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Gestion de portefeuille
KOUACH Yassine
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On parle aussi, pour la gestion moderne, de gestion quantitative, lorsqu'il s'agit de gestion
d'actifs (asset management) basée sur des méthodes mathématiques de construction de
portefeuilles.
Cette méthode, utilise uniquement les concepts de moyenne pour la rentabilité espérée et de
variance pour l’incertitude associé à cette rentabilité, d’où le nom de critère « moyenne-
variance » associé à l’analyse de Markowitz. En d’autres termes, ce modèle nous permet
d’établir une relation entre le risque et la rentabilité des actions en situation d’équilibre.
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Le rendement d’un actif financier pour toute période future est une variable aléatoire, dont
on fait l’hypothèse qu’elle est distribuée selon une loi normale, c’est-à-dire une distribution
symétrique stable définies par les deux paramètres :
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Autrement réfléchi, un portefeuille est dit efficient est ainsi un portefeuille qui procure :
• La rentabilité la plus élevée possible, pour un niveau de risque donné ou ;
• Le risque le plus faible, pour un niveau de rentabilité donné.
Un portefeuille est inefficient lorsqu’il est possible de trouver un autre portefeuille dont la
rentabilité espérée est plus élevée et la volatilité est inférieure ou égale.
Le modèle consiste alors à chercher les proportions des valeurs qui constitueront le
portefeuille de telle sorte que la rentabilité totale sera maximum (rentabilité élevée) et la
variance sera minimale (risque moindre).
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Markowitz dans ses travaux sur la combinaison des titres pour définir les portefeuilles
efficients est amené à caractériser les risques des titres et des portefeuilles.
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𝑅𝐩 = 𝒙𝟏 𝑅1 + ⋯ + 𝒙𝒏 𝑅𝒏 = 𝒙𝒊 𝑅𝒊
𝒊=𝟏
L’espérance de rentabilité du portefeuille est égale à la moyenne pondérée des rentabilités
espérées des titres inclus dans le portefeuille.:
𝒏
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Exemple:
𝐄(𝑅𝒊 ) 𝒙𝒊
A 10% 30%
B 12% 40%
C 20% 30%
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Le calcul du risque d’un portefeuille est plus compliqué que le calcul de la rentabilité espérée.
Alors que la rentabilité espérée d’un portefeuille correspond à la moyenne pondérée des
titres qui le composent, le risque d’un portefeuille n’est pas égal, d’une façon générale, à la
moyenne pondérée des titres qui le composent.
En effet, pour calculer le risque, on doit tenir compte, non seulement de la variabilité de la
rentabilité de chacun des titres appartenant au portefeuille, mais aussi du degré de
dépendance pouvant exister entre les variations des différents titres du portefeuille.
En diversifiant, on ne gagne rien sur le plan du rendement mais on gagne sur le plan du risque
et d’autant plus que les titres sont faiblement corrélés. En effet, statistiquement en
combinant les titres, le risque total est inférieur à la moyenne des risques de chacun des
titres.
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La variance du portefeuille 𝑉𝑎𝑟 𝑅𝑝 est égale à la somme de l’ensemble des covariances des
rentabilités 𝑅𝑖 et 𝑅𝑗 (quel que soient i et j de 1 à n titres). Il s’agit de la somme des risques
représentant une matrice dont la diagonale est constituée par les variances de rentabilités des
titres i (pour tout i allant de 1 à N).
𝑛 𝑛
𝑉𝑎𝑟 𝑅𝑝 = 𝑥𝑖 𝑥𝑗 𝑐𝑜𝑣(𝑅𝑖 , 𝑅𝑗 )
𝑖=1 𝑗=1
𝑛 𝑛
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𝐸 𝑟𝑝 = 𝑥𝟏 𝐸 𝑅𝟏 + 𝒙𝟐 𝐸 𝑅𝟐
Le risque du portefeuille constitué des deux actifs risqués 𝑎1 et 𝑎2 en cas de dépendance des
rentabilités des titres :
𝜎 𝑟𝑝 = 𝑉𝑎𝑟 𝑟𝑝
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Avec :
𝒄𝒐𝒗 𝑹𝟏 , 𝑹𝟐 = 𝑬 𝑹𝟏 , 𝑹𝟐 − 𝑬 𝑹𝟏 𝑬 𝑹𝟐
𝑬 𝑹𝟏 , 𝑹𝟐 = σ 𝒙𝒊 𝑹𝟏,𝒊 𝑹𝟐,𝒊
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Remarque :
Le risque du portefeuille est inférieur au risque de chacun des 2 titres. D’une manière
générale, la diversification réduit le risque. En général, le risque du portefeuille est plus faible
que le risque moyen car il y a des phénomènes de compensation.
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Exemple:
On donne :
E(R1)=0,12 σ(R1 )=0,21 P1 = 0,55
E(R2) = 0,15 σ(R2)=0,38 P2 = 0,45
cov (R1,R2) = - 0,03
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Solution :
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• 𝝆 = 𝟏:
Les rentabilités des deux actifs sont parfaitement corrélées positivement. Le risque total du
portefeuille ne peut être réduit et sera la moyenne des écarts types individuels. En d’autres
termes, pour des titres parfaitement et positivement corrélés, la diversification n’apporte
rien puisque les caractéristiques du portefeuille obtenu seront la moyenne des
caractéristiques des titres qui le composent.
