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INTRODUCTION GENERALE

La finance d’entreprise, en tant que discipline scientifique, consiste en l’étude


de l’allocation de ressources rares, au fil du temps, en situation d’incertitude.
La finance se distingue des autres disciplines en deux points : d’abord, les
décisions financières engendrent des coûts et profits répartis dans le temps,
ensuite ceux-ci ne sont généralement pas connus par avance avec certitude, que
ce soit par le décideur ou toute autre personne.

La fonction financière de l’entreprise consiste à mettre à la disposition de


l’entreprise au moment opportun et par les procédés les plus économiques les
capitaux nécessaires à son équipement rationnel et à son fonctionnement normal,
à gérer les ressources dont elle dispose et à traduire toute décision en terme de
rentabilité et de prise en compte du risque tout en assurant son indépendance
permanente et sa liberté d’action industrielle et commerciale.

Ainsi définie, la fonction financière intègre deux entités complémentaires à


savoir l’analyse financière et la stratégie financière (gestion financière).

L’analyse financière fera l’objet de ce cours.


Chapitre ❶ INTRODUCTION A L’ANALYSE FINANCIERE
L'analyse financière est un ensemble de méthodes permettant d'appréhender la
situation d'une entreprise ou d'un service à partir des tableaux de synthèse comptable
et de mesurer l'impact financier prévisible de décisions de gestion.

Pourquoi mener une analyse financière ?

Les contraintes de l’entreprise et la fonction financière


Une entreprise subit des contraintes fortes :

- Commerciales : compétitivité du produit (biens & services) dans un marché

(capacité de vendre)

- Techniques : assurer une recherche et un développement (R&D) (capacité

d’innover)

- Sociales : gérer son personnel, maintenir sa motivation et son niveau de

formation (capacité à garder les talents)

La fonction financière est au service du management de ces contraintes pour évaluer

le risque et la performance de l’entreprise. L’entreprise accumule des ressources

financières ou capital et cette accumulation nécessite de répondre à certaines

contraintes financières éprouvant sa rentabilité, son équilibre financier et sa

flexibilité financière.

Ainsi, en matière de rentabilité, il s’agit d’assurer un niveau de rémunération

qu’exigent les acteurs qui participent à la création et à l’accumulation de richesses, à

savoir les prêteurs, les salariés, les actionnaires et l’Etat.

Ainsi, on a :

 les frais financiers destinés à la rémunération du prêteur

 l’intéressement et la participation pour stimuler et inciter les salariés qui par

leur travail génèrent les revenus de l’entreprise.


 Le dividende qui rémunère l’actionnaire. Par principe, investir dans une

entreprise est plus risqué que de placer ses ressources sur un livret d’épargne

(3,5%) ou en emprunt public obligataire (6,5%). C’est pour cela qu’il est

demandé une rémunération supplémentaire à un investissement dans une

entreprise par rapport à celle du marché monétaire.

L’analyse de l’équilibre financier renvoie à l’identification et à l’appréciation des


dispositions par lesquelles l’entreprise assure l’harmonisation dans le temps entre ses
flux d’encaissement et ses flux de décaissement ?

Deux règles :
 Emplois stables / ressources stables au moins égal
 Rythme de retour à l’exigibilité des ressources (passif) adossé au rythme de
retour de la liquidité de l’actif.

La flexibilité financière traduit la capacité d’adaptation d’une entreprise à l’évolution


de son environnement ; sur le plan financier :
 Répondre à une opportunité ou faire face à un problème financier
 Respecter les équilibres financiers demande de se préserver une flexibilité
financière
 Avoir une véritable stratégie financière, de maintenir un niveau suffisant de
fonds propres et de se garder une capacité d’emprunt.
 Ne pas être à l’endettement maximum pour le passif et ainsi il sera possible
d’emprunter.
 Augmenter l’apport au passif (augmentation de capital par exemple).

Nous développerons plus loin les notions :


 De solvabilité et liquidité qui permettent d’analyser la façon dont
l’entreprise répond à ces contraintes d’équilibre financier.
 Des soldes intermédiaires de gestion et seuil de rentabilité pour la
rentabilité.
 Et la capacité d’autofinancement pour l’analyse de l’équilibre financier.
La flexibilité financière se détermine après l’analyse d’indicateurs de
l’endettement, de la rentabilité et de la liquidité entre autre.

Les motifs de l’analyse financière

Une analyse financière permet :

- de savoir si l’entreprise a satisfait les contraintes financières de


rentabilité, d’équilibre financier et de flexibilité financière;
- de connaître le niveau de risque vis-à-vis de ces contraintes;
- et de prendre des décisions : d’arbitrer sur la structure du bilan, sur le
type de ressources financières, le niveau d’endettement…
- Evaluer les potentiels de développement
Cela permet aussi de mener une évaluation d’entreprise dans le but d’un achat
ou d’une vente…

L’analyse financière a donc pour but de donner une idée sur l’état de santé financière de
l’entreprise. En d’autres termes, de détecter chez l’entreprise analysée, les points forts
et les points faibles du point de vue financier et d’essayer de prendre une décision en
conséquence. En somme, l’analyse financière a pour objet d’éclairer la décision.

Plusieurs partenaires de l’entreprise sont concernés par l’analyse financière pour


prendre la bonne décision :

PARTENAIRES INTERNES PARTENAIRES EXTERNES

L’actionnaire : cerner la rentabilité le fournisseur : identifier la


et le risque politique de crédit à mener vis-à-
vis de l’entreprise
Le dirigeant : mener une bonne
gestion

les salariés : pérennité de Le banquier : cherche à apprécier la


l’entreprise et d’une meilleure solvabilité, la liquidité et la
politique des salaires pour eux. structure de financement.
L’analyse financière est une démarche, qui s’appuie sur l’examen critique de
l’information comptable et financière fournie par une entreprise dans le but d’apprécier
sa performance ainsi que sa solidité financière.

L’analyse financière utilise les outils de l’analyse par les ratios :

- analyse de la structure financière et de l’équilibre financier au Bilan.

- analyse des marges et de la structure des coûts au Compte de Résultat.

- productivité et rentabilité à partir d’éléments du bilan et du compte de résultat

 Un ratio seul ne signifie pas grand-chose, il faut le comprendre puis procéder à une
analyse en comparant d’une année sur l’autre ou avec les concurrents ou des indicateurs
sectoriels.

Le processus de l’analyse
Organisation du travail d’analyse financière :
Liasse comptable
A Questions au chef d’entreprise
Audit (éventuellement)

Fixer les points à analyser en priorité
B
Comprendre la logique de l’entreprise

C Retraitements

Bilan fonctionnel + tableau des SIG + Calcul de la
D CAF + tableau de financement + tableau des flux
de trésorerie

Analyse financière sur les grands équilibres :
Solvabilité et liquidité
E
Analyses de rentabilité
Utilisation des ratios

F Diagnostic financier

G Considération des éléments majeurs du diagnostic général

Evaluation
H
(si demandée)

I
Conclusion et débriefing avec le chef d’entreprise

 L’analyse se fera de préférence sur plusieurs exercices afin d’avoir une vision globale de
l’évolution de la performance et de la situation financière.
Les outils de l’analyse
a. L'entreprise est-elle rentable?

b. L’entreprise est-elle solvable?

Une entreprise fait face à la contrainte d’équilibre financier et à celle de flexibilité


financière qui peuvent s’analyser par les notions de solvabilité et de liquidité.

La solvabilité est l’aptitude (ou la capacité) de l’entreprise à faire face à ses


engagements sur le long terme.

La notion de la liquidité traduit la capacité de l’entreprise à faire face à ses


engagements mais sur le court terme. La liquidité est une règle à la croisée du temps
et de l’équilibre…
Chapitre ❷ LA LOGIQUE D’ENTREPRISE

La logique de l’entreprise est organisée autour du cycle d’exploitation, du cycle


d’investissement et du cycle de financement.

I. Le cycle d’exploitation
Ce cycle regroupe l’ensemble des opérations liées à l’activité principale de l’entreprise :
produire et/ou vendre des biens et services. Le cycle d’exploitation correspond donc
au cycle : achats – stockage – production – ventes. Ce cycle est dit court car ces éléments
résultent de décisions n’ayant d’effet qu’à court terme. Il porte dans sur les ressources
de l’entreprise que sur ses emplois.

Les caractéristiques du cycle d’exploitation


Ce sont des transactions qui, à échéance immédiate ou courte, donnent lieu à un flux
monétaire en provenance de tiers. Le client acheteur règle sa dette par un flux qui
constitue une recette pour l’entreprise. La transaction s’inscrit dans une logique
marchande et commerciale : l’entreprise vend ;
Les transactions du cycle d’exploitation s’inscrivent dans une logique répétitive. Les
opérations d’exploitation témoignent d’un savoir-faire de l’entreprise sur un marché.
Celle-ci souhaite renouveler les transactions auprès d’autres clients, capitalisant ainsi
une expérience ou des économies d’échelle qui sont la conséquence de processus
industriels. À plus forte raison si les transactions s’inscrivent dans une logique de
renouvellement auprès des mêmes clients. Intervient ici la création d’une réputation
commerciale à long terme.
Le cycle d’exploitation recouvre une série d’opérations économiques de production
d’un bien ou d’un service qui sera échangé contre paiement. Cette production est
ponctuée par un acte commercial: la transaction. Il y a donc trois phases successives
dans le cycle d’exploitation

Les trois phases du cycle d’exploitation:


Il y a donc trois phases successives dans le cycle d’exploitation :
- la phase d’approvisionnement correspondante à l’acquisition auprès de
fournisseurs de biens ou de services qui sont des préalables nécessaires à la
production : matières premières, fournitures, énergie. Ces approvisionnements
sont stockés (à l’exception des services) ;
- la phase de production est articulée sur la mise en oeuvre d’un processus
technologique qui lui-même exige des inputs : un capital économique, un savoir-
faire et des biens ou des services à transformer. La phase de production est plus
ou moins longue selon les données du processus technologique mis en oeuvre. Il
peut y avoir des étapes intermédiaires qui donnent lieu à des stocks temporaires
de produits semi-finis ou d’encours ;
- la phase de commercialisation débute avec les stocks de produits finis. Le
moment important est celui de la vente : l’accord d’échange se traduit par une
double transaction physique et monétaire.
Le cycle d’exploitation est continu ; les opérations d’approvisionnement et de vente
sont en revanche intermittentes de telle sorte que l’apparition de stocks entre les phases
est indispensable. La figure ci-dessous présente le déroulement du cycle d’exploitation.

