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LCF311 : ANALYSE COMPTABLE ET FINANCIERE

LICENCE PROFESSIONNELLE EN COMPTABILITE ET FINANCE

Dr MONDA LEA LARISSA


Chargé de Cours à l’Université de Maroua
2020-2021
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 3
CHAPITRE 1 : LE DIAGNOSTIC FINANCIER ................................................................................ 4
CHAPITRE 2 : L’ETUDE DU BILAN ................................................................................................ 8
CHAPITRE 3 : L’ETUDE DU COMPTE DE RESULTAT .............................................................. 16
CHAPITRE 4 : LE TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE ...................................................... 21

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INTRODUCTION GENERALE

L’analyse financière peut être définie comme un ensemble d’instruments et de méthodes de diagnostic
qui permettent d’apprécier la situation financière et les performances des entreprises ou des autres
organismes jouissant d’une autonomie effective dans la conduite de leurs opérations économiques et
financières.
Définie en termes restrictifs, elle a été, et reste parfois, assimilée à l’analyse des valeurs mobilières,
c’est-à-dire l’appréciation des titres émis et négociés sur les marchés de capitaux. Ainsi, on distingue
fréquemment comme analystes financiers des spécialistes chargés d’étudier les actions, obligations et
autres valeurs, afin d’éclairer les décisions des gérants de portefeuilles et des autres investisseurs.
Cependant, l’intervention de ces professionnels ne représente qu’un des domaines d’application de
méthodes de diagnostic financier qui connaissent une extension considérable. Les gestionnaires en
sont les premiers utilisateurs. Premièrement, ils ont recours à l’analyse statique, qui étudie
l’ajustement global entre les grandes masses du bilan. Deuxièmement, ils procèdent à l’analyse
dynamique, qui vise à maitriser les flux financiers de l’entreprise : les flux générateurs du résultat
figurant dans le compte de résultat, les flux d’emplois et de ressources du tableau de financement et
les mouvements de trésorerie récapitulés dans le tableau des flux de trésorerie.
L’objectif de cet enseignement est de rendre les étudiants capables d’établir un diagnostic financier
de l’entité. Il s’agit alors de maitriser la démarche de l’analyse financière, comprendre et analyser les
indicateurs financiers d’une entité.
Les documents de base sont :

 Le bilan
 Le compte de résultat
 Le tableau de financement
 Le tableau des flux de trésorerie.

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CHAPITRE 1 : LE DIAGNOSTIC FINANCIER

En de nombreuses circonstances, les agents économiques sont amenés à conduire des évaluations de
l’ensemble de l’entité ou simplement de parties isolées, considérées comme plus ou moins révélatrices
de situations que l’on cherche à apprécier, en vue d’une prise de décision. Toutes ces investigations
passent généralement par le diagnostic financier. Il s’agit d’un examen méthodique recensant les
forces et les faiblesses d’une entité. Il doit répondre notamment aux questions de solvabilité, de
performance et de risques qu’elle endosse. L’objectif de ce chapitre est d’en proposer les grandes
lignes, à savoir les objectifs, la démarche et les outils.

I. Les objectifs du diagnostic financier


Dans ses développements traditionnels, l’analyse financière s’attache à étudier les entreprises afin
d’apprécier leur solvabilité et leurs performances. Cependant, les thèmes analytiques se sont
considérablement enrichis grâce à l’extension du champ de la discipline et englobent aujourd’hui des
préoccupations situées en l’articulation entre le diagnostic financier et le diagnostic stratégique,
commercial, technologique, social ou organisationnel.

1. Solvabilité et équilibre financier


La solvabilité ou l’équilibre financier de l’entité traduisent l’aptitude éventuelle de celle-ci à faire
face à ses engagements, c’est-à-dire régler ses dettes, au fur et à mesure qu’elles viennent à l’échéance.
Elle est essentielle dans l’analyse financière dans la mesure où une entité insolvable court le risque
de faillite et se trouve exposée à la menace d’une disparition pure et simple.
Deux orientations méthodologiques sont souvent adoptées :
 L’étude du bilan : elle permet de comparer un état actuel des engagements (passif) et des
liquidités prévisibles (actif) et donc de justifier un pronostic relatif à l’ajustement futur des
règlements obligatoires et des recettes à prévoir ;
 L’étude de l’évolution passée des résultats et de la situation financière permet de déceler les
tendances lourdes susceptibles de se prolonger dans l’avenir.

2. Performance financière
La première tâche de l’analyste financier consiste dans la mesure précise des résultats obtenus dans
le passé ou le présent et dans l’anticipation des tendances d’évolution susceptibles de les affecter dans
le futur. De cette mesure découle une appréciation qui porte sur les niveaux, l’évolution et l’instabilité
éventuelle de ces résultats. L’évolution est étudiée grâce à l’effet ciseau, qui résulte de l’évolution
différente voire divergente des produits et des charges (si les produits augmentent de 10% par an et
que mes charges augmentent plus vite, le résultat diminue fatalement et peut entrainer à terme des
pertes). Le compte de résultat est régi par le principe de stabilité qui indique que le résultat d’une
entité est beaucoup plus stable que l’on pourrait le croire.
Une fois ces résultats mesurés, ils doivent être comparés à des grandeurs de référence, traduisant soit
le niveau des opérations de l’entité (production, vente) ; soit le montant des moyens engagés pour

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obtenir ces résultats. On apprécie alors l’aptitude de l’entité à valoriser les moyens réels et financiers
qui lui sont confiés.

3. Autres caractéristiques financières majeures


3.1 Autonomie financière
L’autonomie financière est un objectif majeur pour les propriétaires-dirigeants. La recherche de
l’indépendance traduit une volonté de contrôle dont les ressorts psychologiques et patrimoniaux
paraissent évidents.
L’autonomie financière s’apprécie d’abord par l’étude du capital, de sa structure et des liaisons de
contrôle qu’elle peut traduire, puis grâce à l’analyse de la structure financière. Des mécanismes non
financiers tels que les accords techniques contraignants (licence, brevet, transferts de technologie,
contrats de franchise de production) et les contrats commerciaux qui entravent l’action de l’entité
(distribution sous marque de distributeur, sous-traitance, contrat d’exclusivité, relations puissantes
avec la centrale d’achat) peuvent borner l’autonomie réelle de l’entité.

