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Nom et prénom de l’enseignant : EL IDRISSI Rkia

Intitulé du cours : Finance d’entreprise

Filière : TM

Semestre : 4

Module : M13

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Université Cadi Ayyad
Ecole Supérieure de Technologie – SAFI
Département : Techniques de Management
Finance & Comptabilité
Semestre 4

Cours de Finance d’Entreprise :


Analyse financière

Plan du cours

Introduction Utilisateurs - objectifs - démarche.


Chapitre I Analyse de l’équilibre financier : bilan fonctionnel
Chapitre II Analyse de l’équilibre financier : bilan patrimonial
Chapitre III Analyse de l’activité et appréciation des performances de l’entreprise.
Chapitre IV Analyse financière par la méthode des ratios
Chapitre V Le plan de financement

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Introduction
La finance d’entreprise est généralement subdivisée entre la finance d'entreprise proprement-
dite c’est-à-dire celle centrée sur le financement et la gestion financière de l'entreprise et la
finance de marché centrée quant à elle sur la gestion de portefeuille.

L'analyse financière, partie de la finance d’entreprise, est un ensemble de méthodes, de


démarches et d'outils qui permet d'étudier et de juger la situation et les résultats d'une
entreprise. Elle consiste à étudier l'information comptable et financière relative à une
entreprise, afin d’aboutir à un diagnostic et conclure quant à la performance de l'entreprise
étudiée et permettre d'en comprendre les déterminants.

Autrement-dit, une analyse financière est une étude évaluant la situation financière d'une
entreprise à un moment défini. Elle est réalisée à partir de documents comptables et d'un
ensemble de données économiques et financières récentes liées tant à l’entreprise qu'à son
secteur d'activité. En étudiant la politique d'investissement, la politique de financement et les
richesses créées par une entreprise, l'analyse financière permet de juger de sa rentabilité.

La préparation de l’analyse financière consiste donc, à collecter des informations comptables


et extra comptables et à les retraiter de façon à donner une image plus fidèle de la situation
financière l’entreprise et de son activité. Les documents de base de l’analyse financière sont
les états de synthèse comptables.

L’analyse financière fournit toutes les informations nécessaires pour préserver l’équilibre
financier de l’entreprise tant à long qu’à court terme et prendre les décisions qui influencent
les valeurs de l’actif et du passif, les résultats et la valeur de l’entreprise.

Dans la présente introduction, nous traiterons successivement les points suivants :


- les utilisateurs de l’analyse financière
- les objectifs de l’analyse financière
- la démarche de l’analyse financière

1/ Les utilisateurs de l’analyse financière


L’analyse financière est au service d’utilisateurs internes et externes à l’entreprise, nous
distinguons :
- les gestionnaires : ils sont les mieux placés pour avoir une analyse aussi fine que
possible en raison de la disponibilité de l’information.
- les actionnaires ou les investisseurs : ils s’intéressent aux bénéfices potentiels et à
la rémunération de leurs capitaux apportés

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- les prêteurs (les banques et les autres entreprises qui consentent des emprunts ou
des avances, ou qui vendent à crédit) : leurs objectifs sont multiples et changent
selon la nature du prêt :
o les prêteurs à court terme s’intéressent à la liquidité à court terme de
l’entreprise et à sa capacité à faire face à ses échéances à court terme.
o les prêteurs à long terme s’intéressent à la solvabilité de l’entreprise à long
terme.
- les salariés : Ils sont les premiers intéressés par la situation de l’entreprise, car
toute défaillance de cette dernière entraîne la perte de leur emploi. Dans les
entreprises les mieux organisées, les salariés sont de vrais partenaires de
l’entreprise, ils ont le droit de participer aux bénéfices et peuvent devenir des
actionnaires.
- d’autres partenaires restent également intéressés par la vie de l’entreprise tels que
l’Etat, les clients, les fournisseurs, etc.

Les informations utilisées par l’ensemble de ces partenaires sont des informations d’ordre
comptable et chacun les utilise et les traduit en fonction de ses objectifs et de la position qu’il
occupe par rapport à l’entreprise.

2/ Les objectifs de l’analyse financière


L’objet de l’analyse financière est de faire le point sur la situation financière de l’entreprise en
mettant en évidence ses forces et ses faiblesses. Aussi, les orientations de l’analyse financière
seront fortement influencées par les contraintes financières de l’entreprise. Elles dépendront
en plus, des objectifs poursuivis par l’analyste et de la position des différents utilisateurs.

Globalement, l’analyse financière a pour objectif de répondre à cinq questions essentielles :


- comment a évolué la structure financière de l’entreprise ?
- comment ont évolué les actifs de l’entreprise ?
- comment a évolué le cycle d’exploitation notamment en termes de délai ?
- comment a évolué l’activité de l’entreprise ?
- et surtout comment a évolué sa rentabilité ?...

3/ La démarche de l’analyse financière


L’analyse financière est fondée sur l’information contenue dans les différents postes du bilan,
du compte de produits et de charges et de l’état des informations complémentaires, et bien
évidemment l’ensemble des informations internes et externes qui ont une relation avec
l’entreprise. Les objectifs de l’analyse financière varient en fonction des différents
utilisateurs, c’est ainsi qu’on distingue couramment l’analyse financière interne, effectuée à
l’intérieur de l’entreprise, de l’analyse financière externe faite par les analystes extérieurs à

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l’entreprise. La démarche comprend, généralement et pour toutes les approches, les quatre
principales étapes suivantes :

1ère étape : elle précise le passage du bilan comptable au bilan retraité. Ce dernier peut être
fonctionnel ou financier selon l’approche adoptée. Il en est de même du compte de produits et
de charges qui doit être retraité.
La 2ème étape : elle présente, en justifiant le cas échéant les calculs, les ratios les plus
significatifs concernant la structure financière, la liquidité, l’activité et la rentabilité de
l’entreprise.
La 3ème étape : (la plus importante), c’est l’analyse financière proprement dite. Il s’agit de
commenter l’évolution des ratios (cette évolution est-elle favorable ou défavorable ? dans ce
dernier cas, que peut-on faire ?…). Et ceci, ratio par ratio ou par bloc de ratios. Cette étape
doit mener à une appréciation de la situation financière de l’entreprise (ses forces et ses
faiblesses.

L’objectif de ce cours n’est pas d’aborder de façon exhaustive les différentes approches des
partenaires intéressés par l’entreprise mais de permettre aux étudiants de s’initier au
maniement des principaux concepts et outils de l’analyse financière et d’apprendre à utiliser
des informations comptables et financières pour établir un diagnostic, résoudre un problème et
prendre une décision.

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Chapitre I : Analyse de l’équilibre financier
Pour l'analyse de l’équilibre financier, le document central est le bilan. L'évaluation des
«grandes masses» du bilan et l'étude des relations qui existent entre elles et entre leurs
composantes principales constituent l'analyse de la structure financière. Cette analyse de
l’équilibre financier dépend de l’approche financière utilisée et des objectifs visés. Seule
l’approche fonctionnelle sera abordée dans ce chapitre.

L’approche fonctionnelle s’intéresse au fonctionnement de l’entreprise dans une perspective


de continuité d’exploitation et en mettant en relief la notion du « cycle d’exploitation ».
L’analyse part d’un bilan en valeurs brutes, avant affectation du résultat.

Section 1 : Le bilan fonctionnel


Pour l'analyse de l’équilibre financier, le document central est le bilan. L'évaluation des
«grandes masses» du bilan et l'étude des relations qui existent entre elles et entre leurs
composantes principales constituent l'analyse de la structure financière. Cette analyse de
l’équilibre financier dépend de l’approche financière utilisée et des objectifs visés. Seule
l’approche fonctionnelle sera abordée.

L’approche fonctionnelle s’intéresse au fonctionnement de l’entreprise dans une perspective


de continuité d’exploitation et en mettant en relief la notion du « cycle d’exploitation ».
L’analyse part d’un bilan en valeurs brutes, avant affectation du résultat.

Le bilan fonctionnel, également appelé bilan économique, est centré sur le fonctionnement de
l’entreprise. Il permet de dégager les grandes masses en mettant en relief leurs fonctions
économiques. Cette présentation du bilan fonctionnel permet de répondre à deux questions :
- d’où est venu l’argent ? (origine des ressources)
- où est-il allé ? (nature des emplois)
Le bilan fonctionnel n'est autre que le bilan préconisé par le plan comptable. Il est dit
fonctionnel parce que les postes y sont classés d'après la fonction à laquelle ils se rapportent.
Les fonctions en cause sont les suivantes :
- la fonction financement : elle regroupe les postes de capitaux propres, de dettes de
financement (quelles que soient leurs dates d'échéance) ainsi que les amortissements et les
provisions.
- la fonction investissement : elle concerne les immobilisations en non-valeurs, incorporelles,
corporelles et financières (quelles que soient leurs durées de vie).
- la fonction exploitation : elle reçoit tous les autres postes, c'est-à-dire :

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à l'actif :
- les postes directement liés aux opérations du cycle d'exploitation (stocks, créances
clients et comptes rattachés...), lesquels constituent l’actif circulant d’exploitation
(ACH).
- les postes liés aux opérations diverses (créances diverses, capital souscrit appelé non
versé...) lesquels représentent l'actif circulant hors exploitation (ACHE).
- les postes de disponibilités (banques, CCP, caisse. .) lesquels forment l'actif de
trésorerie (TA)
au passif :
- les postes directement liés aux opérations du cycle d'exploitation, (dettes fournisseurs
et comptes rattachés, dettes fiscales et sociales), qui constituent les dettes
d'exploitation (PCE),
- les postes liés aux opérations diverses (dettes sur immobilisations, dettes fiscales
relatives à l'impôt sur les résultats...), qui représentent les dettes hors exploitation
(PCHE),
- les soldes créditeurs de banques qui constituent le passif de trésorerie (TP).