Le déroulement du cycle d’exploitation se traduit par un enchaînement de dettes et de


créances entre « l’amont » et « l’aval ». L’entreprise est d’abord endettée auprès des
fournisseurs, puis, au fur et à mesure du processus, elle doit financer les charges et les
coûts intermédiaires. Ce n’est qu’à la fin qu’elle rentre dans ses fonds, après la vente,
lors des règlements définitifs par l’acheteur. Le déroulement du cycle d’exploitation
induit donc un besoin financier sur une partie plus ou moins longue de la période. Le
rôle du crédit interentreprises consenti par les fournisseurs, mais aussi consenti par
l’entreprise à ses clients, est de toute première importance.
Le cycle d’exploitation correspond au déroulement de l’activité régulière et récurrente
de l’entreprise. Cette régularité entraîne des conséquences financières permanentes car
couramment renouvelées.

II. Le cycle d’investissement


L’investissement est la création du capital économique nécessaire à la mise en œuvre
de la fonction de production au travers du cycle d’exploitation. Le regard financier
analyse l’investissement comme une allocation de fonds à la création ou à l’acquisition
d’actifs physiques ou d’actifs financiers destinés à être utilisés dans le cadre de
l’’exploitation. Cette allocation de fonds constitue une immobilisation de ressource sur
la durée de vie de l’investissement. Le retour à la liquidité des investissements peut être
très long et s’étale sur plusieurs cycles d’exploitation successifs ; il dépend en plus de
l’usure des biens investis.
Le mécanisme d’amortissement économique traduit le retour à la liquidité progressif et
étalé dans le temps des actifs corporels. L’horizon d’investissement en actifs physiques
relève du long terme. À l’opposé, le cycle d’investissement peut être rompu par la vente
ou la mise au rebut des actifs avant la fin de leur durée de vie physique.
Les investissements en actifs financiers suivent la même logique financière exception
faite des valeurs mobilières de placement.

Les formes d’investissement


On distingue trois formes d’investissement :
- L’investissement de capacité (ou de croissance) correspond à une augmentation de
la capacité de production. On installe de nouvelles machines pour répondre à une
augmentation de la demande.
- L’investissement de remplacement (ou de renouvellement) représente l’acquisition
de machines dans le but de renouveler la capital usé ou obsolète.
- L’investissement de productivité a pour objet d’accroître l’efficacité du travail
humain et d’intégrer le progrès technique.
Dans la réalité, les trois formes d’investissement ont souvent tendance à se recouvrir.
Dans une usine, le remplacement d’une ancienne chaîne de montage par une nouvelle,
robotisée et capable de produire plus, constitue à la fois un investissement de
remplacement, de capacité, et de productivité.
Distinction immobilisation et charge
Les charges (achats de matières premières, de marchandises ou de matières
consommables-charges de personnel-etc.) concourent à la production de biens ou de
services. Elles correspondent à des consommations de l’entreprise sur une courte
période.
Les immobilisations concourent à la production de biens ou de services sur plusieurs
exercices : leur acquisition constitue un investissement.

III. Le cycle de financement


Le cycle de financement n’est pas que le « négatif » des cycles d’exploitation et
d’investissement. Le cycle de financement s’analyse financièrement comme la mise à la
disposition de l’entreprise de liquidités par des apporteurs externes que sont les
actionnaires et les prêteurs. Cette mise à disposition de liquidités est une ressource sur
la durée de l’opération. À l’échéance, un flux de liquidité de sens opposé vient mettre
un terme à l’opération. Le caractère cyclique vient de la durée courte, longue, voire
infinie dans le cas des actionnaires, pendant laquelle l’entreprise peut employer ces
fonds. Les opérations de financement sont multiples, possèdent des échéances
différentes, se superposent. En ce sens, elles constituent non pas un, mais plusieurs
cycles de financement.

On distingue ainsi des opérations « longues » qui constituent le cycle de financement «


long» de l’entreprise et des opérations « courtes» assurant des ressources «courtes » à
l’entreprise.
Chapitre ❸ DU BILAN COMPTABLE AU BILAN FONCTIONNEL
Afin d’expliquer et de comprendre le fonctionnement de l’entreprise, le bilan
comptable sera modifié en bilan fonctionnel. Le bilan fonctionnel permet une étude du
financement de l’entreprise en faisant la distinction entre les cycles longs
d’investissement et de financement d’une part, et les cycles courts d’exploitation
d’autre part. La présentation fonctionnelle du bilan facilite l’analyse de l’équilibre
financier de l’entreprise.

EMPLOIS STABLES RESSOURCES STABLES

Cycle d’investissement
Cycle de financement
ACTIF CIRCULANT
DETTES CIRCULANTES
(Emplois cycliques)
(Ressources cycliques)
Cycle d’exploitation Cycle d’exploitation

Trésorerie-actif Trésorerie-passif

I. Le bilan comptable

Définition
Définition du bilan :
Le bilan comptable est un document présentant l’état d’une entreprise à un instant
donné. On donne souvent au bilan l’image d’une photo de l’entreprise, d’un instantané.
En effet, à un instant donné le bilan décrit la composition du patrimoine de l’entreprise.
A gauche du bilan (l’actif du bilan) se trouve tout ce qui appartient à l’entreprise
(emplois de l’entreprise). A droite du bilan (passif du bilan) se trouve tout ce qui a
permis à l’entreprise de financer ces possessions présentes en actif (ressources de
l’entreprise). Le bilan est toujours équilibré :
total de l’actif = total du passif .
Au sens du propriétaire, le bilan présente le ‘‘j’ai’’ (actif) et le ‘‘je dois’’ (passif).
Actif Passif
J’ai : Je dois :
- des brevets - le capital aux actionnaires
- des machines, des usines - des dettes à long terme
…(immobilisations) - des factures aux fournisseurs
- des titres de propriété (actions,…) - des charges sociales
- des créances des clients - des encours financiers à la banque
- des avances sur salaries
Bénéfice + Bénéfice -
Comme vu ci-dessus, le bilan est équilibré par le bénéfice
 A quoi sert un bilan ?
 A avoir une photographie à un instant donné (le 31 décembre 2006 ou le
30 juin 2005 ou …) de l’ensemble des avoirs (l’Actif) et des engagements
(le Passif) ; pour qui ? actionnaires, banquiers, …
 A évaluer le risque de prêter à l’entreprise, Pour qui ? Créanciers,
banquiers.
 A évaluer l’entreprise (combien vaut-elle ?) ; pour qui ? Acheteur de
l’entreprise, un financier pour introduire en bourse, …
Fixons les idées
Le bilan comptable du Syscohada
La solvabilité et la liquidité
L’analyse du bilan permet de déterminer les modalités par lesquelles une

entreprise fait face à la contrainte d’équilibre financier et à celle de flexibilité financière

qui peuvent s’analyser par les notions de solvabilité et de liquidité.

Définition de la solvabilité : la solvabilité est l’aptitude (ou la capacité) de


l’entreprise à faire face à ses engagements sur le long terme.

En cas de liquidation :

si nous décidons d’arrêter l’exploitation et de vendre tout ce que l’entreprise possède

pour payer tout ce qu’elle doit ou en cas d’arrêt pour cessation de paiement. Lorsque

l’activité d’une entreprise est stoppée et que ses actifs sont vendus pour couvrir son

passif, il est dit que l’entreprise est liquidée…

Définition de la liquidité : c’est aussi la capacité de l’entreprise à faire face à ses


engagements mais sur le court terme. La liquidité est une règle à la croisée du temps
et de l’équilibre …

La limitation des risques liés à ces contraintes impliquent de respecter le principe


suivant :
 assurer dans le temps que tout emploi doit être financé par une ressource d’une
durée au moins équivalente.
Un emploi à long terme (exemple : l’investissement dans une machine) ne doit pas être
financé par une ressource à court terme (exemple : découvert en banque)
Un investissement doit être financé :
- Soit par le Fonds de Roulement ou par la Capacité d’Autofinancement accumulé ou
encore par une augmentation de capital.
- Soit par un emprunt sur une durée équivalente à celle de l’amortissement des
investissements financés. (j’achète un camion dont la durée de vie est de 5 ans j’emprunte
à cinq ans)
Les notions de liquidité de l’actif et d’exigibilité du passif…
La liquidité de l’actif est le classement de chaque actif du plus liquide au moins liquide
selon qu’il est possible d’obtenir des liquidités (du cash !) en échange de celui-ci :
 De manière plus ou moins rapide (l’échéance retenue est soit – 1 an / soit + 1 an)
 Et dans des conditions normales d’exploitation (= fonctionnement normal de
l’entreprise)

L’exigibilité du passif est le classement de chaque passif du plus rapidement exigible


au moins rapidement selon que le créancier (banquier, caisse sociale, fournisseur,
actionnaire, …) a la faculté de demander son règlement (en cash). Là aussi, les postes
du passif sont classés selon leur exigibilité :
 De manière plus ou moins rapide (l’échéance retenue est soit – 1 an / soit + 1 an)
 Et dans des conditions normales d’exploitation

Dans quel cas un bilan est liquide ?


Un bilan est liquide lorsque la rotation des actifs (c’est-à-dire, leur transformation en
liquidités dans le processus normal d’exploitation de l’entreprise) est plus rapide que
la rotation des dettes (c’est-à-dire leur exigibilité).
Cependant l’exigibilité du passif est connue avec certitude (échéancier d’une dette, date
de règlement des charges sociales, échéancier des factures fournisseurs, …) mais la
liquidité de l’actif circulant est aléatoire car liée aux ventes, à la valeur du stock, aux
règlements des fournisseurs…
D’où la nécessité de :
i. Maintenir un actif circulant supérieur au montant des dettes à court terme… cette
notion est dite du Fonds de Roulement…et
ii. De toujours garder une flexibilité financière.

