Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ANALYSE FINANCIERE
POLYCOPIE PREPARE PAR
M.MISSOUM Maitre Assistant
1
Sommaire
Introduction
2
Chapitre 4 : L’analyse de l’activité
3
Introduction
4
Chapitre 1 : Eléments de définition
Nous aborderons dans ce qui suit certains éléments permettant de saisir le rôle de la
fonction finance – et comptable – dans une entreprise.
La comptabilité a un rôle interne car elle permet d’avoir des informations pour éclairer la
prise de décision. Aussi a-t-elle un rôle externe et légal en informant les tiers sur l’entreprise
et sa situation financière.
La comptabilité est tenue conformément à des principes dont il convient de citer ceux qui
suivent :
∑EMPLOIS = ∑RESSOURCES
5
- La spécialisation des exercices : ce principe est directement lié au précédent ; à titre
d’exemple, seuls les bénéfices réalisés à la clôture d’un exercice peuvent être inscrits dans
les comptes annuels.
- Sincères, c’est-à-dire qu’ils appliquent de bonne foi ces règles et ces procédures, en
fonction de la connaissance que les responsables ont normalement de la réalité et de
l’importance des opérations, des événements et des situations.
- Donner une image fidèle, c’est-à-dire rendre compte le plus fidèlement et le plus
objectivement possible de la situation patrimoniale et de ses perspectives (avantages et
difficultés à venir).
Le plus souvent liée ou prenant en charge la tenue de la comptabilité dans l’entreprise, elle
ne peut se résumer à cette dernière ; principalement dans le contexte économique actuel.
Ce dernier « imposant » à l’entreprise différentes stratégies en vue d’être compétitive et
viable.
Pour ce faire le financier de l’entreprise tout en pouvant prendre en charge la comptabilité,
se trouve chargé d’autres missions pouvant être regroupées en celles qui suivent :
- Assurer l’approvisionnement de l’entreprise en liquidités qui lui permettront
d’honorer ses engagements et de financer son développement.
Non seulement le cout des financements doit être minimisés, mais aussi dans le cas d’une
émission de titres (de capitaux propres ou de dettes), la valeur de ces derniers doit être le
plus cher possible. Nous entrevoyons un coté « commercial » ou marketing de la fonction
finance d’entreprise.
- S’assurer – à moyen terme - que l’entreprise dégage sur les ressources qui lui sont
accordées par les investisseurs (et autres créanciers) un taux de rentabilité au moins égal au
cout des fonds mis à sa disposition. Ceci passe par l’étude rigoureuse des projets
d’investissements.
- Identifier et gérer les risques l’entreprise face aux aléas financiers. Par une
connaissance approfondie des risques potentiels et des mesures de leur couverture.
6
1.3. Le diagnostic financier de l’entreprise
Le mot « diagnostic » est d’origine grecque, il signifie « apte à discerner » ; son utilisation est
fréquente dans le domine médical où il a pour sens, déterminer une maladie d’après ses
symptômes.
D’une manière plus globale le diagnostic apparait comme la description des aspects
caractéristiques d’une situation. De ce point de vue, le diagnostic financier d’une entreprise
est la description caractérisant sa situation financière. Ainsi, il permettra d’apprécier sa santé
financière, ses performance, ses méthodes et moyen de prise en charge de la fonction
financière et comptable…
Le diagnostic doit se- le plus souvent- dérouler sur une durée de 3 à 5 ans
(antérieurement) ; il devra aussi fournir des éléments de comparaison dans l’espace (avec les
autres entreprises du même domaine d’activité), et dressera enfin les points forts et les
points faibles de l’entité diagnostiquée.
Dans cette approche l’analyse financière devient un moyen, voir une partie majeure du
diagnostic financier d’une entreprise. Elle devra permettre de façon pertinente d’apprécier la
santé financière et économique de l’entreprise ainsi que ses performances. Pour cela elle
puise ses informations dans les états financiers.
Ainsi il convient de vérifier que les moyens durables sont financés par des ressources
durables (capitaux permanents, dettes à long terme) ; et que les éléments d’exploitation
sont financé soit par des ressources durables (ou stables) ou bien par des ressources
cycliques (provisoires ou non durables comme les dettes fournisseurs ou les facilités de
caisse).
L’analyse financière d’une entreprise, s’appuie sur l’information que présentent ses états
financiers. Dans la législation nationale, ces états sont définis par la loi n°07 du 25 Novembre
2007 portant Système comptable financier et par l’arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles
7
d’évaluation et de comptabilisation, le contenu et la présentation des états financiers ainsi
que la nomenclature et les règles de fonctionnement des comptes (voir annexe n°1). Nous
ajouterons pour chaque état financier, les éléments explicatifs suivants.
- Le tableau des flux de trésorerie : ce tableau fait apparaitre les mouvements des
éléments de trésorerie et quasi-trésorerie qui se sont déroulés pendant l’exercice
entre l’entreprise (l’entité) et son environnement sous forme d’encaissement ou de
décaissement.
L’arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles d’évaluation et de comptabilisation, le
contenu et la présentation des états financiers ainsi que la nomenclature et les règles
de fonctionnement des comptes, donne la définition suivante. « Le tableau de flux
de trésorerie a pour but d’apporter aux utilisateurs des états financiers une base
d’évaluation de la capacité de l’entité à générer de la trésorerie et des équivalents
de trésorerie, ainsi que des informations sur l’utilisation de ces flux de trésorerie ».
- L’état de variation de capitaux propres : l’arrêté cité ci-dessus le définit comme suit. »
L’état de variation des capitaux propres constitue une analyse des mouvements
ayant affecté chacune des rubriques constituant les capitaux propres de l’entité au
cours de l’exercice ».
Les éléments concernés sont entre autre, les résultats, les réserves, le capital social
(augmentation, diminution).
