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UMI – EST – Meknès

Cours: ANALYSE COMPTABLE ET


FINANCIERE

Enseignant : E.EL HARCHAOUI

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Plan
Introduction générale
CH1. Analyse de l’exploitation et de la gestion de l’activité de
l’entreprise

CH2. Analyse du bilan et de la structure financière de


l’entreprise

CH3. Analyse financière statique : Méthode des Ratios

CH 4. Analyse financière dynamique : Tableau de Financement

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Introduction
L’analyse financière constitue un outil essentiel de la gestion de
l’entreprise. Elle a pour objet de collecter et d’interpréter des
informations permettant de porter un jugement sur la situation
économique et financière de l’entreprise et son évolution. Elle

consiste en « un ensemble de concepts, des méthodes et


d’instruments qui permettent de traiter des informations
comptables et d’autres informations de gestion afin de porter une
appréciation sur les risques présents, passés et futurs découlant de
la situation financière et des performances d’une entreprise » .

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En tant qu’outil de la gestion financière, l’analyse financière est fondée sur une vision
purement technique basée sur l’analyse et l’interprétation des résultats portant sur la
lecture des documents comptables et financiers. Elle fournit toutes les informations
nécessaires pour préserver l’équilibre financier de l’entreprise tant à long qu’à court
terme et prendre les décisions qui influencent les valeurs de l’actif et du passif, les
résultats et la valeur de l’entreprise.
L’objectif de ce cours n’est pas d’aborder de façon exhaustive tous les axes de l’analyse
financière mais de se focaliser sur :
• La clarification des concepts fondamentaux, des objectifs et des approches de
l’analyse financière;
• L’analyse de l’exploitation et de la gestion de l’entreprise (TFR, CAF et TED);
• L’analyse du bilan ( approche fonctionnelle et patrimoniale)
• L’analyse financière par les ratios;
• L’analyse financière dynamique via le tableau de financement

Pour atteindre ces objectifs, l’analyste financier doit disposer d’une matière comptable:
bilans, comptes de produits et charges, ainsi que l’état des informations
complémentaires. Il utilisera ainsi une série d’outils et de méthodes.

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A. Objectifs de l’analyse financière
L’analyse financière a pour objectif de répondre à cinq types
de questions essentielles :
- Comment a évolué la structure financière de l’entreprise :
Quelle est la structure financière de l’entreprise ? Cette
structure est-elle équilibrée ? qu’en est –il de sa capacité
d’endettement ?
- Comment ont évolué les actifs de l’entreprise : l’entreprise
augmente-elle, maintient-elle ou diminue-t-elle son appareil
industriel et commercial ?
- Comment a évolué le cycle d’exploitation notamment en
terme de délai : l’entreprise diminue-t-elle son niveau relatif
de stocks ? accorde-t-elle un crédit client plus important ou
plus faible ? Bénéficie-t-elle un crédit plus ou moins longs
de la part des fournisseurs ?

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A. Objectifs de l’analyse financière
- Comment a évolué l’activité : le chiffre d’affaires
croit-il fortement, faiblement, stagne-t-il, baisse-t-il
? Quel a été le rythme de croissance ? Est-elle
supérieure à celle du secteur de l’entreprise ?
- Et surtout comment a évolué la rentabilité : les
rentabilités économiques et financières sont-elles
satisfaisantes ? en augmentation ? Les moyens
employés sont-ils en conformité avec les résultats
obtenus ? Qu’en est-il des charges d’exploitation,
croissent-elles plus ou moins vite que l’activité ?
Quels sont les risques encourus ? Y a-t-il un risque
prononcé ou non de connaître une défaillance ?
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On peut résumer les objectifs de l’analyse
financière dans le schéma suivant :

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B. Les approches de l’analyse financière
En analyse financière, il n’y a pas une approche ou
une méthode, mais des approches ou des méthodes.
Ces approches ne sont pas exclusives mais
complémentaires. Les approches les plus traitées
dans l’analyse financière:
Approche patrimoniale : L'analyse financière
basée sur une approche patrimoniale repose sur
l’étude de la solvabilité, c’est-à-dire sa capacité à
couvrir ses dettes exigibles à l’aide de ses actifs
liquides. L’objectif de l’approche patrimoniale est de
diagnostiquer le risque d’illiquidité et
d’insolvabilité de l’entreprise.
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• Approche fonctionnelle:
Elle consiste à distinguer entre les opérations réalisées par
l'entreprise sur trois fonctions : exploitation, investissement,
financement.

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C. Les outils et les techniques d’analyse financière
Pour bien mener le diagnostic, on peut se référer à une série d’outils et de
méthodes capable d’interpréter la situation financière de l’entreprise.
1. Les outils d’analyse
• On distinguera là deux approches : l’approche globale et l’approche
relative
L’approche globale : les grandes masses
Il s’agit de faire apparaître dans les documents comptables des agrégats
ayant une signification financière. Pour le bilan, il s’agira de déterminer
les principaux soldes significatifs à savoir le fonds de roulement, le
besoin en fonds de roulement et la trésorerie Nette (la synthèse des
masses des bilans), et pour le compte de produits et charges de l’Etat de
soldes de gestion ESG (TFR: tableau de formation des résultats ; et la
CAF : la capacité d’autofinancement).

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• L’approche relative : les ratios
Les ratios sont bâtis à partir des documents comptables. C’est le
rapport de deux grandeurs comptables cherchant à apprécier un
point précis ou à relativiser deux éléments financiers ;

2. Les techniques d’analyse

A partir des outils disponibles, c’est avec des techniques spécifiques


que l’on pourra porter une appréciation sur un outil ou un indicateur.
• La comparaison
La comparaison d’un indicateur permettra sa juste appréciation. Un
ratio (ou plus précisément tout indicateur d’analyse) n’a pas de
signification que si il est comparé dans le temps et dans l’espace.
• Dans le temps : l’évolution pluriannuelle des indicateurs permet de
déterminer des tendances et des valeurs types spécifiques à
l’entreprise en raison de son métier ou de ses grands choix
politiques.
• Dans l’espace : on compare les ratios à ceux des autres entreprises
du même secteur d’activité
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• La décomposition
• Egalement appelée analyse pyramidale des ratios,
cette technique cherche à décomposer un ratio afin de
pouvoir en examiner les composantes ainsi que les
déterminants de son évolution
• Exemple :

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Ch1. Analyse de l’exploitation et de la gestion de l’activité de
l’entreprise
• L’analyse de l’exploitation et de gestion de l’entreprise
porte sur l’examen du tableau d’exploitation différentiel
(TED) et de l’état des soldes de gestion (ESG). Ce dernier
permet de visualiser, à travers des indicateurs de gestion,
comment l’entreprise a généré son bénéfice et sa capacité
d’autofinancement. Il décrit, en deux tableaux, la formation
du résultat net et celle de l’autofinancement.
• Le premier tableau (TFR) fait apparaître des soldes
intermédiaires de gestion issus des comptes de gestion;
• et le second (capacité d’autofinancement) permet
d’apprécier la capacité de l’entreprise à créer, par ses
activités, des ressources de financement interne

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A. Le tableau de formation du résultat
Il fournit une analyse en cascade des différentes étapes de
la formation du résultat. Celui-ci est ainsi décomposé en
plusieurs soldes intermédiaires de gestion (SIG)
s’imbriquant les uns dans les autres.