II. Le retraitement de l’actif et du passif en vue du bilan


fonctionnel
Le bilan fonctionnel est établi à partir du bilan comptable d'une entreprise. Il en
reprend les données brutes en les réorganisant de manière à mettre en avant la
structure financière de la société.
Le bilan fonctionnel est un bilan dans lequel les emplois et les ressources sont
établis par fonctions. Il permet d'analyser le flux de trésorerie et de liquidité d'une
entreprise. Le but du bilan fonctionnel est d'apprécier la solidité financière et la
rentabilité de l'entreprise.
L’analyse fonctionnelle considère que le bilan recense les ressources et les emplois
de l’entreprise en fonction de leur participation aux différents cycles économiques.
À un instant donné, la trésorerie de l’entreprise est le solde des emplois et des
ressources cumulées. La grille de base est donc l’identification des emplois et des
ressources en distinguant le cycle d’investissement, le cycle de financement et le
cycle d’exploitation.

Afin de mener une analyse financière, le bilan comptable ne sera pas exploitable tel
quel, il va falloir comprendre le contenu de ses postes, les déconstruire et les
reconstruire pour obtenir le bilan fonctionnel, ce processus est qualifié de retraitements.
Les principes des retraitements de la comptabilité en analyse financière sont :
- Eliminer les « actifs fictifs » et « non-valeurs » (frais d’établissement, charge à
répartir,…) ils sont enlevés de la valeur nette du bilan.
- Eliminer les biais comptables en Rétablissant la valeur des actifs au montant
d’origine (brute) ou réelle (si l’information est fournie) : le principe de prudence
comptable sur les biens acquis et immobilisés fait que les moins-values sont
constatées mais pas les plus-values ; en analyse financière, nous tentons d’obtenir
la valeur vénale des biens.
- Le retraitement des opérations de Crédit-bail, de leasing, des effets escomptés
non échus est effectué par principe dans le bilan Syscohada.

Comprendre les postes de l’actif du bilan comptable en vue


du retraitement
a. L’actif immobilisé
Il renvoie à l’ensemble des dépenses qui ne sont pas consommées immédiatement et
qui sont généralement amorties ou provisionnées chaque année. Ces dépenses
concernent donc plusieurs exercices. Les éléments immobilisés sont considérés en
analyse financière pour leur valeur brute. L’amortissement et les provisions (DAP)
ajoutés au passif aux Ressources Propres au cours du retraitement.
 Les Immobilisations Incorporelles

Ce sont les immobilisations immatérielles et tous autres éléments assimilés susceptibles


de générer des avantages futurs. On y compte :
- Les frais de Recherche et Développement (R&D) sont les dépenses de recherche
faites par l’entreprise pour son propre compte.
- Les concessions, brevets, licences, marques, procédés, droits et valeurs
similaires.
- Le fonds commercial qui renvoie à l’ensemble des éléments incorporels du
Fonds de Commerce y compris le droit au bail lorsqu’il n’est pas évalué
séparément. Il s’évalue selon l’emplacement du local, la dimension de la vitrine,
le type de clientèle…
-
 Les Immobilisations Corporelles
Par opposition aux immobilisations incorporelles, les immobilisations corporelles ont
une existence matérielle et bien souvent constituent les outils de base de
l’entreprise…Ainsi :
- Les terrains
- Les bâtiments
- Les installations techniques, matériels et outillages industriels,
- Les mobiliers, matériels de bureau (bureautique, informatique,…)
- Les immobilisations corporelles en cours de fabrication.
Dans le bilan comptable les immobilisations corporelles sont amortissables à
l’exception des terrains. En analyse financière, les terrains sont inscrits pour leur valeur
réelle et les autres immobilisations en valeur brute ; en contrepartie, on augmentera ou
on diminuera les ressources propres du même montant.

Les Immobilisations financières :


Ce sont les titres de sociétés détenus par l’entreprise ainsi que les prêts et avances qui
ont été consentis. Ils sont classés en :
- Titres de participation : actions et obligations acquises pour être conservées
durablement
- Titres immobilisés : titres de participation permettant d’exercer un pouvoir
durable
- Prêts : rares ; généralement consentis pour une durée longue
- Dépôts et cautionnements versés : créances durables à échéances indéterminées
(exemple : pour un local, jusqu’à la fin du bail)

b. L’actif circulant

Il comprend les stocks et encours, les avances et acomptes sur commandes


d’exploitation, les créances, les valeurs mobilières de placement et les disponibilités.

Le bilan fonctionnel considère les valeurs brutes des actifs ou si dévaluation ou


réévaluation, cette dernière valeur. Les dépréciations sont considérées comme des
réserves et ajoutées aux Ressources Propres.

Les créances hors activités ordinaires

Ce sont des créances non cycliques et ponctuelles indépendantes sur cycle


d’exploitation ordinaire. Parmi ces créances, on retrouve:

- Les créances sur cessions d’immobilisations.


- Les créances sur titres de placement ainsi.
- Les autres créances HAO.

Les stocks et encours


Ils renvoient aux emplois en biens et services de valeurs d’exploitation destinés à être
revendus ou consommés dans l’entreprise :
- Les matières premières (bois, charbon, fer…), consommables et autres
approvisionnements (emballages, …)
- Les encours de production (donc pas achevés)
- Les produits finis (fabriqués mais pas vendus)
Dans le cadre de l’analyse financière, la pratique de stocks minimum permanents invite
à traiter ces derniers comme une immobilisation financière.

Les créances et emplois assimilés


- Les avances et acomptes versés sur commande d’exploitation sont les acomptes
versés au fournisseur lors de la passation de commandes pour la fabrication puis
la livraison de produits.
- Les créances clients ce sont les effets à recevoir (règlement,…) de clients, les
effets escomptés et des créances sur des factures clients non encore établies.
- Les Autres créances comprennent entre autre les charges enregistrées en cours
d’exercice qui correspondent à des consommations ou des prestations qui
n’interviennent qu’ultérieurement. Le détail de ce poste doit être donné dans
l’Etat annexe.
En analyse financière si ces créances sont à plus d’un an, il faudra les placer dans les
immobilisions.

c. La trésorerie actif
Elle comprend les disponibilités et les titres de placement appelés encore valeurs
mobilières de placement (VMP)
- Les VMP sont des titres (actions, obligations), autres que les titres de
participation ou des emprunts négociables, acquis dans l’espérance d’en obtenir
un gain. C’est un placement à court terme. Dans le bilan comptable Syscohada,
ces titres sont comptabilisés à leur valeur boursières ==> pas de retraitement à
faire.
- Les disponibilités sont les comptes Bancaires, les comptes CCP, les Effets à
l’encaissement (lettres de change, billets à ordre…) et la caisse. C’est compte ne
souffriront d’aucun retraitement

d. Les écarts de conversion (actif)

A la date de clôture de fabrication du bilan, les créances et les dettes en devises sont
converties au bilan en XOF sur la base du dernier cours de change. Hors, le cours
d’enregistrement à l’origine était souvent différent du cours de clôture. Les écarts de
conversion à l’actif correspondent à une perte latente et donnent lieu en contrepartie à
une provision pour risque.

Comprendre les postes du passif du bilan comptable en vue


du retraitement
a. Les capitaux propres et ressources assimilées
Ce sont les ressources qui couvrent le risque de l’entreprise sans aucune rémunération
garantie. Leur remboursement n’est pas prévu.
Le capital
Le capital traduit le montant des valeurs apportées par les associés. Dans les sociétés,
le capital initial correspond à la valeur des apports (nature ou espèces) effectués par les
associés à la création de la société tels qu’ils figurent dans les statuts.

Les primes et réserves


Les primes correspondent à des plus-values réalisées sur les opérations d’émissions, de
fusion, d’apport et de conversion. Quant aux réserves, elles correspondent à des
bénéfices antérieurs de l’entreprise conservés en autofinancement. Elles sont classées
selon le type de réserve : légale, statutaire, contractuelle…

Le Résultat Net de l’Exercice


Il correspond au bénéfice de l’entreprise. A ce niveau, il faut se garder de croire qu’une
entreprise qui dégage des bénéfices est à l’abri de soucis financiers.

Autres capitaux propres

- Les subventions d’investissement versées par l’Etat pour promouvoir


l’investissement, ce n’est ni une dette, ni des capitaux propres.

b. Les dettes financières et ressources assimilées

Ce sont des ressources stables extérieures provenant :


- d’emprunts,
- de dettes,
- ou de crédits bail contractés pour une durée supérieure à un an à l’origine.
A ces ressources, il faut ajouter les provisions financières pour risques et charges
constituées.

c. Le passif circulant.
Il regroupe l’ensemble des dettes non financières que l’entreprise contracte au cours de
son cycle d’exploitation. Ce sont :
- Dettes circulantes HAO
- Avances reçues des clients pour les règlements partiels
- Dettes fournisseurs
- Dettes fiscales
- Dettes sociales
- Autres dettes dont les produits constatés d’avance.

d. La trésorerie –passif
Elle est constituée des concours bancaires courants encore appelés "crédits courants",
"crédits d'exploitation "ou "crédits de fonctionnement". Les concours bancaires sont
l’ensemble des crédits accordés par une banque à court terme. Ces crédits ont pour objet
d'assurer l'équilibre de la trésorerie de l'entreprise. On distingue principalement:

- les crédits de trésorerie : facilités de caisse, découvert,


- les crédits de mobilisation de créances : escompte.

e. Les Ecarts de conversion-passif


Les écarts de conversion au passif indiquent un gain latent sur les créances et les dettes
en devises. En effet, à la date de clôture de l'exercice comptable, ces éléments sont
converties au bilan en monnaie locale sur la base du dernier cours alors que le cours de
change d’enregistrement à l’origine peut s'avérer différent du cours de clôture.