I/ Retraitements du bilan :
Le bilan fonctionnel est un bilan aux valeurs brutes (avant répartition). Le résultat de
l'exercice est donc inclus dans les capitaux propres. Les principaux retraitements à opérer sur
le bilan comptable sont les suivants :

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Poste concerné Retraitement nécessaire
Amortissements et provisions de à reclasser au passif du bilan avec les capitaux propres et à
l’actif du bilan éliminer de l’actif du bilan
Primes de remboursement des à déduire des dettes de financement afin de retenir uniquement
obligations les capitaux apportés par les obligataires
Écarts de conversion-Actif et à neutraliser respectivement de l’actif et du passif afin de
Écarts de conversion-Passif retenir les créances et les dettes pour leur valeur d’origine
Comptes de régularisations à reclasser selon les informations dont on disposera dans les
créances et les dettes d’exploitation ou dans celles hors
exploitation
Le compte « État, impôt sur les à considérer comme relevant du passif circulant hors
résultats » exploitation
Les valeurs mobilières de à intégrer dans l'actif circulant hors exploitation
placement
Crédit bail (ou leasing) assimiler la valeur d’origine de l’immobilisation à un emploi
stable et la valeur nette à une ressource stable (dette
financière)
ajouter le cumul des amortissements aux capitaux propres

II/ Indicateurs de l’équilibre fonctionnel


Les indicateurs de l’équilibre fonctionnel sont le fonds de roulement fonctionnel, le besoin de
financement global et la trésorerie nette.

1. Le fonds de roulement fonctionnel (FRF)


Le fonds de roulement fonctionnel est la partie de l’actif circulant financée par des ressources
stables. Il correspond au surplus des ressources durables sur les emplois stables. Le calcul du
FRF peut être fait selon deux formules :
Par le haut du bilan : FRF = Ressources durables – Emplois stables ou Financements
permanents – Actif immobilisé brut
Par le bas du bilan : FRF = (Actif circulant + Trésorerie actif) - (Passif circulant +
Trésorerie passif)

Un FRF positif est un signe favorable en termes d’équilibre stable (une marge de sécurité
pour les entreprises industrielles). Toutefois, pris isolément le FRF n'a qu'une signification
relative. Pour déterminer si son niveau est satisfaisant, il faut le comparer au besoin de
financement global.

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2. Le besoin de financement global (BFG)
Les opérations du cycle d'exploitation (achats, production et ventes) ainsi que les opérations
hors exploitation donnent naissance à des flux réels (de marchandises, de matières, de
produits finis) ayant pour contrepartie des flux monétaires.

Ainsi, les opérations d'exploitation et hors exploitation de l'entreprise génèrent


simultanément :
- les actifs circulants d'exploitation et hors exploitation qui constituent des emplois, donc des
besoins de financement ;
- les dettes d'exploitation et hors exploitation qui constituent des ressources de financement.

Les besoins et les ressources induits par les opérations de l'entreprise ne s'équilibrent pas.
Généralement, les besoins excèdent les ressources, de sorte que la différence : (ACHT –
PCHT) représente un besoin de financement global qui appelle une ressource correspondante.
Cette ressource est naturellement le fonds de roulement fonctionnel.
BFG = Actif circulant hors trésorerie – Passif circulant hors trésorerie
Le besoin de financement est formé de deux composantes : le besoin de financement
d'exploitation (BFE) et le besoin de financement hors exploitation (BFHE).

BFE = Actif circulant d'exploitation (ACE) – Passif circulant d’exploitation (PCE) : Le


BFE représente la composante la plus importante du BFG. Supposé directement lié au chiffre
d'affaires, le BFE est une variable de gestion primordiale. Il est parfois appelé «besoin de
financement du cycle d'exploitation».
BFHE = Actif circulant hors exploitation (ACHE) - Passif circulant hors exploitation
(PCHE) : Composante généralement mineure du BFG, le BFHE peut être très variable d'un
exercice à l'autre.
3. La trésorerie nette
La trésorerie nette est la différence entre la trésorerie - actif et la trésorerie - passif (TN =
TA – TP). Cette notion est très importante puisqu’il est indispensable pour l’entreprise de
disposer d’un niveau de disponibilités suffisant pour honorer ses dettes aux dates d’échéance.

III/ La relation entre FRF, BFG et TN


L'équilibre du bilan actif = passif peut s'écrire : AI + ACHT + TA = FP + PCHT + TP ; la
relation d'équilibre financier global :
(FP + PCHT + TP) - (AI + ACHT + TA) = 0
FP – AI = FRF ; PCHT – ACHT = - BFG ; TP – TA = - TN
FRF –BFG – TN = 0 donc FRF – BFG = TN

NB : BFG = BFE + BFHE…………..BFE = ACE – PCE…………..BFHE = ACHE – P CHE

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Les quatre cas de la relation FRF, BFG et TN peuvent être présentés dans le tableau ci-après :
FRF > 0 FRF < 0
BFG <FRF : T>0
(cas n°1) T<0
BFG > 0
BFG >FRF : T<0 (cas n°3)
(cas n°2)
BFG >FRF (en valeurs absolues) : T>0
T>0
(cas n°5)
BFG< 0 (cas n°4)
BFG <FRF (en valeurs absolues) : T<0
(cas n°6)
Cas n°1 : FRF > 0 ; BFG > 0 ; T>0
AI 1 000 FP 1200 FRF 200
ACHT 700 PCHT 550 BFG 150
TA 100 TP 50 TN 50
1 800 1 800
Le FRF couvre le BFG et permet en outre de dégager des liquidités. Cette situation, bien que
favorable à priori, peut traduire une erreur de vision stratégique ou un sous-emploi des
capitaux de l’entreprise.
Cas n°2 : FRF > 0 ; BFG > 0 ; T<0
AI 1 000 FP 1200 FRF 200
ACHT 750 PCHT 500 BFG 250
TA 50 TP 100 TN -50
1 800 1 800
Le BFG est financé par le financement permanent et par des concours bancaires. Cette
situation de déséquilibre doit s’apprécier en relation avec le risque bancaire couru et la
rentabilité de l’entreprise.
Cas n° 3 : FRF < 0; BFG > 0 ; T<0
AI 1 200 FP 1 000 FRF -200
ACHT 740 PCHT 700 BFG 40
TA 60 TP 300 TN -240
2 000 2 000
Cette situation déséquilibrée est extrêmement dangereuse car les concours bancaires couvrent
non seulement le BFG, mais également une partie de l’AI. Si cette situation persiste, il faut
procéder à une restructuration de la situation financière de l’entreprise.
Cas n°4 : FRF > 0 ; BFG < 0 ; T>0
AI 1 000 FP 1200 FRF 200
ACHT 800 PCHT 850 BFG -50
TA 400 TP 150 TN 250
2 200 2 200
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Cette situation est favorable car les ressources de financement induites par le cycle
d’exploitation, associées aux excédents du FP sur l’AI, permettent de dégager une trésorerie
positive. Cependant il faut s’assurer si cette situation ne recouvre pas un sous-emploi des
capitaux.
Cas n°5 : FRF < 0 ; BFG < 0 ; T>0
AI 1 100 FP 1 000 FRF - 100
ACHT 800 PCHT 1 220 BFG - 420
TA 400 TP 80 TN +320
2 300 2 300
Cette situation est déséquilibrée car les ressources de financement induites par le cycle
d’exploitation couvrent la trésorerie nette de l’entreprise et une partie de l’AI. Un
renforcement du FP est à envisager, sauf si les ressources de financement sont pérennes d’un
exercice à l’autre.
Cas n°6 : FRF < 0 ; BFG < 0 ; T<0
AI 1 100 FP 1 000 FRF - 100
ACHT 900 PCHT 980 BFG - 80
TA 100 TP 120 TN -20
2 100 2 100
Cette situation est totalement déséquilibrée dans la mesure où le financement permanent ne
couvre qu’une partie l’AI. Cette insuffisance étant compensée par le passif circulant. Par
ailleurs, elle est tout à fait précaire du fait de la très grande dépendance financière externe de
l’entreprise et appelle des mesures de restructuration financière.