3.2 Flexibilité financière


Elle traduit la capacité de l’entité à s’adapter aux transformations inopinées de son environnement et
de son cadre d’activités. Elle apparait dans le diagnostic financier pour trois (03) raisons :
o Analyser la capacité de l’entité à mobiliser rapidement des liquidités pour réagir à une
opportunité d’investissement ou une opportunité commerciale ;
o Analyser la capacité de l’entité à recourir à de nouvelles ressources propres ou de bénéficier
de nouveaux crédits ;
o S’assurer des possibilités que l’entité dispose de jouer sur les besoins de financement. Il s’agit
par exemple de la possibilité d’échelonner dans le temps la réalisation de certaines opérations
d’investissements et de remboursements d’emprunts.

3.3 Prise en compte de la stratégie d’entreprise


L’appréciation de la flexibilité et de l’autonomie constitue une préoccupation commune à l’analyse
stratégique et l’analyse financière. Mais cette dernière est en fin de compte sensible à toutes les
indications relatives aux atouts et handicaps qui peuvent affecter la compétitivité future de l’entité, et
par voie conséquente, ses performances et son équilibre financier à terme. L’analyste financier
s’intéressera alors :
- Au portefeuille d’activités de l’entité (ses métiers) ;
- Aux caractéristiques structurelles majeures sur les plans organisationnel, technique, social,
commercial, juridique ;
- A ses savoir-faire et compétences en matière de production, de vente, de management ;
- A ses rapports avec ses partenaires extérieurs.

II. La démarche du diagnostic financier


L’analyste financier va se forger une opinion sur la performance la solvabilité, le risque et la
performance financière de l’entité, à partir de diverses informations la concernant. Toutefois, c’est
davantage de la comparaison que naitra le diagnostic.

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En effet, la même rentabilité peut être excellente dans un secteur d’activité et nettement insuffisante
dans un autre. Il faut donc se documenter sur l’entité mais également sur son secteur d’activité et sur
ses concurrents. Cette collecte de ces informations donnera du sens aux résultats et calculs de l’entité.
Les documents financiers et non financiers seront analysés et plusieurs étapes seront observées.

1. Collecte des données non financières


De nombreuses informations sont disponibles au Greffe du Tribunal de commerce :
 Extrait « K bis » qui fournit des informations sur les entités concurrentes et les dirigeants et le
fonds de commerce ;
 Le détail des garanties données par l’entité ;
 Le détail des contrats de crédit-bail immobiliers ;
 Les éventuels incidents de paiements de la part de l’entité ;
 Enfin, les plaquettes de présentation des entités renseignent sur leurs activités et leurs
stratégies.

2. Collecte des données financières


Il s’agit des états financiers des entités, publiées au moins annuellement. Les notes annexes sont
particulièrement importantes, car elles fournissent les informations suivantes :
o Explication de la variation de certains postes : immobilisations amortissements et provisions ;
o Echéancier des créances et des dettes ;
o Engagements hors bilan données et reçus mais non comptabilisés : crédit-bail, effets escomptés
non échus, cautions, etc.

3. Les retraitements des comptes annuels


Si les comptes annuels sont la matière essentielle du travail de l’analyste financier, ceux-ci ne sont
pas toujours directement exploitables et nécessitent des retraitements, en particulier en ce qui
concerne les contrats de crédit-bail, les effets escomptés et les actifs fictifs. En effet, le contrat traite
les opérations selon leur apparence juridique et l’analyste financier s’intéressera à leur réalité
économique.

4. Analyse proprement dite


Elle renvoie d’une part à l’étude de la performance financière (activité et rentabilité), au moyen du
compte de résultat, des soldes intermédiaires de gestion et de la capacité d’autofinancement globale.
D’autre part à l’étude de l’équilibre financier et de la solvabilité, au moyen du bilan, les grands
équilibres financiers, des ratios et des scores.

III. Les outils de diagnostic financier


Moyennant une certaine schématisation, il est possible de définir une relation entre les objectifs de
l’analyse et les outils qu’elle requiert.
Une analyse orientée vers l’étude de la solvabilité et des risques de faillite s’applique plus souvent à
l’étude du bilan (analyse statique), du tableau des flux de trésorerie (analyse des flux de trésorerie) et

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du tableau de financement (analyse des flux financiers), et s’intéresse à l’ajustement entre les
engagements contractés par l’entité et les liquidités qu’elle peut espérer dégager.
Une analyse orientée vers l’étude des performances s’applique principalement à l’étude du compte de
résultat, pour rendre compte de la formation des soldes intermédiaires de gestion et les comparer aux
flux d’activité ou aux moyens engagés par l’entité.
Les observations qui précèdent suggèrent ainsi une préaffectation des différents compartiments de la
boite à outils de l’analyste financier en fonction de l’orientation de ses études :

Orientations de l’analyse Méthodes utilisées


Etude de l’équilibre financier et du risque Analyse du bilan et des tableaux de flux
de faillite financiers
- Relation de trésorerie
- Ratios
Etude de la performance financière Analyse du compte de résultat
- Mesure des SIG
- Analyse des ratios
- Evolution de l’effet ciseau

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CHAPITRE 2 : L’ETUDE DU BILAN

L’approche financière du bilan met au centre de l’analyse l’ajustement entre la liquidité des actifs
(aptitude à être transformés en monnaie) et l’exigibilité des éléments du passif. En effet, elle n’est pas
identique à l’approche comptable, qui se limite à satisfaire les exigences administratives en matière
de fiscalité. Il revient alors à l’analyste financier d’étudier la solvabilité de l’entité, c’est-à-dire sa
capacité à couvrir ses dettes exigibles à l’aide des actifs liquides. Les outils utilisés sont le bilan
financier et quelques ratios.

