital étranger. En effet, la BVC a entamé sa
libéralisation dès 1988 et elle a été cotée à l’American Depository Receipt (ADR), en avril
1996. Par ailleurs, le marché boursier marocain est représenté dans les principaux indices
boursiers émergents tels que le "MSCI EM Index" et le "S&P/IFCG". Le Maroc est également
présent dans le "S&P/IFCI" qui regroupe 22 pays émergents considérés comme relativement
ouverts à l’investissement étranger.
L’année 2006 a constitué une rupture avec le passé de la BVC, étant donné que celle-
ci a rempli sa fonction de financement de l’activité économique. En effet, cette année a connu
l’introduction d’onze sociétés en bourse dont notamment des PME. Ainsi, le nombre
d’introductions sur le marché casablancais en 2006 a été identique à celui du marché
espagnol.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
des fondamentaux solides comme la croissance du PIB de 7,6 % pour 2006 et une
augmentation généralisée des résultats des sociétés cotées. De plus, pour le premier semestre
2006, la progression des résultats nets des sociétés cotées a été de 35% alors que le MASI
n’avait progressé que de 29%. La BVC commence donc à avoir des indicateurs comparables
à ceux de marchés matures, comme la Hongrie, la Nouvelle-Zélande ou l’Irlande.
D’autre part, le climat général est à la confiance, critère important pour faire revenir
les petits porteurs et les institutionnels après les années de crise.
En définitif, je dirai que la BVC a gagné en terme de croissance, mais s’est aussi
diversifiée dans un certain nombre de secteurs, ce qui lui permet d’avoir une meilleure
représentativité des entreprises de tailles différentes, grandes moyennes et petites.
Cette volonté de faire entrer la PME au monde de la cotation s’est accompagnée par
l’adoption d’un certain nombre de mesures favorisant un tel mouvement. Il s’agit notamment
de l’adoption de la nouvelle loi boursière, qui a remplacé celle de 1993 et a prévu la création
- 81 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Par ailleurs, l’effort de la BVC s’est concentré, depuis l’an 2000, sur le ‘recrutement’
de la PME/PMI. En effet, la BVC mène une vaste campagne de promotion et de prospection,
à travers notamment des réunions réalisées en ‘one to one’ avec les chefs de PME, des visites
de salons professionnels et des mailings personnalisés. « Nous essayons de convaincre les
chefs d’entreprises des avantages extraordinaires de l’introduction en bourse pour tenter de
les attirer vers plus de transparence financière », explique une responsable à la BVC. Les
banques d’affaires interviennent en aval pour fournir les conseils nécessaires aux chefs
d’entreprises, afin de réussir une grande introduction en bourse.
Des entreprises marocaines considérées comme leaders dans leurs secteurs d’activité
ont en fait pris l’initiative de faire un pas vers la bourse et y ont réussi leur introduction. Il
s’agit notamment des filiales du groupe Akwa, Afriquia Gaz et Maghreb Oxygène, d’Unimer
VCR et Taslif, du groupe dirigé par Said El Alj, du laboratoire pharmaceutique Sothema..
dont les performances s’améliorent continuellement.
- 82 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
confortant le capital et les capitaux permanents et réduire de la sorte leur risque aux yeux des
banques.
Ceci étant, le marché boursier garde la particularité d’être un moyen de pérennisation
de l’entreprise. Cependant, l’accès de la PME à la bourse semble être toujours entaché de
certaines limitations…
La mentalité qui règne dans la plupart des PME, liée à la peur de perte de contrôle ou
à la nécessité de faire preuve de plus de transparence, limite leur accès à la bourse.
17
Maroc-Hebdo de la semaine du 20 Mars 2007
- 83 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
18
Définition de l’Association Française des Investisseurs en Capital (AFIC)
- 84 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
1. Le capital risque
Une fois que le projet d’entreprise est bien ficelé et que l’équipe des fondateurs est au
complet, arrive le moment de la levée de fonds. Les créateurs vont alors rencontrer les capital
investisseurs pour leur demander de participer à « leur tour de table » et trouver ainsi les fonds
nécessaires pour le démarrage de leur projet.
Catalyseur de l’innovation, le capital-risque finance les nouvelles entreprises de haute
technologie, principalement les starts-up et les entreprises dites de la ‘nouvelle économie’,
pleines de promesses, mais à fort risque de défaillance.