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Chapitre II : Analyse de l’équilibre financier (bilan patrimonial ou financier)
Le bilan patrimonial, financier ou liquidité est à la base de l’analyse financière d’une
entreprise. Il permet, en reclassant les postes de l’actif selon leur liquidité et les postes du
passif selon leur exigibilité, de porter un jugement sur la solvabilité de l’entreprise. Son
objectif est de faire apparaître le patrimoine réel de l’entreprise et d’évaluer le risque de non-
liquidité de celle-ci.
La liquidité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes à moins d’un an à l’aide de
son actif circulant à moins d’un an. Pour atteindre cet objectif, on doit procéder à des
retraitements du bilan comptable pour obtenir le bilan financier.

Section 1 : Le passage du bilan comptable au bilan financier


Il convient pour l’analyste financier de porter sur le bilan comptable des corrections
(retraitements et/ou reclassements) qui concernent l’actif et le passif.

I/ Retraitements de l’actif (en valeurs nettes) et du passif


Actif fictif : Immobilisations en non-valeur A retrancher de l’actif immobilisé
A retrancher des capitaux propres
Moins-values sur immobilisations corporelles et A retrancher de l’actif immobilisé
incorporelles A retrancher des capitaux propres
Ecarts de conversion - actif sur éléments durables (si aucune A retrancher de l’actif immobilisé
provision n’a été constituée). A retrancher des capitaux propres
Immobilisations financières à moins d’un an (prêts à moins A retrancher de l’actif immobilisé
d’un an) A ajouter à l’actif circulant HT
Plus-values sur immobilisations A ajouter à l’actif immobilisé
A ajouter aux capitaux propres
Stock outil A ajouter à l’actif immobilisé
A retrancher de l’actif circulant HT
Actif circulant à plus d’un an (créances à plus d’un an) A ajouter à l’actif immobilisé
A retrancher de l’actif circulant HT
Ecarts de conversion – actif sur éléments circulants (si A retrancher de l’actif circulant HT
aucune provision n’a été constituée) A retrancher des capitaux propres
Moins-values sur éléments circulants A retrancher de l’actif circulant HT
A retrancher des capitaux propres
Titres et valeurs de placement : si les titres inscrits dans cette A retrancher de l’actif circulant HT
rubrique sont aisément négociables et donc totalement A ajouter à la trésorerie-actif
liquides, il convient de les assimiler à la trésorerie-actif.
Plus-values sur éléments circulants (TVP) A ajouter à l’actif circulant HT
A ajouter aux capitaux propres
Ecarts de conversion – passif (éléments durables) A ajouter aux capitaux propres
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A retrancher des dettes de financement
Ecarts de conversion – passif (éléments circulants) A ajouter aux capitaux propres
A retrancher du passif circulant HT
Dividendes A retrancher des capitaux propres
A ajouter au passif circulant HT (DCT)
Dettes du passif circulant HT à plus d’un an A ajouter aux dettes de financement
(DLMT)
A retrancher du passif circulant HT
Dettes de financement à moins d’un an A retrancher des dettes de financement
A ajouter au passif circulant HT (DCT)
Stock outil : stock minimum nécessaire que l’entreprise constitue pour éviter d’éventuelles ruptures de stocks
(destiné à rester en permanence dans l’entreprise et donc ce stock perd son caractère cyclique)

III. Autres retraitements


Immobilisations acquises en crédit-bail : Du point de vue financier, il est nécessaire de les
prendre en considération dans la mesure où elles contribuent à l’activité économique de
l’entreprise. A cet effet, on inscrit la valeur nette d’amortissement dans les emplois stables et
une somme équivalente dans les dettes de financement.

Provisions pour risques et charges :


- Si la provision correspond à un risque ou une charge réelle, l'entreprise aura à payer le
montant du risque ou de la charge. On peut donc assimiler le montant de la provision à une
dette, qu'on classera à long terme ou à court terme selon l'échéance à laquelle on aura à payer
la charge en question.
- Si la provision n’est pas justifiée, elle sera considérée comme des réserves occultes et doit
être transférée dans les capitaux propres.

Comptes d’associés : Ils font normalement partie du passif circulant car ils constituent
généralement des dépôts temporaires, leur montant peut être assimilé à des ressources stables
dans le cas ou ils représenteraient des dépôts bloqués.

Solde de trésorerie : Il est souhaitable de calculer le solde de la trésorerie pour dégager un


montant unique. S.T = Trésorerie actif – Trésorerie passif

NB : Le bilan financier est établi après répartition du résultat et en valeurs nettes. Pour la
répartition du résultat, on distingue trois cas :
- distribution intégrale : hormis la réserve légale (5% du bénéfice dans la limite de ce poste
de10% du capital), le montant du bénéfice doit être intégré à la rubrique du passif circulant).
- rétention intégrale : le bénéfice est totalement affecté aux réserves et donc constitue une
ressource stable pour l’entreprise.
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- distribution/rétention : on procède à l’incorporation de la partie distribuée dans le passif
circulant et le maintien de la partie retenue dans la rubrique des capitaux propres.

Section 2 : Le bilan financier et la relation de l’équilibre financier.


I/ Le bilan financier :
Le bilan financier se présente en masses comme suit :
Actif Passif

Immobilisations Capitaux propres


Stocks Dettes à long et moyen terme
Clients et C.R Dettes à court terme
Trésorerie - actif Trésorerie - passif

II/ La relation de l’équilibre financier


L’équilibre financier est une situation où l’entreprise ne connaît pas de difficultés de
trésorerie : situation financière aisée. Les indicateurs qui renseignent sur l’équilibre financier
sont le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie.
L’orthodoxie financière : c’est le cas de l’entreprise dont les emplois à long terme sont
financés par les ressources à long terme et les emplois à court terme sont financés par les
ressources à court terme.

A/ Le fonds de roulement (FDR)


C’est un concept très important en gestion financière, il constitue l’excédent des ressources
stables par rapport aux emplois stables. Il permet donc de financer tout ou une partie des
besoins liés à l’exploitation. Il existe deux façons de le calculer :
Par le haut du bilan : FDR = Capitaux propres + DLMT – Actif immobilisé net
Par le bas du bilan : FDR = Stocks + Créances + TA – (Dettes à CT + TP)
NB : C’est la première méthode qui comporte plus de signification, car il donne une idée sur
la situation financière permanente et stable de l’entreprise.

B/ Le besoin en fonds de roulement (BFR) :


Le BFR se calcule comme suit : BFR = Stocks + Créances – Dettes à CT

C/ La trésorerie nette (TN) :


La trésorerie nette se calcule, comme dans l’approche fonctionnelle, selon deux méthodes :
TN = TA – TP ou TN = FDR - BFR
NB :
- Le FDR joue un rôle fondamental dans la relation de l’entreprise avec ses partenaires
notamment la banque. Il constitue un indicateur qui renseigne sur la solvabilité et la capacité

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d’endettement de l’entreprise. Ainsi, le financier de l’entreprise avant de chercher un crédit
bancaire, doit commencer par améliorer la situation du FDR de l’entreprise.
- A toute branche d’activité s’allie un FDR qui lui est spécifique.
- Il n’existe aucune relation automatique entre le niveau du FDR et la performance de
l’entreprise.
- La valeur du FDR n’est pas significative si elle n’est pas comparée au BFR.
- Le FDR négatif est- il bon ou mauvais ? En fait, il est parfois très utile pour certaines
entreprises notamment celles de la distribution. Car elles vendent au comptant et achètent à
crédit de façon permanente. Donc elles parviennent à dégager des ressources à CT
importantes ayant un caractère durable qu’elles peuvent utiliser pour financer des emplois
stables.
- Enfin, l’important n’est pas de calculer le FDR, mais de l’analyser. Cette analyse doit être
faite en tenant compte des éléments suivants :
- le BFR (norme interne) ;
- la situation des concurrents (FDR normatif du secteur) ;
- l’histoire financière de l’entreprise (FDR moyen des trois à cinq dernières années).

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Chapitre III : Analyse de l’activité et appréciation des performances de l’entreprise
L’analyse de l’activité porte sur l’examen du CPC et de l’état des soldes de gestion et plus
précisément sur le tableau de formation du résultat. Le compte de produits et de charges
présenté selon les normes comptables en vigueur présente certaines imperfections pour
l’analyste financier et doit subir, à l’image du bilan, quelques retraitements en vue de
répondre aux exigences de l’analyse financière.

Section 1 : Les retraitements du CPC


Les retraitements nécessaires portant sur le CPC concernent la sous-traitance, les charges
relatives au personnel extérieur à l’entreprise, les subventions d’exploitation, les transferts de
charges, les autres charges et les redevances de crédit-bail.

I/ La sous-traitance : Au niveau comptable le produit de vente de la sous-traitance est


enregistré dans le compte de produits et de charges dans le poste 712 ventes de biens et de
services produits.

Afin d’avoir une idée claire sur l’activité économique réelle de l’entreprise, il est recommandé
de ne pas inclure la sous-traitance dans le calcul de la consommation et la production de
l’exercice, lorsque cette sous-traitance n’a pas entraîné de valeur ajoutée significative, créée
par la structure propre de l’entreprise. Dans ce cas, le produit de la sous-traitance est
considéré comme un produit accessoire et figurera au niveau des autres produits
d’exploitation.