I. Bilan fonctionnel
1. Objectif
L’approche fonctionnelle est celle retenue par le Système comptable OHADA. Elle consiste à
présenter les différentes rubriques et des postes sur la base de leur fonction économique et financière :
investissements, financements propres, dettes financières, actifs et passifs circulants, trésorerie. Elle
est conçue pour :
 Apprécier la structure financière de l’entité, dans une optique de continuité de l’activité ;
 Evaluer les besoins financiers stables et circulants et le type de ressources dont dispose l’entité ;
 Déterminer l’équilibre financier en comparant les différentes masses du bilan classées par
fonction, et en observant le degré de couverture des emplois par les ressources.
La construction du bilan fonctionnel correspond à la logique d’analyse interne. Sa finalité est
d’expliquer le fonctionnement économique de l’entité. On perçoit cette finalité au travers de l’étude
des différents cycles :

1.1 Le cycle d’investissement


On considère comme relevant des investissements toute utilisation de moyens de financement
permettant d’obtenir un actif de quelque nature qu’il soit, en vue de créer directement ou
indirectement un flux de liquidité futur. On parlera de dépense courante, si les conséquences sont à
une échéance plus courte qu’un exercice ; dans le cas contraire, on parlera d’investissement.
Le cycle des investissements comprend une phase d’acquisition (achat, mais aussi crédit-bail), une
phase d’exploitation et une phase de cession. (Désinvestissement). La vitesse du cycle est
conditionnée par le type d’activité de l’entité.

1.2 Le cycle de financement


Le cycle de financement représente l’ensemble des opérations d’obtention des ressources financières
nécessaire pour assurer le bon déroulement du cycle d’investissement, mais aussi du cycle
d’exploitation. Il suppose par ailleurs la gestion des ressources ainsi mises en cause et leur
rémunération. Le cycle de financement doit donc permettre d’assurer le fonctionnement quotidien de
l’entité, sa croissance et son indépendance.

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1.3 Le cycle d’exploitation
L’activité quotidienne de l’entité génère des flux (chiffre d’affaires par exemple) qui ont pour
conséquence l’apparition de stocks au bilan (stocks en matières premières ou de marchandises,
créances clients, etc) qui représentent des emplois de stocks. Cette même activité entraine également
l’apparition de ressources (crédits fournisseurs, etc). Si ces ressources équilibrent les emplois, le cycle
d’exploitation pourra se développer sans difficulté. Dans le cas contraire, le plus fréquent, il faudra
veiller à fournir à l’entité des moyens financiers permettant un bon fonctionnement sans à-coups de
l’activité.

2. Présentation
L’expression des postes de l’actif en valeur brute est censée donner une meilleure idée de leur
contribution à la marche de l’entité. Les amortissements qui figurent en actif soustractif retrouveront
leur place logique en passif dans la rubrique des ressources propres. Le bilan fonctionnel perd, de par
cette analyse, tout rôle dans le domaine de l’évaluation mais va constituer un bon point de départ pour
une analyse en termes de flux.
L’analyste prend soin de distinguer :
- Le haut du bilan : (Emplois stables et ressources stables), qui résulte des décisions
d’investissement et de financement ;
- Le bas du bilan (Actif circulant d’exploitation, Actif circulant Hors exploitation, trésorerie-
actif ; passif circulant d’exploitation, passif circulant Hors exploitation et trésorerie-passif),
qui résulte des décisions concernant le cycle d’exploitation.
Les grandes masses du bilan fonctionnel se présentent ainsi qu’il suit :
Actif Passif
Emplois stables Ressources stables
Immobilisations incorporelles  Ressources propres
Immobilisations corporelles (+crédit-bail) Capital
Immobilisations financières Réserves
Résultat
Provisions réglementées
Provisions pour risques et charges
Provisions pour dépréciation de l’actif
Amortissements
 Dettes financières stables
Emprunts et dettes auprès des
établissements de crédit (sauf CBC)
Dettes financières diverses
Comptes courants associés
Crédit-bail
Actif circulant d’exploitation Passif circulant d’exploitation
Stocks Avances et acomptes reçus
Avances et acomptes fournisseurs Fournisseurs

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Créances clients Autres dettes d’exploitation
Effets escomptés non échus TVA à décaisser
Régularisations (exploitation) Comptes de régularisations
Actif circulant Hors exploitation Passif circulant Hors exploitation
Autres débiteurs Intérêts courus
Régularisations (hors exploitation) Fournisseurs d’investissement
Dividendes à payer
Impôts sur les bénéfices
Comptes de régularisation
Trésorerie-actif Trésorerie-passif
Titres de placement Mobilisation de créances
Banque Comptes bancaires créditeurs
Caisse Divers

La structure du bilan du Système comptable OHADA promue dans l’Acte uniforme portant Droit
Comptable et information financière étant par définition fonctionnelle, le seul retraitement à opérer
afin d’obtenir les principaux indicateurs financiers porte sur les écarts de conversion. Ils doivent être
éliminés afin de ramener les créances et les dettes concernés à leur valeur initiale. Les écarts de
conversion-actif sont rajoutés au compte d’actif et diminués du compte de passif auquel il se rattache.
Les écarts de conversion-passif sont rajoutés au compte de passif et diminués du compte d’actif auquel
il se rattache.
Les différents niveaux de confrontation des ressources et des emplois font apparaitre des déséquilibres
qui, de par l’égalité des ressources et des emplois au bilan, se composent.