- L’annexe des états financiers : c’est un état qui contient des informations permettant
d’approfondir la compréhension des autres états financiers.
8
Il y est expliqué les règles et méthodes comptables adoptées par l’entreprise ; des
informations sur des entités associées, filiales,…
Ce document est d’une grande utilité pour l’analyse financière.
Lorsqu’une société acquiert (achète) une autre société, rarement ou cette dernière est
acquise pour le montant exact des ses capitaux propres comptables. Le plus souvent il existe
un écart -positif- entre le prix payé et la part acquise du capital.
L’acquéreur accepte de payer cet écart (de payer plus cher) pour diverses raisons, telles que
l’existence d’une part de marché intéressante, des marques, des brevets, ou encore des
synergies qui résulteront de cette acquisition.
« L’écart entre le prix d’acquisition et la valeur des actifs et des passifs exigibles de
l’entreprise acquise est appelé écart d’acquisition. Plus familièrement on parle de goodwill
ou de survaleur » (P. Vernimmen, p116).
On utilise souvent la dénomination, provisions pour risques et charges dans les manuels
étrangers.
Conformément à l’IAS 37, les provisions de ce type relèvent bien du passif car elles sont
l’expression d’une obligation de l’entreprise envers un tiers dont il est probable ou certain
qu’elle provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers.
Cette obligation peut être de nature juridique envers des tiers identifiés (par exemple,
garantie contractuelle) ; elle peut aussi être implicite, c’est-à-dire découler de la
responsabilité reconnue de l’entreprise envers son environnement analysé globalement.
L’évaluation de cette obligation peut conduire à utiliser les statistiques et les probabilités, ce
qui n’empêche pas que l’obligation envers les tiers doit être certaine dans son principe.
Une obligation ni certaine, ni probable est un simple passif éventuel et n’apparaît pas au
bilan.
Les provisions pour risques et charges sont hétérogènes : provisions pour litiges, provisions
pour garanties données aux clients, provisions pour pertes de change, provisions pour pertes
sur contrats, provisions pour restructurations, provision pour charges à répartir, provisions
pour grosses réparations (H.Delabruslerie, 2010, p81).
Le SCF considère les provisions comme un passif non-courant.
9
1.5.4. L’écart de réévaluation
Le système comptable financier (SCF) a prévu les dispositions d’enregistrement des plus-
values et des moins-values de réévaluation des immobilisations que l’entité juge utile à
réévaluer. Une entité est autorisée à enregistrer sur la base de leur montant réévalué, les
immobilisations corporelles qu’elle aura préalablement définie, ce qui conduit à réajuster la
valeur initiale de celles-ci à leur juste valeur. Ce type d’opération doit être effectué de façon
suffisamment fréquente et régulière de sorte que la valeur comptable des immobilisations
concernées ne diffère pas significativement de leur juste valeur.
La différence entre l’ancienne et la nouvelle valeur de l’immobilisation concernée apparait
au passif du bilan au compte 105 « Ecart de réévaluation ».
Une réévaluation positive vient augmenter la valeur des capitaux propres en étant
enregistrée au compte 105. Par contre une réévaluation négative fait supporter l’écart
directement au résultat de l’exercice et vient réduire la valeur des capitaux propres tels que
la montre le tableau suivant.
Dans le cas d’une deuxième réévaluation l’analyste doit disposer d’une fiche de suivi – ou
fiche d’inventaire- de l’immobilisation concernée. La deuxième réévaluation donne lieu à
quatre possibilités telles que le fait apparaitre le tableau suivant.
Premire réévaluation
immobilisation + -
Absorption de la moins-value
+ Capitaux permanents au niveau du résultat et
Deuxième mettre le surplus –s’il existe-
réévaluation en capitaux permanents
Absorbe le premier écart et Charge ; donc affecte le
- le surplus éventuel est une résultat
charge qui affecte le résultat
Il est à rappeler que l’écart de réévaluation ne concerne que les immobilisations corporelles.
10
propres sans affecter les charges ou les produits. Le résultat ne correspond à un bénéfice en
cas d’excédent des produits sur les charges et à un déficit dans le cas contraire ».
Un bénéfice signifie l’excédent des actifs sur les passifs. Un déficit exprime le contraire.
La figure suivante met en relief ce lien.
L’analyse de l’équilibre financier sert à mieux apprécier l’entreprise (l’entité) sur le plan de la
structure financière ainsi que sur le plan de sa capacité d’endettement auprès des banques.
L’analyse de l’équilibre financier utilise principalement le bilan et l’annexe des états
financiers.
L’analyse se posera certaines questions dont :
- La structure financière de l’entreprise est-elle satisfaisante ?
- Le financement de l’entreprise est-il bien assuré ?
- Son niveau d’endettement est il important ?
- L’entreprise peut-elle encore demander des concours bancaires ou d’autres crédits ?
Les chiffres clés à examiner au bilan sont :
- Les capitaux propres ;
- L’endettement ;
- Les différents actifs répertoriés (immobilisations, stocks, créances, disponibilités).
Pour ne pas être submergé par une quantité importante de chiffres, il convient de regrouper
certains comptes du bilan en « grande masse ». Aussi faut-il procéder au retraitement de
certains comptes pour mieux cerner la réalité.
Le regroupement des comptes se fait par des calculs simples et prudents en même temps,
qui facilitent la compréhension du bilan. On obtiendra ainsi quelques chiffres
(approximativement une douzaine) significatifs et exploitables.
Le tableau suivant donne un aperçu des grandes masses du bilan retraité (le bilan financier).