Pour assez longtemps, le capital-risque est resté l’apanage des Etats-Unis et n’a
décollé en Europe qu’à la fin des années 90, accompagnant ainsi l’essor des nouvelles
technologies de l’information et des biotechnologies.
Le terme ‘capital-risque’ est souvent utilisé pour faire référence au processus
d’investissement de portefeuille dans les PME.
2. Le capital développement
3. Le capital transmission
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ISCAE Mémoire de fin d’études
financiers à effet de levier sont alors envisageables . Le LBO – ou leverage buy out – est le
rachat des actions d’une entreprise financé par une très large part d’endettement .
Concrètement , une Holding est créée , qui s’endette pour acheter la cible . La Holding paiera
les intérêts de la dette et remboursera celle-ci grâce aux dividendes provenant de la société
rachetée . Les entreprises issues d’un LBO ont ainsi une forte culture de « cash-flow ».
Lorsque les dirigeants participent au rachat , on parle de MBO – management buy out -.
4. Le capital retournement:
- 86 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
2ème phase :
Nette augmentation
du volume de
l’investissement 3ème phase :
Naissance d’une
Phases d’évolution du Capital-investissement au Maroc - seconde génération
de fonds
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Au bout de la première phase, les fonds levés par le Capital-investissement ont presque
triplé19. La deuxième phase a également connu une nette augmentation des transactions de
Capital-investissement, reflétant son importance grandissante. Quant à la croissance des fonds
de Capital-investissement, elle a ralenti, en passant de 20% pour la période de 1990 à 2000 à
seulement 4% pour la période de 2000 à 2002.
19
Le Capital Investissement Au Maroc, Éléments d’Analyse de l’Activité du Capital Investissement au Maroc,
2003, Caisse de Dépôt et de Gestion, Avril 2004.
20
Présentation du groupe CFG, Thème : ‘Evolution du Capital Investissement au Maroc’, Février 2006.
21 Rapport d’activité de la CDG, 2004.
- 88 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
secteurs spécifiques. La nouvelle cible des fonds spécialisés dans les industries va des
industries traditionnelles aux industries du secteur des nouvelles technologies.
Ainsi, on peut trouver aujourd’hui des fonds qui se spécialisent aussi bien au niveau
du secteur, qu’au niveau de la taille des entreprises ciblées. Par exemple, les fonds Sindibad et
Moussahama investissent généralement dans des entreprises en phase de création, alors que la
plupart des autres se spécialisent dans des investissements à long terme. Ce mélange de fonds
de capitaux spécialisés et généralistes résulte d’une progression relativement importante de
l’intervention du capital-investissement dans l’économie marocaine. En fait, entre 1999 et
2003, les transactions de capital-investissement ont été menées à hauteur de 84% dans des
industries locales.
Alors que les investissements ont été effectués dans un nombre de secteurs différents,
on peut constater une plus grande uniformité concernant la phase d’investissement. Plus de la
moitié des entreprises financées par le capital-investissement ces dernières années avaient au
moins quatre années d’existence. En ciblant ces entreprises, les gestionnaires de fonds
montrent leur préférence pour des entreprises plus stables qui peuvent fournir un état de leurs
résultats financiers où l’on peut constater un certain degré de transparence.
L’existence d’une variété de possibilités de sortie est importante pour les gestionnaires
de fonds de capital-investissement. Au Maroc, dans 66% des cas, la sortie est réalisée par le
biais d’une vente au principal actionnaire (c’est à dire l’entrepreneur) et dans 17% des cas par
un rachat, le reste se réalise au moyen de cotation publique22. Parmi les sorties réalisées avant
2004, une seule a été effectuée par une IPO, les autres par une cession à un dirigeant, une
cession à un industriel ou à des financiers. Le nombre d’IPO à ce jour qui ont été réalisées à
l’aide du capital-investissement a atteint le nombre de cinq, dont trois ont été réalisées durant
la période 2005-2006 (RISMA, DARI COUSPATE, et DistriSoft).
