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Le fonds de roulement représente les ressources nécessaires pour financer le BFR, Plus le
fonds de roulement est fort, plus le risque est faible. La mesure monétaire est cependant peu
pratique pour évaluer l’ampleur de l’équilibre, la raison pour laquelle, l’utilisation d’un ratio
de fonds de roulement est préférée :
Ratio de fonds de roulement = Ressources Permanents / Emplois Permanents
SI Ratio de FR > 1 : équilibre financier
Si Ratio de FR < 1 : déséquilibre financier
On peut indiquer une formulation plus large de la notion d’équilibre financier, le FR était
destiné à financer le BFR.
FR – BFR = TR
Plus le Ratio d’autonomie financière est élevé plus l’entreprise détient une autonomie
financière forte et est capable d’honorer ses engagements à long terme par ses propres fonds
sans recourir à l’endettement, par contre, pour le Ratio d’endettement, plus ce dernier est
élevé, plus la structure financière de l’entreprise est risquée, car elle dépend fortement de
l’endettement pour financer ses activités.
Mais de manière globale, la structure financière, qui résume les choix de financements et leurs
conséquences en matière de risque, est appréciée par le Ratio suivant :
La gestion du risque de crédit est encadrée par des règles réglementaires mises en place
depuis 1988, appelées les Accords de Bâle, qui se sont progressivement améliorés avec Bâle
II en 2004 et Bâle III en 2010. Ces règles visent à éviter les problèmes dans le secteur
financier et à réduire le risque que les banques ne puissent pas rembourser leurs prêts.
Imaginez que si une banque fait faillite, cela peut avoir un effet domino sur d'autres banques
et même sur l'économie entière. Pour éviter cela, des règles prudentielles sont mises en place
pour réduire ce risque systémique. Les États veillent également à superviser les banques pour
éviter d'avoir à intervenir avec de l'argent public pour sauver le secteur bancaire.
Pour s'assurer que les banques peuvent faire face à ces risques, il est exigé qu'elles aient une
certaine quantité de fonds propres, appelée Capital Réglementaire. Ce capital est utilisé pour
couvrir les pertes prévues et imprévues. Les pertes prévues sont préparées en avance par les
banques, tandis que les pertes imprévues peuvent être couvertes par des apports en capital des
actionnaires ou par des bénéfices réinvestis. En gros, c'est un peu comme de l'argent "de
secours" pour faire face à des situations imprévues.
En d'autres termes, si une banque prête 100 €, elle doit avoir au moins 8 € de fonds propres et
peut utiliser jusqu'à 92 € provenant d'autres sources telles que les dépôts, les emprunts ou les
financements interbancaires.
Le ratio Cooke, bien que révolutionnaire à son époque, a présenté plusieurs limites :
Pondérations statiques et arbitraires : Les façons dont les crédits sont évalués sont
fixes et ne reflètent pas toujours le vrai risque de crédit.
Contraintes inadaptées selon la taille des entreprises : La règle est trop contraignante
pour les grandes entreprises et pas assez pour les petites (qui pourraient présenter un
risque de défaut).
Uniformité dans les évaluations de crédit : Une seule pondération pour tous les types
de crédit peut
entraîner une
confusion
entre le niveau des
fonds propres nécessaires et le prix du prêt, sans prendre en compte la qualité réelle du
crédit de l'emprunteur.
Absence de prise en compte de la structure temporelle du risque : Le traitement des
risques est uniforme, peu importe la durée de l'engagement.
En résumé, plusieurs facteurs importants ne sont pas pris en compte : la taille de l'entreprise,
son évaluation financière, la durée des crédits, la concentration sur un seul emprunteur, la
corrélation entre les emprunteurs (qui pourrait atténuer le risque), et la compensation entre les
positions longues et courtes.
b) Les Accords de Bâle II :
Bâle II a été conçu pour améliorer le dispositif précédent, Bâle I, en introduisant un nouvel
accord plus complet. Cependant, contrairement à Bâle I, il ne s'applique pas de manière
uniforme à toutes les banques. Toutes les banques de l'Union européenne doivent s'y
conformer, y compris les gestionnaires d'actifs et les compagnies d'assurance. Aux États-Unis,
seules les banques ayant un total de bilan supérieur à 250 milliards de dollars ou plus de 10
milliards de dollars d'actifs détenus à l'étranger sont soumises à cette réglementation.
