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M. GWODOG André-Damien
Maître en droit des affaires
DROIT DES ASSURANCES
CHAPITRE INTRODUCTIF
Le contrat d’assurance est celui par lequel une personne dénommée assureur s’engage à
fournir la couverture d’un risque en cas de réalisation de celui-ci moyennant le versement d’une
somme d’argent par une autre personne désignée le souscripteur, cette somme d’argent étant
définie comme une prime.
Le droit des assurances dérive du contrat d’assurance en même temps qu’il encadre ce
contrat. Ses dispositions règlementent non seulement la relation juridique née du contrat
d’assurance mais également l’activité d’assurance elle-même en organisant les entreprises
d’assurance et le secteur des assurances.
L’assurance entretient sans doute un lien avec le risque et avec le besoin de sécurité.
En termes introductifs, nous retiendront deux éléments :
- La communautarisation du droit des assurances et ensuite
- La réglementation des activités liées à l’assurance.
Le code CIMA organise les mécanismes institutionnels du marché africain des assurances.
Le Traité a aussi pour objectif la création d’un marché interafricain des assurances disposant
d’une autorité commune et d’organes propres.
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Les organes de la CIMA sont :
- Le Conseil des Ministres (ministres chargés du secteur des assurances des Etats partis)
- La commission régionale de contrôle des assurances
- Le secrétariat général
- Le comité des experts
- Le corps des contrôleurs
- Les règlements qui ont une portée générale et sont directement applicables dans les
Etats partis
- Les décisions qui sont individualisées et désignant leur destinataire
- Les recommandations et avis qui n’ont pas de caractère obligatoire
Les dispositions du code CIMA ne réglementent que les assurances terrestres notamment
les assurances de dommages et celles de responsabilités, également les assurances de
personnes.
Les assurances de dommages sont celles qui visent à couvrir les dommages subis par le
patrimoine de l’assuré (immeubles incendiés, voitures volés, etc.).
Les assurances de responsabilité garantissent les conséquences pécuniaires de l’acte
dommageable de l’assuré (assurance de responsabilité civile professionnelle, assurance de
responsabilité civile scolaire).
Les assurances de personnes quant à elles ont pour objet les risques encourus par la
personne humaine par rapport à sa vie, sa santé, sa capacité physique…
Le champ d’application du code CIMA est cependant limité par l’exclusion des opérations
de réassurance1 et également l’exclusion des assurances aériennes et maritimes. Aussi,
l’assurance-crédit ne fait pas l’objet de réglementation s’agissant de celle par laquelle l’assureur
couvre la solvabilité d’un débiteur vis-à-vis de son créancier qui est le client de l’assureur.
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La réassurance consiste pour l’assureur direct à reporter sur un autre assureur moyennant rémunération, une part de risque
qu’il a initialement pris en charge. Elle diffère de la coassurance qui est une division horizontale du risque, chaque coassureur
prenant un pourcentage de la valeur du risque à sa charge de telle sorte que le total ne soit pas supérieur à l’unité, soit 100%.
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Un tel risque advient, surtout avec un ordre juridique étranger, c’est que le contrat
d’assurance a un caractère international.
La substance du contrat d’assurance international est appelée à être soumise à la loi
d’autonomie c'est-à-dire la loi nationale choisie par les parties.
Lorsque ces dernières n’ont pas procédé à un choix exprès, il revient au juge saisi de
déterminer la loi applicable au moyen de la technique de la localisation par le recours à un certain
nombre d’indices (lieu de conclusion, lieu d’exécution, lieu de réalisation du sinistre, pays de
résidence de l’assuré, etc.).
Les règles de forme applicable au contrat d’assurance sont en principe régies par la loi du
lieu de conclusion du contrat. Cependant, les dispositions du code CIMA organisent la forme du
contrat d’assurance pour les Etats membres de la conférence.
Les entreprises d’assurance ne peuvent être constituées que sous la forme de sociétés
anonymes ou de sociétés mutuelles d’assurance.
La constitution sous forme de société anonyme ne peut se faire qu’avec un capital
minimum de 1 milliard pour les sociétés d’assurance couvrant les incendies, accident, risques,
divers (IARD) et un capital minimum de 500 millions pour les compagnies d’assurance couvrant
les risques de vie.
La société mutuelle d’assurance est constituée par des personnes en vue de couvrir les
risques qu’elles apportent moyennant des cotisations destinées à régler intégralement les
engagements contractés par la société envers ses associés.
L’activité d’une société est exclusive de toute autre activité que celle des assurances.
Par ailleurs, l’activité d’assurance ne peut être exercée par une société que lorsque
bénéficiaire d’un agrément. Par ailleurs, la société d’assurance n’est autorisée qu’à exercer que
dans les branches d’activité pour lesquelles l’agrément lui a été délivré.
Les documents de l’entreprise d’assurances destinés au public (tarifs, contrats types, etc.)
doivent être communiqués au ministre chargé des assurances (ministère des finances) qui peut
proscrire toute modification en conformité avec la réglementation en vigueur. Les tarifs appliqués
par les entreprises doivent recevoir spécialement le visa du ministre susvisé.
Les compagnies d’assurance sont soumises à des règles de contrôle strictes. Elles doivent
respecter les dispositions afférentes aux provisions techniques qui sont particulièrement
nombreuses en la matière. Ces éléments sont destinés à assurer leur équilibre financier en même
temps que ces compagnies sont soumises aux dispositions générales de contrôle sur les sociétés
anonymes.
1- Le courtier d’assurance
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Il peut s’agir d’une personne physique ou d’une société de courtage. Dans les deux cas, la
qualité de commerçant est exigée.
Le courtier en assurance présente les demandes de garantie des assurés qui sont ses
clients aux entreprises d’assurance. Il place les risques de ses clients qui sont très souvent des
sociétés industrielles et commerciales. Dans ce cas, le courtier est mandataire de l’assuré et en
tant que tel, peut voir sa responsabilité civile engagée en cas de faute dans l’exécution du
mandat. C’est un professionnel soumis lui-même à l’obligation de couvrir sa responsabilité civile
par une assurance.
Dans la pratique, le courtier peut aussi être un mandataire de la société d’assurance avec
pour mission de recouvrir les prix, transmettre le règlement des sinistres…
C’est un mandataire de la société d’assurance qui peut être une personne physique ou
morale.
La présence d’agents généraux d’assurance est rendue nécessaire par le fait que les
compagnies d’assurance sont rarement en contact direct avec les clients. Dans la pratique, ce lien
entre l’assureur et le client est facilité par l’installation d’un réseau d’agents généraux ayant pour
mission de proposer les contrats d’assurance au nom de la compagnie.
Ils sont soumis à une obligation d’exclusivité à l’égard de la compagnie qui les a mandatés
et cette dernière est civilement responsable des fautes et négligences de ses agents généraux
d’assurance.
L’assurance privée direct permet une réalisation de la socialisation des risques par la
mutualisation des risques. L’avènement et le développement de l’assurance ont eu des
répercussions sur le droit de la responsabilité civile. Cela est particulièrement vrai pour les
assurances obligatoires (assurance de responsabilité civile, assurance automobile obligatoire).
Dans ces domaines, la prévision d’une indemnisation des victimes par l’assurance a
conduit à un dérèglement des conditions d’engagement de la responsabilité civile de l’assuré.
Ainsi, pour la responsabilité du fait d’un dommage causé par un véhicule terrestre à moteur, les
conditions de cette responsabilité sont particulièrement…par le code CIMA.
Le lien entre assurance et responsabilité civile mérite cependant d’être atténué ; en effet,
on constate que lorsque les conditions d’engagement de la responsabilité de l’assuré sont trop
permissives, les compagnies d’assurance régissent par une réglementation des primes de
l’assurance.
Par ailleurs, le droit des assurances introduit une atténuation du principe de l’autonomie de
la volonté. La logique qui fonde le code CIMA est une logique de protection de la partie la plus
faible c’est à dire l’assuré.
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Le code CIMA vise une responsabilité objective contrairement à la responsabilité civile qui vise une logique de responsabilité
subjective.
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Deux étapes :
a- L’assureur
L’assureur est la partie au contrat qui assure le ou les risques et prend l’engagement de
verser une prestation lorsque le sinistre se réalise.
Le contrat d’assurance est signé par les personnes habilitées à cet effet au niveau de la
compagnie ou par un mandataire de la compagnie.
b- Le souscripteur
La police d’assurance est signée par lui ou en son nom et il s’engage au paiement des
primes. Il s’agit d’une personne physique ou morale. Les personnes incapables ne peuvent être
souscripteur d’un contrat d’assurance sauf les hypothèses particulières réservées par le régime
juridique des incapables majeurs.
c- L’assuré
C’est la personne physique ou morale menacé par le risque couvert, soit dans sa personne,
soit dans son patrimoine.
Très souvent, les qualités de souscripteur et d’assuré sont confondues (personne qui
assure son véhicule contre le vol).
Il arrive cependant que l’assuré soit différent du souscripteur. Ainsi, la personne qui assure
la vie d’autrui est considérée comme souscripteur et autrui est l’assuré.
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On retrouve le tiers bénéficiaire d’abord dans les assurances pour le compte d’autrui. Dans
cette hypothèse, le souscripteur donne s’engage dans le contrat d’assurance au profit d’un tiers
qui percevra les indemnités d’assurance lorsque le sinistre se réalisera. C’est sans doute
l’exemple du père de famille qui souscrit une assurance vie au profit de sa ou ses conjointes et
de ses enfants.