1. Mode de calcul et signification des différents soldes


de gestion
Ces soldes intermédiaires de gestion s’analyse de
l’amont vers l’aval, en partant du chiffre d’affaires
jusqu’au résultat net comptable.

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 Marge commerciale = ventes de marchandises en l’état diminuées des
RRRA par l’entreprise – achats revendus de marchandises nets des
RRRO sur achats
La MC intéresse uniquement les entreprises commerciales ou l’activité
de négoce des entreprises mixtes et en constitue la principale ressource;
elle est vue comme un indicateur fondamental de la performance d’une
entreprise commerciale.
• Taux de marque =

Ce ratio mesure l’évolution de la performance de l’activité commerciale


de l’entreprise.

Taux de marge =

Ce ratio mesure l’évolution de la performance de la politique des


approvisionnements de l’entreprise.
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 Production de l’exercice = ventes de biens et services
produits ± variation de stocks + immobilisations produites
par l’entreprise pour elle-même.

C’est un solde qui concerne les entreprises industrielles et


prestataires de services. La production résulte de trois
composantes principales, c’est un indicateur hétérogène :
• la production vendue, évaluée au prix de vente ;
• la production stockée, évaluée au coût de production;
• la production réalisée par l’entreprise pour elle même,
évaluée au coût de production.

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Valeur ajoutée = marge commerciale + production
de l’exercice – consommation de l’exercice
( achats consommés de MF + autres charges
externe).
La VA permet d’évaluer le poids économique de
l'entreprise : la valeur ajoutée mesure la richesse créée
par l'entreprise et sa contribution à l'économie du pays.
Elle permet de mesurer le taux d’intégration de
l’entreprise (accroissement de l’activité de
transformation sans changement du volume d’activité ).

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Différentes parties prenantes bénéficient de la répartition de la
valeur ajoutée produite en particulier le personnel, l’Etat, les
actionnaires, les bailleurs de fonds et l’entreprise elle-même.

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 Excédent brut d’exploitation = VA + subvention d’exploitation –
impôts et taxes – charges de personnels.

IL est la partie de la Valeur ajoutée qui reste au sein de l’entreprise après le


paiement des impôts et taxes et les charges personnel. Il sert à financer
les intérêts, les dividendes et le renouvellement de l’équipement.
C’est un solde indépendant :
• de la politique d'investissement (pas de dotations aux amortissements
dans le calcul du solde) ;
• de la politique de financement (pas de charges financières dans le calcul
du solde) ;
• de la forme juridique (pas d'incidence de la fiscalité).
• C’est donc un bon indicateur qui permet de faire des comparaisons
interentreprises, particulièrement au sein du même secteur.
• Il représente une trésorerie potentielle générée par l’exploitation ; il
constitue la base de calcul financier des ( CAF, rentabilité économique
brute).
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 Résultat d’exploitation = EBE + autres produits d’exploitation – autres charges
d’exploitation – dotations d’exploitation + reprises d’exploitation.
C’est le résultat des opérations correspondant au « métier de base » de l’entreprise.
 Résultat financier = produits financiers – charges financières;
C’est le solde découlant des produits et des charges relatifs aux décisions financières
de l’entreprise. C’est un résultat qui permet d’apprécier la performance de l’entreprise
quant à sa politique de financement.
 Résultat courant = résultat d’exploitation + ou - résultat financier C’est un résultat
des opérations normales et habituelles de l'entreprise. On parle de « résultat
reproductible ».
Résultat non courant = produits non courants – charges non courantes
C’est un résultat des opérations à caractère non répétitif.
Résultat net = résultat courant +ou – résultat non courant – impôt sur le résultat
C’est une base de calcul de la répartition des bénéfices entre les actionnaires.

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2. Retraitements de certains postes du CPC
Afin de corriger quelques agrégats de l’ESG, il est
indispensable de retraiter certains postes du CPC, à
condition que leur montant soit significatif.

Ces retraitements permettront une approche


économique de l'entreprise et favoriseront des
comparaisons dans le temps et entre entreprises du
même secteur d'activité.

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 Charges de personnel extérieur :

Loyers de location-financement :

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Subventions d’exploitation:

Les charges de sous-traitance :


On les retranche des autres charges externes et on les reclasse soit
en achats pour la part des « matières », soit en charges du
personnel pour la part du « main d’œuvre ».

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B. Capacité d’autofinancement et autofinancement

 Définition de la CAF :
La capacité d'autofinancement est la ressource interne dégagée par
les opérations enregistrées en produits et charges au cours d'une
période et qui reste à la disposition de l'entreprise après
encaissement des produits et décaissement des charges concernés.
Cette notion s'oppose aux ressources externes provenant des
partenaires de l'entreprise.

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 A quoi sert la CAF ?

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 Calcul de la CAF ?
La CAF peut être calculée selon deux méthodes :
• La méthode soustractive dite également la méthode explicative ; calculée à partir l’E.B.E ;

CAF = EBE ou IBE


Autres charges d’exploitation.
- Dotations d’exploitation (sauf dotations/ actif immob et financement permanent.)
- Charges financières (sauf dotations/ actif immob et financement permanent.
-Charges non courantes (sauf VNA des immob cédées et dotations/actif immob ou sur financement
permanent).
- Impôts /résultats.
+ Autres produits d’exploitations
+ Transfert de charges d’exploitations
+ Produits fin (sauf reprises sur provisions réglementées ou sur provisions durables et reprises sur
amortissements).
+ Produits non courants ( sauf produits de cession d’immobilisation, reprises sur subv .d’investissement
et reprises sur provisions durables ou réglementées).

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• La méthode additive dite également la méthode
vérificative ; calculée à partir du résultat net comptable (plan
comptable marocain);
La CAF calculée précédemment peut être contrôlée en
partant du résultat de l'exercice.
CAF = Résultat net de l’exercice (bénéfice ou perte)
+ Dotations de l’exercice (sauf celles relatives aux
actifs, passifs circulants et à la trésorerie).
-Reprises sur amortissement, sur provisions ( sauf
celles relatives aux actifs, passifs circulants et à la
trésorerie) et sur subventions d’investissement.
- Produits de cession des immobilisations.
+ VNA des immobilisations cédées ou retirées de
l’actif.
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 L’autofinancement
L'autofinancement est la part de la CAF consacrée au financement
de l'entreprise. C'est la ressource interne disponible après
rémunération des associés.

