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Séance n° 8
Questions
Art 5 : « Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale
et réglementaire sur les causes qui leur sont soumise »
Le juge ne peut prétendre à créer des règles de droit, en effet il ne fait qu’appliquer la loi. Sur
le principe de la séparation des pouvoirs : Il ne peut légiférer , ce qui explique l’interdiction
des arrêts de règlements.
C 'est le principe désignant à la fois le fait que la remise en cause d une décision de
justice est interdite, en dehors des voies de recours prévues à cet effet, et le fait qu il
n est pas possible pour les mêmes parties de reprendre la même contestation en vue
d’obtenir le même avantage, même en invoquant de nouveaux éléments de preuve
ou de nouveaux fondements juridiques. Cette autorité cesse toutefois en cas de
circonstances nouvelles. Cette interdiction permet d 'éviter de multiplier le
renouvellement à l infini des procès, ce qui serait contraire au principe de sécurité
juridique. C' est ce qui explique que les voies de recours sont soumises à des
conditions de délai.
Vous faites des recherches sur l’évolution de la motivation des décisions de la Cour de
cassation depuis le 1er octobre 2019
Avant le 1er octobre 2019 , il était souvent reproché aux arrêts de la Cour de
cassation le fait de ne pas être très intelligibles.Une réforme a donc été jugée
nécessaire. Depuis cette date , les arrêts de la Cour de Cassation sont rédigés dans
un style plus direct et la motivation des arrêts les plus importants est plus
développée : elle devra comprendre notamment, des explications sur la méthode d
interprétation des textes retenue par la Cour de cassation, la mention des solutions
alternatives qui n ont pas été retenues et pourquoi elles ne l ont pas été, la mention
des précédents sera également effectuée, dans les cas ou il y aurait revirement de
jurisprudence .Par ailleurs, tous les arrêts seront rédigés selon le même plan à
savoir : Faits et procédures, examen des moyens, dispositif.
Dissertation
« Les juges de la nation ne sont que la bouche qui prononce les paroles de la loi, des
êtres inanimés, qui n’en peuvent modérer ni la force ni la rigueur. » Si cette formule
énoncée par Montesquieu (dans son ouvrage « De l’esprit des lois »),s 'entendait
parfaitement dans le contexte de l'époque, il n en est pas de même aujourd'hui : le
développement du Droit et et le caractère parfois polysémique des lois oblige
souvent le juge (excepté, en matière pénale, dans la mesure ou le juge doit appliquer
strictement la loi) à user d'un pouvoir interprétatif. Le Droit positif, en effet, oblige ce
dernier à juger même lorsque la loi n est pas très claire ou imprécise, révélant le
caractère paradoxale de sa position : le juge est contraint de statuer même lorsque
la loi est imparfaite (c'est l’interdiction du déni de justice imposée par l’art. 4 du Code
civil) ; dans le même temps, le législateur refuse qu’il puisse prétendre à créer des
règles de droit (art. 5 du Code civil) ; d’une part on délimite strictement le rôle du juge
dans son rôle quant à l’application presque mécanique de la loi, et d’autre part, on
l’oblige à statuer, et ceci même dans les cas où la loi ne serait pas claire. C est donc
la question du pouvoir interprétatif du juge qui est questionnée : On sait bien que
toute règle juridique doit nécessairement être interprétée seulement comment l
'appliquer à une situation précise ?. En tant qu être humain, le juge peut effectuer
cette interprétation à partir de ses propres convictions, de sa compréhension propre
des mots utilisés dans le texte de loi , dès lors comment assurer les conditions d une
sécurité juridique, si l'interprétation peut être soupçonnée d 'une certaine
subjectivité ? Qu ' en est il de la situation des justiciables si l'exercice de ce pouvoir
conduit à des solutions hétéroclites ? On peut ressortir l exemple d'une jurisprudence
nouvelle qui viendrait s appliquer à des faits passés ou en cours. Un certain nombre
de règles notamment celle déjà évoquées de l 'article 5 sont venues limiter le pouvoir
d interprétation du juge mais on peut, face à ces constats, se poser la question de
savoir si la portée de l'interprétation réalisée par le juge est suffisamment encadrée ?
Les questionnements autour de ce pouvoir d interprétation peuvent en effet mettre à
mal le principe de sécurité juridique. Cependant, on va voir qu 'en réalité, que même
si le juge dispose d un pouvoir d'interprétation nécessairement important, ce pouvoir
est suffisamment encadré du fait de l 'action de la Cour de cassation et des moyens
nouveaux mis en œuvre.
Pour répondre à ces questions , on reviendra dans un premier temps sur le
fondement de ce pouvoir et les limites qui sont posées ; ce qui nous permettra dans
un second temps de démontrer, que ces limites paraissent suffisantes pour assurer
une sécurité juridique du fait de l action de la Cour de cassation et de ses moyens.
I Un pouvoir d interprétation peu limité en apparence
A l'origine, le pouvoir d interprétation du juge est nécessaire mais la complexité
croissante des Lois voit se pouvoir s’étendre largement.
A Le fondement du pouvoir d interprétation du juge
Le pouvoir interprétatif du juge trouve son origine dans l histoire du Droit ; en effet le
souvenir douloureux de la toute puissance des parlements sous l 'ancien régime et
les principe de la séparation des pouvoirs a conduit le législateur a l'évolution
actuelle : Le juge ne peut prétendre à créer des règles de droit, en effet il ne fait
qu’appliquer la loi (Art 5 : « Il est défendu aux juges de prononcer par voie de
disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumise »)L ; dans
le même temps, le législateur a su rester pragmatique ; Conscient du fait qu 'une loi
qui a normalement une portée générale et abstraite ne peut prévoir tous les cas d
'espèce , il a prévu les cas de « silence de la loi », c'est-à-dire les situations
particulières qui ne correspondent à aucune règle générale, mais aussi de
« l’obscurité de la loi », c'est-à-dire les cas où la loi est imprécise ou ambiguë. C'est
l'article 4 qui énonce «Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de
l'obscurité ou de l'insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de
déni de justice». Cet article impose au juge l’obligation légale de juger, et cela dans
tous les cas même si la loi est « silencieuse, obscure ou insuffisante » le juge va
ainsi devoir chercher le sens, en définir les conditions légales et interpréter la
loi.Pour ce faire, le juge doit interpréter de manière rationnelle en se fondant sur des
bases solides : en cas d'absence de textes suffisamment précis , il peut s appuyer
sur la jurisprudence c est à dire sur les décisions de justice rendues antérieurement.
Cela a pour avantage principal de permettre de maintenir une certaine sécurité
juridique dans la mesure ou les jugements antérieurs sont connus ou du moins
accessibles.
Cependant cette sécurité peut potentiellement être mise à mal du fait des limites
mêmes de la Loi