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Le plan de financement

Point clef
Le plan de financement est un document prévisionnel, en général établi pour les cinq années à venir, qui présente :
- Les futurs emplois (nouveaux investissements par exemple);
-Et les futurs ressources (autofinancement ou nouveaux emprunts, par exemple).
-Les rubriques fondamentales du plan de financement sont similaires à celles du tableau de financement mais les modes
d’établissement de ces deux documents diffèrent profondément :
- le tableau de financement récapitule les augmentations d’emplois et des ressources qui sont apparues lors d’un
exercice social qui vient de s’achever;
- Le plan de financement est un document prévisionnel dont les chiffres reposent sur des hypothèses et des estimations.
Le plan de financement est l’outil essentiel pour apprécier la cohérence financière de la stratégie de l’entreprise
(financement des investissements). Il est aussi un outil de négociation des prêts que les banques exigent pour l’octroi
des crédits. Enfin, c’est un outil de prévention des difficultés de l’entreprise qui permet de juger de l’avenir de la société
en fonction de l’évaluation et du contrôle de sa stratégie.
LES OBJECTIFS DU PLAN DE FINANCEMENT
Le plan de financement est un état prévisionnel des emplois envisagés sur un horizon de trois à cinq ans et des
ressources permettant de les financer.
Il se présente sous la forme d’un tableau pluriannuel correspondant à la période définie.
L’objectif est de réaliser, année par année, l’équilibre financier entre les emplois et les ressources.
Le plan de financement

LE PLAN DE FINANCEMENT
Le plan de financement est un tableau pluriannuel de ressources et d’emplois prévisionnels sur
une période qui va de trois à cinq ans. Il donne lieu à une déclinaison sur le court terme,
appelée budget de trésorerie.
Le budget de trésorerie détaille les données du plan de financement pour l’année à venir, N + 1.
Il se présente sous forme d’encaissements et de décaissements prévisionnels à court terme. Le
budget de trésorerie peut couvrir une période annuelle, trimestrielle ou même mensuelle.
Le plan de financement peut se préparer dans une optique d’avenir certain, auquel cas les
ressources et les emplois sont aisément prévisibles.
L’entreprise y définit sa politique d’investissement, puis les ressources nécessaires au
financement des investissements. Le BFRE est calculé dans l’optique prévisionnelle sous forme
normative.
Le plan de financement permet de vérifier a priori la cohérence de la politique d’investissement
et de financement. Les ressources doivent impérativement couvrir les emplois. Si les ressources
financières sont insuffisantes, il faut revoir les hypo- thèses initiales des prévisions.
Le plan de financement

 
LES ENSEIGNEMENTS DU PLAN DE FINANCEMENT
Les décisions de politique financière portent sur la structure financière adoptée par la société en fonction de ses
objectifs de rentabilité, de croissance et de risque.
Le plan de financement permet de s’assurer de l’équilibre entre les emplois et les ressources année par année et
pour l’ensemble du plan. Si l’équilibre du plan de financement s’avère difficile à réaliser, cela peut traduire une
rentabilité insuffisante, voire négative des investissements prévus.
Les soldes de trésorerie prévisionnels doivent permettre d’évaluer la capacité de distribution des dividendes
pour les actionnaires à partir du moment où le résultat de l’exercice est positif.
Lorsque la rentabilité est satisfaisante, l’entreprise définit sa politique d’endettement qui se traduit par la
répartition entre fonds propres et endettement.
Le choix d’une structure financière est une décision importante de politique financière. Il s’agit de décider de la
répartition entre capitaux permanents et crédits de trésorerie.
L’entreprise doit prévoir les montants nécessaires et choisir le type de financement qui sera le mieux adapté à
ses besoins. Les actifs immobilisés doivent être financés par des capitaux permanents puisqu’ils représentent un
besoin permanent pour l’entre- prise. Il serait particulièrement hasardeux de financer l’acquisition d’un matériel
ou tout autre actif immobilisé par des financements exigibles à court terme.
Pour le financement du BFRE, il convient d’associer un financement par capitaux permanents pour la partie
structurelle de ce besoin. En période de pointe, l’entre- prise fera appel à des crédits de trésorerie alors qu’à
certaines périodes l’entreprise disposera d’excédents de liquidité qu’elle pourra replacer à court terme. Lorsque
l’essentiel des cash-flows est dégagé dans les dernières années, il arrive que l’entre- prise accepte un
déséquilibre en début de plan compensé par des rentrées ultérieures de liquidités.
Le plan de financement

Le modèle

Plan de financement établi l’année 0 Année 1 2 3 4 5


1) Acquisition d’immobilisations
2) Remboursements d’emprunts
3) Versements des dividendes
4) (rarement : réduction des capitaux propres)
5) Augmentation de fonds de roulement
Sous-total futurs emplois (1)
1) Autofinancement
2) Nouveaux emprunts
3) Augmentation du capital
4) Subventions d’investissement
5) Cessions d’actif immobilisé
6) Diminution du fonds de roulement
Sous-total futurs ressources (2)
Soldes annuels (2) – (1)
Soldes annuels cumulé (excédents ou deficits)
Le plan de financement

 La croissance du besoin de financement du cycle d’exploitation (ou besoin en fonds de


roulement normatif) est calculé dans un document annexe au plan de financement. Il en
résulte de même, le cas échéant, pour l’augmentation de la trésorerie. Les augmentations
prévisionnelles du BFCE et de la trésorerie sont regroupées dans le poste « augmentation du
fonds de roulement » et permet alors la baisse du FDR.
Si la dernière ligne cumul du plan de financement indique un déficit important , l’entreprise
doit rechercher des nouvelles ressources (augmentation du capital, emprunts, …) ou revoir à
la baisse les emplois envisagés (réduire les montants des dividendes à distribuer, réduire les
investissements …).
Si, en revanche, la dernière ligne cumul indique un excédent, l’entreprise peut envisager
d’augmenter les dividendes à distribuer, de placer de l’argent, de rembourser des emprunts par
anticipation…
Exercice d’application