Autofinancement de l'exercice (n)


=
CAF (n)

-
Dividendes versés durant l'exercice (n) et relatifs aux résultats de
l'exercice n - 1

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EXERCICE N°1
Vous disposez du CPC de la société «ALPHA -SA » relatif à l’exercice clos au
31/12/2018 en plus des informations complémentaires remises par le
comptable afin d’effectuer certains travaux.
CPC (hors taxes) exercice clos le 31/12/2018

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Informations complémentaires :
• Les dotations d’exploitation comprennent 42.000 Dhs de dotations
relatives aux éléments circulants.
• Les dotations non courantes concernant l’actif circulant .
• Les reprises non courantes concernant les éléments stables.
• Les bénéfices distribués au cours de l’exercice d’élevant à 633.000 Dhs.
• L’entreprise a payé 30.000 dhs en contrepartie d’une opération de sous-
traitance, 20.000 dhs pour les achats de matières et fournitures et 10.000
dhs pour la main d’oeuvre.
• Rémunération du personnel externe 8.000 dhs ;
• L’entreprise utilise un matériel de transport depuis 01/01/2017 sous
contrat de crédit bail. Sa valeur d’origine est de 80000 dh amortissable
linéairement sur 5 ans. Les redevances de 20000 sont payées en fin de
chaque année.
Travail à faire :
1. Etablir le Tableau de Formation de Résultat de l’entreprise au 31/12/2018
avant retraitement ;
2. Interpréter la valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation.
3. Calculer la capacité d’Autofinancement (CAF) avant retraitement par les
deux méthodes et la commenter.
4. Procéder aux retraitements nécessaires 31
4. Retraitements
C. Analyse d’exploitation – Tableau d’exploitation
différentiel -
 Définition
 Le TED est un outil d’analyse fin qui permet de ventiler les charges de
l’entreprise en deux catégories, les charges fixes et les charges variables.
 La séparation de ces charges permet à l’entreprise de déterminer la
marge sur coût variable (total ou unitaire) et plus particulièrement les
deux indicateurs essentiels de rentabilité, le seuil de rentabilité et le
point mort.
 Les charges variables (charges opérationnelles): des charges variables
varient en fonction du volume d’activité de l’entreprise (CA, quantités
produites).
Sont considérées comme charges variables :
• achat de matières premières
• achats de marchandises
• consommations d’énergie
• salaires exprimés en % du CA
• charges sociales relatives aux salaires variables
• certains frais établis en % du CA.

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 Les charges fixes ou charges de structure: des charges
indépendantes du niveau d’activité de l’entreprise. Elles sont
stables pour une capacité productive donnée.
Sont considérées comme des charges fixes : loyers des locaux, charges
d’intérêts d’emprunt, amortissements pratiqués sur les
immobilisations (DAP), salaires des personnels pour les parties fixes.
 Les composantes du TED
Dans une entreprise commerciale, ce tableau se présente :

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• Dans une entreprise industrielle, sa présentation est la suivante :

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 Des indicateurs associés au TED
 Seuil de rentabilité (SR) ou chiffre d’affaires
critique
• Il s’agit du niveau du chiffre d’affaires pour lequel le résultat est nul.
C’est donc la valeur du chiffre d’affaires à partir duquel l’activité de
l’entreprise deviendra rentable : (Résultat = 00) ou (M/CV = Charges
fixes).
• Marge sur coût variable = Chiffre d’affaires (CA) – Total des charges
variables
• Résultat = Marge sur coût variable – Charges fixes.

• Seuil de Rentabilité (valeur) =_Charges fixes


Taux de marge sur coût variable

• Avec taux de marge sur coût variable= Marge sur coût variable/ CA

charges fixes x CA
 Ou bien Seuil de Rentabilité (valeur) = marge sur coût variable

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 Seuil de Rentabilité (volume) = charges fixes
Marge sur coût variable unitaire

• Avec marge sur coût variable unitaire = M/cv


Nombre de produits vendus

 Point mort (date de réalisation du seuil de rentabilité)

• Il correspond à la date de réalisation du seuil de rentabilité, date à


partir de laquelle l’entreprise commence à réaliser des bénéfices.
• Point mort = Seuil de rentabilité X 360/ Chiffre d’affaires de la
période
• Ou Point mort = SR x nombre de mois du travail pendant
l’année/CA

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 Marge et Indice de sécurité (Id S)

* La marge de sécurité représente la perte potentielle de chiffre


d'affaires que l'entreprise peut subir sans entraîner de perte
comptable.
Elle correspond à la partie du chiffre d'affaires qui « dépasse » le
seuil de rentabilité.

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Exercice 2
Pour analyser la rentabilité de l’activité de l’entreprise « ALPHA », son directeur vous
fournit pour l’exercice 2022, les informations suivantes.
• Ventes de 80 000 articles, répartis régulièrement sur toute l’année.
• Le prix de vente unitaire est de 12 DH.
• La fabrication d’un article nécessite :
- Consommation de matière première 5,40 DH
- Charges variables de production et de distribution 2,10 DH
• Les charges fixes nettes annuelles sont de 225 000 DH.
Travail à faire :
1 Calculer la marge sur coût variable unitaire. En déduire le taux de marge sur
coût variable.
2 Calculer le seuil de rentabilité de l’entreprise
3 Déterminer la date de réalisation du seuil de rentabilité de l’entreprise.
4 Quelle est l’utilité pour l’entreprise de connaître son seuil de rentabilité et son
point mort.
5. Calculer et interpréter la marge et l’indice de sécurité.