3- Présentation détaillée du bilan fonctionnel

ACTIF Monta PASSIF Monta


nt nt
Emplois stables Ressources stables
Actif immobilisé Ressources propres
Immobilisations incorporelles (y compris Capitaux propres
des biens pris en crédit-bail +capital social
Immobilisation financière +réserves
-intérêt courus non échus sur prêt +résultat
+écart de conversion-actif sur les prêts ou +provision réglementée
créances immobilisées +subvention d’investissement
-écart de conversion passif sur prêt ou +amortissement et provision
créance immobilisée pour risques et charges
+amortissement comptable
+ dépréciation de l’actif
immobilisé
+ dépréciation de l’actif
circulant d’exploitation

Dettes financières
+Emprunts et dettes (hors
intérêt courus)
+emprunt équivalent de crédit-
bail (hors intérêt courus)
+dette financière diverses
+comptes courant associés
(bloqué)
+écart de conversion passif sur
emprunt
-écart de conversion actif sur
emprunt
.
Total emplois stables Total ressources stables
Actif circulant d’exploitation (brut) Passif circulant d’exploiation
+stocks Avances et acomptes reçus sur
Créance client et comptes rattachés commandes
+avances et acomptes versés sur +fournisseurs
commendes +dettes sociales et fiscales
+charges constatées d’avance +autres dettes d’exploitation
+écart de conversion actif sur créance + Etat tva dues
d’exploitation +produit constatés d’avance
-écart de conversion passif sur créances +compte courant d’associés
d’exploitation (non bloqué)
+écart de conversion passif sur
dettes d’exploitation
-écart de conversion actif sur
dettes d’exploitation
-impôt sur les sociétés (B.I.C)
Total actif circulant d’exploitation Total passif circualant
d’exploiation
Actif circualnt hors exploitation Dettes hors exploitation
(net ou brut) +Fournisseur d’investissement
+Stock HAO +dette sur acquisition de titre de
+Créance sur cession d’immobilisation placement
+créance sur cession de titre de placement +capital à rembourser
+charges constatées d’avance H.E +versement anticipé
+intérêt courus non échus sur prêt +dividende à payer
+valeur mobilière de placement +impôt sur les sociétés (bic)
+participation des salariés
+produit constaté d’avance
+intérêt couru non échu sur
emprunts
Total actif circulant hors exploitation Total passif circulant hors
exploitation
+Chèques et coupons à encaisser +banque, crédit d’escompte
+banques, caisse +banque, crédit de trésoreries
-valeur mobilière de placement +banque, découvert
Total de trésorerie actif Total trésorerie passif
Total général Total général
Structure du bilan fonctionnel condensé

Actif Mt % Passif Mt %

 Emploi stable (brut)  Ressources stables


- ressources propres (capitaux propres +
amortissements, dépréciations et
provisions)
 Actif circulant
- dettes financières
- Actif circulant d’exploitation
-
- Actif circulant H.E.  Passif circulant
- Dettes d’exploitation

- dettes circulant H. E.
 Trésorerie d’actif (brut/net)
 Trésorerie de passif
Total T 100 Total T 100

APPLICATION : On vous fournit le bilan de l’entreprise PRIMO au 31/12/N

Travail à faire: Présenter le bilan fonctionnel de PRIMO


III. LE BILAN FINANCIER
Dans le bilan financier:

 Les éléments de l’actif sont classés par ordre de liquidité croissante,


 Les éléments du passif sont classés par ordre d’exigibilité croissante.

Présentation du bilan financier

ACTIF Mt Mt
net % PASSIF %

 Capitaux propres
 Actif immobilisé (à plus d’un an) Capital
(en valeur nette ou réévaluée) Réserve
Immobilisation incorporelles Report à nouveau
Immobilisation corporelles + Provision réglementées nettes d’impôts
Immobilisation financières + Subventions nettes d’impôts
+ Ecarts de réévaluation
+ provisions pour risques et charges sans objet à
+ créances à plus d’un an + d’un (nettes d’impôt B.I.C.)
+ stocks à plus d’un an (stocks outil) + Risque provisionnés sans objet (net d’impôt
+ V.M.P. difficilement négociables B.I.C.)
- Ecart de conversion-actif (ECA)
+ Ecart de conversion-passif (ECP) (*)
- charges constatées d’avance (actif fictif)
+ produit constatés d’avance (passif fictif )
+ créances fiscales latentes
Total actif à plus un an Total capitaux propres
 Actif réalisable (à moins d’un )  Dettes à plus d’un an
(en valeurs nettes)
Actif circulant H.A.O. (à moins d’un an) Emprunts à plus d’un an
Provision pour risques
Stocks d’exploitation Dettes fiscales latentes
Créances et comptes rattachés + dettes à plus d’un an dont
Autres créances - créances fiscales latentes
+ immobilisations dont l’échéance est - ECA sur prêts et emprunts
moins d’un an + ECP sur prêts et emprunts (*)
- créances à plus d’un an
- stocks à plus d’un an (stock outil)
- en-cours d’escompte (remis à
l’escompte)
- effets escomptables facilement
(plafonds d’escompte
- charges constatées d’avance
Total dettes à plus d’un an
Total actif à moins d’un an Total capitaux permanents
 Valeurs disponible (liquidité)  Dettes à moins d’un an
Dettes HAO (à moins d’un an)
Dettes d’exploitation (à moins d’un an)
VMP facilement négociables Produits constatés d’avances
Disponibilités (banques, caisse, CCP, Banque, crédits d’escompte
Banque, découverts
effets remis à escompte ou autres valeurs + Emprunts à moins d’un an
à encaisser, etc) + Provision pour risques et charges à moins d’an
+ Impôt exigible sur provision sans objet
+ Effets escomptables facilement + Dividendes à payer
(plafonds d’escompte) - produits constatés d’avance
- E.C.A. sur clients et fournisseurs
- VMP difficilement négociables

Total valeurs disponibles


Total dettes à moins d’un an

Total général Total général

Bilan financier condensé

 Actif immobilisé (à plus d’un  Capitaux permanents


an)
Capitaux propres

 Actifs circulant (à moins d’un Dette à plus d’un an


an)
- Stocks réalisables  Dettes à moins d’un an
- Créances réalisables
 Trésorerie-passif
 Trésorerie-actif (liquidité)
Total 100 Total capitaux propres Total 100
Chapitre ❹ : COMPRENDRE LE BILAN FONCTIONNEL

L’actif et le passif du bilan fonctionnel, comme nous venons de le voir, se répartissent


en trois rubriques principales qui, dans l’analyse, se combinent deux par deux pour
donner naissance à trois grandeurs fondamentales en gestion financière :
- le fonds de roulement,
- le besoin en fonds de roulement,
- la trésorerie.

I. Le fonds de roulement
Le fonds de roulement net (F.R.N.) est égal au total des ressources à plus d’un an
(capitaux permanents) moins le total des emplois nets à plus d’un an (valeurs
immobilisées nettes). Le fonds de roulement peut se définir comme l’excédent des
ressources permanentes (à long terme) destiné à couvrir les emplois à court terme.

Cet excédent constitue la marge de sécurité permettant de financer


l’exploitation avec des ressources qui ne sont pas exigibles pendant la durée de
l’exercice comptable.

1 - Le fonds de roulement et l’équilibre financier

Selon la règle de l’équilibre financier minimum, les emplois stables doivent être
financés par des ressources stables. Le non-respect de cette règle entraînerait des
problèmes de trésorerie car le bon sens voudrait que, les ressources attendues des actifs
immobilisés s’étalant sur la durée de leur vie, celles-ci soient utilisées pour rembourser
les financements correspondants.

Le fonds de roulement est un indicateur de l’équilibre financier de l’entreprise. Son


intérêt est d’avoir une signification à l’égard de la solvabilité future.
2 - Mode de calcul

Le calcul du fonds de roulement peut se faire à partir du haut du bilan ou à partir du


bas du bilan :

 Par le haut du bilan : F R N G = Ressources Stables – Actif immobilisé

 Par le bas du bilan :

FRNG = (Actif circulant + trésorerie actif) – (Passif circulant + trésorerie passif)


3 - Intérêt du fonds de roulement

Le fonds de roulement sert de base au diagnostic de l’équilibre financier.

L’analyse de l’équilibre financier à partir du fonds de roulement considère 3 cas :

 FRNG = 0 ; dans ce cas RS = AI ; on parle d’équilibre fragile.

Les entrées de fonds garantissent les règlements des emplois à échéance ; la solvabilité
à court terme de l’entreprise semble assurée. La situation de l’entreprise n’est ni
alarmante ni préoccupante, cependant des actions doivent être menées pour corriger
l’asymétrie de risque.

 FRNG < 0 ; dans ce cas RS < AI ou (AC +TA) < (PC + TP) ;

on parle d’équilibre financier instable. La situation d’équilibre de l’entreprise est


préoccupante. Le principe d’équilibre financier minimum n’est pas respecté.
Cependant avant de s’alarmer, il faut s’interroger sur le type d’activité de l’entreprise.
Les entreprises de négoce et de service peuvent avoir un fonds de roulement négatif
sans être pour autant en difficulté. En effet, dans ces entreprises les clients règlent
essentiellement au comptant, les stocks tournent vite et relativement moins élevés, par
contre les fournisseurs accordent d’importants crédits. Il en résulte que le besoin en
fonds de roulement est négatif et peut être assimilé à une ressource permanente
susceptible de financer sans risque des actifs immobilisés.

 FRNG > 0 ; dans ce cas RS > AI ou (AC +TA) > (PC +TP) ; on parle d’équilibre
stable. Dans ce cas on peut dire que l’entreprise respecte le principe d’équilibre
financier minimum. La solvabilité de l’entreprise semble assurée.

Remarque : quel que soit le type d’équilibre de l’entreprise, l’information donnée par
le fonds de roulement doit être complétée par une information sur la maturité des
encours de court terme à l’actif et au passif et cela afin d’avoir une appréciation plus
correcte de la situation de solvabilité de cette entreprise.
4 - L’amélioration du fonds de roulement Net Global
Le fonds ne peut être amélioré que lorsque les postes retenus pour son calcul le sont.
Les actions à mener à partir du haut du bilan :

 Au niveau des ressources stables :

négocier l’augmentation des capitaux

négocier des subventions d’investissement

négocier des emprunts à long terme (obligataires ; indivis ; ..)