3. Les grands équilibres financiers


La règle de l’équilibre financier suppose que les emplois stables soient financés par les ressources
stables. Il s’agit d’une règle de bons sens et de prudence dont le non-respect risquerait d’entrainer des
problèmes de trésorerie. Elle découle du principe d’affectation, qui consiste à observer comment les
ressources ont permis de faire face aux emplois au travers des différents cycles précédemment cités.
Il en ressort une lecture horizontale du bilan permettant de mettre en évidence des écarts. Toutefois,
il n’est pas exclu que malgré son respect, l’entité puisse avoir des difficultés. C’est pourquoi l’entité
prévoit une marge de sécurité estimée pour garantir l’absence de problèmes de trésorerie, appelé :
fonds de roulement.
L’analyse financière du bilan permet donc de mettre en évidence les grands équilibres financiers par
le calcul de quatre (04) notions fondamentales :
 Le fonds de roulement (F.R.) ;
 Le besoin de financement d’exploitation (B.F.E.) ;
 Le besoin de financement hors exploitation (B.F.H.E.) ;
 La trésorerie nette (TN).

3.1 Bilan schématique


Le bilan schématique suivant fait apparaitre ces quatre équilibres financiers :

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Actif Passif

Activité immobilisé
Ressources stables

Fonds de roulement

Passif circulant d’exploitation


Actif circulant d’exploitation
Besoin de financement
d’exploitation

Passif circulant hors exploitation


Actif circulant hors exploitation
Besoin de financement hors
exploitation
Trésorerie-actif Trésorerie-passif

Trésorerie Nette = (Trésorerie-actif) – (Trésorerie-passif)

Trésorerie nette = FR – BFG (BFE + BFHE)

3.2 Fonds de roulement (FR)


C’est l’excédent de ressources stables après financement des investissements. Il correspond aussi à la
partie de l’actif circulant financée par les ressources stables.
Le fonds de roulement s’obtient par deux formules :
o Par le haut du bilan

Fonds de roulement (FR) = Ressources stables – Actif immobilisé

o Par le bas du bilan

Fonds de roulement (FR) = (Actif circulant + Trésorerie-actif) – (Passif


circulant + Trésorerie-passif)
Le fonds de roulement constitue une garantie de liquidité de l’entité. Plus il est important, plus grande
est cette garantie. Toutefois, pris isolément, il n’a qu’une signification relative. Pour déterminer si son
niveau est satisfaisant, il faut le comparer au BFG.

3.3 Besoin de financement Global (BFG)


C’est un fonds nécessaire pour le financement du décalage entre les dépenses (achats) et les recettes
(ventes). Il s’obtient :

BFG = Actif circulant – Passif circulant

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Il est composé du BFE et du BFHE Le BFE est la composante la plus importante. Il est directement
lié au chiffre d’affaires. Le BFHE, quant à lui, est une composante généralement mineure. Il varie
d’une année à l’autre. On a :

BFE = Actif circulant d’exploitation – Passif circulant d’exploitation


BFHE = Actif circulant hors exploitation – Passif circulant hors
exploitation

3.4 Trésorerie nette


C’est l’excédent du fonds de roulement après financement du BFG.

TN =Trésorerie-actif – Trésorerie-passif
TN = FR - BFG
Si FR ˃ BFG =˃ TN ˃0 : le FR finance en totalité le BFG et il existe un excédent de ressources qui
se retrouve en trésorerie ;
Si FR ˂ BFG =˃ TN ˂0 : le FR ne finance qu’une partie du BFG. La différence doit alors être
financée par crédit bancaire courant, destiné à couvrir les besoins de trésorerie résultant de
l’exploitation.
NB : Les éléments suivants améliorent la trésorerie : autofinancement, emplois à long et moyen terme,
accroissement des dettes-fournisseurs, paiement anticipé des clients, cession d’actifs immobilisés. Par
contre, ceux-ci la dégradent : la distribution des dividendes, le gonflement des stocks, augmentation
des créances clients, les résultats déficitaires.
Malgré ces ajustements, le bilan fonctionnel est généralement retraité pour effectuer l’analyse en
termes de ratios de l’entité. Pour cela, l’on a recours au bilan financier.

II. Le bilan financier


1. Objectif
Le bilan financier permet d’apprécier si les ressources mises en œuvre sont suffisamment stables,
compte tenu de la durée des emplois auxquels elles sont affectées. Le concept de stabilité qui est à
l’origine du classement de postes du bilan, traduit l’idée de leur durée dans le patrimoine de l’entité :
ainsi sera dit stable tout poste qui, à son apparition dans ce patrimoine, a une longue durée (au-delà
d’un an). Cette caractéristique acquise par le poste considéré à son entrée dans le patrimoine lui restera
acquise en dépit du temps qui passe :
 Les actifs sont classés par ordre de liquidité croissante, d’une disponibilité de plus en plus
grande pour couvrir les besoins de l’entité. les valeurs immobilisées (actifs moins liquides)
sont donc classés en tête de l’actif, les disponibilités (actifs plus liquides) sont classées à la
fin ;
 et les passifs par ordre d’exigibilité croissante. L’exigibilité d’une source de financement
est la plus ou moins grande proximité de son échéance. Les postes classés en tête du passif
seront donc moins rapidement exigibles (capitaux propres), ceux classés à la fin seront les plus
rapidement exigibles (dettes à court terme).

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Dans ce sens, la construction du bilan financier correspond à une logique d’analyse externe. Sa finalité
est d’apprécier les sécurités financières que peuvent offrir l’entité vis-à-vis d’autres agents
économiques en relation avec elle (clients, fournisseurs, banquiers). A cette fin, l’analyste financier
doit notamment déterminer si les échéances de remboursement de ces ressources pourront être
respectées grâce aux encaissements que l’entreprise obtient en réalisant les actifs qu’elle détient, dans
des conditions normales d’utilisation.