11
Tableau n°1 : Le bilan financier
BILAN retraité AU 31/12/nn
Actif Passif
Actif immobilisé (net) Capitaux permanents
Immobilisation incorporelles Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital social
Immobilisations financières Réserves
Eléments de l’actif courant à plus d’un an Report à nouveau
Résultat de l’exercice
Sous total actif immobilisé
Dettes à moyen et long terme (à plus d’un an)
Emprunts
Actif circulant Dettes auprès des établissements de crédits
- Valeurs d’exploitation
Stocks Sous total capitaux permanents
- Valeurs réalisables
Créances Dettes à court terme (à moins d’un an)
Eléments de l’actif non-courant à moins d’un an Dettes fournisseurs
Dettes fiscales et sociales
- Disponibilités Trésorerie passif
(trésorerie actif)
Sous total DCT
Sous total actif circulant
Total actif Total passif
12
Exercice 1
Établir un bilan
Monsieur Oussama souhaite établir le bilan de son entreprise au 31 décembre de l’année N.
Voici les éléments comptables dont il dispose:
• Valeur des installations et du matériel 15000 DZD
• Valeur des marchandises en stock 5500 DZD
• Somme due par les clients 4000 DZD
• Montant en banque 4500 DZD
• Montant en caisse 2000 DZD
• Somme due aux fournisseurs 9500 DZD
• Prêt à 3 ans obtenu de la banque .....10000 DZD
Établissez le bilan de l’entreprise de Monsieur Oussama et précisez quel sera le montant de ses
capitaux propres?
Exercice 2
Le bilan d’une entreprise au 31/12/N avant répartition du résultat présente les informations
suivantes (um = KDA).
Réserves légales 100 um (elles atteignent ainsi le seuil fixé par la loi soit 10%du
capital social).
Réserves statutaires 100 um
Réserves facultatives 200 um
Report à nouveau 235 um
Résultat de l’exercice 442 um
Le 15/06/N+1, l’assemblé générale des actionnaires a décidée d’attribuer 150 um comme
dividendes aux actionnaires et 150 um comme réserves facultatives.
1) quel est l’incidence de la répartition du résultat sur les comptes concernés ?
2) quel est l’impact de la distribution du résultat sur les fonds propres de la société ?
Exercice 3
Le 01/01/N, le bilan d’une entreprise se présente comme suit (page suivante).
Informations supplémentaires :
la valeur du stock outil est de 75 um des matières et fournitures ;
la direction commerciale annonce 19 um de crédit client seront difficilement
recouvrables ;
une somme de 10 um du bénéfice sera distribuée aux associés ;
l’échéancier des dettes envers les établissements financiers se présente comme suit :
- avances bancaires courantes 314 um
- moins d’un an 531 um
- de 1 à 5 ans 735 um
les dettes financières diverses sont détenues par des associés, 300 um seront
bloquées sur cinq ans ;
les charges comptabilisées d’avance ainsi que les produits comptabilisés d’avance
concerne l’exercice N.
T. A. F.
1) Etablir le bilan financier de l’entreprise.
2) Analyser son équilibre financier.
13
Bilan au 31/12/N
Total actif
L’analyse de l’équilibre financier – ou, analyse structurelle du bilan – met en évidence dans
un premier temps, les trois indicateurs suivants :
- Le fonds de roulement (FR) ;
- Le besoin en fonds de roulements (BFR) ;
- La trésorerie (TR).
Il représente la partie des ressources stables qui financent une partie de l’actif circulant. Il
est la différence entre les capitaux permanents et l’actif immobilisé.
Le fonds de roulement (net global) est la partie excédentaire des ressources stables, après
financement des emplois stables, qui concourt au financement de l’actif circulant.
Le fonds de roulement est un indicateur du financement à moyen et long terme de
l’entreprise. Un fonds de roulement positif montre que des financements à long terme ont
permis d’acquérir non seulement l’actif immobilisé (équipements, locaux,…), mais aussi une
partie de l’exploitation (stocks, possibilité d’accorder des créances,…).
Un fonds de roulement positif est un facteur de stabilité pour l’entreprise; il la rend moins
dépendante des banques pour le financement de son cycle d’exploitation.
Par contre, un fonds de roulement négatif est le signe d’une insuffisance de ressources
financières à moyen terme pour financer l’ensemble des immobilisations.
A première vue, cette situation est défavorable; en effet, une partie des éléments durables
de l’entreprise est financée par des dettes à court terme, ce qui représente une solution
risquée.
14
FR = Ressources stables – Emplois stables
FR = Capitaux permanents – Actif immobilisé
Vérification : FR = Actif circulant – Dettes à court terme (dettes circulantes)
Plus le FR est important (et donc plus l’entreprise dispose de ressources durables en excès),
plus l’entreprise peut financer facilement son exploitation.
Le montant du fonds de roulement dépend des décisions à long terme concernant la
politique d’investissement et la politique de financement de l’entreprise.
Les politiques de gestion des stocks et des délais de règlement des clients et des fournisseurs
ont un impact sur les besoins financiers de l’entreprise.
Le besoin en fonds de roulement représente un besoin de financement permanent à court
terme né du décalage entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes.
Les décalages existant entre les achats et leur règlement et les ventes et leur encaissement
nécessitent un financement correspondant au besoin en fonds de roulement
(d’exploitation). Celui-ci se calcule par différence entre:
- les besoins financiers à court terme constitués par : les stocks et les crédits
clients (créances clients, effets à recevoir, effets portes a l’escompte et non
échus);
- les ressources financières provenant du crédit consenti par les fournisseurs
(dettes aux fournisseurs, effets à payer) et d’autres dettes à court terme hormis
la trésorerie passif.
Le calcul des décalages à financer par une entité permet de déterminer le besoin en fonds de
roulement.
Calcul : le BFR se calcul par le bas du bilan
BFR = Stocks + Créances – Dettes à court terme (sauf trésorerie passif)
Appelée aussi trésorerie nette, elle ne doit pas être confondue avec les disponibilités.