22
Présentation de l’OCDE sur ‘Le Maroc: Opportunités en termes de capital-investissement et défis’, William
C. Fellows, août 2005 (Basée sur les données de 2003).
- 89 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Le second élément significatif de la législation est la Charte de la PME (loi 53-00), qui
ne réglemente pas directement les sociétés de CR/Capital-investissement, mais définit ce qui
compose une PME.
- 90 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
capital ou des droits de vote par une entreprise ou conjointement par plusieurs entreprises ne
correspondant pas à la définition de la PME. Ce seuil peut être dépassé si l'entreprise est
détenue par des fonds collectifs d'investissement, des sociétés d'investissement en capital, des
organismes de capital risque, ou des organismes financiers dûment habilités à faire appel à
l'épargne publique en vue d'effectuer des placements financiers, à condition que ceux-ci
n'exercent, à titre individuel ou conjointement, aucun contrôle sur l'entreprise.
Cette définition établit la liaison entre les deux lois (41-05 et 53-00) puisque l’activité
de capital-risque est définie comme associée essentiellement au financement des PME.
En plus de ces lois, il existe des moyens indirects de réglementer le secteur. La banque
centrale ‘Bank Al Maghrib’ contrôle indirectement quelques participants de l’industrie, au
moyen de surveillance prudentielle des banques. Etant donné que quelques sociétés de capital-
risque sont des filiales de grandes banques, leurs activités sont indirectement surveillées par la
Banque Centrale.
Des questions peuvent être soulevées concernant l’efficacité du cadre légal au niveau
de l’encouragement du financement par capital-investissement pour les PME marocaines.
Selon une enquête menée par la Caisse de Dépôt et de Gestion en 2004, la majorité des fonds
n’ont pas investi dans les entreprises que l’on pourrait qualifier de PME selon la définition
légale. L’étude a conclu que « la majeure partie des Fonds de capital-investissement détient
un actif composé d’entreprises qui ne répondent pas aux critères du total actif et du chiffre
d’affaires»23.
23
Rapport de la CDG, 2004.
- 91 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
association : L’AMIC (association marocaine des capital risqueurs ) . Parmi les principaux
intervenants du secteur, on peut citer MOUSSAHAMA, CFG GROUP CAPITAL, UPLINE
SECURITIES ET CAPITAL INVEST (groupe BMCE BANK) . L’Etat par l’intermédiaire de
la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG), reste un des principaux promoteurs de cette activité,
de par sa contribution a la mise en place de plusieurs fonds de capital risqué comme Access
Capital Atlantique, le Fonds d’Amorçage Sindibad.
Il est à noter que tous ces fonds investissent essentiellement dans des sociétés existant
déjà et voulant se développer. Ils ont donc principalement des activités de capital
développement, l’activité de capital risque restant vraiment marginale. Pour l’investisseur, le
fait que la société ait déjà un historique lui permet de se faire une meilleure idée de son
potentiel de développement et ainsi d’avoir une meilleure visibilité sur son TRI (taux de
rentabilité interne) –critère utilisé pour déterminer la faisabilité d’un projet-.
24
Ibid.
25
Évaluation du Financement de la PME au Maroc, Ministère des Finances et de la Privatisation, Royaume du
Maroc, 2003.
- 92 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Il est donc important de comprendre pourquoi les PME n’ont pas recours au Capital-
investissement et inversement, pourquoi le Capital-investissement n’est pas intéressé par le
financement de certains types de PME.
Quatre pistes de réponse peuvent être proposées afin d’expliquer cette tendance :
- 93 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
intangibles, qui est difficile à évaluer. L’incertitude associée au secteur suite au fiasco de la
bulle technologique de 2001 a également été un facteur déterminant.
- 94 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Partie II :
Le système de
financement de la PME en
devenir –
Quelles perspectives ?
- 95 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Ceci étant, l'ordre de priorités de ces domaines d'action varie selon les stratégies
adoptées par secteurs. En effet, primauté a été accordée au programme "Emergence " pour
l'industrie, au Plan Azur pour le tourisme et au programme "Moukawalati " pour la création
d'entreprises.
26
Charte Euro-méditérranéenne pour l’entreprise, 2004
- 96 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Par ailleurs, le programme Moukawali s’inscrit dans le cadre d’une approche globale
de l’emploi, qu’adopte le Maroc actuellement. Il s’agit ‘d’Initiatives Emploi’, une politique
pro-active de l’emploi, visant à :
- Saisir toutes les opportunités de création de postes d’emploi.
