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UMBB.FS.

DEPARTEMENT DE MATHEMATIQUES ANNEE 2014/2015

ANALYSE FINANCIERE
POLYCOPIE PREPARE PAR
M.MISSOUM Maitre Assistant

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Sommaire

Introduction

Chapitre 1: Eléments de définition

1.1. Rôle et principes de la comptabilité

1.2. La fonction finance dans l’entreprise

1.3. Le diagnostic financier de l’entreprise

1.4. Les états financiers utilisés en analyse financière

1.5. Définition de certains éléments utile en analyse financières

1.5.1. L’écart d’acquisition ou survaleur ou goodwill


1.5.2. Les amortissements
1.5.3. Les provisions pour charges passifs non courants

1.5.4. L’écart de réévaluation

1.5.5. Le lien entre le bilan et le compte de résultat

Chapitre 2 : L’analyse de l’équilibre financier

2.1. Première étape : regroupement et retraitement des comptes

2.2. Deuxième étape : Le calcul des indicateurs de l’équilibre financier et leur


interprétation

2.2.1. Le fonds de roulement (FR)


2.2.2. Le besoin en fonds de roulement (BFR)
2.2.3. La trésorerie (TR)

2.3. L’équilibre financier minimum et l’équilibre financier optimum

2.4. Typologies des situations bilancielles

2.5. Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE)

Chapitre 3 : L’analyse financière par les ratios

3.1. Eléments de définitions

3.1.1. Qu’est-ce qu’un ratio ?


3.1.2. L’utilité des ratios

3.2. Les principaux ratios d’analyse du bilan

3.2.1. Les ratios de structure financière


3.2.2. Les ratios de rotation des actifs et passifs circulants
3.2.3. Les ratios de liquidité

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Chapitre 4 : L’analyse de l’activité

4.1. Comprendre la formation du résultat

4.1.1. Eléments de définition


4.1.2. Présentation et composants du compte de résultat

4.2. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion 37

4.3. Présentation de l’enchainement des soldes intermédiaires de gestion 39

4.4. Les ratios d’analyse de l’activité

4.4.1. Les ratios d’exploitation


4.4.2. Les ratios de rentabilité

4.5. La capacité d’autofinancement (CAF)

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Introduction

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Chapitre 1 : Eléments de définition

Les objectifs de viabilité et de rentabilité de l’entreprise la conduisent de façon permanente


à prendre des décisions dans ses différents domaines d’activités et au niveau de ses
différentes fonctions. A ce titre la fonction financière (on parle aussi de
finance/comptabilité) joue un rôle prépondérant dans la vie de l’entreprise en ce qu’elle
permet d’une part d’obtenir comme informations nécessaire à la prise de décision à travers
la comptabilité. D’autre part la recherche et l’allocation de ressources financières sans
lesquelles l’entreprise ne peut exercer son activité.

Nous aborderons dans ce qui suit certains éléments permettant de saisir le rôle de la
fonction finance – et comptable – dans une entreprise.

1.1. Rôle et principes de la comptabilité

La comptabilité a un rôle interne car elle permet d’avoir des informations pour éclairer la
prise de décision. Aussi a-t-elle un rôle externe et légal en informant les tiers sur l’entreprise
et sa situation financière.

Elle peut être vue comme :

- Un moyen d’information et de protection des tiers (clients, fournisseurs, banques,


actionnaires, Etat,…) ;

- Un moyen de preuve (toute écriture comptable se fait sur la base de documents


requis) ;

- Un instrument de gestion et d’aide à la décision (il existe plusieurs documents –


livres, états financiers,… - utile aux opérations de gestion) ;

- Un moyen permettant le contrôle extérieur des dirigeants de l’entreprise ( à travers


l’audit externe et le contrôle fiscale notamment).

La comptabilité est tenue conformément à des principes dont il convient de citer ceux qui
suivent :

- Le principe de la comptabilité en partie double : Ce qui signifie que toute opération


comptable doit être systématiquement décomposée en un pole emploi et un pole ressource,
à chaque fois égal l’un à l’autre. Les ressources permettent l’opération, quant aux emplois ils
représentent l’utilisation des ressources. Il ne peut y avoir d’emploi sans ressources.

∑EMPLOIS = ∑RESSOURCES

- Le principe de prudence : il consiste à apprécier réellement les faits comptables de


l’entreprise et de ne pas donner une image plus favorable que ce qui existe réellement ;

- Le principe de périodicité : il concerne la séparation ou l’indépendance des exercices


qui conduit à découper la vie de l’entreprise en périodes successives dit exercices
comptables.

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- La spécialisation des exercices : ce principe est directement lié au précédent ; à titre
d’exemple, seuls les bénéfices réalisés à la clôture d’un exercice peuvent être inscrits dans
les comptes annuels.

- La continuité de l’exploitation : pour l’établissement des comptes, le commerçant est


présumé poursuivre ses activités.

- La permanence des méthodes : À moins d’un changement exceptionnel, la


présentation des comptes annuels et les méthodes d’évaluation retenues ne peuvent être
modifiées d’un exercice à l’autre. Si des modifications interviennent, elles sont décrites et
justifiées dans l’annexe.

Aussi les comptes annuels doivent être :


- Réguliers, c’est-à-dire conformes aux règles et aux procédures comptables en
vigueur.

- Sincères, c’est-à-dire qu’ils appliquent de bonne foi ces règles et ces procédures, en
fonction de la connaissance que les responsables ont normalement de la réalité et de
l’importance des opérations, des événements et des situations.

- Donner une image fidèle, c’est-à-dire rendre compte le plus fidèlement et le plus
objectivement possible de la situation patrimoniale et de ses perspectives (avantages et
difficultés à venir).

1.2. La fonction finance dans l’entreprise

Le plus souvent liée ou prenant en charge la tenue de la comptabilité dans l’entreprise, elle
ne peut se résumer à cette dernière ; principalement dans le contexte économique actuel.
Ce dernier « imposant » à l’entreprise différentes stratégies en vue d’être compétitive et
viable.
Pour ce faire le financier de l’entreprise tout en pouvant prendre en charge la comptabilité,
se trouve chargé d’autres missions pouvant être regroupées en celles qui suivent :
- Assurer l’approvisionnement de l’entreprise en liquidités qui lui permettront
d’honorer ses engagements et de financer son développement.
Non seulement le cout des financements doit être minimisés, mais aussi dans le cas d’une
émission de titres (de capitaux propres ou de dettes), la valeur de ces derniers doit être le
plus cher possible. Nous entrevoyons un coté « commercial » ou marketing de la fonction
finance d’entreprise.
- S’assurer – à moyen terme - que l’entreprise dégage sur les ressources qui lui sont
accordées par les investisseurs (et autres créanciers) un taux de rentabilité au moins égal au
cout des fonds mis à sa disposition. Ceci passe par l’étude rigoureuse des projets
d’investissements.

- Identifier et gérer les risques l’entreprise face aux aléas financiers. Par une
connaissance approfondie des risques potentiels et des mesures de leur couverture.

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1.3. Le diagnostic financier de l’entreprise

Le mot « diagnostic » est d’origine grecque, il signifie « apte à discerner » ; son utilisation est
fréquente dans le domine médical où il a pour sens, déterminer une maladie d’après ses
symptômes.

D’une manière plus globale le diagnostic apparait comme la description des aspects
caractéristiques d’une situation. De ce point de vue, le diagnostic financier d’une entreprise
est la description caractérisant sa situation financière. Ainsi, il permettra d’apprécier sa santé
financière, ses performance, ses méthodes et moyen de prise en charge de la fonction
financière et comptable…

Le diagnostic doit se- le plus souvent- dérouler sur une durée de 3 à 5 ans
(antérieurement) ; il devra aussi fournir des éléments de comparaison dans l’espace (avec les
autres entreprises du même domaine d’activité), et dressera enfin les points forts et les
points faibles de l’entité diagnostiquée.

Dans cette approche l’analyse financière devient un moyen, voir une partie majeure du
diagnostic financier d’une entreprise. Elle devra permettre de façon pertinente d’apprécier la
santé financière et économique de l’entreprise ainsi que ses performances. Pour cela elle
puise ses informations dans les états financiers.

L’analyse financière est l’ensemble des techniques et méthodes permettant de rechercher


dans quelle mesure une entreprise est assurée de maintenir l’équilibre de sa structure
financière tant sur le court terme que sur le long terme.

Les deux objectifs fondamentaux de l’analyse financière sont :


1- Analyser l’équilibre financier de l’entreprise : cela en s’assurant qu’elle dispose de
moyens monétaires suffisant pour financer les moyens économiques qu’elle met en
œuvre. Ces moyens peuvent être regroupés en deux catégories.
 Des moyens durables ou fixes, qui peuvent être corporels (machines,
locaux, terrains, mobiliers, véhicules, …) ; incorporels ou immatériels
(logiciel, brevets, marques, …) ; ou encore financiers (actions ou parts
détenues dans d’autres sociétés,…).
 Des éléments d’exploitation, stocks, créances clients,…

Ainsi il convient de vérifier que les moyens durables sont financés par des ressources
durables (capitaux permanents, dettes à long terme) ; et que les éléments d’exploitation
sont financé soit par des ressources durables (ou stables) ou bien par des ressources
cycliques (provisoires ou non durables comme les dettes fournisseurs ou les facilités de
caisse).

2- Mesurer la rentabilité de l’entreprise : dans cette partie il faut vérifier si l’entreprise


dégage à travers son activité, un revenu (profit) suffisant pour rémunérer les facteurs
de production engagés et qu’elle crée de la richesse.

1.4. Les états financiers utilisés en analyse financière

L’analyse financière d’une entreprise, s’appuie sur l’information que présentent ses états
financiers. Dans la législation nationale, ces états sont définis par la loi n°07 du 25 Novembre
2007 portant Système comptable financier et par l’arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles

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d’évaluation et de comptabilisation, le contenu et la présentation des états financiers ainsi
que la nomenclature et les règles de fonctionnement des comptes (voir annexe n°1). Nous
ajouterons pour chaque état financier, les éléments explicatifs suivants.

- Le bilan : c’est une photographie du patrimoine de l’entreprise prise à une date


précise (réglementairement le 31 Décembre de chaque année) ; il permet l’analyse
de l’équilibre financier. Le bilan se présente en deux parties distinctes.
 L’actif : il recense les éléments du patrimoine ayant une valeur économique
positive pour l’entreprise (on le retrouve à droite dans les manuels
d’enseignement). Se sont les emplois permanents (immeubles, outil de
production,…) ou temporaire (matière première, créances,…) effectués par
l’entreprise.
 Le passif : il regroupe les éléments du patrimoine ayant une valeur
économique négative pour l’entreprise, à savoir, les dettes contractés auprès
des établissements financiers ou auprès de fournisseurs.
La différence entre l’actif et le passif est constituée par les fonds propres
(capital social, réserves,…) qui bien qu’il ne s’agisse pas de dettes sont portés
au passif du bilan.
Les capitaux propres et les différentes dettes (passif réel) constituent les
ressources (l’origine des fonds) de l’entreprise.