Toutefois, lorsque l’activité de l’entreprise est basée entièrement sur la sous-traitance elle doit
être prise totalement en considération.

II/ Les rémunérations du personnel extérieur à l’entreprise : Comptablement, le personnel


extérieur à l’entreprise comprend le personnel intérimaire, le personnel occasionnel et le
personnel détaché ou prêté à l’entreprise et les charges y afférentes sont considérées comme
des autres charges externes.

Du point de vue économique ce type de personnel a contribué à la formation de la valeur


ajoutée de l’entreprise au même titre que celui de l’entreprise et son coût devrait par
conséquent être ajouté aux charges de personnel de l’entreprise et retranché des charges
externes.

III/ Les subventions d’exploitation : Les subventions d’exploitation lorsqu’elles constituent


un complément du prix de vente elles doivent être ajoutées au chiffre d’affaires. En effet, ces
subventions représentent bien la contrepartie accordée aux entreprises obligées, par voie

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réglementaire, de vendre à un prix de vente plus bas que celui du prix de revient économique.
Toutefois, lorsqu’elles constituent une contribution à la couverture des charges d’exploitation,
elles doivent être considérées comme telles et elles restent dans leur compte d’origine.

IV/ Les transferts de charges : Les transferts de charges constituent des reprises sur charges
d’exploitation, financières et non courantes. Lors du calcul des soldes de gestion, ces
transferts de charges ne sont pris en considération qu’après le calcul de l’excédent brut
d’exploitation (EBE). Or afin de respecter la symétrie de l’analyse entre les produits et les
charges, il serait souhaitable, dans la mesure où les corrections sont significatives et où l’on
dispose d’informations suffisantes, de déduire ces montants de ceux des charges
correspondantes.

V/ Les redevances de crédit-bail : Le crédit-bail est assimilé à un emprunt auquel fait


recours l’entreprise pour financer ses immobilisations. Au niveau du CPC, les redevances de
crédit-bail sont ainsi ventilées entre les dotations aux amortissements et les charges d’intérêts.
Au niveau du bilan, ce retraitement donne lieu à la constatation de l’immobilisation avec sa
valeur d’origine et sa contrepartie est constatée au niveau des dettes de financement.

Section 2 : L’état des soldes de gestion


La présentation de l’ESG est une présentation comptable. La version retenue par l’analyste
financier est la version retraitée du CPC. L’ESG comporte deux tableaux :
- le tableau de formation des résultats qui permet le calcul en cascade des soldes de gestion ;
- le tableau de calcul de la capacité d’autofinancement et de l’autofinancement.

I/ Le tableau de formation des résultats : Deux grandes catégories d’indicateurs de


performances sont à distinguer au niveau du tableau de formation des résultats : les
indicateurs d’activité et les indicateurs de rentabilité.

1/ Les indicateurs d’activité : Un des éléments les plus importants de l’activité de


l’entreprise et qui n’apparaît pas dans le tableau de formation des résultats est celui du chiffre
d’affaires. Ce dernier englobe les ventes de marchandises en l’état ainsi que les biens et les
services produits par l’entreprise.
Chiffre d’affaires = ventes de marchandises en l’état + ventes de biens et de services produits

Le chiffre d’affaires traduit le volume des affaires réalisées avec les tiers à l’occasion de
l’activité économique. Pour le calcul du chiffre d’affaires, les subventions d’exploitation
doivent y être intégrées lorsqu’elles compensent des contraintes imposées au prix de vente. Il
en est de même pour les redevances sur brevets, marques, droits et valeurs similaires qui
constituent pour certaines entreprises une composante réelle du chiffre d’affaires.

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Le chiffre d’affaires est un indicateur de l’activité externe qui traduit le volume et
l’importance des affaires de l'entreprise. C’est le premier indicateur qui intéresse les
partenaires tant financiers que commerciaux. Il est à l’origine des résultats dégagés par
l’entreprise. Toutefois, l’importance du chiffre d’affaires n’est pas toujours synonyme de
rentabilité. Cette analyse doit être complétée par d’autres indicateurs du tableau de formation
des résultats.

NB : L’analyste financier doit étudier et expliquer l’évolution du chiffre d’affaires.

Marge brute sur ventes en l’état = ventes de marchandises en l’état - achats revendus des
marchandises

Le concept de marge brute sur ventes en l’état s’applique aux entreprises commerciales qui
revendent leurs marchandises sans transformation. Il s’applique également aux entreprises
industrielles dont une partie de leur activité est commerciale. Elle constitue le supplément de
valeur apportée par l’entreprise dans le circuit de commercialisation.

Les ressources d’exploitation des entreprises commerciales proviennent essentiellement de


l’excédent des ventes de marchandises sur le coût d’achat des marchandises revendues en
l’état (611). Rappelons que le coût d’achat des marchandises revendues en l’état est égal aux
achats de marchandises + ou- variation des stocks de marchandises (6114).

Au niveau de l’analyse de l’activité, il est souhaitable de calculer un taux de marge (hors


taxes).
Taux de marge = Marge brute sur ventes en l’état / Ventes de marchandises
HT
Ce taux de marge doit être comparé à celui réalisé au niveau des entreprises du même secteur
d’activité.
Production de l’exercice = ventes de biens et services produits + variation de stocks de produits +
immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même

La notion de production est réservée aux entreprises ayant une activité de fabrication et de
transformation de biens et de services. C’est un concept mieux adapté que celui du chiffre
d’affaires. Il permet de faire apparaître, en plus de ce qui a été produit et vendu, ce qui a été
stocké, ainsi que ce qui a été immobilisé pour les utilisations propres de l’entreprise.

Cependant, du fait que les composantes de la production ne sont pas homogènes :


- les ventes de biens et services produits, évaluées au prix de vente (hors taxes),

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- la variation des stocks de produits ainsi que les immobilisations produites par l’entreprise
pour elle-même, évaluées au coût de production.

Lorsque ces différences sont significatives, l’analyste doit opérer des ajustements extra -
comptables en ajoutant aux éléments évalués au coût de production la marge théorique en vue
d’assurer l’homogénéité des grandeurs composant ce solde. Les entreprises qui reçoivent des
subventions au titre de leurs ventes de biens produits doivent intégrer ces subventions dans les
dites ventes.

A ce niveau, l’analyste doit surveiller les variations des stocks de biens produits afin de
déceler les problèmes de mévente.
NB : Une variation des stocks de produits traduit :
– soit une mévente ;
– soit une augmentation des coûts (d’où une variation élevée) ;
– soit une gestion déficiente des stocks et des encours ;
– soit un changement de méthode d’évaluation.

L’importance des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même traduit soit une
situation d’investissement et de croissance que vit l’entreprise, soit une partie du chiffre
d’affaires que l’entreprise n’a pas déclaré et la détourne à travers le compte des
immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même en vue de les immobiliser et les
récupérer ultérieurement en tant que dotations aux amortissements. L’analyste financier doit
étudier le contenu de cette production en valeur absolue et en valeur relative et la comparer au
chiffre d’affaires.

Consommation de l’exercice = achats consommes de matières et de fournitures + autres


charges externes
La consommation de l’exercice comprend l’ensemble des charges consommables en
provenance des tiers et qui sont nécessaires à l’aboutissement de l’activité de production de
l’entreprise y compris les achats de sous-traitance. Cela suppose également que les charges
relatives aux rémunérations du personnel occasionnel, intérimaire ou prêté à l’entreprise et
aux redevances de crédit-bail sont déjà retraitées.

Valeur ajoutée = marge brute sur ventes en l’état + production de l’exercice - consommations
de l’exercice
L’importance de ce solde est reconnue par tous les analystes. La valeur ajoutée mesure ce que
l’entreprise ajoute par son activité dans le circuit économique. Economiquement parlant, la
valeur ajoutée mesure la contribution (la richesse) que l’entreprise et son personnel apportent

19
à la formation du produit intérieur brut (PIB). C’est la valeur ajoutée qui permet la
rémunération de l’ensemble des facteurs qui interviennent dans la production.

NB : Il convient de prêter une attention particulière à la consommation de cette valeur ajoutée


surtout par la masse salariale et les charges financières (utiliser les ratios les plus significatifs
pour expliquer comment la VA a été produite et comment elle a été utilisée).

2/ Les indicateurs de rentabilité : Après la détermination de la valeur ajoutée, cette dernière


est partagée entre :
- le personnel de l’entreprise en tant qu’appointements et salaires ou charges sociales ;
- l’Etat, en tant qu’impôts directs et indirects ;
- les actionnaires ou les apporteurs de capitaux de manière générale. La valeur ajoutée
rémunère les apporteurs de capitaux d’emprunts à travers le versement des intérêts et les
actionnaires par le versement de dividendes.
- l’entreprise elle-même à travers la compensation de la dépréciation et de l’usure des biens
constituant les actifs de l’entreprise par le biais des dotations aux amortissements et aux
provisions.

Le premier indicateur de rentabilité est celui de l’excédent brut d’exploitation (lorsque ce


dernier est positif). Cependant, lorsqu’il est négatif, il est appelé insuffisance brute
d’exploitation.