La trésorerie est la différence entre le fonds de roulement (FR) et le besoin en fonds de
roulement (BFR) ; elle peut être positive, négative ou nulle.
15
Calcul : deux formules, un seul résultat
TR = FR – BFR
TR = Disponibilité (trésorerie passif) – Trésorerie passif (Avances bancaires, Facilités de
caisse, découvert bancaire,…)
On parle aussi de Besoin de trésorerie.
BTR = BFR - FR
Rappel :
- le fonds de roulement est lié aux emplois et aux ressources stables
de l’entreprise ;
- le besoin en fonds de roulement est lié au financement à court
terme de l’entreprise (exploitation et hors exploitation) ;
- le calcul de la trésorerie permet entre autre de s’assurer de la
validité du travail effectué.
1
Claude Annie DUPLAT, Analyser et maitriser la situation financière de son entreprise, Vuibert 204, p 81
16
Calculez le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, la trésorerie et
commentez.
Il est essentiel de savoir si le BFRE est égal, supérieur ou inférieur au FR. Face à ces trois
possibilités, l’entreprise peut optimiser son équilibre financier en agissant soit sur l’un ou
soit sur l’autre.
Cette analyse s’effectue à partir d’un tableau d’équilibre financier. Il s’agit d’une synthèse de
l’analyse du bilan sous forme d’un tableau qui montre à gauche les emplois à financer (BFR
et trésorerie) et à droite les ressources de financement (FR).
Si le BFR ou la trésorerie sont négatifs, ils deviennent des ressources et passent à droite.
Un BFR négatif est une ressource en fonds de roulement (RFR).
17
Si le FR est négatif, il devient un besoin à financer et passe à Dans ce cas le FR cycle
gauche.
d’exploitation et
Si le BFR est entièrement couvert par le FR, la trésorerie est
nulle alors on considère que l’équilibre financier est réalisé à permet de dégager une
cet instant. trésorerie. Cette
situation est
Figure n°2 : le tableau d’équilibre financier intéressante pour
l’entreprise et n’amène
pas à des
commentaires
particuliers.
Nous distinguerons les situations bilancielles selon le signe du BFR. Si il est positif nous
aurons les situations suivantes.
18
Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50
Dans ce cas le FR est inferieur au BFR, ce qui donne une trésorerie négative. Cette situation
est très répandue dans les entreprises industrielles.
Le BFR est financé par des ressources stables et par des emprunts à court terme. On peut
augmenter le FR (augmenter les capitaux propres ou diminuer les immobilisations) ; on peut
réduire le BFR (rotation des stocks, clients, fournisseurs).
C’est un cas critique ou la trésorerie à court terme finance les actifs immobilisés et le cycle
d’exploitation. Cette situation n’est pas soutenable si elle dure ou qu’elle se répète.
L’entreprise risque de disparaitre s’il n’y-a pas de restructuration rapide du fonds de
roulement.
Dans les situations suivantes le BFR est négatif, il correspond donc à une ressource de
financement.
19
Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50
Dans ce cas la ressource en fonds de roulement RFR n’est pas suffisante pour financer le FR
(qui est négatif). Donc la trésorerie est négative. C’est le cas où une partie de l’actif
immobilisé financée par un découvert. Il existe un fort risque de dépendance financière.
Cette situation présente d’importants risques (dépendance notamment).
Cette situation est très répandue dans la grande distribution ; un FR négatif financé par une
RFR très importante (rotation rapide des stocks, encaissement au comptant, paiement des
fournisseurs à termes) donc une trésorerie positive. Ce genre d’entreprise devrait une
activité placement importante (donc un résultat financier conséquent).
La grande distribution et les assurances seraient elles devenues un moyen pour des activités
financières ?
Exercice 4
La société A est un supermarché qui dégage des BFRE négatifs (RFRE : ressources en fonds de
roulement d’exploitation) car les clients règlent au comptant tandis que les crédits
fournisseurs sont généralement longs.
La société B est une société industrielle qui accorde des délais à ses clients et doit résoudre
ses problèmes de financement des besoins en fonds de roulement.
Les bilans des deux sociétés au 31 décembre N étaient les suivants :
20
Stocks 400 000 Emprunts 700 000
Le besoin en fonds de roulement hors exploitation est la différence entre l’actif circulant
hors exploitation – et hors disponibilités- et le passif circulant hors exploitation – et hors
trésorerie passif-.
"Le besoin en fonds de roulement hors exploitation est la différence entre actifs et passifs
des cycles d’investissement, de financement, de répartition du résultat de l’entreprise" 2.
Des définitions proposées le calcul du BFRHE utilise les postes du bilan qui ne sont pas pris
en compte dans le calcul du besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE) ; ce qui
correspond à :
A l’actif ;
Au passif ;
- dividendes à distribuer ;
2
P. Avare, Gestion financière, INTEC-CNED Lyon 2003/2004, p32
21
- le solde de l’impôt sur les sociétés ;…
De manière générale, l’évolution du BFRHE n’a aucune relation avec le cycle d’exploitation ;
d’autre part, un BFRHE négatif constitue une ressource de financement.
Exercice 5
Les dirigeants de la société « TOUSPORT » constatent pour la première fois une baisse
inquiétante du chiffre d’affaires en « N », ainsi qu’une dégradation de la trésorerie alors
qu’ils envisagent un agrandissement et une rénovation des locaux en « N + 1 ».
Ils vous demandent d’effectuer, à l’aide des documents communiqués, l’analyse financière
des bilans au 31 décembre N – 1 et N afin d’apprécier la solvabilité et la liquidité de
l’entreprise en vue d’une demande de crédit auprès de la banque.