- Le compte de résultat : il représente la variation de richesse de l’entreprise pour une


période donnée, en faisant apparaitre les produits générés par son activité (ventes,
produits financiers, …), les charges qu’elle supporte pour exercer son activité
(consommation de matières premières, d’énergies, de main d’œuvre,…) et le résultat
qu’elle dégage de cette activité et qui peut être positif (bénéfice) ou négatif (déficit
ou perte).
Le compte de résultat ne tient pas compte des encaissements de produits et des
décaissements de charges, ni de leurs dates.

- Le tableau des flux de trésorerie : ce tableau fait apparaitre les mouvements des
éléments de trésorerie et quasi-trésorerie qui se sont déroulés pendant l’exercice
entre l’entreprise (l’entité) et son environnement sous forme d’encaissement ou de
décaissement.
L’arrêté du 26 juillet 2008 fixant les règles d’évaluation et de comptabilisation, le
contenu et la présentation des états financiers ainsi que la nomenclature et les règles
de fonctionnement des comptes, donne la définition suivante. « Le tableau de flux
de trésorerie a pour but d’apporter aux utilisateurs des états financiers une base
d’évaluation de la capacité de l’entité à générer de la trésorerie et des équivalents
de trésorerie, ainsi que des informations sur l’utilisation de ces flux de trésorerie ».

- L’état de variation de capitaux propres : l’arrêté cité ci-dessus le définit comme suit. »
L’état de variation des capitaux propres constitue une analyse des mouvements
ayant affecté chacune des rubriques constituant les capitaux propres de l’entité au
cours de l’exercice ».
Les éléments concernés sont entre autre, les résultats, les réserves, le capital social
(augmentation, diminution).

- L’annexe des états financiers : c’est un état qui contient des informations permettant
d’approfondir la compréhension des autres états financiers.

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Il y est expliqué les règles et méthodes comptables adoptées par l’entreprise ; des
informations sur des entités associées, filiales,…
Ce document est d’une grande utilité pour l’analyse financière.

1.5. Définition de certains éléments utile en analyse financière

1.5.1. L’écart d’acquisition ou survaleur ou goodwill

Lorsqu’une société acquiert (achète) une autre société, rarement ou cette dernière est
acquise pour le montant exact des ses capitaux propres comptables. Le plus souvent il existe
un écart -positif- entre le prix payé et la part acquise du capital.
L’acquéreur accepte de payer cet écart (de payer plus cher) pour diverses raisons, telles que
l’existence d’une part de marché intéressante, des marques, des brevets, ou encore des
synergies qui résulteront de cette acquisition.
« L’écart entre le prix d’acquisition et la valeur des actifs et des passifs exigibles de
l’entreprise acquise est appelé écart d’acquisition. Plus familièrement on parle de goodwill
ou de survaleur » (P. Vernimmen, p116).

1.5.2. Les amortissements

« L’amortissement d’un actif est la constatation comptable de la réduction de valeur qu’il a


subie du fait de son utilisation ou de sa détention par l’entreprise. Il correspond à l’usure
due à l’utilisation d’un bien : machines, agencements, carrières, véhicules, immeubles, etc.»
(P. Vernimmen, p133).
L’amortissement concerne les immobilisations. Il est comptabilisé en compte de charge
étalée sur plusieurs exercices.
La charge d’amortissement ne connait pas de décaissement.
Il existe plusieurs méthodes de calcul de l’amortissement (linéaire, dégressif, variable,…).

1.5.3. Les provisions pour charges passifs non courants

On utilise souvent la dénomination, provisions pour risques et charges dans les manuels
étrangers.
Conformément à l’IAS 37, les provisions de ce type relèvent bien du passif car elles sont
l’expression d’une obligation de l’entreprise envers un tiers dont il est probable ou certain
qu’elle provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers.
Cette obligation peut être de nature juridique envers des tiers identifiés (par exemple,
garantie contractuelle) ; elle peut aussi être implicite, c’est-à-dire découler de la
responsabilité reconnue de l’entreprise envers son environnement analysé globalement.
L’évaluation de cette obligation peut conduire à utiliser les statistiques et les probabilités, ce
qui n’empêche pas que l’obligation envers les tiers doit être certaine dans son principe.
Une obligation ni certaine, ni probable est un simple passif éventuel et n’apparaît pas au
bilan.
Les provisions pour risques et charges sont hétérogènes : provisions pour litiges, provisions
pour garanties données aux clients, provisions pour pertes de change, provisions pour pertes
sur contrats, provisions pour restructurations, provision pour charges à répartir, provisions
pour grosses réparations (H.Delabruslerie, 2010, p81).
Le SCF considère les provisions comme un passif non-courant.

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1.5.4. L’écart de réévaluation

Le système comptable financier (SCF) a prévu les dispositions d’enregistrement des plus-
values et des moins-values de réévaluation des immobilisations que l’entité juge utile à
réévaluer. Une entité est autorisée à enregistrer sur la base de leur montant réévalué, les
immobilisations corporelles qu’elle aura préalablement définie, ce qui conduit à réajuster la
valeur initiale de celles-ci à leur juste valeur. Ce type d’opération doit être effectué de façon
suffisamment fréquente et régulière de sorte que la valeur comptable des immobilisations
concernées ne diffère pas significativement de leur juste valeur.
La différence entre l’ancienne et la nouvelle valeur de l’immobilisation concernée apparait
au passif du bilan au compte 105 « Ecart de réévaluation ».
Une réévaluation positive vient augmenter la valeur des capitaux propres en étant
enregistrée au compte 105. Par contre une réévaluation négative fait supporter l’écart
directement au résultat de l’exercice et vient réduire la valeur des capitaux propres tels que
la montre le tableau suivant.

Tableau n°2 : Première réévaluation

Désignation de l’immobilisation Ecart de réévaluation (2) – (1)


positif négatif
Valeur d’origine (1) Augmentation Baisse du résultat
des capitaux propres
Première réévaluation (2)

Dans le cas d’une deuxième réévaluation l’analyste doit disposer d’une fiche de suivi – ou
fiche d’inventaire- de l’immobilisation concernée. La deuxième réévaluation donne lieu à
quatre possibilités telles que le fait apparaitre le tableau suivant.

Tableau n°3 : La deuxième réévaluation

Premire réévaluation
immobilisation + -
Absorption de la moins-value
+ Capitaux permanents au niveau du résultat et
Deuxième mettre le surplus –s’il existe-
réévaluation en capitaux permanents
Absorbe le premier écart et Charge ; donc affecte le
- le surplus éventuel est une résultat
charge qui affecte le résultat

Il est à rappeler que l’écart de réévaluation ne concerne que les immobilisations corporelles.

1.5.5. Le lien entre le bilan et le compte de résultat

Le résultat de l’entreprise correspond à la création de « valeur » et de richesse par


l’entreprise. L’article 28 du décret exécutif n° 08 156 du 26/05/2008 donne la définition
suivante : « le résultat ne de l’exercice est égal à la différence entre le total des produits et le
total des charges de cet exercice. Il correspond à la variation des capitaux propres entre le
début et la fin de l’exercice, hors opérations affectant directement le montant des capitaux

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propres sans affecter les charges ou les produits. Le résultat ne correspond à un bénéfice en
cas d’excédent des produits sur les charges et à un déficit dans le cas contraire ».
Un bénéfice signifie l’excédent des actifs sur les passifs. Un déficit exprime le contraire.
La figure suivante met en relief ce lien.

Figure n°1 : Le lien entre le bilan et le compte de résultat

Source : C-A.Duplat, 2004, p 68

Chapitre 2 : L’analyse de l’équilibre financier

L’analyse de l’équilibre financier sert à mieux apprécier l’entreprise (l’entité) sur le plan de la
structure financière ainsi que sur le plan de sa capacité d’endettement auprès des banques.
L’analyse de l’équilibre financier utilise principalement le bilan et l’annexe des états
financiers.
L’analyse se posera certaines questions dont :
- La structure financière de l’entreprise est-elle satisfaisante ?
- Le financement de l’entreprise est-il bien assuré ?
- Son niveau d’endettement est il important ?
- L’entreprise peut-elle encore demander des concours bancaires ou d’autres crédits ?
Les chiffres clés à examiner au bilan sont :
- Les capitaux propres ;
- L’endettement ;
- Les différents actifs répertoriés (immobilisations, stocks, créances, disponibilités).

2.1. Première étape : regroupement et retraitement des comptes

Pour ne pas être submergé par une quantité importante de chiffres, il convient de regrouper
certains comptes du bilan en « grande masse ». Aussi faut-il procéder au retraitement de
certains comptes pour mieux cerner la réalité.
Le regroupement des comptes se fait par des calculs simples et prudents en même temps,
qui facilitent la compréhension du bilan. On obtiendra ainsi quelques chiffres
(approximativement une douzaine) significatifs et exploitables.

Le tableau suivant donne un aperçu des grandes masses du bilan retraité (le bilan financier).

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Tableau n°1 : Le bilan financier
BILAN retraité AU 31/12/nn
Actif Passif
Actif immobilisé (net) Capitaux permanents
Immobilisation incorporelles Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital social
Immobilisations financières Réserves
Eléments de l’actif courant à plus d’un an Report à nouveau
Résultat de l’exercice
Sous total actif immobilisé
Dettes à moyen et long terme (à plus d’un an)
Emprunts
Actif circulant Dettes auprès des établissements de crédits
- Valeurs d’exploitation
Stocks Sous total capitaux permanents
- Valeurs réalisables
Créances Dettes à court terme (à moins d’un an)
Eléments de l’actif non-courant à moins d’un an Dettes fournisseurs
Dettes fiscales et sociales
- Disponibilités Trésorerie passif
(trésorerie actif)
Sous total DCT
Sous total actif circulant
Total actif Total passif

Pour les retraitements et les vérifications à faire :


- Les immobilisations doivent être prises en montants nets d’amortissements.
Valeur d’acquisition – amortissement (usure) = valeur nette comptable
- Les stocks sont évalués à leurs couts d’achat pour les marchandises et les matières
premières et aux couts « directs » de production pour les produits finis, semi-finis et
autres.
- Beaucoup d’entreprises constituent un « stock de sécurité », qui doit rester en
permanence dans les magasins de l’entreprise. En analyse financière il est appelé
« stock outil », il est porté au niveau de l’actif immobilisé.
- Concernant les créances il faut inscrire dans l’actif immobilisé les créances à plus d’un
an. Aussi faut-il intégrer les effets portés à l’escompte et non échus dans les dettes
bancaires à court terme au passif du bilan et en créances clients à l’actif.
Ces éléments correspondent à des traites ou à d’autres effets qui ont été remis à la
banque pour escompte mais dont l’échéance n’est pas encore atteinte ; ils peuvent
donc être rejeté à leur date d’échéance (risque de non paiement), ils redeviendront
ainsi des dettes bancaires.
- Au passif les provisions pour charges passif non courant sont portées au niveau des
dettes selon la durée (tel qu’expliqué précédemment).
- Le résultat de l’exercice (ou la part du résultat) à distribuer aux associés ou
actionnaires de l’entreprise sera porté au niveau des dettes à court terme.
- Les dettes à long terme dont l’échéancier restant ne dépasse pas une année (12
mois) seront portées au niveau des dettes à court terme.
- Les titres détenues par l’entreprise (obligations, bon du trésor,…) dont l’échéance
restante ne dépasse pas une année sont enregistrés en valeurs réalisables.