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Corrigé
1. La marge sur cout variable unitaire = 12 - (5.40+2.10) = 4.5
dhs/article
Alors le taux de marge /CV = M/CVU/P. vente = 4.5/12 = 0.375 = 37.5%
2. Le seuil de rentabilité (valeur) = CF/T.MCV = 225000/0.375 = 600 000
dhs
Le seuil de rentabilité (volume) = CF/marge sur cout variable unitaire =
225000/4.5 = 50000 articles
3. Point mort = SR*360/CA = 600 000 *360/12*80000 = 225 jours
4. Le calcul du seuil de rentabilité permet à l’entreprise de déterminer le
montant du chiffre d’affaires à partir duquel son activité deviendra
rentable.
Le point mort est indicateur lié au seuil de rentabilité. Son calcul permet à
l’entreprise de déterminer le jour ou le mois pendant lequel son activité
deviendra rentable.
5. Marge de sécurité = CA - SR = 12*80000 – (600000) = 360 000 dhs.
L’entreprise peut supporter une diminution de 360000 dhs du chiffre
d’affaires sans réaliser une perte comptable.
IS = (CA- SR)/CA =[ (12*80000 – 600 000)/12*80000] = 37.5% .
L’entreprise peut supporter la diminution de 37.5% de son chiffre
d’affaire sans réaliser une perte.
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Exercice 3
Dans une entreprise industrielle, les charges d’un mois classées d’après leur
variabilité, se présentent comme suit :

La production du mois a été de 80 000 unités, toutes vendues au prix de 3 dh


l’unité, il n’y a pas de variation de stock.
Travail à faire :
• 1) Déterminer graphiquement le seuil de rentabilité. indiquer le nombre
d’unités à produire correspondant.
• 2) Déterminer graphiquement ce que deviendrait le seuil de rentabilité et le
nombre d’unités à produire correspondant, si on réduisait les charges
d’administration de 5000 Dh et les charges fixes de vente de 3000 Dh et
indiquer la date de réalisation de ce seuil.
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Chapitre 2: Analyse du bilan et de la structure
financière de l’entreprise

Par analyse du bilan, on s’intéresse à la santé financière de


l’entreprise, c’est à dire à la solidité de ses structures financières,
en portant un jugement sur sa solvabilité, sa liquidité et son
aptitude à faire face aux risques.

En fonction des objectifs poursuivis par l’analyste, l’expression de


l’équilibre financier privilégiera une approche liquidité (financière
et patrimoniale) ou bien une approche fonctionnelle.

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A. Bilan fonctionnel
• Le bilan fonctionnel n’est autre que le bilan retenu par le Plan Comptable
Marocain. Toutefois, pour certains auteurs et pour des fins d’analyse financière,
certains postes méritent plus particulièrement des retraitements et des
reclassements d’où le recours à l’approche fonctionnelle.
• L’analyse fonctionnelle du bilan présente les caractéristiques suivantes :
- Considérer l’entreprise dans son fonctionnement;
- Mettre en évidence les cycles fonctionnels :
Cycles d’investissements stables et cycles de financement durables;
Cycles d’exploitation : stocks, créances, dettes
Cycles hors exploitation : créances et dettes diverses
Cycles de trésorerie : active et passive.
• L’élaboration du bilan fonctionnel suppose le classement des postes en fonction
de leur appartenance aux différents cycles : d’investissement, de
financements ou d’exploitation.
• le bilan fonctionnel est établi avant répartition des résultats et en valeurs
brutes.
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La présentation du bilan fonctionnel est la suivante :

le bilan comptable ne permet pas d’opérer cette lecture


fonctionnelle. Il est donc nécessaire de reclasser et retraiter certaines
rubriques du bilan comptable pour obtenir le bilan fonctionnel.

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1. Les principaux retraitements et reclassements du bilan à
effectuer selon l’approche fonctionnelle
• Quelques retraitements et reclassements au sein du bilan
 Au niveau de l’actif
• Amortissements, dépréciations et provisions pour dépréciation : à les
éliminer de l'actif (immobilisations en valeurs brutes), et à les
reporter dans les capitaux propres au passif (autofinancement).
• Poste « Actionnaire, Capital souscrit non appelé" (fraction du capital
social non appelé): à les éliminer de l'actif (actif fictif en haut du
bilan), et à les déduire des Capitaux Propres.
• Primes de remboursement des obligations : à les éliminer d’actif, et à
les déduire des dettes financières (emprunts obligataires).
• Ecarts de conversion ACTIF (cas de diminution de créances) : à les
transférer en l’actif d’exploitation ou à l’actif immob).
• Ecarts de conversion ACTIF (cas d’augmentation de dettes) : à faire
disparaître de l’actif et à les déduire des dettes d’exploitation (afin de
neutraliser les pertes latentes de change sur dettes et de revenir à la
situation initiale).
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 Au niveau du passif

• Concours Bancaires Courants : à les déduire des « Emprunts auprès des


établissements de crédit » et à les transférer en trésorerie passive.
• Ecarts de conversion PASSIF (cas d’augmentation de créances) : à faire les
disparaître du passif, et à les déduire de l’actif d’exploitation (afin de neutraliser
les gains latents de change sur créances et de revenir à la situation initiale).
• Ecarts de conversion PASSIF (cas de diminution de dettes) : Transférer
en dettes d’exploitation.
• Provisions pour Risques et Charges :
- Si elles ne sont pas justifiées : => à les transférer dans les ressources stables car
elles sont considérées comme des réserves occultes,
- Si elles sont justifiées : => à transférer selon leur nature :
• dans les dettes d'exploitation,
• ou les dettes hors exploitation.
• Intérêts courus non échus (ICNE) sur emprunts : à déduire des « emprunts
auprès EC … », et à ajouter aux dettes hors exploitation.
• Comptes courants d’associés : Ils doivent être placés selon leur degré
d’exigibilité: soit dans les capitaux propres (ressources stables), soit dans les
dettes hors exploitation, soit dans la trésorerie passive.

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Quelques retraitements hors bilan

• Les biens et équipements acquis en terme de contrat


crédit bail :
 valeurs d'origine des biens en crédit bail :
=> à ajouter aux emplois stables immobilisés.
 cumuls des amortissements des biens en crédit bail :
=> à ajouter aux capitaux propres en ressources stables.
 valeurs nettes ou résiduelles des biens en crédit bail
(partie financière) :
=> à ajouter aux dettes financières en ressources stables.

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2. L’analyse de l’équilibre financier à partir du bilan
fonctionnel

La présentation fonctionnelle du bilan permet de calculer :


- un fonds de roulement fonctionnel (net global) : FDRF
- un besoin de financement global (BFG)/ besoin en fonds de roulement
- Trésorerie nette.
a. Fonds de roulement fonctionnel
• Le FDRF est la différence entre le financement permanent et l’actif
immobilisé.
• FDRF = Financement permanent – Actif Immobilisé
• Il correspond au montant des ressources longues qui, après
Financement des emplois durables, demeure pour couvrir les besoins
du cycle d’exploitation (actifs circulants HT) ou besoin de
financement global (BFG).

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Le fonds de roulement fonctionnel est soit :
 Positif : il correspond à un excédent des ressources stables sur les emplois
stables mis à la disposition de l’entreprise pour financer ses autres besoins: il
s’agit alors d’une ressource structurelle de financement.
• Négatif : c’est une insuffisance des ressources durables sur les emplois
durables. Cette situation se traduit par un besoin structurel de financement :
dans ce cas les besoins structurels sont financés par des ressources non
durables ; ce qui peut constituer un risque sérieux pour l’entreprise. Celle-ci
deviendrait très dépendante de ses créanciers (fournisseurs, banques etc.)
• En d’autres termes, il permet d’apprécier la situation d’équilibre, en calculant le
degré de couverture réel du BFG par le FDRF.