22
Bilan au 31/12/n (en um)
Actif
23
Passif
24
Chapitre 3 : L’analyse financière par les ratios
Un ratio est un rapport entre deux éléments économiques ayant une relation de cohérence
ou de corrélation.
Un ratio est composé d’un numérateur et d’un dénominateur qui n’évoluent pas toujours
dans le même sens et pratiquement jamais proportionnellement Il peut s’exprimer en
pourcentage (résultat/ventes, par exemple), ou avec un nombre (capitaux propres/dettes)
ou en jours (stocks/chiffre d’affaires).
Il ne faut pas confondre un écart qui est une différence en valeurs absolues et un ratio qui
exprime une relativité exprimée en pourcentage ou en indice.
Un ratio met en jeu deux éléments ; un indice de progression ne porte que sur un seul
élément.
N étant une valeur à une date donnée ou au cours d'une période donnée, la formule d’un
indice de progression entre deux dates ou entre deux périodes est :
(N + 1) – N / N (N est la valeur de départ et N+1 est la valeur d’arrivé).
Si les directions générales - et les médias - ne donnent que le ratio sans connaître le
numérateur et le dénominateur, on peut en arriver rapidement à des informations
mensongères.
- Ils servent à illustrer une information : c’est le coup d’œil de synthèse permettant de
visualiser en un instant une évolution ou une situation.
- Ils servent à valoriser un objectif : par exemple, la rentabilité, les ratios de productivité, de
rendement ou de gestion.
- Ils servent à préparer les décisions : un ratio peut être un outil de sécurité, d’alerte, une
sorte de « clignotant » devant déclencher immédiatement une analyse et entraîner des
décisions.
-Ils servent à effectuer des comparaisons : les ratios permettent des comparaisons soit
interentreprises ou dans un secteur d’activité, soit à l’intérieur de l’entreprise : comparaison
entre les produits, les fonctions, les activités, les processus et procédés, les unités, etc.
- Ils servent à susciter des interrogations et préparer les diagnostics : Un ensemble de ratios
ne constitue pas à eux seuls un diagnostic.
Les ratios ont pour rôle de provoquer des questions, de susciter des interrogations ou
d’illustrer, de synthétiser une démonstration ou un raisonnement.
25
Remarques
La manipulation de ratios requiert de la prudence :
- un ratio qui montre une progression ne signifie pas que l'évolution
est systématiquement favorable,
- il ne faut jamais conclure avant d'analyser l'évolution du
numérateur et du dénominateur
Il existe plusieurs classifications des ratios, pour cette partie de notre cours nous retiendrons
les catégories suivantes :
- Les ratios de structure financière ;
- Les ratios de rotation des actifs et passifs circulants ;
- Les ratios de liquidité.
Ils sont établis à partir des bilans des entreprises qui sont retraités pour dégager des notions
plus économiques que comptables.
Leur objectif est de permettre la compréhension de la politique financière de l’entreprise,
notamment en mettant en évidence le poids du financement externe par rapport aux fonds
propres.
Nous retiendrons les cinq suivants :
Ce ratio traduit la capacité d’endettement de l’entreprise. S’il est supérieur à 1, cela signifie
que les bailleurs de fonds externes (banques) participent davantage au financement de
l’entreprise que les actionnaires.
Les analystes estiment que les dettes financières devraient être au minimum inférieures à
30% des capitaux propres.
26
En deçà de cette limite, on considère qu’une entreprise est trop prudente dans sa gestion et
qu’elle laisse passer des opportunités.
Il est préférable que ces dettes soient plus élevées, mais qu’elles ne dépassent pas la moitié
des capitaux propres (50 %).
Les sociétés de production industrielle nécessitent plus d’investissements et ont, de ce fait,
généralement davantage recours à l’endettement.
Au-delà de 66 %, les analystes considèrent que l’endettement est beaucoup trop risqué.
Ce ratio doit être inférieur à 1, sinon l’entreprise a peu ou pas de capacité d’endettement à
terme. Elle devra soit augmenter ses capitaux propres, soit se contenter de financements à
court terme moins sécurisants.
Il intéresse beaucoup les banquiers et doit être apprécié sur plusieurs exercices pour
constater l’amélioration ou la dégradation de la solvabilité d’une entreprise.
Toutefois l’interprétation de ce ratio peut conduire à faire des contresens (mélange de
dettes à très long terme et de dettes à très court terme).
Complétant la connaissance du cycle d’exploitation, ces ratios comparent des valeurs de fin
de période aux flux correspondants.
Les ratios de rotation donnent de bonnes indications sur la qualité de la gestion des actifs
circulants, sur leur liquidité et sur l’exigibilité des dettes d’exploitation.
Leur analyse est totalement liée à celle du besoin en fonds de roulement.
Trois types de ratios peuvent être calculés.
Il est exprimé en jours (ou encore en mois ou en semaines avec décimale) d’écoulement, il
répond à des questions telles que : - pour combien de jours (temps) a-t-on de stock
disponible?
Il est utile de calculer les ratios des grandes catégories de stocks.
Le calcul de ces ratios requiert un système d’information comptable performant et
l’existence d’une comptabilité de gestion (comptabilité analytique).
Dans ce cours, nous calculerons les ratios de rotation des actifs circulants et des passifs
circulants en nombre de jours la plupart du temps.
Temps d’écoulement des matières premières = moyenne des stocks M.P. x 360
M.P consommées au cours d’une année
27
Ce ratio exprime le nombre de jours que mettent à s’écouler les stocks de matières et
fournitures (entre leur date de réception et la date d’entrée dans le processus de
production).
Délai d’écoulement des stocks des produits en cours = moyenne des stocks d'en-cours x 360
Coût de production des ventes de I ‘année
Ce ratio exprime le nombre de jours d’écoulement des produits en cours dans les ateliers.
Les deux précédents ratios permettent d’apprécier la performance des gestionnaires des
approvisionnements et des stocks.