• 𝝆 = 𝟎:
Il n’y a aucune corrélation entre les rentabilités des deux actifs. Si le coefficient est nul, la
réduction du risque du portefeuille est réelle mais moindre.
• 𝝆 = −𝟏:
Les rentabilités des deux actifs risqués sont parfaitement corrélées négativement. Les
rentabilités des deux actifs évoluent inversement l’une de l’autre (une baisse d’un titre est
associée à la hausse de l’autre titre sur la période). La réduction du risque du portefeuille est
forte.
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Exemple:
Soit un portefeuille équipondéré (chaque titre représente la même somme d’argent)
composé des titres A et B, dont les rentabilités au cours des 4 derniers trimestres sont dans le
tableau ci-dessous :
Portefeuille
Rentabilité Titre A Titre B AB
T1 -10% 20% 5%
T2 -5% 15% 5%
T3 15% -5% 5%
T4 20% -10% 5%
Moyenne 5% 5% 5%
Ecart type 15% 15% 0%
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On voit bien ici que deux titres relativement risqués permettent de constituer un portefeuille
non risqué, c’est-à-dire à écart type des rentabilités nul. Ceci s’explique par le fait qu’ils
évoluent en sens inverse, lorsque l’un monte l’autre baisse.
Dans le cas présent, A et B sont parfaitement corrélés négativement (ρ =-1), ce qui permet
d’éliminer le risque de portefeuille.
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Remarque :
Diversifier un portefeuille ne présente donc un intérêt qu’à la condition que les titres ne
soient pas parfaitement corrélés positivement (ρ ≠1), ce qui est presque toujours le cas dans
les faits.
Mais comme il est impossible de trouver des titres ayant une corrélation négative parfaite (ρ
=-1), la diversification d’un portefeuille permet de réduire son risque mais pas de l’éliminer
totalement. Dans la majorité des cas, les titres ont un coefficient de corrélation compris entre
0,5 et 0,7.
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Variance du portefeuille :
On sait que
𝒙𝟐 = 1 − 𝒙𝟏
Donc
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développant, on obtient : 111
+2
10
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𝐕(𝑅𝐩 ) = 𝒙𝟏 𝟐 𝐕(𝑅𝟏 ) + 𝐕(𝑅𝟐 ) + 𝒙𝟏 𝟐 𝐕(𝑅𝟐 ) − 2𝒙𝟏 𝐕(𝑅𝟐 )+2 𝑥𝟏 𝒄𝒐𝒗 𝑹𝟏 , 𝑹𝟐 − 2𝒙𝟏 𝟐 𝒄𝒐𝒗(𝑹𝟏 , 𝑹𝟐 )
𝒅𝐕(𝑅𝐩 )
= 2𝒙1 𝐕(𝑅1 ) + 2𝒙1 𝐕(𝑅2 ൯ − 2𝐕(𝑅 2 ) + 2𝒄𝒐𝒗 𝑹1 , 𝑹2 − 4𝒙1 𝒄𝒐𝒗 𝑹1 𝑹2
𝒅𝒙1
𝒗𝒂𝒓 𝑹2 − 𝒄𝒐𝒗 𝑹1 𝑹2
𝒙1 =
𝑽 𝑹1 + 𝑽 𝑹2 − 2𝒄𝒐𝒗 𝑹1 𝑹2
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Exemple:
Vous détenez des actions A et vous souhaitez acquérir des actions B.
L’espérance de rentabilité annuelle des actions A est de 10% et la variance de 12%.
L’espérance de rentabilité annuelle des actions B est de 15% et la variance de 18%.
Le coefficient de corrélation entre les titres A et B est de 0,8.
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• La frontière d’efficience ne contient que des portefeuilles. Un titre individuel ne peut être
efficient.
• Il n'existe pas d'actif sans risque
• L'horizon de placement est à long terme
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(1) Constitution d'une base de données des espérances de rendement et des variances-
covariances de tous les titres dans l'approche de Markowitz.
(2) Calcul de la frontière des portefeuilles efficients.
(3) Choix du portefeuille optimal sur la frontière des portefeuilles efficient, en fonction du
degré d'aversion à l'égard du risque.
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Exemple:
Supposons deux titres A et B :
pA pB E (Rp) σp
0% 100 5% 26,46%
%
10% 90% 6% 22,05%
20% 80% 7% 18%
30% 70% 8% 14,63%
40% 60% 9% 12,49%
50% 50% 10% 12,25%
60% 40% 11% 14% Titre A Titre B
70% 30% 12% 17,15% Rentabilité moyenne 15% 5%
80% 20% 13% 21,07% Variance 9% 7%
90% 10% 14% 25,42% Ecart-type 30% 26,46%
100 0% 15% 30% Cov (RA, RB) -5%
%
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Exemple:
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Exemple:
Les portefeuilles efficients (ou optimaux) se situent sur la partie supérieure de l’hyperbole.