 Au niveau de l’actif immobilisé :

céder les immobilisations non indispensables

revoir les modalités d’encaissement des prêts et créances à long terme

II. Le besoin en fonds de roulement

Définition
Le besoin en fonds de roulement d’exploitation correspond en fait au décalage temporel
qui existe entre les encaissements liés à la vente de produits et de services et les
décaissements nécessités par la production de ces mêmes produits et services.

Mode de calcul
BFE = Actif Circulant d’exploitatio – Passif Circulant d’exploitation

= (Stocks + Créances) – dettes à court terme

BFHE = Actif circulant HE – Passif Circulant HE

BFG = BFE + BFHE

Intérêt du Besoin de Financement d’Exploitation


Le BFR permet d’apprécier le risque lié à l’exploitation de l’entreprise. La comparaison
FRNG et BFR permet d’avoir la trésorerie nette qui un indicateur essentiel
d’appréciation de la liquidité de l’entreprise.

 Si le BFR > 0, alors l’entreprise a un besoin à financer. Dans ce cas, il est


indispensable de comparer le BFE au fonds de roulement lorsque celui-ci est
positif afin d’apprécier le degré de liquidité de l’entreprise :

un FRNG > BFR est synonyme de liquidité de l’entreprise, c'est-à-dire


qu’elle est capable d’honorer tous ses engagements de court terme. On dit
que l’entreprise dégage une trésorerie nette positive
BFR
600 000 FRNG
1 000 000
TN
400 000
TN = FRNG – BFR = 1 000 000 – 600 000 = 400 000 > 0 (liquidité assurée)

Le BFR est entièrement financé par des ressources permanentes dont l’importance
permet de dégager des disponibilités.

un FRNG < BFR traduit le fait que l’entreprise n’est pas liquide, elle a
donc une trésorerie nette négative.

1er cas : FR > 0


FRNG 600
000
BFR
TN
1000000
- 400 000

TN = FRNG – BFR = 600 000 – 1 000 000 = - 400 000 (liquidité non assurée).

Le BFR est financé en partie par des ressources permanentes en partie par des concours
bancaires courants. Il faut apprécier l’importance du risque bancaire.

2eme cas : FRNG < 0

FRNG

-600 000 TN

BFR - 1 000 000

400 000

TN = FRNG –BFR = - 600 000 – 400 000 = - 1000 000 (liquidité non assurée)

Les concours bancaires courants couvrent la totalité du FRNG, du BFR et les


disponibilités. C’est une situation mauvaise qui doit être corrigée très rapidement.

 Si le BFR < O, alors l’entreprise dégage des ressources. Dans ce cas il n’y a pas
de besoin à financer.
Si le FRNG > 0, alors la liquidité est assurée

FRNG 600
000
TN
BFR
1000000
- 400 000

TN = FRNG – BFR = 600 000 – (- 400 000) = 1 000 000

Les ressources induites par l’exploitation s’ajoutent à un excédent de ressources


permanentes pour dégager un excédent de liquidité important.

Si le FRNG < 0 et si le BFR couvre entièrement le FRNG alors la liquidité


de l’entreprise est assuré, autrement dit elle a une trésorerie nette positive.

FRNG

-600 000 BFR

TN - 1 000 000

400 000

TN = FRNG – BFR = - 600 000 – (-1000 000) = 400 000.

Les ressources issues de l’exploitation financent le cycle mais également une partie des
immobilisations. Un renforcement des ressources stables est à examiner.

Si le FRNG < 0, BFR ne couvre pas entièrement le FRNG alors la liquidité


de l’entreprise n’est pas assurée, elle présente dans ce cas une trésorerie
nette négative.

BFR

FRNG - 600 000

-1000000 TN
- 400 000

TN = FRNG – BFR = - 1000 000 – (- 600 000) = - 400 000

La dépendance financière externe de l’entreprise est grande car elle a recourt aux
concours bancaires pour financer une partie des immobilisations ainsi que le cycle
d’exploitation.
4- Comment réduire le besoin de financement d’exploitation

Différentes actions peuvent être menées en vue de réduire le BFE :

 Renégocier les délais contractuels de paiement des clients à la baisse

 Négocier des avances avec les clients notamment lorsque les coûts engagés sont
importants

 Relancer les mauvais payeurs à l’aide d’une balance âgée

 Réduire les délais administratifs : le circuit des documents doit être le plus rapide
possible à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise.

 Confier ses créances à une société d’affacturage : l’entreprise peut céder son poste
client à un factor qui en échange et moyennant une rémunération lui fournit
immédiatement la liquidité. Elle peut utiliser cette liquidité pour négocier des
règlements anticipés auprès des fournisseurs en vue de bénéficier d’escompte.

 Faire intervenir une société de financement auprès de ses clients leur permettant
d’obtenir un financement extérieur pour leurs opérations auprès de notre
entreprise.

 Négocier ses délais fournisseurs à la hausse

 Limiter les stocks, on pourrait transférer les stocks chez le fournisseur en prenant
en compte le risque sur la chaîne de production.

APPLICATION
M. KADJO est un jeune diplômé sans emploi. Il décide de vendre du pain au quartier
le temps de trouver un travail. Comme il a des concurrents autour de lui, il décide de
vendre à prix coûtant afin de pénétrer le marché et se faire une clientèle. Aussi, décide-
t-il d’accorder un délai de 3 jours à ses clients et de constituer un stock de sécurité de
75 pains afin de continuer à satisfaire ses clients en cas de rupture de stock de pains
dans les boulangeries (qui sont régulièrement en grève). Les 75 pains seront congelés.
Il obtient un crédit de 1 jour de la part de ses fournisseurs. Chaque matin, il achète 150
pains à 100F/l’unité qu’il vend au cours de la journée.
Travail à faire :

Calculer le BFR de M. KADJO en retraçant son activité des 1ers jours

Corrigé :

- Vente (prix coûtant) = 100

- Délai client = 3 jours


Les données
- Délai fournisseur = 1 jour

- Stock de sécurité 75 pains

- Stock actif = 150 pains


1er jour 2è jour 3è jour 4è jour 5è jour 6è jour 7è jour 8è jour

A(150+75)x100 -22500 F
(Décaiss.)
+ 15000
V = 150 x 100 (Encaiss.)
A : 150x100 -15000

V : 150x100 +15000

A : 150x100 -15000
V : 150x100 +15000

A : 150x100 -15000

V : 150x100 +15000

A : 150x100 -15000

V : 150x100 +15000
A : 150x100 -15000
V : 150x10
A : 150x100 -15000
V : 150x100
A : 150x100
Etc …
V : 150x100

BFR 00 F 22500 F 15000 F 0 0 0 0


0

BFRT

Tableau d’analyse du besoin en fonds de roulement


Analyse :
M. KADJO a décaissé 22500F le 2è jour et 15000 F le 3è jour et cela sans aucun encaissement
en contrepartie. Le 4è jour et les jours suivants on constate que les encaissements ne
permettent que de financer les décaissements.

Les 37500 F restent investis dans l’entreprise de M. KADJO de façon durable et aussi
longtemps qu’il continuera de vendre le pain dans les conditions décrites ci-dessus, il
aura besoin de ce montant. Dans le cas contraire son activité sera soit ralentie (et vendra
moins de 150 pains par jour car il n’a pas la totalité des 37500 F) soit totalement arrêté.

Le besoin de financement lié au cycle d’exploitation est appelé besoin en fonds de


roulement d’exploitation (BFRE)

* Etudions sa composition :

Stock = 75 x 100 = 7500 F

+ Crédit accordé aux clients = 150 x 100 x 3j = 45000

- Crédit obtenu des fournisseurs = 150 x 100 x 1j = 15000

= BFR = 37500

On remarque que les stocks, les créances sur les clients et les dettes envers les fournisseurs
etc. représentent des postes de l’actif et du passif mobiles d’exploitation. Le BFR est donc
dû aux décalages (délais) existants entre :

- les achats et les ventes qui entraînent des stocks ;

- les ventes et les encaissements qui sont à l’origine des créances clients qui
l’augmentent ;

- les achats et les décaissements qui donnent naissance aux dettes fournisseurs et par
conséquent qui diminuent le BFR

Le niveau du BFR dépend donc :

- de la durée du stockage

- du délai de paiement accordé au client

- du délai de paiement obtenu des fournisseurs

- du niveau de l’activité

Remarque
En raison des postes qu’il concerne, le calcul et l’analyse financière du BFR peuvent être
qualifiés d’étude de « bas de bilan »
III. La trésorerie
En termes d'analyse financière, la trésorerie d'une entreprise apparaît comme le solde de
la situation financière globale de l'entreprise. Elle peut être calculée soit, à partir du Fond
de Roulement et du Besoin en fonds de roulement, soit à partir du bilan comptable
(trésorerie-actif réduite de la trésorerie-passif).

Trésorerie = Fond de roulement - Besoin en Fonds de roulement.


ou d'un point de vue comptable :
Trésorerie = trésorerie-actif - trésorerie passif

Ce solde permet de savoir si l’entreprise possède une trésorerie saine, c’est-à-dire ni trop
positive ni trop négative.
APPLICATION 1 SUITE ENTREPRISE PRIMO

Travail à faire:

1. Calculez le fonds de roulement net global, le besoin en fonds de roulement global, la trésorerie nette ;
exprimez la relation existant entre les indicateurs calculés précédemment.
2. Calculez les ratios de couverture des immobilisations et d’indépendance financière de l’entreprise.
3. Commentez la situation financière de l’entreprise.
4. PRIMO désire acheter une nouvelle machine pour ses ateliers d’un montant de 20 000 € HT en
demandant à sa banque un emprunt.