Temps d’écoulement des stocks de produits finis = moyenne des stocks des P.F. x 360
Cout de production des vents de l’année
Ce ratio permet de vérifier la qualité des prévisions commerciales et celle des méthodes de
gestion des stocks de produits finis.
Durée de rotation des stocks = (stock moyen/chiffre d’affaires HT) x 360 jours
La comptabilisation des stocks se faisant en hors taxes, les ratios de rotation des stocks se
calculent en utilisant les montants hors taxes (HT).
28
2) Ratio de recouvrement des créances : (crédit clients+ EENE3/chiffre d’affaires) X 360
Ce ratio représente la durée moyenne du crédit clients accordée par l’entreprise à ses
clients.
Plus cette durée est importante, plus le besoin en fonds de roulement est élevé.
Les créances clients étant inscrites au bilan TVA incluse, il faut considérer le chiffre d’affaires
toutes taxes comprises (CA TTC).
Un autre retraitement consiste à ajouter aux créances clients les effets escomptés non échus
figurant dans le hors-bilan, afin d’obtenir le crédit réel accordé par l’entreprise à ses clients.
Ces ratios ont pour objectif de mesurer la capacité de l’entreprise à honorer ses
engagements à court terme.
C’est une mesure de la solvabilité immédiate. Ce critère, très suivi par les banques, est à
surveiller, surtout en période de limitation d’attribution de crédits.
Trois ratios peuvent être utilisés :
Il résume l’équilibre financier à court terme. Plus le ratio est supérieur à 1, plus le fonds de
roulement est élevé et plus les actifs circulants sont susceptibles de couvrir les dettes
d’exploitation.
Certaines normes américaines préconisent un ratio supérieur à 1,8.
Il s’agit d’un ratio similaire au précédent, mais plus prudent puisqu’il exclut les stocks dont la
liquidité est jugée incertaine.
Il présente beaucoup moins d’intérêt, en raison des fortes fluctuations des postes de
trésorerie.
Ce ratio exprime la capacité - ou la difficulté- qu’aurait l’entreprise à rembourser ses dettes
à court terme avec ses seules liquidités, si tous ses fournisseurs exigeaient un paiement
immédiat.
Ce scénario étant peu probable on utilisera plus le ratio de liquidité relative.
Exercice 6
3
Abréviation de : Effets escomptés non échus
29
Une entreprise industrielle présente le bilan et les informations complémentaires suivantes.
Actif courant
Stocks Dettes env ets crédits 2100
. matière et fournit 2550 400 2150
. produits finis 500 100 400
.Créances . clients 1400 200 1200 . Dettes fin diverses 500
- . avances/commandes 800
- . fournisseurs 2500
Trésorerie d’actif . dettes fisc et sociales 50
. banque 1000 - 1000 . dettes d’exploitation 500
Total actif
Informations supplémentaires :
la valeur du stock outil est de 20% des matières et fournitures ;
10% du total des crédits clients seront difficilement recouvrables en 2014 ;
Un montant de 2000 kda a été emprunté sur 7 ans le 02/11/2013 ;
400 kda es dettes financières diverses sont détenues par des associés et seront
bloquées sur cinq ans ;
le découvert bancaire est de 200 kda ;
les avances sur commandes concernent des commandes clients livrables avant
octobre 2014.
Questions :
1- comment se présente le résultat de l’exercice 2013 ?
2- Etablissez le bilan financier de l’entreprise en montrant les retraitements que vous
avez effectués.
3- Calculez et commentez brièvement les indicateurs de l’équilibre financier de
l’entreprise.
4- Présentez le tableau d’équilibre financier de l’entreprise.
Exercice 7
L’entreprise vahid présente les informations comptables suivantes en kda.
Stock final de marchandises 62850
Stock initial de marchandises 58400
Créances clients et comptes rattachés 128000
Dettes fournisseurs et comptes rattachés 450000
Chiffre d’affaires HT 3258000
Achats HT 2325000
TVA 5,5%
A partir de ces informations calculez les ratios de rotation des actifs et passifs circulants.
30
Exercice 8
La société Ω présente les informations suivantes au 31/12/2012.
Renseignements divers :
Le 01/07/2012 la société Ω a contactée auprès de sa banque un emprunt de
6000000 DA sur une durée de 10 ans.
Les créances diverses concerne l’activité hors exploitation.
Le compte de résultat fait ressortir ce qui suit :
Chiffre d’affaires HT 126500000 DA ;
Achats HT 70900000 DA ;
Variation de stocks 1045000 DA ;
Services extérieurs 3200000 DA ;
Le taux de TVA est de 19%.
T.A.F.
Calculez le FR, le BFR, la TR et le BFRHE.
Calculez et interprétez les ratios de rotation des actifs et passifs circulant.
Exercice 9
Une entreprise vous communique son bilan au 31/12/2012 ainsi que d’autres informations
complémentaires.
Bilan au 31/12/2012
Actif Montants nets Passif Montants nets
Frais de recherches 40000 Capital social 300000
Valeurs incorporelles 170000 Réserves 150000
Autres immobs corporelles 135000 Résultat de l’exercice 90500
Marchandises 356000 Report à nouveau -22000
Avances sur impôts 16000 Fournisseurs de stocks 415000
Avances au personnel 127000 Dettes fiscales 23500
Clients 295000 Dettes sociales 56200
Banques, ets financiers 49000 Avances reçues 15800
Charges constatées d’avance 00 Banque, ets financiers 159000
Total actif 1188000 Total passif 1188000
Informations complémentaires :
- les frais de recherche ne répondent pas à la définition de l’actif telle que fournie par
l’article 121-15arreté du 28/07/2088 du SCF.
- les valeurs incorporelles représentent le fonds de commerce de l’entreprise qu’on peut
estimer correctement évalué.