L’assurance pour le compte d’autrui peut cependant être stipulée alors que « autrui » n’est
pas déterminé au moment de la conclusion du contrat. On parle alors « d’assurance pour le
compte de qui il appartiendra ».
Dans l’assurance pour le compte d’autrui, le tiers bénéficiaire n’est pas partie au contrat
mais dispose d’une action directe contre l’assureur lorsque le risque se produit.
Cette action de nature contractuelle lui fait subir les réserves et exceptions que l’assureur
pouvait invoquer contre le souscripteur.
Dans les assurances, le tiers peut être aussi la victime ; c’est le cas de la personne qui subit le
dommage alors que l’auteur de l’acte dommageable avait souscrit une assurance responsabilité
civile.
Les dispositions du code CIMA présentent la particularité de réserver une certaine place à
l’information réciproque des parties au contrat d’assurance.
a- L’information de l’assuré
L’assureur est tenu, avant la conclusion du contrat d’assurance, de fournir à l’assuré une
fiche d’information sur les prix, les garanties et les exclusions.
Le souscripteur doit avoir une idée précise :
- Des différentes primes ou cotisations correspondants au contrat
- Des risques effectivement couverts.
Dans le même sens, le souscripteur doit être informé des exclusions de garanties c'est-à-
dire des circonstances qui excluent le bénéfice de la garantie en cas de réalisation des risques.
Dans la pratique, l’exécution de l’obligation d’information de l’assureur se traduit par la
remise à l’assuré d’un exemplaire du projet de contrat d’assurance accompagné d’une notice
d’informations précises.
Selon les dispositions de l’article 12 du code CIMA, « le souscripteur est obligé de répondre
aux questions posées par l’assureur, notamment dans le formulaire de déclaration du risque ».
On en tire comme conséquence que l’obligation du souscripteur est précédée par l’obligation de
l’assureur d’établir un document de déclaration de risques à soumettre au souscripteur. Ce
dernier, le souscripteur, n’est donc pas tenu d’une obligation de déclaration de tous les éléments
en sa connaissance mais seulement ceux correspondant aux questions posées par l’assureur.
Le souscripteur est par ailleurs tenu de répondre de manière claire et précise aux
questions posées mais encore faudrait-il que celles-ci ne soient pas ambigües.
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En tout état de cause, le formulaire de déclaration de risques ou proposition d’assurance
n’engage ni le souscripteur ni l’assureur ; il ne constitue qu’une offre de contracter émanant de
l’assureur qui peut le retirer tant que l’autre partie ne l’a pas accepté.
La violation par le souscripteur de son obligation d’information reçoit une sanction plus
précise. Cette sanction varie selon que la fausse déclaration du souscripteur lors de la formation
du contrat d’assurance est intentionnelle ou non intentionnelle3.
Lorsque la fausse déclaration non intentionnelle est celle commise de bonne foi ; cette
dernière pouvant résulter de la méconnaissance que le souscripteur avait de la réalité4 (exemple :
maladie non connue). Dans ce cas, la sanction varie encore selon que la découverte de
l’inexactitude intervient avant ou après le sinistre.
Lorsque la fausse déclaration est intentionnelle (celle qui manifeste la mauvaise foi du
souscripteur), la sanction retenue est la nullité du contrat d’assurance4.
- La couverture du risque
- Le paiement du prix (prime).
3
La bonne ou mauvaise foi du souscripteur est appréciée à l’aune des questions posées et à l’aune de leur précision.
4
La présomption opère en droit une inversion de la charge de la preuve. La bonne foi bénéficie toujours au
souscripteur.
4
Il en va aussi ainsi chaque fois que la question posée par l’assureur était ambigüe.
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Dispositions régissant l’objet du contrat : Art. 73 et s.
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Selon l’article 13 du code CIMA, le contrat d’assurance ne produit effet qu’à partir du
paiement intégral de la prime.
Cette règle tend à lutter contre les mauvaises pratiques en matière de gouvernance des
entreprises d’assurance et à rétablir la solvabilité financière des compagnies d’assurance.
La règle du paiement intégral et obligatoire de la prime est cependant assortie
d’exceptions.
Lorsque le montant de la prime à payer est supérieur à 80 fois le SMIG annuel (45000 ×
80 ou 60000 × 80), le délai de paiement peut être reporté jusqu’à 60 jours. L’exception ne
s’applique cependant pas à l’assurance automobile, maladie et transport.
Par ailleurs, les intermédiaires d’assurance ne sont pas habilités à encaisser des primes ou
fractions de primes ou à faire libeller ou recevoir des chèques libellés en leur nom.
L’article 7 du code CIMA prévoit que le contrat d’assurance est rédigé par écrit dans la ou
les langues officielles des Etats membres de la CIMA.
Sont concernées non seulement la police d’assurance elle-même c’est à dire le document
signé par les parties qui constate l’existence et les conditions du contrat d’assurance, mais aussi
la note de couverture ou note de garantie qui est un document provisoire constatant l’existence
d’une garantie avant l’établissement de la police.
D’autre part, l’article 8 du code CIMA exige un certain nombre de mentions légales sur la
police d’assurance (nom et domicile des parties, description de la chose assurée, nature des
risques garanties et étendues de la garantie, durée et début de la garantie, montant de la
garantie et délais de paiement, détermination des obligations de l’assuré).
Lorsque par ailleurs l’assureur prévoit des clauses de nullité, de déchéance et d’exclusion,
il est tenu de les présenter en caractères très apparents.
Si l’assureur ne fait pas figurer les mentions légales obligatoires dans la police, ces
dernières sont inopposables à l’assuré.
Enfin, l’assureur a intérêt à rédiger les clauses du contrat de manière claire et précise car
une ligne jurisprudentielle constante établie que les clauses équivoque, obscures ou
contradictoires sont interprétées dans l’intérêt de l’assuré.
- Le paiement de la prime
- La déclaration des modifications du risque.
1- Le paiement de la prime
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La prime technique ou prime pure correspond au coût du risque garanti. Pour sa
détermination, l’assureur se sert de l’assiette de la prime et du taux de prime.
Le souscripteur est tenu de déclarer en cours de contrat les circonstances nouvelles qui
ont pour conséquences soit d’aggraver le risque soit d’en créer de nouveaux7. Il dispose à cet
effet d’un délai de 15 jours à partir du moment où il a eu connaissance de l’aggravation ou de la
création du risque.
La circonstance qui aggrave le risque est celle qui augmente la probabilité de survenance
du sinistre.
L’obligation de déclaration est écartée en cas d’assurance sur la vie et en cas d’assurance
maladie.
Par ailleurs, l’aggravation du risque qui suscite l’obligation de déclaration du souscripteur
est celle qui a une certaine importance, une certaine substantialité à l’égard de l’assureur. Il en
va ainsi lorsque l’assureur n’aurait pas accepté la prise en charge du risque ou l’aurait fait à des
conditions différentes si l’aggravation avait existé au moment de la souscription.
Lorsque le souscripteur n’exécute pas son obligation de déclarer l’aggravation du risque,
l’assureur peut invoquer le refus de couverture.
L’obligation de déclaration de l’aggravation ou de la création du risque montre combien le
droit des assurances prend de la distance par rapport au droit civil précisément de la théorie de
l’imprévision. Le législateur CIMA admet ainsi la nécessité d’une adaptation du contrat
d’assurance aux nouvelles circonstances. A cet effet, lorsque le risque est aggravé ou qu’il en
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existe de nouveaux, l’assureur peut opter pour le maintien du contrat moyennant une surprime à
payer par l’assuré ou au contraire la résiliation du contrat. La dernière solution n’est possible que
lorsque l’assuré a déclaré des circonstances nouvelles qui bouleversent le contrat.
Il faut une correspondance entre le sinistre et les risques garanties en plus du fait que
l’assuré doit déclarer le sinistre à l’assureur.
Lorsque le sinistre concerne un risque prévu par le contrat et qui n’est concerné par
aucune clause d’exclusion légale ou conventionnelle, la garantie de l’assureur est due même
lorsque ce sinistre provient d’un cas fortuit6 ou d’une faute de l’assuré à condition qu’elle ne soit
pas intentionnelle ou dolosive.
Cependant l’assureur n’est pas tenu au paiement lorsque le risque qui s’est réalisé est
exclu de la garantie7.
Les causes d’exclusion de garantie sont nombreuses.
- Elles sont légales par le fait que le code CIMA prévoit que l’assureur ne répond pas
des dommages provenant de fautes intentionnelles ou dolosives de l’assuré à
l’exclusion cependant de celles commises par des personnes dont l’assuré doit
répondre (préposé, mineur, etc.). L’assureur n’est pas tenu au paiement aussi
lorsque le dommage est causé par la chose par un vice interne sauf clauses
contraires.
- D’autres exclusions sont conventionnelles. Elles ne peuvent avoir un caractère
général8, elles doivent être stipulées de manière apparente.
6
Evénement extérieur, imprévisible et insurmontable.
7
Voir l’article 11, 206 à 208 CIMA.
8
C’est à dire être énuméré de manière précise.
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Elle a pour finalité de mettre l’assureur au courant de la survenance du sinistre mais
n’existe pas pour l’assurance-vie.
L’assuré dispose d’une certaine liberté quant à la forme de la déclaration mais est tenu
d’exécuter son obligation dans des délais très précis à compter du jour où il a eu connaissance du
sinistre : délai de 5 jours ramené à 2 jours lorsque le sinistre correspond à un vol ou
mortalité de bétail9. Ces délais peuvent être aménagés contractuellement mais seulement
dans le cadre d’une prolongation.