 4.1 La banque acceptera-t-elle de financer ce projet intégralement ? Justifiez votre réponse.


 4.2 Quelles autres solutions réalistes sont envisageables pour disposer de cette machine ?

APPLICATION 2
Le bilan fonctionnel de l’entreprise MINERVE se présente comme suit :
ACTIF PASSIF

Eléments MT % Eléments MT %

ACTIF STABLE 13.374.738 64 PASSIF STABLE 15.891.128 77


- Immobilisation incorporelle 159.258 - Les capitaux propres 4.312.619
- Immobilisation corporelles 13.055.480 -Les provi. risques et 84.330
- Immobilisation financière 160.000 charges
-Amort. et dépréciations 8.120.979
27 -Les dettes. Fin. (hors CBC) 23
ACTIF CIRCULANT 3.373.200
5.520.242
*Exploitation 5.385.314 PASSIF CIRCULANT 4.842.246
4.216.654 *Exploitation 3.420.442
-Stock
-Créances clients 1.000.000
-Les dettes fournisseur 3.000.461
168.660
-Charges constatés d’avance -Les dettes fiscales et 64.108
*Hors exploitation 134.928 sociales -
- Créances diverses 50.598 Les pdts constatés d’avance 355.873
- Valeurs mobilière de 84.330
placement *Hors exploitation 1.421.804
9
ACTIF DE TRESORERIE -Dettes d’immobilisation 1.000.154
1.838.394
-Dettes fiscales et sociales 421.650
-Les disponibilités 1.838.394
PASSIF DE TRESORERIE
0
-CBC 00
00

Total 20.733.374 100 Total 20.733.374 100

Travail à faire : Calculer le FRNG, le BRE, Le BFRHE, le BFRG, la TN puis commenter.


IV. DIAGNOSTIC PAR LES RATIOS TIRES DU BILAN
Un ratio est le rapport entre deux grandeurs significatives (masse du bilan, compte de
résultat indicateur de gestion ….) ayant pour objectif de fournir des informations utiles et
complémentaires aux données utilisées pour son calcul. Les ratios sont des outils de
mesure et de contrôle de l’évolution dans le temps et dans l’espace d’un phénomène
étudié en analyse financière. Pour être révélateur, ses ratios ne doivent pas être étudiés
individuellement mais en batterie.

L’étude des ratios permet:


 de suivre et mesurer l’évolution des performances économique et
financière ainsi que des structures de l’entreprise dans le temps et aussi
des défaillances.
 d’effectuer des comparaisons interentreprises de secteur d’activité
identique ou par rapport aux usages de la profession
 de se référer à des ratios standards

En analyse financière, les ratios sont classés en général en trois groupes :


 les ratios de structure (ils mettent en relation des données du bilan afin de
d’apprécier les équilibres financiers)
 Les ratios d’activité (ils mettent en rapport les postes du bilan et du
compte de résultat pour analyser l’évolution de l’activité de l’entreprise).
 les ratios de rentabilité (ils mettent en rapport les résultats, le chiffre
d’affaire, les capitaux propres afin de mesurer les rentabilités économique
et financière de l’entreprise.

Le diagnostic à partir du bilan porte sur l’analyse des ressources stables et de


l’endettement global de l’entreprise.

1 – Analyse de la structure de l’Actif


La composition du capital de l’entreprise est étroitement liée à sa nature d’activité et au
secteur auquel elle appartient. La part relative des principales catégories de biens détenus
constitue une première série de ratios appelés ratios de préférence technique ou ratios de
structure.

 Ratio des actifs immobilisés = [Total AI / Total Actif] x 100


Il représente le taux des éléments patrimoniaux qui servent à l’entreprise d’une manière
permanente. Il indique l’importance des emplois à long terme par rapport aux emplois à
court terme.

 Ratio des immobilisations corporelles =[Immob.Corpo./Total AI] x100


L’importance de ce ratio est fonction de la nature de l’activité. Il donne une idée de
l’option stratégique de l’entreprise.
 Ratio des immobilisations financières = [Immob. Fin / Total AI] x 100
Il exprime l’intensité des liaisons financières avec d’autres entreprises, principalement
dans le cas d’une croissance externe. La valeur peut être fonction de la taille de l’entreprise

 Ratio des actifs circulants = [Actif Circulant / Total Actif] x 100


Il représente le pourcentage des actifs circulants dans le total du bilan.
On pourra calculer en plus les ratios de créances commerciales et de stocks.

 Ratio des disponibilités = [Trésorerie Actif / Total Actif] x 100


En raison des variations journalières de la disponibilité, ce ratio n’est pas trop fiable.
Toutefois, lorsqu’il est élevé, il traduit une situation favorable en termes d’équilibre
financier, mais également, le signe de la détention des ressources insuffisamment
utilisées.

2 – Analyse de la structure du passif


Cette analyse consiste en un calcul de ratios permettant d’apprécier la politique financière
de l’entreprise, par la mise en évidence de certains aspects concernant la stabilité, et
l’autonomie financière et la capacité d’endettement de l’entreprise.

2-1 – Analyse de la stabilité financière et de l’autonomie financière de l’entreprise


Cette analyse consiste à apprécier l’indépendance de l’entreprise à l’égard de ses prêteurs.
Selon l’orthodoxie financière, le montant des dettes financières ne doit pas excéder celui
des capitaux propres.

 Ratio de la stabilité financière = [Capitaux Permanents/Total Passif] x100


Il reflète le rapport entre le capital permanent dont dispose l’entreprise d’une manière
durable et le total des dettes.

 Ratio d’autonomie financière = [Capitaux propres / Total Passif] x100


Le poids des capitaux propres dans le total du passif est fonction directe de la politique
financière de l’entreprise, de l’efficacité de ses décisions financières.
Un ratio > 1/3 est jugé satisfaisant pour l’entreprise du point de vue de l’équilibre
financier. En effet, l’existence d’un capital propre supérieur ou égal au tiers du passif de
l’entreprise constitue l’expression de son autonomie financière. Ce ratio est calculé
également comme suit:

Ratio d’autonomie financière = [Capitaux Propres/Capitaux Permanents] x100


Il est plus significatif que le précédent car il permet des appréciations plus exactes par
l’implication de la structure des capitaux permanents. L’autonomie est assurée si ce ratio
est > 50%, dans le cas contraire, les prêteurs supporteraient la majeure partie du risque de
l’entreprise, toute chose qui les inciterait à avoir un droit de regard sur sa gestion ; ce qui
constitue une perte d’autonomie
On peut aussi calculer le ratio de levier = Dettes Financières / Capitaux Propres ;
Il exprime le degré d’indépendance financière de l’entreprise. Cette indépendance est
assurée si ce ratio < 1. Ce ratio (D/K) influence la rentabilité financière : il s’agit de l’effet
de levier c'est-à-dire l’incidence positive ou négative de l’endettement de l’entreprise
sur la rentabilité de ses capitaux propres (sa rentabilité financière).
Cette analyse consiste à apprécier l’indépendance de l’entreprise à l’égard de ses prêteurs.
Selon l’orthodoxie financière, le montant des dettes financières ne doit pas excéder celui
des capitaux propres: R F = (1-θ) [RE + (RE – i) D / K]

Ainsi, le ratio de capacité d’endettement [Dettes financières / Capitaux Propres] doit être
toujours inférieur à 1. Dans le cas contraire, les prêteurs supporteraient la majeure partie
du risque de l’entreprise, toute chose qui les inciterait à avoir un droit de regard sur sa
gestion; ce qui constitue une perte d’autonomie.

Le (D/K) influence la rentabilité financière: il s’agit de l’effet de levier.


On appelle effet de levier, l’incidence positive ou négative de l’endettement de
l’entreprise sur la rentabilité de ses capitaux propres (sa rentabilité financière).
R F = (1-θ) [RE + (RE – i) D / K]
Si l’entreprise n’est pas endettée (D=0), RF = (1-θ) RE
Si l’entreprise est endettée ; (1-θ) (RE – i) D / K, mesure la contribution positive ou
négative de l’endettement à la rentabilité financière.

L’analyse de la structure du passif conduit également à la détermination de la capacité


théorique de l’endettement de l’entreprise. Elle mesure l’aptitude de l’entreprise à obtenir
de nouveaux concours externes de financement à moyen et long terme.
Capacité théorique d’endettement = K – D
Le taux d’autofinancement [AF/ (investissement de l’exercice + variation du BFR)]
Mesure la capacité de l’entreprise à financer elle-même ses investissements et son BFR.

2 –2 Analyse de l’endettement Global


Cette analyse vise à comparer l’endettement global aux capitaux propres et à la CAFG, et
à étudier la fraction des concours bancaires courants dans l’endettement.

Endettement global = Dettes à l’égard des associés + dettes financières classiques +


CBC (y compris les EENE)

[Endettement global / Capitaux propres], indique également l’autonomie financière de


l’entreprise. Il indique l’importance relative de l’endettement global par rapport aux
capitaux propres. (Ne pas excéder 2 fois les capitaux propres)

[Endettement Global / CAFGG] ; indique l’importance de l’endettement global par


rapport à la CAFG. Il ne doit pas dépasser 3 c'est-à-dire que la durée de remboursement
de l’endettement global à partir de la CAFG ne doit excéder 4 ans. Plus il est faible, plus
l’entreprise a la possibilité de s’endetter.

[CBC / Endettement Global]; indique la part des CBC dans l’endettement global.
Une forte proportion des CBC dans l’endettement peut signifier une situation de
vulnérabilité qui tient à la précarité de principe de ce type de ressources et à son coût.
[CBC / BFR] ; il mesure le financement bancaire de l’exploitation. Il permet d’apprécier le
risque bancaire dû au non renouvellement des CBC.
3 – Une Approche Synthétique
L’approche synthétique consiste à calculer les ratios en combinant les éléments de
l’actif et du passif. Elle permet d’apprécier, entre autres, la trésorerie et l’équilibre
financier de l’entreprise.

