Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le tableau des SIG est un document permettant d’expliquer les différentes étapes de formation du résultat
net comptable en calculant une suite de différences (soldes, présentés ci-après) entre les produits et les
charges.
A. La marge commerciale
Il s’agit de la marge réalisée par l’entreprise sur son activité commerciale. Elle permet de suivre l’évolution
de la politique commerciale. Une activité commerciale consiste pour une entreprise à acheter des biens pour
les revendre en l’état, sans aucune transformation.
CALCUL :
MARGE COMMERCIALE
Ventes de marchandises ➔ comptes 707-7097 Ventes de marchandises – RRR1 accordées
- Coût d’achat des marchandises vendues ➔ Achats de marchandises – RRR obtenues + frais sur
comptes 607 – 6097 + 608 + ou - 6037 achats + ou – variation de stocks (SI – SF2)
Attention, la variation de stock est comprise dans le coût d’achat des marchandises. Ainsi :
• Si la variation SI – SF est positive il y a eu déstockage
• Si la variation SI - SF est négative il y a eu stockage
B. La production de l’exercice
Valeur des produits ou services produits par une entreprise industrielle ou prestataire de service qui auront
été vendus ou conservés en stock. Ce solde intermédiaire permet une indication sur la performance
productive de l’entreprise.
CALCUL :
PRODUCTION DE L’EXERCICE
Production vendue ➔ comptes 701 à 706 + 708 - Ventes de produits et services – RRR accordées
709 (hors 7097)
+ ou – Production stockée ➔ comptes 713 Variation de stocks de production (SF – SI)
+ Production immobilisée ➔ compte 72 Évaluée au coût de production
Idem attention à la variation de stock. S’agissant ici d’un compte de produit et non de charge, le calcul
s’inverse :
• Si la variation SF – SI est positive il y a eu stockage
• Si la variation SF - SI est négative il y a eu déstockage
Elle mesure la richesse créée par l’entreprise et correspond à l’apport que l’entreprise fait à l’économie par
son activité commerciale et/ou productive. Cette richesse sera partagée entre les acteurs participant à la vie
de l’entreprise (salariés, État, banques, actionnaires…)
CALCUL :
VALEUR AJOUTÉE
Marge commerciale
+ Production de l’exercice
- Consommation de l’exercice en Achats de matières premières et autres
provenance des tiers ➔ comptes 60 (sauf approvisionnements + ou – la variation de stock + services
607, 6037, 608, 6097) + 61 – 619 + 62 - 629 extérieurs
L’EBE (ou IBE en cas d’insuffisance brute d’exploitation) représente la part de valeur ajoutée qui revient à
l’entreprise et aux apporteurs de capitaux, sans prendre en compte la politique d’investissement (les
amortissements des immobilisations) ainsi que la politique financière (charges et produits financiers).
Il est un indicateur important de la rentabilité du cycle d’exploitation car il permet de souligner si l’entreprise
est rentable sur son métier et uniquement celui-ci.
Étant donné qu’il ne tient pas compte de la politique d’investissement et de financement, il s’agit d’un
indicateur important pour la comparaison inter-entreprises.
CALCUL :
EBE
Valeur ajoutée
+ Subvention d’exploitation ➔ compte 74 Sommes versées pour compenser l’insuffisance de
produits d’exploitations ou pour faire face à certaines
charges d’exploitation.
- Impôts, taxes et versements assimilés ➔
comptes 63
- Charges de personnel ➔ comptes 64 Il s’agit des salaires et charges sociales
Analyse financière L3
E. Le résultat d’exploitation
CALCUL :
Résultat d’exploitation
EBE
+ Autres produits de gestion courante ➔ compte 75 (hors 755)
+ Reprises sur dépréciations et provisions d’exploitation ➔ comptes 781
+ Transferts de charges d’exploitation ➔ comptes 791
- Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation ➔ comptes 681
- Autres charges de gestion courante ➔ comptes 65 (hors 655)
Le compte de transferts de charges (791) permet d’équilibrer une charge, qu’elle soit d’exploitation,
financière ou exceptionnelle. L’exemple le plus parlant concerne l’assurance. Suite à un sinistre, les frais de
l’entreprise sont présents en charges mais l’indemnité d’assurance qui couvre ces frais sera comptabilisée
en transfert de charge.
Résultat de l’entreprise après prise en compte des charges et produits financiers. Il s’agit donc du résultat
comportant les éléments d’exploitation, mais également ceux concernant la politique de financement.
CALCUL :
Résultat courant avant impôt
Résultat d’exploitation
+ QP de résultat positif sur op faite en commun ➔ compte 755
- QP de résultat négatif sur op faite en commun ➔ compte 655
- Charges financières ➔ comptes 66 + 686
+ Produits financiers ➔ comptes 76 + 786 + 796
Les QP (quotes-parts) concernent les opérations réalisées principalement dans le cadre d’un GIE
(groupement d’intérêt économique). Il peut s’agir de gains ou de pertes partagés entre les membres de ce
GIE.