L’assuré qui méconnait son obligation de déclaration du sinistre encoure la déchéance, il
n’en va cependant ainsi que lorsque cette sanction était exceptionnellement stipulée au contrat et
de manière apparente.
Il s’agit du défaut de déclaration mais la même sanction s’applique en cas de retard dans
la déclaration lorsque ce retard a causé un préjudice à l’assureur.
La déchéance invoquée par l’assureur ne met pas fin au contrat qui continue à couvrir les
risques futurs.
Les effets de la déchéance sont par ailleurs limités aux droits de l’assuré. Ils ne s’étendent
pas aux tiers qui agissent contre l’assureur en vertu d’un droit direct qu’ils tiennent de la loi à
l’exclusion cependant du tiers bénéficiaire12.
Sauf clauses expresses contraires, l’assureur paye en valeur et ne répare pas en nature.
Celui qui reçoit paiement peut être le souscripteur, un tiers acquéreur du bien (assurance
de chose) ou encore un tiers bénéficiaire (assurance-vie).
Le montant du paiement varie. Dans les assurances de personnes, ce montant est souvent
fixé dans le contrat alors que dans les assurances de dommages, il est fixé en fonction de la
surface du dommage.
L’indemnité peut aussi se révéler forfaitaire, l’assureur n’étant pas alors tenu de payer la
somme sans excéder le plafond prévu par la loi.
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Voir l’article 12-4 CIMA. 12
Distinguer le régime juridique du défaut de déclaration de sinistre du régime juridique du retard de déclaration de sinistre
(déchéance/…).
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Une classification des assurances n’est pas facile à établir. En effet, l’offre et la diversité
sont telles qu’une même assurance peut se retrouver dans plusieurs catégories. Si de
nombreuses classifications existent, la loi n’en retient pourtant que deux, avec des conséquences
juridiques bien distinctes.
Il s’agit des assurances de personnes et des assurances de dommages, ainsi que des
assurances à caractère indemnitaire et assurances à caractère forfaitaire.
Cette distinction tient à la différence fondamentale entre les obligations de l’assureur lors
de l’exécution du contrat.
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Une assurance qui en plus des risques couverts par l’assurance couvre les autres risques
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Les risques garantis dans les assurances de personnes sont donc ceux qui vont toucher
directement à la personne assurée, et non à ses biens.
Autre différence de taille : si ces risques viennent à se réaliser, l’indemnisation sera alors
forfaitaire la plupart du temps. Son montant est déterminé a priori, et sans évaluation du
dommage subi. C’est ici le contrat qui détermine a priori le montant à verser.
Les formes d’assurance de personnes les plus courantes sont les assurances sur la vie, les
assurances accident corporel, les assurances maladie, ou encore les assurances invalidité ou
incapacité.
Il faut toutefois noter une atténuation à ce caractère forfaitaire de l’indemnisation. Il existe
aussi des prestations à caractère indemnitaire dans les assurances de personnes (c’est par
exemple le cas de l’assurance hospitalisation ou accidents du travail).
Comme expliqué précédemment, les assurances à caractère indemnitaire sont celles qui
indemnisent la victime du préjudice qu’il a réellement subi. C’est notamment le cas d’une
assurance omnium.
Pour autant que les conditions et modalités du contrat soient respectées (y compris celles
relatives à la franchise), le preneur se verra remboursé du coût des réparations de sa voiture.
Les assurances à caractère forfaitaire sont par contre celles dont l’indemnisation n’est pas
liée au montant des dommages subis par la victime. Ainsi, dans un contrat d’assurance accidents,
il est fréquent que le bénéficiaire reçoive, au moment du décès ou l’incapacité de travail de
l’assuré, un montant forfaitaire qui, en tout état de cause, est indépendant d’un quelconque
dommage subi par l’assuré.
C’est le cas dans le cadre de l’exercice d’une activité professionnelle. Il existe une longue
liste d’assurances obligatoires à prendre dans le cadre de professions spécifiques (architectes,
notaires, forains, entrepreneurs, gardes d’enfants, entreprise de gardiennage, organisme de
placement collectif, organisateur de voyage, agent immobilier, comptable, etc.)
En ce qui concerne les particuliers par contre, peu d’assurances sont légalement
obligatoires. On citera l’assurance accidents du travail et l’assurance automobile obligatoire.
Tout employeur est tenu de contracter une assurance contre les accidents du travail en
faveur de ses travailleurs. Mais tout le monde ne se rend pas compte qu’il endosse le rôle
d’employeur s’il a une aide-ménagère, sauf s’il la paie avec des titres-services.
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B- L’assurance automobile obligatoire
Dans la zone CIMA, tous les véhicules terrestres à moteur ainsi que leurs remorques ou
semi-remorques à l’exception de ceux se déplaçant sur des chemins de fer et les tramways font
l’objet d’une assurance automobile obligatoire en vue de couvrir les risques découlant
d’accidents, incendies ou explosions causés par les véhicules, les accessoires des produits servant
à leur utilisation, les objets et substances qu’ils transportent ainsi que la chute de leurs
accessoires, objets, substances ou produits chaque fois que le véhicule a eu un rôle actif dans la
survenance d’un sinistre.
L’assurance automobile obligatoire ne couvre pas, sauf clause contraire, les dommages
subis par le conducteur à l’exception des hypothèses de collision de véhicules, les dommages
subis par chaque conducteur devant alors être réparés par l’assureur de l’autre conducteur…
D’autres exclusions sont possibles et ont une nature conventionnelle ; par exemple,
l’assureur est autorisé à inclure une disposition prévoyant une absence de garantie lorsque le
conducteur n’a pas l’âge requis ou ne possède pas les certificats en état de validité exigés par la
réglementation en vigueur pour la conduite du véhicule sauf en cas de vol, violence ou
d’utilisation à l’insu de l’assuré. L’exclusion conventionnelle est encore possible lorsque les
dommages sont subis par des personnes transportées chaque fois que le transport n’a pas été
effectué dans les conditions suffisantes de sécurité fixées par voie réglementaire ou encore
lorsque le dommage concerne des personnes transportées à titre onéreux alors qu’un contrat
d’assurance dans le cadre d’une activité professionnelle de transporteur n’a pas été souscrit. En
tout état de cause, les exclusions de garanties sont presque toujours inopposables à la victime,
l’assureur étant tenu d’indemniser cette dernière quitte à exercer une action contre l’assuré...
Notons également que certains hobbies sont eux aussi soumis à une assurance obligatoire,
comme la chasse par exemple. Enfin, si le consommateur fait partie d’un club sportif ou d’une
organisation culturelle, il faut savoir qu’une assurance devra être souscrite par ce club ou ce
centre, pour couvrir les personnes qui y travaillent sans être rémunérées.
Certaines assurances, sans être imposées par la loi, peuvent être contractuellement
obligatoires. C’est ici en vertu d’un contrat, et non en vertu de la loi, que la souscription de
l’assurance est rendue obligatoire.
Les cas d’assurance contractuellement obligatoire sont nombreux. Citons, par exemple, les
cas suivants :
- Souscription obligatoire d’une assurance habitation par le locataire si le contrat de
bail le prévoit
- Souscription obligatoire d’une assurance habitation à la demande de l’organisme de
crédit
- Souscription obligatoire d’une assurance omnium par certains organismes de
financement.
Il existe enfin de nombreuses assurances qui ne sont imposées ni par la loi ni par contrat,
mais dont la couverture peut s’avérer utile au consommateur.
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Tel est notamment le cas de l’assurance responsabilité civile familiale. C’est en effet, elle
qui prend en charge l’indemnisation du tiers si le consommateur (ou les personnes dont il est
civilement responsable, comme ses enfants ou ses animaux par exemple) est effectivement
responsable d’un dommage causé à une tierce personne. Aux yeux de la loi, il appartient à celui
qui est responsable d’un incident qui cause du tort à autrui d’assumer les conséquences
financières de ses actes ! Et les montants réclamés peuvent parfois être impressionnants. Le
consommateur qui a souscrit une assurance familiale est protégé contre ces soucis financiers. En
effet, la couverture intervient lorsque sa responsabilité civile est engagée. Par responsabilité
civile, on entend l’obligation de réparer le dommage que l’on a causé par sa faute ou par la faute
d’autrui dont on doit répondre (ses enfants mineurs ou les animaux que l’on a sous sa garde par
exemple). Or, cette responsabilité peut être engagée à de nombreuses occasions...
Ce sont celles qui couvrent les biens de manière générale (habitation, meubles,
véhicule….). À titre d’exemple, citons l’assurance habitation souscrite par un propriétaire et qui
couvre le logement ou encore l’assurance omnium qui couvre les dégâts matériels causés au
véhicule.
Les assurances de frais protègent le patrimoine du preneur des éventuels frais qu’il devrait
engager pour assurer sa défense. Par exemple : l’assurance protection juridique qui va prendre
en charge les frais d’avocat et de justice en cas de procès.
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Les contrats d’assurances s’exécutent généralement sans incident et connaissent une suite
amiable, ce qui est favorable à la volonté des rédacteurs du code CIMA, lesquels ont exprimé leur
méfiance vis-à-vis des juridictions étatiques.
Une infime partie des contrats d’assurance connait des difficultés qui peuvent être
soumises aux tribunaux, on parle alors de contentieux lié aux assurances.
Du latin « contendere », c’est-à-dire mettre aux prises, le contentieux en tant que
substantif est l’ensemble des procès se rapportant au même objet: contentieux fiscal, contentieux
administratif, contentieux électoral, contentieux bancaire… Comme adjectif, le terme contentieux
renvoie à ce qui fait l’objet d’un désaccord, litige ou différend spécialement juridique et
susceptible d’être soumis à l’examen d’un juge ou d’un arbitre.