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b. Le besoin de financement global
• Le BFG se calcule par la différence entre l’actif
circulant hors trésorerie et le passif circulant hors
trésorerie.
• BFG = Actif circulant (HT) – Passif circulant
(HT)
• Il correspond aux besoins nets du cycle
d’exploitation (même de hors exploitation). Il est dû
aux décalages entre les encaissements et les
décaissements d’exploitations. Cette différence est
soit :
• Positif : cela signifie que les emplois non durables
sont supérieurs aux ressources non durables, ce qui
traduit un besoin de financement global qui doit être
comblé. D’ailleurs, le FDR sert à combler ce BFR.
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• Négatif : il s’agit alors d’une ressource de financement.
C’est un indicateur de surendettement.

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c. La trésorerie Nette.
• Elle représente la différence entre la trésorerie-actif
(banques, caisse…) et la trésorerie-passif (concours
bancaires à très court terme)
• Trésorerie Nette = Trésorerie Actif – Trésorerie Passif
• La trésorerie nette peut également être calculée par la
différence entre le FDR et BFG :
• Trésorerie Nette =FDR fonctionnel – BFG
• Cette dernière formule découle de l’égalité fondamentale
entre l’actif et le passif du bilan. Cette égalité montre le
lien entre la trésorerie nette et les opérations qui affectent à
la fois :
- L’actif immobilisé et le financement permanent
- L’actif et le passif circulants hors trésorerie.
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EXERCICE 5
Les dirigeants de la société XYZ souhaitent étudier la structure financière
de leur entreprise. Ils vous fournissent le bilan établi pour l’exercice
clos au 31/12/2017(annexe 1). Ils vous donnent également les
informations complémentaires (annexe 2). Annexe1 Bilan 31/12/2017en KDH

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Annexe 2 . Informations complémentaires
1- Les écarts de conversion actif sont liés aux clients pour 8000 et aux
fournisseurs pour 1000;
2 - Les écarts de conversion passif sont liés aux fournisseurs pour 5000 et aux
clients pour 400;
3 - Les comptes de régularisation actif sont pour 25% hors exploitation
4 - Les comptes de régularisation passif sont pour 50% hors exploitation
5 – Le compte dettes sur l’impôt des sociétés (IS) est de 30% de compte Dettes
fiscales (hors d’exploitations).
6 - Les autres débiteurs se détaillent comme suit :
• 60% d’exploitation
• 40% Hors exploitation
7- En 31/12/2015, La société a acquis des immobilisations corporelles pour un
montant de 25000 kdh et cela a été financé par un crédit bail. La redevance
payée est de 6900 kdh par An; la durée de vie de l’amortissement est 5 ans.
TAF :
1. Présenter le bilan fonctionnel condensé de la société XYZ;
2.Calculer et commenter : le fond de roulement net global, le besoin en fond de
roulement d’exploitation et hors exploitation et la trésorerie nette.

61
Corrigé (E5)

62
63
2. FRNG ; BFRE ; BFRHE; TN

- Le FRNG est positif (172 590 ) : il s’agit d’un excédent des ressources stables sur les
emplois stables mis à la disposition de l’entreprise pour financer ses autres besoins: il
s’agit alors d’une ressource structurelle de financement.
- Le BFRE est aussi positif (255 810) cela signifie que les emplois non durables sont
supérieurs aux ressources non durables, ce qui traduit un besoin de financement global
qui doit être comblé.
- La TN est négative (- 67450) cela signifie que les ressources structurelles (FRNG) de
l’entreprise ne suffisent pas pour financer ses besoins (BFR).
- Le BFG est financé à la fois par le financement permanent et par la trésorerie-passif. C’est le
cas de plusieurs PME qui financent leurs besoins d’exploitation par des concours bancaires à
court terme faute de garanties ou d’un niveau de rentabilité non satisfaisant.
Cette situation de déséquilibre doit s’apprécier en relation avec le risque bancaire couru et la
rentabilité de l’entreprise.

64
B. Bilan financier
Le bilan financier est établi pour :
• Evaluer la solvabilité de l'entreprise : "L'entreprise à qui j'ai
prêté de l'argent ou à qui j'ai livré des biens est-elle solvable
? ". La solvabilité est la capacité d'une entreprise à
rembourser la totalité des dettes d'un coup en vendant tous
les actifs (hypothèse de liquidation).
• Evaluer la liquidité de l'entreprise : "L'entreprise à qui j'ai
prêté de l'argent ou à qui j'ai livré des biens ou des services
est-elle liquide ?" La liquidité est la capacité de payer les
sommes dues aux échéances prévues.
L’objectif du Bilan financier est de faire apparaître le
patrimoine réel de l’entreprise et d’évaluer le risque de
non liquidité de celle-ci.
L’actif est donc compté pour la valeur réelle de ses
éléments. La valeur réelle correspond à la valeur des
éléments en cas de vente (valeur actuelle);
65
Selon cette approche, qualifiée également de
patrimoniale, les postes de l’actif sont regroupés
selon le critère de liquidité croissante et les postes
du passif selon le critère d’exigibilité croissante

Le bilan financier est établi après affectation du


résultat et se base sur des valeurs nettes après
déduction des amortissements et des provisions
pour dépréciation. La poursuite de cet objectif
explique les corrections qui doivent être apportées
au bilan fonctionnel.

66
1. Les principaux retraitements et reclassements du
bilan à effectuer selon l’approche financière
• Au niveau de l’actif
• Actif immobilisé (actif à + 1 an)
Total de l'actif immobilisé (en valeurs nettes)
À retrancher de l'actif immobilisé
(-) Actifs fictifs : immobilisations en non valeurs (Frais préliminaires, Primes
de remboursement des obligations, Charges à répartir /exercices) ; Ecart de
conversion actif sur éléments durables (si aucune provision n'a été
constituée).
(-) Les immobilisations financières à moins d'un an : (prêts à moins d'un an).
(-) moins values/immobilisations
À ajouter à l'actif immobilisé
+ Plus-values / immobilisations
+ Stock outil
+ Actif circulant à plus d'un an (créances à + d'un an).
67
• Actif circulant (HT) (valeurs nettes)
Total de l'actif circulant HT (net)
A retrancher de l'actif circulant HT :
- Stock outil
- Ecart de conversion actif éléments circulants (si aucune
provision n'a été constituée)
- Moins values / Eléments circulants
- Actif circulant à plus d'un an (créances à plus d'un an).
- Titres de valeurs de placement facilement cessibles.
A ajouter à l'actif circulant HT
+ Les immobilisations (prêts à moins d'un an)
+ Plus values / actif circulant (/ T.V.P)
• Trésorerie / Actif
+Titres de valeurs de placement facilement cessibles
68
• Au niveau Du passif
– Capitaux propres
Total capitaux propres (y compris les subventions d’investissements
et les provisions réglementées)
À ajouter :
+ plus values / actif total
+ Ecart de conversion / passif (éléments durables et circulants) sauf
la part de l’impôt latent
+ Provision sans objet nette d'impôt latent
À retrancher :
- Actifs fictifs (immobilisations en non valeurs + Ecart de
conversion/actif «éléments durables et circulants» s’il n y a pas de
provision).
- Dividendes (partie du résultat distribué)
- moins values /actif total
-Impôt latent/ subvent d’investiss et provisions réglementées