2. Retraitements
Le passage du bilan fonctionnel au bilan financier nécessite que soient corrigés les postes du bilan
dans leur montant ou dans leur position (haut ou bas du bilan). En effet, il serait logique d’exprimer
les postes en termes de valeur de marché avec application du principe de prudence, ce qui conduit à
tenir compte de l’impôt latent affectant certains postes :
o Les immobilisations corporelles et incorporelles doivent figurer pour leur valeur réelle. Il peut
s’agir de la Valeur Comptable Nette (Valeur d’origine – Amortissements). Les immobilisations
financières doivent être valorisées au leur cours boursier ;
o Les stocks sont ramenés à leur valeur réelle, déterminée sous déduction des provisions. Le
stock d’alerte doit figurer dans le haut du bilan ;
o Les créances appartiennent au bas du bilan. Toutefois, les créances douteuses doivent être
ramenées au haut du bilan comme immobilisations ;
o Les titres de placement difficilement vendables à court terme et les effets de commerce à plus
d’un an doivent être ramenés ;
o Les provisions pour risques et charges justifiées (probabilité réelle) doivent être répartis en
passif à plus d’un an et passif à moins d’un an ;
o Certains postes du passif sont soumis à fiscalisation. On peut citer les subventions
d’investissement, certaines provisions réglementées, les provisions pour risques et charges
sans objet réel (non justifiées). Il faut exprimer ces postes nets d’impôts (67% du brut) dans
les réserves et l’impôt latent correspondant est classé en dette à long ou court terme, selon
l’échéance ;
o Le bilan financier considère le passif à moins d’un an comme les dettes payables dans au plus
six (06) mois. Les concours bancaires courants et les effets à payer devront être ramenés au
haut du bilan.
Le tableau suivant est un outil d’aide à la détermination des plus (ou moins) values des éléments
d’actif :
Postes Valeur Valeur réelle Variation
comptable Plus-values Moins-values

NB : Un autre tableau intermédiaire peut être dressé afin de répartir les éléments à plus d’un an et à
un moins d’un an.

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3. Présentation
Le tableau suivant indique la composition du nouveau bilan :
Actif Passif
Valeurs immobilisées Capitaux permanents
Comptes de la classe 2  Capitaux propres
+ stock d’alerte Comptes 10 à 15
+ clients douteux ± values sur les actifs
+ plus-values des comptes AI + 67% des provisions sans objet
+ titres de placement à LT  Dettes à long et moyen terme
+ créances à LT Comptes 16, 17, 18 et 19
- Moins-values des comptes AI + dettes d’exploitation à plus d’un an
- 33% des provisions sans objet
- dettes financières à moins d’un an
Valeurs réalisables et valeurs d’exploitation Dettes à court terme
+ stocks Comptes de la classe 4 créditeurs
+ créances + dettes financières à moins d’un an
± value actif circulant + 33% de provisions sans objet
- Stock outil - dettes d’exploitation à plus d’un an
- créances douteuses + Comptes 56
- créances à plus d’un an
- effets escomptables
Disponibilités
Comptes de la classe 5 sauf 56
+ effets escomptables
- Titres de placement à plus d’un an
± values sur titres de placement

4. Ratios financiers
Les ratios sont le rapport entre deux grandeurs. Particulièrement, les ratios financiers utilisés dans
l’analyse statique permettent d’étudier la composition du bilan. Il peut s’agir :

4.1 Des ratios de structure


Les ratios de structure de l’actif mesurent l’influence de la composition du patrimoine économique
sur les conditions technoéconomiques de l’activité de l’entité. Lorsqu’ils portent sur le passif, ils
étudient la stabilité ou l’autonomie du financement. Le plus pertinent est le ratio d’endettement global.
Il est encore appelé ratio de structure financière ou de solvabilité :
Ratios Numérateur Dénominateur Interprétation
Apprécie la dépendance de l’entité
vis-à-vis de ses créanciers. Il est
Endettement Capitaux
Dettes totales analogue au ratio d’autonomie
global propres
financière. Il doit être strictement
inférieur à 2

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4.2 Des ratios de synthèse
Les ratios de synthèse permettent de comparer des éléments d’actif à des éléments de passif. Il s’agit :
Ratios Numérateur Dénominateur Interprétation
Mesure le degré d’autonomie de
Autonomie Capitaux Dettes
l’entité. L’entreprise est autonome
financière propres financières
s’il est strictement supérieur à 1
Apprécie la part des capitaux
Financement Capitaux Valeurs
propres dans le financement des
propre propres immobilisées
ressources stables
Financement Capitaux Valeurs Traduit un fonds de roulement
permanent permanents immobilisées positif. Il doit être supérieur à 1
Solvabilité Dettes Traduit la marge de crédit de
Actif total
générale financières l’entreprise. il doit être supérieur à 2
Traduit l’importance de l’actif à
Actif à moins
Liquidité-actif Actif total moins d’un an sur le total actif. Il
d’un an
doit être strictement supérieur à 0,5
Mesure la capacité de l’entreprise à
Liquidité Actif à moins Passif à moins
régler ses dettes à court terme. Il doit
générale d’un an d’un an
être supérieur à 1
Mesure la capacité de l’entreprise à
Trésorerie Passif à moins régler ses dettes à court terme, après
VR+VD
réduite d’un an que les clients aient été réglés. Il doit
être strictement supérieur à 1
Mesure la capacité de l’entreprise à
Trésorerie Passif à moins
VD régler ses dettes à court terme dans
immédiate d’un an
l’immédiat. Il doit être supérieur à 1

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CHAPITRE 3 : L’ETUDE DU COMPTE DE
RESULTAT

Le compte de résultat récapitule les charges et les produits de l’exercice, sans qu’il soit tenu compte
de leur date de paiement ou d’encaissement. Selon le régime juridique de l’entité, le solde des charges
et des produits constitue soit le bénéfice ou l’excédent de ressources, soit la perte de l’exercice ou
l’insuffisance de ressources. Aussi, le compte de résultat est le premier état financier utilisé pour
l’analyse des performances. Nous abordons sa structure, les soldes intermédiaires de gestion, la
capacité d’autofinancement globale et quelques ratios.