Il convient de relever qu’au-delà des arrangements amiables, le contentieux des
assurances est encadré dans le temps et peut effectivement nécessiter un règlement judiciaire.
I- Le règlement amiable
En cas de litige avec un assureur sur l’indemnisation d’un sinistre ou le montant d’une
cotisation, la négociation peut permettre d’aboutir à une solution amiable qui satisfera les deux
parties.
Pour formaliser cet accord, une transaction est signée par chacune des parties, ce qui met
un terme au litige.
En cas de désaccord l’assureur doit être informé par lettre recommandée avec accusé de
réception pour attester que votre recours s’inscrit bien dans le délai de prescription de deux ans.
Si le litige persiste, il est porté devant les tribunaux.
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douze (12) mois à compter du jour de l’accident, une offre d’indemnité à la victime qui a subi une
atteinte à sa personne. En cas de décès de la victime, l’offre est faite à ses ayant droits tels qu’ils
sont définis dans les articles 265 et 266 dans les huit (08) mois du décès.
L’offre d’indemnité présentée ne saurait être inférieure au montant qui résulterait de
l’application des modalités de calcul des articles 260 et suivants du Code CIMA. L’absence de
présentation d’offre dans les délais sus mentionnés, est passible des sanctions administratives
prononcées par la commission.
L’offre comprend tous les éléments indemnisables du préjudice, y compris les éléments
relatifs aux dommages, aux biens lorsqu’ils n’ont pas fait l’objet d’un règlement préalable.
Elle peut avoir un caractère provisionnel lorsque l’assureur n’a pas dans les six (06) mois
de l’accident, été informé de la consolidation de l’état de la victime. L’offre définitive
d’indemnisation doit alors être faite dans un délai de six (06) mois suivant la date à laquelle
l’assureur a été informé de cette consolidation.
En cas de pluralité de véhicules, et s’il y a plusieurs assureurs, l’offre est faite par
l’assureur désigné par la procédure d’indemnisation pour compte d’autrui visée aux articles 267 et
suivants, ou par l’assureur saisi comme il est dit ci-après, s’il est différent de l’assureur désigné
conformément aux articles 267 et suivants.
La victime directe ou ses ayants droit ont la faculté de saisir l’assureur garant de la
responsabilité civile du véhicule terrestre d’une demande motivée d’indemnisation. Celui-ci
dispose d’un délai de 30 jours pour répondre à cette demande. Les dispositions qui précèdent ne
sont pas applicables aux victimes à qui l’accident n’a occasionné que des dommages aux biens
(véhicules et objets transportés) »
La prescription est un principe général de droit qui désigne la durée au-delà de laquelle
une action en justice n’est plus recevable.
En matière de contrat d’assurance, l’article 28 du code CIMA dispose « Toutes actions
dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites par deux ans à compter de l’événement qui y
donne naissance.
Toutefois, ce délai ne court:
1°) en cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que
du jour où l’assureur en a eu connaissance ;
2°) en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont connaissance, s’ils prouvent
qu’ils l’ont ignoré jusque-là.
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Quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un tiers, le délai de la
prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l’assuré ou a
été indemnisé par ce dernier.
La prescription est portée à DIX (10) ans dans les contrats d’assurance sur la vie lorsque le
bénéficiaire est une personne distincte du souscripteur et, dans les contrats d’assurance contre
les accidents atteignant les personnes, lorsque les bénéficiaires sont les ayants droit de l’assuré
décédé.»
Il y a lieu de préciser que les litiges nés entre assureurs et assurés peuvent être portés
devant les juridictions étatiques à tout moment par l’une des parties. Autrement dit, la procédure
judiciaire n’est pas subsidiaire pour ce qui concerne le contentieux entre les parties au contrat
d’assurance ou entre un intermédiaire d’assurance et l’assureur ou entre ce dernier et un tiers
payeur.
Par contre, les différents entre assureurs et les tiers lésés ne peuvent être portés devant
les juridictions qu’après échec de la procédure amiable d’indemnisation.
Le recours au juge revêt donc un caractère subsidiaire lorsqu’il s’agit du contentieux entre
l’assureur et les victimes d’accidents de la circulation.
Les tribunaux ne se réfèreront au droit commun qu’en cas d’insuffisance du code CIMA.
1- La saisine du juge
La saisine est la formalité par laquelle un plaideur porte son différend devant une
juridiction afin que celle-ci examine la recevabilité et le caractère fondé de ses prétentions.
Le juge est saisi par un acte introductif d’instance dont la nature varie selon qu’il s’agit du
juge civil ou du juge répressif.
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- le tribunal du fait dommageable
Par exemple, si le souscripteur vit à Ebolowa et que l’accident se produit à Douala, il
pourra saisir le tribunal d’Ebolowa ou celui de Douala.
Article 30 Code CIMA « Dans toutes les instances relatives à la fixation et au
règlement des indemnités dues, le défendeur (assureur ou assuré) est assigné devant
le tribunal du domicile de l’assuré, de quelque espèce d’assurance qu’il s’agisse, sauf
en matière d’immeubles ou de meubles par nature, auquel cas le défendeur est
assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés.
Toutefois, s’il s’agit d’assurances contre les accidents de toute nature, l’assuré
peut assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait
dommageable »
Remarque : Le domicile du défendeur ne veut pas dire domicile de l’assuré car l’assuré
n’est pas toujours défendeur au procès. L’assureur peut aussi être partie défenderesse. Une
action en résiliation du contrat d’assurance introduite par l’assuré est portée devant le tribunal du
domicile de l’assureur ou du lieu où il y a une succursale selon la jurisprudence des gares
principales.
Le Tribunal du domicile de l’Assuré:
Dans tous les litiges relatifs à l’évaluation au paiement des indemnités dues à l’assuré le
défendeur qu’il soit assureur ou assuré est assigné devant le tribunal du domicile de l’assuré.
Le Tribunal du lieu de situation des objets assurés:
En matière d’immeuble ou de meuble, le défendeur sera assigné devant le tribunal du lieu
où sont situés les objets assurés.
Le Tribunal du lieu de survenance du sinistre:
Lorsqu’il s’agit du contentieux de l’indemnisation des victimes d’accidents de toute nature,
l’assuré ou les tiers peuvent saisir le tribunal du lieu où s’est produit le sinistre. Retenir la
compétence du tribunal du lieu de survenance du fait juridique se justifie par la facilité des
constations et des expertises
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DROIT BANCAIRE
CHAPITRE INTRODUCTIF
Le droit bancaire est l’ensemble des règles applicables aux opérations bancaires et à ceux
qui les accomplissent à titre professionnel.
Le droit bancaire tel qu’il est appliqué aujourd’hui a une origine lointaine. En effet, le mot
banque qui a donné son nom au droit bancaire vient de «banco» en italien qui veut dire table; les
premiers banquiers étaient en fait des changeurs qui disposaient de tables comme comptoirs et
avaient pour fonction essentielle de changer la monnaie et de fournir de bonnes pièces
métalliques pour le commerce. .
Les premières banques sont ainsi nées au moyen-Age dans les villes commerçantes
notamment Venise et Gènes en Italie. De leur fonction originaire de changeurs, les banquiers
sont devenus aujourd’hui des agents de crédit.
En tant que discipline, le droit bancaire est une branche du droit commercial influencée par
le droit public.
S’agissant de son aspect commercial, le droit bancaire est soumis aux règles classiques du
droit commercial (liberté de la preuve, compétence juridictionnelle, solidarité présumée entre
commerçants) et c’est pourquoi, les opérations de banque notamment sont qualifiées d’actes de
commerce.
En ce qui concerne son visage publiciste, cette influence est due à l’importance du secteur
bancaire dans l’économie générale. Le rôle des banques dans l’économie étant d’une grande
importance, les états se doivent d’organiser ce secteur, le structurer, afin de protéger les
épargnants, et encadrer la distribution de crédits.
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Ainsi les banques ont principalement comme activité de servir d’intermédiaire dans les
transferts de fonds, de distribuer de l’argent dans les opérations de crédit. Elles peuvent
cependant avoir des activités complémentaires qui viennent se greffer aux précédentes
(opérations de coffre-fort, assurance, téléphonie mobile, multimédia).
Le droit bancaire a aujourd’hui plusieurs caractères; fruit de son évolution: c’est un droit
technique, formaliste, généralisé et informatisé.
Le droit bancaire est un droit technique, car il utilise des techniques juridiques
sophistiquées, afin que les acteurs puissent répéter à l’infini les mêmes opérations. La technique
permet une rapidité et une sécurité des opérations. Par exemple, le chèque se base sur un
mécanisme juridique précis, qui garantit sa sécurité.
Le droit bancaire connaît un formalisme très poussé. Ses acteurs doivent respecter
certaines formes et certaines mentions, sans quoi l’acte passé est disqualifié.
Ce formalisme s’exprime à travers les conditions générales d’ouverture de compte ou de
distributions de crédits : les banques font conclure à leurs clients des contrats d’adhésions avec
des clauses précises, dictées par la loi pour la plupart.
Auparavant, quand il s’agissait de céder une créance, on cédait des titres «papiers», la
créance faisait alors corps avec le titre. En effet, le droit commercial, afin de permettre une plus
grande fluidité des opérations, a mis au point les titres négociables, transférant la créance en
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même temps que le papier. Ces titres négociables ont ensuite évolué vers la dématérialisation,
l’informatisation.