- Appuyer les catégories de demandeurs d’emploi difficilement insérables.
- Améliorer la gouvernance du marché du travail
- Activer le rôle de l’intermédiation
- Adopter des outils de suivi et d’évaluation
Pour sa mise en œuvre, la politique ‘Initiatives emploi’ s’axe sur 3 volets, comme schématisé
ci-dessous :
• Promotion de l’emploi salarié, et ce, dans le cadre des programmes : IDMAJ et
TAEHIL qui prévoient l’insertion de près de 105.000 chercheurs d’un premier emploi entre
2006 et 2008 ;
• Appui à la création de l’emploi, dans le cadre du programme Moukawalati ;
• Amélioration de la gouvernance du marché de l’emploi, à travers la restructuration de
l’ANAPEC et la création de l’observatoire national de l’emploi.
TAEHIL IDMAJ
+
Restructuration
de l’ANAPEC
Création de Moukawalati
l’Observatoire
National de l’emploi
- 97 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
- 98 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Aujourd’hui, l’Etat ne peut à lui seul assurer l’emploi aux jeunes diplômés ; d’où
l’intérêt de stimuler notamment l’initiative privée, à travers des programmes d’appui à la
création d’entreprises.
Plusieurs programmes adoptés auparavant par le Maroc partageaient le même objectif ;
j’en citera particulièrement l’offre ‘Jeunes Promoteurs’, qui visait d'encourager l'intégration
des jeunes, notamment la population des diplômés de l'enseignement supérieur et de la
formation professionnelle, dans la vie active et de réduire le chômage. Néanmoins, ce
programme a essuyé un échec et a été remplacé par le nouvel dispositif "Création de la Jeune
Entreprise", consacré par la charte de la PME.
Dès lors, la question est de savoir : Quelles sont les particularités que comportent
effectivement ce programme et qui lui permettraient d’échapper au sort de ces prédécesseurs ?
27
ANAPEC – Manuel des procédures « Initiatives Emploi » - Procédure relative au Programme
« Moukawalati » - p.3 – Mai 2006.
28
Ibid.
- 99 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
A. Les bénéficiaires
‘Moukawalati’ ?
- 100 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Lieu : Guichet
Accueil/ Présélection Prestation: Entretien de positionnement + ‘
‘Scoring Test’
Lieu : C.R.I
Prestation: Entretien de 30 mn pour décider
Sélection
de la possibilité de bénéficier de
l’accompagnement
- 101 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
D. Organisation et gouvernance
L’organigramme prévu pour le programme Moukawalati se présente comme suit :
E. Dispositions prises
Parmi les dispositions déjà entreprises dans le cadre du programme ‘Moukawalati’, je
cite :
- La Création d’un fonds d’appui à l’auto emploi, géré par la caisse centrale de garantie et
chargé de l’octroi des avances prévues par le programme (loi de finances 2006).
- L’adoption par le Conseil d’administration de l’ANAPEC du manuel des procédures
relatives à la mise en oeuvre du programme.
- La formation de 2 groupes d’environ 50 encadreurs des guichets d’appui à la création des
petites entreprises.
- L’établissement d’une première liste de partenaires consignant les objectifs de création des
petites entreprises par chaque partenaire.
- 102 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
« Près d’un an après le lancement de Moukawalati, seulement 200 dossiers ont été
effectivement débloqués, selon les données arrêtées à la mi-mai 2007 »29, alors qu’en termes
quantitatifs, le programme vise la création de 30.000 petites entreprises, à un montant
d’investissement inférieur ou égal à 250.000 dhs, à l’horizon 2008 dans tout le Maroc.
Lesquelles créations généreraient 90.000 postes de travail.