L’EBE est déterminé à partir de la valeur ajoutée et avant toute influence des décisions
financières ou fiscales de l’entreprise. Ce résultat est calculé avant déduction des dotations
d’exploitation aux amortissements et aux provisions, d’où le qualificatif de « brut ».

Excédent brut d’exploitation ou insuffisance brute d’exploitation = valeur ajoutée +


subventions d’exploitation * - impôts et taxes - charges de personnel

*si elles n’ont pas été intégrées au niveau des ventes de biens et services produits.

L’EBE demeure un indicateur pivot de la performance économique de l’entreprise du moment


qu’il est indépendant des politiques d’amortissement, de provision, d’endettement et des
éléments non courants. L’EBE permet des comparaisons interentreprises et intra-sectorielles.

Résultat d’exploitation = EBE ou IBE + autres produits d'exploitation - autres charges


d'exploitation + reprises d'exploitation, transferts de charges - dotations d'exploitation

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Le résultat d’exploitation est capital dans l’appréciation de l’enrichissement (ou
l’appauvrissement) net généré par l’exploitation. Ce solde est déterminé après incorporation
de l’ensemble des produits et charges d’exploitation avant toute influence des décisions
financières de l’entreprise.

Résultat courant = résultat d’exploitation + résultat financier

Il convient de préciser au préalable que le résultat financier est le solde résultant de la


différence entre les produits financiers et les charges financières. Ce résultat est très
composite et son interprétation mérite un examen minutieux des comptes qui composent les
charges et les produits financiers (il est possible de revenir sur une comparaison entre charges
d’intérêts et produits financiers ou entre gains et pertes de change).

Le résultat courant est de ce fait le résultat obtenu après prise en considération des opérations
financières de l’entreprise. Il résulte des opérations d’exploitation et des opérations
financières sans tenir compte des éléments non courants. C’est un résultat qui exprime de
façon claire et nette la qualité de la politique financière de l’entreprise et son influence sur le
résultat global de l’entreprise.

Le résultat courant s’oppose au résultat non courant, dans la mesure où le premier résulte des
opérations ordinaires d’exploitation et de financement, alors que le second résulte des
opérations non répétitives qui revêtent un caractère exceptionnel et sur lesquelles l’entreprise
n’a que peu de maîtrise.

La somme des résultats courant et non courant donne un résultat avant impôt. Ce résultat
détermine la richesse produite par l’entreprise y compris celle qui part vers l’état.

Résultat net de l’exercice = résultat courant + résultat non courant - impôt sur le résultat

Le résultat de l’exercice fait apparaître ce qui reste au niveau de l’entreprise après la


répartition qui est faite entre les principaux intéressés : le personnel et l’Etat. Les associés
disposent ainsi du bénéfice net qui fera l’objet d’une nouvelle répartition au niveau de
l’entreprise entre réserves, reports et dividendes. Le résultat net de l’exercice demeure le
meilleur indicateur de la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, sa signification est altérée par
son caractère composite : des éléments courants et non courants. Ainsi, une entreprise est
considérée comme potentiellement rentable si son résultat net provient en grande majorité des
éléments courants voire des éléments d’exploitation.
NB : Le résultat net est un résultat comptable. C’est ce résultat qui devra être retraité pour
déterminer le résultat fiscal, base de calcul de l’impôt sur le résultat.

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II. Le tableau de calcul de la capacité d’autofinancement et de l’autofinancement
L’analyste financier doit se pencher non seulement sur le résultat en tant que grandeur
comptable ou financière, mais sur l’ensemble des sommes d’argent qui, à l’issue de
l’exercice, resteront au niveau de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle la capacité
d’autofinancement. Le résultat comptable constitue la base du calcul de la capacité
d’autofinancement de l’entreprise (CAF). Cette capacité d’autofinancement ne restera pas
entièrement dans l’entreprise, une partie sera distribuée pour assurer la rémunération des
apporteurs du capital.

Le PCM définit la CAF comme une ressource de financement générée par l’activité de
l’entreprise, avant toute affectation du résultat net. Elle représente les ressources dégagés par
l’activité et que l’entreprise peut consacrer à l’investissement. Pour le calcul de la CAF, le
CGNC préconise la formule additive suivante :
Résultat de l’exercice (bénéfice + perte -)
+ Dotations d’exploitation (à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
+ Dotations financières (à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
+ Dotations non courantes (à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
- Reprises d’exploitation (à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
- Reprises financières (à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie)
- Reprises non courantes (à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie) et
compte tenu des reprises sur subventions des investissements
- Produits de cession des actifs immobilisés
+ Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cédées
= CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMNT
- Bénéfices distribués
= Autofinancement

Toutefois, il existe une deuxième formule de calcul de la CAF appelée soustractive :


EBE ou IBE
- Charges décaissables (autres charges d'exploitation, charges financières, charges non courantes et
impôts sur les résultats, à l'exclusion des dotations relatives à l’actif immobilisé et au financement
permanent et de la valeur nette d'amortissement des immobilisations cédées)
+ Produits encaissables (autres produits d'exploitation, transferts de charges, produits financiers et
produits non courants à l'exclusion des reprises sur amortissements, sur subventions d'investissement, sur
provisions durables et provisions réglementées et à l'exclusion des produits de cession des
immobilisations)
= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
- Bénéfices distribués
= Autofinancement
NB : Les charges non décaissables sont qualifiées de charges calculées et les produits non
encaissables sont qualifiés de produits calculés.

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Chapitre IV : Analyse financière par la méthode des ratios
Un ratio est un rapport entre deux grandeurs caractéristiques de l’activité de l’entreprise, de sa
situation économique ou de ses performances. Le ratio peut-être exprimé en pourcentage, en
jours ou en dirhams. Le ratio permet de passer des valeurs brutes aux valeurs relatives et
permet une comparaison financière aussi bien interne qu'externe.

En lui-même un ratio ne nous enseigne rien. Il est à utiliser de manière relative et doit être
comparé à des normes. Chaque ratio doit être comparé au même ratio de l’entreprise calculé
sur d’autres périodes, au même ratio déterminé dans des entreprises similaires et enfin au ratio
moyen de la profession ou du secteur d’activité. Généralement les ratios sont divisés en quatre
types :
- les ratios de structure ;
- les ratios de rentabilité ;
- les ratios de rotation ou les ratios des composantes du BFG ;
- les ratios de trésorerie ou de liquidité.

Section 1 : Les ratios de structure


La structure financière d’une entreprise est une notion très utilisée dans le langage financier.
Elle intéresse tous les analystes et surtout les banquiers. L’étude de la structure financière se
concentre sur le passif du bilan et plus précisément sur l’endettement et le choix des modes de
financement. Or, le choix entre les modes de financement disponibles à l’entreprise se situe à
deux niveaux :
- le choix entre le financement propre (apports des actionnaires) et le financement externe
(emprunts) ;
- le choix, parmi les financements internes, entre les apports en capital et l’autofinancement.

Ratio de fonds propres : Ce ratio exprime l’importance des capitaux propres par rapport au
passif total ou le poids des capitaux extérieurs engagés dans l’entreprise.
Capitaux propres / Passif La somme des deux rapports doit être égale à 1 puisque le
Capitaux extérieurs / Passif passif est formé de l’endettement et des capitaux propres.

Ratio d’autonomie financière : La règle financière veut que les apporteurs de capital doivent
au moins intervenir pour la moitié du financement de l’investissement en vue d’assurer à
l’entreprise son autonomie vis-à-vis des tiers.

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Dettes de financement Ce ratio est strictement inférieur à 1 : l’entreprise a toujours la
(long et moyen terme) / possibilité de s’endetter à long et moyen terme.
Capitaux propres < 1 Ce ratio est supérieur à 1 : l’entreprise est dans l’incapacité de
s’endetter.

Ratio d’équilibre financier ou ratio de fonds de roulement: une situation d’équilibre


financier de l’entreprise veut que le fonds de roulement soit positif et supérieur au besoin de
financement global, ce qui dégage une trésorerie positive.
Financements Lorsque le rapport est supérieur à 1, le ratio exprime un fonds de
permanents / Actif roulement positif. Cependant, lorsque ce dernier est inférieur à 1,
immobilisé > 1 il atteste d’une insuffisance en fonds de roulement.
Ressources durables / Lorsque ce ratio est inférieur à 1 et le ratio précédent est
(Emplois stables + BFE) supérieur à 1, l’entreprise doit en principe recourir à des
concours bancaires en vue de faire face à l’excédent des besoins
de financement d’exploitation sur les ressources durables.

Les ratios d’endettement et de délai de remboursement des dettes : ces ratios permettent
de contrôler la dépendance de l’entreprise vis-à-vis de l’extérieur
Endettement total/ fonds Si le rapport est supérieur à 1, la situation de l’entreprise est
propres jugée inquiétante.
(la capacité
d’endettement)
Dettes à long et moyen Ce ratio, suppose que la totalité de la CAF soit affectée au
terme/ CAF remboursement des emprunts et ne prend pas en considération
(capacité de les charges financières dans la mesure où elles seront prises en
remboursement) considération dans le calcul du résultat.