Le chef comptable d’une société vous fournis les informations suivantes :


1) Au 31.12.N1, l’actif circulant de la société s’élève à 17.000 KUM pour des dettes à court
terme, avant imputation du résultat, de 14.000 KUM. Le bénéfice au 31.12.N1 est de 700
KUM, dont 80% seront conservés pour autofinancement.
2) Prévisions du chiffre d’affaires : le CA de l’année N1 est de 32000 KUM et augmentera de
20% chaque année jusqu’à l’exercice N6 inclus.
3) Le bénéfice après impôt sera chaque année égal à 3% du CA à compter de l’exercice N2,
dont 20% seront distribués chaque année selon les modalités suivantes : dividendes de
l’année Nn distribués l’année Nn + 1.
4) Prévisions d’investissement :
- constructions : 400UM l’exercice N2, 200 KUM l’exercice N3 ;
- installations techniques : 1000 KUM l’exercice N2, 1700 KUM l’exercice N3 ;
- matériel de transport : 100 KUM l’exercice N2, 150 KUM par an à compter de l’exercice N3.
5) Dotations aux amortissements : 500 KUM l’exercice N2, en progression de 10% chacune des années suivantes.
6) Prévisions de fonds de roulement : le chef comptable de la société estime que le fonds de roulement doit être égal à
un mois de CA pour les exercices N2 à N5, et de 1,5 mois pour l’exercice N6.
7) Informations complémentaires :
- le capital social sera augmenté de 1000 KUM à l’exercice N2, par apports en numéraires;
- un emprunt de 156 KUM sera remboursé par la société lors de l’exercice N6.
Travail à faire :
Etablir le plan de financement pour les exercices N2 à N6 . Les calculs seront arrondis en KUM, sans décimale.
Exercice d’application

CORRIGE EXPLIQUE
1) Calcul du fonds de roulement (FDR) de l’année N1
Avant imputation du résultat, le FDR est égal à :
17000 (actif circulant) – 14000 (dettes à court terme) = 3000 KUM.
Le résultat de 700 KUM est imputé pour 80% en situation nette et pour 20% (soit (140 KUM)
en compte : associés, dividendes à payer.
Après cette reparution le FDR est égal à :
17000 –(14000 + 140) = 2860 KUM
2) Calcul des variations du FDR
Ce sont ces variations qui vont être placées dans le plan de financement en tant qu’emplois à
financer.
L’énoncé précise que le CA augmentera de 20% par an et que le FDR doit être égal à un mois
de CA (1,5 mois l’année N6)

N1 N2 N3 N4 N5 N6
CA 32000 38400 46080 55296 66355 79626
FDR 2860 3200 3840 4608 5530 9953
Variation à financer - 340 640 768 922 4423
Exercice d’application

3) Calcul du bénéfice disponible pour l’autofinancement


L’énoncé précise que le bénéfice après impôt est de 3% du CA et que 20% en seront distribués
chaque année. Le disponible pour l’autofinancement est par conséquent composé de
l’intégralité du bénéfice de l’année Nn diminué des dividendes distribués au titre des résultats
de l’année N-1.

N2 N3 N4 N5 N6

CA 38400 46080 55296 66355 79626


Bénéfice (3%) 1152 1382 1659 1991 2389
A distribuer (20%) -140 -230 - 332 -332 -398
Bénéfice disponible 1012 1152 1383 1659 1991
Exercice d’application

4) Autres éléments
Les investissements en immobilisations corporelles et le remboursement del’emprunt
constituent des emplois à financer.
L’augmentation de capital et les dotations aux amortissements constituent des ressources.
5) Récapitulatif : plan de financement (Année N2 à N6 incluses)

N2 N3 N4 N5 N6
Constructions 400 200
Installat techniques 1000 1700
Matér de transport 100 150 150 150 150
Emprt à rembourser 156
Variation du FDR 340 640 768 922 4423
TOTAL DES EMPLOIS 1840 2690 918 1072 4729
Bénéfice disponible 1012 1152 1383 1659 1991
Dotations 500 550 605 665 732
Augment du capital 1000
TOTAL DES RESSOURCES 2512 1702 1988 2324 2723
SURPLUS ou (BESOINS) 672 (988) 1070 1252 (2006)
(CUMUL) 672 (316) 754 2006 0
Exercice d’application
 6) Commentaires
Les ressources et les emplois stables sont globalement équilibrés pour les cinq années à venir.
Le plan de financement fait cependant apparaître un important déficit pour l’exercice N3. Il
sera souhaitable :
-Soit d’obtenir un concours de trésorerie de 316KUM l’année N3. il conviendra cependant de
de tenir compte des charges financières qui en résulteront et qui viendront grever le résultat;
- soit d’étaler, si cela est techniquement possible, sur deux ou trois ans, les 1700 KUM
d’investissements prévus l’année N3, ou d’en acquérir une partie en crédit-bail. Dans ce
dernier cas il sera nécessaire de tenir compte des loyers pour la détermination des résultats.
- soit de procéder à une cession d’actif immobilisé dégageant une ressources nette
complémentaire de l’ordre de 316 KUM;
- soit de réduire les distributions des dividendes des années N1 (distribués en N2) et N2
(distribués en N3)

-Par contre, il ne semble souhaitable ni de recourir à une augmentation de capital ni à un


emprunt à long terme dans la mesure où, comme il l’à été signalé, le plan de financement est
équilibré en fin de période

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