Par ailleurs, une autre question est de savoir si la situation est la même dans
l’ensemble des comités régionaux et guichets d’appui ou par contre, il existe des disparités
régionales faisant que le programme réussit dans telle région et échoue dans telle autre…
En se référant aux articles publiés par l’Economiste à ce sujet, il paraît que la situation
diverge d’une région à une autre. A ce titre, l’Economiste indique que jusqu’au 5 Avril 2007,
quatorze candidats seulement ont vu leur projet de création d’entreprise aboutir dans la région
de Tadla30, alors que des régions comme Fès-Boulmane, Mohammédia ou Rabat avaient
dépassé ces chiffres, depuis plusieurs mois. En effet, 187 projets ont été retenus dans la région
de Fès-Boulmane à la date du 4 Janvier 200731 (dont 48% en Services, 20% dans la petite
industrie, 19% dans l’agriculture, 6% dans l’artisanat, 5% dans le BTP, 1% dans le tourisme
et 1% dans la communication), 44 projets ont été validés dans la région de Mohammedia à la
date du 2 Janvier 200732 et 275 projets ont été sélectionnés à la région de Rabat (dont 10
agrées et 46 en cours d’examen), jusqu’au 7 Février 200733.
29
L’Economiste du 24 Mai 2007, article intitulé : ‘Moukawalati se dirige vers un fiasco’.
30
L’Economiste du 5 Avril 2007, article intitulé : ‘Béni-Mellal : les banques du Tadla frileuses’
31
L’Economiste du 4 Janvier 2007, article intitulé : ‘Fès : 187 projets Moukawalati retenus’
32
L’Economiste du 2 Janvier 2007, article intitulé : ‘Mohammédia : le guicher Moukawalati fonctionne bien’
33
L’Economiste du 7 Février 2007, article intitulé : ‘Rabat/Moukawalati : 275 projets déjà sélectionnés’
- 103 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Bien entendu ces statistiques restent différées dans le temps et ne nous permettent pas
d’avoir une idée sur la situation actuelle, mais elles nous permettent de conclure
qu’effectivement, il existe des écarts quant au degré de réussite du projet Moukawalati entre
régions. Des écarts que l’on pourrait certes attribuer aux disparités structurelles entre régions ;
on ne pourrait en fait comparer le nombre de candidatures et le degré de réussite au niveau
d’une grande région à ceux relatifs à une autre région moins avancée. En effet, le niveau des
compétences et d’éducation de la population, le niveau de vie et de développement de la
région, l’effet de ‘taille’ sont tous des facteurs contributifs à une telle situation, mais est-ce
qu’il n’existerait pas d’autres raisons, qui viendraient se greffer à celles-ci pour expliquer le
degré de réussite / échec du programme Moukawalati ? N’y a-t-il pas des facteurs qui
relèveraient peut-être de la conception même du programme, du système de procédures mis
en place ou encore de la nature des projets présentés…
Dans ce qui suit, j’essaierai de présenter une vision résultant de notre propre
perception du programme Moukawalati.
programme Moukawalti
Dans l’analyse du projet, j’ai décelé un certain nombre d’éléments, que je qualifierai
de ‘dysfonctionnements’ et qui relèvent à mon sens, de deux niveaux :
• Faiblesses d’ordre interne, relatives au programme lui-même ;
• Faiblesses d’ordre externe.
Et l’ANPME… ?
L’une des questions que je me suis posée était de savoir : pourquoi n’a-t-on pas eu
recours aux services de l’ANPME dans la conception globale du projet Moukawalti ? Celui-ci
répond pourtant à l’un des ses objectifs majeurs qu’est la participation active à la création et le
développement de PME…
- 104 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Et pourquoi n’a-t-on pas fait appel à ces services, plus spéfiquement, dans le cadre de
l’accompagnement, notamment technique, des porteurs de projets ? sachant que l’article 5 de
la charte de la PME stipule clairement que l’ANPME est ‘chargée de […] promouvoir au
profit des PME, la prestation de services d'information, de conseil, d'assistance technique,
d'expertise et de formation en matière de gestion et d'administration de l'entreprise, par les
organismes publics et privés spécialisés’ ;
Dès lors, on pourrait se demander si les accompagnateurs des projets auront les
compétences requises pour ‘coacher’ les porteurs de projets, s’ils ont eux-même besoin de
formations…
34
ANAPEC – Manuel des procédures « Initiatives Emploi » - Procédure relative au Programme
« Moukawalati » - p.5 – Mai 2006.
- 105 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
« Une présélection n’autorise que 8.000 personnes à défendre leur projet devant les
commissions régionales, instances qui valident la consistance des projets. Constituées des
représentants du CRI, de l’Anapec et du secteur bancaire, elles ont rejeté la moitié des projets
pour n’en retenir que 4.000. Ultime phase, l’examen de passage à la banque. Les
établissements de crédit ont agréé 600 dossiers et en ont rejeté autant. Echaudées par le
précédent du «Crédit jeunes promoteurs», les banques traîneraient les pieds »36.