31
- les dettes financières sont dues à un découvert bancaire.
- la moyenne mensuelle des achats est de 103740 DA TTC ; elle est de 91000 DA HT.
- la moyenne mensuelle des ventes est de 145236 DA TTC ; elle est de 127400 DA HT.
- le résultat est affecté 50% à distribuer et 50% en réserves.
- le stock en début de période était de 256500 DA
T.A F.
1. calculez les indicateurs de l’équilibre financier.
2. calculez les ratios de rotation des actifs et passifs circulant.
32
Désignation N N-1
Produits d’exploitation
- Charges d’exploitation
= résultat d’exploitation (a)
Produits financiers
-charges financières
= résultat financier (b)
Produits exceptionnels
-charges exceptionnelles
= résultat exceptionnel
-participation des salariés
-impôts sur les bénéfices (impôts des sociétés)
= résultat de l’exercice
33
l’excédent des actifs de l’entité sur ses passifs ; il est négatif dans
le cas contraire.
34
charges calculées –non-décaissables - pour les amortissements, et
« pas forcément décaissables pour les provisions ».
- Autres charges opérationnelles (pour gestion courante) : elles
concernent les redevances pour concession, brevets, licence,
marque, contrat de franchise, etc.
Le résultat financier vient de la différence entre les produits financiers et les charges
financières de l’exercice. C’est le résultat de l’activité financement-placement de
l’entreprise.
Ce type de produits est généré par les immobilisations financières, la cession de VMP, les
intérêts des placements, etc. nous retrouvons des éléments tels que ce qui suivent.
Ces opérations génèrent un résultat issu des produits et des charges correspondants à des
transactions ou à des évènements qui se distinguent clairement de l’activité ordinaire de
l’entreprise (qui ont un caractère exceptionnel), tels qu’une catastrophe naturelle, des dons,
la cession d’un actif, etc.
35
On retrouve dans ce compte à titre d’exemple, les pénalités perçues sur des marchés, les
dons reçus, les cessions d’actifs corporels ou incorporels (répondant à des choix
stratégiques), etc.
Ce compte est activé lorsqu’un évènement exceptionnel occasionne une charge pour
l’entreprise, tels qu’une expropriation, d’importantes indemnités de licenciement, moins-
values sur cession d’actifs corporels ou incorporels, pénalités sur marché, etc.
Le décret exécutif n°08-156 du 26 mai 2008 portant application de la loi portant SCF le
définit comme suit : Le compte 69 impôts sur les bénéfices et assimilés enregistre à son
débit le montant dû au titre des bénéfices imposables et devant normalement rester à la
charge de la société : impôts calculés sur le montant des bénéfices, impôts forfaitaires,
supplément d.impôts liés aux distributions.
Ce compte enregistre également la charge relative à la participation éventuelle (légale ou
contractuelle) des salariés aux résultats de l’entité.
4) La formation du résultat d’exploitation
La raison d’être d’une entreprise est de créer de la richesse par son processus d’exploitation.
Le fondement de cette richesse est le cycle d’exploitation qui se traduit par :
- Des créations de richesse (des biens produits et vendus, c.à.d. des
biens dont la valeur a été acceptée par le marché).
- Des destructions de richesse (consommation de matières
premières, utilisation de main-d’œuvre, services externes, etc.).
Le résultat d’exploitation se présente comme le solde entre les produits d’exploitation et les
charges d’exploitation (en plus des amortissements et dépréciation qui sont liées au cycle
d’investissement) qui ont été consommées pour obtenir ces produits.
Il convient toute fois de rappeler, qu’il ne faut pas confondre trésorerie et richesse.
Nous avons retenus pour ce chapitre, la présentation par nature du compte de résultat, qui
permet d’offrir plus de détail sur les couts à la différence de la présentation par fonction qui
nécessite de procéder à des allocations de charges.
Donc, pour comparer les ventes avec les couts des ventes, il faut faire des ajustements, c'est-
à-dire :
36
- Enlever aux achats les variations de stocks de marchandises et de
matières premières, pour comptabiliser les consommations et non
les achats.
- Enlever aux charges les variations de stocks de produits finis (ou en
cours), c.à.d. des charges supportés au cours de l’exercice pour
fabriquer des produits qui n’ont pas été vendus.
Exemple4 :
Une entreprise de production et de vente de futs de chêne. Elle est partie cette année d’un
stock initial de produits finis nul, elle a produit 900 futs et en a vendue 800, le stock final est
donc de 100 futs. Chaque fut est vendu 500 €. Pour le produire, il faut 250 € de chêne et 100
€ de frais de personnel de production. Par ailleurs, la force de vente coute 22500 € par an, et
l’administration totalement sous-traité 20000 € par an. L’amortissement annuel de l’outil de
production est de 15000 €. Le stock initial de matières premières était de 20000 €, le stock
final est de 25000 €. Le total des achats de matières premières est de 230000 €.
37
4.2. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion
1) La marge commerciale
Elle est la différence entre le montant des ventes de marchandises et leur cout d’achat des
marchandises vendues. Elle se calcule comme suit :
Ventes de marchandises
- achats de marchandises
+ Variation de stocks de marchandises
= Marge commerciale
Ce solde est intéressant à étudier dans les entreprises à vocation commerciale (négoce,
commerce de gros, etc.), son niveau varie généralement selon le secteur.
38
Elle représente la contribution de l’entreprise à l’économie nationale par sa dimension
macroéconomique en permettant le calcul du PIB.
Calcul :
Marge commerciale
+ Production de l’exercice
-consommations de l’exercice
-Autres charges externes (sous-traitance, achats non stockés, etc.)
= Valeur ajoutée
Toutefois, il est intéressant dans plusieurs cas de connaitre son montant sans la marge
commerciale.