69
. Dettes à long et moyen terme (D.L.M.T)
Total dettes de financement
À ajouter aux dettes de financement
+ Dettes du passif circulant HT à plus d'un an
+ Impôt latent/ subvention d’investissement et provision réglementée à(+) d’un an
À retrancher des dettes de financement
- Dettes de financement à moins d'un an
- Provisions pour risques sans objet
- Provisions pour risque avec objet à moins d’un an;
- Ecart de conversion / passif (éléments durables)
• Dettes à court terme:
Total Passif circulant HT
À ajouter au passif circulant HT
+ Dividendes
+ Impôt latent / provision pour risques sans objet
+ Dettes de financement à moins d'un an
+ Provisions pour risques avec objet à mois d’un an
+ Impôt latent/ subvention d’investissement et provision réglementés à – d’un an
À retrancher du passif circulant HT
- Dettes du passif circulant à plus d'un an
- Ecart de conversion /passif (éléments circulants).

70
Quelques retraitements hors bilan

Les biens et équipements acquis en terme de contrat de


crédit bail :
• à ajouter leurs valeurs comptables nettes à l’actif
immobilisé ;
• leur contrepartie est ajoutée aux dettes de financement
en ressources stables.

71
72
2. L’analyse de l’équilibre financier
 Le fond de roulement financier (F.R.F.)
• Le FRF permet d’apprécier l’équilibre financier de l’entreprise ; il est
un indicateur de sa solvabilité et de son risque de cessation de
paiements.
• Le FRF représente un marge de sécurité financière de l’entreprise et
une garantie de remboursement des dettes à moins d’un an pour les
créanciers.
• En raison de l'égalité entre passif et actif, il existe deux modalités pour
le calcul de fonds de roulement liquidité:
Par le haut du bilan:
F.R. (liquidité) = Ressources durables –Actifs durables
Par le bas du bilan:
F.R. (liquidité) = Actif à moins d'un an –Passif à moins d'un an
• F.R.F > 0 : l’équilibre financier est respecté. L’entreprise est en
principe solvable.
• F.R.F < 0 : l’équilibre financier n’est pas respecté. Des risques
d’insolvabilité sont probables.
73
 Le besoin en fond de roulement financier (B.F.R.)

• Le besoin en fonds de roulement est la partie des besoins


d'exploitations qui n'est pas assurée par les ressources
d'exploitations.
• Il est le résultat de la soustraction entre les ressources et les
emplois disponibles pour un délai d’au moins d’un an.

• B.F.R. = Actif circulant nets hors trésorerie –Dettes à moins


d'un an
• B.F.R. > 0 : il s’agit d’un besoin à financier, il faut chercher les
ressources nécessaires pour financer ce besoin soit au niveau du
F.R.F et/ou de la trésorerie.
• B.F.R. < 0 : il s’agit d’une ressource qui peut être utilisée pour
améliorer la situation financière de l’entreprise.
74
 Trésorerie nette (T.N.)
• La trésorerie nette est la différence entre l'actif de trésorerie et le passif
de trésorerie:
Trésorerie nette = Trésorerie-actif –Trésorerie-passif
• La trésorerie nette peut également être calculée par la différence entre
F.R.F. et le B.F.R.
Cela découle de l'égalité fondamentale entre l'actif et le passif du bilan.
Trésorerie nette = Fonds de roulement (liquidité) –Besoin en fond de
roulement
• F.R.F > B.F.R, le fonds de roulement finance en totalité le besoin en
fonds de roulement et il existe des ressources qui se trouvent en
trésorerie.
• F.R. F < B.F.R, le fonds de roulement ne finance qu'une partie du besoin
en fonds de roulement, la différence doit être financée par des crédits
bancaires.
75
Exercice 6
Vous disposez du bilan comptable de la société «BETA» relatif à
l’exercice clos au 31/12/2018 en plus des informations
complémentaires remises par le comptable afin d’effectuer certains
travaux.

76
Données financières relatives à l’exercice 2018

• La valeur actuelle du fond commercial est estimée à 2 fois la valeur


nette comptable;
• Les terrains sont évalués à 85% de leur valeur nette comptable ;
• La valeur nette comptable des constructions représente 70% de la
valeur réelle ;
• La société a l’habitude de conserver 30% de ses stocks de matières et
de produits finis ;
• Les dividendes à distribuer sont de 36 000 ;
• La totalité des TVP sont facilement négociables .
Travail à faire :
1. Citez deux sources principales de l’information financière ?
2. Définir les opérations de reclassement et de retraitement.
3. Compléter le tableau des reclassements et de redressements (voir
annexe) et établir le bilan financier condensé de l’entreprise BETA
4. Calculer et commenter le FRF, BFRF et la TRN

77
78
Corrigé (E6)
1. Dans l'analyse financière, on trouve de multiples sources d'information financière
parmi lesquelles: Bilan, CPC, tableau de flux.
2. Retraitement : Il s’agit des corrections à apporter aux valeurs des éléments de
l’Actif de l’entreprise.
• Reclassement : il s’agit des opérations de reclassement des éléments d’Actif
selon la liquidité croissante et des éléments du Passif selon l’exigibilité
croissante.
3. Le tableau des reclassements et de redressements des éléments du bilan

79
Bilan financier condensé du 31/12/2018

4. Calcul et commentaire:
•Fond de Roulement Financier:
Fond de Roulement Financier (FRF) = (KP + DLMT)– Actif immobilisé =
2275484.2 + 1464500 - 3966235.7 = - 226251.5 dhs
.• Besoin en financement global:
Besoin en Financement Global (BFG) = (VE+ VR) –DCT = (144300 + 411150) –
927201.5 = - 371751.5 dhs
• Trésorerie Nette:
Trésorerie Nette (TN) = FRF-BFG = 145500 dhs.
Le FRF est négatif cela signifie que les capitaux permanents de l’entreprise ne
financent qu’une partie de ses valeurs immobilisés.
C’est une situation de déséquilibre financier car les ressources de financement à
court terme (BFR) couvrent une partie des emplois stables et permet de
dégager une trésorerie positive.
80
CH3: L’analyse financière par la méthode des Ratios
• un ratio peut être définie comme étant un rapport entre deux
grandeurs homogènes liées par une logique économique, afin
d’en tirer des indications de tendance. L’information fournie
par les ratios est importante car elle est relative et non
absolue.
• Il est utile de comparer les ratios de l’entreprise à ceux de son
secteur (espace) et d’en étudier l’évolution au cours du temps.
• Si l’objectif de l’entreprise est la recherche de la rentabilité,
elle doit suivre de près le financement de ses investissements
(structure financière) et limiter son risque d’illiquidité.
• Pour cette raison, on va étudier les trois principales
dimensions financières de l’entreprise : rentabilité, liquidité
et sa structure financière.