Cette informatisation affecte les relations avec la clientèle, car celle-ci avait autrefois
l’obligation de se présenter au guichet. Aujourd’hui, toutes les manipulations sont possibles à
distance (guichets automatiques de banque, distributeurs automatiques de billets, terminaux de
paiements chez les commerçants).
Le droit bancaire se fonde pour l’essentiel sur des sources textuelles de nature diverses
mais s’appuie également sur des sources techniques ou professionnelles.
Le droit bancaire ne diffère pas des autres branches du droit en ce qui concerne ses
sources : il faut tenir compte des textes législatifs, réglementaires et professionnels ainsi que de
la jurisprudence et des usages sans oublier le droit OHADA et CEMAC et les sources
internationales.
La force obligatoire de ces diverses sources varie selon l’autorité dont elles émanent et
certaines d’entre elles ne constituent pas au sens strict du terme des sources du droit.
Elles doivent néanmoins être toutes envisagées en raison de leur importance pratique et
de leur incidence sur le droit positif.
Elles sont pour l'essentiel l'œuvre des organes et institutions de la CEMAC. Parmi les
nombreux textes, on peut citer sans être exhaustif:
- La convention du 16 octobre 1990 portant création de la COBAC
- La convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de la réglementation bancaire
dans la CEMAC
- Le Règlement COBAC R-2009/01 du 1er avril 2009 portant fixation du capital social
minimum des établissements de crédit.
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- Le Règlement COBAC R-2009/02 du 1er avril 2009 portant fixation des catégories des
établissements de crédit, de leur forme juridique et des activités autorisées.
- Les Règlements de 2002 relatifs aux établissements de microfinance.
- Le REGLEMENT CEMAC du 02 octobre 2012 portant diverses dispositions relatives au
taux effectif global et à la publication des conditions de banque
- Le REGLEMENT CEMAC du 02 octobre 2012 portant définition et répression de l’usure
dans les Etats de la CEMAC
- Le REGLEMENT du 25 avril 2014 relatif au traitement des difficultés des établissements
de crédit dans la CEMAC
Elles sont pour l'essentiel issues d'un organisme connu sous le nom de Comité de Bâle ou
de Comité de Bâle pour le Contrôle Bancaire (CBCB).
Le Comité de Bâle été créé en 1974 par le Comité des Gouverneurs des Banques Centrales
des pays du G10 et comprend les responsables des autorités de surveillance bancaire des pays
du G10 ainsi que d’Espagne du Luxembourg. Il rassemble aujourd’hui les superviseurs de 27
pays: l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Brésil, le Canada, la Chine, la France, l’Allemagne,
Hong Kong SAR, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, la Corée, le Luxembourg, le Mexique, les
Pays-Bas, la Russie, l’Arabie Saoudite, Singapour, l’Afrique du Sud, l’Espagne, la Suède, la Suisse,
la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Sa principale fonction consiste à établir les règles internationales en matière de supervision
bancaire afin de renforcer la sécurité des systèmes bancaires, et promouvoir une égalisation des
conditions de concurrence entre les grandes banques internationales.
Ses textes, réunis dans un document appelé charte du Comité de Bâle ne sont pas
obligatoires c'est-à-dire ne sont pas juridiquement contraignants pour les membres mais sont
adoptés par de nombreux pays membres et non membres. Les autorités de la CEMAC
encouragent les banques de la zone a adopté ces principes (ex: Principes de Bale I, Bâle II, Bâle
III).
L’organe de gouvernance du Comité de Bâle est le groupe des gouverneurs de banque
centrale et des responsables du contrôle bancaire (GHOS). Le secrétariat du Comité est situé à la
Banque des Règlements Internationaux à Bâle en Suisse. Les documents qu’il publie ne sont pas
contraignants juridiquement, mais constituent un engagement moral de ses membres.
A côté de ces principaux textes, il faut ajouter les décisions des organes de direction et de
contrôle. Elles sont appelées sources techniques et jouent un rôle important en matière bancaire.
Il s’agit des avis et décisions émanant des différentes autorités compétentes en la matière
qu’elles soient nationales comme le MINFI ou le conseil national de crédit ou sous régionales
comme la COBAC ou la BEAC.
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B- LES USAGES PROFESSIONNELS
Ils sont nombreux en droit bancaire et peuvent régir aussi bien les rapports entre
établissements de crédit que les rapports de ces derniers avec leur clientèle.
Certains d’entre eux peuvent d’ailleurs être consacrés par la jurisprudence.
Ils jouent un rôle important en matière bancaire. Exemple: l'usage en matière bancaire est
que l'année civile pour le calcul des intérêts compte 360 jours.
C- LA JURISPRUDENCE
Le rôle de la jurisprudence ne doit pas être méconnu en droit bancaire. Celle-ci est
importante, non seulement pour interpréter les textes, mais également pour établir en dehors de
tout texte le régime juridique de certaines opérations effectuées par les banques.
L’activité bancaire étant commerciale, ceux qui la pratiquent de manière habituelle sont
des commerçants. Il s’agit d’une part des établissements de crédit et d’autre part des
établissements de microfinance.
A- LA DEFINITION
L’article 1er du Règlement COBAC R-2009/02 du 1er avril 2009 définit les établissements
de crédit comme: «les organismes qui effectuent à titre habituel des opérations de banque».
Il ressort de cette définition que trois (3) conditions sont cumulativement exigées pour
entrer dans la catégorie d’établissement de crédit:
- Il faut être une personne morale. La forme de cette personne morale est d’ailleurs
exigée; il ne peut s’agir que d’une société anonyme avec conseil d’administration et
ayant un capital social minimum.
- Il faut exercer à titre habituel c’est-à-dire qu’il faut la répétition des opérations de
banque et l’organisation en une profession.
- Il faut effectuer des opérations de banque. Sont considérées comme opérations de
banque: la réception des fonds du public, les opérations de crédit et la mise à la
disposition de la clientèle des moyens de paiement ou leur gestion. Les établissements
de crédit peuvent aussi effectuer d’autres opérations dites opérations connexes.
Tous ceux qui ne remplissent pas ces conditions ne peuvent être considérés comme des
établissements de crédit.
Par ailleurs, il est interdit à toute personne ou entreprise autre qu’un établissement de
crédit d’effectuer des opérations de banque à titre de profession.
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Les établissements de crédit sont classés en deux catégories: les établissements bancaires
et les établissements financiers.
- La banque universelle
- Les banques spécialisées.
a- La banque universelle
Elle a pour vocation de recevoir du public des dépôts de fonds à vue et à terme et
d’effectuer les opérations de crédit.
La véritable particularité de la banque universelle tient surtout à la limitation (l’interdiction)
de la possibilité de prendre des participations dans les sociétés.
Toutefois, cette limitation ne s’applique pas aux participations prises dans d’autres
banques, établissements financiers ou dans les sociétés nécessaires à leur exploitation et
chargées de la gestion soit de leur patrimoine immobilier soit des services d’étude relevant de la
profession bancaire.
Les banques peuvent être spécialisées soit pour certaines opérations déterminées (crédit à
long terme, prises de participation) soit pour une clientèle ou un secteur d’activité déterminé
(crédit agricole, crédit foncier…)
Mais surtout ces banques bénéficient de la possibilité d’avoir un statut spécial.
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d’entreprises commerciales qui s’investissent dans diverses activités telles que le crédit-
bail et les opérations assimilées, l’affacturage ou l’octroi des garanties.
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II- LES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE
Les établissements de microfinance (EMF) sont des entités agréées qui, n’ayant pas le
statut d’établissement bancaire ou d’établissement financier, pratiquent, à titre habituel, des
opérations de crédit et ou de collecte de l’épargne et offrent des services financiers spécifiques
au profit des populations qui pour l’essentiel évoluent en marge du circuit bancaire traditionnel
(articles 1er et 2 du Règlement de 2002).
La loi prévoit que les autorités nationales peuvent fixer des niveaux de capital minimum
plus élevés si le développement du secteur de la microfinance l’exige, après avis conforme de la
Commission Bancaire.
Quelle que soit leur catégorie, les EMF ne peuvent accomplir que des opérations bien
précises déterminées par la loi. Il s’agit de:
- La collecte de l’épargne pour les EMF de 1ère et 2ème catégorie (qu’il s’agisse
essentiellement de celle des membres ou de celle des tiers)
- Les opérations de crédit en faveur de leurs membres ou des tiers, les placements
financiers auprès des banques commerciales de l’État d’implantation
- La souscription des bons du Trésor ou de ceux émis par la BEAC
- Les opérations autorisées à titre accessoire telles que location de coffre-fort, opérations
de crédit-bail, actions de formation
Les EMF peuvent exercer leur activité soit de manière indépendante, soit à l’intérieur d’un
réseau.
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Le réseau est un ensemble d’établissements agréés, animés par un même objectif et qui
ont volontairement décidé de se regrouper afin d’adopter une organisation et des règles de
fonctionnement communes.
Il peut être local ou national.
Tout réseau doit se doter d’un organe faîtier qui est un établissement disposant d’un
capital ou d’une dotation approprié et qui assure certaines prérogatives telles que la
représentation du réseau auprès des tiers, la fixation des conditions d’adhésion, d’exclusion ou de
retrait des affiliés; le pouvoir disciplinaire….
La COBAC arrête et publie la liste des EMF agréés dans la CEMAC.
Les conditions de leur fonctionnement, notamment leurs relations avec la clientèle,
relèvent de la compétence du Conseil National du Crédit.