Par ailleurs, certaines banques excluent de fait, quelques secteurs, tels l’agriculture ou
l’élevage. « Ces établissements refusent d’accorder des crédits aux candidats présentant des
projets dans le domaine de l’agriculture ou celui de l’élevage. Argument avancé: ce secteur
ne figure pas parmi leurs préoccupations »37.
35
L’Economiste du 5 Avril 2007, article intitulé : ‘Béni-Mellal : les banques du Tadla frileuses’
36
L’Economiste du 24 Mai 2007, article intitulé : ‘Moukawalati se dirige vers un fiasco’.
37
L’Economiste du 7 Février 2007, article intitulé : ‘Rabat/Moukawalati : 275 projets déjà sélectionnés’
38
L’Economiste du 4 Janvier 2007, article intitulé : ‘Fès : 187 projets Moukawalati retenus’
- 106 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
Des recommandations pour la nouvelle année peuvent donc reposer sur l’incitation, au niveau
des guichets, à des projets plus innovants et plus créatifs, avec une valeur ajoutée et un
potentiel de développement.
Quels rôles sont à jouer par les différents intervenants pour améliorer le système de
financement en faveur de la PME : Etat, banques, fonds de garantie, PME… ?
39
L’Economiste du 4 Janvier 2007, article intitulé : ‘Fès : 187 projets Moukawalati retenus’
- 107 -
ISCAE Mémoire de fin d’études
la banque et la PME
A l’instar du système d’évaluation utilisé par les agences de notation pour les
entreprises qui font appel aux marchés financiers pour drainer les capitaux nécessaires à leur
développement, les banques peuvent de leur part adopter un système de ‘raiting’ pour la
catégorisation des entreprises selon le niveau de risque qu’elles présentent. D’ailleurs, ce
système de notation est d’ores et déjà utilisé par certaines banques, qui peuvent être
considérées comme étant en avance par rapport à leurs homologues dans le secteur. « Nous
notons les entreprises de A à F, nos critères principaux sont la qualité des ratios financiers,
la qualité du management, et le secteur d’activité », explique un banquier.
Les accords de Bâle II que le système bancaire du pays compte adopter, prévoient la
généralisation des procédures de notation des entreprises et la perspective d'une plus grande
différenciation tarifaire en fonction des risques. Ainsi, mieux connaître l’entreprise qu’elle
finance et l’évaluer en se basant sur des critères pertinents et rigoureux, est désormais une
obligation pour la banque. On pourra ainsi échapper à des situations, telle celle où un chef
d’entreprise a avancé : « Il m’est arrivé de prendre le petit-déjeuner avec un patron de PME
qui escompte à 6 %, d’escompter moi-même à 9,5 % à midi et de dîner le soir avec un autre
patron qui escompte à 12 % ».
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ISCAE Mémoire de fin d’études
L'objectif de l’adoption d’un code de conduite entre les banques, les institutions
financières et les PME est d'améliorer la compréhension des positions mutuelles. Ce moyen
de construction de la confiance serait fondé sur un ensemble de principes communs, dans le
but de bâtir une relation du type ‘win-win’. De ce fait, on y établira les principes généraux
ainsi que les principes concernant le processus afférant au crédit. Les principes généraux se
référeraient à l'établissement d'une confiance mutuelle, au développement de la transparence,
à l'ouverture du dialogue, au respect de la discrétion et de la confidentialité et à la non-
discrimination.
En ce qui concerne le processus afférant au crédit, l'accent serait mis sur la
transparence mutuelle. De plus, le processus d'examen des dossiers par les institutions
financières et les termes et conditions seraient affirmés.
Du côté des PME, on mentionnerait toutes les informations nécessaires à la bonne
évaluation du dossier de la part de la banque, et notamment l’information sur les changements
circonstanciels (par exemple, sur la performance économique de l'entreprise).
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D’autres critères se sont greffés au premier (le succès du système de garantie), pour
constituer la base de sélection de l’échantillon final.