Bâle II offre un avantage particulier aux grandes banques en permettant une utilisation plus
efficiente des fonds propres. Contrairement à Bâle I, qui ne considérait que le risque de crédit,
ce dispositif couvre trois aspects complémentaires : le risque de marché, le risque de crédit et
les risques opérationnels. Il repose sur une modification des ratios prudentiels utilisés pour
évaluer la santé financière des banques.
Dans ce ratio, les fonds propres réglementaires doivent non seulement couvrir le minimum
requis par le ratio Cooke, mais aussi inclure les risques de marché et les risques opérationnels.
Bâle II introduit ainsi un ratio de fonds propres plus strict (appelé pilier 1), mais va au-delà en
mettant en place une surveillance prudentielle (pilier 2), une communication et un reporting
financier (pilier 3) au niveau organisationnel.
Bien que Bâle II impose des normes plus rigoureuses pour les fonds propres, il reste
principalement axé sur l'assurance d'un niveau minimum de fonds et ne prend pas en compte
tous les risques, comme celui lié à la liquidité, par exemple.
Le nouvel indicateur, bien qu'amélioré par rapport au ratio Cooke, présente plusieurs limites :
Caractère pro-cyclique : Pendant les périodes de forte confiance financière, les risques
évalués diminuent (car basés sur les pertes passées). Les banques ont alors moins besoin
de fonds propres et se contentent du minimum requis. Mais lorsque la situation se
dégrade, les banques doivent soudainement augmenter leurs fonds propres pour respecter
les règles de solvabilité. Cela se fait avec des ressources devenues plus rares et
coûteuses, ce qui peut les mettre dans une situation financière difficile, réduisant ainsi
l'offre de crédit et accentuant la récession économique (c'est ce qu'on appelle un "credit
crunch").
Sous-estimation des risques complexes : Certains risques de marché ou produits
financiers complexes ne sont pas suffisamment pris en compte. Les banques ont du mal à
évaluer correctement ces risques, ce qui peut conduire à une inadéquation entre leurs
fonds propres et la réalité des risques encourus.
Difficulté d'évaluation des positions hors bilan : Les produits dérivés hors bilan,
souvent de grande envergure, rendent compliquée l'évaluation des risques qui leur sont
liés. Cette complexité rend difficile l'analyse adéquate de ces risques.
Il était clair qu'une amélioration de Bâle II était nécessaire tout en maintenant l'idée
fondamentale d'adapter les fonds propres en fonction du niveau de risque. La crise financière
a mis en lumière les lacunes de ce dispositif : dysfonctionnements des marchés financiers,
problèmes de liquidité, critiques envers les agences de notation, entre autres.
En gros, la question était de savoir comment le niveau des fonds propres des institutions
financières correspondait aux risques associés à certaines activités (comme les subprimes). En
pratique, des actifs plus ou moins risqués étaient financés avec peu voire aucun fond propre.
L'utilisation de l'effet de levier permettait d'obtenir des rendements très élevés, dépassant
parfois les 100 % dans certains domaines.
L'objectif de Bâle III est simple en théorie : plus de fonds propres, de meilleure qualité, et une
plus grande transparence. Pour y parvenir, cinq mesures clés ont été adoptées : renforcer les
fonds propres en améliorant leur qualité et en augmentant les ratios, introduire un coussin
contra-cyclique, établir un ratio de liquidité, mettre en place un ratio d'effet de levier et
réduire le risque systémique.
Certaines des propositions de Bâle III ne sont pas encore mises en œuvre, et leurs limites se
dessinent déjà.
Malgré le fait que toutes les recommandations de Bâle III ne soient pas encore connues,
certaines certitudes subsistent : la régulation prudentielle des banques ne remet pas en
question le ratio de fonds propres ni les modèles internes de calcul des risques.
Les experts ont noté dès sa création que l'accord de Bâle III ne parviendrait qu'en partie à
atteindre ses objectifs doubles : prévenir les crises systémiques et instaurer un contrôle
efficace et discipliné des institutions financières. Il est compréhensible que cette
réglementation évolue dans un environnement financier constamment turbulent, permettant
ainsi d'ajuster son contenu et de suivre les défis de son application.
Après plusieurs années de mise en œuvre, un bilan semble indiquer une possible transition
vers ce qui pourrait être Bâle IV dans les années à venir, en vue d'adapter les normes. La
régulation nécessite à la fois l'adhésion de tous les États et une certaine flexibilité, ce qui
ouvre la voie à un processus de changement permanent.