1. Structure du compte résultat


Le compte de résultat présente les flux générateurs de résultats que sont les charges et les produits.
Les charges sont des emplois définitifs ou consommation de valeurs décaissées ou à décaisser par
l’entité soit en contrepartie de marchandises, approvisionnements, services, travaux, soit en vertu
d’une obligation légale, ou soit, exceptionnellement, sans contrepartie. Les produits sont des sommes
ou valeurs reçues ou à recevoir soit en contrepartie de la fourniture par l’entité de biens, services,
travaux, soit en vertu d’une obligation légale, ou soit, exceptionnellement, sans contrepartie.
Le compte de résultat distingue les activités ordinaires et les hors activités ordinaires. La raison
majeure de cette analyse tient à la nécessité d’obtenir, dans toute la mesure du possible, des soldes de
gestion et un résultat susceptibles d’être reconduits dans les années à venir.

1.1 Les activités ordinaires


Elles sont composées des opérations d’exploitation et financière. L’activité d’exploitation elle-même
regroupe les opérations liées à l’activité de l’entité, telles que l’achat et la vente de marchandises.
L’activité financière correspond aux opérations financières de l’entité. Il s’agit entre autres des
charges induites par les intérêts d’un emprunt ou les placements ou encaissement d’un dividende versé
par une filiale.

1.2 Les hors activités ordinaires


La zone H.A.O. des produits et charges doit se définir en fonction de la nature et de la récurrence.
Sont considérées comme charges ou produits H.A.O., d’une part, les éléments qui ne sont pas liées à
l’activité ordinaire de l’entité. D’autre part, les produits et les charges liés à des changements de
structure (significatifs) ou de stratégie l’entité, ou à des changements importants dans
l’environnement. Aussi, les sorties et les prix de cession des immobilisations sont des charges et
produits H.A.O. Par contre, les opérations relativement légères et régulières d’investissement-
financement ne doivent donc pas être traitées en H.A.O., mais être remontées dans les activités.
Enfin, Une charge ou un produit d’exploitation omis au cours d’un exercice antérieur doit être
comptabilisé dans les charges ou les produits des activités ordinaires de l’exercice de rectification.

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La structure du compte de résultat est ainsi formée de quatre niveaux successifs : activités
d’exploitation, activités financières, activités ordinaires et les activités H.A.O, qui permettent d’établir
les soldes intermédiaires de gestion.

2. Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)


Le découpage des charges et des produits permettent l’obtention directe des solges intermédiaires de
gestion. Ceux-ci fournissent aux utilisateurs des états financiers des informations de synthèse
capitales pour l’étude de la structure et des performances de l’entité. Le compte de résultat permet la
lecture :

Soldes
intermédiaires de Interprétations
gestion
Marge Ce solde permet de calculer la performance des entités commerciales. Elle
commerciale représente la supplément de valeur apporté par l’entité au coût des
(M.C.) marchandieses vendues dans l’exercice
Elle représente la richesse créée par l’entité du fait de ses opérations
Valeur ajoutée d’exploitation et mesure son poids économique. elle mesure
(V.A.) l’accroissement de valeur que l’entté apporte aux biens et services dans
l’exercice de ses activités.
Ressource que l’entité tire de son exploitation après avoir remunéré ses
employés. Il mesure la performance économique de l’entité
Excédent Brut
indépendamment de son mode de financement, de ses choix en matière
d’Exploitation
d’investissement et de distribution. Il constitue un bon critère de la
(E.B.E.)
perfomance commerciale et industrielle de l’entité. si l’EBE est négatif, on
parle alors d’Insuffisance Brute d’Exploitation.
Résultat Il mesure la performance économique, industrielle et commerciale, sans
d’exploitation tenir compte de sa politique de financement (endetteent et placement) et de
(R.E.) l’impact du mode de financement sur le résultat de l’entité.
Il met en évidence les choix effectués en matière de financement
Résultat financier
(endettement et placement) et l’impact du mode de financement sur le
(R.F.)
résultat de l’entité.
Résultat des Il mesur la performance de l’activité économique et financière de l’entité.
activités ordinaires c’est le résutat courant issu de l’activité normale et habituelle de l’entité.
(R.A.O.)
Résultat hors Résultat des opérations peu fréquentes et non récurrentes de l’entité.
activités ordinaires
(R.H.A.O.)
Il représente le revenu qui revient aux associés. En principe, une partie de
Résultat net (R.N.) ce résultat est distribué aux associés et une autre est réservée à la
constitution de l’autofinanacement de l’entité pour assurer sa croissance.

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3. La capacité d’autofinancement globale
3.1 Définition
La CAFG représente la ressource dégagée au cours de l’exercice par l’ensemble des opérations de
gestion (à l’exception des opérations de cession). Il s’agit de la trésorerie potentielle globale,
disponible sur une certaine période, dont peut disposer l’entité pour financer l’investissement. Le
niveau de CAFG indique l’aptitude de l’entité à renouveller ses investissements et à réaliser, au-delà,
des investissements de croissance. C’est donc le principal indicateur du potentiel de financement de
la croissance de l’entité.
En tant que ressource interne, la CAFG peut avoir trois (03) destinations : le remboursement des
emprunts contractés, la rémunération des actions sous forme de dividendes, l’autofinancement de
l’entreprise.