3-1 Les Ratios de liquidité

Actif circulant net (à moins d’un an)


 Ratio de liquidité générale =
Dettes à moins d’un an et CBC

Créances à moins d’un an + disponibilités


 Ratio de liquidité réduite =
Dettes à moins d’un an et CBC
Disponibilités
 Ratio de liquidité immédiate =
Dettes à moins d’un an et CBC

3-2 – L’équilibre Financier


L’équilibre financier d’une entreprise est satisfaisant si :
 Le financement des emplois stables est assuré par les ressources stables (règle de
l’équilibre financier minimum). Le ratio de couverture des capitaux investis permet
d’apprécier le respect de cette règle.

Ratio = Ressources Durables / emplois stables. Il indique la nature des ressources


destinées au financement des immobilisations. S’il est supérieur à 1, cela signifie que
l’entreprise finance ses emplois stables par des ressources stables (FR › 0) ; dans le cas
contraire, l’entreprise se trouverait en évidente fragilité, sauf si le BFR est négatif (une
ressource) et supérieur en valeur absolue au FR.

Cependant, le fait que ce ratio soit supérieur à 1 ne met pas l’entreprise à l’abri
d’éventuels problèmes de trésorerie.

 Il existe une cohérence entre le niveau du fonds du roulement et celui du BFR.


La cohérence entre le FR et le BFR est appréciée par le biais du ratio de couverture des
capitaux investis. Ratio = Ressources Durables / capitaux investis
(Capitaux investis = emplois stables + BFR).
Si ce ratio est supérieur à 1, cela signifie que l’entreprise dégage un fonds de roulement
positif qui couvre l’ensemble du besoin d’exploitation et lui permet d’avoir une trésorerie
nette positive. Dans le cas contraire, l’entreprise est obligée de recourir aux CBC pour
pouvoir financer l’excédent du BFR non financé par les ressources stables.

V– LES RATIOS DE GESTION


L’évolution du BFR entraîne des conséquences souvent fâcheuses sur la trésorerie de
l’entreprise. Le BFR évoluant avec le niveau d’activité, il est indispensable de gérer au
mieux les délais des différents postes retenus pour son calcul.

1 – Les ratios de rotation des postes de l’Actif Circulant

Rotation des stocks de marchandises = [SM / CAMV] x 360


Rotation des stocks de matières 1ère = [SM / CAMPU] x 360
Rotation des stocks de Produits finis = [SM / CPPFV] x 360
Rotation des créances = [Créances clients / CA TTC] x 360

Plus ces ratios sont élevés, plus l’entreprise est exposée à des difficultés de trésorerie.

2 - Les ratios de rotation des postes du Passif Circulant


Il s’agit essentiellement du crédit fournisseur:
Rotation de la dette fournisseur = [Dettes fournisseurs / Achats TTC] x 100
Plus il est faible, plus l’entreprise est exposée à des difficultés de trésorerie.

3- Tableau de synthèse des ratios

3.1 Les ratios de structure


Nature Formule Interprétation
Financement des Ressources stables /emplois Il mesure la couverture
emplois stables stables des emplois stables par
les ressources stables
Autonomie Capitaux propres/ total dettes Il mesure la capacité de
financière l’entreprise à s’endetter
Capacité de Dette financière /CAF L’endettement ne doit
remboursement pas excéder 4 fois la CAF
Autofinancement Autofinancement/valeur ajoutée Il mesure la part de la
valeur ajouté consacrée à
l’autofinancement
Couverture de FRNG/actif circulant Il indique la part de fond
l’actif circulant de roulement net global
par le FRNG qui finance l’actif
circulant
Evolution du FRNG/chiffre d’affaire x360 j Il mesure la marge de
FRNG sécurité financière en
nombre de jours de
chiffres d’affaire
Solvabilité Total actif /(dette à plus d’un an Il mesure la capacité de
générale +dette à moins d’un an ) l’entreprise à payer
l’ensemble de ses dettes
par l’ensemble de ses
actifs
Liquidité Actif à moins d’un /passif à moins Il mesure la capacité de
générale d’un an l’entreprise à payer des
dettes à court termes par
ses actifs à court terme
Liquidité (créance à moins d’un an Il mesure la capacité de
restreinte +disponibles)/passif à moins d’un l’entreprise à payer ses
an dettes à court terme en
utilisant les créances et
les disponibles
Liquidité Disponible/passif à moins d’un an Il mesure la capacité de
immédiate l’entreprise à payer ses
dettes à court termes en
utilisant les disponibles
Endettement à capitaux propres /dettes à plus Il mesure l’autonomie
Long terme d’un an financière de l’entreprise

3.2 Les ratios d’activité


Taux de (CAn –CAn-1)/CAn-1 L’évolution du chiffre
croissance du d’affaire permet de
CA HT mesurer le taux de
croissance de
l’entreprise
Taux de Marge commerciale/vente de m/se Il mesure l’évolution de
marge ht la performance
commerciale commerciale de
l’entreprise
Taux de (VAn –VAn-1)/ VAn-1 L’évolution de la valeur
croissance de ajoutée est indicateur de
la valeur croissance
ajouté
Taux VA/Chiffre d’affaire ht Il mesure le taux de
d’intégration l’intégration de
l’entreprise dans le
processus de production
ainsi que le poids des
charges internes
Partage de la Charges de personnel /VA Il mesure la part des
valeur richesses qui sert à
(facteur de rémunérer le travail des
travail) salariés
Partage de la EBE/VA Il mesure la part de la
valeur richesse qui sert à
(facteur rémunérer les
capital) apporteurs de capitaux
et renouveler le capital
investi
Poids de Charges d’intérêt /EBE Il mesure le poids de
l’endettement l’endettement
l’entreprise

Rotation des Stocks moyen de Il mesure la durée


stocks marchandise/coût d’achat de m/se d’écoulement des stocks
(entreprise vendues x 360 .Une augmentation de
commerciale) cette durée entraine une
augmentation du BFRE.
Rotation des Stock moyen de matière Il mesure la durée
stocks première/coût d’achat des matières d’écoulement des stocks
entreprise premières consommées x 360 .Une augmentation de
industrielle cette durée entraine une
Stocks moyen de produits finis augmentation du BFRE
/coût de production des produits
vendus x 360
Durée (Créance client et compte rattachés Il mesure la durée
moyenne de encours de production)/CTT ht moyenne en jour du
crédit client x360 crédit consenti par
l’entreprise à ses clients
Durée Dettes fournisseur et comptes Il mesure la durée
moyenne de rattaché /consommations en moyenne en jours du
crédit provenance des tiers TTC X crédit obtenu par
fournisseurs l’entreprise de la part de
ses fournisseurs .Il doit
être supérieur au ratio
crédit client
CHAPITRE 5 : ANALYSE DU RESULTAT: LES SOLDES
INTERMEDIAIRES DE GESTION DANS LE SYSCOHADA

Le compte de résultat est un document capital qui apporte des informations


intéressantes aux partenaires de l'entreprise sur l'activité de celle-ci. Est-elle bénéficiaire
ou déficitaire? Le bénéfice est-il lié à l'activité habituelle ou exceptionnelle?
Le Compte de résultat recense, pour une période donnée toutes les ressources produites
par l’activité de l’entreprise ainsi que les charges consommées ou occasionnées par les
moyens mis en œuvre. Ces charges et produits sont ventilés en deux grandes rubriques
 Activité ordinaire composée des opérations d’exploitation et financière ;
 Activité HAO correspondant à des flux non récurrents (charges et prouduits), ayant
un caractère accidentel, extraordinaire ou exceptionnel.
La différence entre ces produits et ces charges donne le résultat de l’exercice (bénéfice ou
perte) qui traduit l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’entité.
Toutes les informations sur les charges et les produits réalisés durant la période
écoulée sont présentées dans le compte de résultat. Toutefois, pour l'analyste financier,
cette approche est insuffisante et doit être complétée par une analyse plus poussée de la
formation du résultat. Aussi, la décomposition du compte de résultat en soldes successifs
permet de se faire une idée sur la manière dont le résultat de l'entreprise s'est constitué.
L'interprétation de ces soldes doit permettre d'évaluer l'activité et la rentabilité de
l'entreprise.
Pour faciliter la lecture du compte de résultat et une analyse de la performance de
l’entreprise, le Plan Comptable OHADA (en abrégé PCGO) préconise la présentation d’un
compte de résultat en liste. Cette présentation à l’avantage de mettre en évidence en
cascade, de façon claire, les soldes intermédiaires de gestion retenus par le Plan comptable
OHADA qui sont :
1 . Modèle de compte de résultat
2. LES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION
SOLDES INTERPRETATIONS
INTERMEDIAIRES DE
GESTION
MARGE Ce solde permet de calculer la performance des entités
COMMERCIALE
commerciales. Elle représente le supplément de valeur apportée
par l’entité au coût des marchandises vendues dans l’exercice.
VALEUR AJOUTEE La valeur ajoutée représente la richesse créée par l’entité du fait de
ses opérations d’exploitation et mesure son poids économique. En
effet, la valeur ajoutée mesure l’accroissement de valeur que
l’entité apporte aux biens et services dans l’exercice de ses activités
professionnelles courantes.
EXCEDENT BRUT L’EBE est la ressource que l’entité tire de son exploitation après
D’EXPLOITATION
(EBE) avoir rémunéré le facteur travail. Il mesure la performance
économique de l’entité indépendamment de son mode de
financement, de ses choix en matière d’investissement et de
distribution. Il constitue un bon critère de la performance
industrielle et commerciale de l’entité. C’est un indicateur de
comparaison des entités du même secteur d’activité. Si l’EBE est
négatif, on parle alors d’Insuffisance Brut d’Exploitation (IBE).
RESULTAT Le résultat d’exploitation mesure la performance économique
D’EXPLOITATION
industrielle et commerciale, sans tenir compte de sa politique de
financement. Il représente la ressource nette dégagée par la
totalité des opérations d’exploitation.
RESULTAT Le résultat financier met en évidence les choix effectués en matière
FINANCIER
de financement (activité d'endettement et de placement) et
l'impact du mode de financement sur le résultat de l'entité.
RESULTAT DES Le résultat A.O mesure la performance de l’activité économique et
ACTIVITES
ORDINAIRES financière de l’entité. C’est le résultat courant, c'est-à-dire
provenant de l’activité normale et habituelle de l’entité.
RESULTAT H.A.O Le résultat H.A.O est le résultat des opérations peu fréquentes et
non récurrentes de l’entité.
RESULTAT DE Le résultat de l’exercice représente le revenu qui revient aux
L’EXERCICE
associés. En principe, une partie de ce résultat est distribuée aux
associés et une autre est réservée à la constitution de
l’autofinancement de l’entité pour assurer sa croissance.
3. Les principaux ratios du compte de résultat
3.1. Le ratio d’activité

Le ratio d’activité est le premier ratio que l’on peut calculer à partir d’un compte de
résultat présenté en liste. Il permet de mesurer l’évolution du chiffre d’affaires d’une
entreprise entre deux périodes et donc de mettre en évidence le développement de
l’activité de l’entreprise. Il est généralement exprimé en pourcentage.