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Exercice 1
Établir un bilan
Monsieur Oussama souhaite établir le bilan de son entreprise au 31 décembre de l’année N.
Voici les éléments comptables dont il dispose:
• Valeur des installations et du matériel 15000 DZD
• Valeur des marchandises en stock 5500 DZD
• Somme due par les clients 4000 DZD
• Montant en banque 4500 DZD
• Montant en caisse 2000 DZD
• Somme due aux fournisseurs 9500 DZD
• Prêt à 3 ans obtenu de la banque .....10000 DZD
Établissez le bilan de l’entreprise de Monsieur Oussama et précisez quel sera le montant de ses
capitaux propres?

Exercice 2
Le bilan d’une entreprise au 31/12/N avant répartition du résultat présente les informations
suivantes (um = KDA).
 Réserves légales 100 um (elles atteignent ainsi le seuil fixé par la loi soit 10%du
capital social).
 Réserves statutaires 100 um
 Réserves facultatives 200 um
 Report à nouveau 235 um
 Résultat de l’exercice 442 um
Le 15/06/N+1, l’assemblé générale des actionnaires a décidée d’attribuer 150 um comme
dividendes aux actionnaires et 150 um comme réserves facultatives.
1) quel est l’incidence de la répartition du résultat sur les comptes concernés ?
2) quel est l’impact de la distribution du résultat sur les fonds propres de la société ?

Exercice 3
Le 01/01/N, le bilan d’une entreprise se présente comme suit (page suivante).
Informations supplémentaires :
 la valeur du stock outil est de 75 um des matières et fournitures ;
 la direction commerciale annonce 19 um de crédit client seront difficilement
recouvrables ;
 une somme de 10 um du bénéfice sera distribuée aux associés ;
 l’échéancier des dettes envers les établissements financiers se présente comme suit :
- avances bancaires courantes 314 um
- moins d’un an 531 um
- de 1 à 5 ans 735 um
 les dettes financières diverses sont détenues par des associés, 300 um seront
bloquées sur cinq ans ;
 les charges comptabilisées d’avance ainsi que les produits comptabilisés d’avance
concerne l’exercice N.

T. A. F.
1) Etablir le bilan financier de l’entreprise.
2) Analyser son équilibre financier.

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Bilan au 31/12/N

Actif Brut Amortissement / Valeurs passif Valeurs


perte de valeur nettes nettes
Actif non courant Capitaux propres
. Immob incorp 130 - 130 . Capital social 1200
. Batiments 1019 529 490 . Réserves 450
. Inst techniques 2308 890 1418 . Report à nouveau 10
. Mat transport 1714 1320 394 . Résultat ?
. Immob fin 300 - 300
Passif non courant
. Dettes env ets crédits 1580
Actif courant Passif courant
Stocks . Dettes fin diverses 500
. matière et fournit 1209 420 789 . avances/commandes 83
. produits finis 367 - 367 . fournisseurs 1576
Créances . dettes fisc et sociales 508
. clients 606 42 564 . dettes d’exploitation 94
. autres créances 635 - 635 . produits
Charges compt d’av 176 - 176 comptabilisés d’avance 51
Trésorerie d’actif
. caisse 1012 - 1012

Total actif

2.2. Deuxième étape : Le calcul des indicateurs de l’équilibre financier et leur


interprétation

L’analyse de l’équilibre financier – ou, analyse structurelle du bilan – met en évidence dans
un premier temps, les trois indicateurs suivants :
- Le fonds de roulement (FR) ;
- Le besoin en fonds de roulements (BFR) ;
- La trésorerie (TR).

2.2.1. Le fonds de roulement (FR)

Il représente la partie des ressources stables qui financent une partie de l’actif circulant. Il
est la différence entre les capitaux permanents et l’actif immobilisé.
Le fonds de roulement (net global) est la partie excédentaire des ressources stables, après
financement des emplois stables, qui concourt au financement de l’actif circulant.
Le fonds de roulement est un indicateur du financement à moyen et long terme de
l’entreprise. Un fonds de roulement positif montre que des financements à long terme ont
permis d’acquérir non seulement l’actif immobilisé (équipements, locaux,…), mais aussi une
partie de l’exploitation (stocks, possibilité d’accorder des créances,…).
Un fonds de roulement positif est un facteur de stabilité pour l’entreprise; il la rend moins
dépendante des banques pour le financement de son cycle d’exploitation.
Par contre, un fonds de roulement négatif est le signe d’une insuffisance de ressources
financières à moyen terme pour financer l’ensemble des immobilisations.
A première vue, cette situation est défavorable; en effet, une partie des éléments durables
de l’entreprise est financée par des dettes à court terme, ce qui représente une solution
risquée.

Calcul : le fonds de roulement se calcul par le haut du bilan

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FR = Ressources stables – Emplois stables
FR = Capitaux permanents – Actif immobilisé
Vérification : FR = Actif circulant – Dettes à court terme (dettes circulantes)

Plus le FR est important (et donc plus l’entreprise dispose de ressources durables en excès),
plus l’entreprise peut financer facilement son exploitation.
Le montant du fonds de roulement dépend des décisions à long terme concernant la
politique d’investissement et la politique de financement de l’entreprise.

2.2.2. Le besoin en fonds de roulement (BFR)

Les politiques de gestion des stocks et des délais de règlement des clients et des fournisseurs
ont un impact sur les besoins financiers de l’entreprise.
Le besoin en fonds de roulement représente un besoin de financement permanent à court
terme né du décalage entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes.
Les décalages existant entre les achats et leur règlement et les ventes et leur encaissement
nécessitent un financement correspondant au besoin en fonds de roulement
(d’exploitation). Celui-ci se calcule par différence entre:
- les besoins financiers à court terme constitués par : les stocks et les crédits
clients (créances clients, effets à recevoir, effets portes a l’escompte et non
échus);
- les ressources financières provenant du crédit consenti par les fournisseurs
(dettes aux fournisseurs, effets à payer) et d’autres dettes à court terme hormis
la trésorerie passif.
Le calcul des décalages à financer par une entité permet de déterminer le besoin en fonds de
roulement.
Calcul : le BFR se calcul par le bas du bilan
BFR = Stocks + Créances – Dettes à court terme (sauf trésorerie passif)

Selon les entreprises et les secteurs d’activité, le besoin en fonds de roulement


(d’exploitation) n’est pas le même: une entreprise qui, par exemple, a 3 mois de stock, des
délais de règlements clients de 30 jours et des délais de règlements fournisseurs de 60 jours
aura des besoins financiers plus faibles qu’une autre entreprise avec un stock de 6 mois, des
délais de règlements clients de 60 jours et des délais de règlements fournisseurs de 45 jours.
Si les besoins de financement de l’actif sont supérieurs aux ressources de financement du
passif, il en résulte un besoin net de financement : le BFR.
À l’inverse, des ressources de financement excédentaires vont créer une ressource nette de
financement. On parle alors de BFR négatif ou de ressource en fonds de roulement RFR
(appelé aussi excédent en fonds de roulement).

Remarque : Le besoin en fonds de roulement se décompose en deux. Le besoin en fonds de


roulement d’exploitation (BFRE) et le besoin en fond s de roulement hors exploitation
(BFRHE) – que nous verrons plus loin - qui concerne les actifs circulant et les dettes à court
terme hors exploitation.

2.2.3. La trésorerie (TR)

Appelée aussi trésorerie nette, elle ne doit pas être confondue avec les disponibilités.
La trésorerie est la différence entre le fonds de roulement (FR) et le besoin en fonds de
roulement (BFR) ; elle peut être positive, négative ou nulle.

15
Calcul : deux formules, un seul résultat

TR = FR – BFR
TR = Disponibilité (trésorerie passif) – Trésorerie passif (Avances bancaires, Facilités de
caisse, découvert bancaire,…)
On parle aussi de Besoin de trésorerie.
BTR = BFR - FR

La trésorerie permet de vérifier si le fonds de roulement couvre le besoins en fonds de


roulement.
Une trésorerie négative – donc un besoin de trésorerie – permet d’évaluer le montant des
concours bancaires à court terme à demander (si la banque accepte).
Une trésorerie positive est signe d’une structure financière favorable pour l’entreprise.
L’excédent – des liquidités - peut être placé (selon la politique de l’entreprise).
Une trésorerie nulle signifie que le fonds de roulement permet juste de couvrir le besoins en
fonds de roulement. Cette situation d’équilibre demeure le plus souvent précaire.
Toutefois l’analyse de la trésorerie est à appréhender avec une grande prudence, son niveau
(positif ou négatif) à un moment donné de l’année peut tromper l’analyste.
L’entreprise peut avoir une activité saisonnière ; elle peut également avoir différée le
règlement d’une partie de ses dettes à court terme (dettes bancaires ou fournisseurs).

Rappel :
- le fonds de roulement est lié aux emplois et aux ressources stables
de l’entreprise ;
- le besoin en fonds de roulement est lié au financement à court
terme de l’entreprise (exploitation et hors exploitation) ;
- le calcul de la trésorerie permet entre autre de s’assurer de la
validité du travail effectué.

Exemple1 : analyse de l’équilibre financier d’une entreprise

1
Claude Annie DUPLAT, Analyser et maitriser la situation financière de son entreprise, Vuibert 204, p 81

16
Calculez le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, la trésorerie et
commentez.

2.3. L’équilibre financier minimum et l’équilibre financier optimum

La rigueur financière suppose l’application de la règle de l’équilibre minimum.