3.2 Formules de calcul


Elle se calcule à partir du compte de résultat de deux manières :
o Formule descendante à partir de l’Excédent Brut d’exploitation

CAFG = EBE – Charges décaissables restantes + Produit encaissables restants

o Formule ascendante à partir du résultat global

CAFG = Résultat net + Charges non décaissables – Produits non décaissables –


Produit de cession

La décomposition de la CAFG permet d’identifier une CAF d’exploitation qui représente l’ensemble
des ressources de financement dégagés par l’activité d’exploitaion de l’entité. elle constitue le flux
résiduel de trésorerie effective ou potentielle génér par les opérations d’exploitation. La CAFG
s’obtient :

CAFE = EBE+ Valeurs comptables des cessions courantes d’immobisations


(654) – Produits des cessions courantes d’immobilisations (754)
Soit :

CAFG = CAFE + Revenus financiers + Gain de change + Transfert de charges


financières + Produits HAO + Transfert de charges HAO – Frais financiers –
Pertes de change – Participation – Impôt sur les résultats

4. Ratios financiers
On peut définir une battérie de ratios d’analyse des performances comportant trois ensemble
d’indicateurs : les ratios de marge, les ratios de rendement et les ratios de rentabilité.
4.1 les ratios de marge
Ces ratios mettent en jeu un indicateur de résultat et une mesure du flux d’activité. Diverses
formulations de ce ratio peuvent être définies grâce à la spécification du terme retenu au numérateur :
résultat d’exploitation, excédent brut d’exploitation, capacité d’autofinancement et résultat global ;
dans ce dernier cas, on parle généralement du ratio de marge nette.

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Numérateur Dénominateur Interprétation
Traduit l’efficacité de l’exploitation, donc de
Résultat Chiffre
R1 l’activité courante d’approvisionnement, de
d’exploitation d’affaires HT
production, de vente
Variante du ratio précédant utilisant au
Excédent brut Chiffre
R2 numérateur un indicateur plus fiable de la
d’exploitation d’affaires HT
performance d’exploitation
Résultat de Chiffre Traduit l’efficacité globale de l’entreprise,
R3
l’exercice d’affaires HT dans l’ensemble de ses activités

4.2 les ratios de rendement


Ils mettent en jeu la valeur du capital économique engagé par l’entreprise. Les variantes de ce ratio
diffèrent d’abord en raison de la formulation du numérateur qui retient un indicateur de performance
pouvant être le résultat d’exploitation, l’excédent brut d’exploitation, la capacité d’autofinancement,
le résultat avant frais financiers et impôts ou le résultat global. Les expressions diffèrent généralement
en raison de la formulation du dénominateur qui traduit la valeur du potentiel économique mis en
œuvre par l’entreprise. Ce potentiel peut être traduit par l’actif total, le montant des actifs engagés
dans l’exploitation ou la somme des immobilisations et du besoin en fonds de roulement par exemple.
Numérateur Dénominateur Interprétation
Traduit l’efficacité dont l’entreprise fit
Résultat preuve en utilisant son patrimoine
R4 Actif total
d’exploitation économique (actif total) pour dégager un
résultat sur son activité courante
Variante du ratio précédent utilisant au
Excédent brut
R5 Actif total numérateur un indicateur plus fiable de la
d’exploitation
performance d’exploitation
Contrairement aux deux ratios précédents
Résultat de
R6 Actif total définis sur la seule activité d’exploitation, il
l’exercice
tient compte de la performance globale
Ne tient compte au dénominateur que des
Immobilisations
Excédent brut éléments directement liés à l’exploitation, à
R7 d’exploitation +
d’exploitation l’exclusion par exemple des éléments à
BFRE
caractère financier
Défini sur l’exploitation. Plus extensif que
Capacité
Immobilisations le précédent. Plus aisé à mettre en œuvre,
R8 d’autofinan-
+ BFR compte tenu de la difficulté d’isoler les
cement
immobilisations d’exploitation

4.3 les ratios de rentabilité


D’une manière générale, la rentabilité est le quotient d’un résultat obtenu par le capital engagé pour
obtenir un résultat. Cette notion comporte plusieurs facettes, dont la plus pertinente est la rentabilité
financière, ce que les ratios suivants permettent de cerner :

19
Numérateur Dénominateur Interprétation
Résultat de Capitaux Expression classique du taux de profit dégagé
R9
l’exercice propres sur les capitaux fournis par les propriétaires
Variante du ratio précédent qui permet de
Capacité
Capitaux mettre en évidence le rythme auquel
R10 d’autofinan-
propres l’autofinancement permet de reconstituer les
cement
capitaux des propriétaires

La rentabilité financière intéresse principalement les actionnaires, surtout si elle est élevée et
supérieure au taux pratiqué sur le marché financier. L’entreprise n’aura pas de difficulté à augmenter
ses capitaux propres et son investissement.

20
CHAPITRE 4 : LE TABLEAU DES FLUX DE
TRESORERIE

Le tableau des flux de trésorerie constitue un état de synthèse à part entière, dont la finalité est
d’expliquer la variation de la trésorerie de l’entité. Il recense donc les encaissements (sources des flux
de trésorerie) et les décaissements (affectations des flux de trésorerie) qui ont un impact sur la
trésorerie au cours de la période considérée. Par ailleurs, il classe les flux de trésorerie selon leur
origine : activités opérationnelles, activités d’investissement, activités de financement. Il permet de
connaitre la provenance des flux de liquidités et la manière dont ces flux ont été utilisés au cours de
l’exercice.
La structure du tableau des flux de trésorerie repose sur un découpage de la vie de l’entité en trois
grandes fonctions. Ce classement fonctionnel des flux constitue une base précieuse pour l’élaboration
des prévisions financières en distinguant les trois (03) catégories de flux suivantes :

1. Les flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles


Les flux des activités opérationnelles sont les flux des principales activités génératrices de produits
de l’entité, ainsi que toutes les autres activités qui ne sont pas des activités d’investissement ou de
financement. Ils sont obtenus à partir de la CAFG. En effet, celle-ci diffère de la trésorerie générée
par les activités opérationnelles au cours de l’exercice sur deux points :
 Elle tient compte des variations de stocks (qui n’ont pas d’impact sur la trésorerie) ;
 Elle est calculée à partir des produits et charges comptabilisés, et non à partir des encaissements
et décaissements correspondants enregistrés au cours de l’exercice.
Par conséquent, des corrections sont nécessaires pour passer de la CAFG aux flux de trésorerie. En
effet, le décalage entre produits et encaissements d’une part, charges et décaissements d’autre part, se
traduit par l’apparition de créances et de dettes au bilan. Ainsi, pour obtenir les encaissements et les
décaissements liés aux produits encaissables et charges décaissables de l’exercice, il faut utiliser mes
relations suivantes :

Encaissements au cours de l’exercice N = Produits (N) + Créances (N-1) – Créances (N)


= Produits (N) + Variation des créances

Décaissements au cours de l’exercice N = Achats (N) + Dettes –N-) – Dettes N


= Achats (N) + Variation des dettes

Par ailleurs, dans le compte de résultat figure dans les charges le montant des achats consommés qui
tient compte de la variation des stocks. Or, ce sont les achats de marchandises et de matières premières
qui génèrent des dettes vis-à-vis des fournisseurs.
Pour reconstituer le montant des marchandises et matières premières achetées, il faut éliminer la
variation des stocks.