L’exercice de l’activité bancaire est réglementé à un double point de vue: du point de vue
de l’accès à l’activité et du point de vue de l’exercice même de cette activité. Des organes
spécifiques de contrôle existent.
L’accès à l’activité bancaire est soumis à certaines conditions et répond à une certaine
procédure.
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Les dirigeants d’établissements de crédit à quelque titre que ce soit doivent remplir
certaines conditions pour exercer leurs fonctions.
Ainsi, la direction générale d’un établissement de crédit doit être assurée par deux (2)
personnes au moins qui doivent remplir certaines conditions de diplôme et doivent être agréés.
De même, ces établissements sont contrôlés par au moins deux (2) commissaires aux
comptes qui doivent être agréés dans les mêmes conditions que les dirigeants.
L’agrément est prononcé par arrêté de l’autorité monétaire nationale c’est-à-dire le MINFI
sur avis conforme de la COBAC11.
L’agrément peut être retiré lorsque les personnes concernées ne remplissent plus les
conditions exigées.
Des interdictions et des incompatibilités sont prévues pour l’exercice des fonctions de
dirigeant ou de membre de conseil d’administration d’un établissement de crédit. Ainsi, nul ne
peut exercer ces fonctions s’il a fait l’objet d’une condamnation pour crime, atteinte à la sécurité
et au crédit de l’Etat, vol ou infraction assimilée, s’il a été déclaré en faillite et n’a pas été
réhabilité ou s’il a été condamné pour banqueroute12.
Pour les EMF, les dirigeants et commissaires aux comptes doivent être également agréés.
Ils doivent également remplir certaines conditions; soit de diplôme soit d’expérience
professionnelle qui varient selon la catégorie d’EMF concernée.
Des incompatibilités et des interdictions sont également prévues.
B- LA PROCEDURE D’ACCES
11
L’avis conforme signifie que l’autorité monétaire ne peut passer outre un avis positif ou négatif de la COBAC
12
La faillite encore appelée état de cessation de paiement est la situation d’une société qui ne peut plus faire face à ses
engagements; son passif exigible étant supérieur à son actif disponible. Tandis que la banqueroute est une infraction qui consiste
à mettre volontairement en péril la santé financière d’une entreprise déjà en difficulté.
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De même, par rapport à certaines opérations de crédit, l’interdiction d’exercer sans
agrément l’activité bancaire ne concerne pas les organismes sans but lucratif qui, dans le cadre
de leurs activités, peuvent accorder des prêts à leurs membres ou les entreprises qui peuvent
accorder des prêts à leurs employés.
Les conditions de banque sont les conditions dans lesquelles les établissements de crédit
effectuent les opérations avec la clientèle.
Fixées par l’autorité monétaire nationale, elles concernent :
- L’ouverture et la tenue des comptes
- Les opérations sur les portefeuilles de valeur mobilière
- Les engagements par signatures
- La location des coffres.
L’autorité monétaire fixe par rapport à ces opérations les taux à appliquer, les montants
des commissions…
Les établissements de crédit doivent porter à la connaissance de leurs clientèles les
conditions générales qu’ils pratiquent, notamment par voie d’affichage.
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III- LE CONTROLE DE L’ACTIVITE BANCAIRE
Le contrôle de l’activité bancaire est assuré par plusieurs organes nationaux ou sous
régionaux.
Il s’agit de :
- L’autorité monétaire c’est-à-dire le Ministre des Finances (MINFI) qui notamment est
habileté à prononcer l’agrément des établissements de crédit et de leurs dirigeants
- Conseil National du Crédit (CNC) qui est un organisme consultatif chargé de donner
des avis sur l’orientation de la politique d’épargne et de crédit et sur la réglementation
bancaire
- L’association professionnelle des établissements de crédit (APEC)
- L’association professionnelle des établissements de microfinance.
Chaque établissement de crédit ou EMF est tenu d’adhérer à l’association professionnelle
de son pays qui a pour objet entre autres la représentation des intérêts collectifs des
établissements de crédit ou des EMF auprès des pouvoirs publics, l’information de ses adhérents
et du public.
Il s’agit de :
- La BEAC qui prête son concours à la mise en œuvre du contrôle des établissements de
crédit
- La COBAC qui dispose du pouvoir réglementaire, du pouvoir d’autorisation préalable et
surtout du pouvoir de sanction.
B- LES SANCTIONS
Le non-respect de la réglementation peut entraîner la mise en œuvre des sanctions par les
autorités nationales ou surtout par la COBAC.
Ces sanctions sont essentiellement et par ordre de gravité :
- L’avertissement
- Le blâme
- L’interdiction d’effectuer certaines opérations
- La révocation des commissaires aux comptes
- La suspension des dirigeants
- La désignation d’une administration provisoire
- Le retrait d’agrément
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Le prononcé de ces sanctions intervient après une procédure disciplinaire (voir règlement
du 25 avril 2014).
Il est possible d’exercer des recours contre ces sanctions devant la cour de justice de la
CEMAC.
Un compte est un tableau de chiffres qui retrace les créances et dettes réciproques de
deux (2) personnes appelées correspondants. Il constate les opérations survenues entre les deux
parties et en exprime le résultat.
Mais un compte n’est pas qu’un document comptable. Il est aussi et surtout une
convention qui peut exister entre deux personnes.
Lorsque la convention lie le banquier à son client, on parle de compte bancaire.
Tout d’abord, en tant que document comptable, le compte bancaire constate les
opérations et exprime le résultat (créance ou dette) par des chiffres. C’est donc un instrument de
preuve.
Ensuite, le compte bancaire est un instrument de règlement car les créances sont payées
par leur inscription en compte.
Enfin, le compte bancaire est un instrument de garanties pour les banques car il permet de
garantir les créances qui y sont inscrites grâce à la compensation qui s’opère entre les articles de
crédit et articles de débit. De plus, le compte bancaire peut être aussi un instrument de garantie
pour les soldes d’autres comptes.
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Dans le premier, les fonds peuvent être retirés à tout moment c’est-à-dire par caisse, par
chèque ou par virement.
Dans le second, les fonds sont déposés dans une perspective de placement ou d’épargne.
C’est le cas du compte d’épargne.
Le compte de dépôt ou compte chèque ou compte ordinaire est celui ouvert par le
banquier à son client en contrepartie d’un dépôt généralement fait par les particuliers qui
procèdent à des opérations de retrait par caisse, chèque, virement au fur et à mesure de leurs
besoins.
Le compte courant par contre, généralement ouvert aux commerçants, est un compte
destiné à recevoir des remises de fonds réciproques.
A- LE CONSENTEMENT
La loi prévoit que toute ouverture de compte donne lieu à la conclusion d'une convention
de compte écrite entre l'établissement assujetti et son client.
Il faut donc le consentement des deux parties.
Cette convention précise la nature et les modalités de fonctionnement du compte. Mais
généralement, l’ouverture du compte se manifeste par l’enregistrement d’une première opération
constatant le dépôt d’une somme indiquée. Ce premier dépôt donne au compte une existence
comptable.
Le problème s’est posé de savoir si le banquier pouvait refuser l’ouverture d’un compte.
Le règlement de 2003 a pris position par rapport à ce problème dans son article 7 qui
dispose : «Toute personne physique ou morale domiciliée dans un Etat membre de la
CEMAC et dépourvue d'un compte de dépôt, a droit à l'ouverture d'un tel compte dans
l'établissement assujetti de son choix.
En Cas de refus établi, d 'au moins trois établissements choisis, la personne
peut saisir la Banque Centrale afin qu'elle désigne un établissement assujetti qui est
tenu d'ouvrir le compte de dépôt et d'assurer sur ce compte au minimum les services
de base liés aux opérations de dépôt, de retrait et de virement au guichet, au
traitement d'avis de prélèvement et à la remise de toute autre formule de retrait.
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Les dispositions de l’alinéa précédent s’appliquent lorsque le demandeur reçoit
trois refus successifs du seul établissement assujetti de son lieu de résidence.
Toute décision de clôture d'un tel compte sur l'initiative du teneur ne peut
produire d'effet moins de 60 jours calendaires après communication par celui-ci d'une
notification écrite et motivée de la décision adressée au client et à la Banque Centrale
pour information.
Les dispositions du présent article s'appliquent également aux interdits
bancaires ou judiciaires».
Le droit au compte ne concerne que le compte de dépôt et ce compte est soumis aux
mêmes conditions tarifaires de fonctionnement que les comptes de dépôt du régime normal.
En dehors de cette hypothèse particulière, le banquier peut refuser l’ouverture d’un
compte au demandeur. Seulement, il doit l’en informer par écrit mais il n’est pas nécessaire que
la décision de refus soit motivée.
1- Le cas du mineur
Le majeur en tutelle est dans les mêmes conditions que le mineur non émancipé et ne
peut se faire ouvrir un compte sans l’assistance du tuteur.
Le majeur sous sauvegarde de justice pour sa part, conserve la faculté de se faire ouvrir
un compte sans assistance. Mais le juge peut néanmoins désigner un mandataire à cet effet.
Le majeur sous curatelle peut se faire ouvrir et faire fonctionner le compte avec
l’assistance du curateur.
Toute personne morale de droit privé ou de droit public peut se faire ouvrir un compte en
banque.
Le problème se pose surtout du pouvoir des représentants légaux que le banquier doit
vérifier sinon il engage sa responsabilité à l’égard de la société et même des tiers.
Une société commerciale en cours de création n’a pas de personnalité juridique avant son
inscription au RCCM. Mais il est admis qu’elle peut se faire ouvrir un compte dont le sort dépend
de deux situations:
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- Si la société reprend les actes de fondateurs, ceux-ci sont réputés avoir été faits dès
l’origine par la société elle-même. Le compte sera considéré comme ouvert dès l’origine
au nom de la société.