Au final, cinq pays ont été retenus parce qu’ils répondent au mieux aux critères de
sélection.
Il s’agit de la Corée du Sud, du Japon, de la France, de l’Egypte et du Canada.
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- Etendue de l’offre ;
- Pratiques intéressantes en matière de financement du système, de quotités
garanties et de commissions.
* Pour le Canada :
- Système généralement apprécié par les experts internationaux ;
- Système géré par une administration des PME.
* Pour la France :
- Partenaire de longue date du Maroc et de la CCG ;
- Pays fréquemment pris comme modèle par le Maroc en matière de politique
économique.
* Pour l’Egypte :
- Système ayant réussi à s’imposer dans le système bancaire ;
- Pratiques intéressantes en matière de financement et d’offre ;
- Présence des banques dans le tour de table.
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.FICHE PAYS :
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3-3) LE SYSTEME DE GARANTIE AUX Volume des mises en jeu, Taux de sinistralité,
PME : PERFORMANCES Recouvrements de l’exercice, % recouvrement, Effet de
levier, Volume garanties/ PIB, Dépenses opérationnelles,
Commissions/dépenses fonctionnement, Coût de chaque
1.000 $ de garanties en terme de dépenses de
fonctionnement, Revenus placement + recouvrements / mises
en jeu, Résultat net / encours, Mises en jeu / octrois,
Commissions/mises en jeu.
En raison de la consistance des recherches relatives aux systèmes de garantie de ces pays
et dans le souci d’accorder plus d’attention aux aspects analytiques, j’ai préféré joindre les
résultats des recherches sur les systèmes de garantie par pays sous format électronique
( fichiers ‘power point’ sur CD)40.
Remarque : Afin d’avoir une meilleure visibilité, il est vivement conseillé d’explorer les
systèmes de garantie de ces pays avant de se référer à la partie développer ci-dessous.
40
Le CD est attaché à la dernière page de ce support.
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Conclusion : L’efficacité d’un système de garantie aux PME passe par un partage adéquat et
équilibré des risques entre l’établissement prêteur et le garant, de façon à responsabiliser
chacune des deux parties.
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Le bon déroulement de ces trois étapes implique la définition puis le respect de procédures
strictes et normées, notamment en ce qui concerne la nature et le format des informations
requises par l’organisme garant et les délais d’instruction. En pratique, il exige :
Une très grande transparence, de la part du prêteur comme du garant,
Une décentralisation des décisions,
Une revue régulière du dispositif d’octroi
Des échanges de vue périodiques entre les prêteur et le garant (revue des conditions
générales et spécifiques)
Conclusion : L’efficacité d’un dispositif de garantie implique une véritable collaboration entre
les établissements prêteurs et l’organisme garant lors des demandes de garanties.
Une garantie n’offre d’intérêt pour le prêteur que si elle peut-être mise en jeu d’une
manière simple et rapide. Cependant, cette mise en jeu ne doit pas présenter de caractère
automatique, sauf à faire perdre par l’établissement prêteur toute responsabilité, notamment
dans la surveillance de l’emprunteur ou dans la mise en jeu des autres garanties dont il peut
disposer.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Principe n° 4 : Le succès d’un dispositif de garanties aux PME implique une véritable
communauté de vues entre les établissements prêteurs et l’organisme garant sur les
objectifs poursuivis et les moyens mis en œuvre.
Principe n° 5 : Le succès d’un dispositif de garanties aux PME implique une confiance
réciproque entre les deux parties.
Celle-ci doit en fait reposer sur un partage adéquat des responsabilités, la mise en
commun d’informations aussi bien globales que particulières et une évolution régulière du
dispositif.
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‘Do credit guarantees lead to improve financial access to services?’- Cas d’étude : Chili, Egypte, Inde et
Pologne . Fred Bennett, Alan Doran et Harriet Billington ; Groupe chargé des Affaires financières au niveau du
Department For International Development, Grande Bretagne – Février 2005.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
Sur la base du diagnostic établi, qui fait ressortir les forces et faiblesses de la place
boursière marocaine et en se référant aux meilleures pratiques internationales, quelques
recommandations visant à améliorer le fonctionnement du marché boursier et à renforcer son
attractivité peuvent être avancées. Il s’agit notamment de :
- Encourager les entreprises à s’introduire en bourse : Le tissu productif marocain compte de
nombreuses entreprises qui remplissent les conditions d’admissibilité à la bourse, mais qui
sont encore réticentes à ouvrir leur capital au public. A cet effet, le renforcement du dispositif
incitatif pourrait accroître l’intérêt de ces entreprises pour la cotation à la bourse.