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Achats de l’exercice N = Achats consommés – variation de stocks
En résumé, le passage de la CAFG aux flux de trésorerie des activités opérationnelles nécessite la
prise en compte de la variation des créances et des dettes et la neutralisation de la variation des stocks :

Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles = CAFG - Variation


de l’actif circulant H.A.O. - Variation des stocks et en-cours - variation des
créances et emplois assimilés et des intérêts courus des immobilisations
financiers + Variation du passif circulant et des intérêts des emprunts et dettes
financières courus

On constate que les retraitements fait intervenir les variations des stocks, des créances et des dettes
liées aux activités opérationnelles (créances et dettes exclusivement liées à des produits encaissables
et charges décaissables retenus pour le calcul de la CAFG), c’est-à-dire les composantes de la
variation du besoin de financement lié aux activités opérationnelles. On peut déduire que :

Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles = CAFG + variation


du besoin de financement lié aux activités opérationnelles

Interprétation : Le montant des flux des activités opérationnelles permet de mesurer la capacité à
investir de l’entité. Plus ce taux est élevé, plus l’entité dispose de marges disponibles pour investir.

2. Flux de trésorerie provenant des activités d’investissement


Les activités d’investissement correspondent à l’acquisition et la sortie d’actifs à long terme et aux
autres placements qui ne sont pas inclus dans les équivalents de trésorerie.
Sont considérés comme flux provenant des activités d’investissement, tous les décaissements et
encaissements liés aux acquisitions et aux cessions d’immobilisations incorporelles, corporelles et
financières.
En guise d’exemples, on a : les sorties de trésorerie effectuées pour l’acquisition d’immobilisations
incorporelles, corporelles, y compris les immobilisations produites par l’entité et les frais de recherche
et développement ; les entrées de trésorerie découlant de la cession des immobilisations incorporelles
et corporelles ; sorties de trésorerie effectuées pour l’acquisition d’immobilisations financières ; les
entrées de trésorerie découlant de la cession et du remboursement des immobilisations financières.
Par contre, les variations d’immobilisations qui n’ont pas générées un flux de trésorerie ne figurent
pas dans le tableau des flux. A titre d’exemples : acquisition d’une entité au moyen d’une émission
d’actions ; acquisition d’une immobilisation dans le cadre d’un contrat de location acquisition.
En résumé, les flux de trésorerie provenant des activités d’investissement peuvent être synthétisés de
la façon suivante :

Flux de trésorerie provenant des activités d’investissement = Décaissements liés aux


acquisitions d’immobilisations incorporelles, corporelles et financières + Encaissements
liés aux cessions d’immobilisations incorporelles, corporelles et financières

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Interprétation : Le montant des flux de trésorerie des activités d’investissement indique le besoin
net de l’entité en matière d’investissement Il peut être rapporté au chiffre d’affaires pour mesurer le
taux d’investissement net.
Une entité dont les investissements sont élevés et les cessions faibles ou nulles est dans une stratégie
de croissance.
Une entité dont les investissements sont élevée mais qui a cédé des immobilisations est plutôt dans
une stratégie de croissance et de reconfiguration de son outil de travail. Une entité qui investit peu et
cède des immobilisations est dans une stratégie de recentrage.

3. Les flux de trésorerie provenant des activités de financement


Ils résultent des changements dans l’importance et la composition des capitaux propres et des
emprunts de l’entité. Sont considérés comme flux provenant des activités de financement, tous les
décaissements et encaissements résultant des changements dans le montant et la composition des
capitaux propres et des emprunts de l’entité. A titre d’exemples, nous avons : les entrées de trésorerie
provenant des augmentations de capital en numéraire, des nouveaux emprunts ou des subventions
d’investissement ; les sorties de trésorerie liées aux distributions de dividendes, aux remboursements
d’emprunts et au remboursement de la dette de crédit-bail lorsque l’entité est le preneur d’un contrat
de crédit-bail.
En revanche, les variations de capitux propres ou d’emprunts qui n’ont pas généré des flux de
trésorerie ne figurent pas dans le tableau des flux. Il s’agit entre autres de la conversion de dettes en
capitaux propres et l’augmentation du capital par incorporation de réserves.
En résumé, les flux de trésorerie provenant des activités de financement peuvent se synthétiser de la
façon suivante :
Flux de trésorerie provenant des capitaux propres = Augmentation de capital par apporte nouveaux
+ Subventions d’investissement reçues – Prélèvements sur le capital – Distribution de dividendes
Et :
Flux de trésorerie provenant des capitaux étrangers = Emprunts + Autres dettes financières -
Remboursements de emprunts et autres dettes financières
On a donc :

Flux de trésorerie provenant des activités de financement = Flux de trésorerie


provenant des capitaux étrangers + Flux de trésorerie provenant des capitaux
étrangers

Interprétation : Le montant des flux de trésorerie provenant des activités de financement explique
la manière dont l’entité se finance, soit sous forme de fonds propres, soit sous formme de dettes
financières. L’nalyse des flux de trésorerie liés au financement révèle la stratégie de financement
choisie par l’entité.

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