Les ratios de patrimoine ou de la structure du bilan (actif et passif) : ces ratios mesurent
le poids de certains postes par rapport à d’autres.
Financements Ce ratio doit être comparé au ratio du poids de Actif immobilisé
permanents ou / Actif total afin d’avoir une idée claire sur l’importance du
Financements durables / fonds de roulement.
Passif total
Endettement à court Ce ratio exprime la politique de financement et le degré de
terme / Passif total dépendance de l’entreprise à court terme.
Dettes de financement ou Ce ratio exprime le degré de dépendance à long et moyen terme
dettes à long et moyen de l’entreprise vis-à-vis des partenaires financiers.
terme / Passif total

24
Section 2 : Les ratios de rentabilité
La rentabilité de l’entreprise est une composante de la performance globale de l’entreprise.
Elle peut être définie comme sa capacité à dégager des résultats (bénéficiaires) à partir des
capitaux investis. Compte tenu des différents niveaux de résultat, il y a trois niveaux
d’analyse de la rentabilité d’une entreprise : la rentabilité d’exploitation, la rentabilité
économique et la rentabilité financière.

Les ratios de rentabilité mesurent à cet égard les résultats par rapport :
- à l’activité (rentabilité d’exploitation),
- aux moyens de production ou aux investissements (rentabilité économique),
- et aux moyens financiers (rentabilité financière).

I. La rentabilité d’exploitation
A l’instar des autres ratios, les ratios de rentabilité ayant une relation avec l’exploitation
concernent des résultats bénéficiaires, car on ne peut parler de ratios de rentabilité avec des
résultats déficitaires.

Le taux de marge commerciale (ou le ratio de marge commerciale) :


Marge brute sur Le suivi de cet indicateur dans le temps permet d’apprécier la
ventes en l’état / politique commerciale de l’entreprise.
Ventes de Il permet à l’entreprise de se comparer aux autres entreprises du
marchandises même secteur et de juger de sa performance commerciale.

Le taux de valeur ajoutée :


VA / (production + ventes de La valeur ajoutée peut être comparée même à la
marchandises + subventions production à elle seule pour juger le degré
d’exploitation) ou VA / CA (HT) d’intégration de l’entreprise, lorsque l’entreprise
n’exerce pas d’activité commerciale.

Le taux d’Excédent Brut d’Exploitation :


EBE / C.A Ce ratio mesure le résultat dégagé par chaque 100 dh de chiffre d’affaires
(HT) indépendamment de la politique financière de l’entreprise, de la politique
d’investissement, des éléments non courants et de l’incidence de la fiscalité.

Le taux de rentabilité d’exploitation :


Résultat Ce ratio mesure le niveau de résultat d’exploitation dégagé par chaque
d’exploitation / 100 dh de chiffre d’affaires, avant toute incidence de la politique
C.A (HT) financière de l’entreprise, des éléments non courants et de la fiscalité.

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Le taux de rentabilité commerciale :
Résultat net / CA (HT) Ce ratio détermine le niveau de résultat net dégagé pour chaque
100 dh de chiffre d’affaires. (le taux de marge bénéficiaire)

II. La rentabilité économique


Les ratios de mesure de la rentabilité économique permettent de juger de la capacité de
l’entreprise à dégager des résultats (bénéficiaires) en mobilisant juste les capitaux nécessaires
à l’exercice de son activité.

La rentabilité économique nette peut être exprimée par le rapport : Résultat d’exploitation
net d’impôt / Actif économique

La rentabilité économique globale se mesure par le rapport suivant : Résultat d’exploitation


+ produits financiers /Actif économique

NB : Actif économique = Immobilisations corporelles affectées à l’exploitation +


immobilisations incorporelles affectées à l’exploitation + Biens acquis en crédit-bail affectés
à l’exploitation + Besoins de financement d’exploitation.

L’actif économique peut également être égal aux : Capitaux propres + dettes financières
globales

III. La rentabilité financière


Le calcul de la rentabilité financière permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à donner un
résultat à ses actionnaires et à rémunérer ces derniers de façon à leur compenser le risque
encouru. Il s’exprime par le rapport : Résultat net / capitaux propres. L’importance de ce
ratio est appréciée en référence au taux moyen de rendement des placements à revenu fixe.

Section 3 : Les ratios de rotation ou les ratios des composantes du BFG


Les ratios de rotation relèvent de l’analyse statique du bilan en termes de stocks et non pas en
termes de flux. Toutefois, ils fournissent des informations d’ordre dynamique en introduisant
la variable temps dans l’analyse du bilan et la mise en évidence du rythme de renouvellement
de certaines des composantes du bilan. Ces ratios s’appliquent aussi bien aux éléments
cycliques qu’aux autres éléments de l’actif.
Pour des besoins d’analyse, trois types de ratios sont à envisager :
- les ratios de rotation des stocks,
- les ratios commerciaux ou des délais clients et fournisseurs,

26
I. Les ratios de rotation des stocks
Ces ratios ont pour objectif de déterminer la vitesse de rotation des stocks. Or, comme la
nature des stocks diffère, les ratios diffèrent eux aussi. Ces ratios montrent le nombre de fois
qu’un dirham investi dans le stock tourne en moyenne par an.
Le délai de rotation des stocks de marchandises : Stock moyen de marchandises / Achats
de marchandises
En multipliant ce rapport par 360 on obtient le nombre de jours nécessaires pour écouler le
stock de marchandises. Si l’on inverse ce ratio on obtient une vitesse de rotation du stock de
marchandises ou leur vitesse de renouvellement dans l’année.

Le délai de rotation ou d’écoulement peut également être calculé pour les produits finis, les
matières premières et les matières et fournitures consommables.
Délai de rotation des stocks de Stock moyen de produits finis / Production vendue
produits finis
Délai de rotation des stocks de Stock moyen de produits en-cours / production
produits en cours
Délai de rotation des matières Stock moyen de matières premières / Achats de
premières matières
Délai de rotation des matières Stock moyen de matières premières et fournitures
et fournitures consommables consommables / Achats de matières et fournitures

II. Les ratios de rotation des créances commerciales


Par créance commerciale, il faut entendre les comptes clients et les comptes rattachés (poste
342).
Ce ratio mesure la hauteur des crédits clients et leur durée. Au niveau d’un client donné, la
durée de crédit dépend généralement et en premier lieu de sa solvabilité, de sa taille, de son
importance et de la fréquence des commandes.
Le plus courant dans le monde des affaires est que les crédits clients ne doivent dépasser le
seuil de trois mois que de façon exceptionnelle. Or, la meilleure référence est celle des usages
sectoriels.

A cette fin, il faut toujours comparer les délais dégagés à ceux du secteur auquel appartient
l’entreprise objet de l’étude.

Clients et comptes rattachés / C.A. (TTC)


Pour être exprimé en jours, ce ratio est multiplié par 360 jours. Il exprime le délai de
recouvrement des créances clients.

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Plus le quotient est grand, plus le délai de recouvrement est long. L’inverse de ce ratio
exprime la vitesse de rotation des clients ou leur délai de renouvellement.

Pour éviter toute erreur d’appréciation, les créances clients doivent être exprimées en termes
d’en-cours clients au lieu du poste clients et comptes rattachés afin d’exprimer l’en-cours réel.
L’en-cours des créances clients est exprimé comme suit : Clients et comptes rattachés –
clients créditeurs, avances et acomptes.

Pour plus de prudence et en vue d’éviter l’influence de la saisonnalité du cycle d’exploitation,


on peut utiliser l’encours moyen des créances clients.
Le délai moyen de recouvrement des créances clients ou leur délai de rotation est ainsi
exprimé par le ratio suivant :
En-cours moyen des créances Clients / C.A. (TTC)

Comparativement aux normes sectorielles ou de la profession, si les délais moyens sont


élevés, cela signifie que l’entreprise est en situation défavorable par rapport à ses clients ou
elle est en train de mener une stratégie commerciale visant à agrandir sa part de marché. Dans
le sens inverse, la situation de l’entreprise est jugée favorable.

Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer une situation défavorable en termes de délais
clients ?

Cette situation peut provenir soit de l’entreprise elle-même (octroi de délais de paiement
particuliers liés à des conditions de prix et de délai de livraison), soit des clients (mauvais
payeurs, difficultés de trésorerie des clients..). Face à cette situation, l’entreprise peut
envisager un certain nombre de mesures susceptibles de débloquer voire soulager sa situation.

Parmi ces mesures on peut citer :


- l’instauration de structures adéquates en vue d’accélérer les relances et le suivi de la
clientèle,
- la mise en place de mesures d’encouragement commerciales et financières visant à
encourager les règlements par anticipation.

III. Les ratios de rotation des dettes fournisseurs


Les dettes fournisseurs concernent les comptes fournisseurs et comptes rattachés figurant au
poste 441. Dans le cadre financier, les délais des dettes fournisseurs doivent être plus longs
que les délais clients afin de ne pas souffrir de problèmes de trésorerie dus au décalage entre
les dettes et les créances commerciales.