La règle de l’équilibre minimum impose la nécessité d’un lien entre la durée d’un moyen de
financement et la durée d’une opération (investissement ou exploitation) à financer. Un
investissement de 3 000 DA qui rapporte 750 DA par an pendant six ans ne peut pas être
financé par un crédit bancaire remboursable en deux ans : les revenus n’y suffiraient pas.
L’actif immobilisé doit être financé par des ressources stables, et dans ce cas, le fonds de
roulement est égal à zéro (capitaux permanents = actif immobilisé). Les besoins à financer
du cycle d’exploitation doivent alors être intégralement couverts par les ressources
provenant du cycle d’exploitation – les dettes à court terme couvrent parfaitement l’actif
circulant - et dans ce cas, le besoin en fonds de roulement est égal à zéro (on suppose le BFR
hors exploitation est nul). On appelle cette situation dans laquelle la trésorerie est nulle
l’équilibre financier optimum.
Les situations d’équilibre financier minimum ou optimum sont des cas minoritaires.

2.4. Typologies des situations bilancielles

Il est essentiel de savoir si le BFRE est égal, supérieur ou inférieur au FR. Face à ces trois
possibilités, l’entreprise peut optimiser son équilibre financier en agissant soit sur l’un ou
soit sur l’autre.
Cette analyse s’effectue à partir d’un tableau d’équilibre financier. Il s’agit d’une synthèse de
l’analyse du bilan sous forme d’un tableau qui montre à gauche les emplois à financer (BFR
et trésorerie) et à droite les ressources de financement (FR).
Si le BFR ou la trésorerie sont négatifs, ils deviennent des ressources et passent à droite.
Un BFR négatif est une ressource en fonds de roulement (RFR).

17
Si le FR est négatif, il devient un besoin à financer et passe à Dans ce cas le FR cycle
gauche.
d’exploitation et
Si le BFR est entièrement couvert par le FR, la trésorerie est
nulle alors on considère que l’équilibre financier est réalisé à permet de dégager une
cet instant. trésorerie. Cette
situation est
Figure n°2 : le tableau d’équilibre financier intéressante pour
l’entreprise et n’amène
pas à des
commentaires
particuliers.

Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod 2008 p 49

Nous distinguerons les situations bilancielles selon le signe du BFR. Si il est positif nous
aurons les situations suivantes.

Figure n°3 : situation 1

Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50

Il convient de s’assurer que cette trésorerie ne correspond pas à un sous-emploi des


capitaux.

Figure n°4 : situation 2

18
Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50

Dans ce cas le FR est inferieur au BFR, ce qui donne une trésorerie négative. Cette situation
est très répandue dans les entreprises industrielles.

Le BFR est financé par des ressources stables et par des emprunts à court terme. On peut
augmenter le FR (augmenter les capitaux propres ou diminuer les immobilisations) ; on peut
réduire le BFR (rotation des stocks, clients, fournisseurs).

Figure n°5 : situation 3

Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50

C’est un cas critique ou la trésorerie à court terme finance les actifs immobilisés et le cycle
d’exploitation. Cette situation n’est pas soutenable si elle dure ou qu’elle se répète.
L’entreprise risque de disparaitre s’il n’y-a pas de restructuration rapide du fonds de
roulement.

Dans les situations suivantes le BFR est négatif, il correspond donc à une ressource de
financement.

Figure n°6 : situation 4

Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50

Cette situation est « exceptionnellement » favorable pour l’entreprise. Un FR positif, une


ressource en fonds de roulement à la place d’un besoin (clients payants au comptant et
fournisseurs payés à terme) ce qui donne une trésorerie positive – et confortable – dont il
faut s’assurer qu’elle n’est pas sous employée. Un bon financier aurait placé sa trésorerie.

Figure n°7 : situation 5

19
Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50

Dans ce cas la ressource en fonds de roulement RFR n’est pas suffisante pour financer le FR
(qui est négatif). Donc la trésorerie est négative. C’est le cas où une partie de l’actif
immobilisé financée par un découvert. Il existe un fort risque de dépendance financière.
Cette situation présente d’importants risques (dépendance notamment).

Figure n°8 : situation 6

Source : D.Ogien, Gestion financière de l’entreprise, Dunod, 2008, p 50

Cette situation est très répandue dans la grande distribution ; un FR négatif financé par une
RFR très importante (rotation rapide des stocks, encaissement au comptant, paiement des
fournisseurs à termes) donc une trésorerie positive. Ce genre d’entreprise devrait une
activité placement importante (donc un résultat financier conséquent).

La grande distribution et les assurances seraient elles devenues un moyen pour des activités
financières ?

Exercice 4
La société A est un supermarché qui dégage des BFRE négatifs (RFRE : ressources en fonds de
roulement d’exploitation) car les clients règlent au comptant tandis que les crédits
fournisseurs sont généralement longs.
La société B est une société industrielle qui accorde des délais à ses clients et doit résoudre
ses problèmes de financement des besoins en fonds de roulement.
Les bilans des deux sociétés au 31 décembre N étaient les suivants :

Bilan de la société A au 31/12/N


Immobilisations 1 200 000 Capital 700 000

Stocks 100 000 Emprunts 100 000

Disponibilités 100 000 Fournisseurs 600 000

Total 1 400 000 Total 1 400 000

Bilan de la société B au 31/12/N


Immobilisations 1 200 000 Capital 1 000 000

20
Stocks 400 000 Emprunts 700 000

Clients 300 000 -

Disponibilités 100 000 Fournisseurs 300 000

Total 2 000 000 Total 2 000 000

1. Présentez les tableaux d’équilibre financier au 31 décembre N des deux sociétés.


2. Présentez les tableaux d’équilibre financier au 31 décembre N + 1 des deux sociétés,
sachant qu’une récession a entraîné une baisse du chiffre d’affaires de 25 % pour chacune
d’entre elles.
3. Quelle conclusion tirez-vous au niveau de la trésorerie des sociétés ?

2.5. Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE)

Le besoin en fonds de roulement hors exploitation est la différence entre l’actif circulant
hors exploitation – et hors disponibilités- et le passif circulant hors exploitation – et hors
trésorerie passif-.

"Le besoin en fonds de roulement hors exploitation est la différence entre actifs et passifs
des cycles d’investissement, de financement, de répartition du résultat de l’entreprise" 2.

Si le besoin en fonds de roulement d’exploitation apparait récurrent, les éléments


composant le besoin en fonds de roulement hors exploitation sont généralement ponctuels.
Donc, les opérations hors exploitation peuvent elles aussi générer des besoins et des
ressources de financement.

Des définitions proposées le calcul du BFRHE utilise les postes du bilan qui ne sont pas pris
en compte dans le calcul du besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE) ; ce qui
correspond à :

A l’actif ;

- acomptes versés au titre d’impôts sur les bénéfices ;

- créances sur cession d’immobilisation ;

- prêts aux personnels ;

- avances à des fournisseurs d’immobilisations ;…

Au passif ;

- dettes sur des immobilisations (mobilier de bureau par exemple) ;

- dividendes à distribuer ;

2
P. Avare, Gestion financière, INTEC-CNED Lyon 2003/2004, p32

21
- le solde de l’impôt sur les sociétés ;…

De manière générale, l’évolution du BFRHE n’a aucune relation avec le cycle d’exploitation ;
d’autre part, un BFRHE négatif constitue une ressource de financement.

Enfin, le besoin en fonds de roulement de l’entreprise est égal à la somme du besoin en


fonds de roulement d’exploitation et du besoin en fonds de roulement hors exploitation.

BFR = BFRE + BFRHE

Exercice 5

La société « TOUSPORT » est le principal magasin d’articles et de vêtements de sport de sa


région depuis 25 ans.
Durant l’année « N – 1 », un grand magasin de sport d’une surface de 3 000 m2, dont
l’enseigne est de renommée nationale, s’est implanté dans une agglomération voisine.

Les dirigeants de la société « TOUSPORT » constatent pour la première fois une baisse
inquiétante du chiffre d’affaires en « N », ainsi qu’une dégradation de la trésorerie alors
qu’ils envisagent un agrandissement et une rénovation des locaux en « N + 1 ».
Ils vous demandent d’effectuer, à l’aide des documents communiqués, l’analyse financière
des bilans au 31 décembre N – 1 et N afin d’apprécier la solvabilité et la liquidité de
l’entreprise en vue d’une demande de crédit auprès de la banque.

22
Bilan au 31/12/n (en um)

Actif

Désignation Exercice N Exercice N Exercice N-1


Brut Amort/ Net Net
depret
Actif non courant
Immob incorp
. fonds de commerce 36800 36800 32645
Immob corp
.terrains 38440 38440 38440
. batiments 128106 123780 4326 5919
. materiel et .. 21210 15742 5468 6510
. autres 25633 7675 17958 16186
Immob financières (1)
. autres titres immob 14575 4331 10244 13096
S/T 264764 151528 113236 112796
Actif courant
Stocks et encours
. marchandises 425770 45805 379965 346635
Créances
d’exploitation(2) 186209 28830 157379 133777
.clients .. 956 956 491
.autres
VMP
.autres titres 780 780 563
Trésorerie
. disponibilités 3446 3446 6706
.charges constatées d’av 11950 11950 11915

S/T 629111 74635 554476 500087


Total actif 893875 226163 667712 612883

(1) Dont 2100 um à moins d’un an en N-1


(2) Dont 956 um à plus d’un an en N

23
Passif

Désignation Exercice N Exercice N-1


Capitaux propres
.capital social 155500 155500
Réserves
.réserves légales 850 850
.réserves réglementées 21947 21947
Report à nouveau -91285 -111720
Résultat de l’exercice 89160 20435
S/T 176172 87012
Dettes (1)
Dettes financières
.empriunts auprès d’ets de crédit (2) 142843 151979
Dettes d’exploitation
.dettes fournisseurs 310695 342868
.dettes fiscales et sociales 28608 24896
Dettes diverses
.dettes fiscales (IBS) 7435 4712
Trésorerie
.produits constatés d’avance 1959 1416
S/T 491540 525871
Total passif 667712 612883

(1) Dont à plus d’un an 73731 131468


à moins d’un an. 417809 394403
(2) Dont concours bancaires courant 4304 6015
et soldes débiteurs.

Annexe : renseignements complémentaires


Les résultats sont affectés à l’absorption des reports à nouveau négatifs.
Les effets escomptés non échus s’élèvent à 6 688 um en « N – 1 » et à 7 869 um en « N ».
L’immobilisation financière à moins d’un an pour l’exercice clos au 31 décembre N – 1
concerne le prêt.
La créance d’exploitation à plus d’un an pour l’exercice clos au 31 décembre N concerne une
avance sur salaire.
Parmi les emprunts et dettes auprès des établissements de crédit :
– 69 112 um ont une échéance à un an au plus pour l’exercice clos au 31 décembre N ;
– et 20 511 um pour l’exercice clos au 31 décembre N – 1.
La valeur actuelle nette du terrain est de 84 580 um pour les exercices clos au 31 décembre
N et au 31 décembre N – 1.
Le fonds commercial est considéré comme un actif réel.
T.AF. Présentez les bilans financiers puis Calculez et interprétez les indicateurs de
l’équilibre financier.

