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La notion de patrimoine est une notion essentielle car elle représente quelque part une
richesse et des biens accumulés au fil du temps par une personne. On considère un
patrimoine comme un héritage, c'est donc ce qui nous vient de nos pères.
Normalement autrui ne possède qu’un unique patrimoine, cependant le législateur est venu «
modifier » un peu cette notion en mettant en place ce qu'on appelle, le patrimoine
d’affectation . Le patrimoine d'affectation permet à autrui d’avoir deux patrimoines distincts:
- patrimoine privé
- patrimoine professionnel
De plus, le patrimoine d'appropriation permet aux entrepreneurs de se défendre , protéger
leurs biens privés.
Vous distinguez (et donnez des exemples) entre les notions d'actes juridiques et de faits
juridiques.
Un acte juridique est représenté par un testament qui vise à produire des effets de droits.
Cependant, un fait juridique représente des « actions », des « événements », auxquels des
effets droits seront rattachés par la loi.
Un fait juridique peut être volontaire mais aussi involontaire. Un acte juridique, en revanche,
ne relève pas de la volonté de l'individu mais plutôt de la loi. En tout état de cause, les deux
produisent des effets de droit.
Les règles de droit reconnaissent aux individus des attributions dont ils vont disposer
sous la protection de l’Etat. Ce sont les droits subjectifs. Il existe deux catégories de droits
subjectifs: les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux. Cette distinction a été
rendue possible grâce à la notion de fiducie. C’est un contrat par lequel un bien est cédé
comme garantie à un créancier, lequel devra le restituer au débiteur lorsque celui-ci aura
rempli ses obligations.
Les droits patrimoniaux font partie du patrimoine, il possède un caractère pécuniaire
c’est-à-dire qu’ils sont évaluables en argent. Les droits patrimoniaux possèdent plusieurs
caractères. En effet, ils peuvent être vendu ou cédé à d’autre personne, transmis par le biais
d’une succession ou d’un testament mais aussi saisissable et enfin prescriptibles, c’est-à-dire
perdu par l’écoulement du temps et le non usage. Parmi ces droits patrimoniaux, il y a une
importante distinction entre le droit réel et le droit personnel. Le droit réel est le droit pour le
créancier d’exiger du débiteur la réalisation d’une prestation. On peut prendre l’exemple du
contrat de vente. A l’inverse, le droit réel est le droit pour une personne d’exercer un pouvoir
sur une chose. Le droit réel relie donc une personne à une chose. On peut ici prendre
l’exemple du droit de propriété
Aubry et Rau sont deux juristes qui ont élaboré la théorie classique du patrimoine.
Selon eux, le patrimoine ne posséderait que des droits pécuniaires et donc il n'existerait pas
une autre notion du patrimoine. Elle refuserait l’existence d’un patrimoine d’affectation.
Selon le dictionnaire juridique, on désigne par "patrimoine d'affectation" une universalité
juridique comprenant un ensemble de biens, de droits, d'obligations ou de sûretés qui, séparés
idéalement de ses autres biens, répondent seuls des engagements professionnels de ceux qui
les exploitent. Toutefois, dans ce sujet il ne sera pas question de traiter cette théorie classique
car cette théorie remet en cause l’existence du droit extrapatrimonial.
Les droits extrapatrimoniaux ne sont quant à eux pas évaluables en argent. Ils
possèdent une valeur morale qui protège la personne. Ils possèdent eux aussi plusieurs
caractères : ils sont incessibles, intransmissibles, insaisissables et imprescriptibles.
Ces caractères permettent de distinguer c’est-à-dire de différencier, séparer les droits
patrimoniaux des droits extrapatrimoniaux.
Mais cette distinction est-elle obsolète ? En effet, il sera question de savoir si cette
distinction entre ces deux droits est dépassée, périmée. Autrement dit si cette distinction est
toujours d’actualité.
Il semble donc pertinent d’étudier ce sujet car le patrimoine est en perpétuelle
évolution et à fait l’objet de nombreuses critiques. C’est le cas par exemple de la théorie
d’Aubry et Rau. En effet, cette théorie était considérée comme sans fondement car cette
théorie exclut les droits sans valeurs pécuniaires et donc exclut les droits extrapatrimoniaux.
Une conception plus moderne a été établie qui n’exclut pas les droits extrapatrimoniaux, il
semble donc intéressant de savoir si cette distinction est toujours présente, si cette nouvelle
conception est réellement distincte de la conception classique qu’avait théorisé Aubry et Rau.
La distinction entre les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux est-elle selon vous
obsolète?
Les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux sont difficilement différenciables. En
effet, cette distinction présente de nombreuses failles sur le caractère spécifique Cette
distinction ne serait que fragmentaire.
Les développements s'ordonnent autour de deux idées: d’une part nous verrons les
failles de cette distinction (I) et d'autre part nous verrons que la distinction de ces droits ne
sont que relatives (II).
I. Les failles de la distinction entre les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
II. Les distinctions relatives entre les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Les failles entre les droits patrimoniaux et extrapatrimoniaux ont fragilisés la distinction de
ces deux droits et créer une distinction relative qui évolue dans le temps et dans l’espace (A)
mais qui peut aussi être comparé avec d’autre législation (B)
La distinction entre ces deux droits évolue dans le temps et dans l’espace, mais cette
distinction n’est pas présente dans toutes les législations du monde. On peut distinguer la
fiducie du trust.
La fiducie c’est un contrat par lequel une personne transfère tout ou partie de ses
biens à une autre personne, à charge pour celui-ci d'agir au profit d'un ou plusieurs
bénéficiaires. La définition classique du trust se trouve dans Halbury’s laws of England :
“Lorsqu’une personne a dans son patrimoine des droits dont elle est titulaire ou qu’elle est
tenue d’exercer dans l’intérêt ou pour le compte d’une ou plusieurs autres personnes ou
encore pour l’accomplissement d’un ou plusieurs buts déterminés, elle est considérée avoir
ces droits in trust dans l’intérêt du ou des bénéficiaires ou pour l’accomplissement du ou des
buts dont il s’agit. Le titulaire de ces droits est un trustee…, lequel dispose de pouvoirs
fiduciaires et est uni au bénéficiaire en vertu d’une relation fiduciaire “. Dans le trust nous ne
lisons pas la notion de patrimoine ni de personnalité juridique.
En effet, c'est une relation triangulaire entre le constituant, l’administrateur et le
bénéficiaire. Ce dispositif est très présent dans les pays du Common Law mais ne se prête que
très peu au système issu du droit romain car il envisage la séparation du patrimoine.
En droit anglo-saxons, il n’y a pas de distinction entre les droits patrimoniaux. Il ne
possède pas de personnalité juridique.
On constate qu'à l’étranger il n’y a pas de distinction entre les deux droits qu’il ne lie
pas la notion de patrimoine ainsi que celle de la personnalité juridique. Néanmoins en France
cette distinction est fragilisée, voire confondue.