81
A. Ratios de structure financière
• La structure financière est étudiée à partir d’un certain nombre de
ratios permettant d’apprécier la politique de financement de
l’entreprise et le risque associé.
1. Les ratios de financement des immobilisations ou d’équilibre
financier
• R1 = k. propres/ actif immob
Il traduit l’autonomie acquise par l’entreprise dans le financement de
ses investissements
Ou
• R2= financement permanent/ actif immobilisé
Il indique dans quelle mesure l’actif immobilisé est financé par les
capitaux permanents. Il doit être supérieur à 1 pour avoir un bon
équilibre financier.
82
A. Ratios de structure financière
2. Ratios de l’autonomie financière

R3= (k. propres/ dettes )>1ou R4= dettes totales/passif

Ces ratios mesurent le niveau d’autonomie financière


ou d’indépendance financière de l’entreprise vis à vis
de ses créanciers et reflètent les choix de sa politique
financière. Ils permettent de mesurer le risque qui pèse
sur les créanciers de l’entreprise, qui ont pour intérêt à
voir les fonds propres prédominer dans la structure de
financement.
83
A. Ratios de structure financière
3. Le poids de l’endettement à terme
R5 = dettes L.T/fin. Permanent
R6= K.propres/ fin. Permanent
Ces ratios traduisent soit une capacité d’endettement, soit la
saturation de cette capacité et la nécessité de recourir aux capitaux
propres.
4. La capacité de remboursement des dettes à terme
R7= dettes L.T/CAF <4
Il mesure le nombre d’années nécessaires à l’entreprise, grâce à sa
propre substance (CAF), pour rembourser la dette à terme
accumulée (≤ 4 ans). Si ce ratio est supérieure à la durée moyenne
des emprunts (4 ans), cela signifie que l’entreprise n’a pas les
moyens futurs pour rembourser ses engagements actuels.
84
A. Ratios de structure financière

R8= Dettes financières / capitaux propres


Ce ratio permet de s’assurer que la capacité
d’endettement de l’entreprise est suffisante ou saturée
pour que le banquier puisse accorder de nouveaux
crédits.

5. Ratio de solvabilité générale


R9= Total Actif / total des dettes
Ce ratio permet de mesurer la capacité de l’entreprise à honorer le
remboursement de toutes ses dettes par la liquidation de ses
actifs.une entreprise est solvable si ce ratio est supérieur à 1.
85
B. Ratios de liquidité et de gestion
a. Ratios de liquidité
• La liquidité est une contrainte de la gestion financière et même de
la survie de l’entreprise. Un certain nombre de dettes sont
exigibles à très court terme, et il convient d’être en mesure de
faire face à ses engagements.
• Il y a lieu de distinguer trois ratios pour apprécier la liquidité de
l’entreprise :
1. Ratio de la liquidité générale :
R1=actif circulant / dettes à court terme
Ce ratio mesure la capacité des éléments de l’actif circulant
à régler le total des dettes à court terme (passif circulant H.T
+ trésorerie-Passif)
86
B. Ratios de liquidité et de gestion
2. Ratio de la liquidité réduite( à échéance)
R2= (Disponibilité + créances) / dettes à court terme
Ce ratio permet d’apprécier l’aptitude de l’entreprise
à rembourser ses dettes à court termes par le moyen
des créances et des disponibilités sans être obligée
de négocier ses stocks.
3. Ratio de la liquidité immédiate ( à vue)
R3=disponibilités / dettes à court terme
Il permet de mesurer la capacité de l’entreprise à
régler des dettes à court terme seulement par le
recours aux disponibilités existantes en banques et
en caisses.
87
B. Ratios de liquidité et de gestion
b. Les ratios de gestion

Ces ratios complètent l’analyse de l’équilibre financier de


l’entreprise, et en particulier, celle de la liquidité. Ils
offrent l’avantage supplémentaire :
• D’introduire une dimension dynamique en permettant
de préciser les conditions qui assurent cette liquidité ;
• D’analyser les éléments principaux qui constituent le
Besoin en fond de roulement.

88
B. Ratios de liquidité et de gestion
1.Le délai de rotation des stocks
On cherche à évaluer le montant des stocks en nombre de jours de
flux qui entrent (les achats) ou de ceux qui sortent (les ventes).
R1= (Sk moyen/Achat HT)*360J
R1= (Sk moyen/Vente HT)*360J
2. Le délai de rotation des créances clients
Le délai moyen de recouvrement des créances est calculé par :
R3= (compte clts et rattachés/CA TTC )*360

89
B. Ratios de liquidité et de gestion

3.Le délai de rotation des fournisseurs.

Le délai moyen de règlement accordé par les fournisseurs est:

R3= (compte Frs et rattachés/AchatTTC )*360

90
C. Les ratios de rentabilité
• La rentabilité est complémentaire à la
solvabilité. C’est la capacité d’une entreprise à
dégager des résultats régulièrement et
suffisamment. Ce critère est une condition
nécessaire, bien que pas toujours suffisante, pour
le maintien de l’équilibre financier.
• La rentabilité s’appréhende à trois niveaux selon
les objectifs de l’analyse : il s’agit de la
rentabilité commerciale ; de la rentabilité
économique et de la rentabilité financière.
91
C. Les ratios de rentabilité
1. Les ratios de rentabilité commerciale
La rentabilité commerciale a trait à la politique
de prix de l’entreprise et à la marge brute
qu’elle prélève sur le prix de revient des
marchandises vendues
R1= EBE/CA HT
Il mesure la contribution des ventes dans la
réalisation de l’EBE. Il correspond au taux de
marge brute, une amélioration de ce ratio est le
signe d’une meilleure productivité.