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Les délais de rotation des fournisseurs s’expriment par le rapport entre les comptes
fournisseurs et comptes rattachés et les comptes d’achats et les autres charges externes.
Comme le numérateur est exprimé (TTC) les achats ainsi que les autres charges externes sont
exprimés (TTC).
Fournisseurs et comptes rattachés / (Achats consommés (TTC) + Autres charges
externes (TTC))
Pour éviter toute erreur d’appréciation, à l’instar des comptes clients, on doit utiliser l’en-
cours moyen des crédits fournisseurs au lieu du poste fournisseurs et comptes rattachés.
L’en-cours des crédits fournisseurs est exprimé ainsi :
Fournisseurs et comptes rattachés – Fournisseurs débiteurs, avances et acomptes.
Sur cette base, on obtient le ratio de rotation fournisseurs suivant :
En-cours moyen des crédits fournisseurs / Achats consommés (TTC) + Autres charges
externes (TTC)

Section 4 : Les ratios de liquidité ou de trésorerie


La liquidité de l’entreprise exprime sa capacité à faire face à ses dettes par les moyens dont
elle dispose en actif. L’analyse de la liquidité suppose un rapprochement entre les éléments de
l’actif circulant y compris la trésorerie et les éléments du passif circulant y compris la
trésorerie. Ces ratios expriment la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements.
Autrement dit, ils permettent d’apprécier la solvabilité de l’entreprise à court terme. Trois
types de ratios sont à calculer :

Ratio de la trésorerie immédiate : Disponibilités / Passif circulant


Ratio de la trésorerie ou de la liquidité relative : (Créances + Disponibilités)* / Passif
circulant
* ou actif circulant – Stocks.
Ratio de la trésorerie ou de la liquidité totale : Actif circulant / passif circulant

Malgré leur importance, ces ratios doivent être utilisés avec beaucoup de précaution et
doivent être doublés d’une analyse de l’activité et des composantes du besoin de financement
global.

Pour être significative, l’analyse en termes de ratios doit respecter un certain nombre de
principes :
- les ratios utilisés doivent être peu nombreux mais assez significatifs ;
- il faut les présenter de manière croissante afin de pouvoir suivre l’évolution d’une entreprise
à travers un certain nombre de ratios ;
- il faut éviter les jugements en valeurs absolues des ratios ou leur donner une portée future
très importante puisqu’ils ont été construits sur les bases de données passées.

29
Section 5 : La méthode des scores
I. Définition et utilisateurs
De manière générale, on appelle, plus ou moins rigoureusement, score une combinaison de
plusieurs ratios, exprimée par une fonction. Le but est que le résultat du calcul (le scoring)
soit statistiquement différent pour les entreprises ayant un risque de défaillance et pour les
entreprises en bonne santé, permettant ainsi de distinguer au mieux les deux catégories. Les
scores sont des notes qui permettent de classer les entreprises ; ils pourront ensuite être traités
de manière à exprimer une probabilité de défaillance.

La méthode des scores est une fonction linéaire servant à déterminer la probabilité de
défaillance d'une entreprise. Pour cela, ses comptes sont étudiés pour calculer divers ratios
financiers. Ces ratios sont des indicateurs qui déterminent la probabilité qu'une entreprise soit
insolvable, de part la comparaison de ces résultats avec d'autres entreprises ayant déjà été
défaillantes, et qui servent de référence.

Elle est notamment utilisée par les banques lorsqu'elles accordent un prêt. La décision finale
est établie par l'étude de l'ensemble des ratios qui constituent la fonction score. Aucun ratio
n'est analysé indépendamment. Les ratios étant déjà préétablis, la fonction score permet
d'obtenir rapidement une réponse sur la qualité de l'emprunteur.

La méthode des scores, aussi appelée fonction score, est également utilisée par les sociétés de
crédit pour les particuliers. Les particuliers renseignent alors divers renseignements qui
permettent à la société de crédit de leur répondre instantanément sur l'obtention ou non du
prêt.

II. Naissance de la fonction Crédit Scoring


Le credit-scoring a vu le jour suite aux travaux pionniers de BEAVER (1966) et d’ALTMAN
(1968) et sur la base de ces recherches que le crédit scoring s’est développé partout dans le
monde et a évolué au cours de ces 20 dernières années. On notera surtout l’évolution de la
fonction Z de ALTMAN (1968) qui devient la fonction ZETA après les améliorations de
ALTMAN, HALDEMAN et NARAYANAN (1977).

L’idée de base correspond à une méthode d’analyse financière qui tente de synthétiser un
ensemble de ratios à partir des comptes de société. Une fois ces ratios établis, il suffit de
calculer leurs valeurs pour une entreprise donnée et les comparer aux ratios des entreprises
ayant connue des difficultés ou des défaillances. La comparaison ne s’effectue pas ratio par
ratio, mais globalement. La décision finale est établie par l’étude de l’ensemble des ratios qui
composent la fonction score pour parvenir à un indicateur unique permettant de distinguer
d’avance les entreprises saines et défaillantes.

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Cependant ces modèles Scoring ont ensuite évolué vers plus de complexité afin de tenter
d’obtenir des notes plus fiables et précises, notamment en tenant compte des spécificités
sectorielles.

III. Exemples de méthode des scores (Le score de Conan et Holder)


Il s’agit d’une technique d’analyse et de détection de la probabilité de défaillance d’une
entreprise. Le score se présente comme une fonction mathématique qui retient plusieurs ratios
jugés pertinents, plus ou moins fortement pondérés selon leur importance. Le résultat obtenu
en appliquant cette fonction aux chiffres d’une entreprise permet de la situer dans une
catégorie de risque.

Il n’existe pas une formule type, mais chaque banque ou agence de notation a développé sa
propre fonction de « scoring » … qu’elle conserve secrète pour éviter que les comptes soient
modifiés de façon à se présenter de la manière la plus avantageuse possible.

A titre d’exemple le score de Conan et Holder (un peu ancien mais simple à calculer)
s’obtient grâce à la formule suivante : 24 R1 + 22 R2 + 16 R3 – 87 R4 – 10 R5
Avec :
R1 = EBE / endettement total
R2 = Capitaux permanents / total bilan
R3 = Actif circulant / total bilan
R4 = Frais financiers / CA
R5 = Frais de personnel / VA
Le résultat est ensuite analysé de la façon suivante :
 score < 0 : forte probabilité de défaillance au cours des trois prochaines années
 score compris entre 0 et 10 : probabilité non négligeable de défaillance
 score compris entre 10 et 18 : très faible probabilité de défaillance
 score > 18 : probabilité de défaillance quasi nulle.

Le score final, compte tenu du poids accordé à chaque variable, est extrêmement sensible à
l’importance des frais financiers et à la capacité de remboursement. Cette méthode de score
traduit le risque de faillite dans la mesure où il est largement issu du niveau de liquidité et de
la solvabilité de l’entreprise (au sens de l’analyse financière bancaire).

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Chapitre V : Le plan de financement

Section 1 : Définition du plan de financement


Le plan de financement est un document prévisionnel pluriannuel, établi pour une durée plus
de 3 ans et regroupant les ressources stables dont disposera l’entreprise pour chacune des
années futures d’un projet et les emplois stables auxquels elle devra faire face pendant ces
mêmes années.

L’expérience a montré que certains projets pouvaient être intéressants sur le plan de la
rentabilité, mais pouvaient connaître des difficultés au niveau du montage financier. Donc, le
plan de financement permet de s’assurer de l’équilibre financier d’un projet en récapitulant,
d’une part, l’ensemble des besoins financiers du projet à satisfaire et, d’autre part, les
ressources apportées.

Le plan de financement vise à mettre en adéquation les emplois (dépenses) et les ressources
(recettes) pour chaque projet. Il permet de savoir à l’avance si le projet pourra être financé
d’une manière rationnelle. Il faut donc pour chaque projet étudier l’équilibre financier en
repérant les contraintes, les possibilités de financement spécifiques et le besoin de
financement résiduel.

Section 2 : Etablissement du plan de financement


L'élaboration du plan de financement passe au minimum par deux étapes :
1ère étape : l'établissement d'un plan sans les financements externes (endettement,
augmentation de capital…..) pour mettre en évidence les besoins à couvrir en fonction des
insuffisances constatées en fin de chaque période ;
2ème étape : l'établissement d'un plan de financement équilibré, avec une trésorerie finale
positive ou nulle. Le total des ressources doit être identique à celui des besoins pour obtenir
l’équilibre.