- Si la société ne reprend pas les actes de fondateurs par exemple parce qu’elle n’a pas
été constituée par la suite, les fondateurs demeurent personnellement et solidairement
responsables. En cas de dissolution de la société, sa personnalité morale subsiste ou
survit pour les besoins de la liquidation, le compte est donc maintenu jusqu’à la clôture
de la liquidation.
Généralement les opérations sur le compte sont effectuées par les titulaires dans les
conditions de pouvoir et de capacité précédemment étudiées.
Mais le titulaire peut désigner un mandataire pour le faire. Le banquier devra vérifier la
validité du mandat et les pouvoirs du mandataire.
Lorsque le mandat est temporaire, il devra refuser d’exécuter les ordres postérieurs à
l’expiration du mandat.
Il doit faire de même en cas de révocation du mandat ou du décès du mandant s’il en a
été informé.
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Quant aux opérations proprement dites, elles sont nombreuses et variées mais répondent
au même régime en ce qui concerne l’entrée en compte et les problèmes des intérêts et
commissions.
1- L’entrée en compte
2- Les intérêts et commissions (voir Règlement CEMAC sur l'usure et les conditions
de banque)
Le fonctionnement du compte peut donner lieu à la production des intérêts quelle que soit
la nature du compte.
On distingue généralement entre les intérêts créditeurs, les intérêts débiteurs et les
commissions.
Ils sont dus sur le solde créditeur d’un compte à l’exception des comptes de dépôt à vue
ne sont pas producteurs d’intérêt.
Ils sont dus par le client sur le solde débiteur du compte. Le taux d’intérêt doit être fixé
lors de l’ouverture du compte. Dans le cas contraire, il est celui qui ressort des conditions
générales de banque amis il doit répondre aux exigences légales.
c- Les commissions
Les commissions sont les frais qui rémunèrent des différents services rendus par la banque
à son client.
Il s’agit:
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La loi impose au banquier d’informer le public sur les différentes conditions de banque
parmi lesquelles figurent les commissions.
Cette information se fait principalement par voie d’affichage dans les locaux de
l’établissement de crédit ou de microfinance.
Le solde créditeur d’un compte, créance du client sur le banquier, constitue un élément de
son patrimoine qui peut être saisi par un créancier du client par le biais d’une saisie.
La saisie constitue un incident de fonctionnement du compte, c’est-à-dire une opération
bancaire qui sort du cadre de la convention de compte.
Les incidents de compte peuvent survenir à la suite de 03 types d’évènements:
Il convient de relever que les incidents de fonctionnement entrainent des frais importants
dont le détail est précisé dans la convention de compte (pour un chèque sans provision par
exemple la banque peut facturer l’envoi d’une lettre pour informer le client de l’ouverture d’un
dossier d’incident de fonctionnement et les intérêts ou agios sur le solde débiteur).
Nous nous appesantirons sur la saisie et l’avis à tiers détenteur.
Ces deux types de saisies sur compte bancaire n’ont donc pas la même finalité. Tandis que
l’une intervient en amont, l’autre se pratique à la suite du prononcé d’une injonction de payer.
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La saisie porte sur le solde du compte et non sur le compte lui-même et peut concerner
aussi bien les comptes d’épargne, de dépôt que les comptes courant.
Le blocage du compte par le biais de la saisie ne doit pas avoir pour effet de faire obstacle
à l’incessibilité et à l’insaisissabilité du salaire. Le client devrait donc malgré la saisie effectuer des
retraits dans la limite des portions insaisissables ou incessibles.
La détermination du solde objet de la saisie pose des problèmes. En effet, des opérations
peuvent être en cours au jour de la saisie de même que d’autres peuvent apparaître
postérieurement à la signification de l’exploit de saisie-arrêt. Le résultat de ces opérations doit-il
modifier le solde saisi et par là la créance saisie arrêtée ? Il faut distinguer entre les opérations
nouvelles et les opérations en cours.
- Les premières c’est-à-dire celles dont le processus est commencé après la saisie ou qui
sont conclues après cette saisie ne peuvent en aucune façon modifier le solde tel qu’il
apparaît au jour de la saisie ni être affectées par cette saisie. La saisie opère à ce
niveau une sorte de blocage du compte.
- Les secondes doivent être liquidées et leur résultat peut éventuellement modifier le
solde du compte tel qu’il apparaît au jour de la signification. Le solde peut donc être
affecté à l’avantage ou au préjudice du saisissant par les opérations suivantes dès lors
qu’il est prouvé que leur date est antérieure à la saisie : au crédit, les remises faites
antérieurement en vue de leur encaissement ainsi que les chèques et effets de
commerce non encore portés au compte ;au débit, l’imputation des chèques donnés à
l’encaissement ou portés au crédit du compte antérieurement à la saisie et revenus
impayés, les retraits effectués antérieurement à la saisie si les bénéficiaires ont été
crédités avant la saisie.
L’avis à tiers détenteur ou ATD est une procédure administrative réservée au Trésor public
qui permet à ce dernier de prélever sur les comptes bancaires ou sur les salaires des sommes qui
lui sont dues (impôts directs ou indirects, pénalités de retard, intérêts, frais de recouvrement de
ces sommes) lorsqu’un contribuable n’a pas répondu favorablement à «une mise en demeure de
payer».
Elle ne peut porter que sur des sommes d’argent et vise tous les comptes.
C’est une mesure de recouvrement forcé.
Elle a pour effet de contraindre l’établissement détenteurs des comptes bancaires d’un
usager de bloquer ceux-ci, le temps pour l’administration fiscale de récupérer l’argent qui lui est
dû.
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Quant à la non-ingérence, elle signifie que le banquier n’a pas à se faire juge des
opérations que lui confie son client sauf en cas de fraude manifeste. Il ne doit pas s’intéresser à
la provenance des fonds et à leur destination sous réserve des règles en matière de blanchiment
des capitaux. Il doit être neutre par rapport à la gestion du compte.
Ces obligations se doublent d’une obligation de secret du banquier. Par sa profession, il est
détenteur des informations confidentielles sur son client voire sur des tiers. Il est dès lors tenu
d’un devoir de discrétion mais surtout du secret professionnel sanctionné pénalement.
Le domaine du secret professionnel s’étend à toute personne qui, à quelque titre que ce
soit; participe à la direction, la gestion d’un établissement de crédit ou est employé par celui-ci.
Mais il est limité par rapport à son objet c’est à dire qu’il ne concerne que les informations
confidentielles, ce qui exclut les informations générales c’est à dire l’opinion de la place. De
même, il ne peut être opposé à certaines personnes ou organismes tels le fisc, le trésor, les
douanes, l’administration judiciaire, les organismes de contrôle de la profession bancaire
notamment la COBAC et de lutte contre le blanchiment ou la corruption (COBAC, ANIF).
Le compte bancaire étant une convention, il peut prendre fin pour plusieurs causes qui
produisent tous les mêmes effets.
1- La clôture volontaire
Elle se fait différemment suivant que le compte est à durée déterminée ou indéterminée.
Dans le cas de compte à durée déterminée, la convention prendra fin par l’arrivée du
terme sous réserve d’une reconduction expresse ou tacite, par la résiliation anticipée d’un
commun accord, par la clôture unilatérale à l’initiative du banquier par ex. en cas de perte de
confiance et le client pourra se pourvoir en justice s’il estime cette clôture injustifiée.
Pour le compte à durée indéterminée, la rupture peut intervenir par la volonté unilatérale
suivant les termes de droit commun et les modalités prévues au contrat. La clôture peut être
expresse sous réserve qu’il n’y ait pas abus de droit par exemple par une clôture brutale et sans
préavis. De même, il ne doit pas y avoir intention malicieuse.
2- La clôture involontaire
Le compte bancaire est une convention conclue intuitu personae. Toute modification dans
la situation juridique de l’un des correspondants entraîne la clôture du compte même s’il est à
durée déterminée. Il en est ainsi du décès du client.
Le premier effet de la clôture est de mettre fin au fonctionnement normal du compte. Dès
lors, aucune opération n’est plus possible. Mais la plupart des opérations en compte ne se
réalisant pas en un trait de temps, la clôture ouvre une période de liquidation. Les opérations en
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cours au moment où elle survient devront être liquidées avant que la clôture soit considérée
comme définitive.
A partir de la clôture, les différentes commissions ne sont plus dues.
Le solde est immédiatement exigible. S’il est créditeur, il peut être retiré par le client et il
est saisissable par ses créanciers. S’il est débiteur, il est également exigible par le banquier.
Le compte débiteur étant producteur d’intérêts, se pose le problème des intérêts après
clôture. La solution applicable surtout pour le compte courant mais qui peut s’étendre au compte
de dépôt est que le compte continue à produire intérêt au taux convenu par les parties ou à
défaut au taux légal.
Le solde définitif peut dans certains cas subir des modifications par révision ou
redressement. Il y a révision en cas d’établissement d’un nouveau compte sans utilisation des
données du compte primitif. Il y a redressement en cas de correction de certains articles,
modifications de titre, adjonction d’article au compte primitif. Il faut l’accord des deux parties.
En l’absence d’accord, la révision est impossible et sauf le redressement est possible s’il y
a erreur matérielle.
Le banquier répond des actes et des faits dommageables ou illicites commis dans l’exercice
de son activité.