24
Chapitre 3 : L’analyse financière par les ratios

4.3. Eléments de définitions

3.1.1. Qu’est-ce qu’un ratio ?

Un ratio est un rapport entre deux éléments économiques ayant une relation de cohérence
ou de corrélation.
Un ratio est composé d’un numérateur et d’un dénominateur qui n’évoluent pas toujours
dans le même sens et pratiquement jamais proportionnellement Il peut s’exprimer en
pourcentage (résultat/ventes, par exemple), ou avec un nombre (capitaux propres/dettes)
ou en jours (stocks/chiffre d’affaires).

Il ne faut pas confondre un écart qui est une différence en valeurs absolues et un ratio qui
exprime une relativité exprimée en pourcentage ou en indice.

Un ratio met en jeu deux éléments ; un indice de progression ne porte que sur un seul
élément.

N étant une valeur à une date donnée ou au cours d'une période donnée, la formule d’un
indice de progression entre deux dates ou entre deux périodes est :
(N + 1) – N / N (N est la valeur de départ et N+1 est la valeur d’arrivé).

Si les directions générales - et les médias - ne donnent que le ratio sans connaître le
numérateur et le dénominateur, on peut en arriver rapidement à des informations
mensongères.

3.1.2. L’utilité des ratios

- Ils servent à illustrer une information : c’est le coup d’œil de synthèse permettant de
visualiser en un instant une évolution ou une situation.
- Ils servent à valoriser un objectif : par exemple, la rentabilité, les ratios de productivité, de
rendement ou de gestion.
- Ils servent à préparer les décisions : un ratio peut être un outil de sécurité, d’alerte, une
sorte de « clignotant » devant déclencher immédiatement une analyse et entraîner des
décisions.

Un ratio est une incitation à la réflexion et à l’analyse.

-Ils servent à effectuer des comparaisons : les ratios permettent des comparaisons soit
interentreprises ou dans un secteur d’activité, soit à l’intérieur de l’entreprise : comparaison
entre les produits, les fonctions, les activités, les processus et procédés, les unités, etc.
- Ils servent à susciter des interrogations et préparer les diagnostics : Un ensemble de ratios
ne constitue pas à eux seuls un diagnostic.
Les ratios ont pour rôle de provoquer des questions, de susciter des interrogations ou
d’illustrer, de synthétiser une démonstration ou un raisonnement.

25
Remarques
La manipulation de ratios requiert de la prudence :
- un ratio qui montre une progression ne signifie pas que l'évolution
est systématiquement favorable,
- il ne faut jamais conclure avant d'analyser l'évolution du
numérateur et du dénominateur

- un ratio - surtout pris isolément - ne provoque pas un jugement ni


même une décision immédiate mais des interrogations.

3.2. Les principaux ratios d’analyse du bilan

Il existe plusieurs classifications des ratios, pour cette partie de notre cours nous retiendrons
les catégories suivantes :
- Les ratios de structure financière ;
- Les ratios de rotation des actifs et passifs circulants ;
- Les ratios de liquidité.

3.2.1. Les ratios de structure financière

Ils sont établis à partir des bilans des entreprises qui sont retraités pour dégager des notions
plus économiques que comptables.
Leur objectif est de permettre la compréhension de la politique financière de l’entreprise,
notamment en mettant en évidence le poids du financement externe par rapport aux fonds
propres.
Nous retiendrons les cinq suivants :

1) Le ratio de financement structurel : capitaux permanents /actif immobilisé

Ce ratio traduit la solidité financière de l’entreprise. Il constitue une autre manière


d’exprimer le fonds de roulement. Si le ratio est supérieur à 1, le fonds de roulement est
positif.

2) Le ratio de financement propre : capitaux propres / capitaux permanents

Ce ratio mesure la part de financement propre de l’entreprise dans ses ressources


permanentes.

3) Le ratio d’autonomie financière : dettes à long et moyen termes / capitaux propres

Ce ratio traduit la capacité d’endettement de l’entreprise. S’il est supérieur à 1, cela signifie
que les bailleurs de fonds externes (banques) participent davantage au financement de
l’entreprise que les actionnaires.
Les analystes estiment que les dettes financières devraient être au minimum inférieures à
30% des capitaux propres.

26
En deçà de cette limite, on considère qu’une entreprise est trop prudente dans sa gestion et
qu’elle laisse passer des opportunités.
Il est préférable que ces dettes soient plus élevées, mais qu’elles ne dépassent pas la moitié
des capitaux propres (50 %).
Les sociétés de production industrielle nécessitent plus d’investissements et ont, de ce fait,
généralement davantage recours à l’endettement.
Au-delà de 66 %, les analystes considèrent que l’endettement est beaucoup trop risqué.
Ce ratio doit être inférieur à 1, sinon l’entreprise a peu ou pas de capacité d’endettement à
terme. Elle devra soit augmenter ses capitaux propres, soit se contenter de financements à
court terme moins sécurisants.

4) Le ratio de solvabilité : capitaux propres / endettement total

Il intéresse beaucoup les banquiers et doit être apprécié sur plusieurs exercices pour
constater l’amélioration ou la dégradation de la solvabilité d’une entreprise.
Toutefois l’interprétation de ce ratio peut conduire à faire des contresens (mélange de
dettes à très long terme et de dettes à très court terme).

5) Le ratio de qualité des actifs : amortissements cumulés/immobilisations brutes

Il traduit le degré de vieillissement de l’appareil productif.


Si l’amortissement est linéaire, plus ce ratio approche de 1, plus cela signifie que les
équipements sont vieillissants.
Ce ratio doit être utilisé prudemment ; il convient de prendre les valeurs des immobilisations
amortissables et conforter les résultats par un diagnostic technique.

3.2.2. Les ratios de rotation des actifs et passifs circulants

Complétant la connaissance du cycle d’exploitation, ces ratios comparent des valeurs de fin
de période aux flux correspondants.
Les ratios de rotation donnent de bonnes indications sur la qualité de la gestion des actifs
circulants, sur leur liquidité et sur l’exigibilité des dettes d’exploitation.
Leur analyse est totalement liée à celle du besoin en fonds de roulement.
Trois types de ratios peuvent être calculés.

1) Ratio de rotation des stocks :

Il est exprimé en jours (ou encore en mois ou en semaines avec décimale) d’écoulement, il
répond à des questions telles que : - pour combien de jours (temps) a-t-on de stock
disponible?
Il est utile de calculer les ratios des grandes catégories de stocks.
Le calcul de ces ratios requiert un système d’information comptable performant et
l’existence d’une comptabilité de gestion (comptabilité analytique).
Dans ce cours, nous calculerons les ratios de rotation des actifs circulants et des passifs
circulants en nombre de jours la plupart du temps.
 Temps d’écoulement des matières premières = moyenne des stocks M.P. x 360
M.P consommées au cours d’une année

27
Ce ratio exprime le nombre de jours que mettent à s’écouler les stocks de matières et
fournitures (entre leur date de réception et la date d’entrée dans le processus de
production).

 Délai d’écoulement des stocks des produits en cours = moyenne des stocks d'en-cours x 360
Coût de production des ventes de I ‘année

Ce ratio exprime le nombre de jours d’écoulement des produits en cours dans les ateliers.

Les deux précédents ratios permettent d’apprécier la performance des gestionnaires des
approvisionnements et des stocks.

 Temps d’écoulement des stocks de produits finis = moyenne des stocks des P.F. x 360
Cout de production des vents de l’année

Ou dans certains ouvrages :

Moyenne des stocks de P.F. x 360


Chiffre d’affaires HT

Certains gestionnaires et analystes - pour une question de facilité ou de disponibilité de


l’information - prennent le chiffre d'affaires hors taxes au lieu de la production. Il faut que le
numérateur et le dénominateur soient cohérents, or le chiffre d'affaires comprend les coûts
de distribution et les marges, alors que les coûts de production n'en comprennent pas.
II faut éliminer des coûts de production, ceux relatifs à la production stockée et la production
immobilisée.

Ce ratio permet de vérifier la qualité des prévisions commerciales et celle des méthodes de
gestion des stocks de produits finis.

 Le cas d’une société commerciale

Durée de rotation des stocks = (stock moyen/chiffre d’affaires HT) x 360 jours

Ou encore ce qui donne plus de précisions

Durée de rotation des stocks = moyenne des stocks de marchandises x 360j


Cout d’achat des marchandises vendues

Avec : moyenne des stocks (ou stock moyen) = (SI + SF) / 2

La comptabilisation des stocks se faisant en hors taxes, les ratios de rotation des stocks se
calculent en utilisant les montants hors taxes (HT).

28
2) Ratio de recouvrement des créances : (crédit clients+ EENE3/chiffre d’affaires) X 360

Ce ratio représente la durée moyenne du crédit clients accordée par l’entreprise à ses
clients.
Plus cette durée est importante, plus le besoin en fonds de roulement est élevé.
Les créances clients étant inscrites au bilan TVA incluse, il faut considérer le chiffre d’affaires
toutes taxes comprises (CA TTC).
Un autre retraitement consiste à ajouter aux créances clients les effets escomptés non échus
figurant dans le hors-bilan, afin d’obtenir le crédit réel accordé par l’entreprise à ses clients.

3) Ratio de règlement des dettes fournisseurs :


(Fournisseurs d’exploitation + effets à payer/achats TTC) x 360

Ce ratio permet de mesurer la ressource financière correspondant au crédit obtenu par


l’entreprise chez ses fournisseurs.

3.2.3. Les ratios de liquidité

Ces ratios ont pour objectif de mesurer la capacité de l’entreprise à honorer ses
engagements à court terme.
C’est une mesure de la solvabilité immédiate. Ce critère, très suivi par les banques, est à
surveiller, surtout en période de limitation d’attribution de crédits.
Trois ratios peuvent être utilisés :

1) Le ratio de liquidité générale : actif circulant/dettes à court terme

Il résume l’équilibre financier à court terme. Plus le ratio est supérieur à 1, plus le fonds de
roulement est élevé et plus les actifs circulants sont susceptibles de couvrir les dettes
d’exploitation.
Certaines normes américaines préconisent un ratio supérieur à 1,8.