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Même si les banques sont les plus citées dans cette synthèse, les mêmes considérations s’appliquent aux autres
prêteurs susceptibles de recourir à la garantie (sociétés de capital risque, de leasing…).
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- Mettre en place un climat d’investissement favorable : Parmi les facteurs institutionnels qui
pèsent sur le climat des affaires, figurent le fonctionnement de l’Administration, la qualité du
système judiciaire, la liberté économique (marchés concurrentiels et droit de la propriété), la
législation sur le travail et le fonctionnement du secteur financier. L’amélioration de ces
facteurs est de nature à impacter positivement l’investissement privé, national et étranger.
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Conclusion :
Dans un contexte de concurrence accrue et en vue de promouvoir la PME composante
principale du tissu économique national, l'amélioration du financement de la petite
et moyenne entreprise s'impose.
Les efforts entrepris par les pouvoirs publics, jusqu'à présent, ont permis de consolider
l'environnement financier et général des entreprises. Ils ont, aussi, favorisé le renforcement
des ressources financières bancaires dédiées à la PME grâce à la diversification des produits
bancaires, au recours aux lignes de crédits bilatérales et à la mise en place de fonds de
garanties. La mise en place du capital-risque, du crédit-bail, du marché boursier
et du micro-crédit a visé la satisfaction des besoins financiers des PME selon leur niveau de
développement.
Toutefois, l'évaluation de ces dispositifs financiers a montré une difficulté d'accès des
PME aux crédits à l'équipement et ce malgré l'augmentation de la part des crédits à moyen
terme dans l'encours total des banques. La part des PME bénéficiaires du marché boursier, du
capital-risque et du crédit-bail reste faible et la satisfaction en matière de financement est
insuffisante.
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ISCAE Mémoire de fin d’études
des banquiers ou des investisseurs ; d’où la nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes,
dans le cadre d’une politique globale et cohérente, pour la mise à niveau de la PME
marocaine.
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Bibliographie
BERRADA Mohamed Azzedine, ‘Les Nouveaux Marchés des Capitaux au
Maroc’, Ed. SECEA, 1998, Casablanca, 782 pages.
Thierry Cotty & Marine Corrieras, ‘Introduire son enterprise en bourse ; Quels
marchés pour les PME de corissance’, Ed. Lamy,1999, France, 207 pages.
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ANNEXES
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1. Selon vous, quels sont les principaux handicaps à l’avancement des PME ?
2. Quelle place occupent les PME dans votre politique en matière de crédit
entreprises ?
3. Quelles sont les lignes de financement que vous mettez à la disposition des
PME ?
5. Quelle est la part des crédits PME dans l’ensemble des crédits que vous
octroyez ?
6. Quel est votre taux de rejet relatif aux demandes de crédit PME ? Quelles en sont
les raisons ?
8. Quels sont les partenariats entrepris par votre banque avec les fonds de
garantie ?
12. Que pensez-vous du système de garantie institutionnel ? Quelles sont selon vous
les faiblesses de ce système ? (Lourdeur administrative, conditions d’accès
contraignantes….)
13. Quelles sont vos propositions pour remédier à ces faiblesses et améliorer ainsi le
système ?
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Guide d’entretien :
2. Quels sont les rapports que vous entretenez avec les bailleurs de fonds
marocains et étrangers ?
4. Pensez vous que le volume de dossier traité reflète le besoin en garantie des
PME ? Pourquoi ?
5. Quel est le taux de rejet au sein de votre établissement ? Quelles en sont les
causes ? Quelle en a été l’évolution ces dernières années ?
10. Jusqu’où le fonds pourrait-il aller dans sa mission de garantie des crédits aux
PME? En a t-il les moyens ?
11. Quelles sont les mesures à prendre pour développer votre capacité financière
et technique en matière de garantie des crédits destinés au financement des
PME ?
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16. Quelles sont vos propositions pour remédier à ces faiblesses et améliorer
ainsi le système ?
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