Calcul :
Ou bien :
Valeur ajoutée
+ Subventions d’exploitation
-Impôts et taxes6
-Rémunération du personnel
= Excédent brut d’exploitation (EBE)
C’est le profit primitif réalisé (créé) par l’entreprise. Il est brut car il ne prend en charges ni la
politique financière de l’entreprise ni ses choix d’investissements.
Il est égal à l’EBE corrigé des charges calculées d’exploitation. C’est un indicateur de
performance économique de l’entreprise mais qui intègre les choix de cette dernière en
matière de politique d’investissement. Il reste cependant indépendant de la politique
financière.
Calcul :
39
Ou bien :
EBE
+ Autres produits opérationnels (d’exploitation)
-Autres charges opérationnelles (d’exploitation)
-Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeurs
+ Reprises sur pertes de valeurs et provisions
= Résultat opérationnel7 (d’exploitation)
6) Le résultat courant
il prend en compte les aspects financiers, il représente le résultat avant impôts provenant de
l’activité normale et habituelle de l’entreprise. Le SCF, parle de résultat ordinaire avant
impôts.
Résultat d’exploitation
+ Résultat financier
= Résultat courant (ou résultat ordinaire avant impôts)
7) Le résultat extraordinaire
Il représente la différence entre les charges et les produits générés par les activités hors
exploitation (hors activité courante) de l’entreprise.
Résultat net = Résultat courant + Résultat exceptionnel – impôts sur les bénéfices
40
Produits extraordinaires – charges extraordinaires
= résultat extraordinaire
Résulta courant + résultat extraordinaire- impôts sur les bénéfices
= résultat net de l’exercice
Les autres charges d’exploitation sont des charges qui n’ont pas le caractère de
consommations intermédiaires telles que les matières et fournitures ; elles concernent
notamment les redevances sur brevets, licences, etc.
Les autres produits d’exploitation correspondent à des redevances sur brevets, licences,
quote-part d’opérations faites en commun, etc.
Dans cette étape il convient de distinguer les ratios d’exploitation qui n’utilise que des
informations du compte de résultat, des ratios de rentabilité qui font appel à des éléments
du bilan, du compte de résultat et à la notion d’actif économique.
Ils servent à expliquer la manière dont l’entreprise a conduit la gestion de son exploitation
au cours de l’année. Les ratios d’exploitation sont souvent exprimés par rapport à l’activité,
c’est-à-dire en pourcentage du chiffre d’affaires. Ils s’attachent également à traduire
l’évolution des masses les plus significatives du compte de résultat.
On peut retenir cinq ratios essentiels :
Cet indicateur est pertinent pour une entreprise industrielle ; il permet de saisir le métier de
l’entreprise.
Un ratio élevé devra être fondé sur une forte valeur ajoutée, autrement dit une activité
industrielle intense en facteur travail ou fortement mécanisée.
Un ratio faible correspond à une activité commerciale ou de négoce.
Ce ratio est utile pour identifier la sensibilité de l’entreprise aux évolutions externes de prix
(coût des matières premières ou évolution des devises, par exemple).
Ce ratio ne doit pas connaître -normalement- de grandes variations d’une année sur l’autre.
41
4) Ratio de poids des charges de personnel charges de personnels/chiffre d’affaires
Son l’évolution donne des indications précieuses sur la politique financière de l’entreprise,
que ce soit à court ou à long terme.
Exercice 11
Le compte de résultat d’une entreprise industrielle au 31/12/2014 se présente comme suit (en KDA) :
42
1- Etablir le tableau des soldes intermédiaires de gestion.
2- Calculez et interprétez les ratios d’exploitation de cette entreprise.
Les ratios de rentabilité permettent de comparer les résultats obtenus avec les moyens mis
en œuvre.
Notion centrale dans la gestion et la finance d’entreprise, la rentabilité peut se décliner sur
trois niveaux :
43
1) Le ratio de rentabilité d’exploitation résultat d’exploitation/chiffre d’affaires
Qui traduit l’efficacité commerciale de l’entreprise dans son activité de vente de biens ou de
services.
Ce résultat ne tient pas compte de la politique financière, puisqu’il est calculé avant frais
financiers, ni des éléments exceptionnels.
Très influencé par le secteur d’activité, il est le meilleur indicateur de la performance de
l’entreprise.
Il sert souvent de critère de base à l’élaboration d’objectifs.
Il mesure la rentabilité des investissements (somme des actifs immobilisés et des besoins de
fonds de roulement) mis en œuvre par l’entreprise pour conduire son activité et dégager des
bénéfices.
Actif économique net = immobilisations nettes + BFR
La rentabilité économique cherche à mesurer l’efficacité des actifs mis en œuvre pour mener
l’activité. Elle est liée au secteur d’activité et à la gestion de l’entreprise.
Il mesure la rentabilité nette des moyens mis à la disposition de l’entreprise par les actionnaires.
Ces trois derniers ratios sont liés et l’analyse de leur enchaînement permet de mieux
comprendre la stratégie de l’entreprise.
Exercice 12
1- En utilisant les informations de l’exercice 11 avec les informations suivantes, calculez les
ratios de rentabilité de cette entreprise.
44
4.5. La capacité d’autofinancement (CAF)
Le compte de résultat est le premier document utilisé par l’analyste financier pour poser un
diagnostic sur l’activité de l’entreprise. Il permet le calcul de la capacité d’autofinancement
qui représente l’ensemble des ressources internes dégagées par l’entreprise pour financer
de nouveaux investissements ou pour rembourser des emprunts.
La notion de CAF s’oppose aux ressources externes de l’entreprise provenant des associés
(apport en capital), prêteurs (emprunts) ou État (subventions).
La CAF est la ressource interne dégagée par l’entreprise du fait de son activité.
45
46