Cette responsabilité peut être de nature pénale, c’est alors à lui-même qu’est imputée
l’infraction qui est exposée à la sanction mais les conséquences pécuniaires à l’égard de la
victime éventuelle seront à la charge de la banque (responsabilité du commettant du fait des
préposés).
Mais ici, c’est surtout de la responsabilité civile qu’il convient de parler, c’est elle qui
présente une certaine originalité au point de générer une véritable responsabilité professionnelle
: la jurisprudence relève le caractère particulier de l’activité de la banque pour déterminer
l’étendue de ses obligations et en conséquence apprécier les fautes commises. En tout état de
cause, cette responsabilité demeure soumise au droit commun du genre, elle est donc
déterminée par la conjonction d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité.
La responsabilité civile bancaire se fonde sur l’art. 1382 code civil, c’est-à-dire la violation
d’une obligation préexistante dont la nature appelle réparation du préjudice subi.
Elle s’exprime dans les relations contractuelles banquier/client ou en dehors.
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La banque est tenue de réparer tout dommage fautif causé à un tiers ou même à un de
ses clients, indépendamment des relations contractuelles existant entre-eux.
La victime n’allègue pas ici un manquement à une obligation contractuelle, mais un
préjudice autonome causalement relié à un fait répréhensible de la banque.
La faute de la banque est appréciée en fonction de l’activité particulière, de sa
compétence, de sa technique, et des moyens dont il dispose.
En réalité, quand il s’agit du non-respect d’une prescription légale, aucune discussion n’est
possible. C’est quand il s’agit d’un fait quelconque illégitime que les discussions s’ouvrent (ex.
débats sur le devoir de conseil du banquier ou la surveillance de l’affectation réelle des fonds
prêtés).
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Les systèmes de garantie des dépôts (SGD) sont des systèmes qui permettent de
rembourser les déposants (dans la limite d’un montant défini) en cas de défaillance de leur
banque et d’indisponibilité de leurs dépôts.
Toutes les banques doivent être membre d’un système de garantie des dépôts.
Il est institué un Fonds de Garantie au niveau des Etats de la CEMAC (Cameroun,
Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad) dénommé FOGADAC par le Règlement
CEMAC N° 01/09/CEMAC/UMAC/COBAC du 20 avril 2009.
A- LE STATUT JURIDIQUE
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Afin d’accomplir de manière optimale ses missions et, en particulier, de gérer de manière
efficace et efficiente les éléments de son patrimoine, le Fonds s’est vu doté de la personnalité
juridique.
Au regard de l’octroi d’une personnalité morale, de la mission d’intérêt général qui est la
sienne en matière de protection des avoirs monétaires des épargnants et, enfin, de sa vocation
régionale, les caractéristiques du Fonds lui confèrent le statut d’établissement public à vocation
sous-régionale.
Les règles de fonctionnement de cette catégorie d’établissement sont prévues dans les
principes généraux de droit, ainsi que dans les textes CEMAC et COBAC qui, sur le plan de leur
positionnement, sont hiérarchiquement supérieurs aux normes de droit interne des Etats
concernés.
Le siège du FOGADAC est établi au sein du Secrétariat Général de la COBAC.
B- L’ARCHITECTURE FONCTIONNELLE
La structure organisationnelle du Fonds est articulée autour des deux (02) organes que
sont le Comité de Direction (CODIR), son organe délibérant, et le Secrétariat permanent, qui en
est la «cheville ouvrière».
Le Comité de Direction compte sept membres, à savoir les présidents des Associations
Professionnelles des Etablissements de Crédit (APEC) des Etats de la CEMAC et le Président de la
COBAC.
Le Secrétaire général de la COBAC participe aux réunions du CODIR avec voix consultative.
Il en est de même du Secrétaire Permanent, qui assure le secrétariat des séances et rapporte les
affaires inscrites à l’ordre du jour de ces réunions. Il assure la gestion courante du Fonds.
Lorsque cet organe est amené à statuer sur une intervention du Fonds auprès d’un
établissement de crédit, l’Autorité monétaire du pays concerné siège au CODIR avec voix
délibérative. Le Directeur National de la BEAC du pays concerné se voit également invité à y
siéger, avec voix consultative.
La simplicité de cette architecture répond au souci d’alléger autant que possible les
charges de fonctionnement du mécanisme de garantie. C’est dans cet esprit que le choix de
désigner les agents du Secrétariat Permanent parmi les effectifs du Secrétariat Général de la
COBAC est fait.
Cette «prééminence» du rôle de la COBAC résulte également de sa technicité, de son
expertise et de son spectre d’actions large sur l’exercice des activités des établissements de
crédit.
A l’instar de la COBAC, les membres du CODIR ainsi que toutes les personnes habilitées à
agir au nom du Fonds bénéficient d’une immunité personnelle pour les actes accomplis dans le
cadre de leurs fonctions et sont astreints au secret professionnel.
Le Fonds est principalement alimenté par les contributions des établissements de crédit.
Ces-dernières font l’objet de placement, et les produits qui en découlent permettent le
financement des charges courantes.
Le Fonds a la latitude d’intervenir auprès des établissements de crédit de manière
préventive ou curative. Tous les établissements de crédit installées dans la CEMAC, y compris
ceux qui ne procèdent pas à la collecte des dépôts, sont appelés à participer à l’abondement du
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Fonds. Leur adhésion au mécanisme de garantie est obligatoire, et ne nécessite pas
l’accomplissement de formalités préalables.
Les contributions des établissements de crédit prennent différentes variantes qui peuvent,
dans certains cas, être cumulées.
Les contributions ordinaires sont calculées, chaque année, pour tous les
établissements de crédit sur la base des états financiers certifiés ou, le cas échéant, des
déclarations périodiques réglementaires au 31 décembre de l’année précédente. La formule
arrêtée fait intervenir une fraction des dépôts collectés auxquels s’ajoutent une fraction des
créances douteuses nettes de provisions. Des planchers sont fixés à 30 millions de FCFA pour les
banques et à 5 millions de FCFA pour les établissements ne collectant pas de dépôts. Ces
montants sont révisables par le CODIR, sur avis conforme de la COBAC.
L’obligation de contribuer, pour cette catégorie d’établissement, trouve sa justification
dans la consécration d’une solidarité de place, laquelle est nécessaire pour la cohésion du
système et la prévention de crise dont les effets pourraient se révéler systémiques.
Les contributions complémentaires peuvent être sollicitées, notamment en cas
d’intervention du Fonds, lorsque ses capacités d’intervention sont insuffisantes pour faire face à
un sinistre.
Des contributions spécifiques sont exigées des nouveaux adhérents. Ils représentent
leur droit d’entrée dans le système. A titre transitoire, jusqu’en 2016, ce droit d’entrée
correspond à deux années de cotisations minimales, soit 60 millions de FCFA pour une nouvelle
banque ou 10 millions de FCFA pour un nouvel établissement financier.
En dernier ressort, la contribution des Etats prend la forme d’une garantie de la
puissance publique. Elle est requise, en cas d’intervention du Fonds, afin d’apporter le
complément des ressources nécessaires à l’indemnisation des déposants.
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Ces contributions sont, pour les établissements de crédit, des charges déductibles de
l’assiette fiscale pour la détermination de l’impôt sur les sociétés.
Les ressources du fonds sont exonérées de tous impôts et taxes. Elles bénéficient d’un
régime de protection contre toute saisie, même lorsque les créances sont placées entre les mains
d’un tiers, et d’un privilège sur les autres créances, dont le rang est fonction de la nature de
l’intervention du Fonds.
Le principe est que les dépôts éligibles à l’indemnisation (cités à l’article 5 du Règlement
CEMAC N° 01/09/CEMAC/UMAC/COBAC) sont couverts à hauteur de 5 millions par ayant droit et
par établissement de crédit. Ce plafond de remboursement ne peut être ajusté que dans le cadre
d’une procédure d’indemnisation précise, en raison de l’insuffisance des ressources du Fonds
pour faire face à toutes les indemnisations, dans les conditions et suivant les modalités prévues
par les textes.
Il y a lieu de noter que l’intervention curative du fonds emporte un privilège général sur les
biens meubles et immeubles du débiteur, privilège ayant rang des créances fiscales et douanières
pour les contributions non acquittées.
La procédure d’indemnisation, décrite au chapitre III du Règlement COBAC R-2009/03,
peut être résumée ainsi qu’il suit:
Le Fonds peut, sur saisine du Secrétariat général de la COBAC, apporter son concours pour
permettre la réalisation d’un assainissement financier ou d’une reprise totale ou partielle des
activités d’un établissement de crédit dont la bonne fin des engagements est compromise.
Cette intervention, dite préventive, s’effectue alors sur les ressources du fonds, dans les
limites du montant disponible de celles-ci, sous certaines conditions et après délibération à
l’unanimité des membres du CODIR. Ces-derniers peuvent conditionner l’action préventive du
Fonds à la présentation, par les actionnaires et dirigeants de l’établissement en cause, d’un plan
de restructuration crédible intégrant un échéancier réaliste d’apurement de ses engagements.
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A la suite d’une telle intervention, les sommes restituées par l’établissement de crédit en
cas de retour à meilleur fortune ou par le liquidateur sont reversées dans la réserve
d’intervention du Fonds. Il en est de même pour les sommes remises au Fonds par le liquidateur
après l’ouverture d’une procédure collective à l’encontre d’un établissement de crédit dont les
dépôts indisponibles ont au préalable été remboursés par le Fonds.
La consécration du rang du privilège des créances du fonds ainsi que du mécanisme
subrogatoire vise à prendre en compte cette préoccupation de reconstitution de la réserve
d’intervention.
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