2) Le ratio de liquidité relative : (actif circulant - stocks)/dettes à court terme


Liquidité restreinte : (créances + disponibilités) / dettes à court terme

Il s’agit d’un ratio similaire au précédent, mais plus prudent puisqu’il exclut les stocks dont la
liquidité est jugée incertaine.

3) Le ratio de liquidité immédiate : disponibilités / dettes à court terme

Il présente beaucoup moins d’intérêt, en raison des fortes fluctuations des postes de
trésorerie.
Ce ratio exprime la capacité - ou la difficulté- qu’aurait l’entreprise à rembourser ses dettes
à court terme avec ses seules liquidités, si tous ses fournisseurs exigeaient un paiement
immédiat.
Ce scénario étant peu probable on utilisera plus le ratio de liquidité relative.

Exercice 6
3
Abréviation de : Effets escomptés non échus

29
Une entreprise industrielle présente le bilan et les informations complémentaires suivantes.

Bilan au 31/12/2013 en Kda


Actif Brut Amortissement Valeurs passif Valeurs
/provision nettes nettes
Actif non courant Capitaux propres
. terrains 2500 - 2500 . Capital social 3000
. Batiments 2000 800 1200 . Réserves 900
.materiel de prod 1200 600 600 . Report à nouveau 100
. Mat transport 1100 660 440 . Résultat ?
.immob incorp 900 - 900
. Immob fin 200 50 150

Actif courant
Stocks Dettes env ets crédits 2100
. matière et fournit 2550 400 2150
. produits finis 500 100 400
.Créances . clients 1400 200 1200 . Dettes fin diverses 500
- . avances/commandes 800
- . fournisseurs 2500
Trésorerie d’actif . dettes fisc et sociales 50
. banque 1000 - 1000 . dettes d’exploitation 500

Total actif

Informations supplémentaires :
 la valeur du stock outil est de 20% des matières et fournitures ;
 10% du total des crédits clients seront difficilement recouvrables en 2014 ;
 Un montant de 2000 kda a été emprunté sur 7 ans le 02/11/2013 ;
 400 kda es dettes financières diverses sont détenues par des associés et seront
bloquées sur cinq ans ;
 le découvert bancaire est de 200 kda ;
 les avances sur commandes concernent des commandes clients livrables avant
octobre 2014.

Questions :
1- comment se présente le résultat de l’exercice 2013 ?
2- Etablissez le bilan financier de l’entreprise en montrant les retraitements que vous
avez effectués.
3- Calculez et commentez brièvement les indicateurs de l’équilibre financier de
l’entreprise.
4- Présentez le tableau d’équilibre financier de l’entreprise.

Exercice 7
L’entreprise vahid présente les informations comptables suivantes en kda.
Stock final de marchandises 62850
Stock initial de marchandises 58400
Créances clients et comptes rattachés 128000
Dettes fournisseurs et comptes rattachés 450000
Chiffre d’affaires HT 3258000
Achats HT 2325000
TVA 5,5%
A partir de ces informations calculez les ratios de rotation des actifs et passifs circulants.

30
Exercice 8
La société Ω présente les informations suivantes au 31/12/2012.

Bilan condensé au 31/12/2012 en DA


Désignation Actif Montants Amorts/ Montants nets Désignation passif Montants nets
bruts provisions
Actif non courant Fonds propres 10540000
Immob incorporelles 105000 15000 90000 Provisions risques et
Immob corporelles 11720000 7820000 3900000 charges 35000
Immob financières 3400000 15000 3385000

Actif courant Dettes


Stocks marchandises 10475000 125000 10350000 Emprunts auprès des
Créances clients 25200000 1300000 23900000 ets de crédit 6210000
Autres créances 130000 130000 Fournisseurs 18400000
Créances diverses 300000 300000 Dettes fiscales et soc
Valeurs mobilières 25000 1000 24000 dont IBS 830000 8280000
disponibilités 1386000 1386000
Total actif 52741000 9276000 43465000 Total passif 43465000

Renseignements divers :
Le 01/07/2012 la société Ω a contactée auprès de sa banque un emprunt de
6000000 DA sur une durée de 10 ans.
Les créances diverses concerne l’activité hors exploitation.
Le compte de résultat fait ressortir ce qui suit :
 Chiffre d’affaires HT 126500000 DA ;
 Achats HT 70900000 DA ;
 Variation de stocks 1045000 DA ;
 Services extérieurs 3200000 DA ;
Le taux de TVA est de 19%.
T.A.F.
Calculez le FR, le BFR, la TR et le BFRHE.
Calculez et interprétez les ratios de rotation des actifs et passifs circulant.

Exercice 9
Une entreprise vous communique son bilan au 31/12/2012 ainsi que d’autres informations
complémentaires.
Bilan au 31/12/2012
Actif Montants nets Passif Montants nets
Frais de recherches 40000 Capital social 300000
Valeurs incorporelles 170000 Réserves 150000
Autres immobs corporelles 135000 Résultat de l’exercice 90500
Marchandises 356000 Report à nouveau -22000
Avances sur impôts 16000 Fournisseurs de stocks 415000
Avances au personnel 127000 Dettes fiscales 23500
Clients 295000 Dettes sociales 56200
Banques, ets financiers 49000 Avances reçues 15800
Charges constatées d’avance 00 Banque, ets financiers 159000
Total actif 1188000 Total passif 1188000

Informations complémentaires :
- les frais de recherche ne répondent pas à la définition de l’actif telle que fournie par
l’article 121-15arreté du 28/07/2088 du SCF.
- les valeurs incorporelles représentent le fonds de commerce de l’entreprise qu’on peut
estimer correctement évalué.

31
- les dettes financières sont dues à un découvert bancaire.
- la moyenne mensuelle des achats est de 103740 DA TTC ; elle est de 91000 DA HT.
- la moyenne mensuelle des ventes est de 145236 DA TTC ; elle est de 127400 DA HT.
- le résultat est affecté 50% à distribuer et 50% en réserves.
- le stock en début de période était de 256500 DA

T.A F.
1. calculez les indicateurs de l’équilibre financier.
2. calculez les ratios de rotation des actifs et passifs circulant.

Exercice 10 (Etude de cas n°4 ESB)

Chapitre 4 : L’analyse de l’activité

En plus de l’analyse de l’équilibre financier, le diagnostic financier s’intéressera à examiner le


processus de création de richesse par l’entreprise. L’analyse de l’activité de l’entreprise
s’appuiera principalement sur les informations présentées dans le compte de résultat en vue
de mesurer la performance de l’entreprise.

4.1. Comprendre la formation du résultat

4.1.1. Eléments de définition (voir aussi chapitre 1er)

Le compte de résultat présente l’ensemble des flux de produits et de charges imputable à la


période de temps déterminée par l’exercice comptable. Il est organisé en distinguant les
produits et charges d’exploitation (l’activité principale de l’entité), financiers (liés aux
placements et aux emprunts), et exceptionnels (hors activité ; non récurrent) ; qui mettent
en évidence chacun un résultat d’exploitation, un résultat financier et un résultat
exceptionnel.
Le compte de résultat décrit donc l’activité de l’entreprise sur l’exercice qui s’est achevée.
Le résultat final de l’exercice est le solde final du compte de résultat.

4.1.2. Présentation et composants du compte de résultat

1) Présentation du compte de résultat


Le compte de résultat peut être présenté en compte ou en liste. Pour notre part et
conformément à la réglementation en vigueur, nous adopterons la présentation en liste (voir
annexe).
Le tableau suivant donne une première présentation qui facilite la compréhension du
présent chapitre.

Tableau n°4 : le compte de résultat en liste

32
Désignation N N-1
Produits d’exploitation
- Charges d’exploitation
= résultat d’exploitation (a)

Produits financiers
-charges financières
= résultat financier (b)

Résultat courant avant impôts (a) + (b)

Produits exceptionnels
-charges exceptionnelles
= résultat exceptionnel
-participation des salariés
-impôts sur les bénéfices (impôts des sociétés)

= résultat de l’exercice

3) Les composantes du compte de résultat


Il est d’abord nécessaire de mettre au clair les notions de produits et de charges et le
résultat de l’exercice.
- Définition des produits : « les produits d’un exercice
correspondent aux accroissement d’avantages économiques
survenus au cours de l’exercice, sous forme d’entrées ou
d’augmentations d’actifs ou de diminutions de passifs. Les
produits comprennent également les reprises sur pertes de valeur
et sur provisions… » (Article 25 du décret exécutif n°08-156 du 26
mai 2008 portant application de la loi portant SCF).
- Définition des charges : « les charges d’un exercice correspondent
aux diminutions d’avantages économiques survenus au cours de
l’exercice, sous forme de sortie ou de diminution d’actif ou
d’apparition de passifs. Les charges comprennent les dotations aux
amortissements ou provisions et les pertes de valeur… » (Article
26 du décret exécutif n°08-156 du 26 mai 2008 portant application
de la loi portant SCF).
- Définition du résultat net de l’exercice : il constitue l’un des
principaux critères de mesure de la performance de l’entreprise.
Selon le SCF, « le résultat net de l’exercice est égal à la différence
entre le total des produits et le total des charges de cet exercice. Il
correspond à la variation des capitaux propres entre le début et la
fin de l’exercice, hors opération affectant directement le montant
des capitaux propres sans affecter les charges et les produits. Le
résultat net correspond à un bénéfice en cas d’excédent des
produits sur les charges et à un déficit dans le cas contraire »
(Article 28 du décret exécutif n°08-156 du 26 mai 2008 portant
application de la loi portant SCF). Un résultat positif désigne aussi

33
l’excédent des actifs de l’entité sur ses passifs ; il est négatif dans
le cas contraire.

A- Les opérations d’exploitation


Le résultat d’exploitation résulte de la différence entre les produits et les charges
d’exploitation.

A.1. Les produits d’exploitation

- ventes de marchandises : elles représentent les reventes en


l’état ; on les retrouve surtout au niveau des entreprises
commerciales, de négoce, et de distribution.
Elles sont enregistrées en hors taxes et diminuées des éventuels
rabais, remises, etc.
- Production vendue : cet élément fait allusion à l’existence d’un
processus de transformation au sein de l’entreprise. On le
retrouve au niveau des entreprises industrielles ou de service à la
demande.
- Chiffre d’affaires (net) : il est égal au cumul des ventes de
marchandises et de production vendue.
- Production stockée : elle représente la variation de stock au cours
de l’exercice.
PS = SF – SI
PS > 0 ; augmentation des stocks (sur-stockage)
PS < 0 ; déstockage (pour faire face au ventes)
La production stockée est évaluée au cout de production.
- Production immobilisée : c’est les travaux fait par l’entreprise
pour elle-même évalués aux prix de revient (investissements à
caractère corporels ou incorporels).
- Subvention d’exploitation : accordées pour compenser
l’insuffisance du prix de vente, elles peuvent être ajoutées au
chiffre d’affaires.
- Autres produits : telles que les redevances pour concession de
brevets, licences, etc.