G. Le résultat exceptionnel
Il concerne toutes les opérations qui ne relèvent pas de la gestion courante de l’entreprise.
CALCUL :
Résultat exceptionnel
Produits exceptionnels ➔ comptes 77 + 787 + 797
- Charges financières ➔ comptes 67 + 687
Analyse financière L3
• Le compte 675 Valeur comptable des éléments d’actif cédés (VCEAC). C'est à dire la valeur nette
comptable des immobilisations au moment de leur cession (valeur d’origine – amortissements)
• Le compte 775 Produits de cession des éléments d'actif (PCEA). C'est à dire le prix de vente hors taxe
des immobilisations cédées
Les subventions d’investissement disposent d’un traitement comptable particulier qu’il convient
d’expliquer :
Exemple :
Soit le 1/01/N, une entreprise A qui reçoit une subvention d'investissement de 50 000 €. Elle acquiert le
même jour une machine de 50 000 € qu'elle prévoit d'utiliser pendant 5 ans (valeur résiduelle nulle au bout
des 5 ans).
➔ Au bout d'un an, la machine va être amortie de (50 000 - 0) /5 = 10 000.
Parallèlement, la subvention d'investissement figure au passif du bilan dans les capitaux propres (comptes
13), cependant il s’agit bien d’un produit qui doit donc être rattaché au compte de résultat (notamment
pour être imposé). Ainsi, l'entreprise va donc la virer au compte de résultat dans les produits exceptionnels
au même rythme que les amortissements sur l'immobilisation qu'elle a servi ou aidé à financer (ou 10 ans si
immobilisation non amortissable).
H. Le résultat de l’exercice
CALCUL :
Résultat de l’exercice
Résultat courant avant impôt
+ Résultat exceptionnel
- Participation des salariés aux résultats ➔ comptes 691
- Impôt sur les bénéfices ➔ comptes 695
Il s’agit de la différence entre les produits provenant de la vente des actifs immobilisés cédés et leur valeur
nette comptable (VNC). Cela permet d’obtenir les plus ou moins-values de cession.
CALCUL :
Plus ou moins-values sur cessions
Produits des cessions des éléments d’actifs cédés ➔ compte 775
- Valeur comptable des éléments d’actif cédés ➔ compte 675
Ces montants se trouvent dans le compte de résultat, aux lignes « opérations en capital » du résultat
exceptionnel. Attention cependant, la ligne Produits exceptionnels sur opération en capital comporte deux
éléments :
Alors que le comptable traite les opérations selon le code de commerce et donc selon une logique juridique,
l’analyste financier peut procéder à certains retraitements afin de donner une réalité plus économique et
permettre une meilleure comparabilité des états financiers.
A. Le crédit-bail
Raison du retraitement :
➔ Un bien acquis en crédit-bail ne donne pas lieu à inscription du bien à l’actif immobilisé, ni à
amortissements. Il s’agit d’une opération de location financement avec versements de loyers et possibilité
de rachat du bien en fin de contrat (option d’achat). En revanche, les loyers payés constituent une charge
présente dans les comptes 612 et donc traitée comme une consommation en provenance des tiers.
➔ Le retraitement de cette opération permet donc de comparer des entreprises ayant fait des choix de
gestion différents quant à leurs outils de production (immobilisations).
Analyse financière L3
➔ Ainsi, afin d’affiner la lecture on effectue un retraitement. L’objectif ici est de représenter
économiquement la même situation que lors d’une acquisition d’immobilisation financée par emprunt. On
doit alors retrouver une part d’amortissement du bien acquis, et la charge financière correspondant au
financement du bien. Le loyer ainsi payé est considéré comme correspondant à :
• D’un côté l’amortissement de l’immobilisation à rattacher au résultat exploitation
• Et d’un autre côté la charge d’intérêt à rattacher au résultat financier.
Retraitement à effectuer :
➔ On déduit les montants de loyer des consommations en provenance des tiers (compte 612) ce qui
augmente la valeur ajoutée.
➔ On rattache le montant des amortissements au résultat d’exploitation ce qui l’augmente uniquement du
montant des intérêts.
➔ On rattache le montant des intérêts au résultat financier, par effet de cascade le résultat courant avant
impôt reste inchangé.
B. Le personnel extérieur
Raison du retraitement :
Il s’agit de charges d’externalisation de la main d’œuvre. Afin d’avoir une vision plus juste des coûts du
personnel, il convient de les rattacher aux salaires et charges payés. Toujours dans une optique de
comparabilité des états financiers, cela permet de traiter de la même manière des entreprises embauchant
leurs salariés, et celles ayant fortement recours à l’interim ou au personnel détaché.
Retraitement à effectuer :
➔ On déduit les charges de personnel extérieur (compte 621) des consommations en provenance des tiers,
ce qui va augmenter la valeur ajoutée.