92
C. Les ratios de rentabilité
R2= résultat d’exploitation/ CA HT
Il mesure la contribution des ventes dans la réalisation du résultat
d’exploitation. Il présente l’avantage de faire apparaitre le niveau
relatif du résultat d’exploitation indépendamment de la politique
financière ou fiscale de l’entreprise et de l’impact des éléments
non courants.
2. Les ratios de la rentabilité économique
Ces ratios mesurent la rentabilité qu’elle génère sur ses
investissements réalisés.
R3= résult d’exploitation/ actif économique
R4 = EBE/ Actif économique

93
C. Les ratios de rentabilité
3. Les ratios de rentabilité financière
La finalité de l’entreprise est d’offrir une bonne
rentabilité, à ses actionnaires, par rapport aux capitaux
propres investis.
R5 = Résultat net/ capitaux propres
Ce ratio exprime le taux de rendement des capitaux
propres. Il est à comparer au taux d’intérêt des
placements. Il doit normalement être le plus élevé
possible.

94
Exercice 7 : bilan financier
On met à votre disposition le bilan l’entreprise ABC au 31/12/2022 et un
extrait de l’étude d’évaluation des éléments du bilan.

95
 Extrait de l’étude d’évaluation des éléments du bilan
• Les stocks ont une valeur réelle de 65 000 DH dont un stock outil de 25 000 DH.
• Des actions achetées 10 000 DH sont difficilement négociables à moins d’un an. le
reste des titres et valeurs de placement est réalisable immédiatement.
• Les immobilisations corporelles comprennent un terrain d’une valeur nette de 50
000 DH et dont la valeur réelle est estimée a 65 000 DH.
• Des effets à recevoir d’un montant de 24 000 DH sont escomptables dans la limite
de 12 000 DH.
• Apres extinction du report à nouveau débiteur, le bénéfice est reparti comme suit:
- 60% mis en réserves;
- 40 % aux actionnaires (à payer dans deux mois);
• Une dette fournisseur de 14 000 DH est à échéance de 14 mois.
• Les provisions pour risques et charges sont sincères et correspondent à un risque
lointain, sauf une provision de 4 000 DH correspondent à un risque de moins de 3
mois.
 Travail à faire:
1.Présenter le bilan financier condensé (4 masses à l’actif, 3 masses au passif);
2.Calculer et commenter : le fond de roulement financier, le besoin en Fond de
roulement et la trésorerie nette.
3. Calculer et commenter les ratios de FP, de la solvabilité, de l’autonomie fin, et des
liquidités.

96
Corrigé
1. Présenter le bilan financier condensé (4 masses à l’actif, 3 masses au
passif)
• Tableau de redressement et de reclassement(le cas de 4 masses à l’actif et 3 masses au passif)

97
• Le bilan financier condensé au 31.12.2022

2. Calcul et commentaire:
•Fond de Roulement Financier:
Fond de Roulement Financier (FRF) = Financement permanent – Actif immobilisé = 198800-
136600 = 62200 DHS.
• Besoin en fond de roulement (BFR) = V.Expl+ V. rélisables – DCT = 40000 +52000 –
77200 = 14800 DHS.
• Trésorerie Nette:
Trésorerie Nette (TN) = FRF-BFG = 62200 – 14800 = 47400 DHS.
Les ressources stables de l’entreprise (ABC) financent totalement ses emplois stables. Elle
dispose donc d’un équilibre financier s’explique par un FRF positif. Ce FRF couvre la
totalité du BFR et permet de dégager des liquidités.
C’est une situation favorable, mais l’entreprise doit investir cet excédent de trésorerie pour
éviter le sous-emploi des capitaux.
98
3. Les ratios

99
CH4: Analyse financière dynamique : Tableau de Financement
A. Généralité

L’analyse statique à partir du bilan ne permet pas de


délivrer toutes les informations pertinentes sur la
situation financière d’une entreprise .

L’analyse dynamique consiste à faire des comparaisons


dans le temps entre deux situations c’est à dire entre deux
bilans.

Le tableau de financement permet une analyse


fonctionnelle dynamique de la situation financière de
l’entreprise. 100
A. Généralités
 Le tableau de financement fait partie des cinq états
de synthèse. Il est obligatoire pour les entreprises
ayant un chiffre d'affaires supérieur à 10 Millions
de dirhams.
 Il fait apparaître les mouvements ou les variations
d’emplois et de ressources survenus pendant un
exercice afin d’expliquer l’origine de la variation
du FRNG et d’analyser l’utilisation de cette
variation.
 Il est établit à partir de deux bilans de fin
d’exercice successifs.

101
A. Généralités

Le tableau de financement comporte deux tableaux :


• Tableau de synthèse des masses du bilan
• Le tableau des emplois et des ressources.
102
B. Tableau de synthèse des masses du bilan
 Ce tableau est établi directement à partir des montants
nets figurant dans deux bilans fonctionnels successifs
établis avant répartition des résultats.

103
B. Tableau de synthèse des masses du bilan
• Le tableau de synthèse des masses du bilan permet d’expliquer
l’évolution de l’équilibre financier et de la situation patrimoniale
de l’entreprise.
1. Variation du FRF

Variation FRF = variation de FP – variation AI

• Si la Δ FP > Δ AI, la variation du FRF constitue une ressource


nette.
• Si la Δ FP < ΔAI, la variation du FRF constitue un emploi net.

104
B. Tableau de synthèse des masses du bilan
2. Variation du BFG

Variation BFG = Δ (ACHT) – Δ(PCHT)

 Si la Δ ACHT > Δ PCHT, la variation du BRG constitue un


emploi net.
 Si la Δ ACHT < Δ PCHT, la variation du BRG constitue une
ressource nette.

105
B. Tableau de synthèse des masses du bilan
3. Variation de la trésorerie nette
La variation de la TN, qui s’obtient horizontalement par la différence
entre la trésorerie active et la trésorerie passive, peut être calculée
verticalement par la différence entre la variation du FRF et la
variation du BFG:

Variation TN = Δ FRF - ΔBFG


 Si la Δ FRF > ΔBFG , la variation de la TN constitue un emploi net.
 Si la Δ FRF < ΔBFG , la variation de la TN constitue une ressource
nette.
Synthèse:
• le FRF augmente en ressources et diminue en emplois.
• le BFG augmente en emplois et diminue en ressources.
• La TN augmente en emplois et diminue en ressources.
106
C. Tableau des emplois et des
ressources
Ce tableau comporte quatre rubrique:
- Les ressources stables;
- Les emplois stables;
- La variation du BFG.
- La variation de la trésorerie nette.

107
1- Ressources stables de la période

108
2. Emplois stables de la période

109
Tableau des emplois et des ressources

110
ETUDE DE CAS
corrigé

111
Tableau de financement

112
Tableau de financement

113
Tableau de financement

114
117
118

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