A.2. Les charges d’exploitation

- Achats consommés : on distingue ici les achats de marchandises


destinées à être revendues en l’état et ceux de matières premières
et autres qui consommations qui entre dans une activité de
transformation.
- Autres charges externes : elles regroupent la sous-traitance, les
consommations non-stockables (électricité, eau, etc.), loyers,
entretien par des tiers, réception, transport, etc.
- Charges de personnels : elles recouvrent les salaires et les charges
salariales (part de l’employeur de la cotisation dans les organismes
de sécurité sociales, etc.).
- Dotation aux amortissements, aux provisions et pertes de
valeur : les dotations d’exploitation concernent les
amortissements d’immobilisations d’une part ainsi aux les
provisions à effectuer d’autre part. elles ont le caractère de

34
charges calculées –non-décaissables - pour les amortissements, et
« pas forcément décaissables pour les provisions ».
- Autres charges opérationnelles (pour gestion courante) : elles
concernent les redevances pour concession, brevets, licence,
marque, contrat de franchise, etc.

B- Les opérations financières

Le résultat financier vient de la différence entre les produits financiers et les charges
financières de l’exercice. C’est le résultat de l’activité financement-placement de
l’entreprise.

B.1. Les produits financiers

Ce type de produits est généré par les immobilisations financières, la cession de VMP, les
intérêts des placements, etc. nous retrouvons des éléments tels que ce qui suivent.

- Produits des participations : il s’agit des dividendes perçus pour


les parts ou les actions détenues par l’entreprise (le cas d’un
groupe).
- Revenu des actifs financiers : tel que les revenues des obligations
détenues par l’entité.
- Revenus des créances : ce sont des produits issus de ventes
réalisées dans le cadre de dispositions particulières.
- Ecart d’évaluation des actifs financiers-plus-values : ils sont
constatés lors de la réévaluation d’actifs financiers détenue par
l’entreprise.
- Gains de change : ils peuvent avoir lieu lors d’opération de
commerce extérieur.
- Profit sur cession d’actifs financiers : ils sont réalisés lorsque
l’entreprise vend avec profit des titres financiers qu’elle détenait.

B.2. les charges financières

Ce sont les charges générées par l’activité financement-placement de l’entreprise. Nous


retrouvons notamment des éléments tels que, les charges d’intérêts, l’écart d’évaluation sur
actif financier-moins-values, les pertes de changes, et les pertes sur cession d’actifs
financiers.

C- Les opérations extraordinaires (exceptionnelles)

Ces opérations génèrent un résultat issu des produits et des charges correspondants à des
transactions ou à des évènements qui se distinguent clairement de l’activité ordinaire de
l’entreprise (qui ont un caractère exceptionnel), tels qu’une catastrophe naturelle, des dons,
la cession d’un actif, etc.

C.1. Eléments extraordinaires-produits

35
On retrouve dans ce compte à titre d’exemple, les pénalités perçues sur des marchés, les
dons reçus, les cessions d’actifs corporels ou incorporels (répondant à des choix
stratégiques), etc.

C.2. Eléments extraordinaires charges

Ce compte est activé lorsqu’un évènement exceptionnel occasionne une charge pour
l’entreprise, tels qu’une expropriation, d’importantes indemnités de licenciement, moins-
values sur cession d’actifs corporels ou incorporels, pénalités sur marché, etc.

D- L’impôt sur les bénéfices

Le décret exécutif n°08-156 du 26 mai 2008 portant application de la loi portant SCF le
définit comme suit : Le compte 69 impôts sur les bénéfices et assimilés enregistre à son
débit le montant dû au titre des bénéfices imposables et devant normalement rester à la
charge de la société : impôts calculés sur le montant des bénéfices, impôts forfaitaires,
supplément d.impôts liés aux distributions.
Ce compte enregistre également la charge relative à la participation éventuelle (légale ou
contractuelle) des salariés aux résultats de l’entité.
4) La formation du résultat d’exploitation

La raison d’être d’une entreprise est de créer de la richesse par son processus d’exploitation.
Le fondement de cette richesse est le cycle d’exploitation qui se traduit par :
- Des créations de richesse (des biens produits et vendus, c.à.d. des
biens dont la valeur a été acceptée par le marché).
- Des destructions de richesse (consommation de matières
premières, utilisation de main-d’œuvre, services externes, etc.).

Le résultat d’exploitation se présente comme le solde entre les produits d’exploitation et les
charges d’exploitation (en plus des amortissements et dépréciation qui sont liées au cycle
d’investissement) qui ont été consommées pour obtenir ces produits.

Il convient toute fois de rappeler, qu’il ne faut pas confondre trésorerie et richesse.
Nous avons retenus pour ce chapitre, la présentation par nature du compte de résultat, qui
permet d’offrir plus de détail sur les couts à la différence de la présentation par fonction qui
nécessite de procéder à des allocations de charges.

Si on enregistre l’ensemble des achats de l’exercice en charge au compte de résultat, et en


produits l’ensemble des ventes, la comparaison est incohérente car on n’a pas comparé les
ventes et les couts des ventes. Pourquoi ?

- Une partie des achats peut être stockée, ce qui correspond à la on


constitution d’un actif et non à la destruction d’une richesse.
- Une partie des produits finis de l’entreprise peut ne pas être
vendus durant l’exercice, bien que les charges relatives à ces
produits (biens) apparaissent au compte de résultat.

Donc, pour comparer les ventes avec les couts des ventes, il faut faire des ajustements, c'est-
à-dire :

36
- Enlever aux achats les variations de stocks de marchandises et de
matières premières, pour comptabiliser les consommations et non
les achats.
- Enlever aux charges les variations de stocks de produits finis (ou en
cours), c.à.d. des charges supportés au cours de l’exercice pour
fabriquer des produits qui n’ont pas été vendus.

Nous calculerons donc les variations de stocks.

Pour les achats consommés :


(SI-SF) exprime la variation de stocks entre l’ouverture et la clôture de l’exercice pour les
biens achetés (et consommés ou vendus).
Si, SI < SF, alors il y’a eu stockage ; donc les consommations de l’exercice sont inférieurs aux
achats.
Dans ce cas la variation de stocks est négative ; l’entreprise a donc sur-stocké, ce qui signifie
que le cout d’achat des marchandises vendues (ou matières consommées) est inférieur aux
achats de marchandises (ou de matières premières) de l’exercice.
Si, SI > SF, alors il y’a eu déstockage durant l’exercice ; la consommation a été supérieure aux
achats.
Dans ce cas, la variation de stocks est positive ; elle augmente les charges puisque ce
montant est ajouté aux achats, ce qui va influer « négativement » sur le résultat.

Pour les produits finis (la production stockée) :


La variation de stocks entre l’ouverture (le début) et la clôture (la fin) de l’exercice se calcule
(SF-SI).
Si, SF > SI, alors il y’a eu stockage (ou sur-stockage) ; donc les ventes sont inférieures à la
production de l’exercice.
Une production stockée positive (variation de stock positive), signifie une production durant
l’exercice supérieure à la production vendue. Cette variation de stocks augmente les produits
de l’exercice, elle a donc une incidence positive sur le résultat.
Si, SF < SI, alors il y’a eu déstockage ; donc les ventes ont été supérieures à la production.
Une production stockée négative, signifie que l’entreprise a procédé à un déstockage pour
faire face aux ventes. La production durant l’exercice est inférieure à la production vendue, ce
qui diminue les produits et baisse le résultat.

Exemple4 :
Une entreprise de production et de vente de futs de chêne. Elle est partie cette année d’un
stock initial de produits finis nul, elle a produit 900 futs et en a vendue 800, le stock final est
donc de 100 futs. Chaque fut est vendu 500 €. Pour le produire, il faut 250 € de chêne et 100
€ de frais de personnel de production. Par ailleurs, la force de vente coute 22500 € par an, et
l’administration totalement sous-traité 20000 € par an. L’amortissement annuel de l’outil de
production est de 15000 €. Le stock initial de matières premières était de 20000 €, le stock
final est de 25000 €. Le total des achats de matières premières est de 230000 €.

Calculons le résultat d’exploitation de cette entreprise (tableau).

Les augmentations (diminution) de stocks de produits finis ou en cours devraient être


déduites de (ajoutées à) l’ensemble des charges puisqu’elles correspondent aux couts de
constitution d’un actif (le stock de produit finis) qui n’a pas été vendu cette année. Il est
ajouté au chiffre d’affaires sous l’appellation « production stockée ».
4
P. Vernimmen ; Finance d’entreprise, Dalloz 2012, p39

37
4.2. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion

Le tableau des soldes intermédiaires de gestion est un outil d’analyse de la performance de


l’entreprise, il met en évidence différents soldes –différences partielles- successives entre
certains produits et certaines charges dans le but de montrer les différentes étapes de
formation du résultat.
Certains de ces soldes figurent au compte de résultat, les autres doivent être calculés en
effectuant des regroupements de poste.
Nous présenterons dans ce qui suit les différents soldes intermédiaires de gestion (SIG).

1) La marge commerciale
Elle est la différence entre le montant des ventes de marchandises et leur cout d’achat des
marchandises vendues. Elle se calcule comme suit :

Ventes de marchandises
- achats de marchandises
+ Variation de stocks de marchandises

= Marge commerciale

Ce solde est intéressant à étudier dans les entreprises à vocation commerciale (négoce,
commerce de gros, etc.), son niveau varie généralement selon le secteur.

2) La production de l’exercice (la production)


C’est la valeur des biens et services que l’entreprise a produit pendant un exercice. Ce solde
est utile, car dans certains cas le chiffre d’affaires ne traduit pas de façon exacte l’activité
(toute l’activité) de l’entreprise.
La présentation par nature du compte de résultat permet de retenir :
- La production vendue, évaluée au prix de vente;
- La production stockée évaluée au prix de revient, et représentée
par l’accroissement du stock de produits finis, semi-fini et en-
cours ;
- La production immobilisée, évaluée par les travaux faits par
l’entreprise pour elle-même, évaluée au prix de revient.