➔ On augmente les salaires et charges sociales, par effet de cascade l’EBE reste inchangé.
Analyse financière L3
Raison du retraitement :
Même raison que précédemment, il s’agit d’une charge liée à la main d’œuvre.
Retraitement à effectuer :
➔ On déduit la participation des salariés aux résultats (compte 691) du calcul du résultat de l’exercice. Celui-
ci reste inchangé par effet de cascade.
➔ On augmente les salaires et charges sociales, diminuant ainsi l’EBE.
Analyse financière L3
IV. Tableau des soldes intermédiaires de gestion
Produits Charges Soldes intermédiaires
N
(Colonne 1) (Colonne 2) (Colonne 1 - Colonne 2)
Produits des cessions d'éléments d'actif Valeur comptable des éléments cédés Plus et moins-values sur cessions d'éléments d'actif
Analyse financière L3
V. La capacité d’autofinancement
La CAF représente la trésorerie potentielle dégagée par l’activité de l’entreprise. Pour l’obtenir, on déduit
des produits encaissables l’ensemble des charges décaissables de l’exercice. Cela induit donc de neutraliser
l’ensemble des charges et produits dits calculés et ne représentant pas une sortie ou une entrée potentielle
de trésorerie.
Le caractère potentiel de la CAF provient du fait qu’une partie des charges et produits utilisés dans le calcul
peuvent ne pas avoir été encore décaissées ou encaissés. Ainsi, la CAF ne représente pas la trésorerie
obtenue mais uniquement celle que l’on obtiendrait potentiellement, une fois toutes les dettes payées et
créances encaissées.
Les produits encaissables : ensemble des produits du compte de résultat qui ont été encaissés ou qui vont
l’être
Les charges décaissables : ensemble des charges du compte de résultat qui ont été payées ou qui vont l’être.
Les charges et les produits calculés : éléments calculés et ne donnant pas lieu à une sortie de trésorerie
(amortissement, dépréciation et provision pour risque et charge, quote-part de subvention
d’investissement)
Une subvention d’investissement s’inscrit au compte 131 pour son montant reçu par l’entreprise. Elle est
ensuite comptabilisée au compte 777 année après année afin d’être imposée en tant que produit dans le
résultat de l’entreprise. Il s’agit donc d’un produit calculé qui doit être neutralisé.
Les charges et produits liés au cycle investissement : il s’agit des plus ou moins-values de cession d’éléments
d’actif.
Bien que les cessions d’immobilisations représentent des produits encaissés par l’entreprise, celles-ci seront
neutralisées dans le calcul de la CAF car elles correspondent à des éléments non courants de l’activité de
l’entreprise, liés aux investissements.
Deux méthodes existent afin de calculer la CAF d’une entreprise. Bien que le PCG recommande l’utilisation
de la première méthode, les deux amènent au même résultat et peuvent être utilisées indifféremment.
Analyse financière L3
A. Méthode par l’EBE (ou soustractive)
Comptes du PCG
EBE
+ Autres produits d’exploitation 75, y compris 755
+ Transferts de charge d’exploitation 791
- Autres charges d’exploitation 65, y compris 655
+ Produits financiers encaissables (sauf reprises sur dépréciations et provisions) 76, 796 sauf 786
- Charges financières décaissables (sauf dotations aux amortissements, 66, sauf 686
dépréciations et provisions)
+ Produits exceptionnels encaissables (sauf reprises exceptionnelles, quote- 77, 797 sauf 777,
part de subvention d’investissement et PCEA3) 787 et 775
- Charges exceptionnelles décaissables (sauf dotations exceptionnelles et 67, sauf 687 et 675
VCEAC4)
- Participation des salariés aux résultats 691
- Impôt sur les bénéfices 695
= CAF
Comptes du PCG
Résultat net de l’exercice 120
+ Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions (d’exploitation, 681, 686, 687
financière et exceptionnelle)
- Reprises sur dépréciations et provisions (d’exploitation, financière et 781, 786, 787
exceptionnelle)
+ VCEAC 675
- PCEA 775
- Quote-part de subvention d’investissement virée au résultat de l’exercice 777
= CAF
Ils sont toujours compris avec les reprises sur dépréciations et provisions dans le compte de résultat. Il s’agit
de comptes permettant de transférer des charges d’un résultat à un autre ou encore permettant de
comptabiliser des indemnités reçues compensant une perte (prise en charge assurance par exemple). Par
mesure de simplification ils seront toujours considérés comme des produits encaissables, ce qui est
majoritairement le cas dans la pratique.
Raison du retraitement :
De la même manière que pour les SIG, le retraitement de la CAF concerne les redevances de crédit-bail. En
effet, si on tient compte de la vision économique et non juridique du crédit-bail, celui-ci est alors divisé en
deux parties, une concernant la charge d’intérêt et l’autre concernant les amortissements théoriques de
l’immobilisation visée. Ces derniers devront alors être annulés, en tant que charge calculée.
Retraitement à effectuer :