Le calcul d’un ratio d’activité est très simple. Il suppose toutefois de disposer d’un
compte de résultat comparatif comprenant non seulement les chiffres de la période en
cours (N) mais aussi ceux de la période précédente (N-1).

𝐄𝐯𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐜𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞 𝐝’𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬


Chiffre d’affaires HT de l’année N – Chiffre d’affaires HT de l’année N − 1 )
=
Chiffre d’affaires hors taxes de l’annéeN − 1

3.2. Les ratios de marge

Une marge correspond à une différence entre un prix de vente et un coût d’achat. Elle
peut être calculée sur une unité ou sur l’ensemble de l’entreprise. Elle reflète la
performance de celle-ci et se calcule quelle que soit la nature de son activité : négoce,
production ou prestations de services. Elle représente l’un des principaux ratios du compte
de résultat, véritable outil d’aide à la décision (elle permet notamment de se comparer aux
normes observables dans le même secteur d’activité). A ce titre, elle se décline en
différents ratios :

 la marge commerciale : donnée exprimée en unité monétaire exprimant le


profit réalisé sur une ou plusieurs ventes de marchandise.
 le taux de marge commerciale: ratio exprimé en pourcentage (%) exprimant
le taux de profit réalisé par rapport au coût d’achats des biens ou services
vendus,
Taux de marge
Marge commerciale
=
Coût d’achat des marchandises vendues (ou coût de production des produits vendus)
× 100

 le taux de marque : ratio exprimé en pourcentage (%) exprimant le taux de


profit réalisé par rapport au prix de vente.
Marge
Taux de marque = × 100
Ventes de marchandises

3.3. Les ratios de rentabilité

Les ratios de rentabilité sont des indicateurs permettant de mettre en évidence la


profitabilité d’une entreprise à différents niveaux : sur le plan global c’est-à-dire
au niveau de l’entreprise, sur le plan de son activité ou sur le plan de son
exploitation (en tenant notamment compte de la politique en matière
d’investissements). Ils sont généralement exprimés en pourcentage.

Résultat net comptable


𝐋𝐚 𝐫𝐞𝐧𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥𝐞 = × 100
Chiffre d’affaires hors taxes

Elle répond à la question : « Combien gagne l’actionnaire lorsque l’entreprise vend


pour 100 XOF?

Résultat d’exploitation
𝐋𝐚 𝐫𝐞𝐧𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐧𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐱𝐩𝐥𝐨𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 = × 100
Chiffre d’affaires hors taxes

Elle répond à la question : « Combien gagne l’entreprise lorsqu’elle vend pour 100
XOF ? »
Résultat d’exploitation
𝐋𝐚 𝐫𝐞𝐧𝐭𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 = × 100
𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞𝐬1 + 𝐝𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐢è𝐫𝐞𝐬.

Elle répond à la question suivante : Combien gagne l’entreprise pour 100 XOF
investi ? C’est le revenu avant impôts des actionnaires et des prêteurs.

3.4. Le ratio de productivité

Le ratio de productivité met en évidence les performances du personnel d’une


entreprise en indiquant le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée ou toute autre
grandeur significative que produit un salarié. Ce ratio est très utile pour mener des
comparaisons dans le temps et dans l’espace. Il est exprimé en unité monétaire.

Le ratio de productivité n’utilise que deux données du compte de résultat : le chiffre


d’affaires (la valeur ajoutée ou tout autre indicateur jugé opportun) :

𝐶ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒 𝑑’𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝐻𝑇 (𝑜𝑢 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒, 𝑜𝑢 𝑒𝑥𝑐é𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑟𝑢𝑡 𝑑’𝑒𝑥𝑝𝑙𝑜𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 )


𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒗𝒊𝒕é =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑎𝑙𝑎𝑟𝑖é𝑠

3.5. La répartition de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée que dégage une entreprise est répartie entre ses acteurs :

- ses salariés (salaires et participations),


- ses investisseurs (dividendes pour les actionnaires),
- ses organismes financiers (intérêts pour les établissements financiers),
- l’État (impôts sur le bénéfice)
- et l’entreprise elle-même (amortissement des immobilisations).

Le ratio de répartition de valeur ajoutée permet de calculer la proportion


attribuable à chacun d’entre eux, en isolant le résultat HAO, on obtient :

1
Les capitaux propres utilisés à ce niveau sont ceux du bilan fonctionnel. A défaut seront utilisés ceux du bilan
comptable
Valeur ajoutée revenant à l’Etat = Impôts et taxes / Valeur ajoutée

Valeur ajoutée revenant aux prêteurs = Charges financières nette / Valeur ajoutée

Valeur ajoutée revenant aux salariés = Charges de personnel / Valeur ajoutée

Valeur ajoutée revenant à l’entreprise = Dotation aux amortissements et aux


provisions / Valeur ajoutée

Valeur ajoutée revenant aux investisseurs= Résultat net/ Valeur ajoutée

3.6. La capacité d’autofinancement globale

Définition

La CAFG peut être définie comme l’excédent des produits encaissables,


générateurs de recettes sur les charges décaissables entraînant les dépenses.

La CAFG correspond donc à un concept de flux de trésorerie qui exprime (en


dehors de tout décalage de temps) le solde des produits encaissés et des charges
impliquant une sortie de trésorerie.
En conséquence, la CAFG est une source permanente de financement que
l’entreprise sécrète elle-même, par son activité propre, sans avoir à faire appel aux
associés ou aux capitaux empruntés.

Principe de détermination de la CAFG

On distingue deux méthodes de calcul possibles :


 A partir des éléments encaissables et décaissables ou méthode soustractive
 A partir du résultat de l’exercice et des éléments calculés (charges et produits
calculé) ou méthode additive.

- La méthode soustractive : calcul à partir de l’EBE

Puisque l’EBE est entièrement constitué de produits encaissables et de charges


décaissables, le calcul de la CAFG peut prendre l’EBE comme point de départ.

Il est à observer qu’à propos de la définition de la base de la CAFG:


- Tous les produits ne sont pas encaissables ;
- Toutes les charges ne sont pas décaissables ;

Les charges non décaissables comprennent les dotations aux amortissements et


provisions.
Les montants des charges non décaissables sont qualifiés de charges calculées.
Les produits non encaissables comprennent:
- Les reprises sur amortissements et provisions ;
- La quote-part subventions d’investissement virée au compte de résultat de
l’exercice ;
- Produits des cessions HAO.
Les produits non encaissables sont également qualifiés de produits calculés.

NB : exceptionnellement, les produits des cessions d’éléments d’actif sont assimilés


pour le calcul de la CAFG, à des produits non encaissables.

Formule générale : EBE


+ produits encaissables restants (après EBE)(1)
- charges décaissables restantes (après EBE)

= CAFG

(1) : a l’exclusion des cessions


d’immobilisations

- La méthode additive : calcul à partir du résultat net

Le calcul de la CAFG à partir de l’EBE révèle sa nature profonde. L’approche


additive par le résultat constitue un élément de vérification du calcul proposé par
l’approche soustractive.

Formule générale de la CAFG

CAFG = Résultat net


+ Charges non décaissables
- Produits non encaissables
- Produits des cessions
+ Valeurs comptables des cessions
3.7. L’autofinancement

Définition

L’autofinancement est le reliquat de la CAFG disponible après distribution des dividendes aux associés.

C’est par l’autofinancement que l’entreprise peut s’assurer une croissance dans l’indépendance.

Calcul de l’autofinancement

L’autofinancement correspond aux ressources sécrétées par l’exploitation et conserver par l’entreprise
après distribution des bénéfices aux associés.

En fait, lorsque la société décide de verser les dividendes de l’associé, ceux-ci sont prélevés par la CAFG.
(*) : il s’agit des dividendes mis en paiement au cours de l’exercice
AFG = CAFG - Dividendes (*) donc intéressant le plus souvent le résultat de l’exercice précédent
et le cas échéant les acomptes sur dividendes de l’exercice.

Donc l’autofinancement global comprend deux parties répondant à des buts différents. Il s’agit de:

 Autofinancement de maintien
C’est la partie de l’autofinancement global utilisé pour maintenir le patrimoine de l’entreprise au niveau
déjà acquis. En d’autres termes, il permet de renouveler l’outil de production.
Peuvent être considérés comme autofinancement de maintien :
- Les dotations aux amortissements ;
- Les dotations pour dépréciation des immobilisations financières ;
- Les dotations aux provisions pour risques et charges (litiges, garanties données aux clients, etc.)
à long terme.
AF de maintien = Dotations aux amortissements et aux provisions de l’exercice

 L’autofinancement d’expansion ou d’enrichissement

C’est la partie de l’autofinancement utilisée pour augmenter le patrimoine de l’entreprise. Cet


autofinancement est constitué sous les formes suivantes:

- Les réserves constituées à partir de bénéfice ;


- Les dotations aux provisions pour risque et charge sans objet réel ou avec un objet très aléatoire
(réserves déguisées) ;
- Les réserves latentes et occultes d’une sous-évaluation au bilan des postes d’actif ou d’une
surévaluation de postes de passif ;
- Les dotations aux provisions réglementées (y compris les amortissements dérogatoires) ;

AF d’expansion = AFG - Dotations aux amortissements et aux provisions de l’exercice

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