La production « de l’exercice » se calcule comme suit :

Production vendue (chiffre d’affaires dans une entreprise de production)


+ Production stockée (SF – SI)
+ Production immobilisée
= Production de l’exercice

3) La valeur ajoutée (VA)


"Elle traduit le supplément de valeur donnée par l’entreprise, dans son activité, aux biens et
aux services en provenance des tiers" 5. C’est la richesse créée par l’entreprise, elle constitue
une mesure de l’intégration de l’entreprise dans son secteur d’activité.
5
P. Vernimmen ; Finance d’entreprise, Dalloz 2012, p 208

38
Elle représente la contribution de l’entreprise à l’économie nationale par sa dimension
macroéconomique en permettant le calcul du PIB.
Calcul :
Marge commerciale
+ Production de l’exercice
-consommations de l’exercice
-Autres charges externes (sous-traitance, achats non stockés, etc.)

= Valeur ajoutée

Toutefois, il est intéressant dans plusieurs cas de connaitre son montant sans la marge
commerciale.

4) L’excédent brut d’exploitation (EBE)


C’est l’indicateur de la rentabilité de l’exploitation courante de l’entreprise n’intégrant ni sa
politique financière (les charges financières en sont exclues), ni sa politique d’investissement
(les dotations aux amortissements en sont exclues). Sa signification est plus
microéconomique que macroéconomique car il mesure les ressources que l’entreprise tire
de son exploitation après avoir rémunéré le travail (charges du personnel) et l’Etat (impots
et taxes).

Calcul :

EBE = VA + Subventions d’exploitation – (Frais du personnel + Impôts et taxes)

Ou bien :

Valeur ajoutée
+ Subventions d’exploitation
-Impôts et taxes6
-Rémunération du personnel
= Excédent brut d’exploitation (EBE)

C’est le profit primitif réalisé (créé) par l’entreprise. Il est brut car il ne prend en charges ni la
politique financière de l’entreprise ni ses choix d’investissements.

Si l’entreprise reçoit des subventions d’exploitation, celles-ci devront être additionnées à la


valeur ajoutée.
Si l’EBE est négatif, on parle d’insuffisance brute d’exploitation.

5) Le résultat opérationnel (d’exploitation)

Il est égal à l’EBE corrigé des charges calculées d’exploitation. C’est un indicateur de
performance économique de l’entreprise mais qui intègre les choix de cette dernière en
matière de politique d’investissement. Il reste cependant indépendant de la politique
financière.

Calcul :

Résultat d’exploitation = EBE – (amortissements et provisions)


6
Hors impôts sur les bénéfices

39
Ou bien :
EBE
+ Autres produits opérationnels (d’exploitation)
-Autres charges opérationnelles (d’exploitation)
-Dotations aux amortissements, provisions et pertes de valeurs
+ Reprises sur pertes de valeurs et provisions
= Résultat opérationnel7 (d’exploitation)

6) Le résultat courant
il prend en compte les aspects financiers, il représente le résultat avant impôts provenant de
l’activité normale et habituelle de l’entreprise. Le SCF, parle de résultat ordinaire avant
impôts.

Résultat d’exploitation
+ Résultat financier
= Résultat courant (ou résultat ordinaire avant impôts)

7) Le résultat extraordinaire
Il représente la différence entre les charges et les produits générés par les activités hors
exploitation (hors activité courante) de l’entreprise.

8) Le résultat net de l’exercice


Appelé aussi « résultat net comptable », il est le solde final du compte de résultat après
déduction de l’impôt sur les bénéfices.

Résultat net = Résultat courant + Résultat exceptionnel – impôts sur les bénéfices

Il traduit plus l’enrichissement des propriétaires (actionnaires, associés, propriétaire


individuel) que la performance de l’entreprise.

4.3. Présentation de l’enchainement des soldes intermédiaires de gestion


Ce qui suit est une présentation simplifiée de l’enchainement du calcul des soldes
intermédiaires de gestion.

Ventes de marchandises – cout d’achat des marchandises vendues


= Marge commerciale
Production vendue + production stockée + production immobilisée
= Production de l’exercice
Production de l’exercice + marge commerciale – consommations en provenance de tiers
= valeur ajoutée VA
Valeur ajoutée + subventions d’exploitation – impôts et taxes – charges de personnels
= excédent brut d’exploitation EBE
EBE+ autres produits – autres charges – amortissements + reprises sur provisions
= Résultat opérationnel (résultat d’exploitation)
Résultat opérationnel + résultat financier
= résultat courant (ordinaire)
7
Le SCF utilise le terme « opérationnel ».

40
Produits extraordinaires – charges extraordinaires
= résultat extraordinaire
Résulta courant + résultat extraordinaire- impôts sur les bénéfices
= résultat net de l’exercice

Les autres charges d’exploitation sont des charges qui n’ont pas le caractère de
consommations intermédiaires telles que les matières et fournitures ; elles concernent
notamment les redevances sur brevets, licences, etc.
Les autres produits d’exploitation correspondent à des redevances sur brevets, licences,
quote-part d’opérations faites en commun, etc.

Les provisions d’exploitation concernent principalement les provisions pour pensions de


retraites, préretraite, procès, grands travaux de réparation, indemnités de licenciement,…
dans la mesure où elles présentent un caractère courant car elles représentent des pertes de
marges pour l’entreprise.

4.4. Les ratios d’analyse de l’activité

Dans cette étape il convient de distinguer les ratios d’exploitation qui n’utilise que des
informations du compte de résultat, des ratios de rentabilité qui font appel à des éléments
du bilan, du compte de résultat et à la notion d’actif économique.

4.4.1. Les ratios d’exploitation

Ils servent à expliquer la manière dont l’entreprise a conduit la gestion de son exploitation
au cours de l’année. Les ratios d’exploitation sont souvent exprimés par rapport à l’activité,
c’est-à-dire en pourcentage du chiffre d’affaires. Ils s’attachent également à traduire
l’évolution des masses les plus significatives du compte de résultat.
On peut retenir cinq ratios essentiels :

1) Le ratio de marge commerciale marge commerciale/chiffre d’affaires

Il constitue une première mesure de la performance « brute » d’une entreprise.


Cet indicateur est surtout valable pour une entreprise commerciale ;

2) Le ratio d’intégration valeur ajoutée/chiffre d’affaires

Cet indicateur est pertinent pour une entreprise industrielle ; il permet de saisir le métier de
l’entreprise.
Un ratio élevé devra être fondé sur une forte valeur ajoutée, autrement dit une activité
industrielle intense en facteur travail ou fortement mécanisée.
Un ratio faible correspond à une activité commerciale ou de négoce.

3) Ratio de poids des achats achats/chiffre d’affaires

Ce ratio est utile pour identifier la sensibilité de l’entreprise aux évolutions externes de prix
(coût des matières premières ou évolution des devises, par exemple).
Ce ratio ne doit pas connaître -normalement- de grandes variations d’une année sur l’autre.

41
4) Ratio de poids des charges de personnel charges de personnels/chiffre d’affaires

Il traduit la maîtrise de l’entreprise de l’évolution de ses effectifs. Ce ratio doit s’améliorer


dans le temps, la progression des charges de personnel, inférieure à celle des ventes,
traduisant des gains de productivité.

5) Ratio de poids des charges financières frais financiers/chiffre d’affaires

Son l’évolution donne des indications précieuses sur la politique financière de l’entreprise,
que ce soit à court ou à long terme.

Exercice 11
Le compte de résultat d’une entreprise industrielle au 31/12/2014 se présente comme suit (en KDA) :

42
1- Etablir le tableau des soldes intermédiaires de gestion.
2- Calculez et interprétez les ratios d’exploitation de cette entreprise.

4.4.2. Les ratios de rentabilité

Les ratios de rentabilité permettent de comparer les résultats obtenus avec les moyens mis
en œuvre.
Notion centrale dans la gestion et la finance d’entreprise, la rentabilité peut se décliner sur
trois niveaux :

43
1) Le ratio de rentabilité d’exploitation résultat d’exploitation/chiffre d’affaires

Qui traduit l’efficacité commerciale de l’entreprise dans son activité de vente de biens ou de
services.
Ce résultat ne tient pas compte de la politique financière, puisqu’il est calculé avant frais
financiers, ni des éléments exceptionnels.
Très influencé par le secteur d’activité, il est le meilleur indicateur de la performance de
l’entreprise.
Il sert souvent de critère de base à l’élaboration d’objectifs.

2) Le ratio de rentabilité économique résultat d’exploitation/capital économique

Il mesure la rentabilité des investissements (somme des actifs immobilisés et des besoins de
fonds de roulement) mis en œuvre par l’entreprise pour conduire son activité et dégager des
bénéfices.
Actif économique net = immobilisations nettes + BFR

La rentabilité économique cherche à mesurer l’efficacité des actifs mis en œuvre pour mener
l’activité. Elle est liée au secteur d’activité et à la gestion de l’entreprise.

À défaut de pouvoir calculer le capital économique, on peut retenir l’actif total au


dénominateur.

3) Le ratio de rentabilité financière résultat net/capitaux propres

Il mesure la rentabilité nette des moyens mis à la disposition de l’entreprise par les actionnaires.
Ces trois derniers ratios sont liés et l’analyse de leur enchaînement permet de mieux
comprendre la stratégie de l’entreprise.

Exercice 12

1- En utilisant les informations de l’exercice 11 avec les informations suivantes, calculez les
ratios de rentabilité de cette entreprise.

Bilan au 31/12/2014 (valeurs nettes) en KDA

2- En 2012 le ratio de rentabilité d’exploitation était de 0,25 ; le ratio de rentabilité économique


était de 0,08 et le ratio de rentabilité financière était de 0,09. Comment a évoluée la
rentabilité de cette entreprise ?

44
4.5. La capacité d’autofinancement (CAF)
Le compte de résultat est le premier document utilisé par l’analyste financier pour poser un
diagnostic sur l’activité de l’entreprise. Il permet le calcul de la capacité d’autofinancement
qui représente l’ensemble des ressources internes dégagées par l’entreprise pour financer
de nouveaux investissements ou pour rembourser des emprunts.

La notion de CAF s’oppose aux ressources externes de l’entreprise provenant des associés
(apport en capital), prêteurs (emprunts) ou État (subventions).
La CAF est la ressource interne dégagée par l’entreprise du fait de son activité.

Quelle est la différence avec le résultat?


Le résultat s’obtient en calculant le solde des produits et charges de l’exercice. Or, certains
de ces produits et charges sont «fictifs», dans la mesure où ils ne se traduisent pas par des
encaissements ou des décaissements. Ce sont, par exemple, les dotations aux provisions et
aux amortissements pour les charges et les reprises de provisions pour les produits; le
résultat ne traduit donc pas complètement l’épargne dégagée.

1) Le calcul de la CAF par la méthode additive

Résultat net de l’exercice


+ Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions (DAP)
– Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions (RAP)
+ Valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés (VNCEAC)
– Produit de cession d’éléments d’actifs cédés (PCEAC)
– Quote-part de subvention virée au résultat de l’exercice (QPSVR)
= Capacité d’autofinancement

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