En effet, sur la partie inférieure, la rentabilité espérée des portefeuilles est inférieure à celle
des portefeuilles de la partie supérieure, alors même que leur niveau de risque est identique.
La frontière efficiente relie deux points particuliers, Min. où le risque est minimal et Max. où
la rentabilité espérée est maximale. Sur cette demi-hyperbole, chaque investisseur peut
choisir le portefeuille qui lui convient le mieux, selon son degré d’aversion au risque.
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Il est possible de nier la qualité de titre non risqué car on peut envisager le cas où l’Etat ne
ferait plus face à ces engagements et que le risque d’inflation n’est pas éliminé, l’individu ne
sait pas quel sera le pouvoir d’achat des valeurs nominales mais dans les raisonnements, on
admet l’hypothèse de l’existence d’un titre non risqué. L’introduction du titre non risqué
permet la construction de nouveaux portefeuilles plus intéressants sur le plan risque
rendement.
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Nous supposons qu’il existe un actif risqué optimal ou un portefeuille optimal d’actifs risqués,
que nous allons mixer avec un actif sans risque. Le résultat s’appelle la droite de couple
risque-rentabilité.
L’investisseur choisira un portefeuille efficient qui sera toujours une combinaison de titre non
risqué et de la combinaison optimale des titres risqués selon son degré d’aversion pour le
risque.
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Soit w la proportion investie en actif risqué et (1-w) la proportion investie en actif sans risque.
Soit 𝐸(𝑟𝑎 ) l’espérance de rentabilité de l’action risqué, 𝐸(𝑟𝑝 ) l’espérance de rentabilité du
portefeuille et 𝑟𝑓 le taux sans risque.
On a :
𝐄 𝐫𝐩 = 𝐰𝐄 𝐫𝐚 + (𝟏 − 𝐰)𝐫𝐟
𝐄 𝐫𝐩 = 𝐫𝐟 + 𝐰[𝐄 𝐫𝐚 − 𝐫𝐟 ]
Chaque portefeuille rapporte le taux sans risque, plus une prime de risque.
Une prime de risque = pondération * prime de risque de l’actif risqué
Exemple:
Pondération w du portefeuille qui rapporte 10% ?
10%=6%+w[12%-6%]
10%−6%
Donc 𝑤 = = 66.7%
12%−6%
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𝜎𝑝 2 = 𝑤 2 𝜎𝑎 2 + 1 − 𝑤 2 𝜎𝑟𝑓 2 + 2 1 − 𝑤 𝑤. 𝑐𝑜𝑣(𝑟𝑓 , 𝑟𝑎 )
𝜎𝑝 = 0 + 𝑤 2 𝜎𝑎 2 + 0 = 𝑤 2 𝜎𝑎 2
𝛔𝐩 = 𝐰𝛔𝐚
𝜎𝑝
Comme on a 𝑤 = , en remplaçant dans l’équation de l’espérance de rentabilité du
𝜎𝑎
portefeuille :
𝜎𝑝
𝐸 𝑟𝑝 = 𝑟𝑓 + [𝐸 𝑟 − 𝑟𝑓 ]
𝑎
𝜎𝑎
𝐸 𝑟𝑎 −𝑟𝑓
𝐸 𝑟𝑝 = 𝑟𝑓 + . 𝜎𝑝
𝜎𝑎
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𝐄 𝐫𝐚 − 𝐫𝐟
𝐑𝐚𝐭𝐢𝐨 𝐒𝐡𝐚𝐫𝐩𝐞 =
𝛔𝐚
Le ratio de Sharpe exprime la prime de risque offerte par le portefeuille pour une unité de
risque additionnelle.
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➢ Hypothèses
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Le choix d’un portefeuille optimal sur la droite du marché du capital passant par 𝑅0 le taux
sans risque et le point m représentant le « portefeuille de marché ».
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L’utilisation du modelé de Markowitz tel qu’il le proposait dans son ouvrage de 1959,
soulevait de nombreux problèmes dès qu’il s’agissait d’utiliser l’algorithme a partir d’une liste
de base comportant un nombre élevé de valeurs.
Pour utiliser le modèle, il faut d’abord formuler des prévisions de rentabilité et estimer les
variances et les covariances (corrélations) entre chacun des titres considérés. L’application du
modèle devient donc très complexe et délicate lorsque le nombre de titres constituant le
portefeuille devient très conséquent ce qui requérait a l’époque une calculatrice de grande
capacite et un temps de calcul assez long ;
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Les interactions entre les différents placements d’un portefeuille sont complexes et
nombreuses d’où la deuxième difficulté de l’établissement de la matrice des variances-
covariances préalablement à la procédure de sélection des portefeuilles.
Pour n=100 valeurs, l’investisseur doit estimer 100 variances, 100 espérances, 4950
coefficients de corrélation, soit 5150 donnés requises. On peut ainsi douter de la précision et
de la cohérence des estimations surtout lorsque les données historiques sont jugées
insuffisantes.
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