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Section 3 : Exemple de plan de financement
Les travaux d’élaboration du plan de financement préparatoire d’une entreprise ont donné les
résultats suivants :
Exercices N+1 N+2 N+3

Ressources
CAF 3 000 3 800 4 400
Cessions d’immobilisations 2 000 500 500
Augmentation de capital 2 000
Subventions d’investissement reçues
Augmentation des dettes financières
Autres ressources
Total des ressources (+) 7 000 4 300 4 900
Emplois
Dividendes 500 700 700
acquisitions d’immobilisations 5 000 800 800
Remboursement des dettes financières 1 000 1 500 1 500
Réductions de fonds propres
Emplois en non valeurs
Autres emplois
Total des emplois (-) 6 500 3 000 3 000

Variation du BFR 1 000 1 000

Variation de la trésorerie -500 +300 +1 900

Trésorerie en début d’exercice -200 -700 -400


Trésorerie en fin d’exercice -700 -400 +1 500
Commentaires :
• Important effort d’investissement en N+1 : 6 Mdh avec l’augmentation du besoin en
fonds de roulement.
• Financement suffisant de ces investissements dès N+1 par CAF, par augmentation de
capital et par emprunts nouveaux.
• prévisions d’activité optimistes, la CAF augmentera de 26,7% en N+2 et de 15,8% en
N+3.
• Désendettement global de l’entreprise, les dettes financières diminueront de 4 Mdh
pour une augmentation de 2 Mdh.
• Politique de distribution de dividendes qui semble raisonnable (on ne connaît pas le
montant des capitaux propres).
• Un équilibre global du plan de financement : si le plan se réalise, la trésorerie globale
dégagée s’élèvera à 1,7 Mdh (-0,5 + 0,3 + 1,9).
• Cet équilibre global au terme des 3 prochaines années laisse l’entreprise dans une
situation d’insuffisance de trésorerie pendant les deux premières années.
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Section 3 : Equilibrage du plan de financement

Le plan de financement ne comporte aucun solde négatif

des excédents très importants des excédents assez faibles

excédents provenant d’activité :


le plan de financement idéal : c’est l’objectif
envisager d’augmenter les empois

excédents provenant du financement :


envisager de les réduire
……..
Le plan de financement comporte des soldes négatifs

Globalement, le plan de financement n’est Globalement, le plan de financement est équilibré


pas équilibré : Le cumul des emplois est : Le cumul des ressources est supérieur au cumul
supérieur au cumul des ressources sur la des emplois sur la période analysée (déséquilibre
période analysée (déséquilibre structurel) : conjoncturel) : il convient d’équilibrer en :

insuffisances de ressources provenant recourant à des financements à court terme


d’activité : envisager de remettre en cause les
projets retenus

insuffisances de ressources provenant du ou en cherchant à décaler certains flux


financement : envisager de les augmenter

NB : L’équilibrage du plan pluriannuel ne peut se faire que de manière itérative.

Section 4 : Modèle du Business Plan (secteur de la restauration)


1. Le projet
1.1. Présentation du projet
- L’activité envisagée,
- Description du projet,
- Construction du projet : rachat ou création pure ?
- Localisation de la future activité
1.2. Le porteur du projet
- CV à présenter de manière moins formelle, surtout les formations et les expériences en
lien direct avec sa future activité,
- Rôle dans le projet : Salarié ? Gérant ?
- Statut au sein du projet

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1.3. La structure juridique, fiscale et sociale
De la structure juridique envisagée, dépendra la fiscalité à appliquer :
- SARL,
- TPE, Entreprise individuelle,
- Auto entrepreneur…
L’aspect social ne concerne ici que le gérant : sera-t-il salarié ou non salarié ?
Aspects fiscaux de la société SARL :
- Soumise à l’IR
- Soumise à l’IS,
- Régime de TVA à choisir
1.4. Situation et marché
Il s’agit, ici, d’une analyse concurrentielle à effectuer. On doit démontrer tous les avantages
de la future activité par rapport à ses concurrents. Ces avantages peuvent concerner :
- Situation géographique de la société et/ou des produits ou services proposés,
- Atouts des produits / services,
- Atouts face à la concurrence,
- Atouts vis-à-vis des clients…
Répondre à ces questions :
- Quelles sont les principales tendances du secteur de la restauration ? Est ce qu’on
observe un changement de culture et de l’afflux des consommateurs de la région sur
les restaurants, fast food, café,….?
- Quelles sont les préférences des consommateurs aux types de restauration : plats
typiquement marocains, restauration française,…. ?
- Qui sont vos concurrents ? comment fonctionnent-ils : horaires d’ouverture, type de
clientèle, menu proposé, prix pratiqué, service au client,….
- Comment se vous démarquer des concurrents : par la qualité, par la nouveauté, par le
prix, par l’emplacement choisi,…. ?
- Comment séduire les clients et les fidéliser ?
2. Les moyens mis en œuvre
2.1. Les moyens économiques
Répertorier l’ensemble des moyens économiques à engager qui sont nécessaires au démarrage
de l’activité, de manière chiffrée puis pour les 3 années suivantes. Les investissements
concernent le plus souvent les biens matériels, immatériels ou financiers :
- achat d’un fonds de commerce ou d’un local ;
- agencements (meubles, décoration, travaux…) ;
- publicité ;
- matériel et outillage ;
- matériel du transport, informatique….

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Ces données chiffrées doivent permettre d’établir un plan de financement, un bilan, un compte
de produits et de charges et un plan de trésorerie prévisionnels sur les 3 années à venir.
2.2. Les moyens de financement
Ces dépenses (investissements + autres frais) doivent être financées.
Il va ainsi falloir détailler les différents modes de financement, ainsi que les remboursements
éventuels sur les 3 ans à venir. Sont ainsi à distinguer :
- les apports des associés : ces apports peuvent être en capital, en compte courant, en
nature ;
- les prêts bancaires : remboursables de manière périodique avec un taux d’intérêt qui y
est appliqué ;
- les prêts de la part d’autres organismes éventuellement.
2.3. Les moyens humains
- nombre de salariés ;
- montant des salaires ;
- montant des cotisations patronales ;
- évolution des salaires d’une année à l’autre.
2.4. Les ventes et les charges
Les ventes et les charges sont probablement les éléments les plus délicats du business plan.
Elles sont généralement difficiles à évaluer avec précision. On peut être pessimiste dans ces
prévisions. Il ne faut pas hésiter à sous estimer le montant des ventes et à surestimer le
montant des charges.

3. Le plan de financement du business plan


Le plan de financement du business plan est un tableau composant la partie financière
du business plan. Il doit permettre de mettre en avant l’équilibre financier du projet. Il
récapitule l’ensemble des besoins financiers générés par le projet et les rapproche de leur
mode de financement. Il est établi au titre de quatre périodes : au démarrage de l’activité
(période initiale), à l’issue de la 1 ère, de la 2ème année et de la 3ème année d’activité. C’est le
tableau qui est le plus étudié par les établissements de crédit dans les procédures d’octroi de
prêts bancaires.

3.1. Les besoins du plan de financement


Les besoins du plan de financement sont constitués par toutes les sommes qui seront
décaissées par l’entreprise. Il s’agira notamment des immobilisations, des remboursements
d’emprunt, des remboursements de comptes courants d’associés, des distributions de
dividendes et de la variation d’un indicateur que nous définissons ci-dessous : le besoin en
fonds de roulement.

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3.2. Les ressources du plan de financement
A l’inverse, les ressources représentent les sommes qui seront encaissées au sens large du
terme. Sont considérées comme les principales ressources d’un plan de financement du
business plan : les déblocages d’emprunts, les apports en comptes courants, les apports en
capital et la capacité d’autofinancement.

NB :
- pour la période initiale, aucune CAF n’est générée puisque l’activité n’a pas encore démarré.
- le besoin en fonds de roulement permet de chiffrer le besoin financier résultant du décalage
dans le temps entre le moment où vous recevez de l’argent et le moment où vous en décaissez.
BFR = créances clients + stocks – dettes fournisseurs.
- pour la première année initiale, c’est le BFR global qui doit être indiqué. Pour chacune des
années suivantes, c’est sa variation par rapport à la période précédente qui doit être
renseignée.
- Il convient enfin de déterminer le solde de trésorerie en soustrayant des ressources
l’ensemble des besoins.

3.3. Les points à vérifier dans le plan de financement du business plan


Avant toute chose, le solde de trésorerie doit nécessairement être positif. A défaut, vous
donnerez un mauvais signal à votre lecteur : vous commencerez votre activité en subissant
déjà des découverts bancaires…

Ensuite, le plan de financement vous permettra de vérifier certains équilibres financiers et de


calculer certains ratios de la même nature :
Les équilibres financiers du plan de financement
Le fonds de roulement devra nécessairement être positif et il viendra financer une partie du
besoin en fonds de roulement. L’excédent formera la trésorerie nette (analyse du bilan).
Par ailleurs, les investissements à long terme (immobilisations corporelles, incorporelles et
financières) devront être financés par des ressources ayant le même horizon (le long terme)
soit : des apports en capital, des apports en comptes courants bloqués et des souscriptions
d’emprunts.
Les ratios financiers du plan de financement
– la capacité d’endettement : capitaux propres – endettement net
Cet indicateur donnera le montant théorique pour s’endetter.
– la capacité de remboursement : endettement net / capacité d’autofinancement
Elle permet d’indiquer en combien d’années de CAF vous allez rembourser vos prêts. En
pratique, le résultat doit être inférieur à 5.
– le taux d’endettement : endettement net / capitaux propres

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Il met en évidence le poids de l’endettement par rapport aux capitaux propres de votre
entreprise et donne donc une indication sur sa solvabilité.

Exemple de plan de financement à mettre dans un business plan

NB : Le plan de financement est généralement le tableau financier établi en 2ème position dans
un business plan, après le compte de produits et de charges et avant le bilan et le tableau de
trésorerie.

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